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L'Egypte
est-elle une civilisation traditionnelle ? |
Rubrique
Civilisations Disparues Juillet 2023
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Par
Michel Deseille
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L’Égypte est l’une des plus célèbres civilisations de
l’Antiquité et sans doute la plus mystérieuse. Déjà fascinante dans
l’Antiquité, elle l’est encore aujourd’hui.
Ses Mystères interrogent les chercheurs et les
admirateurs :
- Mystère de cette
extraordinaire écriture que sont les hiéroglyphes.
- Mystère des pyramides
et du Sphinx de Guizèh.
- Mystère des
constructions colossales qui font penser à des travaux de géants.
- Mystère de la momification
des hommes comme des animaux.
- Mystère des
disciplines occultes, l’Égypte étant censée être à l’origine de l’alchimie, de
la magie, des tarots… (disciplines attribuées au dieu Thot).
Il y en a bien d’autres que
l’archéologie et une nouvelle interprétation des textes révèlent aujourd’hui.
Son origine déjà est un mystère. On dirait qu’elle est
sortie des sables vers 3 200 ans avant Jésus-Christ (époque où le premier
pharaon unifie l’Égypte). Il y a peu de traces d’une préhistoire égyptienne. On
admet une période mythique dite des " Rois-Scorpion " (période dite aussi prédynastique).
Il devait donc y avoir une population autochtone antérieure
qui pourrait être différente de la population de l’Égypte pharaonique. Un groupe de personnes serait apparu dans le Sud-Ouest
de l’Égypte en provenance du Sahara vers
3 200 ans avant Jésus-Christ. Près de Saqqarah, on a retrouvé une
nécropole plus ancienne de plusieurs siècles avec des squelettes qui n’ont rien
à voir avec les Égyptiens des temps pharaoniques.
Mais il y avait déjà des hiéroglyphes !
L’Égypte était appelée ATH-KKÂ-PTAH qui
signifie deuxième cœur de Ptah. Ce qui suppose qu’il y en eut un premier. En
fait des rescapés de la destruction de l’Atlantide, échoués dans l’Atlas,
seraient arrivés dans le Sud-Ouest de l’Égypte à proximité du
lac Nasser d’aujourd’hui.
La question de la datation donne des crises de nerfs à
beaucoup de savants. Selon les uns ou les autres, l’histoire de l’Égypte s’étale sur 3 000 ans (version officielle), 4 000 ans (version
de plus en plus retenue), 6 000 ans ou plus ! Ça dépend si l’on tient compte de la généalogie en partie fausse de
Manéthon (IIIe siècle avant Jésus-Christ) ou si on se réfère à des
données astrologiques.
Le Déluge universel aurait eu lieu entre 9 000 et
10 000 ans avant Jésus-Christ, ce qui le daterait de l’Ère du Lion dans le cycle de Précession des Équinoxes. Cela
amènerait le début de l’histoire de l’Égypte historique en 4 500
avant Jésus-Christ dans l’Ère du Taureau, d’où la sacralisation du Taureau :
Osiris (= puissant Taureau), le bœuf Apis, la déesse à tête de vache Hathor.
Si l’on tient compte du cycle sothiaque (1 460 ans),
on trouve une date en rapport. Le lever "sothiaque" est le jour où
l’étoile Sirius (= Sothis) apparaît sur l’horizon, à l’aurore, à l’est du
Soleil. L’étoile Sirius est Isis.
Cette
" apparition " correspond à l’inondation des terres par le
Nil (vers les 20 au 22 juillet). La fête d’Isis est le 22 juillet.
Le cycle
sothiaque a été référé et annoncé officiellement en 139 après Jésus-Christ.
Avant, c’était 1 311 (du temps des Ramsès), avant, 2 783 (pyramides
de la IVe dynastie). Mais la civilisation égyptienne était déjà bien
commencée. Elle fait partie du cycle précédent commencé en 4 244… ce qui
serait une date plus exacte pour la naissance de l’Égypte. Sinon, il faut
remonter de 1 460 en 1 460 ans.
