RUBRIQUE ALCHIMIE Juillet 2016
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Renard Gambline
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FULCANELLI
L'énigme de l'alchimiste inconnu |
Ayant
eu le privilège d’entretenir des relations amicales avec la
famille Eugène Canseliet, et plus particulièrement avec
l’une de ses filles
Isabelle au cours des années 1983 à 1998, je conserve de
cette période un
souvenir très émouvant et l’impression d’y avoir
vécu une aventure
merveilleuse. Bien que je n’ai pas cru y avoir
bénéficié de révélations
particulières. Aussi ai-je pris très au sérieux ce
que j’ai pu entendre de leur
part. Après avoir glané pendant ces quelques
années des informations je pense
que ce qui est tout spécialement important dans l’œuvre de
l’Adepte Fulcanelli,
(celui qui a obtenu la Pierre
philosophale) est la doctrine qu’il y expose, ainsi que les
quelques
détails de sa personnalité que son disciple,
Eugène Canseliet, garant de ses
intérêts a jugé digne de dévoiler. Il
me fallait en savoir plus au sujet de ce personnage d’exception.
Aujourd’hui voilà ce que je sais.
![]() Eugène Canseliet
D'après
les indications de Melle Isabelle Canseliet, Fulcanelli
a été un ancien élève de
l'École Polytechnique et a défendu Paris pendant la
guerre Franco-prussienne
(1870-1871) sous les ordres de Mr. l'architecte
Viollet-le-Duc
(1814-1879), lieutenant-colonel de la Légion du Génie
auxiliaire de la Garde
Nationale de la Seine, ce qui veut dire qu'il était un des
16 ingénieurs
des Ponts et Chaussées (Corps P.C.) nés en 1839. — Et que
Mr Eugène Canseliet, « le
nègre muet de Fulcanelli » son disciple a participé à la mise
en forme des œuvres que le maître lui aurait
confiés, sous forme de manuscrit scellé à la cire.
Ainsi que sa dernière œuvre
restée inédite, « Finis Gloria Mundi », où selon des
extraits dont l’authenticité est à
démontrer, il évoquerait une apocalypse prochaine, par
une submersion
consécutive à un basculement des pôles, ainsi
qu’un éventuel déluge de feu...Le
Maitre de Savignies dans l’Oise a
jugé digne de préfacer les
Œuvres du Maitre Fulcanelli.
![]() Isabelle Canseliet devant la maison de son père 1996 Alors,
que peut-ton dire sur le personnage Fulcanelli qu'il
est intéressant, qu’il est un célèbre
et
mystérieux alchimiste moderne, français du XXe
siècle, qu’il a vécu sous l’
influence de la littérature et la peinture de son époque.
Du cabaret du Chat
Noir aux œuvres de Raymond Roussel, Alfred Jarry, Maurice
Leblanc, Gaston
Leroux, en passant par les toiles de Steinlen et de Toulouse-Lautrec. Il
serait né dans la première moitié du XIXe
siècle, peut-être en 1838
ou en 1839, et aurait consacré une partie de sa vie à
l'alchimie pour la
réalisation du grand œuvre, la
pierre philosophale. Rappelons
l’épisode rapporté par Eugène Canseliet : «
A l’automne de 1919, alors que je me trouvais avenue Montaigne, avec
Julien
Champagne qui travaillait là, pour Paul de Lesseps, Fulcanelli
arriva inopinément. Crêpe au bras gauche,
j’étais en
deuil de ma grand’mère, de sorte que, surpris, le
Maître continua ses questions
: « Mais quel âge avait-elle ? Comme mon aïeule
paternelle était née en 1839,
je répondis : « 80 ans.» «
Tiens ! s’exclama-t-il,
tout juste le mien ! ». Analysons un peu
cette conversation : Comme mon aïeule
paternelle était née en 1839, je répondis 80 ans. (1919-1839
= 80). Mais, en matière d’âge,
il faut distinguer entre :
« elle était dans sa 80ème année
» de
« elle avait 80 ans révolus »,
c’est-à-dire elle venait d’avoir ses 80 ans. C’est ce seul chiffre de 80 que
reçoit Fulcanelli et qui le fait s’exclamer :
« Tout juste le mien ! », laissant ainsi
entendre qu’il vient
d’avoir ses 80 ans (tout juste), il
était donc né en 1838, peut-être même
à l’automne 1838... Car ainsi,
il n’avait pas encore 1 an en 1838
(mais seulement moins de1 an), il n’eut 1 an qu’en 1839, 2 ans en 1840,
etc....
