Sainte-Croix-en-Jarez
et
la ligne sacrée des Druides
Réflexion
autour d’un passé oublié du site de Sainte-Croix.
DOSSIER JUILLET 2015
Par ERIC CHARPENTIER |
En 1993, M.
Noël Gardon
publiait à compte d’auteur un ouvrage devenu rare et
recherché, intitulé
« Mon Pilat, Etymologies, Rêves, Légendes et …
Réalités ». Chapitres
après chapitres, l’auteur s’est attaché à montrer
que chacune des cimes du mont
Pilat : Le Crêt de la Perdrix, de l’Oeillon, de Bote, de
l’Airelier, des
Trois Dents, … etc., avait il y a plus de deux millénaires
joué un rôle
primordial dans l’organisation de la société gauloise,
faisant de notre Pilat un
centre névralgique : « l’Omphalos des
Gaules ».
Noël Gardon
situe notamment
sur le sommet du « Crêt de l’Airelier » la
place où se tenait la
fameuse réunion annuelle des Druides, laquelle au moment de la
première
colonisation de la Narbonnaise fut transférée en pays
Carnutes (région de
Chartres). Un siècle plus tard, l’empereur Auguste
ramènera le lieu de cette
assemblée dans la ville de Lyon (Lugdunum) nouvellement
créée.
Nous ne saurions
pas mieux
exprimer que Noël Gardon les arguments faisant du massif du Pilat
« l’Omphalos des Gaules ». Ecoutons ce qu’il nous
dit dans son
chapitre consacré au Crêt de l’Airelier ».
« …
Pic
n’est pas Crêt
A
la place du « Crêt de l’Airelier », qui
nous occupe, Masson note, sur
sa carte, le « Crest des trois dents ». Il ne
faut pas confondre avec
le « Pic des trois dents », dont nous avons
parlé tout à l’heure et dont
nous reparlerons en son temps.
Il
apparaît donc que ce nom :
« Airelier » n’a pas été
donné à ce
crêt à cause de l’arbuste dont nous parlions plus haut,
mais qu’il est la
transformation, en un nom compréhensible aujourd’hui de son
véritable nom dont
la signification s’est perdue, avec le langage qui lui avait
donné naissance.
Nous devons établir « Airelier » dans sa
forme initiale :
« Aralez », ce qui veut dire :
« l’assemblée de
l’autel », ou les « autels
assemblés ». Nous allons voir à quoi
servaient ces autels, et quelles assemblées se tenaient
là.
Puisque
officiellement, presque tout ce que nous savons des gaulois au moment
de la
conquête par Jules César, nous vient des textes
laissés par ce dernier
relisons-le : « Chaque année, à une
époque fixe ils (les gaulois)
s’assemblent dans un lieu consacré sur le territoire des
carnutes qui passe
pour être situé au centre de la Gaule. Ceux qui ont des
différents à vider se
rendent de tous côtés dans cet endroit et ils soumettent
aux décisions et aux
arrêts des druides… ».
Mon
Pilat
de
M. Noël Gardon
Donc,
un peu plus de cinquante ans avant Jésus Christ, les gaulois se
réunissaient,
une fois par an, dans le pays des carnutes. On dit
généralement que ce lieu est
devenu Chartres. Je sais qu’il est de bon ton, aujourd’hui, dans les
milieux ecclésiastiques
chartrains, de récuser cette assertion, elle reste
néanmoins très probable,
même si d’autres verraient bien ce lieu de réunion vers
Orléans.
Après
la conquête, les gaulois continuèrent de tenir ces
assemblées. Celles-ci
étaient dirigées par les druides, et comme les romains
n’étaient pas aimés,
c’est dans ces réunions que se forgeait la résistance
à l’occupant, et se
fomentaient les révoltes. Rome décida donc de supprimer
la tenue de ces fêtes
annuelles, …
…
Ces modifications eurent lieu vers l’an 25 avant notre ère.
…
Finalement, pour désorganiser encore davantage la Gaule
traditionnelle, Auguste
décida de transporter à Lyon les cérémonies
annuelles qui avaient lieu en pays
Carnutes.
Les
cérémonies étaient devenues presque impossible
à exécuter dans leur lieu
traditionnel, tant les bouleversements étaient importants, et
les druides
allèrent les tenir en Grande-Bretagne.
La Forêt des Carnutes
(Images : Astérix - René Goscinny
/ Albert
Uderzo)
L’Assemblée
des Gaules
Nous
avons vu que César savait que la réunion annuelle des
gaulois se tenait en pays
Carnutes, au centre de la Gaule. Mais, au temps de César, tout
le midi de la
France d’aujourd’hui avait déjà été
colonisé depuis plus de 70 ans. Depuis de
longues années, les gaulois cisalpins avaient, eux aussi,
dû se soumettre au
joug des romains. Le pays Carnutes n’était le centre de la Gaule
que pour une
Gaule amputée d’une partie de son territoire. Le
véritable centre de la Gaule
indépendante était à Pilat. Le Pilat
« Olympe des gaulois » écrit Du
Choul, mais c’est un étranger qui a le mieux vu cette position
centrale de
notre montagne. M. Morton Fullerton, qui avait parcouru tout ce qui
avait
constitué la Gaule écrit sans aucun à
priori : « Le mont Pilat est
par excellence la montagne française, le point autour duquel ont
oscillé les
forces qui ont fait la France. De tous les centres de communication
intérieure
entre les limites des Gaules c’est le plus grandiose. »
Est-il
besoin de rappeler que la « Pierre des trois
Evêques » était à la
jonction des diocèses de Lyon, Vienne et Bourges, trois villes
de trois Gaules
différentes.
C’est
à Pilat, au « Crêt de l’Airelier »
que se tenait, autrefois cette
assemblée annuelle gauloise. Puis après la transformation
en province romaine
du territoire des Allobroges et de la Narbonnaise, il n’était
plus concevable,
ni logique de maintenir en ce lieu ces réunions où les
principaux chefs
guerriers et religieux se trouvaient rassemblés. Le transfert
à Chartres eut
lieu quelques cent vingt ans avant notre ère. Sans doute, le
« Crêt de la
Perdrix » vit-il aussi à cette époque le
transfert de la pierre primitive
du couronnement. Chartres en a sans doute hérité, on l’y
trouvera peut-être un
jour. Chartres voulant dire « le roi par la protection de la
pierre ». De « res » ou
« roi » ; « T »
ou protection, et « char » ou pierre. »
La
Pierre des 3 Evêques
Elle
marque l’intersection des trois Gaules
De
Sainte-Croix-en-Jarez aux Roches de Marlin :
un
vaste sanctuaire mégalithique
Il y a environ
4000 ans se
dressait à Sainte-Croix-en-Jarez et dans ses environs proches un
vaste site
néolithique dont il ne reste aujourd’hui que peu de
témoins :
-
- Tout
d’abord les fameuses Roches de Marlin ou Merlin situées deux
kilomètres au nord
de la chartreuse et qui ont déjà fait couler beaucoup
d’encre.
-
- Entre
ces deux extrêmes, un point sensiblement central, « Le
Champ du
Peu », petit sommet dont le nom
« Peu », si l’on suit Georges
Pétillon, signifierait « Sorcier » dans le
parler local.
-
- Lla
chapelle de Jurieu, dédiée à Sainte Brigitte, dont
la légende y place le
tombeau d’un grand guerrier Celte, vient encore rappeler les
dévotions à la
déesse « Brigid » et les fêtes
celtes qui s’y déroulaient au 1er
février de chaque année (fêtes de l’Imbolc).
-
- Un
peu plus au nord-ouest de la chapelle, une autre roche moins connue, la
« Pierre des Loives » est un mégalithe
posé en ce lieu, participant
aussi à ce vaste sanctuaire.
