RUBRIQUE
CIVILISATIONS DISPARUES

Septembre 2024






Par
Renard Gambline


<RETOUR AU SOMMAIRE DE LA GRANDE AFFAIRE>


L’ATLANTIDE

 

 

L’Histoire inachevée de Platon : d’une civilisation disparue ?

 

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L’Atlantide est un mythe célèbre, un mythe venu du fond des âges né dans l'Antiquité grecque. C’est un nom qui fait rêver, qui demeure aujourd'hui l'un des plus grands mystères d’un monde englouti qui suscite des questions qui fascinent les explorateurs, les historiens du monde entier depuis des siècles, donc un sujet très difficile à aborder.

Tout commence avec Aristoclès qui appartenait à une des plus illustres familles d'Athènes, son nom Aristoclès fut très tôt changé en celui de Platon, (platys = large) surnom qui lui est sans doute attribué en rapport à la largeur de ses épaules ou de son front. Il étudie les lettres, les mathématiques, la musique et la gymnastique.

Au cours de sa vie, Platon a écrit des ouvrages dans lesquels il partageait sa pensée avec différents personnages en les faisant dialoguer, l’ensemble de tous ces transcrits nous est parvenu pratiquement intact. Il s'agit de Vingt-huit Dialogues ainsi que de Treize Autres. Il existe aussi treize lettres, dont trois (VI, VII et VIII) sont généralement reconnues comme étant de la main de Platon évoquant l’Atlantide comme une île paradisiaque engloutie par un raz-de-marée sur ordre de Zeus dans une furieuse colère.

Platon est l’un des premiers grands auteurs lié à la philosophie occidentale et le seul qui nous parle de cette légende. Il est difficile de déterminer l'authenticité des écrits plus ou moins douteux et de ce qui appartient au mythe de l'Atlantide.

L’histoire de l’Atlantide est longuement développée par Platon dans le Critias (112e-121e) et se divise en trois parties (114d-121c). C’est comme une suite du Timée merveilleusement décrit avec des détails précis. Dans ses deux dialogues dits de vieillesse, (vers 355 avant J.-C.). Platon se laisse aller à nous décrire une histoire vieille de 9 000 ans d’une l’île légendaire. (Timée, 23e).

Critias a été écrit immédiatement après Timée. Platon poursuivra son propos par le célèbre mythe de La caverne de la République, dialogue qui développe une conception originale de la vie sociale à l’intérieur d’une cité idéale.

Selon Cicéron ce serait le premier livre de philosophie politique Grecque.

Le nom Atlantide a la même étymologie que l’océan Atlantique. Il vient de l’adjectif grec Atlantikos et correspond en géographie à une montagne d’Afrique, nommée Atlas. Atlas était le dieu qui fut condamné à soutenir éternellement la voûte céleste de l’extrême Nord.

(Timée, 23e). Platon raconte l’histoire légendaire, dans le dialogue intitulé Timée ou De la Nature, il y a quatre personnages : Timée, Socrate maître de Platon, Hermocrate, et Critias.

Tout d’abord dans le Timée (25d), puis dans Critias (108e-121c), qu’il aurait rédigé dans la période de sa vieillesse entre -358 et -356 (il avait alors 71 ou 73 ans) :

Timée était un philosophe du sud de l’Italie, et disciple de Pythagore, Critias, était un homme politique Athénien qui racontera l’histoire de l’Atlantide. Hermocrate un philosophe du sud de l’Italie et disciple de Pythagore, qui était un général de Syracuse dirigeant politique, extrêmement habile dans le stratège.

Critias parle de Solon le plus bienveillant des sept Sages (Né à Athènes vers 640 et mort à Chypre vers 558 av. J.-C.), il reçoit une éducation de qualité. Il étudie la musique et les mathématiques grecques de l'école ionienne. Il subit d'abord l'influence des Sophistes avant de devenir Homme d'État, célèbre législateur athénien, il réalise d'importantes réformes sociales pour les paysans les plus pauvres. Il est le disciple et l'ami de Socrate, il apprend beaucoup à ses côtés. Il fonde la première école d’Académie d’Athènes et l’école de philosophie, Aristote fut son disciple. Il est producteur d’huile, et poète.

Solon lors d’un voyage du début du VIe siècle qu’il fit à Saïs dans le Delta d’Égypte, il lui a été révélé par un vieux prêtre égyptien dévoué à la déesse Neith (que les Grecs assimilent à Athéna) : lui dit ; « Ah ! Solon, Solon, vous autres Grecs, vous êtes toujours des enfants, et il n’y a point de vieillard en Grèce. » À ces mots Solon demanda : « Que veux-tu dire par là ? » « Vous êtes tous jeunes d’esprit », répondit le prêtre ; « Vous n’avez dans l’esprit aucune opinion ancienne fondée sur une vieille tradition antique, aucune science et nulle notion blanchie par le temps ». Et lui révéla l’histoire des événements de l’origine d’Athènes, bien oubliée des Athéniens, des événements qui auraient vraiment eu lieu, devant les Colonnes d’Héraclès, soit 9 600 ans avant J.- C.

Platon philosophe grec s'approprie le sujet de l’Atlantide en partant du principe que cette histoire lui revenait pour ainsi dire par droit. Un droit de parenté, une histoire de famille : Critias était cousin germain de la mère de Platon. Solon, avait des liens de parenté avec Dropide, son arrière-grand-père pour lequel il avait beaucoup d’affection. De retour d’Athènes, Solon transmet cette histoire à son parent Critias dit l’Ancien encore enfant, qui le transmet à son tour à son petit-fils Critias dit le Jeune, élève de Socrate (429 - 347) et oncle maternel de Platon. C’est ce dernier qui rapporte cet événement du mythe de l’Atlantide en dialoguant avec le philosophe grec Socrate vers 430 avant J.-.C. et à trois autres interlocuteurs Timée, Critias et Hermocrate.

