En 2024 on ne sait
toujours pas si La Pierre des Trois
Evêques a été posée là par l’Homme ou
si au contraire elle s’avère complètement
naturelle ? L’important avant tout réside dans le fait que
des Hommes
aient retenu ce lieu comme sacré, un lieu à la fois de
frontières mais surtout
de grands rassemblements plus ou moins secrets au sein de La Gaule
indépendante
mais aussi sans doute bien avant les Celtes et cette dimension
temporelle à
prendre sérieusement en compte, dépasse l’entendement
puisque même les romains
vont la tolérer et s’en servir comme borne. Les druides avaient
leurs repères
dans le Pilat ; ils étaient chez eux si l’on peut dire.
L’Airellier
s’imposait comme un Crêt fort discret mais d’autres Crêts
jouèrent des rôles
respectés et au final pour au moins un, sacré.
Nous sommes depuis deux
dossiers à la recherche de tous les
éléments constituant le sacré dans le Massif du
Pilat, ce qui a marqué durant
des millénaires notre montagne de cette empreinte
indélébile de sacré. Eh bien,
pour commencer ce nouveau dossier, nous allons nous apercevoir que le
sacré,
c’est aussi le sacre, mais là commence une enquête ardue
pour définir
convenablement de quel sacre il s’agit et si on peut réellement
et concrètement
trancher une vérité non discutable. Nous nous retrouvons
au Crêt de la Perdrix,
le point géodésique le plus haut de tout le Pilat
puisqu’il culmine à 1434
mètres. Il est bien question d’une légende
ésotérique visant une perdrix et ses
petits. Ne gâchons pas notre plaisir et empruntons à Jean
Combe son récit
commenté de cette légende évoquée avant.
« Il y avait
une fois une perdrix rouge, qui vivait à la
lisière d’un bois. Elle avait quinze petits, vifs et remuants
qui, de l’aube au
crépuscule, s’ébattaient et cherchaient leur nourriture
avec une adresse bien
plaisante à voir. Midi. Il faisait une chaleur à cuire un
œuf sur une pierre
plate. Les bosquets, les champs de bruyère et de genêts du
Mont Pilat n’avaient
plus d’oiseaux pour sonner des clochettes. Les grillons, que l’on nomme
‘moriets’ dans le pays, avaient eux-mêmes abandonné la
porte ronde de leur
demeure, où ils se tiennent d’habitude pour faire entendre leur
petite musique
aigrelette. Dans une tranquillité sans fin, le soleil chauffait
de ses rayons
la terre, les herbes et les fleurs. Les alouettes, les verdiers et les
étourneaux s’étaient assoupis. La perdrix, couleur
d’automne et d’aurore,
était, elle aussi, à demi sommeillant. Ses
paupières descendaient malgré elle
sur les perles de ses yeux. Croyant que tous ses petits étaient
à ses côtés,
elle mit sa tête sous l’une de ses ailes et s’endormit. Soudain,
un coup de
tonnerre ébranla la montagne. Son grondement était
à peine achevé qu’un autre
grondement arrivait prendre sa place. On aurait dit, tant le bruit
était grand,
que toutes les pierres du Mont Pilat roulaient jusque dans les
vallées. Au
milieu de ces éclats et de ce fracas, la perdrix
s’éveilla dans le
saisissement. Plus tremblante qu’une feuille agitée par la
brise, elle regarda
à droite, puis à gauche, mais elle ne vit rien, car son
nid était vide et ses
petits avaient disparu. Le cœur battant, elle appela et cria, mais ses
cris et
ses appels se perdirent dans le bruit de l’orage. Alors elle quitta
sans tarder
la forêt aussi sombre qu’une nuit de malheur. Le vent ronflait
comme s’il avait
voulu dans sa sauvagerie coucher les sapins dans la mousse. Les
éclairs
faisaient leurs traits de feu dans un ciel couleur de jus de myrtilles.
