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DOSSIER

MARS 2020






Par notre Ami

Antoine Herrgott


             Ferme  Scientifico-agricole  du PILAT

                                               1785 – 1965

 

      Pionniers de la fabrication & du transport des

                          produits laitiers

LA FAYE - MARLHES




Tout d'abord il m'est apparu nécessaire et indispensable de s'asseoir sur l'histoire de cette grande famille d'agronomes, les Courbon-Lafaye de pères en fils au cours de trois générations sans discontinuité, fondateurs de cette grande ferme agricole productrice. Ils se sont investis durant cent quatre vingts années dans la recherche et le développement incessant de la fabrication laitière ; classée à son époque '' Une des plus grande ferme d'Europe ''. Classement qui fut attribué par la Chambre d'Agriculture de La Loire.

Cette Saga familiale autour de la production du lait, s'est très fortement impliquée grâce et avec le concours de la découverte de Louis Pasteur. En 1854, doyen de la Faculté des sciences de Lille et à la demande de l'industrie alimentaire régionale, Louis Pasteur étudie les causes de fermentation de la bière et du vin. Il découvre assez vite que la fermentation est causée par des micro-organismes. Il prouvera ensuite qu'il s'agit de bactéries.

En 1865, il achève de mettre au point la '' pasteurisation ''. Cette méthode de conservation qualitative des aliments consiste à chauffer un liquide ( lait, bière …) à 55 degrés pour détruire les germes des bactéries, puis à faire refroidir le liquide très rapidement. Entre temps, en 1862, Louis Pasteur est entré à '' l'académie des sciences ''. En avril 1864, lors d'une conférence à la Sorbonne, il s'oppose à la théorie de la génération spontanée (théorie selon laquelle des micro-organismes peuvent apparaître de manière spontanée dans un produit ). il démontre que les micro-organismes sont forcément issus de germes déjà existants dans le produit.

Le lait pasteurisé est chauffé jusqu'à 85° pendant 15 à 20 secondes puis refroidi très rapidement. En effet, il contient encore des germes et doit ainsi être conservé au froid ( sa consommation est limitée à sept jours suivant le traitement ).

Quand au lait stérilisé, sa conservation est plus longue parce que, dans ce cas, les germes sont détruits. En effet, la stérilisation simple consiste à chauffer le lait à une température de 115 ° pendant deux secondes ce qui détruit tous les micro-organismes.

La stérilisation UHT (Upérisation à Haute Température) implique bien une destruction des germes ; par contre ce procédé diminue, par conséquent, la teneur en vitamines et oligo-éléments.

Les Courbon-La Faye, très impliqués dans la Société d'industrie agricole et manufacturière de Saint-Étienne, il m'est apparu important de relater en premier lieu, les travaux principaux de cette instance, très active de 1822 à 1998, mise en veilleuses forcées lors des deux grandes guerres.

Dès le 17 juin 1822, Etienne Peyret-Lallier fonde le Bulletin d'industrie agricole et manufacturière. Avoué à ce moment là, il fut inscrit en 1825 au tableau de l'ordre des avocats au barreau de Saint-Étienne. La mission de cette Société d'Agriculture, Arts et Commerce de l'arrondissement de Saint-Étienne (1822 – 1998) est de faciliter aux habitants de cette contrée l'accès à la masse des connaissances nécessaires : faire part des procédés d'agriculture et d'industrie employés en France et à l'étranger, et dont ils pourraient faire d'utiles applications ; propager les connaissances acquises, échanger le nécessaire à tous, s'il s'opère avec une juste mesure ; l'esprit d'isolement est celui de la médiocrité.

Cette société verra les vingt-deux ans de son existence nominale marqués par l'empreinte de ce travailleur acharné, entouré d'ingénieurs, d'agronomes et manufacturiers.

Sous la rubrique Agriculture et dans ses rapports avec le sol et le climat de l'arrondissement de Saint-Étienne l'observation météorologie est communiquée par L’École des Mines. Dans les débuts des préconisations, Peyret-Lallier, vise l'amélioration génétique d'un cheptel bovin dont les performances sont tellement aléatoires, eu égard à l'hétérogénéité des troupeaux, qu'il ne mentionne même pas le lait parmi les productions agricoles de l'arrondissement.

En 1833, la Société entreprend de répondre aux besoins de son siècle, en stimulant le zèle des personnes chargées de la culture agricole vers tous ses aspects du moment. Un constat qui a été avancé est que :

'' l'art (agricole) était absolument dans l'enfance, et que le malheureux cultivateur en ignorait encore les premiers éléments ''. Le constat de terrain est sans complaisance :

'' Partout absence presque complète de prairies artificielles ; partout le blé ou le seigle succédant aux pommes de terre, et celles-ci remplaçant à leur tour et sans intermédiaire le seigle et le blé ; partout un bétail maigre, d'une conformation vicieuse, d'un produit en laitage à peu près nul, comparativement à celui que donnent les bonnes races ''.

Et encore, sur un grand nombre de points, ce chétif bétail à peine substanté dans les années où la récolte des prairies naturelles est insuffisante, est-il exténué par les travaux forcés du charroyage (pour les besoins de la mine et de la métallurgie), de telle sorte que les terres épuisées par des récoltes successives et d'une même nature, manquent à la fois et des façons et des engrais nécessaires.

Enfin sur les cantons les plus élevés, d'immenses étendues de terrains abandonnés sans culture, quand une grande portion de ces mêmes terrains pourrait produire des fourrages sinon abondants, du moins capables de fournir à l'éducation et à l'engrais d'un nombre considérable de bestiaux et surtout de bêtes à laine.

Une seule commune, celle de Fontanès, connaît l'emploi de la chaux comme amendement, par son maire ''cultivateur zélé'' qui en fait usage avec succès, sans trouver cependant des imitateurs.

La Société en 1835 fait imprimer une notice destinée d'abord, aux maires, qui sont requis de la faire connaître à leurs administrés qui malheureusement baignent dans l' illettrisme.

Conseillés à la création des comices agricoles dix-huit maires parmi les trente-trois avaient répondu affirmativement pour seulement huit y étaient opposés.

Il faut encore quatre ans à la Société pour élaborer le programme des prix qui récompenseront les plus hardis ou les moins timorés. C'est donc en 1839 que cette dernière publie son programme pour les quatre années à venir :

- pour l'introduction et l'emploi d'un ou plusieurs instruments aratoires perfectionné ;

- pour la culture de plantes fourragères, peu ou non encore cultivées dans le canton ;

- pour de nouveaux procédés dans l'éducation des vers à soie ;

- pour l'emploi de la chaux comme moyen d'amendement ;

- pour la substitution à l'assolement biennal dans lequel les plantes sarclées et les prairies artificielles occuperaient au moins le tiers du terrain ;

- pour une culture mieux entendues des plantes potagères par l'introduction de le culture des primeurs.


Atelier mise en bouteilles

Au total dix médailles d'argent de première classe sont décernées, dont cinq pour la culture des mûriers ou l'éducation des vers à soie, et cinq pour la culture de plantes fourragères ou l'emploi de nouveaux instruments. Il est à relever que les rares récipiendaires ne représentent pas la paysannerie suant et soufflant pour subsister chichement. Nous sommes en présence de propriétaires qui exploitent leur domaine dans un esprit de progrès, mais dont les racines ne sont pas agricoles, moins encore les moyens financiers.

Hors concours également, cette fois pour la culture des plantes fourragères, Colomb de Gast, propriétaire à Marlhes avec les Courbon-La Faye. Il a tout essayé : la culture du riz de montagne, l'introduction du froment dit Épeautre ou Blé Locard, celle du ray-gras '' que quelques-uns de ses fermiers se sont décidés à faire entrer dans leurs assolement '', la pimprenelle, la moutarde blanche.

Surtout il a vigoureusement asséché les marais ou marécages qui, sous le nom de '' chaumasses '', se trouvent en grand nombre dans les forêts du haut plateau.

Colomb de Gast a dit fièrement devant Locard-Denoël : '' J'avais une chaumasse d'environ un hectare ; ce terrain, depuis que le monde existe, n'avait peut-être pas produit trois francs annuellement ; aujourd'hui, il vaut cent francs de ferme au moins, puisque cette année j'y ai récolté plus de 50 quintaux de foin de première qualité. ''

Le 26 août 1844, la Société appelle à sa présidence le général baron Hector de Perron, commandant la subdivision militaire, et nomme trésorier l'avoué Barthélemy Courbon.

