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Rubrique Les Templiers Septembre 2018
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Par
Michel
Barbot
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LA HUITIÈME
HEURE DEUXIÈME
PARTIE LES PROPHÉTIES DE JEAN
XXIII Le renoncement au Trône
de Saint Pierre par le
pape Benoît XVI et son remplacement par le pape François a
redonné un certain
regain d’intérêt aux Prophéties de Jean XXIII. La 10e
prophétie
évoquerait cet événement. Certains chercheurs vont
même jusqu’à affirmer que le
pape Benoît XVI aurait démissionné afin que la
prophétie puisse se réaliser…
Agir ainsi serait plutôt de nature à discréditer
les dites prophéties !
Elles furent présentées par Pier Carpi en 1976. Il
paraît certain, par exemple,
que le futur pape Jean XXIII évoquait dans l’une d’elle, le
pontificat de
Jean-Paul II. Les prophéties ne sont
peut-être pas
véritablement présentées dans l’ordre qui
caractérise leur réalisation. La 9e
prophétie, très énigmatique, paraît
néanmoins postérieure à la 10e
quant à sa réalisation. Elle commence ainsi : « Deux
frères et personne ne sera le vrai Père. La Mère
sera veuve. » Le prophète
évoque un conflit opposant « les
frères d’Orient et d’Occident », ce conflit
provoquera la mort de
« leurs enfants ». « Alors
le saint aux pieds nus
descendra du mont et, devant la tombe du va-nu-pieds, éclatera
le règne béni de
la Très Sainte Vierge. Écoutez ses paroles. Marie
Très Sainte, fille et mère de
Dieu, maîtresse du temps futur, bats le rappel de tes fils dans
les campagnes,
pour qu’ils abattent les deux Babylone. Et que la Mère soit Une,
comme tu es
unique. La terre détruira le ciment et de terre sera, Reine, ta
nouvelle
Église. Et sur la terre de blé, pour la faim de tes
peuples, fleur sur ton
nouvel autel. Amen. » La nouvelle Église,
« de terre sera ».
Notons la présence de ce « saint aux pieds
nus » ainsi que « la
tombe du va-nu-pieds », d’importance quant à la
création de cette nouvelle
Église. Les fils de cette église habitent les campagnes.
L’idée du blé, fleur
du nouvel autel est un beau symbole, surtout s’il devient nourriture
des
peuples en malnutrition. L’anthropologue Écossais James-Georges
Frazer dans son
livre Le Rameau d’Or nous apporte de précieuses
informations au sujet du
blé : « En
Écosse, on représente
l’esprit du blé par la dernière gerbe, à laquelle
on donne la forme d’une femme
et qui porte le nom de Vierge. Comme d’ordinaire, on croit que l’esprit
du blé
loge dans la dernière gerbe ; manger du pain fait avec la
dernière gerbe
c’est donc manger l’esprit du blé lui-même… » Ce blé de la faim parle
tout particulièrement, au
Nantais de cœur et de naissance que je suis. La cité de Nantes
se dit en breton
Naoned. Les Bardes Bretons ont lu Naon Ed : Naon, la faim et Ed,
le blé,
soit en breton ancien le « Blé de la
Faim ». La gerbe de blé, symbole
héraldique primitif de la Bretagne, est visible dans le
célèbre Passage
Pommeraye de l’ancienne capitale du duché de Bretagne. Les
hermétistes Nantais
de la Renaissance ont doublé la lecture héraldique de
Naoned en évoquant la Nef
ou Arche de Noé qu’ils identifièrent à
l’Église du Pape-Gault ou Pape Gaulois,
le Clauiger cœli, ou Janus Nantais, thèmes évoqués
en partie dans mon conte Noel
Ourifique pour Maître
Hiéronymus Berlier et Anselme Rollat http://regardsdupilat.free.fr/seize.html
Cette Église Nantaise
reflet de l’Église
Kuldéenne, nous transpose dans l’Imago Templi... Les vieux
auteurs à la cité de
Nantes expliquaient le nom de la cité par le celtique NANT
qui signifie
« Ciel » mais aussi
« Vallée »… et c’est bien cette
« Vallée » qu’ils retenaient. Les
Namnètes ou Namnites, la tribu
celte qui donna son nom à la cité, furent
étymologiquement les « Proches
du Ciel » ou les « Proches du
Sanctuaire » mais les hermétistes
Nantais du Moyen Âge et de la Renaissance, en privilégiant
pour Nantes
l’étymologie « Vallée », les
élevaient au rang de « Fils de la
Vallée ». Nantes ne se trouve pas
précisément au « Confluent des Deux
Mers », même si l’actuel lac de Grand-Lieu fut une mer
intérieure dont le
souvenir se perpétue dans certains récits évoquant
saint Martin de Vertou et la
disparition de la cité d’Herbauges sous les eaux. Mais ces
Vallées ne sont que
les vallées-miroir de la Vallée première et
unique. La cloche de l’Église
Kuldéenne serait la cloche
remise à Robert de Heredom par les Fils de la Vallée. Il
appartient à
« Marie Très Sainte, fille et mère de Dieu,
maîtresse du temps
futur » de battre la cloche : « Marie
Très Sainte […] bats le
rappel de tes fils dans les campagnes ». Les prophéties du
futur pape Jean
XXIII, lues en italien ou en français, comportent des jeux de
mots et il semble
que le mot « campagnes », joue sur le vieux mot
« campane »
qui désigne une cloche. Depuis le campanier ou clocher, sonne la
cloche de
Notre Dame des Blés... « La terre
détruira le ciment et de terre
sera, Reine, ta nouvelle Église. » La nouvelle
Église, celle des
campagnes, sera l’Église de la terre... Cette symbolique rurale
est celle des
Jacques. Robert Graffin dans son livre Les Fils de Ram et les Fils
d’Abraham
(les Gallo-Galiléens) évoque les parentés
possibles entre les gallos et les
galiléens : « les
habitants de la Gaule et du
Galil, les fils de Yaakôv-Jacob et les Jacquots. Le mot JACQUES,
qui désigne un
paysan gaulois (souvenons-nous des ‘’Jacqueries’’ !) ne
viendrait-il pas
de l’hébreu YAAKOV ou JACOB, qui fut renommé ISRAEL afin
de devenir l’ancêtre
éponyme des descendants d’Abraham implantés en
Galilée ? » Il paraît opportun de
rappeler que Nantes fut et
reste considérée par l’Église comme la
Galilée de l’Atlantique… Robert Graffin, dans le livre
cité, revient de
façon très intéressante sur le Jacques : « Ce
n’est pas sans raison qu’il
faut souligner ici la parenté entre le nom de St. Jacques, qui
est aussi le
patronyme des paysans gaulois car venant du grec GAEHOKOS ‘’celui qui
embrasse
la Terre’’ ; et le nom de Jacob qui fut renommé Israël
après avoir lutté
avec un ‘’homme céleste’’, combat d’où il sortit boiteux
à l’instar de quelques
Gargantua. » La 9e
prophétie du futur pape Jean
XXIII évoque assurément l’Église de Jacques et son
noyau Kuldéen !