Soulevée, bousculée, entraînée tel un
fétu de paille, la perdrix rouge arriva
bientôt sur le découvert où le vent menait un train
d’enfer, arrachant de leurs
tiges les jonquilles qui brillaient autant que des étoiles et
même ces petites
pensées qui s’ouvraient comme des yeux de velours dans l’herbe
fine. Elle
n’avait plus même besoin, pour avancer, de poser ses petites
pattes sur le sol,
tant elle était poussée par ce vent méchant qui
faisait des ‘hou,hou’ de bêtes
affamées dans une nuit sans lune. Elle allait – bonnes gens –
sans avoir le
temps de prendre souffle. A demi folle d’ennui et de terreur, elle
arriva enfin
au plus haut de la montagne à l’endroit où l’on ne trouve
ni fougères, ni
bruyères, ni plantes vertes, mais seulement des éboulis
de pierres grises.
Trébuchant, sautant d’un rocher à l’autre, elle comprit
que son heure dernière
était venue. Elle rassembla ce qui lui restait de force pour
jeter un cri
d’adieu à ses petits et à sa montagne. Là-bas dans
la forêt, les pies muettes
de frayeur, les écureuils blottis dans les branches et les
‘dames de Pilat’
cachées dans les hautes herbes des clairières
tremblèrent, en écoutant ces cris
de désespoir et d’angoisse. Les sapins, eux-mêmes, de
toutes leurs branches
agitées et rebroussées, répétèrent
‘adieu…adieu…brave et bonne perdrix’. Un
nuage gris, qui, près de là, se balançait dans la
tempête, pris de pitié pour
cette douleur et cette détresse, s’avança vers la perdrix
pour la recueillir.
C’était le palais de la fée Uriande. Avec la
bienveillance que l’on doit au
chagrin, la dame la reçut, la réconforta et pour la
rassurer, lui tendit un
miroir magique. Alors –oh
merveille ! – la perdrix rouge du Mont Pilat, qui ne
pouvait en
croire ses yeux, vit sous un buisson ses petits endormis près de
son amie la
tourterelle. Consolée, elle accepta de se remettre en buvant les
gouttes de
rosée qu’on lui offrait. – Dormez, dormez en paix, lui dit la
fée Uriande,
demain, dès ses premiers rayons, l’aurore vous reconduira au
Mont Pilat. Rien
n’était encore éveillé dans les bois et dans les
champs de genêts, lorsque
l’aurore ramena la perdrix sur la terre et peignit le plus haut sommet
du mont
Pilat d’un rose aussi tendre que celui d’une fleur de pêcher. En
retrouvant sa
chère montagne, la perdrix rouge poussa un si grand cri d’amour
et de bonheur
qu’elle réveilla toutes les bêtes qui vivaient dans cette
contrée de liberté et
de paix. La sauterelle commença à sauter en disant
‘voilà la perdrix’. Les
grillons se mirent à bavarder, la fouine à courir et les
verdiers à voleter.
Les pies, qui du haut de leurs nids de branchettes et de brindilles,
ont
toujours tant à dire, se dépêchaient de porter la
bonne nouvelle aux quatre
coins du Mont Pilat en répétant : ‘la perdrix est
revenue… la perdrix est de
retour…’Ce fut alors des bruits d’ailes, des pépiements, des
roucoulements, des
gazouillis, des ramages. Chacun de poser cent questions et de vouloir
connaître
ce qui s’était passé, en cette journée pleine du
bruit des gouttes d’eau
frappant les feuilles et du roulement des tonnerres grondant au-dessus
des pâtures,
des bois et des ‘chirats’. La mère perdrix, qui n’avait jamais
été aussi gaie,
raconta sa course dans la montagne depuis l’instant où elle
s’était aperçue de
la disparition de ses petits, jusqu’au moment où elle avait
été contrainte de
trouver refuge dans un nuage, où les oiseaux n’ont jamais faim
et où les mamans
n’ont jamais de soucis pour leurs petits. Alors ramages et
gazouillements
redoublèrent. Ils s’enflèrent pour n’être
finalement qu’une clameur
d’admiration. D’un commun accord, la perdrix rouge fut alors
proclamée reine.
