Rubrique
Sociétés Secrètes

Mars 2020











Par
Michel Barbot


Michel de NOSTREDAME ou l’invitation au voyage en terre Vestalique

Deuxième partie

 

Lorsque que Nostradamus rédige le quatrain  IV-95 (publié en 1557), il s’appuie assurément – comme expliqué dans la première partie de ce dossier – sur la Prophetia Merlini de Jean de Cornwall mais aussi sur des enseignements évoqués dans les cénacles angéliques, tel celui de Nantes dont l’origine est semble-t-il italienne mais dont l’affiliation avec l’Académie Angélique de Lyon semble tout à fait recevable.

Les troisième et quatrième vers du quatrain…

Les deux Vestales contre rebelleront

Victor puisnay en Armonique terre.

…paraissent confirmer cette hypothèse. Nous retrouvons les Vestales d’Armon associées au thème de la rébellion (celle d’Ésaü ou celle des Anges du Mont Hermon), suivie d’une contre-rébellion. Ces deux Vestales qui entretiennent le feu sacré, seraient suivant certains commentateurs, le Grand Monarque et le Grand Pontife. Il semble curieux de comparer ces deux personnages aux Vestales mais l’hypothèse Grand Monarque  se confirmerait avec « Victor puisnay ». Victor, apparaît, ceci est aujourd’hui reconnu, comme l’un des noms du Grand Monarque chez Nostradamus.

Pierre Verne, le père de Jules Verne, dans son poème La Droitière, daté du 15 octobre 1865, évoque au travers de ces quelques vers, cet énigmatique Victor le nouveau Moïse Vainqueur :

Tels les livres sacrés, nous présentent Moïse

Vainqueur, mais écarté de la Terre Promise

Des sommets d’Abraïn, contemplant Chanaan,

Toi, Victor sans langueur, quarante ans sous la tente

Tu baiserais bientôt cette terre fuyante ;

Et pourra à loisir amender prés et champs

Et métamorphoser muscadets et gros plants.

Ouvrez-vous, ouvrez-vous, portes de la Droitière,

Manoir, de tes beautés ne nous fait pas mystère

Sache que nous livrant tes trésors, tes appas

Tu vas en acquérir que tu ne connais pas.

Le manoir de la La Droitière juché sur le coteau du même nom, dans la commune de Mauves-sur-Loire, appartenait à l’époque aux frères Fleury (Jules et Victor… dont nous pourrions reparler dans un article consacré au cénacle angélique de Nantes). Pierre Verne délocalise le coteau de la Droitière, apparemment dans la cité de Nantes. Ce coteau au nom parlant, cette « terre fuyante », par un baiser (celui de Victor), deviendra ce qu’il prétend être : un lieu droit, une droitière… Nous retrouvons dans ce poème du père de Jules Verne, une reformulation de la prophétie d’Isaïe qui est elle-même présentée par le Rabbi Rashi de Troyes (encore Troyes…) comme une projection aux Temps Messianiques, de la traversée de la Mer Rouge par Moïse et les Israélites, traversée qui mènera Moïse aux sommets d’Abraïn… 

 

Le manoir de la Droitière

 

Ainsi que j’ai pu l’évoquer dans mon conte Noël Ourifique pour Maître Hiéronymus Berlier et Anselme Rollat (Regards du Pilat), les Hospitaliers de Saint-Jean occupaient à Nantes la Commanderie Saint-Jean-des-Abretims proche des Cordeliers.

Le nom Abretims trouve son origine dans le mot Arreptins ou Arétins, ceux qui tombaient du haut mal, ou mal caduc, autrement mal de Saint-Jean. La forme définitive – Abretims – bien que quelque peu modifiée, évoque la Montagne des Abarim ou Abraïn d’où Moïse aperçut la Terre Promise (Nombres 27-12). Le Rabbi Rashi, dans son commentaire, écrit en parlant de Moïse : « il s’est réjoui et a dit : '' On dirait que mon barrage a été levé ! '' Cela ressemble à un roi qui a interdit à son fils de passer la porte de son palais. Le roi y entre, et son fils le suit. Il pénètre dans la cour, et son fils continue de le suivre, dans le palais, et son fils est toujours à le talonner. Mais au moment d’entrer dans la chambre à coucher, il apostrophe son fils : ‘’Interdiction d’aller plus loin !’’ (Sifri). »

Le nouveau Moïse prophétisé par Pierre Verne entrera dans la Droitière, ainsi que le démontre ce vers du poème : « Ouvrez-nous, ouvrez-nous, portes de la Droitière ».

Toutes ces variantes sont des clefs permettant une approche gilpine dans la cité de Nantes. L’une des clefs apparaît avec le mot Arétin(s). Nous connaissons la permutation du R / L que l’on retrouve notamment dans les mots couloir et corridor. Cette permutation nous entraîne vers la figure ambiguë de Pierre l’Arétin, (Pietro Aretino). L’Arétin signifie  « venant d’Arezzo ». Cet humaniste mort à Venise en 1556, se surnommait lui-même « le Divin Arétin ». Ce surnom inspira en partie, pouvons-nous le penser, Pierre Biré pour son pseudonyme : Aletin le Martyr. L’audace n’est pas la même… mais participe de la même réflexion, au même codage. Aletin signifie « venant d’Alet », ainsi qu’il sera démontré plus avant.

 

Le voyage Vestalique de Nantes ou le voyage de Toulouse à Nantes

La métamorphose des vins évoquée par Pierre Verne fut longtemps considérée comme magique, à l’instar du tissage de l’embryon dans le ventre de sa mère. Nous retrouvons en filigrane dans le poème de Pierre Verne, au travers de cette métamorphose,  « Le grand conduict » des vignes « caché dans la male » du quatrain II-17 de Nostradamus. « Le camp du temple de la vierge vestale », évoqué dans ce quatrain pourrait se rapporter, dans un premier temps, ainsi que nous l’indiquions précédemment, à l’île de Maguelone dont l’histoire symbolique n’est pas étrangère à celle également symbolique de Nantes.

Dans la cité de Nantes, se retrouvent les saints ès vignes. Dans le Bourg-Main, le faubourg nantais des Chevaliers de l’Ordre du Temple, le patron des vignerons, également patron des mariniers de la Loire, était saint Nicolas. Pierre Verne qui résida dans la paroisse saint Nicolas de Nantes, par homonymie, pouvait privilégier saint Vernier, patron des vignerons dans l’Est et le Centre de la France.

Mais saint Vincent (vin et sang) reste le grand patron des vignerons. Il scelle assurément dans la cité de Nantes le secret vinicole formulé par Nostradamus. L’instituteur et chercheur Jean-Paul Lelu, membre de la Société de Mythologie Française, a démontré dans son étude La géographie sacrée de Nantes au Moyen Age et les mythes du forgeron et des jumeaux (Éditions Maisonneuve et Larose) qu’il existait dans la cité nantaise, des axes calendaires et géographiques historiques, assurément d’importance, marqués par des « rapports, à la fois complexes et rigoureux ».