L’étymologie hébraïque du Jacques / Jacob, se
rapporte au talon et ce talon
peut être rapproché de celui du GAEHOKOS grec, ‘’celui qui
embrasse la terre’’.
Immédiatement après avoir évoqué ce Jacques
marcheur (le Kuldée cher à Henri
Vincenot), R. Graffin rappelle que « Chartres
fut
le point de départ majeur du chemin de Compostelle fortement
marqué par
l’étoile de Jacob-Israël ». Et c’est bien
sûr, à Chartres, que se
dresse Notre-Dame des Blés. Il convient ici de se rappeler que
Chartres succède
historiquement au Pilat en tant que Centre des Gaules… Il est connu qu’au sein de
l’Église Kuldée, les
moines Celtes, Maîtres du Brut, étudiaient les
poèmes bardiques de Taliesin. Ce
barde Gallois christianisé développa des
prophéties eschatologiques dans
lesquelles nous découvrons la symbolique rurale, tel le Combat
des Arbres qui
s’appuie suivant Jean Markale sur l’alchimie végétale
(spagyrie) pratiquée par
les Druides. Mystère des
étymologies concordantes, Taliesin
(Front Brillant) fusionne dans la symbolique monastique celtique avec
saint
Front dont les thèmes rattachés, évoquent
pareillement cette symbolique rurale,
proche à certains moments de la symbolique royale. Le blé
de Notre-Dame, semble
avoir eu une certaine importance auprès des communautés
de Saint-Front… La gerbe ou triple gerbe de
blé, symbole originel
des Princes de Bretagne se retrouvera épisodiquement « sur
le contre-sceau des ducs de Bretagne avant que le symbole ne soit
repris par le
duc François 1er qui instituera vers 1445 l’Ordre de
l’Épi. Le collier de cet
Ordre accompagnait les grandes armoiries de Bretagne. »
(Devi
Kervella Emblèmes et Symboles des Bretons et des Celtes -
Coop Breiz
éditions) Progressivement, le blé
héraldique des monarques
Bretons, fera place, aux hermines héraldiques de Pierre de
Dreux, prince
Capétien affilié à l’Ordre du Temple. Ce monarque,
aurait réservé quelque
crypte du château de la Robertière, pouvant servir de
retraite au trésor de
l’Ordre du Temple. Certains chercheurs du Pays de Brocéliande et
de sa
périphérie, émettent l’hypothèse, suivant
laquelle, le trésor pour partie ou
dans sa totalité, aurait été placé par le
prince de Bretagne en Forêt Noire à
proximité de La Gacilly et Carentoir. De curieuses pierres
sculptées sont
encore visibles dans certaines maisons de ces communes.
http://regardsdupilat.free.fr/broceliande.html LE MESSAGE TEMPLIER DE
CARENTOIR Après la disparition de
l’Ordre du Temple, les
Hospitaliers prendront possession du Temple de Carentoir. Ces
Chevaliers de
Saint-Jean n’auront de cesse, que de pérenniser un message
templier.
L’historique inimitié reconnue entre les Templiers et les
Hospitaliers étaient assurément
moins prononcées dans les terroirs
bretons, qu’elle put l’être en Terre Sainte. Dans le village de
Faugaret
(commune d’Assérac en Presqu’île de Guérande), les
historiens reconnaissent
deux commanderies, l’une templière et l’autre
hospitalière… Lieu prédestiné
assurément, Faugaret ou Fau-Garet se traduit du breton
Fau : le Hêtre et
Car (variante Gar) l’Ami. L’Église Celtique Bretonne
présente plusieurs saints
dont le nom comporte le mot CAR. Le Kuldée est
étymologiquement l’Ami de Dieu,
nous retrouvons cet Ami dans son Église des Hêtres… Outre le mystérieux
tableau de Franval, nous
pouvons découvrir dans le Temple de Carentoir au-dessous de la
devise des
Templiers, un curieux blason encadré de feuilles de chêne.
Héraldique
templière du Temple de Carentoir – photos de Christian
Lelièvre Ce blason ovoïde comporte
en chef un drapeau
orienté à dextre, porté par une hampe d’or.
Il est blanc à 5 pals noirs, soit
précisément les couleurs de la
Bretagne historique. En pointe du blason, apparaît à
senestre une hermine ou
moucheture d’hermine d’or et à dextre, une croix
recroisetée de gueules
(rouge). Dite aussi croix de saint Julien, cette croix peut doubler la
croix
potencée de Jérusalem. Sa couleur va rappeler celle de la
croix pattée du
Temple. L’association de l’hermine et de la croix de saint Julien
l’Hospitalier, peut s’interpréter au travers des initiales de
ces deux
symboles. : le H d’hermine que l’on peut aussi lire Irmine, ainsi
qu’indiqué plus avant, puis le J ou I de Julien. Avant que le J
trouve sa place
dans l’alphabet, le I s’imposait. Nous aurions H et I, soit deux
lettres
voisines ou deux I I (Iulien et Irmine). L’hermine de sable (noire),
donnée par le
Templier Pierre de Dreux, est emblématique de la Bretagne
ducale. Si la croix
recroisetée de gueules évoque Jérusalem, l’hermine
ou moucheture d’hermine
évoque la Bretagne des souverains armoricains. L’hermine tient
son nom de
l’Arménie. Par confusion entre les noms de l’Armorique et de
l’Arménie
(notamment dans le Tristan und Isolde de Gottfried de Stasbourg –
1210), la
Bretagne est nommée Parménie ou Hermenie. Derrière
ces dénominations
apparaissent assurément tout un jeu de phonétique
caractéristique du duché
de Bretagne et son duc. Le changement de couleur (un
métal héraldique –
l’or – en lieu et place d’un émail héraldique – les
sables) est assurément
significatif. L’hermine dans une lecture blasonnée peut se lire
Bretagne ou
Breiz. Associée à l’émail qui l’a
caractérise ici nous obtenons en
breton : Or Breiz. OR est l’ancienne
variante avec OUR, de AOUR, le métal aurifère. OR BREIZ =
« Or
Bretagne » ce que l’on pourrait entendre :
« l’Or est en
Bretagne ». En breton, le mot OR signifie également
« bord »,
« lisière » d’un vieux celtique OR
signifiant « rivage ». Ce blason est, ne l’oublions
pas, templier dans
sa symbolique. Le premier Grand-Maître de l’Ordre du Temple,
Hugues de Pagan,
trouve ses origines dans le Forez. Thierry Rollat dans le chapitre Aux
prémices de la croix pattée (livre Le Pilat
Mystérieux) se fait
l’écho des propos de Jean Antoine de la Tour Varan, illustre
bibliothécaire de
Saint-Étienne, en évoquant et commentant les armes des
Pagan : « Cette
maison portait d’or
semé de croisettes de gueules, au lion de même brochant
sur le tout. […] Le
champ d’or représentait la Judée, cette contrée
où se sont accomplis les
mystères de la Rédemption, cette terre sacrée,
dont on ne pouvait mieux
représenter le sol que par le métal le plus pur ;
les croisettes
figuraient les chevaliers du Temple, ces vaillants champions de la foi,
réunis
en Terre Sainte pour protéger le tombeau du Christ ; elles
étaient rouges,
afin que chacun de ces nobles religieux se souvint toujours qu’il ne
devait
point épargner son sang dans les combats contre les
infidèles. » Quelle ville, ou
région, ou pays, désigne
vraiment le drapeau ? Si ce drapeau datait du XXe
siècle
(première moitié), nous pourrions penser qu’il s’agisse
d’un démarquage du
drapeau moderne de la Bretagne, créé par Morvan Marchal.