Et l’on décida que cette montagne si riante avec ses grands
arbres, ses fleurs
sauvages et ses sources, qui chantent au ras de la mousse, porterait
désormais
le nom de la gracieuse reine. Depuis ce temps toutes les bêtes
qui courent,
volent et rampent dans les jardins du Mont Pilat attendent pour dormir
et pour
s’éveiller le chant de la perdrix, qui tombe goutte à
goutte sur la grande
prairie de l’Œillon et de la Grange-de-Bote. L’eau du Gier courant dans
les
herbages, le vent flottant sur les sapins, les clochettes des
campanules et
tous les oiseaux des taillis firent si bien amitié avec
l’aventure de la
perdrix rouge que les habitants du Jarez – ce haut pays riant sous la
lumière –
s’accordèrent pour nommer Crêt de la Perdrix, ce sommet du
Mont Pilat, si vert
sous les promesses du ciel… »
Cette légende,
toutes proportions gardées, reste vivace, elle
permet de masquer une autre vérité. C’est Noël
Gardon qui nous renseigne en
mettant clairement en lumière une sonnette indiscutable,
comprenez un
anachronisme qui mérite explications. En effet pour ce grand
chercheur, cet
historien féru, la perdrix ne peut nullement avoir
été élue reine et pour
cause. « En effet la perdrix a la réputation, dans la
symbolique
traditionnelle, d’être une mauvaise mère ; et une mauvaise
femme. D’abord parce
qu’on dit que pour son plaisir avec son époux, il lui arrive en
s’ébattant de
casser les œufs de la couvée, parce que son cri passe pour
être un appel à
l’amour conjugal ou extra conjugal, et parce que son allure à la
démarche d’une
femme élégante et hautaine sur de hauts talons. La
tradition chrétienne, fait
de la perdrix, un symbole de la tentation et de la perdition, une
incarnation
du démon ». Nous tournons autour du pot avec cette notion
de « sacre »,
mais Noël Gardon va nous débrider la situation. « Le
mot ‘perdrix’ ne désigne
évidemment pas l’oiseau, nous venons de dire pourquoi, mais
comme son nom
l’indique c’est le trône royal, la ‘pierre du roi’, la ‘peyre de
rix’. Rix
étant le même mot que nous trouvons à la fin des
surnoms des chefs gaulois,
dont le plus connu est Vercingétorix, mais il y eut aussi :
Orgetorix,
Dumnorix, etc… ».
En 2024, cette explication
pointue est maintenant retenue par
tous les plus ou moins fins connaisseurs du Pilat. Mieux, on accepte
aussi
cette tradition visant à voir ici-même un sacre des Rois
environnants au moyen
de cette pierre sacrée aujourd’hui disparue. Effectivement,
lorsque les druides
partirent se réunir dans les Carnutes, la Pierre Primitive du
sacre suivit très
probablement le même chemin. Mais, où cela devient
intéressant c’est que ce
lieu est resté dans la mémoire collective des dirigeants.
Durant la pleine
occupation romaine la Perdrix passa sous silence et anodine comme
anonyme. Mais
voilà qu’au Haut Moyen Âge la tradition ressurgit. Une
nouvelle Pierre Sacrée
apparut pour sacrer les Rois environnants, les Comtes de Forez dits de
la
première race. Nous allons franchir un pas, car si la tradition
fut reprise au
même lieu et selon le même principe de la Pierre du sacre,
on peut aller à en
conclure que les Comtes de Forez étaient des descendants des
Grands Chefs
Celtes. Le Pilat n’a jamais été un lieu de hasard, mais
de pleine tradition et
de Savoirs cachés ; qu’on se le dise. A travers une
légende, Jean Combe passe
des messages, ce que Noël Gardon appelle des sonnettes (des
alarmes dans le
texte). Cette tradition indique profondément l’importance du
Crêt de la
Perdrix. Tout est symbolique, mais l’initié reconnaît lui
l’importance de ce
lieu de sacre. On peut se reposer la question : le Savoir des Druides
avait-il
complètement disparu au 3ème siècle de notre
ère ? La réponse officielle est
affirmative ; la notre est négative… Le Pilat est resté
un centre de Savoir
ésotérique et probablement de géographie
sacrée ; les Crêts principaux et
leurs toponymies respectives sont là pour nous le
rappeler ; on y viendra
bientôt.
