REPORTAGE REGARDS DU PILAT
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 Article réalisé en 2005, à une date où nous n'étions pas encore à pieds d'œuvre dans La Grande Affaire et dont le Site du même nom n'existait évidemment pas.
Les éléments lyonnais de l'Affaire...

    Si Saunière foula les terres du Pilat, c’est aussi pensent certains, parce qu’il se rendait régulièrement à une adresse clandestine qu’il aurait possédée sur Lyon, précisément rue des Machabées. Ce point de chute, lui aurait permis d’entreprendre à sa guise des excursions dans la montagne évoquée juste avant. Voilà, une des bases de travail utilisée par des chercheurs, qui pièce après pièce, assemblent un puzzle peu prévisible, il y a encore de cela quelques années. Cette partie de l’enquête, même si d’autres restent totalement plausibles, s’avère donc être du domaine de l’inédit, tout au moins ces “découvertes” remontent à une date relativement rapprochée dans le temps, précisément 1995. Du reste, il demeure presque évident que  Saunière a mené en quelque sorte une double vie durant presque vingt ans ; on retiendra la période s’étant écoulée de 1891 à 1910, car c’est exactement en ces époques qu’il voyageait et dans le même temps construisait beaucoup sur Rennes-le-Château. Maintenant, nous allons évoquer des présomptions qui pèsent sur le parcours atypique de l’abbé, apparemment réalisé en région lyonnaise...
    On constate d’abord, fait relativement curieux, qu’à sa mort, ce sont deux librairies lyonnaises, Gacon et Derain-Raclet, qui vont se porter acquéreurs de la bibliothèque du religieux. Un chercheur serait notamment en possession de trois de ces livres, rachetés par Derain-Raclet et portant la mention de propriété “B.Saunière”, à savoir les ouvrages suivants : “prophétie des Papes attribuée à St Malachie” de l’abbé J.Maitre, “histoire des grandes forêts de la Gaule et de l’ancienne France” de L.F. Alfred Maury et “monuments Celtiques ou recherches sur le culte des Pierres” par M.Camby. Comment ces librairies peuvent-elles avoir eu vent du décès d’un anonyme curé audois, si ce n’est par le fait que celui-ci eût certaines habitudes ou liens plus ou moins sérieux avec elles.

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    Saunière lors de ses absences prolongées rencontrait du monde, c’est une évidence. Il menait aussi certainement des recherches autant pointues que difficiles. La discrétion et le mutisme devaient être les fidèles complices, d’une rigueur exemplaire dont il fit preuve en toutes circonstances, ceci malgré le paradoxe qu’il entretenait peut-être volontairement pour capter toute l‘attention, en faisant construire plusieurs “monuments” extravagants et en menant la grande vie au vu ou au su de ses concitoyens et fidèles pèlerins. Notons qu’il aura presque fallu un siècle pour que des débuts de preuves permettent de conduire à l'éventualité que Saunière enquêta jadis en région lyonnaise. Pour ce qui est de garder, coûte que coûte, une certaine discrétion sur sa double vie, on nous précise que sa dévouée servante, Marie Denarnaud, aurait eu pour consigne d’expédier des courriers déjà remplis de la main de l’abbé et prêts à être postés, au cas où il aurait fallu répondre en son absence à une correspondance. Pour ne pas éveiller de soupçons inutiles sur les sorties du religieux de Rennes-le-Château, notamment aux yeux de sa hiérarchie, elle avait pour mission de temporiser en attendant le retour de l’abbé. Saunière devait de son côté se donner du temps pour mener à bien ses scrupuleuses investigations, effectuées en un ou des lieux suffisamment éloignés de sa paroisse.

    On commence à comprendre que la région lyonnaise et le Pilat peuvent avoir occupé une place dans ce cadre précis. Un chercheur est aussi en possession d’une lettre toujours envoyée à l’adresse lyonnaise et visant une certaine société Zion, fabricant d’optiques photographiques à Paris. Il s’agissait là, d’une commande faite par l’abbé, d’objectifs très peu courants intitulés “rectilignes” et utilisées par les géomètres habitués des spécialités topographiques. Dans cette lettre, il est question de longues vues d’un modèle si inhabituel que le fabricant admet ne pas pouvoir se les procurer ! Ces documents, s'ils s'avèrent authentifiables, nous forceraient à admettre que Saunière se rendait bien à Lyon, où il recevait une correspondance apparemment régulière, pour ne pas dire occasionnellement soutenue car des chercheurs prétendent, posséder de multiples courriers toujours adressés sur Lyon. Il s’agirait en l’occurrence, je cite nos sources telles que nous les avons récoltées,issues de documents imprimés et manuscrits relatifs à une “société philosophique discrète” ; comprenne qui pourra, mais nous aurons peut-être l'occasion de revenir ultérieurement sur ce point précis. D’autres correspondances du même type font état d’un courrier orfèvre de Lyon, envoyé par un monsieur Soulier et un autre en provenance d’un négociant en pierres précieuses, un certain monsieur Coindre...

