RUBRIQUE RENNES LE CHÂTEAU |
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Christian
Doumergue
|
Voyage dans la France Magique ; un
entretien avec Christian Doumergue
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Voyage dans la France Magique a été
présenté comme une suite de
votre livre Le Secret dévoilé :
enquête sur les mystères de Rennes-le-Château.
Pourtant le livre parle très
peu de Rennes-le-Château… C’est
effectivement une suite. Et ce même si je ne parle que
très peu de Rennes-le-Château en
apparence. J’insiste sur cela : en
apparence … Car il y a une sorte d’architecture invisible. Un, ou
des,
fil(s) d’Arianne qui traverse(nt) l’ouvrage. Seules les
premières pages parlent
clairement de l’affaire de Rennes-le-Château. Mais dans la suite
de mon propos,
de nombreux thèmes ou lieux y sont directement connectés.
Non pas à l’abbé Saunière
lui-même, mais au mythe que Pierre Plantard a créé
autour de lui. Ainsi, ce
voyage dans la France Magique passe par Bourges,
présenté dans de nombreux documents relatifs à
l’affaire de Rennes comme le
centre hermétique de la France. Je m’attarde également
longuement sur la
chapelle du Graal de Tréhorenteuc. Un lieu qui est
l’écrin d’un réel mystère.
D’un secret percé par un prêtre, l’abbé Gillard,
dans les années 1940… Or
Plantard, dès son adolescence, séjournait
régulièrement à proximité de cette
chapelle, dans le Manoir du Tertre… Et je ne doute pas qu’il y a un
lien entre
les deux histoires. Que l’abbé Gillard a inspiré Plantard
dans sa façon de
construire le mythe de Rennes-le-Château. Un exemple est
particulièrement
parlant, c’est celui du chemin de croix. Grâce à
Gérard de Sède, Pierre
Plantard a installé l’idée que le chemin de croix de
l’église de Rennes était
codé. Que l’abbé Saunière y avait glissé
des allusions à des lieux précis
situés à plus ou moins proche distance de
Rennes-le-Château. Comme le « dé
du Serbaïrou » par exemple. Or, il n’est rien de
flagrant dans les
stations du chemin de croix de Rennes-le-Château. Pour arriver
à cette
conclusion, il faut les « interpréter »
symboliquement. Dès lors,
nous ne sommes pas dans une réalité objective. Par
contre, à Tréhorenteuc, nous
avons bien un chemin de croix unique, peint à la demande de
l’abbé Gillard. Qui
a transposé les derniers instants de la vie du Christ à
Tréhorenteuc et dans
ses environs. Des rues du village, des roches remarquables sont
identifiables.
Il y a là un vrai codage toponymique. Plantard s’en est
inspiré pour construire
la légende de l’abbé Saunière. La
« légende » ?
Il n’y aurait donc pas de réel mystère à
Rennes-le-Château ? Ce n’est
pas ce que j’ai dit, bien au contraire. Il s’est
bien passé quelque chose, lié à une
découverte, à Rennes-le-Château. Quelques
rares documents nous en apportent la certitude. Cependant, il faut
distinguer
l’affaire Saunière (liée à une découverte
archéologique) de la légende élaborée
à partir des années 1960. Celle-ci est un Mythe
initiatique. J’insiste sur ce
terme d’initiation. Le mythe élaboré par Plantard,
même s’il prend sa source
dans la réalité d’une histoire occulte, ne doit pas
nécessairement conduire à
une découverte matérielle celui qui en suit le fil
d’Ariane. Je dirais aussi,
pour être plus précis, qu’avant d’arriver à ce
terme « matériel », le
pèlerinage doit être
« intérieur. » Ce qui ne veut pas dire
qu’il
faille rester enfermé chez soi, bien au contraire.