Voir sur le sujet (http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/cadres/NAcalenC.htm

Deux axes calendaires majeurs sont à retenir dans le cadre de cette étude. Nous avons un premier Axe Nord / Sud : saint Vincent (22 janvier) / sainte Marie-Madeleine (22 juillet), ainsi qu’un second Axe Nord / Sud : saint Aubin (1er mars) / saint Gilles et saint Lau(d) ou Leu (le saint Loup de Sens), (1er septembre). Célébrés le même jour, ces deux saints sont de tradition ancienne, associés dans la dédicace de quelques édifices religieux, telle l’église Saint-Leu-Saint-Gilles à Paris.

Deux axes calendaires majeurs sont à retenir dans le cadre de cette étude. Il s'agit des Axes Nord / Sud : saint Vincent ... et saint Aubin

 

Plan ancien du centre historique de Nantes avec ses axes calendaires

 

Nous développerons dans un prochain article consacré à l’Académie de Nantes, l’Angélique et Brumeuse, la présence Gilpine dans la création du second axe qui se fera, comme le premier, bien qu’à dates différentes, sur plusieurs siècles…

Si l’on projette, ainsi que le fait Jean-Paul Lelu, ces deux axes calendaires sur la cité de Nantes, il apparaît qu’ils se croisent sur la place du Change (des Changes au Moyen Âge) où s’élevait l’église Saint-Saturnin fondée par l’évêque Clément. Ce monument fut bâti en l’an 500 en l’honneur de Monsieur Saint Saturnin, l’apôtre du peuple toulousain.

Le docteur Alcime Sinan dans son livre Le Vieux Nantes qui s’en va publié en 1935 indique : « L’architecte Fournier trouvera une pierre gravée, au moment de la chute de cette église, portant la date et le nom du fondateur. »

 

Restitution de la pierre gravée de Saint-Saturnin

 

Le ministère de l’évêque Clément Ier dit aussi Vlemarius, ainsi que celui de son successeur le Grec Léon, s’intercalent dans la lignée nantaise des évêques Nonnechius, importante famille Bituriges. Rien ne permet d’affirmer que Clément fut membre de cette famille, mais il se peut que la dédicace de l’église n’y soit pas étrangère. Cette famille resta assurément très proche du diocèse de Nantes depuis Nonnechius Ier vers 462 jusqu’à Nonnechius II qui succéda vers 583 pour quelques seize années à son illustre parent, saint Félix.

Gérard de Sède dans son livre Le sang des cathares a pu démontrer au travers des armoiries de Toulouse, les liens unissant l’antique cité de Bourges et la non moins antique cité de Toulouse. Ces armoiries se lisent : « De gueules à l’agneau, la tête nimbée, passant en pointe et portant en bannière une croix clèchée et pommetée d’or, accostée à dextre d’un château fort d’argent surmonté de trois donjons de même, à senestre d’une église d’argent surmontée d’un clocher et de deux clochetons de même. »

Au sujet de ces deux monuments, G. de Sède écrivait : « Le monument qui figure à dextre de l’écu de Toulouse est le château des comtes, le Château Narbonnais, dont la légende prête la construction à Aquarius. À senestre figure l’église Saint-Sernin. »

 

Armoiries de Toulouse

 

L’église Saint-Saturnin de Nantes se trouvait dans le quartier du Bouffay, à proximité du château du Bouffay édifié au confluent de l’Erdre et de la Loire. L’une des clefs symboliques de cette énigme liée aux trésors de Delphes et peut-être de Jérusalem, n’est autre que saint Saturnin ou saint Sernin dont l’église apparaît sur le blason. 

L’évêque Clément de Nantes est contemporain d’Héraclien, évêque de Toulouse, premier évêque après la vacance provoquée par le roi des Wisigoths Euric, chrétien de confession arienne qui avait fait de Toulouse sa capitale. Son successeur et fils, le fameux Alaric II (484-507) tolérant, permettra à Héraclien d’occuper le siège épiscopal nicéen de Toulouse. (Abbé Cayre Histoire des évêques de Toulouse 1875)

Le premier jalon, la première borne, qui permettra notamment – mais beaucoup plus tard – une projection au sol des deux Axes calendaires majeurs Nord / Sud de Nantes, est l’église Saint-Vincent qui sera édifiée suivant la tradition en 397, bien que les historiens préfèrent avancer, sans précision de date, le début du Ve siècle.

La construction de cet édifice consacré au futur saint patron des vignerons, apparaît à l’instar de son bâtisseur, l’évêque Didier, bien extraordinaire. Dans son Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne (1845) Ogée nous apprend : « Arisius, sixième évêque de Nantes, eut pour successeur Didier, curé du diocèse de Toulouse, prêtre zélé et recommandable par ses vertus. » L’information est d’importance, le zélé Didier était un prêtre du diocèse de Toulouse !

Natif de Pannonie, il se trouvait en 385, voire même un peu avant, pour ses études, dans la cité de Rome. Il y rencontra pour la première fois saint Jérôme, un compatriote, avec qui il se lia d’amitié. Grand voyageur, il étudia ensuite à Trèves puis se rendra à Constantinople. Il fit également deux voyages en Palestine. Il y rencontrera une fois encore saint Jérôme à Bethléem. Ses pas l’auraient également porté jusqu’en Égypte.

Ses grands voyages terminés, fort de tout l’enseignement accumulé, Didier entra dans les Gaules, dans la Troisième Aquitaine. Il exerça la prêtrise à Toulouse au service de l’évêque saint Exupère également ami du célèbre traducteur de la Bible. Habitué aux voyages, Didier s’affirme comme un prêtre itinérant. Il quitte semble-t-il régulièrement sa paroisse toulousaine, se dirigeant notamment vers l’Espagne où il aurait même prêché.

Les listes des évêques de Nantes présentent cet évêque occupant le siège épiscopal approximativement 40 années durant, de 400 ou 404 à 444, mais il apparaît aujourd’hui certain qu’il occupait encore, bien que très avancé en âge et physiquement mais non intellectuellement, diminué par les années, ce siège en 451 ou 453. Voir notamment sur le sujet http://www.infobretagne.com/nantes-eveques.htm Ces années déjà avancées au XIXe siècle (Ogée : 451), sont aujourd’hui validées par les historiens et universitaires Nantais.

 

Arisius et Didier ou l’annonce symbolique du voyage à Alet-les-Bains ?

Le prêtre Vigilance, depuis sa paroisse du Comminges, rédigea vers 403, son Traité hérétique qui influença beaucoup plus tard le Protestantisme. Les anciens historiens reconnaissent unanimement que le prêtre Didier se rendit en Comminges auprès de son ami Ripaire, lui-même prêtre dans une paroisse de ce diocèse. Ils ajoutent que Didier, prêtre itinérant, exerça lui aussi la prêtrise, dans une paroisse voisine. Ils combattirent l’un et l’autre, avec l’appui de saint Exupère évêque de Toulouse, l’hérésie de Vigilance. 

L’abbé Nicolas Travers (1674-1750), historien Nantais, avait une approche quelque peu différente mais intéressante. Dans son livre Histoire civile, politique et religieuse de la ville et du comté de Nantes il écrit : « DESIDARIUS ou DIDIER. Cet évêque, attentif à éloigner de son diocèse l’hérésie naissante de Vigilance de concert avec l’évêque Riparius, envoya les ouvrages de cet hérétique à saint Jérôme, qui, à la prière des deux prélats, écrivit pour réfuter les erreurs que ces livres contenaient. ».