Hector Perron est connu comme propriétaire-agronome auteur d'une communication sur '' l'emploi de la chaux considérée comme engrais pour les terres '' publié dans son bulletin de 1829 à la Société de Montbrison. Chez les Perron, l'épée passe toujours avant la charrue. Piémontais il rejoint dès que son âge le lui permet, les armées de Napoléon Ier. Baron de l'Empire il épouse une des filles du Comte de la Tour-Maubourg et s'établit à Feurs. Il devait céder son fauteuil de la présidence le 11 janvier 1847 à Amand Bayon.

La ville de Saint-Étienne par translation de préfecture en mars 1856, dans ses murs, impose aussi à la Société d'agriculture de nouveaux devoirs et l'obligation d'étendre le cercle de ses études.

Dans cet arrondissement si riche par son industrie, et dans une ville que sa population et son commerce placent au rang des plus considérables cités de l'Empire, la Société d'agriculture ne peut rester étrangère au mouvement général qui agite toutes les classes de la Société et les entraîne incessamment vers l'étude des sciences ; ce n'est plus seulement l'agriculture, ce sont toutes les sciences, les arts et les belles lettres qui doivent devenir désormais l'objet de ses études. C'est au cours de la séance du 12 septembre 1855, qu'elle décide '' de se rapprocher de la Société industrielle et agricole, afin que nous réunissions nos ambitions et nos moyens ''. Lors de la visite officielle du préfet Thuillier à cette Société le 2 juillet 1856 Amand Bayon annonce la décision du bureau pour la fusion et la constitution de la nouvelle ''Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres du département de la Loire ''.

Le 5 novembre 1857 lecture du mémoire répondant à un questionnaire national : '' Quelles sont les causes qui empêchent le progrès de l'agriculture en France ? '' Réponse : l'ignorance, la misère, le morcellement des propriétés, l'absence de baux ou leur courte durée, le vice des constructions, le mauvais état des chemins, et enfin le manque d'engrais.

En 1863, nous trouvons Mr. Courbon-Lafaye propriétaire membre titulaire de la Société impériale d'agriculture, industrie, sciences,arts et belles lettres.

En 1872, un concours régional imposé, primauté de l'agriculture.

Parmi les douze propriétaire visités nous retrouvons Courbon-Lafaye qui reçut la commission à Marlhes, où 54 hectares de prés et terres dégageaient un supplément de recettes de 18 900 francs sur les dépenses.

En 1873, cycle des Comices cantonaux, M. Courbon-Lafaye reçoit un rappel de sa grande médaille d'or de 1867, en considération de l'exploitation originale qu'il fait des produits laitiers que lui fournissent ses 80 têtes de la race bovine schwytz. Au lieu de faire vendre le lait à Saint-Étienne comme il faisait avant ; il a fait venir un fruitier suisse, qui lui fabrique du fromage de gruyère d'excellente qualité.

En dehors de l'Union des sociétés agricoles de Saint-Étienne, la Société d'agriculture avait peiné à retrouver le rythme de ses activités de l'avant-guerre. Les comices lui laissaient suffisamment de loisir pour mijoter en l'honneur de son secrétaire général Joseph Biron une fête de famille qu'elle organisa le 10 novembre 1923, dans les salons du restaurant Solioz, cours Victor Hugo à Saint-Étienne.

En 1931, Denis Angénieux président de la Société sera remplacé (à la majorité de 25 voix sur 28 votants) par Joseph Courbon Lafaye, ingénieur agronome sociétaire depuis 1899, il reprit également la présidence de l'Union.

Son frère ainé, Jean Courbon-Lafaye, cité plus en avant, sociétaire depuis 1890, dirige l'exploitation familiale de Marlhes où leur père obtint une grande médaille d'or en 1867 et 1874 et une citation exemplaire à l'ordre du jour de l'industrie laitière dans l'enquête de 1884.

On dispose, avec le compte-rendu de la visite faite à cette exploitation par le jury du concours des fermes dans les cantons de Firminy et de Saint-Genest-Malifaux en 1932, de la dernière photographie de ce que pouvait être une agriculture de progrès à la veille de la Deuxième Guerre mondiale.

On a les ''Temps modernes '' qu'on peut.

Joseph Courbon-Lafaye fut l'artisan de l'installation du siège social de la Société dans les locaux de la chambre d'agriculture de la Loire, 8,place de l’Hôtel de Ville à Saint-Étienne, effective en 1934.

Malgré la valeur de leurs successeurs et des nouveaux adhérents, la Société avait perdu, en fait, avec Joseph Biron et Léon Portier, coup sur coup ses deux derniers piliers mentaux. A son niveau, elle avait mesuré que la guerre écoulée avait véritablement liquidé le XIXe siècle. 

Mr. Jean Courbon-Lafaye Président de La Société en l'année 1939. 

L'expression  ''exploitation scientifico-agricole '' employé par le rapporteur de la Société, dit bien ce qu'il en est. On se doit de donner de larges extraits du rapport, qui valut à Jean Courbon-Lafaye le grand prix d'honneur du concours avec diplôme de la Chambre d'agriculture .

La lignée des Courbon La Faye, à qui nous pouvons attribuer la marche et le développement de cette ferme :

Jean Baptiste, Paul, Désiré-Constant Courbon 1836 – 1891 agronome et zootechnicien. Maire de Marlhes, Président de la section ''agriculture'' au sein de la Société d'Agriculture, de l'Industrie, des Sciences, des Arts et des lettres de la Loire. Lors du comice de 1867, il obtient l'une des deux médailles d'Or.

Il dirige alors la plus grosse exploitation du territoire, soit plus de 100 hectares situés à près de mille mètres d'altitude. L'hectare ne lui coûte que cinq cents francs à miner. Il le chaule à cent hectolitres. Ses terres se répartissent ainsi : 24 hectares de terres arables, 45 hectares de prairies, dont 6 créés, 1 à 3 hectares de terrains incultes et 40 hectares de bois.

Jean Baptiste, Guillaume Courbon 1869 – 1936 agronome comme son père, dirige et développe la ferme, avec son frère Joseph Courbon, lui aussi agronome et vice-Président de la section d'agriculture, il a publié en 1909 un manifeste contre la déforestation et pour la restauration et l'aménagement des terrains de montagne. Agrégé d'université, lors du comice organisé en 1848 le département de la Loire lui confie une enquête sur la population rurale.

Parallèlement, Jean-Baptiste sera maire de Marlhes, puis conseiller d'arrondissement. On peut affirmer qu'il fut le précurseur de la modernisation de l'agriculture et de sa commercialisation importante.

Paul, Charles Courbon La Faye  1905 – 1975 dernier possesseur des lieux en 1967.

Directeur de la Chambre de Commerce de Saint-Étienne, Maire de Marlhes. Pour son entourage, c'est un homme de très grande qualité, au caractère très affirmé.


L'Arbre généalogique complet des Courbon La Faye

Nous retrouvons sur le cadastre ancien, une zone de terrains de plusieurs dizaines d'hectares dénommés ''communal de La Faye ''. C'est sur ces parcelles que sera exploité intensivement, et pendant un demi-siècle, un gisement de granite nommé : la carrière de La Faye. Cette roche cristalline, formé essentiellement de quartz, feldspath et mica, de teinte bleutée, se trouve entre 1 et 3 mètres de profondeur, la veine ayant elle-même entre 12 et 14 mètres d'épaisseur.

C'est donc de cet endroit que proviennent les pierres destinées à la construction des corps de ferme, laiterie, scierie,habitat, granges, laboratoire ainsi que celles de l'habitation principale de trois étages et du petit pavillon ainsi que pour l'empierrement de chemins de circulation et d'accès, propre à l'exploitation.

Prenant sa source à Chaussitre, le ruisseau appelé ''Dou rival'' en 1473 deviendra ''Malosc'', ou ''Malbois'', pour devenir''Le Mabeux'' de nos jours.

Ce cours d'eau traverse le hameau de l'Allier, puis l'ensemble du jardin de La Faye devant la maison principale où et en face vient se jeter le ruisseau dit ''La Faye'' en provenance de Montaron, les Bonneaux. Ces deux cours d'eau se déversent à La Terrasse dans la rivière la ''Semène'' qui elle même se jette dans la Loire à hauteur d'Aurec.

Cours d'eau qui permettra une organisation hydraulique très pointue avec turbines hydrauliques, pour produire la force motrice nécessaire à cette ferme, doublée d'une industrie laitière, mérite une mention spéciale de la part de la Société d'Agriculture, elle comprend d'abord une réserve de deux bassins d'eau, ensuite la captation de plusieurs sources très froides, aussi est -elle assez abondante et propre pour obtenir un lavage parfait et une conservation en état de propreté de tous les instruments utilisés tant dans la laiterie proprement dite que dans la transformation des laits en produits destinés à l'alimentation des enfants et des affaiblis.