Le Sphinx
qui a un corps de Lion symboliserait peut-être cette naissance ?
Certains
croient le Sphinx plus ancien que la catastrophe car son corps est recouvert de
traces d’eau de pluie alors qu’il ne pleut pas, ce qui témoignerait d’une
construction du temps où il y avait une savane (climat plus humide)… et donc
des lions ! et des lignes de coquillages marins, ce qui démontrerait une
submersion par l’eau de mer ! La civilisation égyptienne aurait donc plus
de 10 000 ans et serait contemporaine de la civilisation inconnue qui a
construit les sanctuaires de Göbekli Tepe en Turquie.
Le taureau
Hâpy deviendra le dieu du Nil et le Nil est le reflet de la Voie Lactée sur
Terre. Il fut une année extraordinaire où il y a eu la Voie Lactée au-dessus du
Nil en même temps qu’un nouveau cycle de Précession des Équinoxes et en même
temps une nouvelle année sothiaque !
Les
Égyptiens connaissaient donc plusieurs cycles dont la Précession des Équinoxes.
La
doctrine des cycles est un principe de base de la Tradition primordiale.
Les
Égyptiens connaissaient de nombreuses constellations comme les Ourses, Orion, le
Grand Chien, les Pléiades et les constellations zodiacales.
Ils
avaient établi une cartographie du ciel. Une reproduction a été faite sur le
plafond d’une chapelle du Temple d’Hathor à Dendérah. De construction récente
(Ier siècle avant Jésus-Christ) mais à l’identique d’un ancien, il
représente l’état du ciel à une époque donnée. Il y figure les constellations
et les décans (ce sont les Égyptiens qui auraient inventé les décans). Ils s’en
servaient pour le décompte des jours. Ils avaient établi un calendrier avec des
mois de trente jours, soit trois décans de dix jours.
C’est une
construction énorme, un carré de 2,50 m de côté dans lequel s’inscrit le
cercle du zodiaque.
Les
Égyptiens orientaient les monuments par rapport aux étoiles ou aux lever et
coucher du soleil.
Ainsi, les
trois grandes pyramides du plateau de Guizèh représentent les trois étoiles de
la Ceinture d’Orion (constellation d’Orion, c’est-à-dire d’Ousir qui est
Osiris, une constellation en forme de sablier). Alnitak, Alnilam et Mintaka
correspondent à Khéops, Khéphren et Mykérinos.
La grande
pyramide a son entrée juste en face de l’étoile polaire.
Les
conduits dits d’aération (pour aérer qui ?) partant de la chambre du Roi
ou de la chambre de la Reine sont pointés vers Sirius, Orion et Thuban (une
étoile de la constellation du Dragon, ancienne étoile polaire).
Tout
l’alignement des pyramides le long du Nil reflète la Voie Lactée au niveau du
sol (il y en a plusieurs dizaines).
Sur la
terre sacrée d’Égypte, il y a donc une projection du ciel !
On se
demande toujours comment des chasseurs-cueilleurs de l’époque prédynastique et
des agriculteurs-éleveurs de l’Ancien Empire ont pu avoir un intérêt aussi
extraordinaire pour les étoiles et une telle science, car les projections sont
exactes !
Il s’agit
donc au départ d’une religion stellaire, une religion des étoiles. Ensuite,
elle devint une religion solaire où le dieu principal est Amon-Râ (ou Rê).
Cela
correspond à une période plus guerrière (la constellation du Bélier sous la maîtrise
de Mars et du Soleil). On a commencé à croire que le Soleil avait plus
d’importance que les autres étoiles mais c’est surtout à cause d’une histoire
politique.