L’abbé Travers semble le seul historien encore lu, à présenter Ripaire non comme un prêtre, mais comme un  évêque. Il est certain que la liste des évêques du Comminges apparaît incomplète. Le premier évêque mentionné est : « Suavis 506- ? ». À supposer que Travers ait raison, ses propos tendraient à prouver que Ripaire, dans les quatre ou cinq premières années du Ve siècle, occupa le siège épiscopal du Comminges.

Il n'y était pas en l’année 403 car Vigilance ne fut pas inquiété par son évêque. Ce qui aurait été bien différent si Ripaire eut été cet évêque. La diffusion de l’hérésie de Vigilance dut s’effectuer sur plusieurs mois. L’évêque du Comminges décédé, ou muté ailleurs, fut peut-être remplacé par Ripaire ?

Bien que Travers ne mentionne pas le lieu (en l’occurrence, le Comminges), il reconnaît que Didier et Ripaire œuvrèrent ensemble. Ce raccourci lui permet  d’évoquer directement l’envoi des écrits hérétiques de Vigilance, à saint Jérôme. Il nous présente en premier lieu, un Didier, en qualité d’évêque, attentif dans son diocèse, à éloigner cette hérésie qui arriva assez rapidement, pouvons-nous le penser, aux portes de Nantes.

L’histoire des évêques de Nantes, nous présente quelques évêques d’épée ayant porté secours au nom de Dieu, à quelque évêché ami dont l’existence était menacé. Didier n’était certes pas un évêque d’épée, mais son combat apparaît de même nature. Lorsqu’il retrouve son ami Ripaire en Comminges, se n’est assurément que pour mieux détruire l’hérésie dans son nid.

Le Dominicain Albert Le Grand, membre de l’Académie de Nantes, dans son livre La vie des saints de la Bretagne Armorique, nous présente ainsi l’évêque Didier : « Didier, en latin Desiderius, Archidiacre de Nantes, esleu Evesque, fut sacré par le mesme S. Martin Archeuesque de Tours, l’an trois cens octante-sept. » L’année 387 indiquée par le Dominicain ne peut être retenue, mais il devient intéressant d’y lire que Didier exerça dans un premier temps la fonction d’archidiacre de Nantes ; fonction qu’il occupa bien entendu, sous l’épiscopat d’Arisius. Cet évêque placé dans les Catalogues entre Marcus (Mars) et Didier, n’est guère connu par ailleurs. Souvent, même, alors que Mars y est présenté comme le 5e évêque, Arisius y apparaît sur la même ligne et sans numérotation. Didier y récupère à la ligne suivante la position d’Arisius, celle du 6e évêque.

Certains Catalogues s’en tiennent uniquement pour Arisius à la date 395. On estime généralement qu’il occupa le siège de Nantes jusqu’au commencement du Ve siècle. Il n’est guère que le Père Albert Le Grand et l’historien Nicolas Travers pour donner vie réellement à cet évêque. L’abbé Travers dans le livre précité, développe une approche toute différente, surprenante même, à tel point qu’elle ne semble pas avoir été reprise.

Le chapitre consacré à l’évêque Arisius, comporte un titre et un sous-titre qui résume en cinq parties le chapitre. La cinquième se présente ainsi : « D’un passage de saint Jérôme applicable à Arisius ».

L’historien débute sitôt ce chapitre : « Arisius, autrement Arifius, Aristius, Alisius et Alitius, ne nous est connu que par les Catalogues qui nous ont conservé son nom. On croit qu’il occupa le siège de l’église de Nantes vers la fin du IVe siècle, et qu’il mourut au commencement du Ve. »

Ce qui différencie l’abbé Travers des autres historiens, apparaît dans la cinquième et dernière forme du nom de cet évêque : Alitius. Cet historien Nantais qui vécut aux XVIIe et XVIIIe siècles, développe ainsi l’hypothèse Alitius :

« Saint Jérôme, dans sa lettre à Algasia, dame armoricaine, qui habitait près de l’Océan, aux extrémités de la Gaule, et qui lui avait demandé la solution de plusieurs difficultés sur l’Écriture, s’étonne de ce qu’il l’envoie consulter jusqu’à Bethléem, lorsqu’elle avait auprès d’elle le prêtre Alitius, capable de résoudre tous ses doutes. Je ne sais, lorsqu’il y a tant de ressemblance entre les noms d’Arisius et d’Alitius, si Arisius, évêque de Nantes, n’est point l’évêque que saint Jérôme désirait que la dame bretonne eût consulté. Nous n’en connaissons point d’autre dans l’Armorique, et il y a plus de vraisemblance à l’assurer que dire qu’Alétius était évêque d’Aleth, et que cette ville prit le nom de ce prélat en considération de son mérite. Cette dernière conjecture tombe d’elle-même. La ville d’Aleth est beaucoup plus ancienne que saint Jérôme, et n’a point été ville à siège épiscopal avant le VIe siècle, plus de cent ans après la mort d’Arisius. »

Saint Jérôme mentionne le prêtre Alitius, (Alethium Presbyterum) dans son EPISTOLA CXXI. Le courrier de la dame Algasia fut amené à Bethléem par un certain Apodemius (du grec apodemos, « pèlerin, voyageur »). Jérôme n’hésite pas à louanger ainsi cet homme : « Mon fils Apodemius a parfaitement rempli la signification de son nom en s'exposant à une si longue navigation pour nous venir voir. » Avant d’ajouter : « Il est parti des bords de l'Océan et des extrémités des Gaules ».

Lorsque l’abbé Travers identifie le prêtre Alitius à l’évêque de Nantes Arisius, il s’écarte de l’hypothèse habituellement suivie. Cette hypothèse généralement admise, s’oriente vers la Guyenne et plus précisément le Quercy dont la capitale historique était Cahors. L’Alitius évoqué par saint Jérôme correspondrait à l’évêque de Cahors saint Alithe, Alethe ou Alithius qui succéda à son frère, saint Florent de Cahors, de 407 environ à 409.

Bien que l’hypothèse cadurcienne soit intéressante, il convient dans le cadre de cette étude, de ne point écarter l’hypothèse nantaise. Les propos de l’abbé Travers comportent peut-être un double sens. Bien qu’il semble le premier à noter par écrit cette hypothèse, elle lui est, pouvons-nous le penser, antérieure. Il aurait pu se contenter d’avancer l’hypothèse Arisius / Alétius mais il prolonge (tout en réfutant), vers la cité d’Aleth (Saint-Malo), cité du littoral breton. La force de son infirmation tente à démontrer que certains érudits, ont pu l’avancer précédemment… Mais non, pour lui, il ne peut y avoir de lien entre cet évêque et la cité bretonne d’Aleth mais… bien qu’il ne le dise aucunement… l’Aleth en question pourrait-être l’autre Alet(h) située dans l’Aude !?