Les bâtiments d'exploitation disposés autour d'une vaste cour fermée comprennent : un hangar abritant les instruments et véhicules de cultures. Une vacherie à deux litières, tête à tête, une allée centrale et deux allées latérales, une mangeoire par tête, et un abreuvoir par deux mangeoires, le tout en ciment.

Le sol des allées est bétonné, ainsi que celui des litières, qui est lui-même recouvert d'un plancher, la paille de la litière étant remplacée par de la sciure de bois sèche, et le renouvellement de la litière se faisant avec le racloir, évacuant dans la rigole bordant la litière, opération suivie d'un renouvellement de la sciure de bois, disposée en tête de litière et que l'on rejette sur toute la surface de la litière par un simple coup de balai.

Cette vacherie de 50 mètres de longueur contient 64 vaches laitières et 2 taureaux, le tout de races pure Schwytz, agrandie pour inclure 160 vaches.

Cette vacherie est recouverte d'un fenil de 60 mètres de longueur, où l'on pénètre par pignon. Parfaitement construites et aérées les écuries sont nettoyées avec un système d'irrigation bien organisé et le service d'approvisionnement du bétail en fourrage s'opère à l'aide d'un petit chemin de fer, tandis qu'une machine à vapeur, placée près des étables, fait mouvoir un coupe-racines et un hache-foin.

Chaque vache a sa mangeoire et son abreuvoir dont l'eau est fréquemment renouvelée,et, détail qui indique la parfaite ordonnance de la maison, une plaque fixée au-dessus de chaque box permet d'identifier la locataire dont on reproduit sur les cornes une combinaison de chiffres. Aucune erreur n'est donc possible !

Pendant la période d'hiver, de novembre à mai, les vaches de La Faye restent à l'étable.

Un autre fenil de même longueur, situé à quelques 100 mètres de là, présente cet avantage de pouvoir être chargé par voitures, circulant au niveau de la sablière au moyen de deux ponts, dispositif que permet la dénivellation du terrain.

Au bâtiment de la vacherie et formant retour, longue file de bâtiments comprenant successivement : une bouverie, une écurie, garage de camions, écurie,  forge et enfin bâtiments d'habitation pour les domestiques,

Derrière ce corps de bâtiment se trouve installé dans un local adossé à la montagne, sous toiture en partie vitrée pour assurer un large éclairage, tout un ensemble composant la laiterie et comprenant notamment les appareils de lavage, avec bacs divers, appareils de pasteurisation, de stérilisation, chaudière produisant la vapeur nécessaire à toutes les opérations, enfin, et séparé de cet ensemble, un réservoir à eau froide où les laits traités ou à traiter attendent à basse température leur traitement ou leur expédition.

De ces locaux, sortent les laits pasteurisés.

Pour obtenir les eaux en quantité, pureté et bas degré voulu, l'exploitation a du capter une source froide à plusieurs centaines de mètres de ces locaux et en faire l'adduction au moyen d'une conduite en fonte de cinq centimètres de diamètre assurant un très fort débit.

A l'entrée de la cour, se trouvent aménagés dans un local isolé, les locaux nécessaires à l'obtention du Babeurre, nommé laboratoire, dans lesquels sont disposés les écrémeuses, les bacs à fermentation, appareils de mise en flacon ou en boîte métallique, le tout disposant de la force provenant d'une chute d'eau aménagée dans ce bâtiment dans lequel se faisait la fabrication, la mise au point et le remplissage des contenus en verre et en boîtes métalliques serties.

De l'autre côté de l'entrée principale de la ferme, nous trouvons un bâtiment appelé '' le mois de Marie''. C'était un bâtiment fermé dans lequel toute l'année les véhicules ( carrosses et la calèche, puis automobiles), étaient abrités sauf au cours du mois de mai pour les prières à la Vierge Marie récitées en commun.

Durant ce mois les véhicules étaient entreposés sous d'autres abris. Du côté droit nous trouvons les hangars de stockage du gros matériel agricole.

L'ensemble des bâtiments fermiers et ceux contigus à la Grand-maison ont été bâtis en pierres de taille, en granite bleuté, provenant de la carrière exploitée au dessus du lieu dit Les Bonneaux et appartenant aux Courbon-La Faye.

Les bois nécessaires aux constructions, proviennent des forêts environnantes et taillés dans la scierie de l'exploitation, propriété de la ferme.

Tous les locaux sont éclairés abondamment à l'électricité au moyen d'une chute d'eau aménagée d'une turbine montée en amont du premier étang au niveau de la Haute Faye ; sur l'autre versant face à la ferme nommée  '' La Fayette ''.

Au cours d'un reportage sur place le 3 novembre 1934, un journaliste de ''La Loire Républicaine déclarait : '' Si La Faye peut apparaître à quelques-uns comme un coin perdu et arriéré, qu'il nous suffise, pour les contredire, de leur faire savoir que l'électricité brille là-haut depuis 1882 !!! ''

 Marlhes, la commune de ce territoire, n'a eu l'électricité que dans les années autour de 1910, suivi de son implantation dans les différents hameaux.

La grande ville toute proche, Saint-Étienne ne connaissait pas encore les bienfaits de l'électricité.

Ainsi précurseurs dès 1882, la force motrice électrique est-elle installée à l'aide d'une turbine, abritée dans un petit bâtiment en pierre situé au bord du ruisseaux le ''mabeux''. Ce bâtiment était aménagé entre deux étangs étagés à des cotes différentes afin de recevoir l'eau de la rivière dont le débit est assez irrégulier. Cet aménagement très important devait donner utilement toute sa valeur à ce cours d'eau puisqu'il alimentera également toute l'exploitation, dont la scierie et l'usine de velours en aval, sans qu'il en coûte autre chose que l'entretien de l'installation.


Le ruisseau qui alimentait La Faye

En outre, il avait été installé en enterré une conduite métallique de cent cinquante de diamètre, tout au long du ruisseau ''la Faye'', depuis le captage d'une source de très bon débit depuis les hauteurs de Montaron. Il s'avère que cette eau avait par ailleurs toutes les propriétés adéquates pour la fabrication du babeurre, notamment par la dureté (Th) et une température constante, de l'ordre de 8 à 13°,nécessaire à la  fonction de refroidissement du lait.

La turbine était arrêtée chaque soir à 22 heures et remise en service le lendemain matin dès 5 heures par un tour de rôle établi entre les employés habitant sur place. Cette force motrice a été en service constant à La Faye jusqu'aux années soixante.

Les activités de l'exploitation du site de La Faye ont prospéré d'une façon très importante, que ce soit pour la laiterie, pour la fabrique des différents laits et du babeurre, pour la scierie ou pour l'usine de tissage de rubans et enfin  pour celle de la carrière de pierres.

Le tout premier tracteur est arrivé sur l'exploitation en 1936 et a permis d'améliorer en moins de temps à la culture du fourrage artificiel nécessaire à la production du lait.

Pour ce qui concerne l'élevage, Monsieur Courbon-La Faye, a adopté le système de stabulation permanente, les vaches couchant sur une litière de sciure de bois répandues chaque jour sur un plancher.

Le fumier, recueilli dans de nombreuses rigoles, va se concentrer dans des réservoirs cimentés avant d'être transporté dans des tonneaux pour être épandu sur les prairies et les champs de cultures et par l'intermédiaire d'une vis sans fin vers le prés de la tour situé assez haut au-dessus des bâtiments de la ferme.

A proximité de la grande ferme sur la hauteur a été construit un bâtiment de ferme réservé à l'élevage des génisses, vingt cinq environ par an, élevées exclusivement au biberon et  qui serviront à rajeunir le troupeau.

Dix-huit ménages de cultivateurs sont logés autour de la laiterie qu'occupent les chefs de famille et les hommes adultes, tandis qu'une usine de velours, dépendance de La Faye, fournit du travail  aux jeunes filles de la contrée, qu'elle loge sur place en dortoir au dessus des ateliers. Chacun des employés de la ferme élève à son compte une ou plusieurs vaches dont le lait est acheté comme appoint par la laiterie ; chaque semaine ils recevaient un beurrier pour leur consommation.