et 80 ans à l’automne 1919 =1838+81= 1919. Il
est l'auteur de deux ouvrages majeurs de la littérature
ésotérique
sur la symbolique alchimique : Le
Mystère des Cathédrales publié en
1926 et Les Demeures philosophales
paru en 1930. Tout
d'abord, il faut considérer le nom de Fulcanelli
comme un pseudonyme. Un pseudonyme qui ne fut
certainement pas pris au hasard et renferme une signification
précise. L’auteur
de ces deux livres est le premier a proposé une lecture sous
la forme de la Langue des Oiseaux qui est la
technique du
cryptage et de décryptage des livres de Pierres
accompagnée d’une
relecture de l’art gothique sous l’angle symbolique de l’aspect de
l'art
médiéval bien trop négligé. Donc une compréhension en profondeur,
de la langue française ; elle correspond à la
Kabbale pour l'hébreu, à la
Science des lettres (ilmul-hurûf) pour
l'arabe classique et à la Hiéroglyphite pour
l'égyptien ancien. Toutes ces
langues sacrées, langue diplomatique, Cabale
euphonique, phonétique, solaire,
hermétique, langue des Cabaliers, Chevaliers, de Pégase,
Gaie science, Gaye
sçavoir. Elles sont utilisées
en général surtout
pour « extraire l'esprit, (...) saisir la signification
secrète » des ouvrages
didactiques et des « sciences ésotériques ».
Percevoir la signification «
originelle » de tout mot, avant leur déformation par les
connotations
émotionnelles et culturelles du langage « courant »;
cela rejoint les concepts
d'une Langue-mère très recherchée depuis le XVIIIe
siècle. Les
deux ouvrages de Fulcanelli,
exceptionnels, font des révélations inédites,
introuvables dans l'ensemble de
la littérature alchimique, sur des points minutieusement mis
sous silence par
les Anciens. Dans
son premier ouvrage, il évoque bon nombre de ses illustres
prédécesseurs tout en livrant quelques clés
d’interprétation : Ces suggestions
aident à comprendre l'erreur dans laquelle quantité
d’Alchimistes sont tombés,
en prenant le sens littéral des récits purement
allégoriques, il a écrit avec
l'intention d'enseigner aux uns ce qu'il fallait cacher aux autres.
Puis, dans
le second, un état supposé des connaissances
scientifiques et philosophiques. De
toutes les figures présentes dans ces ouvrages, Fulcanelli
a assurément su faire
l'interprétation du symbolisme ésotérique et
hermétique du grand œuvre. Fulcanelli a, fait couler
beaucoup d'encre du fait qu’il était rattachait, par les
Rose-Croix, à
l'ésotérisme égyptien et aux Frères
chevaliers d'Héliopolis ce qui veut dire
« cité du soleil, » :
F.C.H. « Philosophe par le feu »
et divers autres titres, tenus toujours au secret confirmeraient ces
différentes hypothèses. Son
patronyme, qui serait bien une combinaison de Vulcain et d'Élie
signifierait en langage hermétique « Le Feu du Soleil ››.
Quant à son nom
véritable, il continue toujours à alimenter les
controverses…. Sa
légende commence en 1920 dans les petits cercles
ésotéristes, et
elle dit qu'il serait parvenu à réaliser le grand œuvre
vers la fin de sa vie. Eugène
Canseliet et Jean Julien Champagne ces deux amis laissent
entendre que Fulcanelli est un
aristocrate d'un certain âge, distingué et
extrêmement cultivé : Mais l'homme
reste très discret, travaillant en marge des cercles n'assistant
à aucune
réunion ésotérique.