-
- A
Sainte-Croix enfin, à l’emplacement même des constructions
moyenâgeuses de
l’ancienne chartreuse, existait une vaste enceinte rectangulaire
où officiaient
les prêtres du néolithique.
La statue de la Vierge ornant le sommet du Champ du Peu
La
Pierre des Loives – La Pierre qui Chante
La
chapelle de Jurieu
Je conçois
qu’il puisse paraître
complètement farfelu de s’exprimer ainsi d’un lieu pour un
passé aussi lointain
alors même que rien aujourd’hui ne vient étayer ces
propos : ni
l’Histoire, ni l’archéologie en effet n’apportent d’indices
probant permettant
de voir dans le site de Marlin un véritable site
mégalithique, et a fortiori
rattacher Sainte-Croix aux Roches de Marlin.
L’objet de ce
travail n’est
pas ici d’apporter les preuves à ce que nous avançons. Il
faudrait pour cela
bien plus que ces quelques lignes et gageons que l’avenir nous
permettra de
publier le moment venu le résultat de nos recherches sur le
sujet.
Pour l’heure,
disons que ces
travaux s’inscrivent dans la lignée de ceux menés
actuellement par M. Howard
Crowhurst, spécialiste du mégalithisme en
général et plus particulièrement du
mégalithisme breton et anglo-saxon.
Les
travaux de Howard Crowhurst sont disponibles en commande sur le
site
internet : www.epistemea.fr
Ce chercheur
s’efforce depuis
plusieurs années à démontrer qu’il existait une
« science
mégalithique » que nous avons aujourd’hui totalement
oubliée. Ses
découvertes récentes sont d’une telle précision
que leur exactitude ne peut
être remise en question. Il faudra probablement une à deux
décennies encore
pour que le milieu universitaire français prenne en
considération ce nouveau
mode de pensée mégalithique … A propos des travaux de
Howard Crowhurst sur les
alignements de menhirs de Carnac, Robert Temple, Professeur d’Histoire
et de la
Philosophie des Sciences à l’Université de Beijing en
Chine, auteur traduit en
47 langues, nous dit : « Howard
Crowhurst présente l’analyse la plus brillante d’un site
mégalithique de toute
l’histoire de l’archéologie. Ses explications des principes
géométriques,
mathématiques et astronomiques par lesquels le site de Carnac a
été construit
prouvent que la science mégalithique était
remarquablement évoluée. »
Les
méthodes géométriques
développées par Howard Crowhurst, que ce soit à
Carnac en Bretagne, à
Stonehenge ou Avebury en Angleterre, à NewGrange en Irlande,
trouvent la même
application sur le site des Roches de Marlin dans le massif du Pilat.
Mieux,
elles montrent indiscutablement l’étendue d’un site
mégalithique majeur qui
comme nous l’avons dit, embrasse non seulement le site de Marlin, mais
encore
ceux du « Champ du peu », de la chapelle de
Jurieu, de la
« Pierre des Loives » et enfin la chartreuse de
Sainte-Croix-en-Jarez, faisant de ce vaste ensemble un sanctuaire
néolithique
sacré de la plus haute importance.
Howard
Crowhurst
Nous avons dit que
M. Noël
Gardon, plaçait le lieu initial de rassemblement annuel des
Druides sur le Crêt
de l’Airelier. Nous pensons néanmoins, suite à nos
découvertes, que ce lieu ne
se trouvait pas si haut sur notre massif du Pilat, mais que cette
réunion
annuelle des Druides se déroulait bel et bien dans l’enceinte
sacrée de
Sainte-Croix et cela depuis au moins quatre millénaires.
Le toponyme
même de « Marlin »
ou « Merlin » a su traverser les âges et
vient encore nous rappeler
l’existence de cette enceinte néolithique et la présence
des prêtres en ce
lieu. A l’évocation de ce nom enchanteur, d’aucuns souriront car
beaucoup
d’écrits ont déjà su exciter l’imagination
populaire au point de considérer
aujourd’hui ces arguments comme essentiellement folkloriques.
L’enchanteur
Merlin
(Image
: triskele.eklablog.com)
Parmi les nombreux
lieux dans
le monde celtique où l’enchanteur Merlin est présent, il
en est un qui mérite
toutefois qu’on s’y attarde un peu plus car malgré les quelques
1100 kilomètres
qui le sépare de Sainte-Croix, il semble tellement faire écho à celui-ci qu’on ne
résistera pas
d’en parler.
L’île
de Mona – Pays de Galles
l’enceinte
de Merlin
L’île
d’Anglesey aux confins
nord du Pays de Galles en Grande Bretagne était à
l’époque romaine connue sous
le nom de l’île de Mona. Jules César lui-même en
parle dans ses écrits sur
la « Guerre des
Gaules » (V,
13) : « A mi-chemin (entre
l’île de Bretagne et l’Hibernie) est l’île qu’on appelle
Mona ; il y a
aussi dit-on, plusieurs autres îles plus petites, voisines de la
Bretagne, à
propos desquelles certains auteurs affirment que la nuit y règne
pendant trente
jours de suite, au moment du solstice d'hiver »
Ile
de Mona Aux
confins nord du Pays de Galles (Image :
les amis de la grande maison)
Cette
île était étroitement liée aux Druides mais
elle est surtout réputée pour avoir
été le dernier bastion de la résistance bretonne
face à l’envahisseur Romain.
Vers 60-61 apr.
J.-C. « le général romain
Suetonius Paullinus, puis
en 78 le général Agricola, déterminés
à saper leur autorité, attaquèrent l’île
et détruisirent le temple et les bosquets
sacrés. »
Ile
de Mona
Aux
confins nord du Pays de Galles
(Image
: les amis de la grande maison)
Ces faits ont
été relatés
avec beaucoup de soins par Tacite dans ses annales (XIV, 29 et
30) :
« les Bretons eurent pour gouverneur
Paulinus Suetonius, que ses talents militaires et la voix publique, qui
ne
laisse jamais le mérite sans rival, donnaient pour émule
à Corbulon. Lui-même
songeait à l'Arménie reconquise, et brûlait
d'égaler un exploit si glorieux en
domptant les rebelles. L'île de Mona,
déjà forte par sa population, était encore le
repaire des transfuges: il se
dispose à l'attaquer, et construit des navires dont la
carène fût assez plate
pour aborder sur une plage basse et sans rives certaines. Ils servirent
à
passer les fantassins; la cavalerie suivit à gué ou
à la nage, selon la
profondeur des eaux ».
« L'ennemi
bordait le rivage : à travers ses bataillons épais et
hérissés de fer,
couraient, semblables aux Furies, des femmes échevelées,
en vêtements lugubres,
agitant des torches ardentes ; et des druides, rangés
à l'entour, levaient
les mains vers le ciel avec d'horribles prières. Une vue si
nouvelle étonna les
courages, au point que les soldats, comme si leurs membres eussent
été glacés,
s'offraient immobiles aux coups de l'ennemi. Rassurés enfin par
les
exhortations du général, et s'excitant eux-mêmes
à ne pas trembler devant un
troupeau fanatique de femmes et d'insensés, ils marchent en
avant, terrassent
ce qu'ils rencontrent, et enveloppent les barbares de leurs propres
flammes. On
laissa garnison chez les vaincus, et l'on coupa les bois
consacrés à leurs
atroces superstitions; car ils prenaient pour un culte pieux d'arroser
les
autels du sang des prisonniers, et de consulter les dieux dans des
entrailles
humaines. Au milieu de ces travaux, Suetonius apprit que la province
venait
tout à coup de se révolter. »
Le Massacre de l’Ile de Mona
(Image
: La Toge et le Glaive)
Il est à
remarquer que le peuple gaulois qui occupait le territoire de Carnac en
France
portait le nom des Vénètes. Comme le
restant de la Gaule, ce peuple finit par succomber à l’invasion
romaine en 56
avant J.-C.. Or le peuple breton qui occupait l’île de Mona 100
ans plus tard
portait quant à lui le nom de Venedeti, c’est-à-dire
un nom très proche de celui de la Bretagne française. A
très juste titre,
Howard Crowhurst pense qu’une grande partie du peuple des
Vénètes s’enfuit sur
l’île de Mona après la conquête romaine et avec elle
la caste de ses chefs
religieux.