Mais son antériorité
d’au moins deux siècles, l’infirme. Il paraît
néanmoins intéressant de nous
appuyer sur le drapeau moderne de la Bretagne pour tenter de
décrypter le
drapeau du blason présent dans le Temple de Carentoir. Morvan Marchal, jeune
architecte cofondateur du
journal Breiz Atao et militant nationaliste breton
conçut le Gwenn-Ha-Du
(le blanc et noir) entre 1923 et 1925. Le
Gwen-Ha-Du Il eut ainsi tout le temps,
durant ces deux
années d’étudier certains drapeaux ou blasons et de s’en
inspirer pour créer le
Gwen-Ha-Du. Il est reconnu qu’il « s’est
inspiré
du principe du Strars and Stripes américain ou du drapeau
grec, autre pays
maritime tout en ayant une vague ressemblance avec l’écu de la
ville de
Rennes. » (Divi Kervella – Emblèmes et
Symboles des Bretons et
des Celtes) Armes
de Rennes Pallé
d'argent et de sable, au chef d'argent, Si D. Kervella
ne reconnaît entre le Gwen-Ha-Du et l’écu de
Rennes « qu’une vague
ressemblance », il avance avec plus de conviction, un
troisième drapeau ou
blason : « Hasard ou pas,
il ressemble à un
drapeau nantais du XVIe et XVIIe siècles
qui était formé
de six bandes noires et blanches. » La piste drapeau
nantais
associée à la piste drapeaux américain et grec,
drapeaux de pays maritimes,
méritent l’une et l’autre d’être retenues et
associées. Nous pourrions
pareillement nous interroger sur une possible connaissance de Morvan
Marchal,
concernant le drapeau présent sur le blason visible dans le
Temple de
Carentoir. La création des
drapeaux des nations française ou
américaine, est reconnue d’inspiration maçonnique.
Retrouverions-nous cette
origine pour le drapeau du blason visible dans le Temple de
Carentoir ? Intéressons-nous tout
d’abord à la piste
nantaise. Si D. Kervella discerne pour le Gwen-Ha-Du un drapeau nantais
du XVIe
et XVIIe siècles, nous pourrions pour le drapeau de
Carentoir
trouver réponse dans les portulans médiévaux
où Nantes, capitale du duché de
Bretagne, mais aussi grand port, est souvent orné d’un pavillon.
Philippe
Rault, vice-président de la société bretonne de
vexillologie (la science des
drapeaux), publia en 1998 chez COOP BREIZ, un livre très
documenté sur Les
drapeaux bretons de 1188 à nos jours. L’auteur rappelle que
les drapeaux
nantais ont présenté la Kroaz Du (Croix Noire) de la
Bretagne ducale, mais pas
uniquement : « Les
premiers drapeaux nantais
n’étaient pas basés sur la croix noire. Le portulan
d’Angelino Dulcent de 1339
montre pour Nantes un drapeau avec quatre bandes horizontales jaunes et
trois
blanches, et une bande verticale bleue au guindant, chargée de
deux bandes
ondées blanches symbolisant la Loire. Le portulan de Jaffouda
Cresquer de 1375
montre un drapeau nantais où les bandes horizontales sont
réduites à six, et au
guindant une bande verticale bleu et blanc de quatre
pièces. » Le pavillon du port de Nantes
avec ses bandes
horizontales a pu influencer les concepteurs du drapeau présent
dans le blason
au Temple de Carentoir, bien que les bandes soient ici verticales. Il
se peut
aussi que les concepteurs de ce drapeau, aient voulu orienter le
chercheur,
outre vers Nantes mais aussi vers les portulans évoqués
ci-dessus, ainsi que
sur les auteurs de ces portulans. Angelino Dulcent (Ducert ou
Dalorto), fut un
cartographe de l’école majorquine de cartographie,
implantée à Palma de
Majorque. Auteur du plus ancien portulan conservé et daté
de 1339, il y
mentionne le roi du Mali, les îles Canaries découvertes en
1312, ainsi qu’une
île Antilia et une autre île nommé Brasil… Ingrid Houssaye Michienzi dans
son livre Datini,
Majorque et le Maghreb (14e-15e siècles) (édité par Leide/Boston, Brill
2013) écrit : « Selon
Charles de la Roncière,
la cartographie, au XIVe siècle, était le
monopole des juifs de
Majorque dont les plus fameux furent Angelo Dulcert, Cresques Abraham
et son
fils Yehuda Cresques, Mecia de Villadestes ou Petrus Roselli. Ces
cartes
révélaient l’existence de nombreuses régions
encore méconnues, grâce notamment
aux renseignements de premières mains dont ils pouvaient
disposer à l’aide de
leurs informateurs sahariens. […] Michel Abitbol prouve cette
connaissance
atteinte par les cartographes juifs
à
travers l’exemple d’Angelo Ducert qui, en 1339, fut en mesure de donner
l’emplacement du Mali, de Oualata, de faire figure sur son
planisphère la piste
reliant Siiilmassa à Oulata. » Jehuda
Cresques (1350-1410 ou 1427 ?),
cartographe majorquin, de la Couronne d'Aragon, fut
également connu
sous les noms de Jafuda Cresques et Jaume Riba. Fils du
célèbre
cartographe, Abraham Cresques, il naquit à Majorque et
appartint lui-même
à la célèbre école de Majorque. Avec son
père, il fut probablement l'auteur de
l'Atlas catalan de 1375. Il joua un rôle de premier plan
dans la
coordination de l'exploration maritime portugaise grâce à
son action au sein de
l'école navale de Sagres. Le Jehuda Cresques ou Jafuda
Cresques en question
est bien le Jaffouda Cresquer qui dans le portulan de 1375 montre un
drapeau
nantais où les bandes horizontales sont réduites à
six… Bien que né dans une
famille juive, il se convertit au christianisme, sans doute par
obligation,
après la persécution religieuse qui eut lieu dans le
royaume d'Aragon en 1391.