![]()
Pour
ses
travaux pratiques, Fulcanelli met à
l'essai hors de la
période canonique diverses petites recherches qui aident
à vérifier l'unité du
processus alchimique (la matière est UNE
et elle évolue). Il travaille également
à la préparation du feu secret
et du Mercure Philosophique. La
période du printemps est riche en feu
secret partout en France. Pendant la
période canonique il travaille à
l'élaboration des matières philosophiques :
Le Mercure des Sages, Le
Soufre Philosophique et le Sel Philosophique. Au
début de 1919, Fulcanelli semble avoir
résolu
tous les problèmes
majeurs du grand œuvre. Quand il retourne sur
Paris venant de Marseille, il lui
apparaît qu'il n'a plus qu'à mettre à profit toute
l'expérience acquise et à
finaliser la grande coction. Fulcanelli
était marié : Dans
la seconde
préface au "Mystère des Cathédrales" (datée
d'Août 1957) Eugène
Canseliet cite une lettre que Fulcanelli
avait écrite de nombreuses
années auparavant. Cette lettre
permet d'une part de
certifier qu’Eugène Canseliet connaissait fort bien le nom de
la personne qui
se cache derrière Fulcanelli. D'autre
part Fulcanelli a également
accédé à
l'Adepta
(désigne adepte qui a obtenu la Pierre
philosophale). tel que c'est
exprimé dans la lettre, il évoque dans cette lettre
« lorsque ma femme m'a
annoncé la bonne nouvelle ... ma femme avec cette
intuition inexplicable des
êtres sensibles avait fait un rêve... " » De la
façon dont il parle ici de
sa femme laisse véritablement penser que son épouse
était tout à fait au courant
des travaux alchimiques de son mari, voir éventuellement elle y
prenait part à
sa manière étant en contact avec Fulcanelli
son mari. Enfin
le
fait que Eugène Canseliet n'ait jamais parlé de son
épouse ni fait une seule
référence à son sujet laisse à penser qu'en
1915 (année où Canseliet rencontra Fulcanelli)
madame Fulcanelli
était décédée...
Eugène
Canseliet dans son laboratoire à la balance - en noir
Voilà une petite synthèse. Quelques réflexions : Or,
depuis bien des années, la lecture de l’ouvrage «
Les Demeures Philosophales
» m’avait fait remarquer un passage de quelques lignes
baignées d’un climat
spécial, d’une atmosphère propice à l’aveu, nous
le rendant distrayant,
évocateur et d’un caractère plus spécialement
littéraire. « Défiez-vous
donc de faire intervenir, en vos
observations, ce que vous croyez connaître, car vous seriez
amené à constater
qu'il eût mieux valu n'avoir rien appris plutôt que d'avoir
tout à désapprendre................................ .........
Nous savons ce qu'il en coûte pour
troquer les diplômes, les sceaux et les parchemins contre
l'humble manteau du
philosophe. Il nous a fallu vider, à vingt-quatre ans, ce calice
au breuvage
amer. Le cœur meurtri, honteux des erreurs de nos jeunes années,
nous avons dû
brûler livres et cahiers, confesser notre ignorance et, modeste
néophyte, déchiffrer
une autre science sur les bancs d'une autre école. » Les Demeures
Philosophales - FULCANELLI - chapitre : La salamandre de Lisieux (extrait). Court
texte qui, certes, donne les plus précieux conseils pour se bien
conduire dans la Science (laquelle ne peut qu’être Unique) quand
s’y
manifestent les forces que les sciences matérialistes ont
éliminées de leurs
considérations : Cette l'Alchimie est
la « science hermétique », une chimie
spiritualiste qui « tente de pénétrer le
mystérieux dynamisme qui préside » à
la « transformation des «corps naturels». L'archimie
poursuit à peu près un des
buts de l'Alchimie soit « la transmutation des métaux les
uns dans les autres
», mais pour se faire, elle utilise « uniquement des
matériaux et des moyens
chimiques », limitée au « règne
minéral ». Mais
quelle est donc cette première école, quelle est donc
cette
première science qui a été reniée par
l'auteur au profit d'une science antique
? C'est le savoir qui lui a été inculqué autrefois
dans sa jeunesse, en contraste
avec la connaissance antique à laquelle il a dû s’initier.
