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Sociétés Secrètes Septembre 2017
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Michel
Barbot
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QUI DE L'ŒUF
OU DE LA MOUETTE... OU LES
ORIGINES DE LA CÔTE D'AMOUR Gaston
Leroux fut un romancier célèbre et populaire de la Belle
Époque. Ses œuvres,
qui jouent volontiers avec les mots, sont souvent à double
lecture. Dans un de
ses premiers romans, les héros sont sur la piste d'un
trésor parisien. Mais
divers indices conduisent aussi le lecteur perspicace sur le littoral
de la
presqu'île de Guérande, qui ne s'appelait pas encore la
Côte d'Amour. En digne
successeur de Rouletabille, Michel Barbot mène l'enquête,
sans négliger aucun
indice, et surtout pas celui des sociétés secrètes
comme celle des Fendeurs
Charbonniers. La Côte d’Amour !
Quel beau nom donné à
cette côte maritime, aussi belle que sauvage. Son nom
véhicule un Mystère,
celui des Origines, celui de la Vie, celui de l’Amour. Aussi
récent soit-il, ce
nom coste-amour-icain, pérennise une fragrance
ancestrale déjà connue
dans une Armorique qui fit trembler le grand Jules César. Nous
découvrons dans un texte mis en ligne sur le Net, qu’un idéal
paysagiste
s’apparente aux sites dont le nom est marqué par le mot Amour : « Le
Bois d’Amour comme la Côte d’Amour, le Rocher d’Amour, la
Vallée des Amours
ailleurs, correspond à un idéal paysagiste qui commence
à s’exprimer à la fin
du XVIIIème et durant tout le XIXème
siècle. Le sentiment
de beauté, d’agrément (naissance du pittoresque) est
lié à l’ordre spirituel ou
divin ; la recherche de plaisir et de volupté est
également au cœur de
cette admiration pour les paysages car il est investi d’un ordre
moral. » http://www.pontaven.com/Bois-d-Amour Les Celtisants Bretons,
adeptes du néo-druidisme,
reconnaissent dans les Bois d’Amour ou Bois des Amourettes, une
appellation
ayant trait à la tradition celtique. Ces bosquets sacrés
souvent marqués d’une
Pierre mégalithique, garderaient le souvenir de
consécration au Dieu unique.
L’Amour divin serait devenu au fil des siècles, simple amourette… Qui de l’Œuf ou de La Mouette… La Côte d'Amour doit son
nom à un jeu concours,
organisé en 1911 par le journal local : LA MOUETTE. La
première
publication de cet hebdomadaire remonte à l’année 1903. Journal
LA MOUETTE Les premières
années du XXe siècle,
vont confirmer l’afflux croissant de voyageurs utilisant les services
ferroviaires du P.O. ou Compagnie Paris/Orléans dont le nom inspira celui de la gare d’Orléans
à Nantes.
Au XIXe siècle le combat fut rude. Les Nantais,
principalement les
marchands et les négociants, ne voulaient pas entendre parler
d’un
prolongement de la ligne de train
Paris-Nantes. Seule la gare maritime Nantes-Océan devait
prévaloir dans la
cité ! De tradition, Nantes était et devait rester
un grand port
maritime ! Les années passant, la raison l’emporta sur les
émotions et
bientôt la ligne fut prolongée jusqu’à
Saint-Nazaire. L’afflux d’un tourisme
dans la Presqu’île de Guérande présageait dans ce
littoral sablonneux où
émergeaient d’anciens villages de pêcheurs, un essor
économique certain. L’hebdomadaire LA MOUETTE
suivait au plus près
l’entrée de la presqu’île dans le XXe siècle.
Perdu entre le Grand
Marais de la Brière et l’Océan, le Pays de
Guérande apparaissait dans le passé
comme une région difficile d’accès. Le réseau
routier traversant à présent la
presqu’île allait tout changer. Les premiers baigneurs
fréquentaient la plage
de la Baule d’Escoublac. Johan Vincent en 2008 dans son livre
« L’intrusion balnéaire – Les populations littorales
bretonnes et
vendéennes face au tourisme (1800-1945) » aux
éditions Presses
Universitaires de Rennes, apporte de précieux renseignements sur
cette
période : « Le guide Pornichet et ses environs par
un groupe d’amateurs précise qu’un
‘’ élégant casino, appelé
Kursaal […] donne
un coin de gaieté, de musique et lumière sur la plage.
Les familles y vont avec leurs enfants. C’est un endroit où tous
peuvent se
distraire ‘’. Cet établissement enthousiasme la population,
puisque le
premier casino de Pornichet avait fermé en 1907, et,
malgré l’existence d’un
casino à La Baule depuis 1904, son ouverture, le 12 juillet
1911, est
appréciée : le journal La Mouette s’en
félicite, car ‘’
l’animation et la gaîté d’antan sont enfin revenus dans
Pornichet et tout le
monde se félicite d’avoir un coquet établissement qui
deviendra le centre des
réunions mondaines ‘’. » En cette année 1911 LA
MOUETTE, partie prenante
dans ce nouvel élan touristique et mondain, fait appel à
ses lecteurs pour
trouver un nom à cette côte maritime que l’on appelle
encore, la Grande Côte.