L'alimentation est particulièrement soignée. Ainsi, pour obtenir un lait conforme aux qualités exigées à La Faye, on en exclut tout ce qui serait de nature à en modifier la composition, tels la betterave, la drêche ou le raifort. Seuls, le foin, le son et certains tourteaux sont tolérés. On comprendra toute l'importance de tant de soins.

A la Faye, on ne connaît guère le chômage. Il faut du personnel à la carrière pour extraire la pierre indispensable aux chemins de la ferme ; il faut aussi des cantonniers et l'hiver, quand tout le travail dehors est impossible, la scierie mobilise tout le monde.

Les travailleurs de La Faye sont des gens heureux. Plus d'un prolétaire de la ville enviera leur sort et leur bonheur qu'un patron intelligent et humain a su maintenir dans ce petit coin de campagne.

C'est à Jean-Baptiste, Paul-Désiré, Constant Courbon (1836-1891) que l'on doit la mise au point du babeurre vers 1880, un produit laitier de première valeur, avec les conseils très recherchés et acquis de médecin de l’Hôpital de Montpellier et leur laboratoire. Fruit de minutieuses et patientes recherches car destiné à l'alimentation des enfants délicats, des vieillards et des convalescents ; devenu produit médicamenteux référencé dans le ''Vidal'' de l'époque, bible de préconisation du médecin de famille ;  consommé dans les Hôpitaux.

En 1874, avec le lait produit dans son cheptel de 80 vaches, Jean-Baptiste Courbon-La Faye fabrique 3000 kg de beurre façon ''Isigny'' qu'il vend très avantageusement à Vichy ou à Paris, ainsi que 10 000 kg/an de fromage de gruyère.

Dès le début du XIXe siècle, propriétaire de grande étendues dans ce pays '' de Marlhes, Saint-Régis-du-Coin et Tarentaise '', la famille Courbon-La Faye va entreprendre l'élevage d'un grand troupeau de vaches, et organiser notamment la distribution du lait à grande échelle vers les Stéphanois.

Ce terroir est souvent cité par les historiens comme ' 'une terre féconde, généreuse qui effraie, trouble mais ne laisse pas indifférent ; il est fait de rires et de larmes qui ont creusé leurs sillons ''.

Tout l'ensemble de l'exploitation de La Faye est ordonné avec le plus grand soin et une rare intelligence. Le secrétariat de Paul Courbon assuré par Mme Aubert ; La comptabilité effectuée principalement par le comptable attaché à l'administration nécessaires aux activités de La Faye, était assurée par M. Cheynet, elle mériterait d'être citée comme un modèle du genre en matière agricole. Nul doute que la commission aurait souhaité voir cet exemple suivi par toutes les exploitations rurales d'une certaine importance.


La cheminée de la turbine à vapeur

Il a été retrouvé cette feuille de compte qui nous apporte un exemple des rations journalières de nourriture du troupeau :

650 kg de foin ; 50 kg de regain ; 50 kg de tourteaux et de farine de rutabaga. Pour une dépense globale de 35 691,98 F. Dont 11 700,00 F.  De main-d'œuvre. Le bien agricole représente la somme de 627 629 F : maison d'habitation, moulin et scierie, petite ferme , terres et bétail, matériel d'exploitation.

L'essor de l'exploitation est essentiellement dû à Jean-Baptiste Paul Courbon-La Faye, et à son fils Jean Courbon-La Faye, père de Paul et Jean Courbon-La Faye, les deux derniers exploitant de ce fleuron de l'exploitation agricole et laitière de notre région. Il a mené à bien son œuvre peu à peu, comme le plus petit fermier, employant les produits d'une année pour rendre la suivante plus productive encore Si l'on ajoute la réussite de la commercialisation de ses produits, on peut affirmer qu'il a démontré magnifiquement ce qu'était une véritable agriculture de progrès.

Devenu responsable de l'exploitation, Jean Courbon-La Faye frère de Paul Courbon, effectuera ses derniers foins à l'été 1957. Le domaine employait encore une trentaine d'ouvriers en 1958, mais la crise des exploitation laitières précipita la fermeture définitive de toute l'exploitation au début de 1965.

Quatre raisons principales sont à noter dans la nécessité d'aller vers la fermeture définitive :

- les charges de personnel ;

- les réglementations sanitaires de plus en plus rigoureuses, (lutte contre la tuberculose notamment) ;

- des investissements trop lourds à assurer ; des matériels agricoles devant la motorisation ; 10 000 m2 de toitures à entretenir, par des travaux importants. 

En outre, quelques vaches ayant réagi au BCG prophylaxie se révèlent positives, rendant un climat très tendu, entre Paul et Jean Courbon-La Faye et le Vétérinaire en chef Mr. Davenas, devant l'obligation d'abattre une part du cheptel.

Cette grande entreprise agricole qui a pourtant fait travailler, tout autour de ce gros hameau de La Faye, plus d'une cinquantaine de personnes autour d'un troupeau de 160 vaches de race schwytz, au moment fort des besoins en tonnages laitiers.

Grâce à la grande superficie de ses pâturages, et grâce notamment à l'élaboration et la fabrication de ''Babeurre'', la ferme Courbon-La Faye fut considérée comme une ferme modèle dès le second Empire et jusqu'au début de la IIIe République.

Il est rare de trouver à cette époque des exploitations fermières dont l'agencement permette de traiter sur place le lait de la ferme en direct après la traite. Ici, point de manœuvres inutiles, ni de manutentions longues et pénibles.

Depuis l'étable, tout le lait passe directement à la laiterie afin que commence aussitôt son traitement ; les femmes assuraient ce transport avec un petit char à bras entre l'étable, la laiterie, puis l'atelier de transformation équipé de son laboratoire d'essais et de mises au point. Le circuit se termine avec le conditionnement des produits ; en bouteilles de 18 cl, dose journalière pour les enfants, en biches d'un litre pour la distribution du lait au plus près ; en boîtes en fer blanc serties, réservées, aussi, pour l'expédition hors de France.

Cette marque  '' BABEURRE '' est une appellation commerciale de l' époque, qui ne représente en rien le résidu du lait, nommé petit lait, mais bien du lait stérilisé immédiatement et sur place dès la traite : le lait est préalablement privé de son beurre, ensemencé de ferments lactiques sélectionnés, puis livré à la fermentation, en vase clos, le temps nécessaire pour que l'acide lactique apparaisse à l'état.

 

Laits LA FAYE .

Le Babeurre, sa  fabrication a été orientée vers trois sortes de babeurre :

- Le Léger : 498 calories, étiquette bleue. Alimentation transitoire. Produit pur, sans farine ; acidité 3 grammes.

- La Soupe : 764 calories, étiquette blanche. Matières amylacées ; acidité 7 grammes. Le plus employé. Alimentation courante.

- Le Gras : 1072 calories, étiquette rouge. Suralimentation, 35 grammes de matières grasses.

Puis :

- Le Lait écrémé, aux 2/3, étiquette violette. 12 gr. de beurre/ litre.

- Le Lait normal, étiquette verte.                   35 gr. de beurre / litre.

Ces deux produits sont conditionnés soit en flacons de 200 grammes où en boîte de 430 grammes.

Les boites métallique envoyés à Phnom Penh étiquette normale, couleur blanche, écriture rouge pour les civils et ces même étiquettes pour les militaires mais surchargées du drapeau français.

Caractéristiques :

Recherches, Fabrication, Utilisation et Communication autour du produit BABEURRE.

Il est à remarquer que les laits acides pour nourrissons sont utilisés depuis 1750 par le Docteur L.Pikler à la Polyclinique de Budapest en Hongrie.

Nous avons retrouvé de très nombreux avis favorables du corps médical, par des approches d'études de mises au point du produit et lors des visites commerciales et promotionnelles entre fin décembre 1937 et l'été 1938, autour et par les représentants ; à Toulouse, les équipes des Professeurs Morel et Rogues, les Hospices de Paris. Les Hôpitaux de Saint-Étienne Bellevue et les Hospices. De plus de nombreux témoignages de mères de famille sans compter les remerciements devant les résultats très positifs sur ces enfants fragiles atteints de troubles digestifs : intolérance lactée, eczéma ; alimentation artificielle ; complément de l'allaitement au sein ; malaises même légers, rougeurs, selles mauvaises et sténose du pylore .

La collecte des avis, très suivis, est retrouvée dans toute cette opération de recherche et commercialisation.

- de M. Le Professeur Weill de la clinique infantile à l'université de Lyon ;

- de M. Le Professeur Favre de la clinique obstétricale à la Faculté de Lyon ;

- de M.Le Professeur d'hygiène infantile, Antoine Bernard Mafran, sommité des Hôpitaux de Paris, pionnier de la pédiatrie en France, 1892 ( syndrome de Mafran).