Il a ensuite adopté le nom Jaume Riba (Jacobus Ribus en
latin). Il est
resté à Majorque où il aurait été
connu sous le surnom de lo Jueu buscoler,
la carte juive, ou el jueu de les bruixoles, la boussole juive. Statue
de Jafudà Cresques inaugurée le 2 septembre 2007 lors de
la Jaffoua Cresques et sa famille
vécurent dans une
maison située dans les rues appartenant par le passé
à l’Ordre du Temple. Ce
fut Jaime II, qui après avoir récupéré la
couronne, suite à la mort soudaine
d'Alphonse III, installa les Juifs dans les rues du Temple et de
l’Ordre de
Calatrava au Couvent de Santa Clara. Les historiens sont
partagés : Jaffouda
Cresques est-il mort en 1410 ? Ou bien a-t-il vécu jusqu’en
1427 ?
L’hypothèse 1427, devient très intéressante car
elle présente le célèbre
cartographe Majorquin sous les traits de Maître Jaime (Jacobus ou
Jacques) de
Maiorca, alias Jaime Ribes (Riba). À la demande du prince Henri
le Navigateur
en 1419, il serait venu au Portugal et aurait été le
coordinateur, dans la
décennie 1420, des premiers voyages de découvertes
portugais… Si l’hypothèse 1427
divise aujourd’hui les
spécialistes, elle faisait l’unanimité à
l’époque où le drapeau du blason du
Temple de Carentoir fut conçu et elle apparaît
assurément comme une piste,
celle des voyages « templiers »… Il nous faut revenir à
présent aux bandes
verticales ou horizontales des drapeaux de Carentoir ou de Nantes. Ces
drapeaux
sont assurément liés à la mer, aux voyages
maritimes… Cette notion apparaît avec
le drapeau américain qui inspira Morvan Marchal pour le drapeau
moderne de la
Bretagne, drapeau très proche de celui visible au Temple de
Carentoir.
Souvenons-nous tout d’abord, que les nom et prénom
chrétien choisis par le
Maître de Maiorca est Jaime ou Jacques (Jacob) Riva. Il n’est pas
d’affirmer
que le prénom soit en référence avec Jacques le
Juste, se serait trop beau. Le
souvenir non avoué de Jacob le patriarche biblique serait plus
probable mais le
patronyme Riva (Ribes) signifie en catalan ou occitan :
« Rive »
et cette rive (ce rivage) nous avons pu la retrouver avec le mot breton
OR… Nous pouvons penser que M.
Marchal durant les
deux années où il créa le drapeau de Bretagne,
s’intéressa à tout ce qui tourne
autour du drapeau américain. L’un des thèmes s’y
rapprochant est celui du Happy
Colombus Day ou Joyeux Jours de Colomb. Le Jour de Christophe Colomb
est un
jour férié célébré aujourd’hui le
deuxième lundi d’octobre aux États-Unis
commémorant la découverte de l’Amérique. La communauté
majoritairement italo-américaine de
la ville de San Francisco célèbre pour la première
fois le Jour de Christophe
Colomb en 1869. Le premier État
à
célébrer cette fête fut le Colorado, en 1907.
Trente ans après, Franklin D. Roosevelt instaure
ce jour comme un jour de fête nationale aux
États-Unis. Colombus
Day L’image de gauche utilise la
symbolique
du drapeau américain, surnommé « Stars and
Stripes », étoiles
et bandes ou « The Star-Spangled Banner », la
bannière étoilée. Les 13
bandes horizontales rouges et blanches correspondant aux 13
états fondateurs
qui se sont unis pour former les États-Unis. Dans cette image
les bandes
deviennent les courants maritimes traversés par la caravelle de
Christophe
Colomb. L’image de droite nous montre les trois caravelles de Colomb
dont les
voiles carrées mettent en avant la croix pattée de
gueules sur fond d’or, la
croix pattée d’argent sur fond de gueules, ainsi que les bandes
américaines et
maritimes… Le blason du Temple de
Carentoir pourrait nous
révéler de telles bandes ou courants maritimes. Elles
nous parlent assurément
de voyage… Nous retrouvons une fois encore avec ce drapeau,
l’idée du
« voyage entre les drapeaux » que l’on retrouve
précisément à Nantes
sous la plume de Jules Verne… Nantes et plus justement le Port de
Nantes, fut
par le passé comparé la fameuse perspective de
Constantinople. La vision de
cette « Perspective de Constantinople » nantaise,
créée par son port
et ses îles, lui vaudra d’apparaître par sa position comme
« la plus
avantageuse de l’univers »… Ogée le
célèbre géographe Breton, relayé par
les auteurs régionaux, affirmait ainsi cette
« perspective »: « Quand
les princes et les Grands
venaient à Nantes, on ne manquait jamais de les conduire
à l’Ermitage pour les
faire jouir de la perspective qu’on y avait. L’agrément de ce
quartier c’est
l’admirable vue de la Loire avec ses bateaux, le riant aspect d’une
vaste
campagne qui se présente comme un amphithéâtre… Ce
point de vue a fait comparer
la Fosse de Nantes à la fameuse perspective de Constantinople,
dont la position
passe pour la plus avantageuse de l’univers. » En 1661 le roi Louis XIV vient
à Nantes pour y
présider une réunion des États de Bretagne. Ce
qu’il découvrit à l’Hermitage
(ou Ermitage) chez les Petits Capucins,
assurément depuis l’énigmatique
croisée de l’étage supérieur, fit qu’il
informa Colbert quelque temps plus tard, de son désir de
s’approprier ce
placet… ce rocher… tous en y laissant les moines propriétaires
des lieux qui
pourtant, selon un décret royal devaient quitter les lieux… Ce
décret
s’appliqua à toutes les abbayes ou monastères
concernés. Les Petits Capucins
qui en avaient été délogés, furent par
ordre du roi, réinstallés à l’Hermitage. Ce lieu et ses mystères
vers lesquels souhaitait
nous entraîner Jules Verne dans son tout premier roman
hélas inachevé, ne
peuvent être évoqués dans cette étude car
ils nous emmèneraient trop loin… plus
loin que Nantes, assurément… peut-être là où
le blason visible dans le Temple
de Carentoir souhaite nous mener… En résumé, nous
avons un drapeau qui pourrait
évoquer Nantes et son port, la « perspective de
Constantinople »
ainsi que la mer. Qui dit Nantes, dit l’Océan… La symbolique
héraldique du
drapeau dans la Bible, symbolique reprise précisément par
Jules Verne dans son
tout premier roman, évoque la présence
du palladium des Israélites sur la Terre de l’Exode jusque dans
la Judée dont
la couleur héraldique serait l’Or. Cette Terre de l’Or va se
transposer en
Occident à l’époque des Templiers. Il est une expression
consacrée qui
affirme : « À chacun son Lourdes »,
cette expression pourrait
s’appliquer également sur le lieu où aurait
été déposé ce palladium. Faut-il
d’ailleurs parler d’un lieu unique ? Pour la tradition biblique,
le
palladium est fait pour voyager. Sa présence fait le
« Lieu ». Là où
se trouve le palladium se renouvelle le « Lieu ».