L’hebdomadaire propose à ses lecteurs des noms susceptibles de
faire connaître
plus encore le beau Pays de Guérande. Dans l’article
« Côte d’Amour »
de Wikipédia, nous lisons : « Baie des
Sirènes, Côte d'Ambre, Côte
Bleue... En 1911, un
jeu-concours fut organisé par un hebdomadaire pour donner un nom
à ce secteur côtier qui venait
de connaître un grand essor touristique. Côte d'Amour
remporta les suffrages
des lecteurs. » Les lecteurs apportent eux
aussi leurs
propositions et ce serait une
lectrice qui proposa « Côte d’Amour ». Le nom
sera plébiscité puis
attribué à la Grande Côte dès 1913.
Rapidement il fera son entrée dans tous les
guides touristiques. http://www.saint-nazaire-tourisme.com/page_n3/2/198/croisiere-la-cote-damour-baie-la-baule.html L'une
des premières cartes postales modernes de la Côte d'Amour Le journal donnait-il le nom
de cette lectrice
qui proposa judicieusement l’appellation Côte d’Amour ? Son
nom n’a
semble-t-il pas été retenu par les auteurs d’articles ou
de livres évoquant le
sujet. Connaître l’identité de cette femme aurait
peut-être apporté quelque
lumière sur la genèse de cette appellation. Car, si le
journal La Mouette
apparaît comme le vecteur de cette appellation, il se pourrait
qu’il faille
rechercher une source d’inspiration antérieure. La lectrice de
LA MOUETTE
pourrait avoir puisé à cette source que nous allons
à présent tenter de
découvrir. Mais cette source, est et ne restera, après
cet article, qu’une
hypothèse qu’il est pour l’heure difficile d’affirmer… Un curieux roman de Gaston
Leroux Du 5 octobre au 22 novembre
1903 dans le journal Le
Matin, paraît en feuilleton le roman « Le
Chercheur de trésors ».
Il est repris en volume l'année suivante chez Flammarion. Il
s'agit du premier roman-feuilleton publié
par Gaston
Leroux sous son vrai nom. Ce roman
s’imposa rapidement
sous le titre « La double vie de Théophraste
Longuet ». Dans la
« PRÉFACE HISTORIQUE » du livre, l’auteur
affirme qu’un homme
prénommé Adolphe, ami de Théophraste Longuet, se
présenta au journal Le
Matin et lui remit un coffret fermé à clef mais dont
la clef n’existait
plus. Le dit Adolphe indiqua à Gaston Leroux : « Vous
devez briser
le coffret pour savoir ce qu’il contient. » Ce que G.
Leroux découvrit
fut tellement incroyable que l’auteur écrivit en italique :
« Le
coffret en bois des îles contenait le secret de la
tombe. » Le
roman publié en volume Théophraste Longuet,
modeste fabricant de timbres
de caoutchouc à Paris, tout juste retraité,
découvre lors d’une visite à la Conciergerie,
un document écrit en lettres de sang dans une
anfractuosité d’un cachot.
Soudain, s’opère en lui une véritable
« résurrection ». Il se
souvient qu’il fut dans une autre vie le célèbre et
impitoyable Cartouche qui
ensanglanta Paris au XVIIe siècle et mourut sous les
coups du
bourreau en 1721. Une véritable mutation s’opère dans son
corps et dans son
esprit. Théophraste Longuet fait place à Cartouche… En 1981 les
téléspectateurs dont je faisais
partie, ont pu découvrir une adaptation
télévisée du roman de Gaston Leroux.
Réalisée par Yannick Andréi, cette série
bénéficiait dans le rôle titre d’une
interprétation relevée de Jean Carmet. Signalons que
l’ouvrage de Gaston Leroux
inspira Pierre Tchernia pour son film « Les
Gaspards » en 1974
bénéficiant d’une excellente distribution à la
tête de laquelle apparaît Michel
Serrault et Philippe Noiret mais aussi… Jean Carmet. Le roman est un roman parisien
mais quelques
passages donneraient à penser qu’il conviendrait d’envisager une
double lecture
géographique. Certains personnages, certains lieux, pourraient
cacher, à la
façon de Cartouche/Théopraste Longuet, une autre
identité géographique… M. et Mme Longuet
résident rue Gérando à Paris,
dans le quartier de Montmartre. Ils ont pour voisins à
l’étage supérieur, M. et
Mme. Petito. Professeur d’italien, M. Petito possède aussi des
compétences dans
l’expertise en écriture, aussi M. Longuet ira tout naturellement
trouver son
voisin afin qu’il analyse le document. L’expert s’intéressera de
trop près au
document… mal lui en prendra ! La
rue Gérando à l'époque Les Longuet possèdent
à la campagne une
villégiature aux murs blancs et aux tuiles rouges sur un coteau
vert d’Esbly en
bord de Marne. Monsieur avait nommé ce pied-à-terre
« Villa Flots
d’Azur ». Le couple Longuet prenait grand plaisir à
inviter dans cette
villa leurs uniques amis, M. Adolphe Lecamus et son épouse. « Pourquoi cette
villa s’appelait-elle ‘’
villa Flots d’Azur ‘’ ? Parce que Théophraste l’avait voulu. En