Je vais essayer de
vous en révéler le décryptage ; vous pourrez
ainsi en vérifier vous-mêmes
les opérations et juger des résultats. "Il nous a fallu vider, a vingt - quatre ans, ce
calice au breuvage amer". " Calice
" en latin est calix,
phonétiquement qu'à l'X, ce qui nous
oriente sur une école Polytechnique qui est appelée l'X
et dont les
amphithéâtres étaient également pourvus de
bancs. La manière dont Fulcanelli, nous parle
d'ailleurs de celle-ci
ainsi que de la préparation à son admission dans les
classes appelées " Taupes ", me laisse penser
qu’elle
lui était familière. Encore très récemment,
on n’en sortait avec un " diplôme " d'ancien
élève qu'en fin
d'études au plus tard vers l'âge de 24 ans
précisément. Enfin,
ce " breuvage amer
", en quelque
sorte, grise et, de celui qui s'en contente, l'âme
erre sans trouver la Vérité. C'est un breuvage
officiel
communément administré au début de la vie, un
breuve âge pour le bref âge, et
seuls, les Hommes les plus valeureux sont ensuite appelés,
à l’écart des voies
officielles, à une quête individuelle de
la Vérité ; il faut vider ce poison,
c'est-à-dire l'épuiser, le passer entièrement au
crible de l'analyse critique. Les
termes utilisés par Fulcanelli,
pour nous peindre sa conversion à la Science Antique au sortir
d'un cursus
scientifique classique, sous un aspect littéraire destiné
à distraire,
c'est-à-dire détourner le lecteur peu perspicace, tous
les vocables qu’il
utilise sont choisis avec un soin tout particulier pour nous indiquer
cabalistiquement un certain nombre de données entrelacées
d'une manière très
cohérente ; cohérence, donc, qui amène la
certitude au sujet de chacune de
celles-ci. Se défier, ne pas se fier, ne
pas croire sans preuve, mais constater et tirer soi-même son
analyse des constatations ;
ce qui est d'autant plus difficile pour qui croit avoir
déjà appris, se défier c’est
aussi se porter un défi à soi-même, un
auto-défi amenant
à l’autodafé qui fait brûler les
livres et les cahiers professant la doctrine illusoire. C’est « se surpasser » ; ce qui est
d'autant plus difficile pour qui, « trop
confiant » et manquant de
(cœur-agir), de force d’âme, croyait valable la solution qui lui
avait été
apprise. « Amené à
constater »
: dans amené, on perçoit amen,
qui, en hébreux signifie vérité
; donc constater véritablement.
« Désapprendre »
: laisse entendre un retour en
arrière caractérisé par l’adverbe palin, palin en
grec ancien signifiant en
sens inverse, à rebours ; à l’opposé, au
contraire. Les « diplômes » (la
diplomatie peut être l’art de prêcher le faux pour savoir
le vrai, ou bien le
masquer, voire le travestir), les « sceaux »
(sots) et les « parchemins »
(perd-chemin, et donc erre),
qui devraient témoigner d'un savoir sûr, s'opposent à l'humble manteau du philosophe. « Humble », du Latin humilis,
suggère la terre (humus) et nous rattache à des faits
concrets qui s’opposent
aux idées très abstraites. « Manteau »
fait penser au grec manqanw,
manthanô, apprendre, s'instruire, étudier,
comprendre. Il évoque aussi manteia,
mantéia, qui
signifie, entre autre, langage mystérieux,
qu'il faut donc humblement " déchiffrer
", lequel évoque
celui des alchimistes. « Désapprendre »,
pour s'instruire d'une autre manière, est d'ailleurs metamanqanw,
métamanthanô ; on y retrouve le " manteau
". « Troquer »
: évoquant le grec trocoV,
trokhos, roue, course en rond, roue
instrument de torture, suggère, à lui seul, cette
révolution douloureuse. Le
« cœur meurtri » que l'auteur a dû
assumer. Le cœur, c’est le for
intérieur, la conscience, le courage, la jugeote, la
manière de percevoir.
C’est aussi le siège de la mémoire (savoir par cœur) qui
se trouve bouleversé. « Une autre
science ». Cette
science, aussi bien que celle que l'auteur a reniée ne sont pas
des savoirs
purement intellectuels, car elle nécessite l’observation de
faits. C’est donc
plutôt ce qu'on nommait jadis des arts,
comme dans Arts et Métiers. En grec
ancien ce serait donc le mot tecnh,
tekhnê, c'est-à-dire technique, qui
rend bien ce sens. Et l'épithète relative à ces
sciences est tecnicoV,h,on, tekhnikos, ê, on. Cet
adjectif signifie d'ailleurs ingénieux,
proche d'ingénieur. Un autre mot banausotecnew-w,
banausotekhneô-ô, signifie exercer un art
mécanique. Il est composé
de banausoV, banausos, celui qui travaille auprès d'un fourneau,
et par extension celui qui exerce un art
mécanique. Ces mots dérivent de baunh,
baunê, qui signifie forge, fourneau,
cheminée, foyer. Nous voici donc amenés aux arts du feu. Or la racine de
baunh est ban, que l'on transcrira en ban,
rappelant très précisément les « bancs
d'une autre école ». C'est à
l'école du fourneau (ban) que l'on déchiffre
alors la nouvelle
science.
Schemit
89- 08 à
89-12 , Omnium I .117-01 à
1.117.05 ,
Pauvert n°1 I
.186-01 à 1.186-05,
Pauvert
n°2 I .268-04 à I.268.08
.