Platon décrit avec une grande magnificence l’histoire de l’Atlantide avec détails et commentaires localisant le pays des Atlantes à l'ouest des Colonnes d'Hercule, là il se fait le médiateur dans le préambule du Timée et dans l’ensemble du Critias.

Platon nous donne une description, saisissante de la richesse, et de la puissance de cette île Atlantide qui était habitée par une population très avancée au plus haut de sa splendeur, une civilisation brillante, florissante, possédant une agriculture prospère, une organisation et une création idéale de répartition de canaux et de chenaux, capable d’assurer l’eau courante aux habitants. D’avoir également constitué un agencement à haute technologie pour leur sécurité. Ils possédaient une puissante marine qui leur permit de régner sur toute l’Europe et l’Afrique du Nord, 9 000 ans avant lui, soit 11 500 ans avant notre ère en pleine Préhistoire.

Le passé est bien fondé sur la mémoire, des traditions orales, des tracés, et des dessins dans les grottes.

Solon explique que le récit de l’Atlantide décrit par Platon est complètement dissocié dans un désordre complet, comme les textes de la révélation des énigmes de Socrate, surtout pour ceux qu’il a réellement dit, et comme ceux de Platon qui lui a fait dire dans l’histoire de la mise en forme des deux dialogues Timée et Critias, pour développer les écrits polymorphes de Platon qui se confrontaient à plusieurs types de récits divergents de l’histoire éventuelle de l’Atlantide, c’est pour cela qu’il faut bien relire les textes-sources, ils sont plus précis, mais ils sont eux-mêmes obscurs.

Beaucoup ont mis en doute la parole de Platon, beaucoup d’autres l’ont pris au sérieux.

Selon Platon, voici comment géographiquement se présentait l’île des Atlantes.

(Atlantes) : Nom inventé par Platon.

Tout d’abord l’île d’Atlantide, aurait été engloutie par un cataclysme vers 9 600 av J C dont Atlas était le roi, d’où son nom en latin Atlantis et en français Atlantide, c’était une île mythique de la taille d’un continent située au-delà des colonnes d’Hercule, actuellement c’est le détroit de Gibraltar. Son territoire avait un précepte orographique puissant, particulièrement sur les hauteurs, puisque l’île était traversée par une vaste chaîne de montagnes qui la ceinturait à la base et s’étendait jusqu’à la mer. Certaines montagnes atteignaient 9 000 pieds (2664 mètres) dont l’une se terminait par 3 pics en forme de trident blanchi de neiges, les Grecs l’appelaient le Parnasse, ou Trident de Neptune la montagne des dieux, (l’Atlan ou Atzlan) elle plongeait à pic dans la mer. (D’ailleurs, c’est là l’origine de la représentation du Dieu Neptune, symbole de l’Atlantide avec un trident).

L’île dans son entier était orientée plein sud sur toute sa longueur, à l’abri des vents glacés venant du Nord.

Sur une partie du territoire de cette île, derrière la falaise en direction du continent proche, du côté mer, s’étendait une immense plaine d’une superficie d’approximativement de

190000 km², soit pratiquement le tiers de la France. Elle est donnée pour avoir été la plus étonnante de toutes les plaines avec une fertilité sans pareille. (Critias, 113c). Cette prairie était elle-même encerclée de montagnes qui se prolongeaient jusqu’à la mer. (Critias 118 a). Sa surface était uniforme, régulière, dépourvue d’accident, sa forme en quadrilatère rectiligne et de configuration oblongue mesurait sur un côté 3000 stades (sachant qu'un stade mesurait  177,60 m, 3000 stades = 532800 m, ou 532,8 km) et de son centre jusqu’à la mer 2 000 stades (2 000 x 177,60 m = 355200 m ou 355,2 km, Soit une surface de 189250 km².

Petite réflexion :  Un prêtre égyptien dans l’un des dialogues indique que cette île était apparemment située dans l’Océan Atlantique près des colonnes d'Hercule, c'est-à-dire Gibraltar, l'endroit qui sépare l'Espagne du Maroc, et qu’elle était pleine de richesses, qu’elle était plus grande que la Libye et l’Asie réunies.

On peut penser que les dimensions de l’île Atlantide sont quelque peu exagérées. Mais il faut se rappeler que les prêtres ou le prêtre égyptien ne connaissaient pas l’immensité de l’Asie, et de la Libye, que les mots plus grands que l’Asie n’avaient pas dans leur langage la signification qu’ils auraient aujourd’hui.

Info : Pour toute réalisation, pour l’accomplissement d’une œuvre : on a besoin de cotes, elles doivent être spécifiées. C’est pourquoi nous utiliserons l’unité de mesure comme nous le signale Platon en « stades », celles utilisées par les Atlantes décrit par Hérodote dans son Enquête reconstruction du monde. (Ve siècle av. J.-C.).

Un stade = 177,600 mètres = 6 plèthres ou 600 pieds – Un plèthre = 29,600 m ou 100 pieds. Un Pied = 0,296 mètres. Un Arpent = 35,568 mètres

 

Grand Partage par les Dieux

 

01 Poséidon-Neptune souverain de la mer et dieu des océans

 

Pour bien comprendre, revenons au tout début lors du partage du monde par les Dieux de l'Olympe par un tirage au sort de toute la terre primitive, en lots plus ou moins grands suivant les pays. Athènes est devenu le lot d'Athéna et d'Héphaïstos, Zeus reçut le domaine du ciel et de la foudre, Hadès, la royauté des régions souterraines et des enfers. Héra, devint déesse du mariage et de la fécondité, Hestia, la divinité du feu sacré et du foyer. ; Déméter déesse de la terre fertile. Le Dieu grec de la mer Poséidon-Neptune fils de Cronos et de Rhéa reçut l'empire des mers et de l'élément humide ; on lui aurait attribué l’île mythique, une île gigantesque de la taille d’un continent, mesurant environ 410 700 kilomètres carrés, plus grande que la Libye et l'Asie réunies située à l’ouest au-delà des colonnes d’Hercule, c'est à dire au-delà du détroit de Gibraltar dans l’océan Atlantique, (Critias 115 a - b). C'est une région fabuleuse, aux contours indéterminés, bordée par le royaume Cimmérien au Nord et par le jardin des Hespérides ou l'île des Bienheureux au Sud.