 

Vue générale d'Alet-les-Bains (Aude)

Carte postale ancienne

 

Jules Verne n’avait-il pas fait pareillement dans son roman Mirifiques aventures de maître Antifer, lorsqu’il nous raconte les aventures de Pierre-Servan-Malo (soit Aleth) Antifer… À propos d'Alet dans l'Aude, il convient de rappeler que cette cité se remarque entre autres par une ancienne maison ayant appartenu à la famille de Nostradamus, où le Mage de Salon aurait résidé quelque temps, fait probable mais non établi historiquement. Cette maison est décorée de plusieurs symboles jugés énigmatiques.

Si nous ne connaissons guère la vie de l’évêque Arisius, sa mort reste par ailleurs totalement inconnue. L’hypothèse Arisius / Alitus avancée par l’abbé Travers fut peut-être connue de Pierre Biré, le Président de l’Académie de Nantes. Le titre qu’il donne à son livre principal pourrait l’affirmer : Épisemasie ou Relation d'Aletin le Martyr (1637). Le cénacle angélique de Nantes eut peut-être pour saint patron l’évêque Nantais du la fin du IVe siècle. Cet évêque nommé Arisius, fut peut-être surnommé Alitius, (Alethium) car originaire d’Alet dans l’Aude ?

En cette année 1637 où Pierre Biré publie son livre, Nicolas Pavillon est nommé évêque d’Alet. L’histoire de cet évêque a fait couler beaucoup d’encre. Pierre Biré connaissait-il cet évêque ? Il semble avoir connu son grand-père également prénommé Nicolas, avocat distingué au Parlement de Paris. Ils avaient pour ami commun « Monsieur Rouïard tres celebre Advocat au Parlement de Paris ». Ces deux avocats Parisiens se prirent d’intérêt pour l’inscription gallo-romaine découverte près de l’ancienne muraille gallo-romaine. Nicolas Pavillon poète à ses heures et latiniste, semble avoir débordé allègrement dans sa traduction, d’où ces quelques mots de Pierre Biré : « […] ie ne puis acquiescer à la diuination dudit Pauillon ». À lire Biré, on s’aperçoit que les membres du cénacle nantais étaient assez directs entre eux, ce qui ne les empêchait de s’apprécier.

Le Sieur Biré ne semble d’ailleurs pas contre la « diuivation ». Il donne une liste de personnages qui ont pour lui « parlé que par diuination ». On y trouve outre Nicolas Georges Pavillon, le Sieur Lipse (Juste Lipse 1547-1606, philologue et humaniste des Pays-Bas Espagnols) cité pas moins de deux fois dans une même phrase et qu’il qualifie de « vraye perle de son siecle ».

Le cénacle nantais dont Pierre Biré fut le Président, fut, pouvons-nous le penser, étroitement lié à la Société Angélique lyonnaise. Et il paraît intéressant de penser que l’Académie de Nantes, dont le nom a pu varier au cours des décennies, ne fut pas étrangère, ainsi que nous l’indiquions plus haut, à la finalisation du second axe calendaire nantais (XVIe siècle), voire même du premier axe avec les Gilpins qui pouvaient déjà se trouver à Nantes dans les années 1118, 1119 durant lesquelles  sera édifié le prieuré de la Madeleine.

Ces deux axes vont exister parce qu’au début du Ve siècle l’évêque Didier édifiera l’église Saint-Vincent. Le chercheur Nantais Jean-Paul Lelu indique que cette église se dressait autrefois au croisement du cardo et du decumanus, les deux axes de la cité romaine. Elle se situait tout à côté de l’église des Cordeliers et de la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean des Arétins...

Albert Le Grand évoque en ces termes l’évêque Didier : « Ce Prelat meu du zele de la gloire Dieu, alla en Espagne prescher l’Evangile, ou ayant fait quelque sejour, il passa par la ville de Cesar Auguste, & obtint de l’Evesque d’icelle des Reliques du glorieux Leuite & Martyr S. Vincent, lesquelles il apporta à Nantes, & colloqua dans une Eglise qu’il fit bâtir de son nom. »

La ville de César Auguste, c’est-à-dire Saragosse, est la cité natale de saint Vincent. Il était important que Didier se rende à Saragosse et ramène les reliques que lui donnera l’évêque de la cité espagnole.

Édifier une église dédiée à Saint-Vincent, à la toute fin du IVe, voire au début du Ve siècle n’est pas chose courante ! L’évêque ou futur évêque Didier le fait, assurément, parce qu’il en a été missionné. Exupère de Toulouse et Arisius (Alithius ?) de Nantes, sans en être pour autant les initiateurs, ne sont peut-être pas étrangers à cette mission, comme ne devait pas l’être non plus l’évêque Valero  IV qui occupait le siège de Saragosse en 380 et devait l’occuper encore lorsque Didier s’en vint dans la cité aragonaise surplombant le fleuve Ebro dont le nom est apparenté à celui des Ibères. Valero, cinquième successeur de saint Valero (290-315), maître de saint Vincent, apparaît comme le dernier évêque avant une longue vacance qui se prolongea jusque vers l’année 516 où l’on évoque l’évêque Vicente I.

Le premier vestige d’une église consacrée au diacre de Saragosse, hors de l’Espagne, se trouve dans les Gaules, avant même l’édification de la cathédrale Saint-Vincent de Viviers (entre 474-475 et 487), précisément sur le territoire de Narbonne. Il s’agit du sanctuaire élevé en 450 par un prêtre nommé Othia.

Voir: https://journals.openedition.org/pallas/3395?lang=fr

Saint Vincent n’était pas l’unique dédicataire de l’église édifiée par Othia, il partageait cette consécration avec sainte Agnès de Rome et sainte Eulalie de Mérida. L’église de Nantes – il est important de le signaler – fut édifiée par Didier sous l’unique dédicace de saint Vincent. Vers la fin VIe siècle le natif de Saragosse, fut associé dans la dédicace nantaise à saint Aubin. Cette seconde consécration permettra ainsi de poser le premier jalon du second Axe Nord / Sud : saint Aubin (1er mars) / saint Gilles et saint Lau(d) ou Leu (le saint Loup de Sens), (1er septembre).

L’édifice nantais fut peut-être le premier dans les Gaules a être consacré à saint Vincent le natif de Saragosse.

 

Quand la Corne des Gaules prend rendez-vous avec la Corne de l’Espagne

La Corne de la Gaule, la Bretagne armoricaine, fut évangélisée de tradition par Saint Clair, premier évêque de Nantes, dont le diocèse à l’époque débordait sur une grande partie de la Bretagne. Missionné par le pape saint Lin et par l’apôtre Philippe, il fut à la Petite-Bretagne, ce que Joseph d’Arimathie fut à la Grande-Bretagne, deux pays frères qui ne portaient, à l’époque, pas encore ce nom. Son diacre Déodat, de concert avec Drennalus, disciple de Joseph d’Arimathie, œuvrera dans la Corne de la Gaule à la Vigne du Seigneur.

Le premier Axe calendaire majeur Nord / Sud de Nantes ou Axe saint Vincent (22 janvier) / sainte Marie-Madeleine (22 juillet) se présente comme un Axe viticole. Le 22 janvier est aussi consacré à saint Victor, saint Oronce et saint Vincent martyrs à Gironne en Espagne en 304, d’où la confusion qu’il s’en suivra avec saint Vincent de Saragosse, fêté le même jour.