Quant
à l’initiation, elle est ici, comme ailleurs,
véhiculée par la langue symbolique. Plantard l’a
dit : « Il est
inutile à celui qui ne comprend pas
les
symboles de Rennes qu’il y aille avec une pioche, une pelle, un
détecteur. Ce
qui est à découvrir, ou ce qui peut être
découvert, ne le sera jamais par la
pioche, par la pelle ou par quoi que ce soit… » La
connaissance des
symboles utilisés est donc essentielle. Quels
sont ces
symboles ? La vie de
Pierre Plantard est la clé de cette langue
symbolique. Il y a dans l’Œuvre cristallisée par Plantard autour
de l’affaire
Saunière de nombreuses références à cette
langue perdue. Le mythe de Rennes
pensé par Pierre Plantard est comme une carte codée. Sous
son impulsion,
Rennes-le-Château a été désignée
comme « capitale secrète de l’Histoire de
France. » C’est en fait la porte de la France
véritable. De la France
occulte, cachée sous le voile des apparences. Ce que Paul Le
Cour appelait le
« cristal de France. » Pour que ce cristal
résonne, il faut le
parcourir. En faire teinter les foyers ardents. Les lieux où
souffle l’Autre-monde. Chacun de
ces lieux répond à une partie de l’Énigme du
Sphinx. Prodigue un enseignement. Je pourrais citer ici ce
véritable temple
ésotérique qu’est le château des Avenières,
en Haute-Savoie. Les mosaïques de
sa chapelle, œuvre aussi sublime qu’unique, laissent voir à
notre regard
extasié la voie que Plantard a suivie… D’autres lieux nous
parlent de ce qui
est à l’origine et à la fin de cette Quête. C’est
le cas du temple du Hiéron du
Val d’Or, à Paray le Monial, dont les fresques,
réalisées dans les toutes
premières années du XXe siècle,
murmurent encore le Grand Secret de
la France. Ces lieux
sont liés à Plantard et aux groupes occultes (dans
le sens de cachés) qui, dans le secret, ont
élaboré le mythe de
Rennes-le-Château. Et chaque thème ou lieu abordé
dans Voyage dans la France Magique est un jalon dans
la Quête à laquelle
invite le mythe castel-rennais. Précisément,
quel est
le but de cette Quête ? Dans vos précédents
ouvrages, vous avez souvent
parlé de la présence de la tombe de Marie-Madeleine
à proximité de
Rennes-le-Château. Il n’en est pas question dans Voyage
dans la France Magique…
Mes
lecteurs sont, pour certains, assez déconcertés par le
fait que je semble avoir oublié Marie-Madeleine. C’est loin
d’être le cas… Marie-Madeleine
est une des reines de ce royaume perdu où se déroule la
Quête. Elle est
d’ailleurs évoquée dans Voyage dans la
France Magique lorsque je m’attarde sur l’intrigante vallée
d’Ussat-les-Bains. J’apporte
d’ailleurs ici des éléments qui me semblent
déterminants quant aux traditions et aux savoirs qui furent,
à un moment donné,
aux mains de certains groupes basés dans cette région.
Là encore, c’est un
jalon essentiel que je n’ai pas plus explicité dans mon propos.
Mais les
éléments auxquels je fais allusion dans ce passage sur
Ussat-les-Bains
permettent d’établir une filiation directe entre la
manifestation publique de
certains groupes dans la région, le catharisme, et la venue de
Marie-Madeleine
dans le sud de la France. Et plus particulièrement dans les
contreforts
pyrénéens… Par
ailleurs, je continue à m’intéresser de très
près à Marie-Madeleine
elle-même. C’est une figure essentielle, centrale… Un Arcane
majeur du mystère.
Simplement, il faut comprendre une chose : Marie-Madeleine est
l’avatar
d’une figure plus ancienne. Mes ouvrages relatent une quête. Or,
le principe de
la quête, c’est d’avancer. C’est un voyage. J’ai
déjà écrit beaucoup sur
Rennes-le-Château et sur Marie-Madeleine. Maintenant, il incombe
de voir ce
qu’il y a au-delà. Parce qu’il y a quelque chose au-delà.
Le premier
christianisme, dont on devine à présent assez bien les
contours, est un jalon,
un instant, sur un fil rouge qui a commencé à se
dérouler bien avant. À
travers Marie-Madeleine, on devine les traits d’une déesse bien
plus ancienne.
