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Le nouveau livre de Patrick Berlier

 disponible à compter du 24 juin 2017

LA SYMBOLIQUE DES DEUX SAINTS JEAN

 

Patrick nous avait habitués à des ouvrages entraînant ses lecteurs sur les pistes des sociétés secrètes comme la Société Angélique, racontant au passage l'histoire souvent occulte de la ville de Lyon au XVIe siècle. Il était resté dans la capitale des Gaules pour la petit brochure consacrée à la mystique lyonnaise Pauline Jaricot. Puis il avait suivi la piste de l'œuvre passionnante de Jules Verne et des messages cryptés qu'elle contient. Mais tout restait lié au même thème, celui de sociétés très discrètes œuvrant dans l'ombre pour la transmission de la Connaissance.

 

Avec ce nouvel opus, toujours publié aux éditions Arqa, Patrick remonte aux sources même du Savoir initiatique, celles de l'ésotérisme chrétien. Citations bibliques à l'appui, il nous dévoile tous les arcanes de saint Jean Baptiste, l'initiateur, et de saint Jean l'Évangéliste, l'initié.

 

Couverture du livre

 

Le premier saint Jean est considéré comme le Précurseur du Christ, car il fut le premier à prôner des principes, comme l'abandon des richesses matérielles, le Royaume de Dieu et la vie éternelle, qui seront ensuite ceux de Jésus. Jean Baptiste aurait pu connaître une haute destinée, mais il n'était pas l'Élu. Lorsque Jésus vint vers lui il vit en lui le Fils de Dieu et lui donna le baptême, événement essentiel dont nous ne percevons pas toujours aujourd'hui la portée symbolique, et qui n'est pas autre chose que l'impulsion, l'étincelle, par laquelle commença le ministère de Jésus. Jean n'avait pas besoin de devenir son disciple, il était déjà son égal en savoir, mais sachant que Jésus était l'Élu, et pas lui, il n'avait plus qu'à s'effacer devant lui, ce qui constitue sa plus grande gloire. Peu de temps après, il fut arrêté par Hérode Antipas et mis à mort.

 

Patrick a su débusquer les liens familiaux entre les deux saints Jean et Jésus, ce qui explique peut-être leur attachement réciproque. Mais reconstituer leur généalogie demandait d'étudier les Évangiles apocryphes et les ouvrages d'hagiographie, à condition de croiser les textes avec rigueur et de tout vérifier, des auteurs peu attentifs s'étant laissés induire en erreur par la ressemblance des noms. On sait que Marie, la mère de Jésus, et Élisabeth, la mère de Jean Baptiste, étaient cousines germaines, leurs mères respectives étant sœurs. Patrick expose dans son livre toutes les connexions de ce rameau familial, dont faisaient partie également les parents de saint Jean l'Évangéliste et les parents de saint Jacques le Mineur. En conclusion on peut dire que les deux saints Jean, les deux saints Jacques, et Jésus, étaient cousins. Ils ont tous passé leur enfance dans le même environnement familial, ce que plusieurs artistes ont représenté. L'arbre généalogique présenté dans le livre permet de visualiser d'un seul coup d'œil l'appartenance de tous ces personnages à la même famille, tous étant les descendants du même couple.

 

Saint Jean Baptiste donne le baptême à Jésus

(vitrail de l'église de Malleval - détail)

 

Bien qu'il n'ait pas pu reconnaître, physiquement, Jésus son cousin, car ils avaient vécu séparément après l'enfance, ses dons de prophétie permirent à Jean Baptiste de le reconnaître intuitivement, et de voir en lui l'Agneau que Dieu envoyait aux hommes pour être sacrifié. Jean Baptiste n'était pas la Lumière, mais il témoignait au sujet de la Lumière, il la reflétait ;pas la lumière solaire mais la lumière primordiale, qui existait avant tout, le Feu-Principe. Dernier des prophètes, il était habité par l'esprit du premier des prophètes, Élie. Jean a apporté à Jésus le concept même du baptême par l'eau, dont Jésus fit un des fondements de sa religion.