Voici encore ce
qu’en dit l’encyclopédie internet Wikipedia :
« Le nom gallois actuel de l’île est
Môn, dérive du brittonique Mona. Le nom anglais, Anglesey,
est une version
déformée du vieux norvégien ongullsey qui
signifiait « l’île d’Ongull ». Les
autres noms gallois que l’île a reçu furent Ynys Dywyll
(« L’île Noire ») et
Ynys y Cedyrn (« L’île des braves »). Tacite, Pline
l'Ancien et Dion Cassius la
nommaient Mona. Giraldus Cambrensis note qu’elle est nommée Mam
Cymru (« La
mère du pays de Galles »). Elle a également
été baptisée, entre autres, Clas
Merddin. »
On dénombre
aujourd’hui une petite centaine de monuments mégalithiques
couvrant toute la
période de la préhistoire : menhirs, dolmens,
tumulus sous cairns,
cromlechs, henges, … ce qui est assez considérable pour une
île qui mesure dans
ses plus grandes dimensions environ 35 km de longueur
par 25 km de largeur. Le monument phare de
l’île de Mona est le site de Bryn Celli
Ddu, aujourd’hui composé d’un tumulus sous cairn de
même type que celui de
Newgrange en Irlande mais dans des dimensions plus restreintes. Tout
comme à
Newgrange, mais cette fois-ci pour le lever du soleil au solstice
d’été, le
soleil pénètre pendant quelques minutes dans la chambre
sépulcrale par le
couloir d’entrée et vient éclairer la partie gauche d’une
pierre gravée.
Le
Tumulus sous cairn de Bryn Celli Ddu
La
longueur du couloir par lequel pénètre le soleil au
solstice d’été mesure 8.40
m soit 28 pieds anglais. La grande cheminée de
Sainte-Croix-en-Jarez mesure
8.40 m soit 15 coudées du XIIIè siècle.
(Images
: Panoramio.com / ancient-wisdom.co.uk et ci-dessous)
Comme de
nombreux sites mégalithiques, celui de Bryn
Celli Ddu a suivi plusieurs phases d’occupation : les plus
anciens
vestiges dateraient de 6000 ans en arrière mais le tumulus
n’aurait quant à lui
que 4000 ans d’existence. Entre ces deux millénaires, il y eut
la construction
d’un henge d’une vingtaine de mètres
de diamètre dont il ne reste que le fossé.
Ajoutons encore
que le site de Bryn Celli Ddu s’inscrit
dans un maillage plus général des mégalithes
anglo-saxons puisqu’il est
directement mis en relation avec Stonehenge
et Arbor Low par la géométrie
sacrée
du triangle 3-4-5.
Les travaux de
Howard Crowhurst ont montré toute l’importance de l’île de
Mona dans le
maillage des sites mégalithiques anglais. En effet, cette
île bardée de cercles
de pierres ou cromlechs, est parfaitement alignée sur l’axe
cardinal Nord-Sud
sur lequel se trouvent entre autres l’île de Lundy et le site
mégalithique de
Castle Dore. Il s’agit là d’un axe majeur, entretenant des liens
étroits avec
les plus grands sites d’Angleterre comme Stanton Drew Stonehenge,
Avebury,
…etc. Cet axe relie également d’autres sites
mégalithiques au nord de l’Ecosse
mais plus époustouflant encore, il traverse la Manche pour
passer exactement sur
le plus grand menhir de France (et certainement d’Europe) : le Menhir de Kerloas dans le Finistère.
L’axe
Nord/Sud Mona
et
une partie du maillage mégalithique
(Image
: Howard Crowhurst)
Le
menhir de Kerloas
Sa
hauteur est aujourd’hui de 9,50 mètres mais elle avoisinait les
12 mètres au
XVIIIè siècle avant que la foudre ne l’étête.
(Image
: Maison de vacances en Finistère)
A tous les
égards, l’île de Mona semble mériter notre plus
grande attention : on
connaît son rôle dans l’implantation des sites
mégalithiques de Grande Bretagne
et même de notre Bretagne française ainsi que son
rôle historique comme
dernier bastion de la résistance celte et dernier refuge des
Druides au 1er
siècle de notre ère. Fort de cette importance à
l’époque celte, l’île de Mona a
su garder au fil des siècles cette aura légendaire
à laquelle on faisait encore
référence au XIIIè siècle en la
nommant Clas Myrddin, l’Enceinte de Merlin sans doute
en référence au cercle
mégalithique de Bryn Celli Ddu.
Aux vues de ces
premiers éléments et connaissant la pertinence des
travaux de Howard Crowhurst,
il nous est vite apparu utile d’imaginer
une ligne qui relierait le site de Merlin de notre Pilat avec
« l’Enceinte
de Merlin » (Clas Myrddin) du
Pays de Galles, c’est-à-dire le site mégalithique de Bryn Celli Ddu.
Sainte-Croix-en-Jarez
– Bryn Celli Ddu
la
ligne sacrée des Druides
Tracer une ligne
entre
Sainte-Croix-en-Jarez et Bryn Celli Ddu
sur l’île de Mona peut sembler complètement illusoire
tellement il nous faudra
traverser de régions jusqu’à la Normandie, puis franchir
la Manche, entrer au
Royaume Uni par Portsmouth, poursuivre à travers le sud de
l’Angleterre puis
enfin traverser le Pays de Galles : Ce sont un peu moins de
1 100
kilomètres (666 miles !) parcourus dans une direction de
326.48° soit 33.52°
par rapport au Nord géographique.
Les points que
nous allons
retenir pour départ et arrivée de cette ligne
correspondent aux centres
respectifs de ces deux sites : concernant Saint-Croix-en-Jarez il
s’agit
grosso modo du centre du petit cloître et concernant Bryn Celli
Ddu, du centre
du cercle. Ce que nous allons montrer maintenant ci-dessous
relève uniquement
du constat et toute interprétation reste encore à
être étudiée. Nous laisserons
ce soin à des personnes plus qualifiées que nous.
La
ligne sacrée des Druides (Image Google earth)
Le premier constat
sera de
remarquer que cette ligne tracée entre Sainte-Croix et Bryn
Celli Ddu passe
précisément en deux lieux qui vont mériter
à nouveau toute notre
attention :
-
- Le
premier est le site d’Avebury en Angleterre.
-
- Le
second est la commune de Saint-Benoît-sur-Loire en France.
Angleterre :
Avebury, le plus grand cercle d’Europe.
Le site
mégalithique
d’Avebury en Angleterre est mondialement connu. Il s’agit ni plus, ni
moins, du
plus grand cercle de pierres ou henge
des îles britanniques (et donc de
tout
le continent européen) avec ses 420 mètres de
diamètre environ (talus et fossé
compris).
Il est plus ancien
que
Stonehenge qui se trouve à une quarantaine de kilomètres
au sud et date d’il y
a 5000 ans environ. Le cercle de pierres comptait environ 98 pierres
dressées
et mesure 335 mètres de diamètre. Cette enceinte
monumentale comprenait en son
sein d’autres espaces sacrés dont deux cromlechs d’environ 100
mètres de
diamètre chacun.
De telles
dimensions ne
peuvent qu’induire qu’il s’agissait là d’un espace
sanctuarisé permettant le
rassemblement d’une foule innombrable.
Le site de Avebury
est
inscrit depuis 1986, tout comme celui de Stonehenge, sur la liste du
patrimoine
mondial de l'UNESCO.
