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Rubrique
Rennes le Château Mai 2018
|
![]() Le
dernier veilleur : le Lazariste Xavier Sackebant L’année
2017 vient d'être marqué par les fêtes du centenaire
du
décès de l'abbé Bérenger Saunière,
curé de Rennes-le-Château. Ce fut à mon sens
une stupidité ! Il eut mieux valu, en effet, fêter le
cinquantenaire de ce qui
l'a fait roi : le livre « L'or de
Rennes
»
du journaliste et romancier Gérard de Sède qui d'un trait
de
plume, d'un seul, a depuis précipité deux
générations de chercheurs sur les
plus extravagantes fausses pistes et transformé aussi bien
Rennes-le-Château
que Rennes-les-Bains, de son parfois supposé mentor
l'abbé Henri Boudet, en un
extraordinaire miroir aux alouettes pour gogos en mal
d'ésotérisme à dix balles
… En
parfait second rôle dans cette affaire en effet, et
certainement avec la satisfaction du devoir accompli, dès
après le fructueux
été 1885 qui vit la découverte et l'exploration de
la cache de Sougraigne,
l’abbé Henri Boudet s’en est tranquillement retourné avec
un dévouement salué
de tous[1]
à son entier
sacerdoce pastoral auprès de ses chers mécréants
anticléricaux de
Rennes-les-Bains. Rien ne changea dans la vie de ce prêtre
exemplaire et jamais
il ne dit mot à quiconque[2],
à part
certainement fin mars 1915, à l’article de la mort, à sa
belle sœur Céleste
qu’il dota ainsi face à l’évêché de
Carcassonne d’arguments imparables pour
faire revenir son neveu du front[3]
… Son presbytère ne fut
jamais qu'un camp de base et lui un exécuteur zélé
pour les trois géniaux
Lazaristes qui élucidèrent dans l'ombre cette
énigme : Jean Jourde, Léopold
Vannier et Xavier Sackebant. Jean
Jourde s’endormit dans la paix du Seigneur le 17 mai 1930 à
Montolieu (Aude) sans avoir totalement pu terminer son œuvre, mais
certainement
heureux de rejoindre la cohorte de ses prédécesseurs,
tous prêtres, qui lui
avaient permis de résoudre cette extraordinaire
énigme : Louis du Vaucel
(+1715), Gaudéric Méche (+1864), Henri Gasc (+1882),
Léopold Vannier (+1889) et
Henri Boudet (+1915).
Jean
Jourde en 1904, devant la villa Béthanie à
Rennes-le-Château
Le
personnage de Xavier Sackebant, et son rôle déterminant,
nous
est pour la première fois révélé dans le
codage de La vraie langue celtique lors de
l’épisode de l'exploration, le 6
juin 1885, de la cache de Sougraigne par Jourde et Boudet. ![]() Jourde, faisant
honneur à sa formation initiale de géomètre, y
déroule avec la plus extrême précision la
description de l’intérieur des lieux
où personne n’avait mis les pieds depuis la fin du
XVIIème siècle : il attire
ainsi notre attention sur une particularité, un passage qui
relie les deux
principales salles, celle de la nécropole et du trésor
avec celle en contrebas
où les Templiers ont remisé l’Arche d’Alliance en 1294,
venant d’extrême justesse
la sauver de la perte de St-Jean d’Acre. En fait un siphon, dont les
Templiers
étaient très friands, et qui obture et cache
l’accès au saint des saints de la
nécropole, le lieu de l’Arche, le véritable « Et in arcadia
ego
», Arcadia étant bien
entendu
le lieu où repose la sainte relique. Et le passage de
ce siphon fut un réel cauchemar pour nos deux
découvreurs, Jourde et Boudet. En réalité,
à leur première visite des lieux, le
samedi 6 juin 1885, lorsqu’ils se trouvèrent face à lui,
l’obstacle leur parut
totalement insurmontable. C’est alors que Jourde se souvint de son ami
Xavier
Sackebant, rencontré à son arrivée chez les
Lazaristes neuf ans plus tôt. Né
prés de Dunkerque, ce dernier était par certaines
attaches familiales
parfaitement au fait des choses de la mer et notamment des
récents progrès de
la plongée sous-marine, avec ou sans scaphandre.