Ainsi que des ouvrages scientifiques : Les Professeurs L. Penard – G. Abelain ; le Docteur L. Gaillard, médecin de l’Hôpital Saint-Antoine, à Paris dans un traité de médecine et enfin les Docteurs C.H.Michel et M. Perret ; dans un ouvrage couronné, intitulé : La Ration  Alimentaire de l'enfant depuis sa naissance jusqu'à l'âge de deux ans, indiquant les quantités journalières, mais alors d'après le poids de l'enfant.

D'ailleurs, tant qu'à duré la production du Babeurre, Les Courbon-La Faye sont restés en contacts très fréquents avec une équipe de Professeurs de médecine des Hôpitaux de Paris, de Lyon et surtout de Montpellier. Le principe de la veille technologique permanente a été la force de garantie pour ce produit extrêmement sensible, classé dans la bible du Médecin traitant ''Le Vidal ''.

Il est également rapporté que les maîtres des écoles d'infirmières de notre département sensibilisaient leurs élèves à l'emploi de Babeurre pour les jeunes enfants sensibles. Cette préconisation était encore inscrite dans les manuels scolaires des année 1962-1963. Pour sa part, le Docteur Josserand l'a mis en pratique pour lutter contre la Toxicose à l'Hôpital Bellevue de Saint-Étienne.

Mais il n'y avait pas que le Babeurre à la ferme de La Faye, il y avait aussi le bon lait de montagne, (altitude de 1000m) pasteurisé ou stérilisé dans les meilleurs conditions de traite des vaches jeunes, visitées deux fois par mois par un vétérinaire agréé.

Une partie des utilisateurs collectivités peut être cité :

- École libre de Saint-Michel dès 1898,

- Les Hospices civils de La Loire (20 litres jour entre 1894 et 1965 )

- La Ville de Saint-Étienne dans les écoles élémentaires et établissements municipaux (institué par Pierre Mendès France, président du Conseil, le 18 septembre 1954 ; Le verre de lait journalier, pour les jeunes et les soldats.).

- La Mutualité maternelle de Saint-Étienne et la ville et Hôpital de Firminy ;

pour ne citer que les utilisateurs les plus proches géographiquement. La ferme de La Faye avait aussi ouvert de dépôts de vente en plein centre de Saint-Étienne, l'un principal 28 rue de La Bourse et l'autre rue Sainte-Catherine à proximité de la grand-rue.

Il y avait également un dépôt à Lyon, à la pharmacie de la Sirène, 7 rue de la Fromagerie, et 15 points de vente disséminés dans l'agglomération, à Villeurbanne, la Croix-Rousse, Perrache, la Guillotière, Vaise, Montchat, les Brotteaux, etc...

Les produits de La Faye était très appréciés également dans les hôpitaux et cliniques de Montpellier, de Toulouse, au dépôt de l'Union Pharmaceutique du Sud-Ouest à Toulouse et enfin à l'Hôpital de La Salpêtrière à Paris, l'hôpital militaire Desgenettes à Lyon. L'ensemble de ces transports sur le territoire été assuré par camions en grande partie par le transporteur de Marlhes M.Aubert.


Publicité sur le Babeurre

Dès 2010, par l'approfondissement dans mes recherches, basées sur la fabrication laitière et une visite improvisée chez J. M. demeurant  à Marlhes, ayant fait toute sa carrière d'employé à la ferme de La Faye. Au cours d'une deuxième visite, il me remit des boîtes pleines, datant de 1963, en très bon état, et recueillies sur place. Ces boites d'origines en fer blanc serti sur place à la ferme, et très bien conservées, sans étiquettes mais qu'il sut me nommer en secouant chaque boîte très proche de son oreille. J'étiquetais immédiatement les noms, (Léger, Soupe & Gras) car je n'aurais pas eu son doigté de repères de la fluidité des différents produits. Il me relatait en avoir bu depuis 1965 (fin de la fabrication) une fois par an, avec beaucoup de plaisir, de rappels et souvenirs de toute sa vie professionnelle passée à la ferme de La Faye.

Il  a, entre autre, été chargé de fabriquer, à la scierie de la ferme, les 300 caisses en bois, chacune contenant 50 boites de lait, pour les expéditions journalières en camion par le transporteur local Gibert, au port de Marseille ; direction le Cambodge pour les civils français basés dans la capitale et aussi acheminées vers le Corps Expéditionnaire d'Indochine, durant tout le temps des deux ans de la bataille de Dien Bien Phu, base opérationnelle dont 170 jours de combat et 57 jours d'enfer, pour 13000 à 15000 soldats français. 

Pierre Langlais, écrivain, Colonel lors de cette terrible bataille, écrit à propos de l'intendance et le lait en particulier. Il rapporte un fait établi sur place d'un blessé qui voulait absolument absorber du lait, alors qu'il n'avait pas droit à cette précieuse denrée, réservée aux blessé du ventre.

Nous n'avons pas retrouvé d'indicateurs sur le nombre de produits transformés et vendus, en lait et babeurre pour enfants. Une facture de produits pourra nous apporter une partie de la réponse par deux chiffres de référence :

- En 1923, une commande, établie par La Faye, de 36 500 bouchons de topettes (flacon de 18 cl dose journalière pour l'enfant) expédiée par les Ets. Balas de Saint-Étienne ; les Ets. L. Virissel, fabrique de bouchons liège angle rue Robert &et rue Dervieux à Saint-Étienne, ont aussi fourni La Faye, mais nous ne connaissons pas les quantités.

- En 1932, une commande de 23 000 bouchons topettes expédiée par les Ets. Muttin et fils de Beaune en Côte D'Or. Il serait intéressant de retrouver le fabricant des flacons en verre, mais il est probable que '' les Verreries G. Durif ''  au Mont-Bellevue à Saint-Étienne soient un des fournisseurs pour avoir retrouvé quelques factures dans les archives, aujourd'hui classées dans un fond   consultable à '' La Diana ''  à Montbrison.

En 2008, mes contacts avec l' INPI (institut national de la propriété industrielle) à la fois dans mes recherches sur les brevets déposés par Jean Baptiste Guillaume Courbon et m'assurer de la propriété des recettes de fabrication des différents Babeurre. Une visite à L'INPI Paris lors de l'un de mes déplacements professionnels, m'a permis de retrouver sur place les documents concernant les trois dépôts exécutés :

- fermeture amovible pour flacon en verre ; '' Système de fermeture de flacons à stériliser les liquides ou conserves par voie de chauffage ''. 1904.

- turbines ; emploi des hélices pour l'utilisation de la force des courants d'eau, 1909.

- échangeur de températures.

L'arrivée du téléphone donna un renforcement certain des activités de La Faye qui portait le N° 1 d'appel par la poste de Marlhes, car il fallait passer par le standard et uniquement aux heures ouvrables.

Le passeur d'histoire, votre serviteur, a retrouvé dans les archives préservées de La Faye une partie de la formulation et fabrication de ce lait, sans les adjuvants nécessaires à celle dédiée au produit pour bébé.

Un essai de fabrication a été réalisé par un professionnel du lait ; sur une faible quantité, 50 pots, ''type yaourt'', et valeur recherche et développement. Une distribution opérée auprès de membres familiaux et d'amis proches, a donné grande satisfaction et suscité des interrogations sur ce goût d'antan, naturel et non fruité, laissant à chacun le soin d'adjoindre du sucre, fruits, confiture, ou miel ; empreintes de nos goûts d'aujourd'hui.

Une note très encourageante de félicitations et de persévérance, car il n'est pas facile de suivre ses idées même si elles sont géniales, signée d'une personne responsable du Pôle Agroalimentaire de la Loire, en février 2011.

Le secret de fabrication a très bien était gardé par trois personnes qui n'ont jamais transmis les noms et les dosages des 14 adjuvants introduits avant conditionnement du Babeurre.

Aujourd'hui seul l'ADN pourrait nous permettre d'en connaître un peu plus ; une première analyse du Laboratoire du CHU, a qualifié le produit d'une très haute tenue et de grande qualité, laissant l'idée d'une possible fabrication, distribution.   

Le développement expérimental consiste en des travaux systématiques fondés sur les connaissances existantes obtenues par la recherche et/ou l'expérience pratique,en vue de lancer la fabrication de nouveaux matériaux, produits ou dispositifs, d'établir de nouveaux procédés, systèmes et services, ou d'améliorer considérablement ceux qui existent déjà.