Howard Crowhurst a
démontré
le positionnement de ce site dans le maillage général des
mégalithes anglais
mais il est surtout le premier à avoir expliqué tout
récemment la relation
géométrique qui existe entre Avebury et Stonehenge
(2015). On notera que notre
ligne Sainte-Croix - Bryn Celli Ddu ne passe pas exactement au centre
du cercle
de Avebury : elle traverse en effet le cromlech dans sa partie
Est. Mais
si pour point d’arrivée de notre ligne, nous avions pris la
pierre dressée du
site de Bryn Celli Ddu et non le centre du henge, alors notre ligne
passerait
cette fois-ci en plein centre de Avebury…
Le
site mégalithique de Avebury en Angleterre (Image Google
earth)
La
ligne rouge reliant Sainte-Croix au centre du tumulus
de Bryn Celli Ddu traverse le henge dans sa
partie Nord-Est
La
ligne jaune reliant Sainte-Croix à la pierre dressée du
site de Bryn Celli Ddu
traverse le henge exactement au centre du cercle
France :
Saint-Benoît-sur-Loire ou la forêt des Carnutes.
En évoquant
les travaux de M.
Noël Gardon au début de cet exposé, nous avons
brièvement abordé le sujet de la
forêt des Carnutes qui était avant l’invasion romaine
réputée être le lieu du
rassemblement annuel des gaulois : « Les
Carnutes étaient l'un des peuples les plus puissants de la
Gaule.
Leur vaste territoire s'étendait entre la Loire et la Seine.
Leur plus
importante cité était Cenabum (Orléans), mais leur
principal oppidum était
Autricum (Chartres). Situés au centre de la Gaule, c'est chez
eux que se tenait
l'assemblée annuelle des Druides ». (Source
internet : l’Arbre
Celtique).
M. Gardon mettait
en avant la
ville de Chartres pour localiser ce lieu de rassemblement annuel des
Druides
tout en précisant néanmoins que d’autres
préféraient une situation plus proche
de la ville d’Orléans. A vrai dire, ce lieu de rassemblement
étant tenu secret,
il n’a jamais pu être localisé avec précision.
Cependant il semble d’après
certains travaux que les environs de la ville d’Orléans soient
privilégiés :
« Les Carnutes sont célèbres
surtout
pour leur lien, réel ou présumé, à la
religion gauloise. C'est en un locus
consecratus, dans la mythique « forêt des carnutes »,
que les druides auraient
tenu leur assemblée générale annuelle ; ce lieu
était peut-être situé près de l'actuelle
abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. »
(Source internet : encyclopédie Wikipedia).
Il se trouve que
notre ligne
Sainte-Croix - Bryn Celli Ddu traverse précisément la
commune de
Saint-Benoît-sur-Loire située à une trentaine de
kilomètres au sud-est d’Orléans.
Elle ne passe pas exactement au centre du village, ni encore
précisément sur
l’abbaye de Fleury mais dans un secteur marqué sous le toponyme
de « Beaumarié ». Nous
relevons cette
particularité toponymique (Beaumarié
pouvant signifier Beau Marais) car
nous trouvons à nouveau comme un écho de ce lieu sur
l’île de Mona et à
quelques kilomètres seulement du site de Bryn Celli Ddu dans le
site médiéval
du château de Beaumaris (Beau Marais).
Commune
de Saint-Benoît-sur-Loire (Image Google earth)
La
ligne rouge reliant Sainte-Croix au centre du tumulus
de Bryn Celli Ddu traverse la commune de
Saint-Benoît. On relèvera le toponyme de Beaumarié
Voici encore ce
qu’en dit
l’encyclopédie internet Wikipedia :
« Le château de Beaumaris (de
l´ancien français beau mareys), sur l´île
d´Anglesey, est le dernier château
construit lors de la campagne de conquête de la Galles du Nord
par Édouard Ier
d'Angleterre. Commencé en 1295, il a été
conçu par James de Saint George.
Malgré 35 ans de travaux, sa
construction n'a cependant jamais été terminée,
faute d´argent et de matériaux
: le roi ayant par la suite tourné son attention vers
l´Écosse.
Beaumaris est
actuellement considéré comme l´un des
châteaux les plus parfait architecturalement
parlant et a été inscrit sur la liste du Patrimoine
mondial de l'UNESCO via la
dénomination des Châteaux forts et enceintes du roi
Édouard Ier dans l'ancienne
principauté de Gwynedd. Au moment de la construction, le roi
ordonna le déplacement
de tous les habitants du village voisin de Llanfaes à
Newborough, de l´autre
côté de l´île. James de Saint George,
l'architecte royal, mis toute son
expérience au service de ce château, proposant un plan de
château concentrique
où les murailles intérieures sont totalement
entourées d´un mur d´enceinte.
Le
château de Beaumaris sur l’île de Mona
(Images
: thinglink.com
/ bastidess.free.fr)
Le château
possède une liaison directe avec la mer, permettant ainsi son
ravitaillement et
est entouré de fossés emplis d´eau. La
complexité des défenses est telle qu´un
assaillant désireux d´envahir le château doit passer
par 14 obstacles
successifs et quatre lignes de fortifications avant d´en
atteindre le cœur ».
Là encore
il ne s’agit pas
d’ouvrir un sujet qui n’est pas celui d’aujourd’hui car à
nouveau il nous
faudrait y consacrer bien plus que ces quelques lignes. Relevons
simplement
avec un peu d’amusement :
-
- Que
le château de Beaumaris sur l’île de
Mona, l’île des Druides, fait écho au lieu-dit Beaumarié
de la commune de Saint-Benoît-sur-Loire proche d’Orléans,
réputée avoir abritée la forêt des Druides.
-
- Que
ce château de Beaumaris fut construit
en 1295 et que ce fut la dernière réalisation
architecturale et la plus
accomplie de Maître Jacques de Saint-Georges, architecte du roi
d’Angleterre
depuis 1278.
-
- Que
nous connaissons bien évidemment ce personnage avant cela,
puisque Jacques de
Saint-Georges fut l’architecte attitré au service du Comte
Philippe de Savoie
de 1260 à 1278 … Les réalisations architecturales de
Jacques de Saint-Georges
ont été étudiées en détail par le
Professeur A. J. Taylor qui a su puiser à la
fois dans les archives des Comtes de Savoie et celles des Rois
d’Angleterre
pour retracer la vie de ce Grand Maître. Elles nous permettent
aujourd’hui
d’envisager avec beaucoup de bon sens que Maître Jacques n’est
autre que
l’architecte de Sainte-Croix-en-Jarez et que cette réalisation
fut la dernière
qu’il entreprit en France.
-
- De
fait, nous retrouvons quasiment sur la même ligne Sainte-Croix -
Bryn Celli
Ddu, à nouveau comme un écho à un millier de
kilomètres l’une de l’autre, deux
des réalisations architecturales les plus accomplies de
Maître Jacques : Sainte-Croix-en-Jarez
comme la dernière réalisée
en France et Beaumaris Castle comme
la dernière réalisée en Angleterre.
Bryn Celli Ddu et le Château de Beaumaris (Image Google
earth)
12
kilomètres à peine séparent le site
mégalithique de Bryn Celli Ddu du château
de Beaumaris
dernière
réalisation de Maître Jacques de Saint-Georges
Nous avons pu
constater avec
certainement beaucoup d’étonnement que la ligne que nous avons
tracée entre
Sainte-Croix-en-Jarez et le site de Bryn
Celli Ddu sur l’île de Mona au Pays de Galles, reliant ainsi
selon nous
deux sites majeurs du druidisme, passait en outre exactement sur deux
autres
sites sacrés du druidisme : Avebury en Angleterre et
Saint-Benoît-sur-Loire
en France. C’est précisément cette particularité
qui nous a fait dénommer ce
tracé, la « Ligne sacrée des
Druides ».