Poséidon-Neptune souverain de la mer et dieu des océans s’y installa, et prit le contrôle de tout.

Dans l’immense plaine vers son milieu à cinquante stades (8880 m) il y avait une montagne de basse altitude. Là, demeurait un homme nommé Èvenor roi de l'île qui vivait avec son épouse du nom de Leucippe. Ils avaient une unique fille nommée Clitô, à leur mort, elle venait d’atteindre l’âge nubile. Poséidon fut immédiatement séduit par son charme et en tomba amoureux, il s’unit à Clitô la mortelle, l’autochtone.

Clitô rendit Poséidon cinq fois père de deux jumeaux mâles, ces dix demi-dieux seront les futurs Rois de l'Atlantide.Les deux premiers furent prénommés : Atlas (Eumélos) (nom grec) et Gadire (nom atlante), les seconds Amphérès et Evaimon les troisièmes Mnéséus, et Autochtonos, les quatrièmes Elasippos, et Mestor, les cinquièmes Azaès et on donna le nom au cadet celui de Diaprépès (113d-114e).

Sur les hauteurs de la colline où s’installa le Dieu de la Mer Poséidon-Neptune, il y dressa en son centre sa principale et somptueuse résidence fortifiée. Par la suite, elle sera consacrée à Clitô et Poséidon.

Pour protéger Clitô et ses fils, le dieu creusa en partant de leur résidence des fossés, en forme d’anneaux appelé táphros autour de l’Acropole. (Du grec ancien τάφρος, táphros « fossé »). Il réalisa trois enceintes de mer et deux de terre.

Le dieu des océans venait, dans la grande plaine, de créer une Île, l’Atlantide avec une entrée d’eau de mer. Ce qui rendait le centre de l’île inaccessible aux hommes, à cette époque-là, on ne connaissait pas encore l'art de naviguer ni les vaisseaux. (Critias113 d - e).

La première enceinte d’eau celle qui entourait l’île intérieure où se trouvait le palais du dieu, avait une largeur d’1 stade, (177,600 mètres). 

La deuxième de terre qui venait après elle était de 2 stades, (177,600 m x 2 = 355,200 m).

La troisième d’eau était égale à la deuxième de terre (355,200 mètres).

Et la quatrième de terre, avait une largeur de 3 stades (177,600 m x 3 =532,800 m) identique à la cinquième d’eau (532,800 m).

Quant à la quatrième de terre, sa plaine effectuait tout le tour sur un diamètre d’une longueur de 1000 stades (1000 x 177,600 m = 177600 m soit 177,600 km). son mur d’enceinte, celui qui entourait la partie la plus à l’extérieur était revêtu d’airain, en guise d’enduit. Platon souligne que le grand fossé d’eau derrière recevait les eaux qui descendaient des montagnes.

Tout le pourtour du mur intérieur de la deuxième enceinte était revêtu d’étain fondu.

Le mur de l’enceinte extérieure qui entourait l’Acropole pour le plaisir des yeux, et pour donner ainsi un charme naturel aurait été recouvert d’orichalque ou cuivre des montagnes (de ὄρος et χαλκός) ce métal inconnu qui apparaît chez les auteurs Anciens sans qu’on puisse en connaître la nature lequel avait des reflets de feu (Critias 116 a).

Ps d’orichalque, (oreikhalkon un métal mystérieux : étymologiquement appelé « le cuivre des montagnes ».

Poséidon embellît aisément l’île centrale, chose concevable pour un dieu. Il fit jaillir du sol avec force deux sources d'eau pure, elles avaient un débit considérable, et inépuisable l’une chaude, l’autre froide. Elles étaient chacune, merveilleusement adaptées aux besoins des habitants, la température était la même en hiver comme en été. (Critias 112 c - d) C’est pourquoi par la suite les habitants construisirent des bassins, à ciel ouvert, et d'autres couverts, destinés aux bains chauds en hiver. (117b). La froide coulait en fontaine (Critias113 e) en vertu de la loi physique des vases communicants formant un magnifique jet d’eau, lequel se mêlait aux eaux du torrent qui s’écoulait dans le bois sacré du dieu de l'île, puis se divisait en quatre cours d’eau qui se dirigeaient vers la ville.

Par la suite les habitants aménagèrent les écoulements en un quadrillage de canaux et chenaux encerclant les villes et les jardins, passant par tous les coins et recoins. Ainsi, pas un quartier n’était privé d’eau, tous les jardins étaient arrosés et pourvus de fontaines.

Même les arbres d’une grande diversité et de toutes essences aromatiques, étaient arrosés ainsi que les fleurs, les fruits qui avaient une surprenante et étonnante qualité grâce à la propriété du sol et de l’eau de source.

D’autres canaux secondaires recueillaient les eaux des sources chaudes pour la distribution qui étaient nombreuses, sur la colline.