Il faut conclure que cette fabrication était menée avec le plus grand soin et elle-même protégée. L'accès au laboratoire de mise au point à la ferme était réservé, ce qui a enrichi la réussite de cette production unique et exceptionnelle.

C'est certainement dans la transformation de la caséine que réside la clé de l'opération. Cette caséine, qui apparaît coagulée en très petits grumeaux en suspension dans le liquide, rend le lait plus digestible que celui qui caille plus ou moins en masse dans l'estomac.


Le Château de La Faye

 Notes d'Histoire ancienne du lait et la vision à ce jour.

Le lait a sans doute été consommé très tôt par l'homme. A partir de quelle période précisément ? C'est une question qui intéresse évidemment beaucoup les préhistoriens, mais à laquelle il n'est pas facile de répondre.

Une avancée depuis janvier 2003, par une équipe de chercheurs britanniques a mis au point une analyse chimique permettant de détecter des traces de lait, ou de fromage, sur des tessons de céramique anciens.

Dans la Rome antique, on préférait le lait de vache au lait de chèvre. Le lait avait une grande importance dans les cultes ruraux et notamment dans le culte des morts, car restant l'élément de plus fondamental de la nourriture. On l'utilisait en offrande aux divinités Rumira et Cumina, où à l'occasion des fêtes de bergers (Parilia). On y mêlait parfois du miel (surtout dans le culte des morts et des divinités souterraines) ou de la farine pour le transformer en bouillie. Enfin, il servait à la confection de fromage et de gâteaux de fromage.

Les chercheurs ont ainsi démontré que, il y a plus de 6000 ans, le lait et les produits laitiers faisaient déjà partie du régime alimentaire. Reste toutefois à savoir comment les hommes et la préhistoire géraient leurs troupeaux.

 

Les mythes et légendes d'hier sur le lait.

Premier aliment de l'homme, indispensable à la survie et au développement du nouveau-né, le lait a toujours possédé une ''charge'' symbolique extrêmement forte... Les hindous pensaient que le monde était né d'une mer de lait vigoureusement barattée par les dieux et les Peuls du Sahel que l'univers avait été créé à partir d'une seule goutte de lait (naissance, mariage, funérailles, rites … s'organisent d'ailleurs toujours autour du lait ). Les récits mythologiques autour du lait ne manquent pas non plus : Zeus nourri par les chèvres Amalthée, Hercule faisant gicler du lait pour former la Voie Lactée, notre galaxie (du grec gala : lait) ou encore Romulus et Remus nourris par une louve...

Le lait était également le symbole religieux de l'amour divin et de la dépendance de l'homme envers son créateur. C'était aussi un symbole d'abondance, de richesse et de postérité collective. Dans les civilisations anciennes, le lait était étroitement associé à l'eau (symboles de vie) et au sang (élixir de longue vie mais aussi à l'origine de certains tabous). Spontanément associé à la féminité, il a aussi été présenté comme un apanage masculin (nombreuses légendes de ''Saints laitiers'' empêchant le lait de tourner ou offrant leur sein aux nourrissons abandonnés ; symbole de force dans d'autres cultures).

Premier aliment de l'homme, indispensable à la survie et au développement du nouveau-né, le lait a de tous les temps possédé une ''charge '' symbolique extrêmement forte favorisant mythes, légendes et rumeurs. Ainsi certaines croyances -issue notamment de mouvements idéologiques et alimentées par le bouche à oreille- persistent encore aujourd'hui. Même si elles engendrent parfois un bruit de fond défavorable, ces rumeurs restent somme toute relativement ''confidentielles''. Le lait et les produits laitiers bénéficient en effet d'une image extrêmement positive auprès de la majorité des Français, corps médical et médias inclus.

 

Le champ principalement labouré, ensemencé, récolté est celui de la connaissance.




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     Notre Ami Michel Deseille est un très grand spécialiste de l'ésotérisme. Il est reconnu comme tel en France et ses compétences demeurent rares. Cet ancien professeur d'Histoire et de Géographie qui réside dans le Nord du pays, propose sur le Net et la chaîne youtube de nombreuses conférences en libre accès ; sans compter toutes celles qu'il donne sur le terrain aux quatre coins de l'hexagone. En allant les écouter sur son ordinateur, c'est une aubaine pour l'internaute désireux de s'enrichir sur de vastes sujets, souvent mal connus, sujets dont l'entretien-interview reflète seulement une partie de l'étendue des connaissances de notre invité. Chaleureux, à l'écoute, curieux, partageur, toujours partant, les qualificatifs flatteurs ne manquent pas pour évoquer ce personnage. C'est une chance pour Les Regards du Pilat que de recevoir Michel. Très occupé, avec l'écriture, les conférences et les voyages nécessaires à ses recherches, nous le remercions vivement d'avoir accepté notre invitation.







1/ Les Regards du Pilat : Bonjour Michel et bienvenue sur les Regards du Pilat, heureux de vous accueillir sur leurs colonnes. En France, vous êtes devenus l’une des figures marquantes de l’ésotérisme. Quand et comment vous sont venus le gout et la passion pour l’ésotérisme ? Avez-vous un événement précis à nous signaler, source de cette vocation ?

Michel Deseille : Ma passion pour l'Esotérisme remonte à l'âge de 18 à 20 ans. Dans ma jeunesse on disait plutôt un intérêt pour Le Mystère soit en film soit en littérature ... que ce soit des thèmes sur la Chevalerie (Ivanohé) ou les feuilletons TV du genre Belphégor. A l'école c'étaient les images dans les livres sur l'Egypte et la Grèce. Plus sérieusement plus tard une étude sur les Cathares à l'Université et une réflexion sur deux problèmes très importants de la métaphysique : le Destin et le problème du Mal. Le problème du destin fait s'intéresser à l'astrologie et au Karma. Le problème du Mal amène aux études sur les religions et les courants ésotériques qui éssaient tant bien que mal d'expliquer pourquoi il y a du Mal dans le Monde.


2/ Les Regards du Pilat : Professeur d’histoire et de géographie en retraite, votre expérience importante a permis d’en arriver à bien distinguer une différence entre l’Histoire enseignée à l’école et la réalité, l’existence d’une Histoire plus réelle et plus secrète. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, selon vous, il existe un tel décalage entre les deux ?

Michel Deseille : L'Histoire enseignée par l'Université et donc diffusée dans les écoles est par principe cartésienne, rationaliste et matérialiste. Pour l'Université française on y rajoute une dimension idéologique. Evidemment tout ce qui est de l'ordre du surnaturel est banni puisqu'il ne peut y avoir de preuves rationnelles du Surnaturel. La notion de miracle ne peut être prise en compte même si des évènements réels ont eu lieu. Il est bien certain que l'Histoire officielle est décevante, voir initéressante car on a jamais l'explication véritable des évènements. Comme disait Balzac : il y a l'Histoire officielle connue et l'Histoire secrète où se trouve la vraie cause des évènements. Inintéressante surtout pour les élèves parce qu'elle est trop événementielle, trop formelle, même s'il y a des querelles d'interprétation à n'en plus finir. Les interprétations reflètent les tendances idéologiques des historiens et le climat d'une époque. La fameuse neutralité n'existe pas vraiment. La Révolution est typique à ce sujet, vu l'importance de l'évènement. La Tradition en donne une explication extra. L'Histoire se veut une science humaine et comme toute science elle se veut méthodique. Il y a donc des méthodes en Histoire et une logique. Une thèse est admise si elle est archi prouvée avec une impacable rigueur et des références de sources. Evidemment il y a des modes : des sujets d'Histoire sont plus ou moins, d'actualité ... selon l'activité du jour !  Mais il y a bien pire encore ! C'est le contenu idéologique pervers = parce que jamais dit et averré comme tel. Il y a un exemple typique : Les Guerres de Vendée. Silence pendant 180 ans ! Prétextes : il n'y a rien d'intéressant là-dedans ! Cela n'apporte rien de plus à l'Histoire de la Terreur ! C'est un sujet polémique pour certains (les monarchistes) Alors silence ! Mais 100 000 morts. En fait : châtiment parce que le mouvement de rebellion était anti-républicain. Le jugement était en partie d'ordre moral ! Aujourd'hui l'Histoire se fait par thèmes. Il n'y plus l'Histoire suivie d'un pays des origines à nos jours, ce qui fait qu'un jeune ignore l'Histoire de son pays.