Immédiatement contacté à Oran
(Algérie) où il avait été ordonné
prêtre 4 ans auparavant, ce fut donc lui qui
passa le siphon, durant ce même été, relié
à un tuyau envoyant de l’air. Et
c’était tout à fait réalisable en 1885, puisqu’il
existait déjà des pompes à
air portables à un cylindre double action pour des
plongées de petites profondeurs
: Pompe
à air portable de la marque Siebe-Gorman datant de 1880 Un moment
d’éternité à jamais gravé dans leurs
mémoires, leurs
courriers plus de quarante ans plus tard le transpirent encore :
Sackebant
plongeant vers l’inconnu, et Jourde et Boudet à la pompe
à air, ce qui n’est
pas sans nous rappeler l’extraordinaire aventure de Tintin, une chasse
au
trésor également, celui de Rackham le
Rouge, ou le jeune reporter plonge sur l’épave tant
convoitée, relié à la
surface par une pompe à air actionnée par les
inénarrables Dupondt … Mais nous ne
sommes pas dans une bande dessinée, au demeurant
excellente, et les péripéties de cette enthousiasmante
manœuvre du fait de
l’extraordinaire courage de Sackebant et de sa totale confiance envers
Jourde
nous sont parfaitement explicitées dans un codage fort complexe
sur quatre
pages. Il y est aussi
décrit que ce Sackebant, à la lueur d’une
rudimentaire lampe étanche de l’époque, a vu.
Sackebant,
François-Xavier
pour les Lazaristes (pour cause d’homonymie avec un autre Joseph
Sackebant, son
neveu), mais Xavier-Joseph pour l’état-civil, né le 1er
juillet 1859
à Phalempin (Nord), fit ses études au Petit
Séminaire de Cambrai puis intégra,
le 18 juillet 1876, les Lazaristes à Paris où il fut un
condisciple de Jean
Jourde. Ordonné prêtre le 6 novembre 1881 à Oran
(Algérie), il y resta jusqu’en
1890 avec un intermède à Rome en 1888 pour lui permettre
de valider un diplôme
de docteur en théologie. Il fut ensuite nommé d’abord au
Grand Séminaire de
Meaux (Seine et Marne) de 1891 à 1893, puis à celui de
Cambrai de 1896 à 1904
(il en devint le supérieur en 1901) après une nouvelle
parenthèse au séminaire
d’Oran en 1894 et 1895, puis devint directeur des études
à la maison mère des
Lazaristes à Paris de 1903 à 1907. Directeur des Filles
de la Charité ensuite à
Smyrne (Turquie) de 1907 à 1910, puis supérieur de la
communauté des
missionnaires d’Alexandrie (Egypte) de 1911 à 1915, il rejoignit
enfin comme
supérieur le Grand Séminaire de Périgueux de 1916
à 1938 et y demeura jusqu’à
sa mort en 1941. Il occupa en outre la charge de Visiteur
d’Aquitaine (supérieur régional) des Lazaristes de
1923 à
1937, et fut également l’auteur de nombreux livres religieux et
historiques sur
le séminaire de Cambrai et sur sa Congrégation dont le
plus connu est
certainement Fénelon et le séminaire de
Cambrai, F. Deligne et Cie éditeur, 1902.
Xavier Sackebant au
milieu des
professeurs et des élèves du Grand Séminaire de
Périgueux en 1927. (Remarquez sa
petite taille qui lui fut
si utile pour passer un certain siphon durant l'été 1885)
(Archives Franck
Daffos) En
ultime veilleur de cette extraordinaire saga, Xavier
Sackebant s’éteignit donc le 2 avril 1941 dans l’anonymat qui
sied aux justes,
à Périgueux[4]
où
il tenait depuis 1916 les rênes du Grand Séminaire.
Signature et sceau de Visiteur Régional
d’Aquitaine de Xavier Sackebant
Sackebant
était prénommé François-Xavier
dans sa Congrégation comme le montre cet extrait de son
diplôme de docteur en
théologie passé à Rome en 1888:
(Archives
Franck Daffos) «Franciscus
Xavierus
Sackebant Congregationis Missionis Sacerdos (François-Xavier
Sackebant, prêtre
de la Congrégation de la Mission)»
mais ses vrais
prénoms étaient bien Xavier-Joseph pour
l’état-civil comme le prouve cet
extrait de son acte de naissance :
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et
datant de 1929 (Archives Franck Daffos) «
Mon bien cher Monsieur Jourde, la grâce de Notre Seigneur soit
avec nous pour jamais ! » «
Depuis ma dernière visite, je pense très souvent à
vous, ou
plutôt j'y pense tous les jours et je me rappelle avec bonheur
les moments si
courts passés en votre douce compagnie. Cela m'a rajeuni en me
reportant à ces
belles et déjà lointaines années de St Lazare
où nous vivions sans souci sous
l'aile maternelle du bon père Chinchoz[5].
Depuis
que d’événements !