vain Adolphe lui
avait-il remontré que c’était là un nom pour villa
des bords de la mer ; il
avait répondu avec une grande logique qu’il était souvent
au Tréport et qu’il
avait toujours vu la mer verte ; qu’il péchait le goujon dans la
Marne et que,
par les beaux ciels d’été, il avait vu la rivière
bleue. Ne disait-on pas aussi
: « Le beau Danube bleu » ? Du moment que
l’océan n’avait pas le monopole
des flots bleus, il ne voyait pas pourquoi il se priverait d’appeler sa
villa
des bords de la Marne : ‘’ villa Flots d’Azur ‘’. » Ainsi que le remarque l’ami
Adolphe, la
« villa des Flots d’Azur », bien que se dressant
sur un coteau de la
Marne, porte un nom « pour villa des bords de
mer ». Le
lecteur pensera d’emblée à la Côte d’Azur. Quelle est l’origine de
l'expression Côte
d'Azur ? En 1870 le Dijonnais Stéphen Liégeard (1830-1925),
sous-préfet puis député sous
le Second Empire, plutôt fortuné, renonce à la
politique pour se consacrer à la
littérature. Installé à Cannes, il
rédige en 1887 un livre sur sa
nouvelle région d’adoption… livre dont le titre est :
« La Côte
d’Azur ». En 1894, lors de la réédition de
l’ouvrage, Stéphen Liégeard
reconnaît que le titre de son livre est désormais devenu
le nom de cette côte
maritime qu’il aime tout particulièrement. Gaston Leroux
c’est-il inspiré en
1903 du nom créé par Stéphen Liégerard pour
nommer la villa de Théophraste
Longuet ? Il semble bien qu’il faille répondre par
l’affirmative. Mais
Gaston Leroux qui se présente comme l’historiographe de ce
récit va plus loin.
Il indique que Marceline, épouse d’Adolphe « aimait
aussi beaucoup
Théophraste » parlant « d’une
nature adultère, mais droite… De
son côté, Adolphe adorait Marceline et se serait fait tuer
pour
Théophraste. » Et Gaston Leroux de
conclure : « Quand on
réfléchit à cette merveilleuse union de trois
cœurs qui s’estiment, on se prend
à regretter, tout de même, que la ‘’ Villa des Flots
d’Azur ‘’ ne se soit pas
appelée ‘’ Villa des Flots d’Amour ‘’. » L’union des
trois cœurs peut comporter une lecture héraldique, voir
chrétienne ou
compagnonnique. Le lecteur se trouve à
présent sur les bords de
la rivière Marne. Gaston Leroux vient de lui présenter un
nom qui fleure bon la
Côte d’Azur et qui pourrait, de ce fait, évoquer en
seconde lecture le Sud-Est
de la France mais ce détour n’est offert au lecteur que pour
mieux lui
présenter, semble-t-il, une seconde côte, celle des Flots
d’Amour… Bien sûr lorsque Gaston
Leroux publie son roman
en 1903 cette Côte des Flots d’Amour n’existe pas encore et
n’existera jamais
véritablement sous ce nom ! Mais ces Flots d’Amour
annoncent peut-être,
sans l’affirmer – il s’agirait plus d’un espoir – la future Côte
d’Amour dont
le nom sera entériné en 1913, soit deux années
après le jeu-concours du journal
LA MOUETTE en 1911. La
Côte d'Amour Malgré les huit ou dix
années qui séparent la
parution du roman de la proposition et de son homologation du nom de la
Côte
d’Amour, il semble que certains indices disséminés dans
le roman pourraient
plaider, semble-t-il, pour l’hypothèse suivant laquelle cette
expression ne fut
pas le fruit d’une proposition spontanée. Cette lectrice dont le
nom reste pour
l’heure, oublié, reformulait peut-être une expression que
nous pourrions
qualifier d’officieuse, mais ayant été exprimée
par quelques voyageurs venus de
Paris ou d’ailleurs par le train de la Compagnie
Paris/Orléans ? Il convient de rappeler que,
suivant certains
auteurs, Gaston Leroux, auteur de Roulletabille ou de
Chéri-Bibi, tout comme
son émule Maurice Leblanc, auteur d’Arsène Lupin,
auraient été membres de la
Société Angélique de Paris dont la devise
était ET IN ARCADIA EGO en référence
au Tombeau des Bergers d’Arcadie, célèbre tableau de
Nicolas Poussin. Rappelons
que Gaston Leroux écrit en italique dans sa
« PRÉFACE HISTORIQUE » du
roman : « Le coffret en bois des îles
contenait le secret de la
tombe. » Quelles sont les indices
plaidant pour une double
lecture géographique du roman ? Nous savons que les couples
Longuet et
Petito résident rue Gérando à Paris. Cette rue du 9ème
arrondissement, dans une prononciation dure du G, pourrait cacher le nom même de la cité de
Guérande. Jules Verne dans
l’un de ses romans utilisa le même procédé pour
évoquer mais de façon discrète,
la cité de Guérande… De même, ces Messieurs Longuet
et Petito, aux noms
complémentaires, pourraient faire référence aux
Grand et Petit Traicts du
Croisic, ancien golfe de Guérande. Guérande
et la collégiale Saint-Aubin en 1840 Autre possible indice, la
présence chez M.