Ainsi toutes les villes étaient alimentées en eau chaude et froide par ce merveilleux système d’irrigation ingénieux, des canaux extérieurs compliqués sur plusieurs centaines de kilomètres en passant par des aqueducs originaux et des arches qui passaient par les ponts afin de desservir l’eau (117c). Ce quadrillage de canaux, de chenaux se recoupaient à angle droit ou en oblique avec les fossés transversaux, se dirigeaient vers les villes, donc l’ensemble communiquait tous les uns avec les autres. Ce réseau permettait le transport intérieur par flottage comme les billes de bois qui descendaient des montagnes vers la mer (118e) et probablement avec cette irrigation efficace, le réseau était utilisé pour le transport maraîcher des deux récoltes annuelles. Car la terre était féconde en hiver, arrosée par les pluies qu’envoyait Jupiter, et en été par les eaux qu’ils tiraient des canaux.

Dans la ville passait un canal spécifique qui recueillait les eaux usées des canaux adjacents, se dirigeant vers la mer.

Le dieu, dans son périmètre, donna de la vitalité à la terre de la gigantesque plaine, qui devint plus fertile. Il développa d’épaisses forêts avec des arbres fruitiers de toutes sortes qui produisaient des fruits surprenants, le tout arrosé par des sources d'eau douce. Il créa aussi dans toute la plaine des lacs, des ruisseaux, des cascades et développa des prairies.

Le dieu fit produire sur l’ensemble de la plaine de l'île des champs de céréales des vergers en abondance et toute une variété de plantes nourricières, à toutes il leur donna un nom (118c). L'île était recouverte de forêts, de bétail, le gibier abondait, cette abondance put subvenir largement aux besoins de tous les habitants. Les prairies fournissaient une plantureuse pâture pour nourrir les animaux domestiques et les sauvages comme les grands troupeaux de rhinocéros, d’antilopes, de zèbres et de gnous et autres espèces de bovidés qui paissaient au bord des marais, des lacs, des rivières, pendant que les lions paressaient au soleil.

Aux abords des forêts, selon le récit de Platon on y trouvait de très nombreuses races d’éléphants, cet animal, qui par nature est le plus gros des animaux. (115a). Il y avait aussi dans l’enceinte du temple de Poséidon des taureaux en liberté. (Critias 114 e).

 

Clitô finit d’élever sa descendance de 10 mâles demi-dieux.

Le temps passa, les demi-dieux arrivèrent à l’âge de la compréhension et de la connaissance. C’est pourquoi Poséidon-Neptune divisa l'île Atlantide en dix royaumes. Chacun mesurant 10000 stades de côté, soit 1776 km, sa surface était de 3.154.176 km²  (Critias 118 e - 119 a). Chacun possédant sa propre Capitale calquait sur la cité mère, crée par Poséidon.

Il attribua à son premier né la demeure de sa mère avec le lot de terre aux alentours, ce royaume était le plus vaste et le meilleur. Il accorda la suprématie à Atlas (premier né) qui fut désigné roi des dix royaumes, il régna sur la montagne centrale, et de là, exerça son pouvoir sur toutes les familles, il coordonnait les actions des dix royaumes en régentant ses neuf frères qui devinrent des princes suzerains. Chacun régnait sur la portion de territoire qui leur avait était attribuée avec un pouvoir absolu sur les hommes et sur la plupart des lois. Chacun d’eux avait un grand nombre d’hommes à administrer avec leur vaste territoire. (Critias, 113b).

Une confédération avait été fondée par les rois jumeaux, elle était conduite par Atlas, l’aîné. (Timée 25a). Elle avait droit d’ingérence dans des conflits fondamentaux : un roi ne pouvait mettre à mort un membre de sa famille, à moins que cette mort n’eut l’assentiment de plus de la moitié des rois (Critias 120d). Les rois avaient signé un pacte de non-agression et d’une entraide mutuelle.

Mais leur autorité respective les uns par rapport aux autres, ainsi que leurs relations mutuelles étaient réglées par les lois et les définitions de Poséidon que celui-ci avait fait graver sur une colonne d’orichalque, placée au centre de l’île dans le temple de Poséidon.

Les rois souverains de l’île se réunissaient périodiquement dans le temple de Poséidon pour créer des lois et décider de l’avenir de leurs royaumes. (Critias 119 d). Ils délibéraient tous les cinq ou six ans, alternativement selon un rythme impair, pair, impair, pair : (5, 6, 5, 6,) sur les affaires communes, rendaient la justice, examinaient si l’un d’entre eux avait commis quelques infractions. (Critias 119 d).

Les demi-dieux gouvernaient avec sagesse et modération, ils étaient justes et vertueux. Leur règne correspondait à un modèle d’âge d’or.

 Poséidon vécut longtemps avec Clitô ce qui semble avoir prédestiné l’Atlantide à une expansion sans limite.

Rien n'était plus merveilleux que la nature de cette île qui vivait du soleil, les arbres produisaient et portaient des fruits merveilleux, ils gardaient leurs feuilles pendant la plus grande partie de l'année.

L'air y était d'une douceur attrayante. D'ailleurs, on y respirait un air tempéré. (Critias 120 b - c).

Ainsi vivait l’Atlantide au sommet de sa puissance tant qu’elle respectait les préceptes du dieu Poséidon.

En un mot, l’île merveilleuse de Poséidon était si enchantée quelle paraissait plus destinée aux séjours des dieux qu’à celui des humains.

L’île était habitée par une population de cultivateurs nés sur cette terre, elle possédait une agriculture prospère, mais aussi de nombreux chercheurs, savants savantes. Il y avait également des philosophes en parfait accord avec leur environnement puisque l’on y trouvait de nombreux temples dédiés à de nombreuses divinités, ainsi qu’une armée de combattants.

Cette île, était gouvernée par de nombreux rois tous descendant de Poséidon, ils avaient constitué un empire vaste et merveilleux. L’harmonie régnait selon Platon parce que les gouvernants de l’Atlantide pratiquaient la pondération, la vertu et la maîtrise de soi.