Pour rester encore dans le
Pilat et le Forez réunis, Noël
Gardon arrête la date de l’an 570 pour le Sacre du 1er Comte de
Forez au Crêt
de la Perdrix ; le dernier l’aurait été en l’an 977. On
ne sait pas exactement
ce qu’est devenue la Pierre du sacre ensuite. On présume qu’elle
serait
descendue à Saint-Chamond en un des premiers châteaux des
lieux ; très vite il
y en aura deux. Où est-elle à présent ? On peut
considérer qu’elle puisse avoir
été protégée, au moins un temps, mais qu’en
disait alors l’Église ? La
tradition celtique a influencé le christianisme, c’est pour
cette raison que
cette Pierre Sacrée du sacre peut avoir été
conservée précieusement. Quoiqu’il
en soit nous sommes là en présence d’une très
vieille tradition qui a traversé
des siècles et des siècles. Il peut être
intéressant, en aparté ici, de
rappeler que les Anglais possèdent la Pierre de la
Destinée, qui dans le même
esprit que notre Pierre Sacrée pilatoise, couronne les Rois.
Elle a été volée
aux Écossais par les Anglais pour leur propre compte. Pour
conclure, notre
Pierre qui sacrait les Rois avait elle aussi une importance capitale et
les
Rois locaux ne pouvaient pas être issus de simples familles
nobles apparues du
jour au lendemain : c’est évident. Il ne faut aussi pas perdre
de vue que les
Comtes du Forez étaient en réalité à la
base des Comtes du Lyonnais et rien
n’empêche de penser qu’ils étaient probablement des
descendants porteurs du
savoir des druides. Depuis la nuit des temps, le Massif du Pilat porte
le
qualificatif de montagne sacrée ; ce n’est pas pour rien…
Nous venons de voir
effectivement que ce soit à l’époque
Celtique, ou au Haut Moyen-Âge, le Pilat a rempli des rôles
sacrés de tout
premier plan. Nommer un chef, en l’occurrence un Roi n’est pas un fait
banal.
On s’est étendu sur cette fameuse Pierre qui sacrait les Rois.
Il faut bien
prendre en considération qu’il a existé non pas une mais
deux Pierres du sacre
ici en Pilat. Dans le dossier précédent, nous avons
clairement démontré le rôle
central que jouait le Pilat à l’époque gauloise et ce au
moins jusqu’à -120 ans
avant JC. C’est au Crêt de la Perdrix qu’avaient lieu ces
Cérémonies du sacre.
Nous sommes en pleine symbolique, dans le sacré gaulois. Les
peuplades qui
constituaient la Gaule, les Tribus, venaient ici faire
«reconnaître» lors d’un
cérémonial particulier, leur chef, leur Roi à
elles. Les druides supervisaient
le bon déroulement de cette cérémonie et la Pierre
du sacre était
indispensable.
Maintenant nous vous
proposons de regarder de plus près mais
brièvement d’autres Crêts juste autour du Crêt de la
Perdrix et de s’interroger
surtout sur leurs toponymies respectives puisque la Perdrix vient de
nous éclairer
utilement avec son nom même.
Ce bref voyage comme vous
pouvez le visualiser sur la carte
ci-dessus, nous vous le proposons du Crêt de l’Œillon au
Crêt de la Chèvre. Si
le Crêt de l’Airellier sur lequel nous ne reviendrons pas, reste
le moins connu,
le Crêt de l'Œillon, à l’opposé, s’avère le
plus connu aujourd’hui ; c’est
le terme là-haut, le plus usité. Au 19ème
siècle on nommait ce Crêt
plus facilement, l’Aillon. Noël Gardon avance qu’il faut
décomposer le mot en
deux, à savoir ail et on. Par retournement on retrouve lai, qui
signifie la loi
et on qui indique alors le cas régime. Aillon il faut donc y
voir le lieu où se
réunissaient les hommes chargés de fixer les
règles à observer durant le règne
d’un nouveau chef, d’un nouveau roi.