Le pharaon
Amosis (ou Ahmès) a réussi à chasser les Hyksôs d’Égypte (en fait, installés
dans le delta). C’étaient des cruels pasteurs nomades d’origine asiatique,
adorateurs de Seth. Ils avaient été contraints de quitter l’Égypte après la
prise de leur capitale Avaris par Amosis. Celui-ci attribuait sa victoire à
l’aide puissante d’Amon-Râ. La capitale devint Thèbes. Mise à part la période
d’Akhenaton (Tell el-Amarna), elle le resta jusqu’à la période grecque
(Alexandrie).
Cela
n’empêchait nullement de continuer à adorer Ptah de l’Ère du Taureau, dont la
capitale était Memphis et Osiris dont la capitale était Abydos.
L’époque
du Nouvel Empire fut plus guerrière que les précédentes, avec les guerres
contre les Hyksôs, les Hittites, les Perses… comme d’ailleurs partout dans le
bassin méditerranéen.
C’est en
l’honneur d’Amon que l’on a construit le gigantesque ensemble architectural de
Karnak avec sa célèbre allée de sphinx à tête de… bélier ! Il existait
déjà dans les premières dynasties mais n’avait pas un culte aussi éclatant. Il
personnifie le dieu Soleil.
L’Égypte
connut une petite partie de l’Ère des Poissons. Le Christianisme s’était
répandu en Égypte dans les premiers siècles. Il y dura jusqu’à la conquête
musulmane.
La
religion est originale. Elle n’a pas de dogmes et pas de livre de référence
comme la Bible ou les Vedas.
Cela ne
signifie pas qu’il n’y a pas de principes ou commandements. Ils ne sont pas
codifiés de la même façon. Il n’y a pas ce qu’on appelle " dogmatique "
dans les religions monothéistes.
La
religion était en rapport avec la Précession et comme les ères étaient
différentes, il n’y avait pas les mêmes divinités, les mêmes cultes et les
mêmes rituels, selon les ères zodiacales.
La
religion est apparemment polythéiste, vu le nombre de dieux et déesses mais il
y a des dieux créateurs comme Atoum (dont le nom fait penser à " atome "),
Ptah (qui est plutôt le Démiurge = le façonneur des formes, surnommé le " divin
potier "), Amon qui fut assimilé à Atoum plus tard puis à Horus.
Les dieux
et déesses divers ne sont que des expressions dans différents domaines de la
puissance des dieux créateurs. Ils en sont en quelque sorte des émanations.
Les dieux
étaient qualifiés de Neter. Le Neter peut être considéré comme une énergie
cosmique. Le dieu n’en est qu’une " personnification ".
Il y avait
des dieux pour l’Égypte entière et des dieux ou un dieu tutélaire dans chaque
ville. Ainsi Hermopolis était la ville de Toth, Dendérah, de la célèbre Hathor
(déesse de la Beauté et de l’Amour), Isis à Philae, Horus à Edfou…
Il y a
plusieurs particularités dans la religion égyptienne.
Elle
accorde une place importante aux déesses. Il y en a dans d’autres religions
mais elles n’atteignent pas la puissance et la renommée des déesses
égyptiennes. Elles sont magnifiques dans les représentations. Certaines sont
plus fortes que les dieux.
Nout est
la déesse du Ciel et Geb le dieu de la Terre (la symbolique est inversée par
rapport aux autres religions où la divinité du Ciel est un dieu, le Zeus grec
ou l’Odin scandinave).
Isis est
plus forte qu’Osiris puisque c’est elle qui le ressuscite.
Sekhmet
(la déesse lionne, fille de Râ) se déchaîne contre l’humanité à certaines
périodes considérées comme décadentes et elle n’est plus arrêtable dans sa
folie massacrante. Il faut les ruses de certains dieux pour qu’elle devienne
raisonnable. Mais en tant que déesse destructrice, elle ne dort jamais que d’un
œil !
Il y a
donc une volonté d’équilibrer le pole masculin et le pole féminin, on ne
conçoit pas un dieu sans sa parèdre, un panthéon mixte mais avec un pole
féminin fort, contrairement aux autres religions païennes.