Le Lieu est d’Or
mais qui peut savoir où se révélera, où se
réveillera le palladium ? Le
drapeau dont les couleurs noir et blanc, sont les couleurs du
Beaucéant, est
palé, suivant l’expression héraldique et se lira
« D’argent à cinq
vergettes de sable » ou « D’argent à cinq
pals de sable » que
l’on peut lire : « D’argent au Saint~Pal des
sables… »… de sable
et d’or, bien sûr ! Certaines versions du Roman
de Renart ont
été codifiées par les Templiers, ainsi que nous
pouvons le découvrir dans la
chapelle templière de Metz. Le Roman nous présente le Roi
Noble, le lion, et sa
dame Orgueilleuse. Les deux conseillers royaux sont Brun l’ours et
Beaucent le
sanglier (le sang lié…). Renart, lui-même, apparaît
dans le Roman couronné et
portant un costume mi-parti de Templier et d’Hospitalier, comme le
Beaucéant
mi-parti de sable et d’argent. Nous retrouvons ici le message du Temple
de
Carentoir, message qui fut codifié dans la lande de Pédu
(la Hauteur Noire) dans
la chapelle Sainte-Catherine de Lizio en Brocéliande par Charles
Laurencin,
« l’Inspiré » qui était aussi – et
ce n’est pas un hasard –
commandeur de Carentoir en 1645. La mission impartie à cet
Hospitalier de
Saint-Jean, fut ainsi que le démontre l’abbé Auguste
Courdray (ami de l’abbé
Gillard de Tréhorenteuc), de pérenniser à
Carentoir comme à Lizio, anciens
domaines templiers, quelques hauts mystères placés sous
le sceau de sainte
Catherine l’Égyptienne et de son double saint Nicolas... LA HUITIÈME HEURE OU LA
RÉSURGENCE DU TEMPLE Renart avait connaissance du
Secret commun aux
Templiers et aux Hospitaliers. Son épouse répond au nom
hautement symbolique de
HERMELINE. Nous reconnaissons dans ce prénom les lettres
hermétiques HERM.
Patrick Ferté dans son livre Arsène Lupin
Supérieur Inconnu (Guy
Trédaniel Éditeur) met en relief toute l’importance de
ces quatre lettres très
importantes dans l’œuvre de Maurice Leblanc. Le père
littéraire d’Arsène Lupin
sema dans son œuvre tel le Petit Poucet jetant des cailloux blancs, des
personnages dont le prénom tourne autour de cette racine. Son
intention fut de
nous entraîner dans les pas mystérieux de saint Irmine ou
sainte Hermine, fille
de Dagobert II. Dans le Roman de Renart, le Beaucéant
apparaît sous les
traits du sanglier, image traditionnelle du druide. Dans le cycle
d’Arsène
Lupin, l’Hermine symbole de pureté, par sa symbolique
apparaît sous les traits
d’un personnage à la fois multiple et unique, image de sainte
Hermine fille de
Dagobert II. La symbolique même d’une
sainte Hermine (ou
Hermeline) ayant connaissance du secret templier du Beaucéant
pouvait être
rapprochée de la symbolique proposée par le blason
visible dans le Temple de
Carentoir : Blason
du Temple de Carentoir L’Hermine d’Or à la
façon de sainte Hermine
paraît veiller sur quelque mystère né dans la
Jérusalem biblique. Le drapeau,
nous l’avons vu, et ceci ne peut-être que d’importance, reprend
les couleurs du
Beaucéant. Pour Patrick Ferté,
l’on découvre dans l’œuvre de
M. Leblanc, le SECRET DE SAINTE HERMINE. Le visage caché,
Hermine lit et relit
assurément le Parchemin de Sainte Irmine… Plusieurs auteurs ont
évoqué ce
parchemin dont le contenu est aussi méconnu que le
véritable secret de Fatima.
Les amateurs peu ou prou éclairés sur le maintien dans
l’ombre, tout au long de
siècles, d’une descendance Mérovingienne, affirment que
ce document bien
étrange fut rédigé par sainte Irmine en 708. Dans
ce document Irmine évoquerait
l’assassinat de son père Dagobert II et le refuge de son
frère Sigisbert IV au
monastère d’Œren dont elle était l’abbesse depuis
l’année 698. Elle tenait ce
domaine de son père qui en avait fait son Œren, son Grenier… Le parchemin
révélerait l’origine davidique du
Roi perdu. Le contenu du manuscrit serait de nature toute
prophétique, dont les
tenants et aboutissants auraient été connus de
l’énigmatique abbé Trithème qui
disserta sur cette sainte dans son Lignum
Vitae (Venise, 1595). Le célèbre abbé de
Spanheim révèle dans ses écrits
kabbalistiques le sens des écritures codées. Patrick
Ferté insiste sur
l’importance symbolique du CRÂNE FENDU d’Hermine,
complémentaire dans sa
symbolique, du crâne de son père Dagobert II. Maurice Leblanc dissertera sur
cette énigme dans
son roman Les Huit coups de l’horloge. Huit énigmes,
correspondant à
lettre H, initiale du nom Hermine, composent ce récit. La 6e
énigme
s’intitule La Dame à la hache. Arsène Lupin
enquête sur le meurtre de
femmes tuées d’un coup de hache au front, à rapprocher du
crâne fendu de sainte
Hermine. Le prénom des victimes commence toujours par la lettre
H (la 8e
lettre de l’alphabet) et se compose de 8 lettres (HERMINE
exceptée). L’énigme
de ces meurtres à la hache (l’arme mais aussi la lettre du
même nom) tourne
autour du prénom Hermine. Écoutons Patrick
Ferté nous donner sa lecture
quant à la méthode utilisée par la Dame à
la Hache (Hermine) pour occire ses
victimes : « M.
Leblanc insiste lourdement
sur la nécessité que le crâne fut ‘’fendu par le
milieu’’ ; ‘’au milieu du
front, et d’une blessure EXACTEMENT PERPENDICULAIRE’’ : ‘’La dame
à la
hache ne tremble pas. On dirait qu’elle a pris DES MESURES et le
tranchant de
son arme NE DÉVIE PAS D’UNE LIGNE’’ ! Et son interlocuteur
d’opiner :
‘’En effet… en effet, toute l’affaire peut ÊTRE VUE SOUS CET
ANGLE… et je
commence à croire qu’on doit la voir ainsi’’. L’ANGLE, toujours
L’ANGLE,
définition de la longitude, après l’invention
déjà citée d’un bizarre
‘’inspecteur DELANGLE’’, tandis que, par un clin d’œil ironique, M.