Ensuite vient le
Crêt de Botte, écrit aujourd’hui avec deux t
alors que jadis il n’en portait qu’un seul. Pour Gabriel de Fay de la
Roche,
Bote provient de Bod, le père de la Nature dans la mythologie
nordique. En
patois local c’est aussi la femelle du crapaud. Cet animal diabolique
nous
rappelle que le Crêt de Botte est maudit, c’est le pays du froid
et de
l’épouvante ; une solide tradition nous conte que le
bébé des derniers
habitants y serait mort gelé.
On passe à
présent au Crêt du Rachat qui doit se lire en
vieux français ou en patois. On parle alors d’un galeux dans le
premier cas et
c’est l’autre nom de l’épervier dans le second cas. Maintenant
il faut mieux y
voir peut-être le parler local car lorsque la
ménagère allait chez le boucher
elle demandait un morceau de rachat, et c’était tout simplement
de l’échine de
porc. On se trouverait donc ici avec l’échine du Pilat,
l’épine dorsale d’une
histoire de monstre.
Avant d’arriver au
Crêt de l’Arnica faisons une halte au Crêt
de l’Etançon qui doit son nom curieux au col du même nom
mais ce nom ne
s’explique que par du merveilleux à nouveau. Effectivement il y
aurait ici même
un étang souterrain et comme cela sonnerait creux lorsque l’on
tape du pied on
dit que l’Etang sonne.
Le Crêt de l’Arnica
n’est séparé du suivant le Crêt de la
Chèvre que de 250 mètres ; parfois les cartes les
assimilent. Il faut
faire appel à l’hébreu, un nom fort ancien, pour
décrypter l’Arnica par har
nika : la montagne de la justice.
Alors que dans une
époque ancienne la Chèvre se dénommait le
Crêt
Piala, autrement dit le Crêt du Pilat mais notons que l’on
évoque qu’une seule
Chèvre, un gardien de Trésor, là encore et comme
d’ailleurs pour la Perdrix, ou
le crapaud avec Botte il y a aussi une notion de trésor.
Si le Crêt de la
Perdrix et le Crêt de l’Airellier proposent
indéniablement des connotations sacrées de par les
traditions ou légendes qui
les entourent, il n’en est pas réellement de même pour les
autres petites
histoires parvenues jusqu’à nous à propos des autres
Crêts que nous venons
ensemble de visiter mais il fallait le faire pour s’apercevoir que ce
n’est pas
non plus neutre que les appellations toponymiques proposées.
Maintenant pour
clore nos visites dans le vaste pays sacré du Pilat, nous allons
nous rendre
aux Roches de Marlin.
La Pierre
qui Chante
Les Roches de Marlin,
jadis orthographiées Merlin, se perdent
sur les hauteurs de trois communes du Pilat, à savoir Longes
(69),
Sainte-Croix-en-Jarez (42) et enfin Châteauneuf (42). Pour s’y
rendre il suffit
de stationner sa voiture au hameau de Marlin et d’entreprendre à
pied environ 1
kilomètre en direction des Roches ici en question. Même si
un chemin digne du
nom traverse le site de part en part, il n’y a pas d’explications sur
place et
nous croyons bon aussi de signaler que la nature prend le dessus sur
les vestiges ;
bientôt certains seront ensevelis ! Pourtant ces
dernières années le site
a été médiatisé en passant par exemple au
journal de 13 heures de TF1 et
régulièrement sur celui de France 3 Région. En
balade pédestre, Les Roches de
Marlin, s’accommodent bien avec un trajet les reliant à la
Chapelle de Jurieu
et pour finir ou plutôt pour commencer, c’est comme on veut,
à l’ancienne
Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez.
Les Roches de Marlin,
à la différence de La Pierre des Trois
Evêques, sont très visitées chaque année.