On
constate que les divinités égyptiennes ont des têtes d’animaux. En fait,
l’animal représente les caractéristiques du dieu. Ainsi, Thot est symbolisé par
l’ibis. C’est un dieu lunaire et on peut voir que le long bec courbé de l’ibis
a la forme d’un croissant lunaire.
Curieusement,
certaines divinités, et non des moindres, ont toujours eu des têtes
humaines : Isis, Osiris, Ptah, Nout, Maât…
MAÂT
Il est un principe particulier quasiment propre à l’Égypte et qui est représenté par une déesse : le concept de la MAÂT.
Maât est à la fois une déesse (elle a un temple à Karnak),
une fonction supérieure, un principe. Les dieux, le pharaon et les hommes
doivent accomplir la Maât.
En tant que déesse, elle est représentée par une jeune
femme portant un diadème avec, fichée dedans, une plume d’autruche blanche très
stylisée (apparemment ce n’est pas vraiment une plume d’autruche).
Dans certaines statuettes, Maât est représentée à genoux et
la plume sort du sommet du crâne, à l’endroit du chakra coronal !
Elle est le symbole de l’ORDRE COSMIQUE, de ce qui est
immuable et harmonique et qui le sera tant que l’univers existera.
Elle signifie : ORDRE, VÉRITÉ et JUSTICE (notions qui d’ailleurs vont ensemble ; le mensonge est
un désordre). Toute infraction à ces trois principes est sévèrement
sanctionnée.
Les dieux comme les pharaons ont pour principale fonction
de lutter contre les forces du désordre qui sont en même temps celles des
ténèbres et qui risqueraient de mener le monde à la ruine si on n’y remédiait
pas. C’est ce qui se passe à la fin des temps si on piétine Maât.
L’état de la société et donc la justice sociale dépendent
aussi de Maât.
Il est défini trois nuisances ou fautes envers Maât pour
les humains.
" Il n’y a pas d’hier
pour le paresseux,
Pas d’ami pour celui qui est sourd (à la Maât),
Pas de jour de fête pour l’avide. "
En résumé la paresse, l’insensibilité, l’égoïsme sont les
défauts les plus graves.
La paresse est le non-agir et le paresseux n’agit pas et il
n’a pas de mémoire non plus. Il vit dans un présent perpétuel alors que le
présent est toujours relié au passé… qui donne des leçons d’où : " Il n’y a pas d’hier… "
C’est
aussi lié à l’action dans la réciprocité. " Agir l’un pour l’autre ",
c’est la Maât.
Il y a donc une cohérence d’ensemble sur un temps long qui
maintient une confiance. C’est une mémoire (sociale) et une opportunité du
jour.
Être sourd à la Maât correspond à la non-écoute. C’est
comme une paresse mais sur le plan de la communication.
Être sourd, c’est l’insensibilité = " n’a pas d’ami ".
" Quant
à l’insensé qui n’écoute pas, il n’y a personne qui agisse pour lui, il
considère la connaissance comme l’ignorance et
l’utilise comme le nuisible. Il fait tout ce qui est odieux au point
d’être blâmé, à cause de cela, chaque jour »".
Faire et
dire la Maât, c’est être solidaire.
L’avidité
= l’égoïsme = une opposition à la solidarité et donc au monde social. Cela
amène une inharmonie.
Maât se définit comme l’agir, la sensibilité, la charité (la
charité, au sens de l’amour du prochain dans le Christianisme). Et ainsi celui
qui fait la Maât est " justifié ".
Maât
n’oublie pas son serviteur. Elle accompagne le " justifié "
dans l’au-delà.
Maât est
présente au tribunal d’Osiris.
Anubis
règle la balance de la pesée de l’âme ou cœur. Le cœur du défunt est représenté
par un vase rouge et il est posé sur le plateau gauche de la balance, la plume
de Maât est posée sur le plateau droit. Les deux plateaux doivent être en
équilibre.
" La Maât est éternelle ".