Longuet d’un « chat violet » en carton sur lequel
le propriétaire des
lieux avait placé une épingle de cravate.
L’épisode du « chat
violet » long de deux chapitres, va confronter de
façon tragique les deux
voisins de la rue Gérando. Le thème du « chat
violet », associé à celui
du « chat noir » était bien connu de
Gaston Leroux qui tout comme
Maurice Leblanc fréquentait le fameux Cabaret du Chat Noir
à Montmartre. Mais
le « chat violet » dans l’hypothèse
Côte d’Amour du roman, renvoie
peut-être aussi à la Grotte du Chat de Piriac-sur-Mer dont
quelques légendes
subsistent aujourd’hui. Gildas Buron, conservateur du Musée des
Marais Salants
de Batz-sur-Mer ne retient pas les légendes mais estime que ce
« chat » piriacais évoque le chat de mer
ou petite roussette. En 1988
dans la revue Pen Kiriak, il cite pour affirmer ses propos, Richer
(1823) alors
conservateur-adjoint au Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes : « En
automne,(…) la rive présente souvent un grand nombre de
laplysies dépilantes
vulgairement appelés chats de mer, et dont on croyait la liqueur
violette
capable d’occasionner la dépilation. ». La
Grotte du Chat à Piriac-sur-Mer Le document trésoraire Autre indice,
intéressant dans le roman pour une
possible double lecture géographique du récit, il s’agit
du texte manuscrit
trouvé par Théophraste Longuet : Le
texte mystérieux Ce document peut
causer problème tant
pour l’hypothèse trésors de Cartouche, ouvertement
présentée par Gaston Leroux
dans son roman, que pour une hypothèse trésors de la
Presqu’île de Guérande.
Cette dernière hypothèse peut-elle apparaître dans
la lecture du
document ? Seul le mot « FOUR » permet
d’envisager sans la
confirmer pour autant, cette hypothèse. Le mot Four
pourrait évoquer le
Plateau du Four avec son célèbre phare au large du
Croisic. La tour élevée par
les ingénieurs François Plantier et Rapatel, fut
allumée le premier janvier
1822. Gaston Leroux donne au lecteur ou au chercheur des
trésors, l’ordre
suivant : « Va prendre l'air aux
Chopinettes » et « regarde le Four». Faut-il
entendre : « Va
prendre l’R (l’air) du mot Four » ? Auquel
cas le Four ferait place dans un deuxième temps au
Fou. Ce Fou pourrait avoir quelque rapport avec le Trou du Moine Fou ou
les
Rochers du Moine Fou de Piriac. Les
Rochers du Moine fou à Piriac-sur-Mer Ce double
commandement adressé aux
chercheurs des trésors, l’est depuis les Chopinettes. Dans le
roman parisien de
Gaston Leroux, les Chopinettes évoquent le Moulin des
Chopinettes qui se
dressait sur la Butte Saint-Chaumont. Ce moulin avait pris la suite
d’une
auberge chère à François Villon « où
depuis des siècles venaient en
grande liesse ripailler les mauvais garçons et gourgandines, les
jours de
pendaisons aux Fourches. » Existe-t-il, a-t-il
existé, dans la
presqu’île, un lieu nommé Chopinettes ? La réponse
semble a priori négative. Dans le document
retrouvé par
Théophraste Longuet, le mot Chopinettes se suffit à
lui-même, tandis que le mot
Four ne serait que la première partie du mot Fourches, en
référence aux
Fourches de Montfaucon, célèbres Fourches Patibulaires
où l’on pendait les
criminels. Dans
l’hypothèse Côte d’Amour, nous
aurions peut-être un procédé de cryptage identique
s’appliquant non pas au mot
Four désignant Le Four, îlot rocheux mais au mot
Chopinettes. Le mot Chopinette
se veut le diminutif du mot Chopine, lui-même diminutif, suivant
certains
étymologistes, du mot Chope. Dauzat affirme un tel
rapprochement et indique
que le mot chopinette
apparaît au XVe siècle dans les
Actes des Apôtres. Dans le bourg de
Piriac se trouve la
célèbre Place de la Chope avec son puits qui pourrait
postuler pour un lieu-dit
Chopinettes de la Côte d’Amour. Gaston Leroux regroupant les mots
Chopinettes,
Four et Coq, pensait c’est certain et confirmé dans l’ouvrage,
avec une pinte
ou pointe d’humour à un plat excellent, le Coq au Vin qui
apparaît d’ailleurs,
mais pas uniquement, comme un repas pascal. Le puits de la Chope n’est
pas
reconnu en tant que source viticole mais la symbolique est là.
Si la chope
contient le plus souvent de la bière, elle peu contenir bien que
les exemples
soient plus rares, du vin, quelquefois chaud. La
Place de la Chope à Piriac-sur-Mer Dans le roman,
le Coq fait référence
à l’ancien Château du Coq près de Paris. Localiser
ce Coq dans la Presqu’île de
Guérande peut s’avérer plus complexe. Le document
indique : « Regarde
le Coq » et « Fouille espace ».