![]() Eugène Canseliet au fourneau dans son laboratoire - en noir Il
est singulier de constater que ces deux sciences contradictoires, la
première aussi bien que l'antique, nous acheminent pourtant sur
le même
qualificatif de palaia tecnh,
palaia
tekhnê, dont l'école la dispensant ne peut s’appeler que palaia tecnikh,
palaiatekhnikê polytechnique ; car
l’adverbe palai, en grec
signifie aussi bien depuis longtemps, antique, dans
une
acception forte, que dans un sens adouci, avant
le temps présent. D'ailleurs, "une
autre science", c'est une seconde science, vu
que autre est souvent synonyme de second, également une
science nouvelle,
ou encore, dans le cas présent, une science en sens contraire, toutes
significations qui convergent vers le préfixe grec palin, palin,
rencontré plus haut. Il s'agit donc d'une palit-tecnh,
palit-tékhnê, et l'école qui l'enseigne ne peut
être que palittecnikh,
palittékhnikê ! Nous
avons parlé plus haut de conversion
de notre auteur relativement à la science rationaliste qui,
depuis le siècle
"des Lumières" a
petit-à-petit conquis le caractère officiel ; mais
écrire Lumières au pluriel quand son
initiale est majuscule montre déjà
l’irrévérence envers le Sacré et concrétise
la déchéance de la pensée, car La
Lumière est Unique. En tous cas, conversion peut se dire
polhsiV,
polèsis, du verbe polew,
poléô, tourner, ce qui nous ramène à
la roue et au troc. Rapprochés, ces mots, signifiant en grec conversion avec science, nous donnent
encore polèsis
tekhnê. C'est
donc bien de l'École Polytechnique de
Paris qu'il
s'agirait. Au cours des "bizutages"
des nouveaux admis à cette École, il arrivait d’ailleurs
que ceux-ci, pris au
dépourvu au cours de leur sommeil, fussent soumis par les "Anciens" à l’épreuve de l’ingestion
d’une mixture d’une amertume
vraiment repoussante. Détail supplémentaire,
manquant
peut-être de force probante, dans les phrases que Fulcanelli
consacre à la lettre X, on rencontre, dispersés, les
mots "patrie", "sciences"
et "gloire", figurant
dans la devise de
l'École Polytechnique "Pour la
Patrie, les Sciences et la Gloire". Il parle aussi des "taupins
et chers camarades",
montrant sa bonne connaissance des manières de cette
École de Paris. D'ailleurs
l'École Polytechnique suisse est appelée "Le
Polytechnicum". Il ne semble pas qu'elle ait un nom plus familier. Petite touche d’humour, si l’Adepte
est ancien élève de l’École Polytechnique, il a
dû fréquenter une Taupe,
c’est-à-dire une classe de préparation, ce qui est
amusant sachant que par la
suite, il a beaucoup fouillé la terre alchimique au sein de
ténèbres qu'il a dû
dissiper. Terminons donc, si vous le voulez bien par ce diagramme qu’il
donne
lui-même dans son texte, et qui s’énonce : Soufre
(S) et Potasse (KOH) pour l’X S X KOH Un microphone inconnu S X KOH
, en héraldique, pourrait se dire : X accosté (de) S et KOH, et,
par les méthodes de Grasset d’Orcet : X coste S et
KOH, ou aussi X acost
S et KOH soit : X coûte S et KOH,
c’est-à-dire Soufre et Potasse c’est le
prix de l’accueil à l’X, ou, autrement, Soufre
et potasse pour l’X, puisque S est le "symbole" du
soufre et KOH
celui de la potasse en chimie. De
l’ancien
Français : " cost ", coût,
dépense, et du verbe " coster
", coûter ; coûter de la peine. Et également de " acost ", accueil ; voisinage, union. Canseliet
nous fournie un autre renseignement précieux : «
L’Alchimie est spirituellement, la volonté
d’élévation, de progression
constante et, physiquement, l’extraction du suc, de la saveur ; elle
satisfait
le besoin de la spéculation, de l’expérience, aux
aspirations de l’esprit de la
matière. [...] L’alchimiste s’applique surtout à la
réalisation du Grand-Œuvre,
qui se développe sur les deux plans, spirituel et physique, et a
pour but la
découverte de la médecine universelle ou Pierre
Philosophale ». Ce
qui nous amène à une transmutation métallique
attribué à Fulcanelli au château
de Léré, près de
Bourges, en présence de Pierre de Lesseps, de deux physiciens,
d'un chimiste et
d'un géologue. Il
réalisa en 1922 une transmutation dans les locaux de l’usine
à gaz de
Sarcelles, en présence de plusieurs personnes. Eugène
Canseliet, alors présent,
fut chargé par le maître de faire éditer et
connaître son œuvre. Supposons
qu'il fut un scientifique, de réputation notoire et dont les
travaux auraient été couronnés à la fin du
siècle dernier par l'Académie des
sciences. (Pourquoi pas ?) Alors voici : L'homme qui laissait le
soin à Eugène Canseliet d'éditer ses ouvrages
allait changer d'aspect et le
milieu. En 1937, un après-midi de