Leblanc
signale, quelques lignes plus haut, que les
déséquilibrés ‘’ont TOUTE LATITUDE
pour s’adonner à leurs petites
manies’’ ! Savourons les jeux de mots. » Il convient d’ajouter que
l’ANGLE désignait aussi
en vieux-français un ANGLE DE MER, soit un golfe. Il est certain
que pour les
commentateurs du Parchemin de sainte Hermine, l’ANGLE en question ne
peut mener
qu’à Rheda ou Rennes-le-Château… L’angle de mer ou golfe
ne serait guère
compatible avec le Razès mais cet angle reste compatible avec le
contenu de cet
article. Les lettres HERM ou HRM de la
sainte HERMine,
vont se retrouver dans l’Ordre Royal de HERedoM de Kilvining en
Écosse. Nous
retrouvons la survivance écossaise de l’Ordre du Temple dont
Robert de Heredom
(Heredon ou Oredin) fut peut-être l’un des principaux acteurs.
Écoutons une
fois encore Patrick Ferté : « Dans
les exploits d’Arsène
Lupin figure aussi le mystère de la Dame à la Hache,
élucidé dans l’Excelsior
du 12 au 17 JANVIER 1923 : toutes les victimes ont un
prénom commençant
par la lettre H (notamment HERMINE…) Or le chevalier de Bonneville
signale que
‘’la lettre H est l’abrégé ordinaire du mot
HEREDOM’’ ! Dans un autre
roman, Lupin élucide l’énigme du ‘’dossier ALB comme
ALBANIE’’ c’est-à-dire
l’ÉCOSSE en fouillant dans un registre à LA LETTRE
H ! » La Dame à la Hache de
Lupin nous renvoie
pareillement à l’Ordre des Fendeurs dont les rituels secrets
évoquaient la
Royauté Secrète de la France. Il m’a été
donné d’évoquer ces faits au travers
de l’énigmatique inscription de Rennes-en-Grenouilles pour la
revue ATLANTIS.
Notons l’importance dans cette inscription du nombre 51, nombre
apparaissant
aussi sur une inscription propre à l’affaire de
Rennes-le-Château et que l’on
peut retrouver également après retournement du fronton du
bâtiment du Fay, sur
« L’Inscription de Trèves : Secret
Royal ». Cet article paru sur
les Regards du Pilat en juin 2006 mériterait aujourd’hui un
remaniement.
Or, ce nombre 51 apparaît également au Temple de Carentoir
dans cette
énigmatique inscription : Inscription
du Temple de Carentoir Si codage il y a,
reconnaissons que le décryptage
ne serait pas aisé. Notons la présence de lettres
appartenant à divers
alphabets : latin, hébraïque, grec, voire templier.
Nous constatons sous
la croix pattée de gueules ou croix des Templiers, les chiffres
romains :
LI ou 51 et sous la croix pattée de sable, un chiffre arabe, le
nombre 7, celui
des 7 Templiers… ? L’énigme de Maurice
Leblanc, La Dame à la Hache,
apparaît ne l’oublions pas dans le livre Les Huit coups de
l’Horloge.
Ces huit coups se réfèrent à la 8e
Heure qui dans la tradition
chrétienne correspond à l’Heure de la saint Michel du
printemps : le 8
mai. Cette 8e Heure fait face à la 11e
Heure ou Heure de
la saint Martin : le 11 novembre. Vers 1308, les Templiers
captifs au donjon de
Chinon gravèrent au stylet ce que d’aucuns nomment leur
Testament. Eugène
Canseliet dans Deux logis alchimiques (J.-C. BAILLY
ÉDITEUR) analyse
avec pertinence ce que G. Beltikine nommera L'horloge cosmique des
Templiers
(Inconnues 1958). La 8e Heure est terrible et grandiose
à la fois. E.
Canseliet, fidèle à son Maître, Fulcanelli,
évoque pour l’Horloge Templière, la
Grande Tribulation annoncée par saint Jean dans son Apocalypse. L’Horloge
Cosmique des Templiers et la 8e Heure La résurgence des
Templiers apparaît intiment
liée à cette 8e Heure, l’Heure H ou Heure de
la Saint Michel.
L’Ordre des Templiers n’aurait-il pas vocation dans sa
résurgence à accompagner
l’humanité vers cette Grande Tribulation ? Cet
accompagnement serait
précédé d’une longue préparation
entamée dans l’ombre, au sein de l’ordre dont
l’apparent sommeil ne serait que le prélude d’une
résurgence programmée. Roger
Facon affirme dans ses livres récents Fulcanelli &
les Alchimistes
Rouges et Fulcanelli, Commandeur du Temple (Éditions
de l'Œil du
Sphinx), l’appartenance de Fulcanelli à l’Ordre du Temple. L’Ordre du Temple en sa
résurgence, son retour au
grand jour, apparaît intimement lié à
l’Église des Derniers Jours. Pour les
uns, cette Église de Pétrinienne, deviendrait Johannite
et pour les autres,
Jacobienne. Cette « Grande Église » que
d’aucuns encore, placent sous
la sainte protection de Notre-Dame (la Notre-Dame de saint Bernard et
des
Templiers) affirmerait ses racines dans les trois Églises
historiques et
apparaîtrait ainsi comme l’Église
Œcuménique des Derniers Jours. La cité de Nantes
s’enorgueillit de posséder une
cathédrale dédiée à saint Pierre et saint
Paul. Le grand portail central ou
Portail de la Vierge présentait en son centre une Vierge
à l’enfant Jésus
brisée à la Révolution, comme celle des douze
apôtres qui l’accompagnaient.