Parmi tant de disparitions de nos condisciples de cette
période, du moins nous tenons bon !» Cinquante
six ans donc après l’extraordinaire été 1885,
malgré
que Xavier Sackebant ait décidé de s’éclipser sur
la pointe des pieds et dans
la plus grande discrétion, faisant fi des temps troublés
de la deuxième guerre
mondiale et de la déroute française, Mgr Georges LOUIS,
évêque de Périgueux,
décida de l’accompagner à sa dernière demeure par
des funérailles solennelles
qu’il célébra le samedi 5 avril devant la foule des
grands jours en la
Cathédrale Saint-Front[6]
de la ville. A
cette occasion, il lui rendit un émouvant hommage : «
Il
nous était arrivé, il y a vingt-cinq ans, en pleine
guerre ; il nous quitte au
lendemain d’un désastre. Entre ces deux guerres, il a
été un grand bienfaiteur
du diocèse, et c’est une dette de reconnaissance que j’acquitte
en le saluant,
une dernière fois, dans cette cathédrale où tant
de ses fils ont appris, à son
exemple, à livrer leur vie pour le nom de Jésus … »[7]
Mgr
Georges LOUIS
Cathédrale
Saint-Front de Périgueux La
Famille Vincentienne
ne fut pas en reste, publiant dans ses documents internes de liaison
plusieurs
éloges funèbres insistant sur la haute valeur morale du
disparu : «
La
maison de Périgueux a fait une grande perte cette année,
par la mort du vénéré
M. Sackebant, vrai type du fils de Saint Vincent. M. Sackebant Xavier a
fait
honneur à la Compagnie
partout où il a passé,
soit dans les grands séminaires, soit à Smyrne; il s’est
dévoué sans compter,
il a accepté des tâches délicates, comme celle
d’être directeur des étudiants à
Saint-Lazare[8] ;
il a aimé Saint
Vincent dont il voulait venger l’honneur attaqué par des
historiens de
troisième ordre …[9] »
…
/ … «
M.
Sackebant avait bien mérité l’hommage rendu à sa
mémoire. C’est une belle
figure qui disparait. Monseigneur, à la fin de la
cérémonie, nous a tracé son
portrait moral, d’une parfaite ressemblance… Il n’y a pas de retouche
à faire
au tableau : il est complet. M. Sackebant a vraiment
été l’homme de son
œuvre, il l’a vécue. Son unique désir était de
former les séminaristes confiés
à sa sollicitude et de les préparer à leur
vocation. Il a mis tous ses soins à
prêcher par l’exemple ce qu’il enseignait par profession … »[10] Clôturant
la marche des héros inconnus de l’une des plus belles
énigmes de tous les temps, le silence assourdissant de Xavier
Sackebant – il
n’a jamais rien révélé du fabuleux secret de
Sougraigne - s’ajoutant à celui de
tous ses compagnons d’aventure, ne cesse pourtant depuis de nous hanter
et de
nous interpeller …
Extrait d’une
lettre du Supérieur Général
des Lazaristes Antoine Fiat (1832-1915) à Xavier Sackebant. (Archives Franck
Daffos) Pourquoi
avoir choisi de se taire ? Autant
au XVIIème siècle le silence salutaire d’un Nicolas
Pavillon et d’un Louis du Vaucel, aux prises aux
velléités du roi de France et
du Saint-Siège sur fond de chasse aux sorcières
jansénistes semble
compréhensible, autant le mutisme des religieux du XIXème
et XXème siècle
étonne.
Extraits
d’une lettre de remerciements de Mgr Marie-Alphonse
Sonnois, archevêque de Cambrai, en 1903 à Xavier Sackebant
pour son livre sur «
Fénelon et le séminaire de Cambrai » paru
l’année précédente (Archives privées
Franck Daffos):
«
A Mr Sackebant »
«
Il me semble juste et normal que ce soit moi qui doive fournir
… non pas un remerciement, mais des témoignages de franche et
ferme
reconnaissance ….»
«
Veuillez, mon Très Révérend Père,
agréer mes meilleurs
souhaits de nouvel an et l’expression de mes sentiments les plus
respectueux. +
M.A. Sonnois archevêque de Cambrai Cambrai
31octobre 1903. » Mais
il serait par contre totalement illusoire de penser que la
hiérarchie lazariste fut totalement dupe des agissements
extra-cléricaux de MM.