juin, Jacques Bergier crut avoir d'excellentes raisons de penser qu'il
se
trouvait en présence de Fulcanelli. Il raconte c'est à la demande
d'André
Helbronner que mon ami rencontra le mystérieux personnage, dans
le cadre
prosaïque d'un laboratoire d'essai de la Société du
Gaz de Paris. Voici exactement
la conversation : « M. André
Helbronner, dont vous êtes, je crois, l'assistant, est à
la recherche
de l'énergie nucléaire. M. Helbronner a bien voulu
me tenir au courant de
quelques-uns des résultats obtenus, et notamment de l'apparition
de la
radioactivité correspondant à du polonium, lorsqu'un fil
de bismuth est
volatilisé par une décharge électrique dans du
deutérium à haute pression. Vous
êtes très près de la réussite, comme
d'ailleurs quelques autres savants
contemporains. Puis-je me permettre de vous mettre en garde ? Les
travaux
auxquels vous vous livrez, vous et vos pareils, sont terriblement
dangereux.
Ils ne vous mettent pas seuls en péril. Ils sont redoutables
pour l'humanité
tout entière. La libération de l'énergie
nucléaire est plus facile que vous ne
le pensez. Et la radioactivité artificielle produite peut
empoisonner
l'atmosphère de la planète en quelques années. En
outre, des explosifs
atomiques peuvent être fabriqués à partir de
quelques grammes de métal, et
raser des villes. Je vous le dis tout net : les alchimistes le savent
depuis
longtemps. » Bergier tenta d'interrompre en s'insurgeant. Les
alchimistes et la
physique moderne ! Il allait se lancer dans les sarcasmes, quand son
hôte
l'interrompit : « Je sais ce que vous allez me dire, mais c'est
sans intérêt. Les
alchimistes ne connaissaient pas la structure du noyau, ne
connaissaient pas
l'électricité, n'avaient aucun moyen de détection.
Ils n'ont donc pu opérer
aucune transmutation, ils n'ont donc jamais pu libérer
l'énergie nucléaire. Je
n'essaierai pas de vous prouver ce que je vais vous déclarer
maintenant, mais
je vous prie de le répéter à M. Helbronner : des
arrangements géométriques de
matériaux extrêmement purs suffisent
pour déchaîner les forces atomiques,
sans qu'il y ait besoin d'utiliser l'électricité ou la
technique du vide. Je me
bornerai ensuite à vous faire une courte lecture ».
L'homme prit sur son bureau
l'ouvrage de Frédéric Soddy : L'Interprétation du
Radium, l'ouvrit et lut : «
Je pense qu'il a existé dans le passé des civilisations
qui ont connu l'énergie
de l'atome et qu'un mauvais usage de cette énergie a
totalement détruites.
» Puis il reprit : « Je vous demande d'admettre que
quelques techniques
partielles ont survécu. Je vous demande aussi de
réfléchir au fait que les
alchimistes mêlaient à leurs recherches des
préoccupations morales et
religieuses, tandis que la physique moderne est née au XVIIIe
siècle de
l'amusement de quelques seigneurs et de quelques riches libertins.
Science sans
conscience... J'ai cru bien faire en avertissant quelques chercheurs,
de-ci,
de-là, mais je n'ai nul espoir de voir cet avertissement porter
ses fruits. Au
reste, je n'ai pas besoin d'espérer ». Bergier devait toujours garder dans
l'oreille le son de cette voix précise, métallique et
digne. Il se permit de
poser une question : « Si vous êtes alchimiste
vous-même, Monsieur, je ne puis
croire que vous passiez votre temps à tenter de fabriquer de
l'or, comme
Dunikovski ou le docteur Miethe. Depuis un an, j'essaie de me
documenter sur
l'alchimie, et je nage parmi les charlatans ou les
interprétations qui me
semblent fantaisistes. Vous, Monsieur, pouvez-vous me dire en
quoi
consistent vos recherches ? —
Vous me demandez de résumer
en quatre minutes quatre
mille ans de philosophie et les efforts de toute ma vie. Vous me
demandez en
outre de traduire en langage clair des concepts pour lesquels n'est pas
fait de
langage clair. Je puis tout de même vous dire ceci : vous
n'ignorez pas que,
dans la science officielle en progrès, le rôle de
l'observateur devient de plus
en plus important. La relativité, le principe d'incertitude,
vous montrent à
quel point l'observateur intervient aujourd'hui dans les
phénomènes. Le secret
de l'alchimie, le voici : il existe un moyen de manipuler la
matière et l'énergie
de façon à produire ce que les scientifiques
contemporains nommeraient un champ
de forces. Ce champ de forces agit sur l'observateur et le met dans une
situation privilégiée en face de l'univers. De ce point
privilégié, il à accès
à des réalités que l'espace et le temps, la
matière et l'énergie, nous masquent
d'habitude. C'est ce que nous appelons le Grand Œuvre. — Mais la pierre philosophale ? La
fabrication de l'or ?