Nous allons
maintenant
montrer que ce constat va plus loin encore que celui d’un simple
alignement de
sites sacrés puisqu’en plus de celui-ci, nous remarquons avec
encore plus
d’étonnement qu’une mesure Divine a
été donnée à cet ensemble par l’utilisation
du Nombre d’Or et de la Divine Proportion.
Le Nombre d’Or ϕ
(Phi) du nom de Phidias, l’architecte Grec ayant construit le
Parthénon sur
l’Acropole d’Athènes vers 460 av. J.-C., est certainement le
nombre qui compose
l’Univers entier. Il a pour valeur numérique 1,618… ([Ѵ5+1]/2),
possède
des caractéristiques
mathématiques
uniques, il est considéré comme donnant la proportion
harmonique parfaite,
appelée encore la Divine Proportion,
que l’on retrouve dans tout ce qui constitue la vie sur Terre (les
végétaux, le
corps humain, …) et qui fut largement utilisée dans tous les
arts figuratifs
comme la Peinture, la Sculpture ou l’Architecture comme symbole du Sacré et de la Perfection.
La chartreuse de
Sainte-Croix-en-Jarez elle-même ne déroge pas à
cette règle puisqu’elle est
entièrement construite sur les bases du Nombre d’Or. Mieux
encore, si nous
savions déjà que la Grande Pyramide de Khéops en
Egypte était également
construite sur la notion du Nombre d’Or, Howard Crowhurst a
également démontré
de son côté que la Divine Proportion et le Nombre d’Or
sont tout aussi présents
dans le mégalithisme anglais comme à Stanton Drew par
exemple.
Pour notre part,
nos travaux
sur le site néolithique de Sainte-Croix – Marlin
déjà évoqués plus haut, nous
ont également démontré l’utilisation du Nombre
d’Or dans une géométrie très
subtile datant de 4000 ans.
Le Nombre d’Or
(Images
: futura-sciences.com / gnosia-research.fr / images.math.cnrs.fr)
Mais
revenons
à notre ligne
sacrée des Druides ou plus particulièrement à la
ligne Divine des Druides qui
relie les sites de Sainte-Croix-en-Jarez en France et Avebury en
Angleterre.
L’outil Google
Earth, mis à
disposition de chacun sur internet permet de mesurer facilement des
distances
entre n’importe quels points de la planète. S’occupant de notre
segment
Sainte-Croix – Avebury, nous relevons la distance de 817
kilomètres environ,
correspondant aussi à 441 milles marins
précisément.
Or, si nous
mesurons cette
fois les distances intermédiaires séparant
Saint-Benoît-sur-Loire (Forêt des Carnutes
– Beaumarié) de nos deux extrêmes, nous obtenons pour
chaque section :
-
-
Sainte-Croix-en-Jarez
– Saint-Benoît-sur-Loire : 312 kilomètres ou encore
2,8 degrés
-
-
Saint-Benoît-sur-Loire
– Avebury : 505 kilomètres
Il
s’agit là exactement de la Proportion Divine,
c’est-à-dire la Section Dorée,
puisque :
-
- 312
km x ϕ = 505 km
-
- 505
km x ϕ = 817 km
La
ligne Divine des Druides (Image Google earth)
L’implantation
des sites de Avebury – Saint-Benoît – Sainte-Croix s’organise
selon la Divine
Proportion
- Sainte-Croix-en-Jarez
– Avebury : 817
kilomètres
-
Sainte-Croix-en-Jarez – Saint-Benoît-sur-Loire : 312
kilomètres
- Saint-Benoît-sur-Loire
– Avebury :
505 kilomètres
Il
s’agit là exactement de la Proportion Divine,
c’est-à-dire la Section Dorée,
puisque :
- 312
km x ϕ
= 505 km
- 505
km x ϕ
= 817 km
Il ressort un
rapport évident
entre ces trois sites puisque la distance entre Sainte-Croix-en-Jarez
et
Saint-Benoît-sur-Loire (312 km) multipliée par le
Nombre d’Or est égale à
la distance entre Saint-Benoît-sur-Loire et Avebury (505
km) ; et que
cette distance (505 km) multipliée à nouveau par le
Nombre d’Or est égale à la
distance globale séparant Sainte-Croix-en-Jarez en France et
Avebury en
Angleterre (817 km).
Sainte-Croix-en-Jarez –
Marlin
un
site mégalithique majeur
Aux vues de ce que
nous
venons d’exposer, il ne peut relever de la pure coïncidence de
retrouver
Sainte-Croix-en-Jarez parfaitement aligné sur une ligne
regroupant des sites
majeurs du druidisme comme Bryn Celli Ddu sur l’île de Mona,
Avebury en Angleterre,
ou encore Saint-Benoît-sur-Loire avec sa Forêt des
Carnutes ; et encore
moins de constater que l’implantation des sites sur cette même
ligne relève
aussi de mesures délibérées calculées
à partir du Nombre d’Or.
Nous avons
évoqué plus hauts
nos travaux sur le site mégalithique de Sainte-Croix – Marlin en
avançant qu’il
existait des relations intimes entre plusieurs autres points de ce
même
site : le Champ du Peu, la chapelle de Jurieu, la Pierre des
Loives, …etc.
Ces travaux méritent un travail plus substantiel que ce que
permet cet exposé
sur les pages des Regards du Pilat et feront le moment venu l’objet
d’une
publication ouverte à un plus large public. Pour l’heure, ces
travaux et les
premiers résultats qui en découlent ont
déjà fait l’objet de présentations
auprès de certaines personnes très impliquées dans
le patrimoine de notre
Pilat ; ils ont en outre fait également l’objet d’un
dépôt de copyright au
mois de mars dernier. Avant de clore cet exposé, nous allons
donner quelques
éléments de ces travaux qui montrent comment les
différents points de ce site
se coordonnent entre eux et que cette relation intime a
été pensée dès
l’origine du site qui remonte à 4000 ans.
L’enceinte
néolithique de Sainte-Croix-en-Jarez (Image Google
earth)
L’enceinte
néolithique de
Sainte-Croix existe bel et bien. Elle n’est pas circulaire comme les
cromlechs
anglo-saxon – le henge est une
spécificité britannique – mais
rectangulaire. Il s’agit en réalité d’un rectangle
parfait, c’est-à-dire
un rectangle d’or que je nomme le Grand
Rectangle d’Or. Je ne pense pas avoir été le premier
à comprendre cette
enceinte, Jean Combe par exemple en fait mention dans l’un de ses
ouvrages sur
le Pilat où il nous parle du « quadrilatère
parfait » de
Sainte-Croix-en-Jarez. Connaissant le degré d’initiation que
pouvait avoir cet
auteur en matière de géométrie sacrée, il
ne fait aucun doute pour nous que
Jean Combe avait identifié l’enceinte sacrée de
Sainte-Croix. Pourquoi n’en a-t
’il pas parlé plus avant ? La
question reste sans réponse…
Cette enceinte est
donc un
rectangle parfait, un rectangle aux proportions du Nombre d’Or, qui
enserre la
quasi-totalité des bâtiments de la chartreuse. Elle n’est
pas exactement aux
dimensions des bâtiments actuels car 3000 ans séparent
l’enceinte néolithique
de l’enceinte religieuse du XIIIè siècle. Mais
ce fut là le trait de
génie de l’Architecte de Sainte-Croix, Maître Jacques de
Saint-Georges, que de
proposer un tracé régulateur incluant toute la science de
l’époque en matière
d’architecture sacrée, et de prendre en considération
supplémentaire ce qui
existait déjà sur place depuis des millénaires.