Elle fut remplacée par l’apôtre Pierre tenant une table de
pierre. Portail
de la Vierge : la Rose à Huit pétales –
Cathédrale de Nantes Portail
de la Vierge : Saint Pierre et Rose à Huit pétales Photos
de Christian Lelièvre L’apôtre Pierre est ici
représenté en qualité de
Chef de l’Église. Il détient l’une des deux Tables de la
Loi remises par Dieu à
Moïse au Mont Sinaï. Au-dessus du dais surmontant le Chef de
l’Église, apparaît
une aiguille de pierre dont le rôle est de marquer les heures sur
le cadran,
rose de pierre à huit pétales. L’aiguille, axe immuable,
séparé du cadran, se
déplace par le seul déplacement du pèlerin. Sa
giration secrète marque le
cheminement de cette Église Nantaise ou plus justement
Kuldéenne, symbolique de
l’Église des Derniers Jours placée sous la
dédicace de la Vierge et des 12
apôtres. LES PROPHÉTIES DE
NOSTRADAMUS La tradition
prophétique chrétienne d’Occident
projette dans un futur encore à venir, un Grand Pape que
Nostradamus dans ses
quatrains nommera le Grand Celtique. Ce personnage clé de
l’Église des Derniers
Jours, serait étroitement lié à cet autre
personnage clé, le Grand Monarque au
sujet duquel le M.A. de Nantes écrivit en
1871 : « Les
Nantais ne peuvent manquer
de recevoir bientôt celui en qui doivent revivre le
caractère et les vertus
d’Henri IV et de saint Louis. » (Clef des Œuvres de Saint
Jean et de Michel
de Nostredame – réédité en 1983 par les
Éditions Arma Artis) Nostradamus dans quelques
quatrains nomme le
Grand Monarque : VICTOR, soit le Vainqueur. Les deux derniers vers
du
quatrain 95 de la IVe centurie évoquent VICTOR et la
Bretagne nommée
par le mage de Salon : Armorique ou Armonique :
« Les deux
Vestales contre rebelleront, Victor puisnay en Armonique (Armorique)
terre. » Ces vers sont reconnus comme spécifiques au
Grand Monarque et au
Grand Pontife que Nostradamus qualifie de Vestales, en raison
assurément de
leur pureté d’âme, mais aussi, pouvons-nous le penser, par
le rapprochement de
ce mot aux mots d’ancien-français : VEST
« investiture, mise en
possession d’un héritage » et « ALE
« voyage », ou
« foule ». Ces deux âmes-sœurs
entretiendront le feu de la contre
rébellion…). VICTOR, le cadet, en Amonique ou Armorique terre,
sera. Des
prophètes ou visionnaires ont évoqué les liens
forts unissant le Grand Monarque
à la Bretagne armoricaine. L’Armonique de Nostradamus
retranscrit et renvoie à
l’Armonica du texte de la Prophétia Merlini de Jean de
Cornwall écrit au
milieu du XIIe siècle en réponse au
récit de Geoffrey de Monmouth
sur le même sujet. Dans l'introduction, l’auteur dédie son
travail à son
protecteur Robert Warelwast (décédé en 1155),
évêque d'Exeter. Les Vestales de l’Armorique
(l’Armonique) suivant
les vieux auteurs Nantais et notamment Pierre Biré,
étaient les prêtresses de
« la Religion & l’Ordre des Vierges »
institués par Vesta
(l’épouse de Noé) dans la cité de Nantes
« pour garder, entretenir &
conferuer vn feu perpetuel & inextinguible, pour prefigurer la
conferuation
inuiolable de la perpeteulle virginté de la mere de noftre
Sauueur ». Bien
que ces faits n’aient que peu de rapport avec le lointain passé
de Nantes et de
l’Armonique, ils portaient en eux les germes prophétiques d’un
avenir annoncés
par les Maîtres du Brut tels Jean de Cornwall qui popularisaient
les Prophéties
de Merlin. En évoquant les
Vestales et le Victor puisnay
d’Armonique, Nostradamus s’appuie sur ce passé mythique pour
révéler un avenir
encore lointain annoncé par son illustre devancier le grand
Merlin… Pierre Verne, le père
de Jules Verne, ainsi que
j’ai pu l’évoquer dans le conte Noël Ourifique pour
Maître Hiéronymus
Berlier et Anselme Rollat (Regards du Pilat) utilise pareillement
ce
support du passé mythique de Nantes pour évoquer le 15
octobre 1865 dans son
poème La Droitière, Victor, le nouveau Moïse
Vainqueur… Dans le N° 93 de la revue AR
GWYR – Le Témoin
de la Vie, N° spécial consacré à Cernunnos,
le cerf solaire
l’initiateur…, le druidisant Per Al Leal présente quelque
mystère lié au
Grand Celtique. Nous sommes pour cet auteur, « au cœur du
Mystère du
Graal. ». Ce Grand Pontife qui dans la tradition
celto-chrétienne chère
aux Kuldéens prend notamment le nom de Galaad, apparaît
nous dit P. Al Leal
comme « ‘’le Grand Pontife du
Verseau’’ si l’on
en croit André Savoret dans son recueil de poèmes
intitulé
‘’Intersignes’’ : ‘’ l'enfant blond que Gwyddon a marqué de
son sceau pour
lui tendre la coupe et la harpe et l'anneau’’. » Dans le N° 100, de cette
même revue, l’auteur
prolonge ce mystère sacerdotal graalien dans un article
titré Le Grand
Celtique. Il se fait l’écho de cette ancienne tradition
peut-être plus
symbolique que réelle, rapportée par Favre d’Olivet,
relative à l’Archi-druide
Ram : « C’est
le Dux conducteur des
peuples et des forces, le Chevalier de Lumière
représenté sur la lame n° 7 du
Tarot : ‘’Le Chariot’’ d’Arthur, qui désigne la Grande
Ourse. » Il
ajoute ensuite : « Au sein de l’Éternel
Présent, il est tentant de
comparer Ram au ‘’Grand Pontife’’ annoncé par les
prophètes, celui qui pourra
s’asseoir impunément sur le 13ème siège de la
Table Ronde, le siège pontifical
et périlleux de l’Archi-druide, le ‘’Prédestiné’’
(Perdedur, Perceval ou
Galaad, peu importe !), l’initié direct du ‘’Christ’’, qui
retrouvera les
clefs majeures de l’enseignement et les revivifiera. Le ‘’Pontifex
Maximus’’ ». Per Al Leal cite une fois encore André
Savoret au sujet de
l’enfant blond, puis s’appuyant sur quelques révélations
prophétiques
écrit : « Cet envoyé divin, ce Chevalier
Mystique, à l’image de Ram
puis de Moïse, va paître les brebis pendant les
dernières tribulations et
ouvrira l’Ère de l’Esprit. » Cette Ère de l’Esprit
annoncée par les Templiers,
toujours d’après Per Al Léal, s’ouvrira avec ce
« Grand Maître du
Verseau », ce Pasteur annoncé par Merlin dans ses
prophéties, dont nous
connaissons l’importance qu’elles purent avoir pour les
Kuldéens, garants de
l’Église des Derniers Jours. Les études démontrent
que les Maîtres du Brut
furent très proches de l’Église des Kuldéens. Il
paraît intéressant de citer le
début et la fin de la 31e prophétie
du
futur pape Jean XIII : « À
sept, de la Grèce à travers
le monde, après la vision. Et les nouvelles paroles conquerront
la terre.
Répétées par le Christ.
Répétées par ses nouveaux enfants. Ce sera le
moment du
réveil et des grands chants. » « Bienvenue
Arthur, enfant du
passé. Tu seras la preuve. Et tu rencontreras le Père de
la Mère. » Pier Carpi qui présenta
les prophéties,
commente : « Le
texte s’ouvre avec l’annonce
d’un grand évènement mystique, qui prend son origine en
Grèce. Sept disciples,
ou sept fondateurs d’un ordre, partiront de Grèce pour
répandre la parole du
Christ dans le monde. Il semble qu’ils auront des choses nouvelles
à dire,
parce le texte spécifie ‘’nouvelles paroles (…)
répétées par le Christ’’. Donc,
il s’agit peut-être d’une révélation dans la
révélation. De toute façon, la
prédication, le réveil mèneront à un grand
remaniement chrétien : ‘’Ce
sera le moment du réveil et des grands chants.’’ Un moment de
bonheur et de
paix sûrement. » Cet ordre fondé par
« sept, de la
Grèce », ne ressemblerait-il pas à un nouvel
Ordre du Temple, le véritable
Ordre du Temple ? La prophétie évoque les
« frères vivants » et
les « frères morts » : l’Ordre du
Temple était mort et voici
qu’il est vivant ? Les Sept nouveaux Templiers (?) fondent leur
légitimité
sur la Grèce antique ? Ils appuient semble-t-il cette
légitimité sur les
Sept Dormants d’Éphèse, qui de frères morts,
réapparaissent au font de la
caverne, comme des frères vivants. Mais évoquer
Éphèse, c'est aussi pour l’Ordre du Temple,
retourner aux sources. C’est
à Éphèse auprès
du successeur direct de
l’apôtre que tout commença pour l’Ordre du Temple, avant
même Jérusalem… La prophétie
après avoir évoqué les « frères
morts » et les « frères
vivants », annonce le retour d’Arthur.