![]() — Ce ne sont que des applications, des cas
particuliers.
L'essentiel n'est pas la transmutation des métaux, mais
celle de
l'expérimentateur lui-même. C'est un
secret ancien que, plusieurs
hommes par siècle retrouvent. — Et que deviennent-ils alors ? —Je le saurai peut-être un jour.
» Mon ami Jacques Bergier ne devait jamais revoir cet homme qui a
laissé une trace
ineffaçable sous le nom de Fulcanelli.
Tout ce que nous savons de lui est qu'il survécut
à la guerre et disparut
complètement après la Libération.
Toutes recherches échouèrent pour le
retrouver. (...)
Extrait de : Louis
Pauwels, Jacques Bergier, Le Matin des Magiciens, Ed. Gallimard, Folio,
1972. «
L'opinion des plus instruits et des plus qualifiés et que celui
qui se
cacha, ou se dissimule encore de nos jours sous ce fameux pseudonyme de
Fulcanelli, est le plus
célèbre et sans
doute le seul alchimiste véritable (peut-être le dernier)
de ce siècle où
l'atome est roi. » Claude
d'Ygé, revue
Initiation et Science, n° 44, Paris). Eugène Canseliet dit ceci de Fulcanelli
"Grâce à lui la cathédrale Gothique livre son
secret. Et ce n'est pas sans
surprise ni sans émotion, que nous apprenons comment
fut taillée, par nos ancêtres,
la première pierre de ces fondations, gemme
éblouissant, plus précieuse que
l'or lui même ". À la fin du Mystère
des cathédrales se trouve un
cul-de-lampe « l’écu final »
dernier dessin de Julien Champagne sous la forme d'un
écusson doté d'une devise
sur le principe d'assonance phonétique « Le Langage
des Oiseaux ».
L’alchimiste
Julien Champagne (1877-1932), qui fut l’illustrateur des ouvrages de
son maître Fulcanelli, a placé un blason
à la fin du livre Le mystère des Cathédrales,
ce blason indique le nom de l’illustrateur du livre ou celui
de l’auteur donc Ambiguïté. ![]() Hippocampe couleur
Faisons cette lecture :
Ce
blason
est dans un écu (rond), un triangle coupé
en deux parties de forme ogivale
pointe en bas. Dans la partie basse
du triangle (culot) cela ressemble à un creuset
contenant de l’or (les points
indiquent en héraldique le métal or). (Je suis homogène). La
partie supérieure du blason est de couleur rouge (de
gueule en héraldique)
symbolisé par des hachures verticales. (Je suis comme la pluie). L’écu
selon la langue des hérauts d’arme est
« meublé » d’un hippocampe ou cheval de mer couleur
d’argent posé en
pal et brochant vertical au centre (hypo = cheval, la cabale est la
langue du
cheval). (Je
suis un cheval chargé de pics). La
queue de l’hippocampe forme
la lettre J dans la partie dorée de l’écu.
L’hippocampe porte un énorme épi sur la
tête en forme de Flamme ou d’Épi désignant que
l’adepte est parvenu à la fin
des multiplications il est couronné, car l’hippocampe dans sa
nature porte à
son sommet une petite couronne. Le
J dessiné dans la partie
basse du blason de julien champagne est appelé par les
héraldistes : la
champagne. (Grand Larousse encyclopédique) : par
contre on peut souligner que c’est bien Julien Champagne qui a
signé puisque
cette partie peut être confondue avec les bulles du
champagne. 1'hippocampe
est aussi synonyme de la "corne du dieu Amon"
égyptien, pour les hermétistes il servait à
désigner le "Sel d'
Harmonie". Le Casque (heaume) est de face, ce qui
caractérise les chevaliers créés par lettre, le nouvel
anobli. (Mais
je suis caché). La
partie
métallique en dessous du casque (plastron) définie :
(je suis protégé). Le
haut du
heaume est garni d’un panache qui suggère des feuilles de
chêne cette source
d’eau vive qui ne mouille pas les mains. (Mais
je suis lège comme la plume).