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  Si nous acceptons maintenant le fait que Bérenger Saunière se soit bien rendu en région lyonnaise, la question qui reste posée est de savoir maintenant pourquoi, à moins qu’il ne faille répondre pour qui et là nous sommes tentés de repenser à Marie-Madeleine et à la toile de peinture préalablement mentionnée dans un autre reportage des Regards du Pilat. Et si Saunière avait suivi, comme certains le présument, la trace de la vraie Marie-Madeleine en Pilat. Nous rappèlerons simplement ici, que certains veulent voir un destin inconnu et des plus mystérieux à cette sainte femme, réalisé au travers de la Gaule. Ce n’est pas un scoop, car des tas de légendes, plus ou moins "solides", le relatent, ceci aux quatre coins de France ; citons juste là les Saintes-Marie de la mer. Partant de ce constat, d’autres y voient un parcours un peu chaotique, où Marie-Madeleine aurait été obligé pour diverses raisons de changer régulièrement d’endroit. Le Pilat pourrait être un de ces lieux retirés qui aurait abrité un temps Marie-Madeleine ; précisément, d'après les affirmations de certains, l’ancienne Chartreuse de Sainte-Croix en Jarez. Cette dernière aurait au moins pu un temps abriter ses reliques, avant que le célèbre Girard de Roussillon, ne les transporte à l’abbaye de Vézelay en Bourgogne, qu’il aurait fondée pour cette occasion. Le lieu magique du Jarez abrita bien une Chartreuse de 1280 à la Révolution et une partie de l’histoire de celle-ci resterait secrète, des événements de premier ordre s’y seraient joués, sans doute historiques ! Le destin d’un pieux personnage comme Marie-Madeleine inspire avant tout un grand respect, et malgré un conditionnel obligatoire, nous ne pouvons que rester flou sur l’hypothétique destin de cette sainte. La piste lyonnaise évoquant Saunière, ne peut en tous les cas se cantonner à cette seule sainte femme. Même si notre abbé a pu faire une découverte des plus exceptionnelles, le mettant sur une piste encore plus sensationnelle, cela ne s’est passé qu’il y a un siècle environ, si l’on ose écrire, alors vouloir remonter deux mille ans à partir de si peu d’éléments reste vraiment délicat.

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    La théorie explicative dite mérovingienne de l’Affaire de Rennes-le-Château s’expatrie aussi en région lyonnaise. A la base, elle s’appuie sur la découverte de supposés parchemins révélant une dynastie mérovingienne qui aurait perduré à travers les siècles malgré la destitution historique et définitive de ces mêmes mérovingiens. Certains n’hésitent pas à faire des nobles Roussillon du Jarez des descendants mérovingiens, toujours via le légendaire Girard de Roussillon cité juste avant. Ce dernier fut gouverneur de nos régions, car il était Comte de Barcelone, de Narbonne, de Gascogne, d’Auvergne, de Bourgogne et originaire du Languedoc. Ses exploits valeureux en feront le héros de plusieurs chansons de gestes. Les noms de lieux “Roussillon” dérivent tous d’un nom d’homme de cette souche. La province de Roussillon doit son nom à la ville morte de Ruscino, qui dérive du nom de ses fondateurs, Roussillon, Russéolus, du nom primitif Urséolus puis Ursus qui signifie ours en latin. Notons que Ursus est le dernier nom de la généalogie mérovingienne, et ensuite que Madeleine est réputée dans les textes hagiographiques pour vivre comme un ours dans son refuge. En 870, Girard de Roussillon opposé à Charles le Chauve se réfugie dans ses terres du Pilat, aux confins des Cévennes et du Rhône, dernière limite de la langue d’Oc. Talonné par l’armée royale, il se serait réfugié dans une retraite sûre, peut-être à Sainte-Croix, le temps d’organiser la défense de Vienne tenue par son épouse. Ce héros défendait un idéal, celui d’une unité régionale face aux querelles des Carolingiens ; ces derniers, rappelons-le, qui avaient préalablement renversé les mérovingiens. Après un trou, au onzième siècle dans la généalogie des Roussillon, ces derniers reviennent sur le domaine du Pilat, avec un vaste territoire qui s’étend du Lyonnais au Vivarais, en passant par le Dauphiné. Ils y entretiennent plus tard, par l’intermédiaire de Guillaume, le culte de Marie-Madeleine dans une des chapelles de leur fief de Châteauneuf, tout proche de Sainte-Croix en Jarez.

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    Pour clore le sujet sur les éléments visant la piste lyonnaise, précisons qu'un chercheur prétend avoir retrouvé des factures de la maison Bellon de Lyon, chez qui Saunière aurait loué un attelage, de mai à juin 1898 et d’avril à mai 1900. Une des factures indiquerait même le bris d’un essieu, nécessitant une réparation sur place, précisément dans le principal bourg du Pilat, à savoir Pélussin. Les éléments sont alléchants, même si les documents sont jalousement conservés par leur propriétaire ; ce dernier ajoute seulement qu’il est précisé “Monsieur l’abbé Saunière”, mais pas d’adresse sur ces précieux écrits... Dans l'immédiat nous en resterons là en ce qui concerne les liens entre RLC et la région lyonnaise, cependant si de nouveaux éléments sont portés à notre connaissance, nous ne manquerons pas de les étudier.

Thierry Rollat

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