Les confusions ne s’arrêtent pas là, et l’on peut se demander, s’il n’y avait pas quelques volontés à les entretenir ! Le 21 juillet, soit la Vigile de sainte Marie-Madeleine, est fêté saint Victor de Marseille. Les moines de cette abbaye marseillaise, à la suite de leur fondateur, cultivèrent, sur la colline des vignes. Ils contribuèrent du Ve au XIIe siècle, au développement de la vigne dans la Provence… Nous comprenons mieux ainsi, pourquoi Pierre Verne dans son poème, associe Victor (le Grand Monarque) aux vins du Pays Nantais.

Marie-Madeleine, il convient de le mentionner, reste la sainte patronne des vignerons. Jacqueline Kelen (Marie Madeleine, ou, La beauté de Dieu, La Renaissance du Livre – 2003) écrit : « À Rome, Marie Madeleine est la patronne des vignerons, sans doute parce que sa fête coïncide avec la maturation du raisin. La dame d’abondance a également donné son nom à diverses espèces de fruits : depuis le XVIIe siècle, on appelle ‘’madeleines’’ des variétés de pêches, de prunes, de pommiers et de poires, ainsi que certains cépages précoces. Le grenadier, cet arbre méditerranéen aux fleurs éclatantes et aux fruits d’or remplis de rubis, a été tout naturellement désigné comme le ‘’pommier de Marie Madeleine’’. Il rappelle l’arbre de Vie du jardin d’Éden. »

Dans le texte de l’Office liturgique consacré à Marie-Madeleine (2e leçon - 1ères Vêpres) (https://www.introibo.fr/22-07-Ste-Marie-Madeleine#inter2), en usage avant l’année 1955, nous découvrons le texte latin de versets tirés du 8e chapitre du Cantique des Cantiques de Salomon. Le verset 2 nous permet de comprendre pourquoi Marie-Madeleine devint la sainte patronne des vignerons : 

« Apprehéndam te et ducam in domum matris meæ ; ibi me docébis, et dabo tibi póculum ex vino condíto et mustum malórum granatórum meórum. »

« Je te prendrai, et je te conduirai dans la maison de ma mère ; là tu m’instruiras, et je te présenterai une coupe de vin aromatique, et le suc nouveau de mes grenades. »

A.D. Grad dans Véritable Cantique des Cantiques (Éditions du Rocher) indique au sujet de ce verset : « Je te conduirai, Roi-Messie, et je t’introduirai dans mon sanctuaire, lit-on au commentaire targoumique. Tu m’apprendras à craindre l’Éternel et à marcher dans ses voies. Là, nous prendrons le repas du Léviathan, et nous boirons le vin vieux qui a été caché dans les raisins depuis la Création du monde. Et nous mangerons de ces grenades qui ont été préparées pour les Justes dans le Jardin de l’Éden. »

Le vin, Yayin en hébreu, évoque le Secret, la partie la plus secrète de l’Enseignement, de la Loi que symbolise la grenade. Ce verset, dans les commentaires, se voit associé au 3e verset du chapitre 4 du Cantique des Cantiques où il est dit : « … ta tempe est comme une moitié de grenade, sous ton voile. ». Le commentateur Rashi précise : « Vos tempes. C’est la partie supérieure du visage, appelée pomels en français, située à côté des yeux. Et dans le langage du Talmud, on l’appelle ‘’la grenade du visage’’. Cela ressemble à la moitié fendue d’une grenade de l’extérieur, rouge et ronde. C’est l’éloge en termes de beauté d'une femme. » Rashi ajoute que dans la grenade, sont les préceptes (mitsvot) que même l’ignorant peut acquérir.

Dans ce verset la grenade est dite « Ha-Rimon », dans laquelle nous retrouvons le nom de la cité de Nantes, Ar-Mon ou Armon suivant Pierre Biré.

Ces deux versets du Cantique des Cantiques (8-2 et 4-3) qui se rapportent au Temple de Jérusalem et au Messie, donneront naissance dans le second Temple à des demi-shekels, pièces de monnaie représentant trois grenades (les armories de Pierre Biré…) dont l’histoire, bien que méconnue, se retrouverait, pouvons-nous le penser, de façon voilée, dans la PROPHETIA MERLINI. Il suffit de lire Pierre Biré pour s’en convaincre. Mais cette étude mènerait trop loin.

Pierre Biré numismate éclairé, possédait un cabinet de médailles et de monnaies anciennes. Il cite dans son livre les « rapporteurs de vieilles medalles des anciens » qui avaient pour nom : Golthius, Mazochius et… Guillaume Choul. S’appuyant sur Draco Corciræus (commentariis de Lapid…) il écrit que Janus a « donné la premiere marque de monnoye à l’airain, parce que le commerce ne pourroit susister sens argent ». Il serait étonnant que ce numismate Nantais ne se soit pas lui-même laissé entraîner par cet intérêt naissant pour les anciennes pièces de monnaie juives.

Les pièces de monnaie de Janus / Noé que le fondateur de Nantes aurait frappées suivant le Sieur Biré, ne devaient pas être nombreuses dans son cabinet de médailles ! Biré n’hésite pas rapprocher le Temple de Nantes du Temple de Jérusalem. Ce temple, ainsi que le révèlent les inscriptions anciennes, comportait aussi une bourse du commerce. Cette monnaie de Noé, ne devrait-elle pas s’entendre comme une monnaie juive ? La monnaie du Temple de Jérusalem, de la première révolte juive contre les Romains (66-70/71)  apparaît comme la monnaie de la Résistance juive, celle des Zélotes commandés par Jean de Gischala.

Jésus de Nazareth avait choisi ses apôtres dans le cercle de Jean Baptiste mais aussi chez les Zélotes dont l’on dénotait plusieurs factions. Des études ont démontré que certains Zélotes seraient venus en Gaule dès le premier siècle de l’ère Chrétienne. 

L’apôtre saint Simon le Zélote, grand voyageur, frère de l’apôtre Jude le Zélote, mort à un âge avancé, fut suivant la tradition scié dans la longueur attaché à une roue. S’il prêcha en Égypte et en Perse, d’anciennes traditions affirment qu’il traversa la Méditerranée, puis les Gaules, et aborda en Angleterre (Baron., an 44 n. 38 / Nicephor I / Dorothée Synopse & Menologe des Grecs).

Dans les années 40/44, les premiers disciples de Jésus accostent dans les Gaules. À leur tête, nous trouvons Marie-Madeleine, ainsi que Joseph d’Arimathie. L’Apotresse ou Apôtre des Apôtres, restera en Provence ou dans l’Occitanie, quant à Joseph il se rendra en Grande-Bretagne. Sa mission n’est assurément pas étrangère à celle de l’apôtre Simon. L’ombre (ou la lumière) du Saint-Graal plane sur ces apôtres.

Il apparaît que la première évangélisation des Gaules et de la Grande-Bretagne se soit faite en ce premier siècle, au contact même de la classe druidique qui vénérait la Vierge qui doit enfanter. À Nantes, saint Clair, le premier évêque ne semble pas avoir rencontré des difficultés. Mais il préférera installer la première chapelle sur les hauteurs de la cité (le Coteau de Talensac), en un point où il pouvait observer l’animation permanente du Temple de Volkanos (Volianus).