Elle descend dans la nécropole avec celui qui l’a
accomplie. Il est mis au tombeau et se réunit à la terre et on se souvient de
lui à cause du bien qu’il a fait.
Dis la Maât, pratique la Maât, car elle est grande, elle
est efficace, elle dure et sa puissance est prouvée. Elle seule conduit à
l’état de " juste de voix ".
En fait, il y a deux Maât, une Maât dédoublée, une le
conduit vers le tribunal d’Osiris, l’autre l’accueille puis l’amène à Osiris.
L’une symboliserait la justice humaine, l’autre la justice divine.
Le défunt fait deux confessions négatives, au sens où il
dit ce qu’il n’a pas fait :
" Je n’ai pas fait l’isfet
contre les hommes.
Je n’ai pas maltraité les gens.
Je n’ai pas commis de faute dans la Place de
Maât ".
L’isfet est le désordre et autres calamités.
SETH
Les forces des ténèbres sont représentées par isfet, par
Apophis, le destructeur des mondes, celui qui essaie de faire chavirer la
barque du soleil pendant la nuit.
Seth est un dieu particulier. C’est le dieu du désert donc
de la stérilité (il est stérile lui-même).
C’est un dieu qui a une tête d’animal indéfinissable. Il
tient du bestiaire fantastique. On dit que c’est une tête d’âne. Mais c’est peu
probant car l’animal a un museau effilé et des oreilles coupées au carré !
On lui sacrifiait cependant des ânes. Il était surnommé l’Âne rouge ou roux !
Il avait aussi les os des jambes en métal et une queue fourchue.
Son histoire est très connue en relation avec le mythe
d’Osiris.
Seth a tué Osiris, il est donc criminel. Ensuite, il
combattra Horus, fils d’Osiris. Il perdra. Horus sera considéré comme le dieu
de la Lumière, dieu solaire, et Seth, dieu des Ténèbres et donc du mal.
Mais Seth guide la barque de Râ et combat Apophis qui veut
avaler la barque et donc le soleil (c’est l’incroyable et dangereux voyage du soleil
pendant la nuit).
Seth ne serait donc pas totalement maléfique au sens du
Satan du Christianisme dont pourtant il a un nom très proche.
En fait, la conception du mal en Égypte est celle d’un
mal nécessaire dans le cadre de la création et qui doit être maîtrisé. Il
jouerait donc un rôle de contre-pouvoir jusqu’au moment où il deviendrait trop
important.
Cette
conception est proche de celle de la Tradition (unitaire et non dualiste).
La
religion égyptienne serait plus proche d’un jeu d’équilibre des forces comme le
yin/yang que d’une hostilité radicale entre le bien et le mal que l’on connait
dans les religions monothéistes.
LA GÉOGRAPHIE ET LA GÉOMÉTRIE SACRÉES
Une civilisation de ce genre ne laisse rien au hasard. Tout
répond donc à un cadre cosmique. Voir l’orientation des pyramides par rapport
aux étoiles.
Sur le plan terrestre, on peut construire un monument par
rapport aux étoiles mais aussi par rapport aux levers et couchers du soleil.
Ainsi à Karnak, certaines parties du temple de Amon-Râ
étaient reconstruites sans motif apparent, sinon de tenir compte de la
précession ou d’autres cycles.
À Abou Simbel, un rayon solaire vient frapper l’effigie du pharaon installée
au fond du sanctuaire le jour du solstice.
Il est bien certain que pour faire ces implantations, il
faut des calculs. Les avait-on en Égypte ancienne ?
Oui, sinon on n’aurait pu bâtir ces monuments. Mais si c’est ainsi, d’où vient
l’enseignement ?
Les Égyptiens connaissaient les deux
nombres symboliques PI (π) et PHI (ϕ) et des données chiffrées du genre : durée de la Précession des Équinoxes, durée de l’année solaire, distance de la terre à la lune,
distance de la terre au soleil…
La plupart de ces nombres sont inscrits dans la Grande
pyramide, qui ne peut être un tombeau, même si elle a pu servir de tombeau.