Certains commentaires évoquent l’avènement du Grand
Monarque et sa rencontre
avec le Grand Pape Pierre Romain… le Grand Celtique ! 26e
prophétie : « Je
vous ai appelés, d’autres vous appelleront. Sept
fois sept fois sept fois. La première lumière est
posée dans la main et la
septième encore dans la main. Des autres vous connaissez la
caverne rouge.
Ouvrez, ouvrez, rien ne doit être caché aujourd’hui.
L’obscurité a déjà dévoré
sa part. » Il semble incontestable que
quelques prophéties du
futur pape Jean XIII évoquent non seulement le Grand Pontife et
le Grand
Monarque mais également l’Église des Derniers Jours et la
résurgence de l’Ordre
du Temple. André Douzet dans son
livre Nouvelles lumières
sur Rennes-le-Château (Éditions Aquarius), mentionne
dans la 26e
et dernière prophétie « courte »,
titrée MARLE, du futur pape, la
possible évocation de la commanderie templière de Marlhes
dans le Pilat.
Cette prophétie évoque
« la Bête
triomphante », soit, pouvons-nous le supposer, une
référence à un temps
durant lequel les deux âmes-sœurs œuvreront à leur lourde
tâche… L'ÉGLISE DES DERNIERS
TEMPS L’Église des Derniers
Temps est un mystère que
pouvaient approcher, sans le pénétrer pleinement car
l’heure n’était pas venue,
les pèlerins de Saint-Jacques, lorsqu’ils se trouvaient devant
le portail roman
de l’église de Bourg-Argental dans le Mont Pilat.
Dans le chapitre 6, Le
Pilat, première étape
du Pèlerinage de Compostelle du livre Le Pilat
Mystérieux Patrick
Berlier étudie l’inscription figurée sur le
phylactère tenu par saint Jacques
le Mineur. Le texte latin composé de mots abrégés
comporte assurément sa part
de mystère. Restent visibles les mots latins
« INFIRMATVR QVIS IN VOB
IDVCAT PSBOS ECCLE (soit : infirmatur quis in vobis inducat
presbyteros
ecclesiæ). Statue
de saint Jacques le Mineur tenant un phylactère Patrick commente et traduit
ainsi
l’inscription : « C’est
un extrait de
l’Épître de Jacques, dont voici la traduction :
‘’L’un de vous est-il
malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Église…’’, et la suite
est : ‘’et
qu’ils prient sur lui en l’oignant d’huile au nom du Seigneur’’
(Jacques, 5,
14). » L’énigme de
l’inscription jacobine, ainsi que
l’indique Patrick, se trouve précisément dans
l’expression latine IN VOBIS
pointée par l’index droit de Jacques le Mineur. Le Christianisme
évoque
« l’onction intérieure », cette onction
dont se réclament aujourd’hui
les Églises Évangéliques. Cette
« onction intérieure » ainsi que
l’indique Patrick, correspond à : la lumière de Dieu.
Elle s’incarne dans le
corps de l’homme et le sanctifie… Le Saint-Esprit habite en nous, et
donc IN
VOBIS, EN VOUS ! Il descendra dans le corps du pèlerin ou
Jacquet lorsque
celui-ci aura accompli sa quête. Les grands changements
commencent de
l’intérieur… La présence IN VOBIS de l’onction
intérieure serait évoquée dans
le verset 8 du chapitre 32 du Livre de Job avec la présence de
l’Esprit-Saint
dans le corps : « Cependant,
elle est un souffle
en l’homme : c’est l’haleine de Shadaï qui le fait
discerner… » Traduction
André Chouraqui. Il apparaît que
« l’haleine de Shadaï (le
Tout-Puissant) » ou « l’inspiration de
Shadaï » évoquée
précisément dans ce verset, est présentée
dans le Targoum ou traduction
araméenne (chaldéenne) de la Bible, comme « un
esprit de prophétie ».
Transposée dans le Christianisme Ésotérique dit
aussi Alchimique (termes
spécifiquement attribués à l’Église de
Jacques), cette onction intérieure,
présence du Saint-Esprit, va concerner le corps intérieur
de l’homme mais
aussi… des hommes, formant le corps de l’Église et
précisément l’Église des
Derniers Jours, l’Église du Chris-Roi. Le message de l’église
de Bourg-Argental
accueillant les pèlerins de Saint-Jacques, contiendrait-il cet
enseignement
prophétique relatif à l’Église des Derniers
Temps ? Ce message s’articule
autour du thème médiéval du Millénarisme
cher aux Templiers qui le révélèrent
dans l’Horloge Cosmique de Chinon. Nous découvrons en
lisant Patrick Berlier,
notamment son livre Avec les pèlerins de Compostelle (ACTES
GRAPHIQUES
2002) que l’inscription latine du portail roman de Bourg-Argental perd
en
visibilité au cours des années. Dans ce livre, Patrick
mentionne encore la
présence des mots SVPER EVM : « Sur
lui ». Sortis de leur
contexte, ces deux mots ne sont pas sans rappeler
l’hérésie celto-bretonne
médiévale diffusée par le Breton Éon de
l’Étoile depuis la forêt de
Brocéliande. Cet abbé de Barenton, que l’on voulut faire
passer pour un
illettré – ce qui ne fut pas véritablement le cas –
prêchait tel les Templiers
– mais avec d’autres mots – le Millénarisme ou Chiliasme
(Chialisme). Il affirmait, dit-on son
sacerdoce sur la
phrase rituelle latine Per eum qui venturus est judicare vivos
&
mortuos, & seculum per ignem : « Pour Celui
(Per eum – Pour Éon !)
qui vient pour juger les vivants et les morts, et le monde par le
feu. » Il n’est point d’affirmer
qu’Éon de l’Étoile
préparait tel les Templiers l’Église des Derniers Jours
mais il apparut, telle
la comète qui lui est associée, dans ce mouvement
gnostique qui s’effacera
devant le Christianisme Pétrinien. Puisse saint Michel et ses
Chevaliers emmener
l’humanité avec la Sagesse qu’il conviendra, dans la
Huitième Heure. |
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