Pierre Biré associe curieusement le dieu Volianus aux « voliers » ou treilles de vigne de Bretagne. Le jeu de mots ainsi formulé nous ramène à Volianus que Biré interprète comme le « Vieux Vin » mais aussi au voile du Temple…

Dans le second Temple de Jérusalem se trouvait à l’époque d’Hérode, une Vigne d’Or d’où pendaient des grappes à taille humaine. https://har-habait.org/articleBody/31023 Étrange volier, suspendu au-dessus de la porte d’entrée. Flavius Josèphe dans ses Antiquités judaïques, évoque l’émerveillement suscité par cette splendeur sur tous ceux à qui il était donné de la voir. Cette Vigne d’Or affirmée également par Tacite (Hist., V,5), disparut à la destruction du Temple en 70.

Quelle était sa véritable fonction ? La vigne figurée sur les pièces de monnaie de la Grande Rébellion (66-70/71) et de la rébellion de Bar Kochba, était suivant les spécialistes, liée à la Vigne d’Or du Temple qui représentait la Terre d’Israël et ses enfants et son Messie.

Les fresques de la synagogue de Doura-Europos sur l’Euphrate, érigée en 244-245, comportait des fresques rappelant cette Vigne d’Or. L’arc de la niche de la Thora orientée vers Jérusalem, décorée de grappes de raisins et de grenades, est surmontée d’une fresque dont le motif central est une grande vigne au tronc unique d'où surgissent de nombreux rameaux pourvus de feuilles et de vrilles vertes. Deux motifs sont disposés de part et d'autre du tronc : à gauche, un siège sans dossier sur lequel est placé un grand objet ovale, probablement un coussin supportant un objet sphérique ; à droite, deux lions rampants jaunes d'or sont affrontés et servent de support à un plateau de table. Ces deux objets sont identifiés respectivement à un trône sans dossier et à une table d'apparat.

 

La fresque de Doura-Europos

 

Ainsi qu’indiqué dans le très intéressant article Wikipédia consacré à la « Synagogue de Doura Europos », le trône vide dans le contexte juif, représente le trône céleste, établi pour un « vrai juge » sous la tente du roi David, un symbole eschatologique repris ensuite dans l'art chrétien avec le motif de l’étimasie, l'attente du retour du Christ lors de la Seconde Parousie.

L’Étimasie ! Ainsi que j’ai pu le développer dans l’article Étimasie en terre guérandaise  (revue Histoire & Patrimoine N°94), ce thème ô combien énigmatique, se retrouve dans une symbolique propre à saint Clair, premier évêque de Nantes. L’Étimasie nantaise et guérandaise associe le trône du Messie au trône du roi Salomon… Elle se cache dans les brumes oubliées de la cité guérandaise de Chris ou Ébris-Chris sise dans la Britania-in-Paludibus.

 

Vitraux de l’église Saint-Clair de Réguiny. (Photos Christian Lelièvre)

 

L’Étimasie, soit la « Préparation »,  du Trône, sonne étrangement avec L’Épisemasie ou Relation d’Aletin le Martyr… du Sieur Pierre Biré de la Doucinière… L’abbé Bourdeaut, historien Nantais, indiquait dans sa conférence Autour d’Albert Le Grand et du dieu Volianus (16 juillet 1924) au sujet de cet auteur et du titre de son livre : « Il parlait grec en français : Episemasie ou Relation d’Aletin le Martyr […] Episemasie veut dire Relation ; Aletin le Martyr signifie vrai témoin. C’était le pseudonyme nouveau de Pierre Biré qui en a pris plusieurs ».

La Relation, soit le Récit, le Rapport, ou la Narration d’Aletin… Ainsi qu’évoqué plus haut, cet Aletin dont le Sieur Biré reprend l’identité, pourrait correspondre à l’évêque de Nantes,  fin du IVe siècle, Arisius ou Alitus (?), possiblement originaire d’Alet dans les Pyrénées Audoises et prédécesseur de l’évêque Didier qui érigea l’église Saint-Vincent.

Dans sa Relation d’Aletin ou Épisemasie, Pierre Biré insiste sur la Vigne de Noé ou Vieux Vin, que les Druides auraient placé dans l’ancien Temple de Volianus ou Temple d’Armon. Nous pouvons assurément effectuer quelque rapprochement avec la Vigne d’Or du Temple de Jérusalem et la Vigne de Noé ou Volianus du Temple d’Armon.

Dans la Bible, la vigne représente la descendance d’Abraham et à travers ce patriarche, la lignée messianique. Cette vigne lorsqu’elle apparaît dans les quatrains de Nostradamus, nantaise ou occitane, bien qu’unique, nous semble double. Nous avons à la fois une vigne dont la gardienne serait Marie-Madeleine et une autre vigne dont les gardiens seraient Noé et son épouse. La vigne noachique est un sujet qui résonna d’étrange façon dans la cité nantaise. Jean Lemaire de Belges dans Les illustrations de Gaule et sĩgularitez de Troye, offre au roi Louis XII et à la reine Anne de Bretagne, dont il est devenu le secrétaire, des figures gravées sur bois attribuées à Jean Perréal dont le nom reste associé avec celui de Michel Colombe pour le Tombeau de François II de Bretagne.

 

 

Les illustrations de Gaule et sĩgularitez de Troye, 1512.

Noé et son épouse – La reine Anne de Bretagne la Junon d’Armorique

Jean Lemaire de Belges (author) — Houghton library. Cambridge, Mass.

 

La gravure de gauche nous présente la Barque de Noé, également Barque de Pierre, image de l’Église. Noé et son épouse, coiffés d’une auréole, achèvent leur second voyage, thème accepté à l’époque. La reine Anne connaît les légendes de la cité de Nantes et elle les accepte comme d’autres érudits Nantais on pu les accepter. Près de la barque, évolue une ane (une cane) dont le nom apparaît homonymique de celui porté par la reine. Noé dans la Barque tient de la main gauche, le fameux Bois Tortu nantais, la vigne chère aux Templiers de Nantes et de la main gauche un livre fermé ainsi que les deux clefs. Le Bois Tortu de la vigne fruitée, affecte la forme d’un arc, dans lequel se reconnaît l’Arc en ciel de la Bible, signe de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Les deux clefs ont été comparées aux clefs de saint Pierre, bien que certains auteurs aient rejeté cette assimilation. Nous retrouvons dans la Barque, les affirmations de Pierre Biré. Noé et Janus (Volianus) ne font qu’un ! Biré n’est pas le premier à avoir affirmé cette bien curieuse allégation. Le livre tenu par le patriarche résume « le College des Druides » que le patriarche aurait fondé dans la cité d’Armon, la cité de la Pomme de grenade. L’arbre se dressant à gauche de Noé sur la montagne, pourrait être le grenadier. Le Livre fermé peut correspondre à la cité de Nantes dont le Sieur Biré écrit : « on peut à bonne & iuste cause appeler cette ville de Nantes, Cariat Sepher, qui est à dire, Ville des Sciences. » La Bible évoque la cité cananéenne de Kiryat Sepher, soit mot-à-mot, la Cité du Livre. Nantes devient à son tour une Kiryat Sepher que le Sieur Biré interprète comme la Cité des Sciences.