La coudée égyptienne = 0,5236 m
Hauteur de la Grande pyramide : 280 coudées x 0,5236 =
146,608 m
Le côté de la base : 440 coudées x 0,5236 = 230,384 m
146,608 ÷ 2,618 (ϕ²) = 56
230,384 ÷ 2,618 = 88
176 (double de 88) ÷ 56 ≈ π ; 6 coudées = 6 x 0,5236 =
3,1416
Si on connaît ϕ², on connaît donc ϕ (1,618), le nombre d’or.
Le calcul présenté montre que π et ϕ sont en relation par
l’intermédiaire de la hauteur et de la base de la pyramide.
Autres calculs
Hauteur + demi-base (de la pyramide) : 146,608 +
115,192 = 261,8 m et 2,618 c’est ϕ²
Hauteur - demi-base : 146,608 -115,192 = 31,416 et
3,1416 c’est π
Volume de la pyramide
(230,384 x 230,384 x 146,608) ÷3 ≈ 2 593 827 m3
Le cycle de Précession des Équinoxes est de
25 920 ans. L’erreur est de 18 ans sur 25 920 !
LE POUVOIR DU PHARAON
Le pharaon est le personnage central. Son nom signifie " Grande Maison " (Per-Aâ).
Il règne
sur l’Égypte mais aussi sur le Monde. Il représente les dieux sur terre. Il est
dieu lui-même, c’est-à-dire divinisé en tant que Horus. Il est garant de la
sécurité du pays et du bonheur du peuple. Il gouverne selon la Maât et offre la
Maât au peuple.
Sur le
plan politique, c’est une monarchie théocratique, c’est-à-dire que ce sont les
dieux qui gouvernent. Beaucoup de traditions disent qu’à un moment les dieux
habitaient sur terre. Quand ils partirent, ils se réunirent en assemblée et
léguèrent leurs pouvoirs au pharaon. Les dieux continuent de gouverner par
l’intermédiaire du pharaon. Ils choisissent le pharaon car on ne peut arriver
par hasard à un tel pouvoir. Le fait d’être né dans une famille royale ne
garantit en rien l’accès au pouvoir. Il faut être apte et digne. On surveillait
de très près la formation du futur souverain. Souvent un père formait son fils,
d’où les dynasties mais ce n’était pas toujours
le cas.
Il y avait un sacre mais avant il y avait une initiation
royale. Celle-ci ressemblait aux étapes d’une initiation mais qui contenait
aussi un apprentissage politique, l’art de la guerre, l’étude des hiéroglyphes
et des disciplines secrètes (celles de Toth).
Le pharaon ne pouvait être comparé à aucun souverain au
monde.
Il régnait sur l’Égypte du Nord et l’Égypte du Sud, " les deux terres ", et à ce titre, recevait la couronne double, le Pschent, blanche et
rouge. Les textes disent qu’il régnait sur la terre entière selon les quatre
points cardinaux jusqu’aux confins du monde, ce qui implique un pouvoir
universel.
Il ne saurait être partagé puisque c’est un mandat du Ciel.
En fait, il n’y aurait eu qu’un seul et unique pharaon pour
l’histoire de l’Égypte, un Esprit de Pharaon en
quelque sorte. Chaque pharaon individuel humain, lors du sacre, recevait cet " Esprit ". Il le revêtait comme on revêt un manteau ;
d’où le manteau de sacre, puis le laissait à sa mort pour le suivant.
Le pharaon est roi et prêtre, c’est-à-dire aussi, maître du
pouvoir spirituel, même s’il délègue ses pouvoirs à tous les grands prêtres des
différents cultes aux divinités.
Chaque jour, le pharaon devait faire un rituel pour
éveiller les dieux de l’Égypte de façon à ce que le jour soit
placé sous la protection divine.
Le pharaon est censé attirer la puissance de Maât sur le
pays pour le bonheur du peuple. C’est la fonction de tout véritable souverain.