Dans son sang, coule quelque chose de plus ancestral… Permettez-moi
une comparaison : la quête a quelque
chose du travail de l’archéologue. Il s’agit d’une
plongée, strate après strate,
vers l’origine… Depuis
Le Secret dévoilé, se devine en
effet
autre chose dans vos livres. Et ça devient très clair
dans Voyage dans la France Magique… Cette autre chose,
je dirais que
c’est l’Atlantide. On sort ici du mystère chrétien qui
paraissait avoir été
jusque-là le cœur de votre démarche, du moins si l’on en
juge par vos
publications sur Marie-Madeleine, ou encore les hérésies
gnostiques et
cathares. On en sort
qu’en apparence. Là encore. Ce dont on sort, par
contre, c’est d’une vision académique de l’Histoire. Parce que
le christianisme
primitif, du point de vue de l’histoire universitaire, c’est un sujet
d’étude.
Mais l’Atlantide, ça ne l’est plus. Les idéologies
nihilistes ont pris le
dessus sur les consciences. On peut étudier l’Atlantide en tant
que mythe, plus
en tant que réalité. Ce n’était pas le cas lorsque
Paul Le Cour fonda le groupe
Atlantis à la Sorbonne dans les années 1930. Mais je
reviens à votre remarque : s’intéresser à
l’Atlantide, ce n’est pas s’éloigner du mystère
chrétien, c’est au contraire
remonter à sa source. Paul Le Cour parlait de cette
nécessité de remonter à la
source première. Dans Voyage dans la
France Magique, je m’attarde longuement sur Paray-le-Monial et le
Hiéron du
Val d’Or. À
l’aube du XXe un véritable mystère se
manifeste au cœur de cette
grande ville mariale. Créé par un père
jésuite et un baron fortuné, le Hiéron
du Val d’Or œuvre à retrouver le christianisme d’avant
Jésus. La formule peut
paraître singulière : elle reflète la
pensée du Hiéron. Il a existé, il y
a très longtemps, en Atlantide, une religion primordiale. La
religion
directement enseignée par Dieu. Une religion perdue, qui a
néanmoins refait
surface à travers certaines religions. Celle des
Égyptiens, celle des Celtes,
et bien sûr le christianisme… Pour ce groupe, la science
spirituelle portée par
Jésus contenait donc des bribes de la religion atlante. Quand on
relit bien Serpent Rouge, le plus important
« apocryphe » relatif à l’affaire de
Rennes-le-Château, Pierre
Plantard n’y dit pas autre chose. La reine endormie qui est au centre
de ce
récit hermétique c’est Marie-Madeleine, et,
au-delà d’elle, la reine du royaume
oublié de l’Atlantide. Plantard emprunte à Le Cour
plusieurs images pour
signifier cela. Qui
est cette
reine ? Il y a
différentes façons de l’envisager. On peut la
considérer comme un symbole : la reine de l’Atlantide,
c’est la Tradition
primordiale. Cette science spirituelle première que Paul Le Cour
comparait à
une belle princesse endormie. La reine du royaume oublié serait
donc cette
Connaissance. Cette connaissance de laquelle beaucoup d’autres
découlent. Quand
on s’intéresse de près au Hiéron du Val d’Or, il
devient flagrant que
l’Alchimie, par exemple, était envisagée par ce groupe
comme un héritage
atlantéen. Les dernières reliques d’une science perdue.
Mais il y a aussi une
autre façon, plus extraordinaire, et qui n’exclue pas la
première, d’envisager
cette reine. Elle ne serait pas une image, mais bien une
réalité. Une femme de
chair et de sang. C’est
ce que vous
évoquez à travers le mystère
pyrénéen qui clôt, en quelque sorte, votre Voyage dans la France Magique ? Le
mystère pyrénéen, oui, autrement dit : le
mystère de
Pyrène. Une déesse locale ancestrale qui aurait
donné son nom à la chaîne de
montagnes, et de laquelle on ignore tout. Elle n’a survécu
qu’à travers des
fragments de légende. Elle aurait, suite à son union
(contrainte ou consentie
selon les versions) avec Hercule, enfanté d’un Serpent. Puis,
Hercule lui-même
lui aurait érigé un tombeau. Un monument à son
souvenir. Tombeau évidemment
perdu. Mais qui a existé… On sait, par les auteurs antiques,
qu’il existait à
cette époque un grand temple dédié à
Pyrène. Ce temple n’a jamais été retrouvé.
