Loin d'être le point culminant du Pilat, les Trois Dents gravitent seulement à 1209 mètres d'altitude, alors que le crêt de la perdrix dépasse allègrement les 1400 mètres. Cette beauté panoramique n'en demeure pas moins l'un des principaux symboles de cette montagne. Comment la nature a -t-elle pu nous livrer un tel observatoire ? Des géologues nous expliquent d'une voix concordante, qu'une des plus vieilles montagnes du globe, le Pilat, s'est constituée par des poussées de l'intérieur, libérant du même coup les roches qui constituèrent ici ou là les chirats, que nous pouvons d'ailleurs observer aux Trois Dents. Ici, lorsque l'on s'attarde à visualiser, on peut en fait compter quatre, cinq et même six ou sept "dents". Pourquoi a -t-il été tranché de retenir au final cette désormais célèbre appellation de "Trois Dents" ? Certains pensent que c'est parce que l'on en distingue seulement trois de la vallée du Rhône. Les spécialistes en revanche ne sont pas tous d'accord sur la preuve, plutôt les restes de pierres sèches qui pourraient avoir été des anciennes murailles, à une période très reculée, pourquoi pas à l'époque mégalithique, ou plus proche gauloise. La thèse qui permet de nuancer, voire de contredire cette lointaine occupation, suggère que les amas de pierres plus ou moins agencés, à ne pas confondre bien sûr avec les chirats naturels présents aux Trois Dents, seraient en réalité les restes de l'ancien prieuré primitif de St sabin, chapelle aujourd'hui voisine à vol d'oiseau du site ici commenté. Plus généralement et si l'on se replace dans l'éventualité d'une très vieille occupation du site, et bien là des chercheurs partisans de cette probabilité, y vont de leurs hypothétiques pierres sacrificielles qu'ils croient reconnaître au beau milieu de tout cet amoncellement ! On retiendra qu'il n'y a pas de point d'eau, donc par conséquent cela rendait moins attractif d'ancrer une vie sédentaire en ce point, néanmoins nous concédons bien volontiers le fait que des signaux de fumée, hier comme aujourd'hui, envoyés de cette enceinte pouvaient renseigner ou alerter à des dizaines de kilomètres à la ronde les hommes d'un autre temps. Pour information complémentaire, notons qu'il n'y a ni bassin, ni cupule, ni menhir ici même. Les Trois Dents conservent donc une part de leurs secrets, quant à leur utilisation première, c'est  ce qui en fait leur charme...