On voit la différence avec aujourd’hui. Les rois de France étaient rois de
droit divin : élus par Dieu mais pas dieu eux-mêmes. Le pharaon est un
Horus vivant.
LE ROYAUME DES MORTS
Si l’on résumait l’Égypte à quelques
éléments connus du grand public, on aurait : les pyramides, le Sphinx,
l’obélisque, les momies, Toutankhamon.
Les momies ont toujours fasciné. Les Égyptiens momifiaient tout : le pharaon, les hommes et les
animaux : les bœufs, les chats, les ibis et les crocodiles…
On pourrait croire que des milliers d’employés passaient
leur vie à momifier car le procédé est long et compliqué.
Il est à remarquer que l’expertise était atteinte dès les
premières dynasties. Soit les Égyptiens ont acquis un savoir-faire
en un temps record, soit le savoir-faire venait d’ailleurs et d’un temps
antérieur ou l’Égypte a une histoire de 1 000
ou 2 000 ans de plus.
Si l’on momifie, c’est que l’on croit à la vie après la
mort ou bien mieux, à la vie éternelle, la mort n’étant qu’un passage (une
transition d’un plan à un autre). Ainsi, le fameux livre appelé " Livre des morts " a pour titre réel
" Livre de la sortie à la lumière du jour ". Ce serait
plutôt l’existence terrestre qui serait une " mort " par
rapport à la vraie vie (cosmique).
Mais on pourrait avoir cette conception sans momification.
Celle-ci a donc un sens particulier. Cela vient de la conception de l’homme.
Selon la Tradition, l’homme n’est pas qu’un être physique,
un corps. L’entité humaine est " composite " même si la
conscience transcendante contrôle unitairement le tout.
Ainsi, l’homme possède un corps
énergétique qui entoure le corps physique (appelé souvent corps éthérique) et
un " double " composé d’énergie vitale appelé le ka que d’ordinaire on assimile au
corps astral et qui est bien plus que ça. En Égypte, mourir se dit "passer à son ka ".
Le mort continuerait dans l’au-delà
la même existence que sur le plan terrestre mais sur un plan plus subtil (d’où
les objets familiers dont il a besoin ou des simulacres).
Ce ka est soumis a la désagrégation
aussi mais à long terme, car il peut être entretenu
" vivant " par des prières, des rituels, des offrandes.
La momification permettrait sa
conservation. Elle permettrait aussi l’" emprisonnement "
de Shout et Khaïbit (ce sont les énergies basses).
C’est difficile de comprendre
exactement ce que c’est. Théoriquement, elles devraient se dissoudre à la mort
du corps mais Shout parvient parfois à maintenir Khaïbit (l’ombre) en état de
survie larvaire ! (ce sont ces énergies qui sont libérées lors de
l’ouverture des tombeaux et des sarcophages…)
Ces énergies entretiendraient une
sorte de vie résiduelle du corps, d’où le fait de découvrir des corps intacts.
Même en Europe et sans momification, cela arrive. On retrouve des corps de
saint(e)s et de rois intacts. Ainsi quand les révolutionnaires de 93 sont allés
détruire les caveaux des rois à Saint-Denis, ils ont découvert le corps d’Henri
IV intact.
L’âme, au sens de la religion
chrétienne, est appelée ba. Elle est représentée sous la forme d’un oiseau à
tête de femme. Le ba s’envole vers des cieux éthérés.
L’esprit est encore plus haut et
plus subtil. Il gagne le monde divin d’où il est issu.
Cette conception égyptienne est
beaucoup plus complexe que le système hindou des différents " corps " éthérique, astral, mental, causal,
bouddhique, atmique, etc.
Par tous ces aspects, l’Égypte montre qu’elle
est une civilisation traditionnelle. La plupart des concepts sont communs à
toutes les autres civilisations de même époque comme les civilisations chinoise
ou sumérienne. C’est moins probant pour d’autres qui peuvent en avoir quelques
aspects.
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