Platon nous décrit que la cité royale de Poséidon, la capitale nommée Poséïdonis ou Atlantis avait un diamètre d’environ 5 stades 888 mètres elle était entourée d'une zone circulaire de 50 stades soit 8880 mètres (équivalent au centre de Paris). La partie agrémentée était de 130 stades comparable à l’agglomération de la région parisienne de 23088 m2 (Critias 118 e - 119 a).

Par la suite, les fils de Poséidon auraient retransformé l’immense Palais royal consacré à Clitô leur Mère, en le ré agençant en Cité Royale, d’une splendeur, de beauté, en forme arrondie qui comprenait un grand palais, et un merveilleux bosquet sacré entouré d’une clôture d’or dont l’accès était interdit. Interdit car à l’origine, Poséidon-Neptune aurait conçu ses fils à cet endroit-là et que les dix princes demi-dieux, ces cinq couples de jumeaux mâles y seraient nés. C’est pourquoi cette partie de l’île se nommait également «nesos hiera», «l’île sainte» (le saint sanctuaire des Atlantes) (Critias, 115b). Sur le surplomb le temple somptueux consacré à Poséidon, recouvert d’or d’une longueur d’1 stade (177,600 mètres), d’une largeur de 3 plèthres (88,800 mètres) et d’une hauteur proportionnée à ces dimensions. Mais ce temple avait, dans son aspect, quelque chose de barbare qui évoquait l’opulence.

On y trouvait également un petit hippodrome, avec des cirques d’entraînement militaire pour les chevaux, des casernes pour l’armée des gardes d’élite, choisis pour leur loyauté pour se trouver au plus près de l’acropole. Les plus fidèles de ces gardes étaient assignés aux quartiers intérieurs de l’acropole autour des rois mêmes. (Critias113 e). C’est que les dix responsables de chaque province venaient chaque année partager et offrir les sacrifices de saison.

D’après le texte de Platon, le temple tout entier, à l’extérieur, était revêtu d’argent, de cuivre, d’étain, d’orichalque hormis les arêtes du fronton, qui elles étaient recouvertes d’or comme les toits en étaient plaqués. À l’intérieur, la voûte était toute entière recouverte d’ivoire émaillé d’or, d’argent et d’orichalque. Le reste des murs, colonnes et pavés, était garni d’orichalque.

On y avait dressé des statues d’or, en particulier celle du dieu Poséidon, debout sur un char, conduisant six chevaux ailés (116e-117e) et si grand que sa tête touchait la voûte. Autour de lui, en cercle, cent Néréides à cheval sur des dauphins (Critias 116 d). À l’extérieur tout autour du temple, il y avait aussi de nombreuses autres statues d’or de toutes les princesses et de tous les princes descendant des dix rois et beaucoup d’autres grandes statues sacralisées dédiées à des particuliers.

 

02 Illustration de Lloyd K. Townsend

 

Mais au fur et à mesure, au fil du temps, le sang humain de Clitô et des autres habitants de l'île nés sur cette terre s’insinua peu à peu sur leur caractère tels que la cupidité, la fierté, la corruption. Ils devinrent progressivement les nouveaux Atlantes, belliqueux et de plus en plus expansionnistes et, pris de frénésie, de conquêtes, qu’ils multiplièrent par des invasions comme de la Libye, l'Égypte et l'Europe jusqu'à la Tyrrhénie. Les Atlantes devenaient avides de puissance, c’est pour cette raison qu’ils voulurent envahir le monde, en commençant par la conquête de la Grèce et l'Égypte.

 

L’île inaccessible

Quant aux habitants des montagnes et du reste du pays, ils étaient en nombre indéfini. Ils vivaient paisiblement et heureux. Et pour ce faire, ils avaient établi un code de vérité et de vertu comme valeurs premières de leur culture. Ils étaient unis grâce à cet objectif commun, en s’appuyant sur une catégorie de guerriers vertueux, entretenus par les agriculteurs et les artisans. Leurs raisons d’être étaient de suivre les préceptes de leur dieu Poséidon-Neptune, ils étaient des habitants libres mais non citoyens. (Critias 120 b - c).

On peut comprendre que l'ensemble de l’île créée artificiellement au milieu de la plaine de l'Atlantide isolée, protégée par des fossés circulaires ait été modifiée au cours des nombreuses générations.

L’évolution se fit par les habitants, en aménageant l’œuvre du dieu de la mer tout en embellissant le reste de l’île, utilisant toutes ses richesses, tant par la flore que par les trésors minéraux, ou fusibles qu’ils extrayaient des mines (115c).

On trouvait en abondance, non seulement de l'or, du cuivre, du fer, de l'argent et toutes sortes d’autres substances solides, comme de l’orichalque, des pierres blanches, noires et rouges sous le pourtour des enceintes de l’île, mais également dans son (116b).

Les habitants avaient ouvert des carrières, d’où étaient extraites les pierres. Celles de bonne qualité étaient réservées aux constructions de haute valeur comme les grands monuments, les temples, les palais, et les maisons en général.

Les carrières d’extraction étaient ensuite transformées en de bassinsen doubles bassins souterrains pour se protéger et y placer les vaisseaux.

Ils développaient des chantiers maritimes à ciel ouvert, des ports, des arsenaux qui eux étaient disposés autour du palais des rois. Ils possédaient de nombreuses trières (trirèmes), toujours parfaitement apprêtées pour la guerre, avec leurs armements, leurs gréements et leurs agrès. Voilà comment tout était disposé, organisé autour du palais des rois.

rois de l'Atlantidetrois ls pouvaient revêtir un mur des deux côtés avec des pierres des trois couleurs au sein même de la cité lequel avait un arpent de large. (35,568 m). Mais ils utilisaient surtout une matière dont nous ne possédons que le nom, l’orichalque ou (l'oricalque) ce métal aussi précieux que l’or. (Critias, 114e).