3/ Les Regards du Pilat : En suivant vos travaux, riches, pointus et nombreux, il semble qu’un fil rouge ressorte de ceux-ci : La Tradition Primordiale. A partir de là, il devient intéressant voire nécessaire de nous définir  « La Tradition Primordiale » ?

Michel Deseille : Les vrais initiés font référence à cette Tradition. C'est la Révélation d'origine - non humaine - universelle - donnée aux Hommes pour les guider dans le Monde de la Matière afin de retrouver le Monde étoilé. Cette Tradition a imprégné tous les courants religieux. Les religions monothéistes à l'origine avaient cette Tradition. Elle énonce les grands principes cosmiques et naturels. On en retrouve quelques uns dans les mythologies, les légendes .... dans la table d'Emeraude d'Hermès, dans le Yin-Yong ...
- L'Absolu est unique, le monde manifesté est duel, voire multiple.
- Tout ce qui est manifesté a deux pôles.
- Tout ce qui est créé doit mourir.
- Le hasard n'existe pas, tout à une cause et un effet.
- Il y a une géographie et une géométrie sacrées.
- Il faut suivre une voie correspondante à celle du pays d'incarnation.
- Il y a une vie éternelle, la mort n'est qu'un changement de plan, donc un passage.
- Le Mal n'existe pas. Il est de nature surnaturelle.
- Tout est cyclique.

4/ Les Regards du Pilat : Une Affaire incontournable a évidemment retenu votre attention, celle de Rennes-le-Château et de son sulfureux abbé, Bérenger Saunière (1852/1917). Des dizaines d’hypothèses, plus ou moins argumentées envahissent la place castelrennaise. Avec le temps et vos recherches engagées, vous êtes-vous fait une opinion personnelle sur la fortune subite de ce religieux  qui a marqué son temps avec des dépenses disproportionnées ?

Michel Deseille : C'est la tarte à la crême de l'Esotérisme ou un vrai Serpent de Mer. Quasiement tous les auteurs évoquent le sujet soit directement soit indirectement. Plus de 1000 livres ont été écrits sur cette histoire. C'est l'histoire majeure de l'Esotérisme car elle groupe des dizaines de choses ... tous les thèmes de l'Esotérisme .... un peu comme si tous les secrets s'étaient concentrés sur une même région ! Il y a plusieurs groupes (clans) associations, écrivains qui défendent telle ou telle thèse et qui évidemment en excluent les autres ....
Le sujet suppose : un trésor matériel,
un trésor symbolique = trésor du Temple de Salomon, trésor du Capitole .... trésor des Wisigoths
des parchemins uniques
des secrets concernant les origines du Christianisme
des tombeaux : Marie Madeleine, Lazare, Jésus, Ponce-Pilate ...
l'Arche d'Alliance, le Chandelier
le Graal
etc ....
Si l'Enigme était trouvée il n'y aurait pas autant de chercheurs.
La thèse qui voudrait que l'Enigme est découverte mais qu'on ne la révèle pas pour pouvoir alimenter la recherhce et continuer les activités touristiques est sujette à caution.
Le trésor ne serait pas négociable. Il appartiendrait à la France. Israël purrait réclamer les objets du Temple de Salomon.
Il est fort possible que ce soit des documents prouvant quelque chose concernant des secrets de l'histoire royale française et religieuse. La preuve en est que les revenus de l'Abbé Saunière n'étaient pas fixes. A certains moments il n'avait plus rien ... les travaux étaient suspendus ... Puis les versements reprenaient...
Quelqu'un (ou un groupe occulte) payait plus ou moins régulièrement et on finançait les fouilles, on négociait les "trouvailles". Il s'agit surement d'archives secrètes. Il est fort possible que cesoit aussi un secret concernant la Fin des Temps. C'est dans cette région que se trouve le fameux Pic Bugarach ... qui justement a été évoqué au moment de l'Eclipse de 1999 et lors de la fameuse prédiction du calendrier Maya. Bugarach est de plus lié aux Extra-terrestres, ce qui rajoute une dimension au Mystère.

5/ Les Regards du Pilat : Dans la même région audoise, peut-être pas sans lien d’ailleurs pour certains, subsiste le souvenir marquant de l’épopée cathare. Vous vous êtes beaucoup intéressé à ce sujet, y consacrant un séjour durant l’été 2019, avec tournages de films et conférences. Selon vous un Trésor notoire cathare peut-il avoir existé et si oui quelle en serait sa nature ?

Michel Deseille : L'Hérésie cathare est extraordianire ; ce n'est pas une hérésir parmi tant d'autres, c'est L'Hérésie. Lpreuve c'est qu'il a fallu une croisade pour l'anéantir ! et il n'est pas sûr qu'elle l'ait été totalement.
Cette hérésie pose beaucoup d'interrogations
-Pourquoi une hérésie d'une telle ampleur aux IIème et IIIème siècle ?
- quel est le fond de l'hérésie ?
- y a t'il eu un enseignement secret (une liaison avec Le Graal par exemple) ?
- L'extraordinaire symbole de Montségur ?
- Les "Cathares" ou les occitans aujourd'hui
L'hérésie est telle qu'en fait c'est presque une autre religion que le Christianisme, et au moins c'est un Christianisme ésotérique.
Le fond de l'occitanie explique sans doute l'originalité de cette religion.

Au sujet "du" trésor des Cathares, il peut en avoir eu plusieurs.
Il y a un trésor monétaire. Des Cathares sont descendus le long de l'a-pic côté sud avec des cordes pour aller cacher un trésor en forêt ... d'autres viendront le chercher plus tard. Il s'agissait du trésor de guerre des Seigneurs partisans des Cathares qui devait servir à financer une armée de secours qui n'est jamais arrivée.
Il y a un trésor "spirituel" ou autres. C'est le trésor même de l'Eglise cathare. Celui-ci n'ayant jamais été trouvé fait l'objet de supputations diverses :
* le livre de la Doctrine Cathare - un évangile ésotérique gnostique / cathare. Le livre secret de Marie-Madeleine (l'enseignement personnel qu'elle aurait reçu du Christ).
* autres objets sacrés : un talisman, une pierre, des parchemins, avec des généalogies de dynasties royales (la thèse mérovingienne), le Graal...
* un secret concernant les origines du Christianisme. Jésus n'est pas Dieu, il n'est pas mort sur la Croix. Le mariage de Jésus et Marie-Madeleine et une descendance probable (ce sujet est e nrelation avec l'Histoire de Rennes-le-château)
Ce trésor spirituel aurait été évacué après la redition de la forteresse par des Cathares cachés dans une grotte ou un souterrain.

6/ Les Regards du Pilat : Un sujet passionnant n’a pas pu, bien évidemment, échapper à vos investigations, nous voulons parler, ici, de l’Ordre du Temple. Vos travaux, même s’il persiste quelques zones d’ombre, sont comme toujours, précis et précieux. Les Templiers ont fait beaucoup écrire et aussi fantasmer parfois. A votre avis, est-il possible qu’il existe de nos jours encore une sorte de survivance concrète à l’Ordre du Temple, on entend quelquefois dire que la Franc Maçonnerie par exemple pourrait en être une continuité ?

Michel Deseille : un ordre exceptionnel au Moyen Âge à plusieurs points de vue.
- la création d'un ordre de moines soldats n'allait pas de soi
- engouement phénoménal dès le début de l'Histoire
- la défense de la Terrre Sainte ?
- L'incroyable infrastructure de l'arrière ; la logistique, les milliers de commanderie ...
- la dépendance unqiue du Pape (un ordre au dessus des états - la vision européenne)
- la fin aussi brutale que l'origine