 

Le second saint Jean est celui qui a suivi Jésus-Christ, qui l'a accompagné fidèlement, et qui a raconté son histoire et son retour futur dans les livres qui lui sont attribués, le quatrième Évangile, trois Épîtres et l'Apocalypse. Saint Jean l'Évangéliste fut très certainement un disciple de Jean Baptiste avant de devenir l'un des premiers disciples du Christ, et « celui que Jésus aimait », selon la formule qu'il emploie dans son Évangile pour se désigner sans se nommer. Jean accompagna Jésus jusqu'au bout puisqu'il fut le seul apôtre présent au pied de la croix. Ensuite il recueillit Marie que Jésus lui demandait de considérer comme sa mère, pas seulement pour prendre soin d'elle mais pour entendre son enseignement et pour que Marie pût veiller à son accroissement intellectuel. Quittant sa véritable mère Marie Salomé, également présente au pied de la croix, ce que disent tous les évangélistes et que le livre démontre, Jean se retira avec Marie à Éphèse, ville grecque d'Asie Mineure. Il y fonda une petite communauté, et y resta jusqu'à la fin de sa vie. Jean l'Évangéliste symbolise la jeunesse éternelle et même la virginité, étant toujours représenté imberbe. C'est un véritable privilège d'amour de la part de Jésus qui lui a permis, plus que les autres apôtres, de mieux comprendre son enseignement.

 

Saint Jean l'Évangéliste contre la poitrine de Jésus durant le dernier repas

(vitrail de l'église Saint-Irénée, Lyon)

 

Un autre aspect des deux saints Jean est mis en exergue par le livre de Patrick, c'est leur correspondance avec certains animaux qui forment leurs attributs traditionnels, l'agneau pour le Baptiste et l'aigle pour l'Évangéliste. Ces attributs permettent de les reconnaître et de les différencier dans les représentations artistiques. Notons l'apparent antagonisme entre ces deux symboles, l'agneau et l'aigle. Dans la nature l'agneau est une proie et l'aigle un prédateur. Mais dans la symbolique des deux saints Jean, l'aigle est le disciple de l'agneau, et s'il l'emporte au plus haut des cieux, ce n'est pas pour le dévorer mais pour le transfigurer. Jean Baptiste reconnut en Jésus l'Agneau de Dieu. Cet animal est donc devenu l'emblème privilégié de Jean Baptiste. D'autres animaux lui sont associés, le chameau et la sauterelle, qui paraissent très différents mais dont les symbolismes se rejoignent. Si Jean l'Évangéliste est symbolisé par l'aigle, c'est que son Évangile est considéré comme le plus intellectuel, celui qui, comme l'aigle, s'élève le plus haut. Par sa comparaison avec l'aigle, qui dit-on est capable de regarder le soleil en face, Jean l'Évangéliste, le disciple que Jésus aimait, est le seul à pouvoir regarder Dieu en face, c'est un interlocuteur privilégié.

 

Les deux saints Jean et leurs attributs :
l'agneau pour le Baptiste, l'aigle pour l'Évangéliste

(huile sur panneau, XVIe siècle)

 

Au-delà de leur histoire et de leurs liens très étroits avec Jésus, chacun des deux saints Jean possède une symbolique très forte que le livre de Patrick sait débusquer dans les textes, qu'il analyse en exégète, et dans les représentations picturales, qu'il décortique en esthète, pour nous les révéler dans la Lumière. C'est ainsi que l'Évangile de saint Jean et son célèbre prologue sont disséqués verset après verset pour en tirer la quintessence mais aussi l'architecture numérique secrète. On découvre ainsi que Jean a placé dans son texte des formules répétitives mais discrètes, qui séquencent subtilement l'Évangile en 17 parties. Pour Jean, Jésus a accompli seulement 7 miracles, qu'il décrit dans leur ordre de perfection, et il a parcouru la Palestine lors de 7 voyages. De même, le texte particulièrement hermétique de l'Apocalypse, qui lui aussi possède une structure numérique complexe, se trouve éclairé par littérature biblique comparée.

 

D'autres aspects ne sont pas oubliés, comme les liens entre les deux saints Jean et les deux solstices, et le dieu romain Janus. Selon les Évangiles, Jean Baptiste est né six mois avant Jésus. Lorsque l'église fixa la nativité du Christ au 25 décembre – et le livre de Patrick raconte de quelle façon cette décision capitale a été prise – elle plaça aussi celle de Jean Baptiste six mois plus tôt, le 24 juin, trois jours après le solstice d'été. Quant à la fête de Jean l'Évangéliste, elle la plaça au 27 décembre, six jours après le solstice d'hiver. Dans les Évangiles, beaucoup de passages à double sens font subtilement référence aux solstices. Les fêtes des deux saints Jean marquent en réalité l'instant où le soleil, ayant atteint l'un des extrêmes de sa course, commence à l'inverser et à repartir dans l'autre sens. Comme les deux solstices faisaient l'objet de grandes vénérations de la part des civilisations anciennes, à Rome en particulier avec le dieu Janus, les fêtes des deux saints Jean se sont vues naturellement associées à ces cultes. Disons qu'elles les ont christianisés.