Ce Coq lié à
« l’espace », pourrait évoquer la
girouette juchée au sommet d’un
clocher et donc une église… navire dont la coque
aérienne, ainsi que
l’affirment certains textes compagnonniques, poursuit sa navigation
spatiale. Détail d’apparence
anodine, lorsque M. Petito
s’intéressera pour son propre compte au document
trésoraire, son épouse
résumera ainsi de mémoire, le texte du document :
« ‘’ Va prendre
l’air aux Chopinettes, regarde la Coq, regarde le Four… ‘’ c’est
vague. »
Il convient peut-être de suivre la
« vague » de la Côte d’Amour pour
pénétrer l’énigme trésoraire. M. Petito semble apparemment
plus perspicace que
M. Longuet pour décrypter le document et paraît y
être parvenu. Mme Petito qui
jusque-là continuait à jouer au piano le Carnaval de
Venise, changea de
registre et étudiait justement Une étoile d’amour.
Mo rt en fui Bien que
Théophraste Longuet ne
décryptera pas les lettres « rt » il sera
persuadé qu’elles le
désignent et qu’il convient de lire « Moi rt enfoui
mes trésors après
trahison du 1er avril » L’hypothèse
trahison du 1er
avril n’est pas celle qu’il convient de retenir pour Cartouche. Le
célèbre
bandit fut trahi par son complice Gruthus le 14
octobre 1721 et non
pas le 1er avril de cette même année ce que
d’ailleurs confirme
Gaston Leroux ailleurs dans le roman. Le document trésoraire
évoque une
« trahison » qu’il place dans une période
bien précise de
l’année : le Carême. La lecture seule du document
peut orienter le lecteur
vers une autre trahison au retentissement considérable dans le
monde
chrétien : la trahison de Judas l’Iscariote…. Nous
pourrions envisager que
le 1er avril 1721 tombait en plein dans la Semaine Sainte,
précisément le Mardi Saint, jour où l’on
commémora longtemps la Trahison bien
qu’elle se commémore aussi le Jeudi Saint. Après
vérification, le calendrier de
cette même année nous démontre qu’il n’en est
rien : Calendrier
avril 1721 Nous découvrons que le
Dimanche de Pâques marque
le 13e jour du mois d’avril. Le 1er avril, jour
de la
saint Hugues, est un mardi. Devons-nous pour autant rejeter
l’hypothèse
Trahison de Judas et plus largement Temps de la Passion ?
Dès le début du
mois d’avril, avaient lieu les représentations de la Passion.
À partir
du XIIIe siècle des éléments profanes
commencèrent à se mêler à ces jeux.
Le nom de la Passion, mois zodiacal du Poisson aidant, se transforma en
Poisson. C’est tout au moins l’une des hypothèses qui est
proposée quant à
l’origine du Poisson du 1er avril. Une autre
hypothèse rappelle que
le Premier de l’An avant d’être fixé le 1er
janvier, marquait le
jour de Pâques, ou bien encore le 1er avril. La
Légende Dorée
présente saint Hugues comme l’inventeur du Poisson d’Avril. Dans une hypothèse
guérandaise, l’orientation
religieuse semble quoiqu’il en soit, celle qu’il convient de retenir
pour les
lettres Mo rt. L’idée de mort domine en première lecture,
mais il s’agit
d’aller au-delà de cette lecture afin de découvrir les
hypothèses pouvant être
retenues. Il y a tout d’abord une possibilité suivant laquelle
les lettres Mo
soient les deux premières du mot Moine. Théophraste
Longuet ne peut guère
apparaître comme un moine mais l’idée du moine peut, nous
l’avons vu,
apparaître en Presqu’île de Guérande avec le Moine
Fou… Autre hypothèse
intéressante, elle nous amène dans la Collégiale
Saint-Aubin de Guérande où
nous pouvons admirer en façade nord le vitrail
de Saint Étienne (Nantes
1884 - Meuret) : Vitrail
de saint Étienne Dans le bas du vitrail une
légende écrite sur un
phylactère permet d'identifier le personnage
représenté : ● SCS ● STEPHANUS ● M ● RT ● Détail
de la légende SCS STEPHANUS, soit le latin
SANCTUS
STEPHANUS : SAINT ÉTIENNE. Les trois lettres finales :
M●RT dans une
lecture latine intriguent. Durant la préparation de cet article,
je sollicitais
mon ami Patrick Berlier dont le latin et ses particularités ont
beaucoup moins
de secrets pour lui qu’ils en ont pour moi. Il m’envoya une image
pieuse
légendée SANCTUS STEPHANUS MART : Saint
Étienne martyr S’appuyant sur cette image, il
m’écrit : « …
Mais en la voyant je me suis dit que notre M.RT était
peut-être tout bêtement
un MART dont le A a été remplacé (mais pourquoi ?)
par un point de
séparation. » Le MART correspond bien
sûr au mot de latin
ecclésiastique MARTYR. Saint Étienne n’est-il pas
considéré comme le
Protomartyr ou Premier Martyr ? Le signe de séparation ●
placé entre M et
RT et remplaçant curieusement la lettre A, interroge
effectivement. Dans l’idée
nous pourrions y retrouver par jeu de mots, le mot
« appoint » jadis
écrit avec un seul P : l’apoint ou à-point...