L’enceinte
mégalithique de
Sainte-Croix mesure exactement 112,10 x
181,38 mètres, ce qui correspond comme nous l’avons dit aux
proportions d’un
rectangle d’or [ABCD] :
-
- 112,10
x ϕ = 181,38
mètres
-
- Ce
rectangle – et c’est aussi une particularité des rectangles d’or
– se compose à la fois d’un
carré de 112,10 x
112,10 mètres de côté [EFCD] et d’un autre
rectangle d’or de 69,28 x 112,10
mètres de dimensions [ABFE]. Ces forment placées sur le
plan de la chartreuse
montrent que le carré 112,10 x 112,10 enserre à la fois
la cour des Frères et
le noyau central de la chartreuse, alors que le rectangle d’or 69,28 x
112,10
correspond à la cour des Pères.
Mais les
dimensions globales
données à l’enceinte néolithique dans les
proportions du Grand Rectangle d’Or
112,10 x 181,38 mètres ne sont pas anodines et ne correspondent
pas non plus à n’importe
quel rectangle d’or : il s’agit en effet du seul rectangle d’or
donnant le
rapport approché de 31,83 mètres entre sa diagonale et
son plus grand coté,
dimension correspondant au diamètre d’un cercle de 100
mètres de longueur.
-
- Rectangle
d’or 112,10 x 181,38 m è
diagonale du rectangle = 213,22 mètres
-
- Or
213,22 – 181,38 m = 31,84 mètres
-
- Or
un cercle de diamètre 31,83 mètres à pour
périmètre : 31,83 x π = 100
mètres
Le
Grand Rectangle d’Or de Sainte-Croix-en-Jarez (Image Google earth)
Si j’évoque
cette notion,
c’est qu’elle semble avoir eu toute son importance à
l’époque néolithique pour avoir
été clairement utilisée à cette
époque comme l’a très bien démontré Howard
Crowhurst :
-
- Sur
le disque de Nebra qui fait un diamètre de 31,83 cm et donc un
périmètre de 1
mètre.
-
- Sur
le site majeur de Stonehenge dont le diamètre extérieur
des linteaux mesure
31,83 m.
-
- Sur
le site de Stanton Drew (Drew = Druides), lui-même construit sur
la géométrie
du nombre d’or et dont le diamètre d’un des cercles de pierres
mesure aussi
31,83 m ; quant au second cercle il mesure 112,40 mètres de
diamètre
(Stanton Drew est à cet égard un site qui dans sa
géométrie peut être rapproché
de celui de Sainte-Croix-en-Jarez).
-
- …
etc.
Le Disque de Nebra (1600 av. J.-C.) et Stonehenge (reconstitution vers
2000 av.
J.-C.)
En
rouge des cercles de 31,83 cm et 31,83 m de diamètre donnant
pour périmètres
respectifs :
Disque
de Nebra : 1,00 mètre – Cercle Sarsen de Stonehenge : 100,00
mètres
(Images
: mjelr.blogspot.com / Les anciennes terres)
Le
Grand Rectangle d’Or de Stanton Drew identifié par Howard
Crowhurst
En
rouge le cercle de 31,83 m de diamètre donnant 100 mètres
pour périmètre à ce
cromlech
En
bleu le cercle de 56,20 mètres de rayon, soit 112,40
mètres de diamètre pour le
Grand Cromlech
En
noir, le tracé du Grand Rectangle d’Or qui du bas part du
3ème cercle de
pierres du site
(Image
: Howard Crowhurst)
Le Grand Rectangle
d’Or de
Sainte-Croix, cette fameuse enceinte néolithique de 112,10 x
181,38 mètres est
encore orientée exactement à 45° des axes cardinaux
Nord/Sud – Est/Ouest,
preuve supplémentaire que les bâtisseurs de
mégalithes savaient bien mieux que
nous il y a encore quelques décennies déterminer l’axe de
rotation de notre planète.
Ce fait n’est naturellement pas propre à Sainte-Croix, car les
travaux de
Howard Crowhurst montrent que tous les sites mégalithiques sont
bâtis sur le
repère des axes cardinaux et cet auteur d’ajouter que
l’orientation d’un site
par rapport à ces axes est la première chose qu’il
convient de rechercher
lorsqu’on veut s’intéresser à la géométrie
sacrée d’un site.
Pour terminer
enfin sur cette
enceinte néolithique de Sainte-Croix et les relations
qu’entretient ce site
avec les Roches de Marlin, le Champ du Peu, la chapelle de Jurieu et la
Pierre
des Loives, il suffit à nouveau de tracer des lignes partant des
quatre angles
de ce Grand Rectangle d’Or :
-
- Du
point A à la Roche du Châtaigner :
Cette ligne
relie l’angle Nord/Ouest de l’enceinte néolithique de
Sainte-Croix à la Roche
du Châtaigner qui ferme le site mégalithique de Marlin sur
sa partie Nord.
Cette roche, un peu moins connue que ses consœurs de la crête de
Marlin est en
effet à l’écart du groupe principal. Nos recherches en
cours ont montré toute
l’importance de cette roche dans l’organisation du site au point que
nous la
qualifions aujourd’hui de Pierre Angulaire à tout cet ensemble
selon les mêmes
principes que la Kazeg Ven, cette fameuse pierre sacrée des
Druides à Locronan
positionne l’ensemble des stations de la Troménie.
L’orientation
de la ligne partant de l’enceinte de Sainte-Croix et rejoignant cette
roche est
exactement de 18,44° par rapport au nord, ce qui correspond
exactement à
l’angle formé par la diagonale d’un triple carré. La
forme géométrique du
triple carré a été utilisée par les
bâtisseurs de mégalithes dans la
construction des alignements de Carnac en France ainsi que dans
l’orientation
donnée au tumulus de Newgrange en Irlande (associée
à 2 quadruples carrés).
-
- Du
point B à la Roche du Dauphin :
Cette ligne
relie l’angle Nord/Est de l’enceinte néolithique de Sainte-Croix
à la Roche du
Dauphin située en amont et à une distance d’environ 56
mètres de la Pierre qui
Chante.
Cette ligne
passe précisément par le sommet du Champ du Peu, point
qui sectionne cette
ligne en deux segments rigoureusement de même longueur : 880
mètres.
-
- Du
point C à la Roche de la Proue :
Cette ligne
relie l’angle Sud/Est de l’enceinte néolithique de Sainte-Croix
à la Roche de
la Proue située en aval et à une distance d’environ 56
mètres également de la
Pierre qui Chante.
Cette ligne
passe à nouveau précisément par le sommet du Champ
du Peu identifié sur le
tracé précédent, alignant ainsi sur la même
droite les points C de l’enceinte,
le sommet du Champ du Peu et la roche de la Proue (le point à
considérer sur le
rocher de la Proue étant le centre du bassin creusé dans
cette roche).
De ce sommet du
Champ du Peu se dessine une nouvelle forme géométrique
des plus sacrée :
un bicarré, reliant à nouveau la Roche du
Châtaigner par une ligne formant
exactement un angle de 26,56° par rapport au nord
géographique mais qui de surcroit
donne la relation métrologique entre le Mètre et le Yard
Mégalithique (1 YM =
0,8294… m), unité de mesure largement utilisée dans les
sites mégalithiques
britanniques ainsi qu’à Carnac.
Le Bicarré du Champ du Peu
à
la Roche du
Châtaigner (Image Google earth)
Sa
diagonale est à 26,56° du nord géographique
Elle
mesure exactement 1 409,989… mètres
ce
qui correspond exactement à 1700 Yards Mégalithiques
ou
encore à 680 Toises Mégalithiques
- Du
point D à la Roche des Loives :
Cette ligne
relie l’angle Sud/Ouest de l’enceinte néolithique de
Sainte-Croix à la Roche
des Loives située complètement à l’écart
des autres roches. Cette ligne passe
exactement sur la chapelle de Jurieu, alignant ainsi sur la même
droite les
points D de l’enceinte, l’entrée de la chapelle de Jurieu et la
Pierre des
Loives.
