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JUILLET 2023


ENTRETIEN-INTERVIEW



ROB HOPE


  



Rob Hope est originaire d’Ecosse. Il vit à Pélussin dans le Parc Naturel Régional du Pilat. Ce personnage atypique, cinéaste, est passionné de préhistoire. Son métier, réalisateur de film voué à sa passion, lui permet de s’enrichir continuellement, ce qui fait de lui un véritable spécialiste. C’est une chance que d’avoir rencontré cette personne ouverte, compétente et perspicace, pour mieux la connaître. Voici également un lien qui mène à son site-net :


http://robhopefilms.com/

 










                                                                                                                                                                                                                                                  

1 Les Regards du Pilat : Toujours attaché à votre lointaine Ecosse, on a envie de vous demander pour commencer, comment et pourquoi vous êtes arrivé à Pélussin, dans le Parc Naturel Régional du Pilat ? Quel est donc le parcours qui vous a conduit de l’Ecosse jusqu’au Pilat ?


Rob Hope :
Il y a fort longtemps, j’ai rencontré en Ecosse, une jeune française, intéressée par une des peintures que je vendais pour vivre. Suite à ce coup de foudre, je l’ai rejoint en France. Ainsi je me suis retrouvé à Lyon à 18 ans. Curieux des paysages naturels, je fus attiré par les sommets du massif du Pilat, visible depuis cette grande ville. Bien des années plus tard, j’ai en quelque sorte réalisé un rêve en venant m’installer au cœur du Pilat.

2 Les Regards du Pilat : Ces toutes dernières années, on a eu la chance de découvrir plusieurs de vos remarquables films. Quel est donc votre métier ?

Rob Hope : Après avoir raconté des histoires et transmis des messages à travers ma peinture, j’ai progressivement changé de support en réalisant des films. Je suis donc aujourd’hui cinéaste sous le statut d’intermittent du spectacle.

3 Les Regards du Pilat : Les sujets de vos films semblent tourner autour de deux thèmes principaux : la préhistoire et l’archéologie. D’où proviennent ces passions tournées vers ce passé lointain ? Pensez-vous aborder d’autres thématiques ?

Rob Hope : En réalité avant de me tourner vers ces deux thèmes que vous évoquez, je publiais des articles dans une revue de géologie et science nature anglosaxonne. Puis entraîné par ma passion, en 2007 je me suis lancé dans la réalisation de mon 1er film consacré à l’évolution des espèces à travers des empreintes fossiles. Pour être franc, la réussite ne fut pas au rendez-vous. En 2009 en revanche, un déclic, un succès, a permis de lancer ma carrière avec un film consacré au Néolithique. Aujourd’hui j’envisage de concrétiser au moins deux films traitant du Pilat ; l’une consacrée aux métiers d’art (« la créativité de l’art » qui devrait être diffusé ce mois) et l’autre aux arbres remarquables.

4 Les Regards du Pilat : Vous avez un certain regard sur le Pilat, l’environnement, la nature. Pouvez-vous nous faire part de vos impressions et des particularités que vous retenez de ce massif ? Qu’appréciez-vous dans cette géographie pilatoise ?

Rob Hope : Fasciné par l’intelligence végétale, l’ondulation des collines, les couleurs de la nature etc. Ce sont les bases de mon inspiration, des sources profondes pour moi.

Le Pilat est pour moi comme une île, un micro monde sauvage avec ses pentes abruptes et ses chirats. L’un des intérêts du Pilat rhodanien reste pour moi cette vue sur la vallée et la chaîne des Alpes, cet arrière-plan qui se retrouve plein Est avec les levers du Soleil, là où le Mont Blanc est un marqueur géographique remarquable.

5 Les Regards du Pilat : Deux sites au moins, ne vous laissent pas indifférents, à savoir Le Moulin à Vent (Pélussin) et Les Trois Dents (Roisey). Quel est votre regard sur ces sites ?

Rob Hope : A mon avis, dans Le Pilat, en ces époques anciennes, au paléolithique par exemple et même au néolithique, il y avait peu de présence humaine, peu de passage, peu d’échanges, malgré ces deux sites indéniablement occupés par l’homme et à mon avis à une époque plutôt récente (4000-4500 ans). Pourquoi ? Il y a très peu de traces de silex taillés, ce secteur fut probablement classé non intéressant ou moins intéressant pour y trouver matière au troc. La seconde raison s’avère certainement la présence tardive de glaciers. L’Homme est plus significativement arrivé selon moi au Néolithique, sur les balcons du fleuve Rhône, pour s’y abriter et y chasser.

Avec les Trois Dents, on retrouve un marqueur géographique remarquable, peut-être un point de rencontres, d’observation, de passages, notamment en saison chaude.

6 Les Regards du Pilat : Vous avez entre autres travaillé pour Arte, France 3, TL7... Comment s’établissent les prises de contact avec ces distributeurs, ces producteurs ? S’agit-il de commandes ou au contraire, leur proposez-vous vos services ?

Rob Hope : Un film n’est pas à proprement parler une histoire de budget. On doit d’abord sentir et ressentir profondément son sujet. C’est cette passion qui pousse ou non à aller au bout. Si elle est suffisamment présente on fonce alors et on réalise son film. Ensuite on le propose. Pour moi, dans la majorité des cas cela fonctionne comme cela. Chez les gros diffuseurs que vous me citez, il faut savoir que relativement peu de projets iront jusqu’à la commercialisation donc la diffusion au public.

7 Les Regards du Pilat : Sans entrer dans des considérations financières indiscrètes, on peut, en revanche, aisément comprendre que les sommes en jeu sont importantes. C’est une véritable entreprise, doublée d’une aventure humaine. Alors justement, comment faites-vous pour trouver ces budgets ?

Rob Hope : A l’avance, on est sûr de rien. On se doit d’être le plus rigoureux possible avec les contrats. C’est vrai que parfois et même souvent, des sommes importantes sont en jeu. Elles ne sont pourtant pas gage de bénéfice en rapport aux nombreuses dépenses et au temps passé. Chaque film nécessite évidemment d’être financé et parfois c’est même une avance de trésorerie sur ses deniers personnels. Encore une fois il faut y croire de toutes ses forces et ce bien avant de penser à des bénéfices.

8 Les Regards du Pilat : Réaliser un film, cela signifie des déplacements, des implications diverses, des rencontres … Toujours dans l’action, on a envie d’en savoir un peu plus sur vos projets. Est-ce possible ?

Rob Hope : Une fois reconnu dans le milieu, des portes s’ouvrent plus facilement et ainsi on peut enchaîner des réalisations pour des partenaires déjà connus, dans la confiance, la certitude d’au moins retomber sur son investissement. Actuellement, je travaille sur un nouveau documentaire avec l’équipe scientifique de La Grotte Chauvet et une équipe scientifique allemande active en Saône et Loire que je nomme « Terre de mythes ».

Les Regards du Pilat : Un grand merci Rob pour l’ensemble de vos réponses, pour votre patience et votre gentillesse. Notre ami vous offre le visionnage gratuit et convivial de trois de ses films  :


-Film sur le Pilat:
https://youtu.be/BIPkuR71sRo

-Et vallée du Rhône Paléolithique, avec Chauvet - 'Peuples Premiers':
https://youtu.be/2ZhOlnjESxA

... et Stonehenge:
https://youtu.be/LMuEwBu2nQc



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