Patrick
interrogea sur le sujet le Guichet du Savoir (Bibliothèque
municipale de Lyon),
souvent très efficace. S’appuyant sur le Dictionnaire
Latin/Français, le
Gaffiot, le Guichet avance pour la lettre initiale M, la signification
suivante : « M. = magister (celui qui commande,
dirige, conduit,
chef, directeur), municipium (ville municipale), monumentum (tout ce
qui
rappelle quelqu’un ou quelque chose, monument commémoratif) dans
les
Inscriptions. » L’idée de monument
commémoratif peut apparaître avec
le mot latin Martyr, si nous effectuons l’appoint, en effet,
ainsi
qu’indiqué dans le Gaffiot, cette déclinaison du mot fait
apparaître le
MARTYRIUM qui désigne outre le martyr, le « lieu
ou un martyr est
enseveli, tombe », voir une « église
consacrée à un saint ». Il n’est pas opportun de se
souvenir de cette
phrase rédigée par Gaston Leroux dans
la
« PRÉFACE HISTORIQUE » de son roman
« La double vie de
Théophraste Longuet » : « Le
coffret en bois
des îles contenait le secret de la tombe. » Mo rt ou le secret de
la tombe La signification des lettres
RT du document
trésoraire, promise par Gaston Leroux dans le roman resta lettre
morte. Dans
l’hypothèse Côte d’Amour, ne pourrions-nous envisager,
notamment – mais pas
uniquement – un toponyme ? Le toponyme plaidant en ce sens
pourrait-être
LeRaT dans la commune de Piriac ? Henri Quilgars dans son
Dictionnaire
Topographique, présente le nom de Lerat comme un nom breton
composé du préfixe
LEZ, « cour seigneuriale », et du nom d'homme
vieux breton RAT, RAD,
signifiant « grâce, faveur,
récompense ». Autre hypothèse avancée,
Lerat évoquerait une ancienne villa gallo-romaine «
liracum », du nom de son
propriétaire LIRUS. Nous retrouvons, hasard des croisements
linguistiques, la
notion de « fou » évoquée plus
haut. En effet, le latin « Liro »
ou « Lira » signifie « être
fou ». Le
port de Lerat à Piriac-sur-Mer Les lettres M●RT du document,
pourraient si l’on
retient le point de séparation, s’entendre Magister RT,
soit Maître,
voire Tombe du Maître RT, mais il paraît assurément
difficile d’affirmer que
ces trois lettres évoquent spécifiquement, d’un point de
vue géographique, le
site de Lerat. Dans le roman de Gaston
Leroux, M. Longuet afin
de mieux comprendre ce qui lui arrive, rendra visite à un
curieux
personnage : M. Éliphas de la Nox dont le nom est à
lui seul tout un
programme ! Membre de la Rose+Croix et successeur de Jacques de
Molay à la
tête de l’Ordre du Temple, le personnage est
présenté comme un spécialiste de
la « triple étude hébraïque du
Beasaeschit » et grand utilisateur de
mots hébreux. Ici peut s’affirmer une autre signification des
lettres M●RT. Le mot
Beasaeschit doit correspondre au mot Bereshit ou Berechit
(transcriptions
modernes du mot), premier mot de la Bible, généralement
traduit :
« Au commencement » et composé de
Be : « au - dans »
et Resh : « tête ». Gaston Leroux,
volontairement ou non, a
remplacé le « r » par un
« s ». Dans les langues
hébraïque et araméenne apparaît
le mot Mérat, Marat ou Morat signifiant notamment en tant que
verbe :
« arracher (les cheveux) - faire une tonsure » et
en tant que nom
commun : « calvitie - tonsure ». Il convient
peut-être ici de
retenir la tonsure de saint Étienne dans le vitrail ? En
tant que verbe le
mot signifie aussi : « polir » en parlant
d’une épée, d’une
pierre, d’un métal. Saint Étienne,
Protomartyr, est représenté dans
l’Église comme le porte-étendard des Martyrs. Il va
apparaître en ce sens comme
le reflet humain de l’Archange Michel, chef de l’Armée
céleste. Le parallèle
avec l’archange se prolonge avec la couronne. Stéphanos en grec
signifie le
Couronné. L’Archange Michel vainquit suivant la tradition,
l’Archange Lucifer
(le Porteur de Lumière). En perdant le combat, l’archange
déchu perd sa
couronne. Michel récupère le diadème dans lequel
fut dit-on taillé le Saint-Graal. Lors de l’Homélie
consacrée à saint Étienne était
prononcée la phrase suivante : « Les pierres
dont les Juifs l’ont
accablé se sont changées sur sa tête en une
couronne de pierres
précieuses. » Cette phrase se veut non pas une
traduction mais une
adaptation on ne peut plus libre du verset latin « Posuiti
Domine,
super caput ejus coronam de lapide precioso. » Il s’agit
de la
traduction latine (Vulgate de saint Jérôme) du Psaume 20,
verset 3 (la
numérotation varia suivant les éditions : dans les
Bibles modernes, ce
verset est le 4 du Psaume 21). Le Maistre de Saci (1759)
traduisait : « Vous
l’avez prévenu de bénédictions et de
douceurs ; vous avez mis sur sa tête
une couronne de pierres précieuses. ». Les pierres
précieuses
en question (lapide precioso), traduisent en fait,
incorrectement
l’hébreu PAZ mot caractéristique de l’or pur, ce que les
traducteurs modernes
ont rectifié. Statue
de saint Étienne portant sur sa tête, Pour l’Église, ce
verset et l’ensemble du Psaume
de David, s’applique à Jésus-Christ. André
Chouraqui dans sa traduction
commentée des Psaumes, s’appuyant sur le commentaire
médiéval du grammairien et
rabbin Kimhi, note : « Kimhi, selon une tradition
constante,
interprète ce psaume dans la perspective apocalyptique de la
guerre de Gog et
Magog et du triomphe du messie-roi, fils de David. » Cette notion de
royauté, pourrait se retrouver
dans l’énigmatique M●RT du vitrail ou dans le Mo rt du document
trésoraire. Mo
rt apparaît comme le secret de la tombe qui
est, suivant
Gaston Leroux, un secret royal. Théophraste Longuet est
fils de Jean Longuet.