Nous montrons
là qu’il existe
clairement une relation géométrique entre
Sainte-Croix-en-Jarez et les roches
qui garnissent le site mégalithique de Marlin. Ces constats ne
sont bien
évidemment pas les seuls à prendre en
considération pour valider cette
organisation d’ensemble. Nos travaux sur le sujet ont permis de mettre
en
évidence bien d’autres constats confirmant sans détour
que
chaque élément est à
sa place dans cet ensemble :
-
- Outre
les alignements constatés, d’autres formes
géométriques remarquables ainsi que les
mesures viennent confirmer l’organisation générale du
site mégalithique.
-
- Un
certain nombre d’observations astronomiques peuvent aussi être
relevées à
Marlin permettant ainsi de dater l’élaboration de cet ensemble
de 4000 ans.
-
- Depuis
le sommet du Champ du Peu, on observera notamment au 31 janvier, le
soleil se
coucher au-dessus de la chapelle de Jurieu, célébrant
ainsi l’ouverture des
fêtes rituelles de l’Imbolc, dédiées à la
déesse Brigid.
-
- Le
lendemain 1er février c’est en se plaçant sur
la Pierre des Loives
que le soleil se lèvera au-dessus du sommet du Champ du Peu.
-
- Au
21 juin, jour du solstice d’été, le soleil se
lèvera sur les premiers
contreforts des Alpes du Nord et sera visible depuis le sommet du Champ
du Peu
selon une géométrie qui est l’exacte réplique de
celle observée à Newgrange en
Irlande ; alors qu’au 21 décembre, jour du solstice
d’hiver, le soleil se
lèvera sur les nécropoles du mont Pilat.
-
- Et
bien d’autres choses encore…, etc.
©
Eric
CHARPENTIER
Mars
2015
A présent nous vous proposons de faire connaissance avec notre nouvel invité, notre Ami Yves Chapuis. Givordin de coeur, il anime depuis très longtemps maintenant LE site Internet sur Givors. Passionné, ce dernier possède de multiples cordes à son Arc et il n'est pas de ceux qui font les choses à moitié. En voyageant à travers le temps avec Yves, vous allez très vite vous rendre compte, qu'il est plus que prenant et qu'il se donne les moyens de vérifier sources et dires. En 2015, qui mieux que lui est devenu capable de faire revivre le vieux Givors ? En réalité bien peu de personnes. Toute cette richesse il a accepté de nous la faire partager et nous le remercions vivement. Allez embarcation immédiate. |
1/ Bonjour
Yves. Comment ne pas
commencer avec vous en s’intéressant de plus près
à votre remarquable Site
Internet « Givors d’un Siècle à
l’Autre », http://givors.69.free.fr/,
conçu en 2001 ! Quelle est la motivation première
qui vous a décidé à vous
lancer dans une telle aventure ?
Au cours d’une promenade dans
une brocante en 1999, j’ai trouvé une carte postale de la ville
de Givors datée
de 1910. J’ai été, tout d’abord, attiré par la
qualité de la photographie,
étant moi-même photographe amateur, puis séduit par
cette vue de Givors sur
laquelle se trouvait des enfants et beaucoup d’autres personnages, un
arrêt sur
image de la vie de nos ancêtres. Cette photographie a
été prise à l’angle des
rues de Belfort (Rue Roger Salengro) et Grande rue (Rue Joseph Faure).
Puis en
retournant la carte, j’ai été ému par les
écrits de la personne qui avait posté
cette carte il y a bien longtemps. Ce fut le déclic pour
commencer une
collection de cartes postales anciennes. Aujourd’hui j’ai plus de 1300
cartes
de la ville de Givors.
2/
A l’époque aviez-vous déjà des compétences
informatiques notables pour réaliser
un site techniquement et surtout informatiquement aussi
élaboré ?
En 2000, je me suis posé la
question : Comment répertorier ma collection qui
commençait à être
importante, soit une centaine de cartes ? La réponse
était évidente :
Créer un site internet. Mais comment ? Je ne connaissais
rien dans ce domaine.
J’ai cherché sur la toile et en quelques jours, j’ai
créé la première page de
mon site. Elle n’était pas très jolie et les liens ne
fonctionnaient pas tous,
mais j’étais fier de la naissance de mon site
« Givors d’un siècle à
l’autre.. ».
Au
fil du temps je l’ai, peu à peu, amélioré. Ayant
de bon retour et des
encouragements des nombreux visiteurs j’ai ajouté de nouvelles
rubriques :
- Photos
de classes des écoles givordines
- Folklore
givordin, avec les chansons,
« le Vieux Givors », « La Jeunesse qui
Passe » et bien sur
des airs de joutes avec la Barquettes.
- Les
usines : La verrerie, Prénat et
Fives-Lille.
- Givors
– Vues du ciel… etc.
3/ Givors
c’est votre
ville ; on sent à travers votre site que jadis un fleuron
industriel
notoire prenait place et il a subi, bon gré mal gré une
métamorphose
obligatoire, des reconversions de ses usines en perte vitesse.
Etes-vous
nostalgique de cette belle époque aujourd’hui
révolue ?
Givors est devenue ma ville en
épousant une belle Givordine et au cours de mes recherches en
généalogie, j’ai découvert
que mon arrière grand-père était né en 1873
au domicile de ces parents place
Neuve à Givors.
Pour répondre à votre question,
non ce n’est pas du tout de la nostalgie, c’est l’Histoire des
Givordins,
Givordines et de la ville de Givors qui m’intéressent et que j’ai envi de
partager. C’est l’ouverture d’une fenêtre sur le passé de
la ville au moyen
d’un média moderne qui me motive à continuer.
4/ Votre site Internet vivant, fait
justement
revivre ce passé avec des cartes postales anciennes. Est-ce vous
qui avez
patiemment collecté cette impressionnante masse de souvenirs
tous plus riches
les uns que les autres ?
Effectivement,
cela fait
maintenant une quinzaine d’années que je collectionne les cartes
postales de
Givors et bien d’autres documents sur la ville.
Les internautes contribuent à
faire vivre le site par l’envoi de documents, par exemple leurs photos
de
classes. Que d’émotions, pour eux, de retrouver des camarades de
classes et de
commenter les photographies.
5/ Un
personnage
« historique local » semble avoir marqué
Givors : Monsieur
Etienne Abeille. Outre le fait d’avoir publié un livre
référence magistral en
1912, il possède aujourd’hui un square à son nom et ce,
depuis février 2008. Que
pouvez-vous nous dire sur ce Givordin qui a marqué votre petite
ville?
Monsieur Etienne Abeille exerçait
la profession d’huissier. Il était écrivain à ses
heures, de pièces de théâtre,
de poèmes, de nouvelles, de scénarios pour Guignol etc.
Il est plus connu pour
avoir écrit le livre "histoire de Givors" paru en 1912.
M. Etienne
Abeille est né à Givors, rue du Canal en 1874. Il
s’engage dans la guerre de
14-18 dans le service automobile au Quartier Général de
la 8ème
division d’infanterie comme conducteur avec sa voiture personnelle, il
avait 40
ans. Il est décédé en 1935 à l’âge de
61 ans à son domicile au n° 1 place du
port du Bief.
Son
livre "histoire de Givors" est une référence pour tous
ceux qui
recherchent des événements et faits passés de la
ville. Cela va de la conquête
de la Gaule par les Romains (– 50 avant JC) jusqu’en 1912
édition du livre (Evénements
historiques, le canal de Givors, commerce et industrie, givordins
dignes de
mémoire, traditions, coutumes, fêtes, joutes
nautiques...de la ville de Givors)
6/ En
restant avec les abeilles,
pardonnez-moi cette transition, le blason actuel en possède
justement trois,
d’or sur fond rouge. Que signifie en héraldique le blason de
Givors ?
Le 9 mai 1860, le maire
Édouard Glas,
présentait, à son conseil, un projet d'armoiries. Il
expliqua Le dessin :
"Il comporte trois abeilles placées dans le champ, celles-ci
symbolisent
l'activité et l'industrie en général. En travers
du champ, se présentent, en
croix, d'un côté une rame et de l'autre un marteau qui
sont les attributs des
deux premières industries de la ville: la navigation et la
métallurgie".