Sur la fresque de la synagogue de Doura Europos, ainsi que nous l’avons évoqué plus haut, la grande vigne est associée à gauche à l’Étimasie, le Trône encore vide du Messie et à droite à un plateau de table supporté par deux lions, présentoir devant accueillir les rouleaux de la Torah que le Messie viendra expliquer aux fidèles, selon la Genèse Rabbah.

Biré nous affirme ensuite que Noé aborda en ce lieu « par une secrette ordonnance et volonté de Dieu, lequel ayant, comme ie vous ay dafia dit, fait ce Patriarche vray type tant de son Verbe nostre Sauveur, & de son Eglise, que de S. Pierre pareillement appellé Claviguer cœli, voulut qu’il abordast inopinément en ce même lieu… »

Volianus ou Vol-Janus, alias Noé pour les Vieux Nantais, fut compris comme un nom hébreu : Vol ou Bol-Iana. Vol ou Bol signifie « Vieux, Ancien » et Iana : « Vin ». Le « Vieux Vin » de Noé, soit le Noah médiéval, apparaît bien antérieur au vin américain du même nom introduit en France dans la seconde partie du XIXe siècle.

L’Hébreu Vol/Bol qui désigne tout d’abord une production (un fruit), un morceau de bois ou une branche d’arbre, fut reconnu dans la cité de Nantes comme la ‘’Branche de Vigne’’, le ‘’Cep de Vigne’’ planté par Noé ou Volianus. Les Templiers Nantais appelaient ce Cep : le Bois Tortu. Nostradamus dans l’un de ses quatrains nantais, le nomme baston tortu.

La rue du Bois Tortu, jadis, aussi sinueuse qu’un cep de vigne, aurait été ainsi nommée, en 1818, en souvenir des ceps des vignes disparus du Bourg Main le quartier des Templiers Nantais. Alain Poulard dans la revue La Dépêche du Vignoble, publia les articles Vigne de Nantes et ses faubourgs et Histoire des eaux-de-vie de Nantes, dans lesquels il révèle qu’au XIIIe siècle le Bois-Tortu fut le nom d’un Clos de vignes appartenant aux Templiers de Nantes, avant d’ajouter : « Les Templiers furent d’habiles vignerons, tant dans la pratique que sur le plan spirituel... »

En 1611, Nicolas Horry dans son Rabelais Ressuscité Récitant les Faicts présente « Grangosier ne sçachant plus de quel bois faire flesche, comme on dict en commun prouverbe, et voyant que les vivres et l’eau rouge qui provient du bois tortu luy desfailloient ».

Le chercheur Nantais Jean-Paul Lelu a su mettre en relief toute une symbolique templière du Bois Tortu nantais apparaissant dans les ouvrages graaliques de Chrétien de Troyes ainsi que dans le Parzival de Wolfram von Eschenbach. Près de Carnant ou Karnant (la Pierre de Nantes… soit le Borc Men ou Bourg Main : Bourg de la Pierre, faubourg nantais des Templiers… M. Lelu ne s’attarde pas sur cette Pierre), le forgeron Trébuchet régénère l’épée brisée de Perceval. Ainsi que nous l’apprend ce chercheur (La géographie sacrée de Nantes au Moyen Age et les mythes du forgeron et des jumeaux – Éditions Maisonneuve et Larose / L’enracinement nantais de la Légende Arthurienne en pays nantais – in La Légende Arthurienne – Sources, dérivations et ruissellements – Éditions OdS) le Bois Tortu nantais est évoqué sous le nom de Cotoatre. Jean Markale y a reconnu en rappelant la confusion possible entre le t et le c dans les manuscrits médiévaux, la francisation  Cotoacre du breton Coat-gwarec, le bois-courbé. (Jean Markale : L’épopée celtique en Bretagne Éditions Payot)

J.-P. Lelu ajoute dans un note : « gworec se traduit aussi par arc (Le Gonidec, Dictionnaire breton-français, Saint-Brieuc, 1850 p. 356) Or c’est le signe zodiacal du Sagittaire qui nous a amenés au mythe de Forgeron… »

Cette réflexion linguistique de Jean-Paul Lelu associant dans la langue bretonne, le tortu ou courbé et l’arc, se retrouve dans l’illustration présentée par Lemaire de Belges.

La chapelle Sainte-Catherine des Templiers de Nantes, dite aussi du Bois-Tortu, serait reconnaissable dans la chapelle de Cotoatre évoquée par Gerbert de Montreuil. « Trébuchet donne sa vie pour réussir à ressouder l’épée de Perceval. Il meurt et Perceval, en repassant Cotoadre, entent les cloches de son service funèbre (que l’on peut imaginer célébrer dans la chapelle des Templiers). »

J.-P. Lelu nous évoque ainsi cette chapelle : « Dans cette rue longeant l’Erdre et côtoyant une zone marécageuse où l’on pourrait situer le ‘’lac qui est sous Cotoatre’’, s’élevait une chapelle Sainte-Catherine, construite par les Templiers, et où siégeait une confrérie de Saint-Éloi, patron des forgerons et autres artisans du métal. Peut-être voyaient-ils là l’emplacement de l’atelier de Trébuchet des romans arthuriens. » Ainsi que l’indique cet auteur, une importante famille d’artisans du métal nommés Trébuchet œuvra à Nantes et dans le Pays Nantais. Sophie Trébuchet, mère de Victor Hugo était membre de cette illustre famille.

 

Sophie Trébuchet descendante de Jean Trébuchet Maître fondeur au Camp de la Forge à Moisdon-la-Rivière

http://www.radio-aspic.net/campdelaforge/articles.php?lng=fr&pg=50

 

Trébuchet, le forgeron du Bois-Tortu portait un nom symbolique : le Trébuchant, le Boiteux, ainsi que l’était Vulcain le dieu forgeron supplanté dans le christianisme par saint Éloi. Vulcain ou Volkano (alias Volianus) était vénéré dans la cité gallo-romaine de Nantes ainsi qu’en témoignent plusieurs inscriptions mises à jour à partir du XVIe siècle.

Jean-Paul Lelu qui a fait dans le domaine un travail exceptionnel, conclut : « La transmission des traditions légendaires nantaises vers les romans arthuriens se serait-elle faite par l’intermédiaire des Templiers que nous avons déjà rencontrés à la chapelle Sainte-Catherine ? Ce pourrait être l’explication du mot Templeise utilisé par Wolfram pour désigner les chevaliers gardiens du Graal au château d’Anfortas que Perceval visitera bientôt. »

Ce Bois Tortu nantais, cette vigne noachique chère aux Templiers de Nantes, cache assurément quelque mystère lié au Temple de Jérusalem. Ce mystère connu également des Hospitaliers de Saint-Jean de Nantes fut assurément transmis aux Gilpins Nantais auxquels Pierre Biré et ses confrères du cénacle angélique peuvent-être rattachés. Les deux quatrains de Nostradamus évoquent, de façon bien hermétique, cette mystérieuse vigne plantée à Nantes ainsi que dans un lieu assurément proche de la cité audoise d’Alet.