Le culte de Pyrène a été effacé des livres
d’Histoire, d’abord remplacé par
celui de Vénus… Avant que celle-ci ne soit à son tour
jetée dans l’oubli. Toute
cette vieille histoire pose une question : qui
était cette déesse ? A-t-elle été
inspirée par une femme, bien
réelle ? Une femme
« particulière » ? Qui tout en
marchant
parmi les hommes n’appartenait pas tout à fait à notre
humanité ? Quand on
s’intéresse à certaines traditions, une vieille histoire
sort de l’oubli. C’est
là le propre des légendes : véhiculer
à travers les siècles le souvenir
d’événements que l’Histoire officielle a oubliés…
Les Pyrénées sont ainsi le
cœur battant d’un profond Mystère. Mais
ne
s’éloigne-t-on pas de Rennes-le-Château, même si les
Pyrénées sont tout proches ?
J’en reviens donc à ma question première ! J’ai
parlé d’une architecture invisible structurant Voyage
dans la France Magique. Il y a
des liens que j’ai explicités dans mon livre. Il y en a d’autres
que j’ai
laissé invisibles. Au lecteur de les découvrir. En voici
deux, cependant.
Relatifs justement au lien entre le mythe créé par
Plantard et le secret de
Pyrène. Dans plusieurs textes, Plantard fait allusion à
un événement bien réel
advenu à Rennes-les-Bains alors qu’y officiait l’abbé
Boudet : la
découverte d’une antique statue de Vénus à
l’occasion de travaux dans la cour
d’un hôtel. Cela est bien arrivé : j’ai pu le
vérifier dans des publications
des sociétés savantes locales. L’abbé Boudet,
effaré de cette femme nue sortie
des âges païens, l’a fit aussitôt
enterrer à nouveau ! En soit,
l’événement n’a rien de mystérieux. Ce qui est
intéressant c’est ce qu’en fait
Plantard. 1. Il transforme Vénus en Isis. 2. Il affirme que
Mérimée s’est
inspiré de ce fait pour écrire sa Vénus
d’Ille. Ce qui est absolument faux. Mais qui pose une question
quand on
sait que rien n’est anodin chez Plantard : pourquoi attire-t-il
ainsi
l’attention sur le court récit de Mérimée ?
Est-ce parce que ce dernier a
pour théâtre les flancs du Canigou, et que s’y devine sans
cesse le spectre de
Pyrène ? J’en suis certain… Autre
exemple : Plantard a amené dans le mythe de
Rennes Les Bergers d’Arcadie de
Nicolas Poussin. Et a présenté ce tableau comme une des
clés de l’Énigme qu’il
a créée. Il y a eu, comme à propos de tous les
éléments
« cryptiques » de l’affaire de Rennes, de
nombreuses interprétations
de cette toile. Plusieurs relèvent bien entendu du délire
interprétatif. Mais laissez-moi
vous parler d’un élément tout à fait
objectif : la posture du berger
agenouillé devant le tombeau qui est le sujet du tableau. La
posture de ce
berger est calquée sur la constellation d’Hercule. Il suffit de
se munir d’une
carte stellaire pour le vérifier. Son doigt se pose d’ailleurs
sur le R de la
formule ET IN ARCADIA EGO gravée sur le tombeau.