 

La fête de la Saint-Jean d'été évoque aussi les herbes de la Saint-Jean, qui jadis étaient cueillies ce jours-là, avec tout un rituel. Et puis encore les feux de la Saint-Jean, autre coutume ancestrale dont Patrick raconte l'histoire.

 

Feu de la Saint-Jean saluant le lever du soleil le jour du solstice d'été

 

La symbolique des deux saints Jean est un livre publié à point nommé, le 24 juin 2017, jour où l'on fête le 300e anniversaire de la Franc-Maçonnerie spéculative, née le 24 juin 1717. En ce jour de la Saint-Jean, quatre loges maçonniques londoniennes se sont réunies dans la taverne de l'Oie et le gril pour fonder la Grande Loge de Londres. C'était la première obédience maçonnique, le premier groupement de loges au sein d'une fédération centralisatrice. Il faut comprendre que la Franc-Maçonnerie ne date pas de 1717 mais est bien antérieure. La date du 24 juin 1717 est purement symbolique. En réalité, la naissance de la Franc-Maçonnerie est entourée de légendes et il est parfois difficile de faire la part du vrai et de l'imaginaire. Pour certains auteurs, la Franc-Maçonnerie est née sur les chantiers des cathédrales médiévales et aurait été d'abord purement opérative, réservée aux maçons de métier. D'autres pensent – et ce courant-là a tendance à s'imposer aujourd'hui – que la Franc-Maçonnerie spéculative, c'est-à-dire philosophique, est née dans les clubs anglais du XVIIe siècle et qu'elle a seulement « emprunté » la terminologie et les symboles des corporations opératives.

 

Quoi qu'il en soit, la date du 24 juin 1717 n'a pas été choisie au hasard : elle est entièrement liée aux deux saints Jean. Le Baptiste, considéré par les francs-maçons comme un initiateur, est fêté ce jour-là. Quant à l'Évangéliste, considéré comme le parfait initié, il a laissé un Évangile philosophique dans lequel les francs-maçons ont puisé leurs valeurs. Or comme il est démontré dans le livre de Patrick, le chiffre 17, et tout ce qu'il représente, constitue l'un des enseignements secrets de cet Évangile. Le choix de l'année 1717 était donc bien délibéré. Plus tard, quand certaines loges refusèrent de se ranger sous la bannière de la Grande Loge de Londres, ce qui fut à l'origine de la célèbre querelle des Anciens et des Modernes, la réunion de réconciliation, fondant la Grande Loge Unie d'Angleterre, eut lieu le 27 décembre 1813, jour de la Saint-Jean l'Évangéliste.

 

Les trois grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie sont l'Équerre, le Compas, et le Volume de la Loi Sacrée. Dans les loges symboliques ou « bleues » travaillant aux trois premiers grades d'apprenti, compagnon, et maître, et dans le Rite Écossais, ce volume est une Bible ouverte sur le premier chapitre de l'Évangile de Jean.

 

Les trois grandes Lumières

 
Tous les francs-maçons célèbrent chaque année les fêtes de chacun des deux saints Jean, quelle que soit leur obédience et le rite pratiqué. Celle du Baptiste le 24 juin fait l'objet d'un rituel bien précis. Cela a été largement révélé par les ouvrages de maçonnerie, et aussi par Internet. En bref, il marque le passage d'une année à une autre, et par divers symboles comme celui du blé il rappelle le rythme des saisons, et le franchissement successif des deux portes du temps – les deux solstices – sur lesquelles veillait jadis le dieu Janus. C'est un rituel de simplicité, qui ne se déroule pas forcément dans le Temple mais peut aussi se tenir à l'extérieur. La Saint-Jean est pour les francs-maçons l'occasion de communier avec le monde et d'aller à la rencontre des hommes.

 

Initiés ou profanes, tous ceux qui tentent de progresser sur le chemin de la Lumière trouveront avec La symbolique des deux saints Jean leur livre de chevet. Sommaire, extraits, et de nombreuses informations, sont disponibles sur le site des éditions Arqa, où il est possible de commander le livre : http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/

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