Il faut bien comprendre que chaque roi héritier ajoutait des embellissements, en y mettant tous leurs soins pour surpasser son prédécesseur (115d). Si bien qu’ils firent de leurs demeures un concept d’admiration par la grandeur et la beauté de leurs travaux.

La transformation de l’île commença par la création d’un grand canal. Les Atlantes creusèrent depuis l’ouverture sur la mer jusqu’à la dernière enceinte d’eau, la plus éloignée (3km). Puis ils relièrent l’autre partie au canal qui partait de l’enceinte d’eau de l'île Royale, nommée également Basileia (la Royale) sur 5,880 km.

Ce premier grand canal faisait trois plèthres de large (29,600 m x 3 = 88,800 m), cent pieds de profondeur (0,296 m x 100 = 29,60 m) La longueur totale était de 50 stades (8880 m) qui traversait les trois enceintes circulaires de terre qui séparaient celles d’eau de mer.

On notera que la découpe des enceintes concentriques de terre et celles d’eau de mer contenait trois ports intérieurs plus un quatrième à l’extérieur d’où partait le canal. Le canal fut aménagé pour que les plus grands vaisseaux puissent y pénétrer, sa largeur était de trois stades (532,800 m). Il fut le plus grand port de tous les ports extérieurs. Étant devenu le plus grand, le plus actif, il était rempli de vaisseaux marchands venus de tous les pays du monde. Jour et nuit de toute cette foule bruyante s’élevaient des bruits de toutes sortes dans un vacarme assourdissant de cris et de tumulte incessants, dus au va-et-vient des navires de commerce (Critias 117 e).

 

03 Image de Rocio Espin Piñar

 

(Critias113 e). Bien sûr pour protéger l’île, leur première vigilance fut de sécuriser les trois ports intérieurs par un système complexe de digues, d’écluses, de herses avec un réseau de canaux circulaires compliqués, communicants entre eux ce qui, avec la mer, facilitait leur défense. Au loin une fois les trois ports intérieurs traversés, on apercevait une campagne fertile datant d’un passé lointain.

À l’embouchure du canal se trouvait un mur, plutôt un grand rempart circulaire, qui ceinturait tout le royaume destiné à la protection de l’île. Il était d’une largeur égale d’un plèthre (29,600 m) et sa longueur embrassait toute la plaine en décrivant un cercle de dix mille stades, 1776 km.

Ce rempart partait de la mer côté terre à l’embouchure pour aller se refermer au même point que l’entrée du canal du côté mer. Ce dernier grand fossé recevait et retenait toutes les eaux, qui s’écoulaient des montagnes.

Ce rempart était dans son entier couvert de nombreuses maisons serrées les unes contre les autres (117e-118e).

Du côté de l’entrée côté rempart se trouvait une barrière permettant le contrôle des navires, qui devaient avoir une autorisation pour remonter le canal vers le centre de l’île. Les navigateurs avaient pris l’habitude de considérer l’Atlantide comme fermée à toute possibilité de navigation guerrière.

Sur la quatrième plaine de 532,800 m de large et de 1760 km de long (Critias 118 c - d) on trouvait une quantité de maisons de plaisance. C’est là que les habitants se retiraient pendant l'été. Elles étaient peu hautes, construites en pierre rouge, blanche ou noire et toutes magnifiquement meublées. Elles possédaient des jardins, des tapis de fleurs merveilleux ornés de jardinières, couverts d’orangers. Elles étaient peintes de couleurs brillantes et ornées de fresques et de sculptures. Les baies, les fenêtres étaient dans une substance analogue au verre, mais moins transparente. (117e-118).

 

Les Atlantes affectionnaient la nature, ses grands espaces, et cette atmosphère de bien être, c’est ce qui explique la surface gigantesque qu’occupaient leurs cités. Il y avait aussi de nombreux commerces, beaucoup de gymnases pour les hommes, ces derniers étant construits dans chacune des deux îles formées par les enceintes circulaires. Il y avait aussi beaucoup de temples, et de jardins. Un hippodrome spécial, lequel avait un stade de large (177,600 mètres) qui s’étendait sur la longueur de toute l’enceinte, il était consacré aux courses de chevaux (117d).

Les habitants du versant exposé au nord, avaient construit des maisons communes, aménagées avec de grandes salles pour prendre les repas en commun pendant l’hiver.” (Critias 112 b). Ils avaient tout ce qui était nécessaire pour la vie en communauté.

Dans les deux autres zones nord se trouvaient les maisons ordinaires et des temples.

Leur premier soin afin de passer d’une enceinte à l’autre fut de construire des ponts ainsi que des voûtes en laissant le passage de la mer. Sur l’enceinte d’eau de mer qui entourait l’antique métropole, ils installèrent d’un bord à l’autre des toits en hauteur qui permirent aux trirèmes à rames de naviguer à couvert et d’accéder facilement soit vers la mer soit vers la résidence royale, l’ancienne demeure du dieu de la Mer.

Sur les parapets des enceintes de terre assez élevés au-dessus de la mer, ils construisirent des tours et des portes en ivoire ciselé et incrusté d’or, d’argent et d’orichalque. L’entrée des voûtes était entièrement recouverte de cuivre et d’étain. Sur les côtés des ponts ou des voûtes, ils ouvrirent des tranchées assez larges pour permettre à une seule trirème (ou une trière) à rames de passer d’une enceinte à l’autre. (115e-116e).

Mais surtout, ils créèrent et creusèrent des tunnels dans les anneaux concentriques de terre afin de relier ceux de mer qui suivaient une forme circulaire convergente vers la capitale.