Le nom de l’apôtre Simon le Zélote ne serait pas étranger à cette énigme, ainsi que nous l’avons noté dans la première partie de cet article. Nous avons évoqué L’Oracle de la Fleur Merveilleuse, conte paru en 1933 dans l’ALMANACH PAROISSIAL DE HERBIGNAC. Cette commune se situe dans le Pays de Guérande. Simon le Zélote est représenté sur la scène II-5 d’un chapiteau. Le saint est attaché à une roue à six rais. « Deux bourreaux lui passent un ‘’harpon’’ de scieur de long sur le corps. » (Fernand Guériff La Collégiale Saint-Aubin de Guérande Éditions Jean-Marie Pierre).

 

Chapiteau de la collégiale Saint-Aubin de Guérande

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Saint-Aubin_de_Gu%C3%A9rande#/media/Fichier:Collegiale-01.jpg

 

Les jeux de mots possibles dont les Œuvriers médiévaux étaient passés maîtres, me rappellent l’article de notre ami Patrick Berlier Viens, suis-moi, de Cucugan à Lille (La seconde partie).

Notre ami Jean-François Deremaux, le Chti, nous avait envoyé une image pieuse trouvée dans une brocante du Nord de la France. Cette image avait été placée par une main inconnue, dans une édition des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet, à la page du Curé de Cucugnan.

 

L'image « Viens, suis-moi »

 

L’image daterait approximativement de l’année 1933, soit l’année même où LE MAGE d’Herbignac publiait son conte.

Ainsi que l’écrit Patrick : « Elle représente un jeune prêtre en soutane rencontrant le Christ dans la campagne, sa croix sur l’épaule, qui lui dit ‘’Viens, suis-moi’’… Coïncidence ? Ce prêtre offre un certain air de famille avec l’abbé Bérenger Saunière. C’est d’autant plus piquant que Cucugnan n’est qu’à une quarantaine de kilomètres de Rennes-le-Château. »

Nous avions à l’époque pas mal échangé sur cette pieuse image avec Jean-François. D’intéressantes pistes étaient nées de nos échanges auxquels l’ami Roger Corréard avait prestement participé.

Il est vrai qu’un collègue de travail, aujourd’hui à la retraite, originaire de Port-la-Nouvelle (point Est du Chemin Cathare) reconnaissait avec certitude le Cap Leucate dans la falaise que l’on peut reconnaître derrière l’arbre sec et tordu. À l’époque docker à Port-la-Nouvelle, il arrondissait ses fins de mois en accompagnant les pêcheurs en mer. Lorsqu’il me disait reconnaître le Cap Leucate, j’insistais pour plus de sûreté. Marius, tel est son surnom, me répondait avec son accent inimitable : « Je suis passé tellement souvent avec les pêcheurs au large du Cap Leucate, que je ne peux me tromper ». J’avais totalement envie de faire confiance à Marius et puis il faut reconnaître que la région ne pouvait que nous parler…

 

Détail du paysage d'arrière-plan de l'image

et comparaison avec le Cap Leucate

 

L’impossible rencontre, ainsi que nous l’avions nommée, transposait en un autre temps, la cinquième station du Chemin de Croix : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. Il était vraiment tentant d’affirmer que ce Simon apparaisse dans l’image pieuse sous les traits de l’abbé Saunière.

Ce que Patrick remarqua apparaît vraiment merveilleux… Voici comment notre ami nous racontait cette merveille : « Mais je voudrais surtout attirer l’attention sur cette image subliminale entre les deux personnages. Ses contours sont dessinés par les deux bras symétriques, par la main de Jésus, et par le bas de la croix. C’est un calice qui apparaît lorsqu’on regarde l’image avec un peu d’attention. Sa base est même dessinée, de manière imperceptible, par le contour du nuage que prolongent des traits à peine plus sombres. De même, juste au-dessus de la branche de la croix, un nuage souligne le contour supérieur, dont les bords viennent s’encastrer entre le menton et l’épaule de l’abbé, et entre le nimbe et l’épaule de Jésus. Ce calice est bien évidemment le Graal, qui est ainsi transmis au prêtre par Jésus de manière invisible... »

 

Le Graal subliminal de l'image

 

Je faisais allusion aux jeux de mots possibles pour le tableautin du chapiteau de Guérande représentant Simon le Zélote. Le Zélote ne correspond aucunement au Cyrènien mais la langue des oiseaux n’en a cure… Patrick, sans doute tenant compte des deux personnages, après avoir écouté les oiseaux, nous clame : « Six monts, deux scient Rennes. Cette version m’arrange bien, évidemment, car elle permet de faire revenir Rennes-le-Château sur le devant de la scène. La phrase nous invite à considérer six des montagnes qui entourent Rennes, dont deux qui doivent le « scier », c’est à dire que si l’on tendait une corde d’un sommet à l’autre elle passerait par le milieu du village. Or il suffit d’ouvrir une carte de la région pour constater que deux montagnes sont justement diamétralement opposées par rapport à Rennes-le-Château. Il y a côté nord-nord-ouest le Mont-Sec, près d’Antugnac où notre abbé Saunière exerça un temps son ministère, et côté sud-sud-est la Serre de Bec, près du Bézu. Il resterait à déterminer quels sont les quatre autres monts désignés par cette formule, mais si la démonstration est amusante, en vérité elle ne débouche sur rien de concret sur le terrain. »

Patrick a affiné sa réflexion dans son livre Jules Verne, matériaux cryptographiques (Arqa 2015) en constatant que le sommet de la Serre-de-Bec constitue le centre géométrique du « voyage circulaire » que Clovis Dardentor, dans le roman éponyme, effectue en Algérie mais qui en réalité se déroule dans l'Aude, selon le système de cryptage cher à l'auteur des Voyages extraordinaires. Mais ce qu’il nous soufflait à l'époque comportait déjà son lot d’enseignement. Personnellement la langue oiselée me rappelle que nous pourrions lire « Simon, Sirène », c’est d’ailleurs ce que Patrick nous écrit, il suffit de le ouïr.

Simon apparaît double, voir même triple. Nous avons le Zélote, le Cyrénien et le Lépreux, celui-même qui approcha les Vestales de Maguelone. La nouvelle Vestale, nous l’avons vu, ne serait autre que Marie-Madeleine qui prend subitement les traits d’une Sirène !

Le romancier Walter Scott a fait rêver moult petites têtes blondes qui ont pu découvrir les aventures de Robin des Bois et de la belle Marianne. Robin dans la tradition celtique de Grande-Bretagne est le rouge-gorge, il a été comparé au dieu Janus… tandis que Marianne apparaît comme Marian, l’antique déesse Brigitte ou Etne…

Marianne ou Marian se transforme avec le Christianisme en Merry maid, « fille de joie »,  ou Mermaid « fille de la mer, sirène », la Marie Morgane des Bretons, attributs de  la déesse Vénus / Aphrodite.

Nous retrouvons en fait notre lecture du quatrain II-17 de Nostradamus : la Vierge Vestale, Ethne (Elne) et Marie-Madeleine…

Le chercheur Jean-Paul Lelu insiste dans ses travaux sur l’importance sirénienne dans les mystères nantais dans les récits médiévaux. 

Écoutons le chant des Sirènes, qui sait, il nous amènera peut-être au Bois Tortu…




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