Mais, Napoléon III, modifia les
armoiries par deux décrets en date du 2 février 1861 et
du 14 avril 1866. "
Nous autorisons la ville de Givors à faire usage des armoiries
telles qu'elles
sont figurées et coloriées aux présentes et qui
sont : de gueules, à trois
abeilles d'or placées : deux et une; franc quartier à
dextre d'azur à l'N d'or,
surmontées d'une étoile rayonnante du même,
l'écu sommé d'une couronne murale à
cinq créneaux, d'argent, pour cimier, traverser d'un
caducée contourné,
d'argent, auquel sont suspendues deux guirlandes, l'une à
dextre, d'olivier,
l'autre à sénestre, de chêne, aussi d'argent,
nouées et attachées par des
bandelettes d'azur."
A la
chute de l'empire, on supprima le quartier d'azur à l'N d'or, ce
qui rendit les
armes de Givors telles qu'elles sont aujourd'hui.
Au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Givors reçoit la Croix
de guerre :
"Vaillante petite cité qui a
donné
un nombre important de ses enfants à la Résistance. A
assuré l’hébergement de
nombreux patriotes traqués par l’occupant. A eu de nombreux
immeubles détruits
par bombardements aériens. 153 personnes ont été
tuées et 29 déportées dont 14
mortes en déportation", qui est ajoutée aux armoiries de
la ville telles
qu’elles se présentent aujourd’hui.
7/ Givors a
également possédé son
château médiéval : le Château
Saint-Gérald. Pouvez-vous nous dire un mot
sur l’histoire de cette ruine encore accessible aujourd’hui ?
Pour répondre à cette
question, je vais
utiliser le livre d’Etienne Abeille « Histoire de
Givors » que l’on
peut retrouver sur « Givors d’un siècle à
l’autre… » - Extrait de
l'ouvrage :
« De
part sa situation privilégiée à proximité
du fleuve et sur la voie Narbonnaise,
Givors intéresse de puissants seigneurs, au 10ème
siècle lors des invasions
sarrasines. Au 11ème siècle, notre province devient
province allemande en
passant sous la domination de Conrad II. Plus tard, au 12ème
Siècle, une
seigneurie ecclésiastique est créée :
l’Archevêque de Lyon devient chef
spirituel et temporel du Comté de Lyon. A cette période,
le site de Givors
prend une double importance militaire et commerciale : en effet la voie
Narbonnaise, axe routier, conduit aux possessions, plus au sud, de
l’Archevêque. En 1208, Renaud de Forez, Archevêque de Lyon
obtient la mise en
place de péage de Givors, ou Carcabeau,
du nom de la pancarte sur laquelle est inscrit le tarif du péage
de Givors.
Le péage est à l’origine de la
création du bourg de Givors : en effet, l’arrêt est
obligatoire à Givors. Ainsi
l’entrepôt de marchandises destinées aux marchés
alentours fait de Givors un
modeste centre de redistribution régionale. C’est à ce
moment-là que Renaud de
Forez décide l’érection d’un château en pierre sur
l’emplacement choisi sur la
pente du coteau Saint-Gérald. Un quart de la surface du bourg
est réservé au
château et ses dépendances, le reste est dévolu aux
habitations.
En 1591,
pendant les guerres de religion, Givors est prise d’assaut par les
troupes de
Lesdiguières : c’est là que le château Saint-
Gérald est démantelé. L’édifice
n’est jamais reconstruit : le rôle militaire de Givors cesse
alors.
Une autre grande
référence, le livre de Monsieur
Julien PAGE "Givors Port Fluvial" de 1950.
Extrait
de l'ouvrage :
Le
château Saint Gérald semble avoir été
construit selon les traditions de
l'époque, car de la route Neuve, en examinant attentivement
l'extrême pointe
avancée du contrefort montagneux qui fut choisi, nous pouvons
dégager par la
pensée plusieurs plateformes étagées,
semi-circulaires, dont la plus haute
supportait le donjon, tour massive aux murs solides, faits de pierres
schisteuses plates cimentées. Les vestiges qui ont
survécu à la destruction de
1591 permettent de reconstituer l'ensemble. La plus grande enceinte
enfermait
les maisons des paysans, des pêcheurs et des commerçants.
Deux autres, moins
vastes, devaient supporter des cours et d'autres bâtiments. Tout
près du
donjon, un mur permet de fixer l'emplacement d'une église
féodale de Saint
Gérald avec son cimetière qui fut utilisé
même après la destruction du château.
Par souci de sécurité et de défense (les
épreuves subies dans la région pendant
la guerre de Cents Ans, au siècle suivant, prouvaient bien que
les craintes
étaient fondées) des murailles protégèrent
le bourg fortifié. Elles furent
probablement bâties au moment où le domaine passa au
Chapitre de Lyon.
L'importance de notre agglomération a augmenté avec cet
accroissement de
puissance.
Pendant la période troublée des
guerres de Religion, le rôle militaire de Givors va cesser. La
forteresse qui
défendait, au sud, le territoire gouverné par la "Ligue
lyonnaise"
était proche de Vienne, aux mains des protestants unis aux
armées royales. Le
30 juin 1591, leurs troupes commandées par Lesdiguières,
après avoir pris la
Guillotière, passèrent le Rhône à Ternay et
bombardèrent le château
Saint-Gérald qui fut pris et démantelé. La lettre
adressée par les consuls de Lyon
au Chef ligueur, le duc de Nemours, l'affirmait: "Monseigneur, nous
vous
avons fait entendre par deux de nos lettres de ce jourd'huy comme
l'ennemi
ayant passé le Rhosne avait assiégé Givors, place
qui s'est trouvée si faible
contre le canon qu'elle a été forcée et la
garnison qui estait dedans
aussi".
Le
château fort ne fut jamais reconstruit. Une époque
était terminée, une nouvelle
commençait.
8/ Givors
Ville Porte du Parc
Naturel Régional du Pilat. C’est là le résultat
d’un minutieux travail, entrepris
jadis notamment par Monsieur Marcel Boyer, au sein de la
municipalité de
Givors. En tant que citoyen givordin, ressentez-vous à
présent des bienfaits
liés très concrètement à cette
réalité naturelle, un poumon vert à portée
de
main ?
Le Parc Naturel Régional du
Pilat compte 17 villes portes du Pilat. La ville de Givors est la seule
du
département du Rhône. Givors fait parti de la grande
métropole de Lyon qui est
née le 1er janvier 2015. La ville de Givors est devenue la porte
d’entrée du
Parc Naturel Régional du Pilat de cette grande métropole.
9/
Passionné d’Histoire et de
Patrimoine vous savez élargir vos entreprises, vos visites
précisément, sur le
terrain hors de Givors et notamment dans le Pilat. Avez-vous un ou des
sites
privilégiés et si oui, pourquoi ?
Je connais Le Parc Naturel
Régional du Pilat pour avoir pratiqué le VTT, la marche
et de grandes balades
en moto. Je participe, depuis peu, aux sorties organisées par
l’association
Visages de Notre Pilat et je découvre le riche patrimoine que
compte le Pilat. Les
sites que j’ai découverts avec vous, la ferme de Prarouet
et le village
de Malleval m’ont enchanté et ouvert ma curiosité pour
les prochaines sorties.
Je ne privilégie aucun site, chaque site a son propre
intérêt, sa propre
histoire au sein du Pilat.
Yves nous
vous remercions d’avoir
répondu à cet entretien ; au plaisir de vous
retrouver dans le Pilat.
Je vous remercie de m’avoir
invité et de l’intérêt que vous portez à mon
site « Givors d’un siècle à
l’autre… » A bientôt certainement à l’occasion
d’une nouvelle sortie
découverte dans le Pilat.