La
lumière du casque d’armure est en forme de croix ce qui est pour
le moins
inhabituel et surtout peu fonctionnel. La croix du
heaume caractérise les armures templières, ce qui
indique
l’origine de la connaissance hermétique du créateur. La
croix indique qu’il
s’agit là du creuset (creuset = croix = lumière). Le
creuset en question c’est
le grand symbole de la lumière manifestée, c’est le
vaisseau cette petite croix
de Saint André crucibulum en grec désignant un matras de
terre ce n’est autre
qu’un ballon de fer (cabalistiquement : de
verre)
qui contient la « boule auquel son péricarpe
épineux, donne le non
vulgaire de l’Hérisson ». Le
phylactère ou listel
héraldique porte la devise : UBER CAMPA.
AGNA signifiant haubert (Hubert) Hippocampe (Campa) Épi
(Agna). (Vous pouvez vérifier cela sur un bon dictionnaire
latin). La formule
devient : L’ENSEMBLE M’OBLIGE A ME TAIRE.
Un petit clin d’œil, l'anagramme de Fulcanelli "l'écu final."
cette interprétation n'est qu'une interprétation. Ce que
je vois c'est qu’il
manque un L à savoir
en hermétisme un L forme une marque couronnée et a
toujours été le signe
conventionnel chargé, dans la notation graphique, de
désigner l’or de
projection, c’est-à-dire alchimiquement fabriqué.
Cette
interprétation aura des divergences voir celle de Robert
Ambelain, en 1962
dans Les Cahiers de La Tour Saint-Jacques :
« "UBER"
plaine de France la
champagne les étymologies du mot Champagne évoquent cette
notion de plaine ou
campagnia en latin. On nommait ainsi vers le Xe siècle campania
remensis, la
plaine de Reims. La notion de champ ou campus en latin, riche en
épis de blés
(agna) pourrait fort bien avoir conduit au terme
générique de campa agnia =
plaine propre à la culture des céréales ; ce
qu'est au fond de toute mémoire la
Champagne. Nous n'en sortons pas ! Voilà donc une seconde allusion claire au
nom de Champagne. Mais le mot Uber rappelle encore fort astucieusement
le
second prénom du père de Jean Julien Champagne : Hubert.
C'est aussi ce prénom
que ses amis et sa famille donnaient plus usuellement à Jean
Julien et qui
figure sur l'acte de décès de l'artiste. Mais que peut
alors signifier cet
étrange hippocampe sur fond d'or, en dehors pour l'instant de
toute
interprétation alchimique ? » Eugène
Canseliet, raconte s'être rendu en 1954 à Séville,
de là on
l'emmena dans un grand château perdu dans la montagne où
vivait une communauté
d'alchimistes. C'est là qu'il aurait rencontré son
maître. Canseliet n'était
pas au bout de ses surprises : celui-ci lui aurait dit : "Tu me reconnais ?" alors que Fulcanelli
aurait dû être âgé de 113
ans. Il s'était transformé pour être plus
précis, il était devenu androgyne. Vagues
souvenirs ? de Canseliet de son voyage en Espagne. Les
manuels d'alchimie mentionnent en effet celui qui prend l'élixir
de
vie perd ses cheveux, ses dents et ses ongles et se modifie. Canseliet en introduction aux ouvrages du maître,
affirme que Fulcanelli aurait
bénéficié du
"Don de Dieu" (Donum Dei), ce qui signifierait qu'il aurait
découvert
les secrets de la vie éternelle et aurait atteint
l'immortalité. En
définitive, l'identité véritable du personnage
importe peu. Par
l'ampleur de son œuvre, en interprétant le décor des
cathédrales dans une
perspective ésotérique et alchimique, Fulcanelli
a non seulement apporté sur l'art médiéval un
éclairage totalement nouveau,
mais il a aussi créé une émulation telle ;
que l'approche de la science
ésotérique a été radicalement
bouleversée avant que le Maitre disparaisse
mystérieusement au début du XXe siècle. La signature de Maitre Fulcanelli
Renard
Gambline le 26
Février 2016 |
Saluons ces Travaux colossaux que vous venez de découvrir avec une surprise tellement évidente que vous ne la mesurez pas à Hauteur de sa Vraie Valeur. |