« R » comme
« Hercule »… Et donc, nous avons Hercule
agenouillé devant un
tombeau… Et à côté de ce tombeau, une
énigmatique femme, peut-être l’âme de la
défunte, observe la scène. Plusieurs
éléments du mythe élaboré par Plantard
renvoient donc au mystère pyrénéen. Mystère
au centre de La Vénus d’Ille et de sa
mystérieuse évocation d’une statue
vivante. Une
« statue
vivante »… Voyage dans la France Magique
offre un curieux développement à ce sujet… Quelque chose
qui nous fait basculer
dans une dimension fantastique… Notamment par le biais de l’alchimie… Absolument.
Ce basculement dans le fantastique marque un
seuil. Là, nous entrons véritablement dans le domaine des
sciences maudites,
des savoirs oubliés. De l’Histoire interdite. C’est le but de la
Quête
rapportée ici. Toucher à de vieux secrets qui jalonnent
le sol de France.
Réveiller ces anciens Mystères dont certains ont
été conçus pour notre Temps… Pourriez-vous
être
plus précis lorsque vous nous dites que ces
« anciens Mystères »
ont été « conçus
pour notre
Temps »…? Je pense
ici aux mystérieux dépôts effectués par
Apolonius
de Thyane dans le sud de la France, et dont un rayonnerait à
Perpignan… Apollonius
de Thyane est un initié du Ier siècle. Une
figure oubliée mais
essentielle dès lors qu’on veut comprendre la force
étrange qui émane de
certains lieux. Il aurait acquis le savoir nécessaire pour
charger des cristaux
d’une énergie spirituelle. Ainsi
« chargés » ces pierres rayonnent
sur un large périmètre. Donnent aux terres qui les ont
reçues en dépôt une
capacité particulière
à toucher les
âmes. Mélusine, ou le secret de la
Solitude, qui est sans doute le plus bel ouvrage de Maurice Magre,
évoque
ce mystère. Au fil des siècles, et notamment dans les
premières décennies du XXe,
certains groupes, comme les mystérieux Polaires (que Magre a
fréquentés), ont
cherché à retrouver ces caches. Ce dont je
parle ici confine aussi aux mystères de la
Rose-Croix. Au rite Rose-Croix d’inhumation du Maître avec
l’ensemble de son
Savoir. Une tombe de ce type, fermée depuis des siècles,
se trouve quelque part
en Gaule Narbonnaise. Cela est écrit noir sur blanc dans la Fama Fraternitatis. Ainsi,
l’ombre de « ceux qui savent »
accompagne-t-elle le Pèlerin. Au cours de son périple,
celui-ci aura à méditer
sur les mystères rosicruciens de Toulouse, à travers
lesquels miroitent un
Antique Mystère. Il croisera encore les Veilleurs, à
travers lesquels se devine,
à nouveau, l’idée qu’un petit groupe d’hommes a
peut-être percé le Grand
Secret. En fait,
à travers tout le territoire de France, on sent la
présence, à travers les siècles, d’Initiés
qui ont créé de véritables
labyrinthes symboliques et exercé, en certains lieux, une action
magique propre
à transformer, ou si vous préférez
réveiller, les âmes. Ce sont ces fameux
« lieux où souffle l’esprit »
évoqués par Barrès. Ces lieux-là ont
une action véritablement magique. D’où
le titre
« Voyage dans la France Magique » ? Oui. C’est
le sens, ici, du terme magique. Les lieux évoqués
dans mon livre sont des lieux qui nous transforment de façon
magique. Mais je
voulais aussi mettre l’accent sur la terre de France. La France passe
souvent
pour être le pays de la rationalité. La philosophie des
Lumières y est sans
cesse glorifiée. Posée comme un dogme. Mais
derrière cette image, se cache la
France véritable. La France éternelle. Celle qui va
à l’encontre des idéologies
nihilistes véhiculées par une certaine conception de la
« modernité ».