Les Templiers avaient ils une doctrine ésotérique ?
Beaucoup de choses étranges : Le Beauséant, l'alphabet, l'implantation des commanderies, les ports (la Rochelle, Gisors, Montreuil sur Mer), la découverte de l'Amérique, les contacts avec l'Islam
Beaucoup de choses troublantes : l'origine et la fin de l'ordre ; l'histoire du Prieuré de Sion, les Templiers ont ils découverts quelque chose d'extraordianire en Orient ? La question de l'Arche d'Alliance. Si les Templiers l'ont trouvé et ramené, où se trouve t'elle ?
Les Templiers pratiquaient ils l'Alchimie ?
Le Baphomet
Une question qui fait la source de toutes les hypothèses : y a til eu une survivance de l'ordre du Temple , Que valent les organisations néo templières ?
Y a t'il une filiation : cathares, templiers, rose-croix, francs-maçons et autres ? Oui et non. Les Templiers étaient unitaires (monothéistes en relation avec l'Eglise) ne pouvaient partager des croyances avec les Cathares qui étaient eux dualistes. Mais ils ont pu partager des secrets communs sur les origines du Christianisme, Marie-Madeleine, le Graal ....Il y a surement plus de rapport entre les Cathares et les Rose Croix. La Tradition templière est passée dans l'"écossisme" et le rite écossais se trouve la branche anglaise qui s'est répandue au XVIIIIème siècle. Les Templiers ont survécu en partie dans la Péninsule ibérique et en Ecosse. Les Francs-Maçons se disent les héritiers de la Tradition hébraïque (Temple de Salomon), des compagnons bâtisseurs du Moyen Âge, de l'Egypte, de la philosophie de Pythagore et autres.
Il y a un grade de chevallier Rose Croix dans la FM (18ème degré des hauts grades) et il y a des degrés de la "vengeance templière".
Les Rose Croix n'ont pas les mêmes symboles et ne font pas référence à la même origine.
Les Templiers ont beaucoup influencé l'histoire de l'occident et l'histoire des états latins d'orient.
La façon dont l'ordre fut liquidé tient de la honte et de l'infâmie.
Les deux pouvoirs centraux ont éliminé sur ordre qui leur faisait de l'ombre et qui certainement était trop puissant donc dangereux, surtout quand les croisades ont été terminées. Cela ne leur a pas porté chance (cf la malédiction).
Il est bien certain que les historiens de l'histoire officielle ne croient à rien de tout cela et sont même hostiles à toutes interprétations de ce genre. Voici la déclaration d'un historien en préambule d'un livre sur les Templiers "qu'est ce que l'ordre du Temple ? Et d'abord qu'est ce qu'il n'est pas. Ce n'est pas une secte ésotérique ancêtre de la Franc-Maçonnerie ou de l'ordre du Temple solaire. Il n'est pas à l'origine d'un quelconque syncrétisme avec l'Islam, la secte des Assassins ou des Cathares ! Il n'a pas construit les cathédrales. Il n'a pas amassé et caché des trésors ni de sagesse ni d'or. Légendes et élucubrations en tout genre alimentent un sottisier inépuisable qui a peu à voir avec l'histoire". A Demurger.

7/ Les Regards du Pilat : Un thème revient chroniquement dans vos brillantes conférences : la Fin des Temps. Si le profane croit que ce terme indique la fin du monde, il en est apparemment tout autrement. Est-ce qu’il est possible de nous définir la Fin des Temps et par là-même nous préciser quand elle pourrait survenir ?

Michel Deseille : - La Fin des Temps est une Fin de cycle(s).
- Les Maitres spirituels sont là pour guider l'humanité.
- L'Initiation est nécessaire. Elle ne peut être transmise que par des maitres qualifiés directement depuis les origines sans aucune interruption.
- Le pouvoir spirituel est supérieur au pouvoir temporel.
Tout le problème de l'humanité est lié à la dégradation cyclqiue des temps dont le moteur est le principe du Mal. A la Fin des Temps tout n'est que confusion, dégradation, subversion. Les valeurs sont inversées. La "civilisation" actuelle est un ex-type d'une logique (maléfique) arrivée en bout de course. L'Homme coupé du Ciel, se révolte contre Dieu et veut prendre sa place .... cela n'aboutit qu'à un enfer généralisé .... qui ne peut que s'écrouler. Comme tout est cyclique, il y a un renouveau. après une Fin. Les Histoires de Déluges sont typiques à ce sujet = submersion/ purification / résurrection. A la Fin = un système purement humain mais inspiré par les Forces des Ténèbres régente toute la planète. C'est obligatoirement un système totalitaire mondialisé qui supprime la liberté et surtout la liberté de conscience et qui empêche l'Homme d'accéder au Spirituel. 

8/ Les Regards du Pilat : Vous vous êtes beaucoup intéressé à un grand personnage, Nostradamus. Ces prophéties ont retenu toute votre attention à travers là encore des conférences poussées. Nous voulons vous parler ici d’autres prophéties, bien moins connues, celles de Saint-Malachie et de la fin des Papes. Qui était Saint-Malachie et qu’a-t-il prévu exactement ?

Michel Deseille : Elles sont nombreuses, les prophéties aussi. Les plus connues sont les prophéties bibliques. Saint Jean est le plus important pour la Fin des Temps. Il reprend d'ailleurs des prophéties antérieures comme celles de Daniel et d'Ezechiel.
Le problème des prophéties, c'est qu'elles ne sont pas écrites dans un langage accessible à tous. C'est logique et c'est souvent fait pour  (ne pas crééer une panique générale par exemple).
Les prophéties sont souvent comprises quand les évènements ont eu lieu, au moins par le public.
De nombreux personnages plus ou moins donnés ont émis des prophéties. Elles ont souvent un caractère partiel.
Elles ne concernent qu'un pays ou un évènement.
Il existe 3 grandes prophéties en occident à part l'apocalypse de Saint Jean.
- les centuries de Nostradamaus
- la prophétie des papes
- la prophétie du Grand Monarque
Evidemment elles concernent aussi la Fin des Temps
Les quatrains de Nostradamus sont célébrissimes ; au moins ceux qui sont facilement déchiffrables. Et encore il peut y avoir plusieurs interprétations. Exemple : le fameux quatrain sur Varennes. Tout un système de décodage a été expliqué. des lignes d'orientation selon les villes citées, les positions astrologiques, les symboles et autres ... De plus les quatrains ont été mélangés sciemment ! Il y a des centaines de quatrains non décryptés. Il y a des indices donnés dans les lettres de Nostradamus  (lettre à Henri, lettre à César)

La prophétie des Papes concerne directement les papes, la papauté et indirectement le monde chrétien donc la civilisation occidentale. Cette prophétie aurait été composée au 12ème siècle par st Malachie, évêque irlandais, un contemporain de Saint-Bernard.
Plus ou moins égaré, elle aurait été retrouvé et jointe à une biographie de Saint-Malachie par le moine Arnold de Wion (XVIème siècle). Plus ou moins oubliée elle aurait ressurgi au XVIII / XIXème siècle quand des érudits se sont aperçus qu'elles correspondaient aux Papes en fonction = les Papes Pie VI et Pie VII
Pie VI  : le voyageur apostalique
Pie VII :  l'aigle rapace
Depuis le succès ne s'est plus démenti jusqu'à Benoit XVI = le dernier Pape de la Gloire de l'Olive"
Le Pape François est hors prophétie !
La prophétie est curieusement faite. Elle est composée de 111 sentences en latin, très courtes (111 est déjà un nombre particulier).
Elles correspondent au nom, au lieu de naissance, au lieu de pr^trise, au blason ou au pontificat d'un Pape ou à un évènement de son règne. Exemple: Fructus Jovis Juvabit (le fruit de jupiter plaira) = Jules II = Julien de la Rovere = Julien = Julius = jovis = jupiter     ; Rovere = Rouvre = Rubur = chêne. Il y a un chêne dans son blason.
Les 12 derniers Papes correspondent aux signes du zodiaque pour arriver au dernier le signe de la balance (le jugement).
Devise correspondant au dernier Pape (François) Pendant la dernière persécution que souffrira la Sainte Eglise romaine siègera Pierrre le Romain. Celles-ci terminées la ville aux 7 collines sera détruite et le juge redoutable jugera le peuple.
L'Eglise est toujours là. Le Pape François ne donne pas l'impression d'être en perdition mais il y a deux papes ! situation inédite ! même s'il y a eu des anti-papes.

9/ Les Regards du Pilat : 666 la marque de la Bête. C’est le titre d’un remarquable ouvrage, que vous avez publié et que nous avons la chance d’avoir lu. On a l’impression assez nette que notre société de consommation à outrance n’est pas étrangère aux longs et passionnants développements proposés dans ce livre. Qu’est-ce que signifie ce nombre 666 et qu’est-ce que la Bête ?

Michel Deseille : Ce système que j'évoque à la question 7 est justement exprimé par le nombre 666 dans St Jean. Ce nombre a fait couler beaucoup d'encre pour son interprétation .... et de sang dans la réalité. C'est un système qui est dénoncé dans mon livre et dans mes conférences. Je crois que "666" est le codage d'un système et non le nom d'une personne même s'il est écrit "c'est un nombre d'Homme". "666" est à la fois nécessaire et mauvais. CF la symbolique du 6, nombre très important. Il est le contenu dans le sigle YHWH (CF les pages à ce sujet dans mon livre).


Michel nous vous remercions beaucoup pour l'ensemble de vos réponses et pour la précision de celles-ci.



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