Le barrage du Couzon et ses aqueducs.
Le canal de
déviation, en
rive gauche, lui aussi est complètement sec. Ce canal
dévie les eaux du Couzon
en amont et avant de récupérer les eaux du trop plein du
barrage, il transite
sous terre sur une vingtaine de mètres. (photo 2)
Ce barrage fut
inauguré en
1812, en lien avec le canal de Givors. Sur une plaque de marbre on peut
lire :
Exhaustis
tribuit lacus ille canalibus undas navigiisque refert quam negat amnis
opem
En se vidant, le lac
apporte à ce canal des flots pour les navires et en retour, les
richesses que
la rivière ne pouvait rapporter. (traduction personnelle)
Projeté par Aléon de Varcours dès 1751 pour relier le Rhône et Loire, le canal de Givors fut entreprit par François Zacharie dès 1761. Ruiné, ce dernier mourut en 1768. Son fils forma une nouvelle compagnie et termina le canal en 1780. Celui-ci offre alors une voie navigable qui relie la ville de Rive de Gier à Givors. Il va remplaçer la descente par mulets du charbon du bassin minier de Rive de Gier et de Tartaras vers le Rhône. Cela permet une exportation plus rapide vers Lyon et le sud. Les nouveaux exploitants prospèrent, les barques fleurissent, mais l'été le niveau d'eau est trop bas. Face au projet de ligne de chemin de fer qui pointe du doigt les difficultés d'acheminement par le canal en été, les exploitants décident de créer un réservoir sur le Couzon et un aqueduc reliant cet édifice à un bassin au niveau de l'hôtel de ville de Rive de Gier. Ce dispositif permet d'alimenter le canal l'été pour maintenir un niveau d'eau suffisant. Aujourd'hui ce canal a disparu. On peut toutefois visiter une double écluse au niveau du Rocher Percé au sud de Rive de Gier en aval de la Madeleine. (photo 3)
Depuis le barrage, nous
suivons un aqueduc en rive droite du Couzon, qui semble se diviser en
deux
branches. Une branche qui reste en rive droite (la première
réalisée) se
prolonge en aval. Cet aqueduc alimenterai le bassin de l'hôtel de
ville (cela
reste à vérifier). (photo 4)
Du coup nous nommerons
l'autre aqueduc qui traverse la vallée du Couzon sur un bel
ouvrage aérien de
cinq arches, et se perd sous terre quelques centaines de mètres
plus en
aval : l'aqueduc d'Arcole. (photo 5 - 6). Après dix
mètres de progression
aquatique un mur en obstrue l'accès. L'aqueduc d'Arcole, est
réalisé un peu
plus tard en 1838 en même temps que l'extension du canal de
Givors, jusqu’à la
Grand-Croix, (extension qui fut ouverte en 1839). Il permet donc
d'acheminer
l'eau du barrage du Couzon plus en amont de Rive de Gier.
L'aqueduc d'Arcole
traverse donc la vallée du Couzon puis entre sous terre pour un
cheminement de
près d'un kilomètre. Il traverse ensuite la vallée de l'Egarande par le Pont d'Arcole. (pont qui
a été détruit en 1976 dont il n'en reste que les
ruines au fond de la vallée).
(photo 7)
En amont du pont d'Arcole
on pénètre dans un tunnel aquatique sur près de
700 mètres. La progression
nécessite un matériel technique spécifique, une
néoprène et un bon éclairage
(photo 8). Nous avons observé quatre puits creusés
certainement pour donner une
bonne direction au tunnel et avoir un bon avancement des travaux (photo
9). Un
5ème puits a visiblement été obstrué ;
une partie du remblai en se
détrempant s'est étalé comme une coulée de
boue dans le boyau. Un peu plus loin
nous stoppons face à un comblement.
En aval du Pont, l'aqueduc
rentre à nouveau sous terre. Mais malheureusement, aujourd'hui,
des remblais
stockés au-dessus ont bouché l'entrée. Nos efforts
pour essayer de désobstruer
cette entrée seront vains. Et nous nous contenterons du
très bel article publié
par G. Le François (Spéléo Club des Oreillard dans
la Botte n°21 revue du
Comité Départemental de Spéléologie de la
Loire). Cet aqueduc souterrain se
développe sur plus de 800 mètres pour émerger au
niveau des stades du
Grandpont. Il a été parcouru et topographié en
1980 par cette équipe.
Nous avons là un ensemble d'ouvrages patrimoniaux exceptionnel qui démontre la vitalité industrielle de la vallée du Gier depuis le XVIIIème siècle.
Krupa D, Contribution
préliminaire à l'inventaire
des sites souterrains du département de la Loire, Comité
Départemental de la
Loire, 1999.
Lefrançois G.,
Aventure ligérienne : l'aqueduc
du pont d'Arcol, Botte n°21, revue du Comité
Départemental de la Loire,
C.E.R.P.I., TARTARAS et le
canal de Givors, 2006
EPALLE C., Un canal
oublié, 2012
A.R.R.H., Le canal de Rive
de Gier à Givors, 1997
A.R.R.H. n°17, 2004
Docteur Francus, Voyage
humoristique, politique et philosophique
au Mont Pilat, Ed Simone Sudre, 1985.
http://givors.69.free.fr/canal/chomienne04.html mise en ligne en 2001
révisé en 2012, consulté le 29 novembre 2015.
Site du Césame :
cesame.ardeche.free.fr