Par ceux qui, aujourd’hui, et depuis des décennies, tiennent le
pays. La terre
de France est en effet traversée de Mystères. Il est plus
que jamais nécessaire
de les réveiller. De retrouver nos racines spirituelles. Qui
sont chrétiennes
et païennes. Ce double lignage est important. Comme il est
important de
comprendre la nécessité de réveiller aujourd’hui
cette France-là. Les temps sont troubles. Le monde est aux mains
du chaos. La
lueur d’espoir qui existe là-dedans, c’est que, il y a des
siècles, des initiés
ont vu ces âges sombres arriver. Les dépôts
sacrés réalisés au premier siècle
par Apollonius de Tyane, que j’évoque dans les derniers
chapitres de Voyage dans la France magique, ont
été
effectués en prévision de cet instant. C’est à
l’écoute de cette magie
ancestrale qu’il faut être à présent. Plus que
jamais. Là est le véritable
combat. Dans l’exhumation et la résurrection de ce chant des
Origines. Christian
DOUMERGUE, le lien qui mène à une commande sur Amazon <Voyage
dans la France Magique, éditions de l’Opportun, Paris,
2016>. |
![]() Quelques détails des stations
du chemin de Croix de
Tréhorenteuc (Morbihan). Pierre Plantard a affirmé que le
chemin de croix de
l’église de Rennes-le-Château était codé et
qu’il comportait des anomalies
renvoyant aux paysages alentours. Pourtant, il n’est rien de
particulier à ce
chemin de croix. Il existe pourtant bien un chemin de croix codé
selon la
méthode évoquée par Plantard : celui de
Tréhorenteuc. Sans l’avoir jamais
mentionné dans ses écrits, Pierre Plantard le
connaissait. S’en est-il inspiré
pour bâtir le mythe de Rennes-le-Château ? Ou bien a-t-il
tracé à travers toute
la France un véritable labyrinthe de glace, où chaque
site réfléchit comme un
miroir un autre lieu ? La réponse à cette question passe
sans doute par le
déchiffrage du chemin de Croix de Tréhorenteuc. Ici, de
haut en bas et de
gauche à droite : a. Détail de la station II.
L’arrière-plan montre des maisons
de Tréhorenteuc. L’œil familier des symboles s’attardera plus
particulièrement
sur l’équerre et le compas enchâssés dans
l’Atelier. b. Détail de la station
XII. Comme sur bien d’autres stations, le paysage de la Crucifixion
évoque des
rochers situés dans les environs du village. c. Détail de
la station V. Simon
aide Jésus à porter sa croix dans la forêt de
Brocéliande. L’identification des
bois traversés par le Christ aux environs du village est
accentuée par la
présence des bœufs et des brins de bruyères, plante
très présente dans les
landes bretonnes. d. Détail de la station III. Sainte Onenne et
ses oies
regardant le Christ passer renvoie une nouvelle fois aux environs de
Tréhorenteuc. La scène se déroule au printemps.
D’autres stations ont des
couleurs automnales. Jeu esthétique ou jeu symbolique ? |
![]() Hiéron du Val d’Or,
à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire).
Détail de la scène figurant le Val d’Or à
l’époque celtique. Un jalon important
dans le circuit atlantéen qui traverse la France. La fresque
étant en hauteur,
l’œil ne remarque pas immédiatement les visages isiaques
taillés dans la roche.
Mais dès lors que le voile s’est levé sur ceux-ci, celui
qui les contemple en
silence et le regard extasié n’a plus qu’une obsession :
retrouver le lieu
ici dépeint. Il se demande si la fresque n’a pas
été conçue comme une carte
codée. Si elle n’indique pas, par une habile structuration, le
point de départ
du Chemin perdu… |
![]() La chapelle dorée du
Château des Avenières (Haute-Savoie).
La Papesse. C’est la grande Initiée. Celle dont le visage se
confond à Isis. Le
livre ouvert signifie la révélation de
l’intégralité de la Science cachée. Le
déchirement total du voile qui occulte les Mystères du
monde. Les deux clés que
tient l’Initiée, l’une d’or l’autre d’argent, signifient que le
myste ne peut
achever sa Quête qu’en conjuguant la Raison (solaire) à
l’Imagination intuitive
(lunaire). |
![]() Le Massif du Canigou
(Pyrénées-Orientales). Véritable montagne
magique, vénérée depuis l’Aube des Temps, le
Canigou est le sanctuaire du grand
mystère « pyrénéen. » |