Tous les anneaux étaient reliés par des tunnels, des ponts, des d’écluses, sous les digues circulaires escarpées, ils alternaient avec des canaux circulaires des aménagements de cales sèches ou humides pour la réparation des navires.

Ils poursuivirent leurs transformations par trois autres canaux. Toujours en partant de la première enceinte d’eau de mer de l’île Royale, cette partie étant la plus haute de la ville. Les trois canaux avaient cent pieds de large (29,600 m) ils coupaient en ligne droite les fossés d’eau et de terre pour finir dans l’enceinte d’eau du plus grand fossé le plus éloigné mais le plus près de la mer. Au total, ils en réalisèrent quatre (1 plus.3). Ils étaient tous distants des uns des autres de cent stades (17.760 km) (Critias 118 d).

Le cinquième grand fossé celui qui recevait toutes les eaux ainsi que celles des montagnes faisait le tour de la plaine, aboutissait à la ville par ses deux extrémités, et tout s’écoulait dans la mer (118e-120a).

 

Un extrait de ce que nous dit Critias sur la répartition et l’organisation militaire.

Platon écrit, la grande plaine de l’Atlantide presque le tiers de la France, fut de nouveau divisée en 60000 parcelles de la taille de dix stades sur dix, 1 stade = 177,60 m x 10 = (1776 m x 1776 m = 3154 km²). Soit 60000 x 3154 km² = 189250 km².

Chaque district fournirait un chef (119a) pour commander les hommes qui pouvaient servir dans l’armée, chaque chef de parcelle (60000) devait fournir la sixième partie d’un chariot de guerre, et un contingent de soldats capables de porter les armes, ainsi répartis :

-Deux cavaliers à cheval.

- Un combattant de char armé d'un petit bouclier. et un conducteur de chars.

- Deux fantassins puissamment armés.

- Deux archers.

- Deux frondeurs.

- Trois lanceurs de fronde.

- Trois lanceurs de javelots.

- Cinq marins(Critias 118 e - 119 a).).

Les habitants du royaume insulaire de l'Atlantide étaient considérés comme de remarquables marins (115c).

Soit au total de 20 soldats plus un chef, multipliés par 60.000 parcelles ce qui fait une armée de 1.260.000 hommes.

Autrement dit la force militaire des Atlantes était à la mesure des richesses de leur terroir. (Critias 119 a).

Platon explique : c’est une cité organisée, cadastrée comprenant un grand nombre de riches villages peuplés d’habitants qui ne jouissaient pas des droits de citoyenneté appelés Périèques, sans pour autant être esclaves.

Ils disposaient d’un plan de mobilisation et d’une agriculture structurée et d’un commerce en évolution.

D’où l’admiration de Platon.

Île de l'Atlantide était extraordinairement riche en tout et bénéficiait d’importantes ressources naturelles tant agricoles que minières.

De nombreuses forêts fournissaient une grande quantité de bois de toutes essences pour les arts de ces métiers, comme les menuisiers, les chantiers maritimes, surtout pour la construction des vaisseaux. (Critias 114 e).

Les rivières, les lacs, les prairies, les terres cultivables, les vergers fournissaient une nourriture abondante pour ses habitants ainsi que les animaux domestiques ou sauvages. La chasse leur donnait un nombre infini de gibier. Ils tiraient de la mer du poisson de toutes espèces, laquelle en était féconde, (114e).

L'île était très riche en ressources naturelles très variées pour toutes sortes d’industries. Ils purent développer la métallurgie, l’agriculture et surtout le commerce.

Les vallons entrecoupés par des sources d'eaux vives au débit rapide contribuèrent non seulement au plaisir des habitants de l’île mais aussi à leur santé et leur résistance.

La grande plaine, grâce à la nature et aux travaux de transformation d’un grand nombre de rois au cours des diverses générations, avait subie de grands développements (118c).

L’économie de l’Atlantide selon Platon était très prospère, leur commerce était très puissant. Ils furent les premiers commerçants du monde.

Beaucoup de marchandises étaient importées, mais l’île fournissait la plupart des besoins pour l’usage quotidien (114 d). Ils avaient une véritable flotte marchande.

Pour Platon les Atlantes étaient des commerçants et de grands navigateurs accomplis, ils développèrent le luxe et la noblesse.

Pendant de nombreuses générations ils furent heureux, leur règne correspondait au modèle d’âge d’or, les Atlantes étaient vertueux et justes. Les rois obéirent aux lois de Poséidon, tant que la nature du dieu en eux se fit sentir suffisamment. Ils restèrent attachés au principe divin auquel ils étaient apparentés. Ils géraient avec logique et mesure. Toujours maîtres d’eux-mêmes, ils ne s’écartaient pas de leur devoir. Ils se comportaient avec douceur et discernement en face de tous les hasards de la vie. Ils avaient des pensées vraies et grandes en tout point et à l’égard des uns des autres. Les gouvernants entretenaient avec le peuple des vertus de solidarité et d’amitié. (Critias 120d).

Pendant de nombreuses générations les rois se succédèrent obéissant ainsi aux lois. Tant qu’ils raisonnèrent de la sorte ils gardèrent leur nature divine, ils virent croître tous les biens que la nature avait pourvue généreusement pour tous leurs besoins. Ils n’étaient pas grisés par les plaisirs de la richesse.

Mais quand l'élément divin qui était en eux s’altéra, par l'effet du croisement avec de nombreux mortels, ils oublièrent les prescriptions de Poséidon et cédèrent à l’ambition et à l’orgueil, ils tombèrent dans l'indécence du caractère humain qui prédomina, ils devinrent intérieurement hideux (121b).

Leur puissance et leurs fortunes les rendirent orgueilleux. Ils abandonnèrent leurs traditions paisibles et pris d’une frénésie de conquête, envahir en force l’Europe et l’Asie.