Les lieux sont sympathiques même si
pour certains envoûtants. La bruyère et les genets se
partagent une grande
partie du territoire et y gisent pourtant ici ou là de gros
mégalithes dont la
star des lieux, la Pierre qui Chante. En 2016 Eric Charpentier a
publié un
ouvrage de référence, « De Sainte-Croix aux
Roches de Marlin, sur les traces
d’une Géométrie Mégalithique ». Il a
mis en évidence la présence d’un tracé
régulateur voulu par des bâtisseurs d’un autre temps et
mettant clairement en
évidence que le site de l’ancienne Chartreuse était
lui-même il y a de cela des
milliers d’année un site mégalithique. Nous sommes encore
là dans le domaine du
sacré et l’implantation même du monastère se
justifie presque par ce qui y
était en ces temps forts reculés.
Ce travail
complètement novateur a bouleversé les discours en
circulation jusque-là puisqu’il y a encore quelques
décennies on partait du
principe, largement ancré par un songe féerique et
religieux qui nous disait
que les Pères Chartreux étaient venus s’installer sur un
terrain où avant eux
aucune construction n’avait vu le jour. Depuis l’archéologie a
mis en évidence
une occupation antérieure. Eric Charpentier va même bien
plus loin car outre
une occupation aux temps mégalithiques il a
présenté un autre travail validant
la présence d’un Malus en époque mérovingienne.
Dans le livre de 2016,
l’auteur démontre patiemment les liens
que les architectes du mégalithe ont pris en compte entre des
nombreux
mégalithes des Roches de Marlin et des point clefs de la
Chartreuse telles les
4 tours, le puits, le centre du petit cloître… etc. Comme
à la Pierre des Trois
Evêques, ici à Marlin, rien n’a été
laissé au hasard par ces bâtisseurs du
sacré. Il persiste donc un mystère pour comprendre
comment en ces époques extrêmement
lointaines l’Homme était capable de mesurer avec une
précision renversante des
distances de plusieurs kilomètres en l’occurrence ici entre
l’avant monastère
il y a près de 6 à 8000 ans et ces roches qui paraissent,
pour certaines,
complètement naturelles à savoir non bougées par
l’Homme. Bien sûr à l’échelle
de la planète on est loin d’avoir expliqué d’autres
mystères de ce type et
encore plus majestueux. Nous ne citerons que la construction des
pyramides ou
encore les mystérieuses statues de l’île de Pâques
arrivées là où elles sont on
ne sait comment.
Nos trois dossiers ont eu
pour vocation a bien établir que le
Massif du Pilat est sacré pour les Hommes depuis la nuit des
temps et que ces
sites majeurs que sont entre autres La Pierre des Trois Evêques
où Les Roches
de Marlin, eh bien ces lieux ont persisté très longtemps
dans les croyances
religieuses ou populaires. On peut se demander pourquoi un site comme
Marlin
sorti tout droit du paganisme n’a jamais été
christianisé voire détruit. Mieux
il semblerait que lors de leur sortie hebdomadaire, le spaciement du
lundi, le
parcours pédestre des Pères Chartreux empruntait et
traversait curieusement le
site plusieurs fois millénaires. La religion du Christianisme a
épousé des
précédentes, s’accommodant bien ainsi d’anciennes
croyances. On citera ici
l’autel des chapelles ou des églises qui
n’est autre
qu’un héritage du Dolmen. D’ailleurs on n’hésite plus
à dire et à écrire que le
grand Bernard de Clairvaux était aussi un druide
dissimulé.
Le Massif du Pilat est
truffé de sites mégalithiques ; des
dizaines et des dizaines de chercheurs les arpentent chaque
année et pourtant
aucun n’est encore complètement reconnu par les organismes
officiels. On
progresse nettement maintenant grâce notamment à une
collaboration saine et
fructueuse entre la DRAC, Le Parc du Pilat et l’Association des Pierres
et des
Hommes ; c’est tant mieux et vraiment super ! La Tradition
Primordiale ne s’est jamais perdue en route. Le flambeau discret,
même pour
partie secret, a toujours été porté et longtemps
par les Grandes Familles, dont
étaient issus des druides, des Chevaliers Templiers, des
Pères Chartreux …