Adolphe Lecamus, rappelle à son ami Théophraste, les
origines des Longuet qu’il
répartit curieusement en deux catégories bien
différentes. De la première il
dit : « Les agrégats matériels de ce
corps sont originaires […]
de plusieurs générations de maraîchers à la
Ferté-sous-Jouarre… »
Théophraste qui a une vision plus noble du métier de ses
ancêtres, interrompt
son ami pour affirmer : « – De jardiniers, de
maîtres-jardiniers ». Sans contredire Adolphe
poursuit en évoquant la
seconde catégorie : « – de la
première lignée de France ». Le secret de la tombe, secret des
origines de Théophraste Longuet est tout à la fois un
secret de maîtres-jardiniers
et un secret royal : celui de la première
lignée de France,
autrement-dit… celle des Mérovingiens ! Gaston Leroux, ainsi que le
relèvent certains
chercheurs, glisse dans ses romans des thèmes
hermétiques. La double vie de
Théophraste Longuet n’échapperait pas à cette
catégorie de romans. Dans le
langage hermétique, le jardinier et qui plus est, le maître-jardinier
représente un Adepte du Grand Œuvre Alchimique dit
aussi Grand Œuvre Royal. Dans l’O sont cachés
les trésors La côte maritime du Pays
Guérandais devenue Côte
d’Amour doit son nouveau nom, son éclosion, autrement-dit,
son
couronnement, au journal La Mouette. Si le journal local nous
entraîne dans
sillage de la Mouette, Gaston Leroux quant à lui nous
entraîne dans celui du
Coq. Les
5 dernières lignes du document mystérieux Nous pouvons remarquer dans le
document
trésoraire que quatre mots, commençant par une lettre
majuscule, comportent la
lettre « O ». Il s’agit des mots Chopinettes,
Four, Coq et Fouille.
Autre particularité, deux de ces mots commencent par un F et
deux autres par un
C. Le hasard peut avoir sa place dans ces particularités mais il
se peut aussi
que l’auteur ait voulu apporter au lecteur ou chercheur
potentiel du trésor, quelques éléments
d’importance, pour qui pourrait les lire
et les comprendre. Si l’on place ces quatre mots
les uns au dessus
des autres, de façon à superposer les O, voici
qu’apparaissent de nouveaux
mots : Décryptage
du document « PINETTE SUR
QUILLE » Ces nouveaux
mots ne semblent pas à
priori éclairer l’inscription ! Les mots PINETTE et QUILLE
comportent
plusieurs significations ! L’idée première de ces
deux mots oriente vers
les métiers du bois ce que pourrait confirmer les lettres
initiales C et F,
ainsi que le H. Gaston Leroux, tout comme Maurice Leblanc, père
littéraire
d’Arsène Lupin, auraient été suivant le chercheur
Richard Kaithzine, des
proches du mystérieux Fulcanelli. Cet hermétiste aurait
eu pour maître le fameux
M.A. de Nantes, de son vrai nom Pierre-Aristide Monnier, souvent
cité par
Fernand Guériff dans ses travaux. Fulcanelli se
présentait comme l’un des F. C.
H. ou Frères Chevaliers d’Héliopolis… La lettre H
n’apparaît qu’une fois avec
le mot CHOPINETTES. Les lettres FC en cette fin de XIXe
siècle ne
nous parlent assurément pas de quelque Football-Club local mais
plutôt de F.·.F.·.C.·.C.·.,
Francs Charbonniers
ou Fendeurs Charbonniers. La disposition ci-dessus des quatre mots
n’est pas
sans rappeler la disposition du Mot sacré apparaissant
dans
d’anciens documents, au sein de ces corporations du Compagnonnage
forestier.