Selon le récit de Platon. Ils sont alors arrêtés par une armée de combattants athéniens.

Le dieu des dieux, Zeus, Jupiter le dieu du ciel et de la foudre décida de leur appliquer un châtiment afin de les faire réfléchir, donc de les punir de leur démesure pour les aider à les ramener à plus de retenue et à un meilleur comportement.

Zeus à cet effet, réunit tous les dieux dans le sanctuaire du ciel, placé au centre de tout l'univers, les ayant rassemblés, il leur dit : ... ?... le récit est interrompu au moment où Zeus décide de punir les Atlantes, (121c). Le mythe de l’Atlantide est interrompu au beau milieu de la phrase.

Le manuscrit s’achève ici à l’instant du cataclysme. Platon meurt à 82 ans, inévitablement, on n’en saura pas plus de Critias.

Zeus Anéantissant leur île et leur civilisation en un jour et une nuit lors d’un raz-de-marée associé à des tremblements de terre, les Atlantes et les guerriers athéniens rassemblés pour le combat, sombrèrent dans l’amalgame de terre et de mer, l’île Atlantide fut elle-même engloutie.

Ainsi s’achève le Critias de Platon (120e-121c). L’Atlantide est condamnée à disparaître dans les eaux.

Platon a-t-il laissé son dialogue inachevé ? Ce qui crée un immense sentiment de frustration !

Or la fin du récit apparaît un manque de fin ? : Certains commentateurs pensent que cette fin du manuscrit a été perdue et d’autres jugent qu’il s’agit d’un artifice narratif, c’est l'art de conter pour produire une intrigue.

Quoi qu’il en soit, on devine fort bien la suite, qui a déjà été résumée dans le Timée (25d), consacrée à l’âme du monde qui explique et signifie que la nature est vivante et qu’il faut vivre en harmonie avec elle et les dieux représentant ses forces.

Ce que n’ont pas fait les Atlantes, devenus infidèles à Poséidon.

Dans le Timée, où il est dit que les dieux provoquent des déluges pour « purifier la terre » (22d).

Les Atlantes étaient essentiellement scientifiques, avec une métaphysique pure, élevée et abstraite, commune à tous les mythes, car leurs religions étaient toutes à la base de l’astronomie.

Leur civilisation a dégénérée peu à peu en un culte tout à fait corrompu pour finir dans un châtiment collectif par l’intervention de la puissance des dieux.

En Bref, l’île des Atlantes était une sorte de pays de Cocagne, un petit paradis terrestre, et mythique qui fut rayée à jamais des cartes du monde.

Entre les années 1925 – 1940, des débats s’ouvrent autour de l’Atlantide, un certain nombre d’études faites par des spécialistes de l’histoire ancienne ; loin de donner, au travers de leur autorité, un procédé de légitimation sur la science et parascience, ce qui fait que le tout se transforme en un conflit permanent avec les archéologues pour une archéologie entre vraie et fausse science, cette discipline pseudoscience est présentée sous des apparences scientifiques.

L’étude de la disparition de l’Atlantide reste pour la science toujours une recherche.

Malgré tout, le récit de Platon est si précis qu’il a servi de base aux recherches des géologues et anthropologistes. Certains ont reconnu qu’ils avaient été éclairés par Platon ce qui leur a permis de faire des découvertes, aidés par les techniques modernes en géologie, et ce récit serait basé sur des faits réels n’étant nullement un mythe.

Exemple : Jacques Collina-Girard géologue, préhistorien, plongeur scientifique et maître de conférences à l'Université de Provence (Aix-Marseille I), spécialiste en géologie sous-marine, nous explique qu’un certain cataclysme a sûrement eu une véritable répercussion sur l’histoire de l’humanité.

II n’est donc pas étonnant de retrouver la trace du site englouti dans le Timée. La reconstitution est simple : en observant une carte marine précise et en suivant une ligne de sonde à moins 135 mètres (la sonde est la mesure de la profondeur par rapport au niveau des mers les plus basses) : on voit apparaître le détroit de Gibraltar assez différent de celui d’il y a 19 000 ans.

Ceci amènera Jacques Collina-Girard à retracer l’histoire d’un monde disparu : l’Atlantide, simple coïncidence ? Le récit de Platon sur l’Atlantide, pourtant réputé imaginaire, situe l’événement de cette disparition au même endroit constate l’auteur, celle d’un archipel ayant sombré il y a 12 000 ans dû à la montée des eaux provoquée par la fonte des glaces.

Voir son ouvrage : L’Atlantide retrouvée ? Enquête scientifique autour d'un mythe.

L’Atlantide semble en effet être un sujet de discussion légitime au sein d’un certain nombre de disciplines scientifiques (géologique, archéologique, climatologique, zoologique, paléontologique et l’archéologique.). On a beaucoup débattu, et on débattra encore beaucoup, de l’existence de cette Atlantide.

 

La symbolique du cercle, symbole du cosmos.

Il est particulièrement significatif que l’alternance des intervalles entre les cercles symbolise l’union de la terre et de l’eau, les divers anneaux s’organisent numériquement selon des rapports de proportions constants, dominés par le nombre 5. Le cercle, roue de la vie, et de la renaissance. Cette symbolique, signifie unité, complétude, illumination, l’œil qui voit tout et qui sait tout. Elle n’a ni commencement ni fin, ce qui en fait un symbole universel d'éternité, de perfection, de divinité, d'infini, elle est l'une des premières formes tracées par les humains, elle représente les cycles du monde naturel, signe d'unité, le cercle est la forme préférée : ce que démontre l'exemple de la table ronde du roi Arthur pour l'égalité.




 

Renard  Gambline  le  30  juin  2024

   

 




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