Voici pour exemple le Mot sacré « ÉCROCE »
(ÉCORCE) lu
de bas en haut apparaissant dans l’Instruction des Fendeurs (À
l’usage du Grand Chantier de France, séant à Paris – 1809
in Paris
Jacques Brengues « La Franc-Maçonnerie du
Bois » Éditions VÉGA.) : Le
mot sacré des charbonniers Nous pouvons
noter que les mots
« sapin » et
« hêtre » comportent tous deux une faute
d’orthographe cachant peut-être un jeu de mots. Le Mot sacré tiré du document trésoraire de
Gaston Leroux, s’articule
autour des lettres O. Cette lettre de phonétique aqueuse, joua
dans les siècles
passés un rôle d’importance notamment dans la
cryptographie ancienne présente
notamment dans les Carrés dits magiques. Cet aspect
cryptographique du O se
retrouve précisément dans la Presqu’île de
Guérande. Pierre Gordon dans son
livre « Les racines sacrées de Paris »
(Éditions Arma Artis) évoque
la coutume des saints O de Noël, auxquelles se
rattachaient les O de
l’Avant et les grandes O. Pendant les huit jours qui
préparent la
solennité du 25 décembre, le chant du Magnificat
était précédé d’une antienne,
qui débute par la lettre O, d’où les différentes
cérémonies liées aux O.
Citons, les O chantées par les élèves le dimanche
à la messe ou le parchemin
d’O que le curé remettait aux derniers mariés de
l’année, sans oublier
l’importance du vin dans les rites des O. Ces O mystérieuses,
également chères
aux hermétistes, rejaillissaient sur
les
Vierges noires, lors de la fête de Notre-Dame-de-l’O, le second
jour des grandes
O. En ce jour se fêtait à
Saint-Germain-des-Prés, l’Expectation de
l’enfantement de la Vierge Marie. Les verriers auteurs des grandes
rosaces de
nos cathédrales ont longtemps été nommés
les Maîtres de l’O. De cette O jaillit
la Lumière… Gaston Leroux
dans la conception de
son document trésoraire, pourrait avoir pensé à
ces O connues déjà à l’époque
carolingiennes mais remontant suivant Pierre Gordon à une
époque pré chrétienne.
Dans l’esprit Maçonnerie du bois, l’O.·. ou Ourd.·.
évoque l’Ourdon, le chantier de bûcheronnage, qui devient
pour les Francs
Charbonniers, lieu de réunion de la vente (la loge). L’espace
de l’O.·. entoure
la vente à portée de voix, depuis les postes de garde de
guet et plus
précisément chacune des deux ‘’ lignes ‘’ de Bons Cousins
(les Charbonniers)… « Fouille
espace et tu seras riche ». Le Mot sacré du
document trésoraire de
Gaston Leroux révèle le mot SUR. Chez les Bons Cousins SUR.·. : le 1er
SUR.·., le 2ème
SUR.·., désigne les Surveillants. Le Mot sacré « PINETTE
SUR QUILLE » revêt une
couleur toute forestière que nous pouvons
retrouver avec le COQ de l’inscription. Le Coq ou Têtel
(Têtet ou Ringard) du
fourneau, était le nom donné à la perche
plantée dans la meule qui servait à
entretenir le tirage du foyer. Pierre Merlin (Bons Cousins Charbonniers
–
Éditions de Folklore comtois) écrit au sujet du Coq
: « Le
symbolisme de la meule (Golgotha) et du têtel (axe du monde, la
Croix, menhir,
obélisque, pilier)… » Carton
de convocation Le rituel de ces
Hommes du Bois était
basé sur la Passion du Christ, thème assurément
pas étranger au document
trésoraire de Gaston Leroux. Le dessin du carton de convocation
ci-dessus
représenté, ne manque pas d’intérêt pour
cette étude. Il est entouré d’un
bandeau sombre sur lequel des feuilles stylisées apparaissent en
clair. Aux
angles figurent en sautoir, pelle et environ (tarière),
lanterne, trois dés et
un coq… Dans le dessin nous retrouvons 3 Fours ou Fourneaux
symboliques.
Au-dessus de ces Fourneaux apparaît au centre un
échantillon (baguette coudrier
coupée en biais de 3 pouces à 3 entailles – 3 plaies du
Christ – porté par le
Bon Cousin en signe de reconnaissance). De chaque côté de
l’échantillon ou
enchantillon, un soleil et une lune à visage humains, tous deux
accompagnés des
lettres M.R.I. Curieusement, alors que la signification des lettres
apparaissant aux quatre angles du dessin est connue, celle des lettres
M.R.I.
échappe toujours. Dominique Vuaillat (Objets et Symboles des
Bons Cousins – in
Bon Cousins Charbonniers aux Éditions du Folklore comtois)
envisage une
signification : « peut-être liée au
rendez-vous »… un
rendez-vous en l’occurrence fixé à « 6 h
le 14 avril ». Ce
carton fut envoyé de Dole le 10 avril 1833. Notons que ces dates
sont très
proches du 1er avril de l’inscription trésoraire de
Gaston Leroux. Les lettres
M.R.I. de signification
inconnue ne sont pas sans rappeler le Mo rt de l’inscription de Gaston
Leroux
et le M ●
RT du vitrail de Guérande. Dans la Source
de l’O.·.
se
trouvent les trésors… Dans l’hypothèse où les
trésors mentionnés par Gaston
Leroux se trouveraient bien sur la Côte d’Amour il convient au
chercheur téméraire
de relire minutieusement le roman de Gaston Leroux pour y
découvrir d’autres
indices assurément présents et permettant
d’accéder à la source lumineuse. Le hasard veut que je termine
cet article le 14
février Jour de la Saint-Valentin, Fête des AMOUReux…
Bonne fête à tous les Coste-Amour-icains ! |
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