Jourde & Sackebant. Au contraire, tout porte à croire
qu’elle s’en inquiéta
et enquêta discrètement, sans jamais parvenir à
faire la lumière. C’est ainsi
que le 14 octobre 1932, le Très Honoré
Père[11]
François Verdier[12]
débarque sans prévenir à
Montolieu[13]
pour une visite
surprise de deux jours. Les Filles de la Charité, surprises et
très honorées,
réussissent quand même à le faire poser pour une
photographie de groupe depuis
pieusement conservée au couvent. Mais le Supérieur
Général à d’autres soucis,
c’est ainsi qu’il préfère longuement s’entretenir en
privé de Jourde, son
ancien condisciple et grand ami de la promotion 1880 (ils furent
ordonnés
prêtre ensemble) avec le nouveau supérieur du lieu,
Eugène Vidal[14]
(1863-1935). Rien
n’a jamais filtré de cette surprenante entrevue …
Mais
le personnel du couvent s’étonne - et à juste titre - de
cette visite impromptue eu égard à l’âge
avancé du Supérieur Général, en effet
dans sa 77ème année, alors que son mauvais
état de santé est connu
de tous. Il devait d’ailleurs recevoir les derniers sacrements à
peine deux
mois plus tard, le 17 décembre suivant, en préalable
à la grande faucheuse qui
devait l’emporter le 26 janvier 1933. Contrairement
aux usages, en effet, personne, y compris le
Visiteur Régional François-Xavier Sackebant pourtant
normalement indispensable
en la circonstance, n’avait été prévenu de cette
visite !
Tous
s’interrogent, sachant par ailleurs que le site de
Montolieu était bien connu de Verdier pour y être
déjà venu visiter son ami
Jourde en 1923, puis en mars 1929, dès qu’il avait
été porté à sa connaissance
que l’état de santé de son ancien coreligionnaire se
détériorait.
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Cet
étonnant déplacement est certainement à mettre en
parallèle
avec un autre, tout aussi discret, que fit à Rome à la
même époque l’évêque de
Carcassonne, accompagné de son fidèle secrétaire,
le futur Mgr Georges Boyer –
sa présence n’était pas anodine - pour une entrevue avec
le Pape sous un
prétexte boiteux dont jamais rien également n’a
fuité. Fait curieux et là aussi
totalement anachronique, la petite délégation
carcassonnaise fut reçue et logée
dans la Ville Éternelle au siège de la direction
italienne des Lazaristes,
alors au 21 de la Via Pompeo-Magno. Sur place, le Visiteur
Régional, Luigi
Alpi, et le chargé de la procure près le
Saint-Siège, Giuseppe Scognamillo,
avaient été instamment priés par leur
maison-mère de Paris de se mettre à
l’entière disposition de leurs visiteurs … Pour
en terminer avec Xavier Sackebant, il faut aussi préciser
qu’il fut l’un des artisans, à l’été 1906, de la
rencontre entre son ami Jean
Jourde et le romancier Maurice Leblanc. Dès
lors l’ombre de Jourde et des secrets du Razès allaient planer
sur au moins cinq livres nés de leur fructueuse
collaboration : Mais
cela c’est une autre bien belle histoire qu’il est prévu de
vous raconter avant l’été … Franck
Daffos. [1] Ses
réels (et surtout gratuits) talents de guérisseur,
hérités de quelques années
de médecine avant son entrée au séminaire suite
à une déception amoureuse, ont
sûrement plus motivé les édiles locaux que son
ministère paroissial pour la
plaque en marbre de remerciement qu’ils firent apposer sous le porche
de son
église … [2] Il
se contenta d’assurer le service après-vente de La
vraie langue celtique auprès de ses nombreux
détracteurs avec un
zèle qui nous pousse parfois à nous demander s’il
était vraiment au courant du
véritable contenu occulte de son ouvrage … [3] Voir Le secret dérobé,
(2005), Franck
Daffos, ré-édition Arqa Marseille, 2014. [4] Où
le fondateur des Lazaristes, St Vincent de Paul, fut ordonné
prêtre en 1600. [5] Alors le
directeur des études à la maison mère des
Lazaristes à Paris. [6] Grâce
à son
diplôme de docteur en théologie, Xavier Sackebant
était également chanoine
honoraire de la cathédrale de Périgueux. [7] Extrait de
l’homélie funèbre prononcée par Mgr Louis. Semaine
religieuse de Périgueux, 1941, p. 95-98. [8] En fait
à la
maison-mère au 95 rue de Sèvres à Paris, puisque
les Lazaristes avaient été
chassés de Saint Lazare à la Révolution
Française. Sackebant, avec alors sa
parfaite connaissance de l’historique de l’énigme de Sougraigne,
dut être assez
amusé en 1903 lorsqu’il réintégra le 95 rue de
Sèvres sachant que l’endroit
n’était autre que l’ancien hôtel particulier construit par
l’architecte Jules
Hardouin-Mansart (celui qui fit la Galerie des Glaces à
Versailles !) pour le
Maréchal de Lorges, le beau-père de Saint-Simon (qui s’y
maria et y passa sa
nuit de noces) et de Lauzun (co-prisonnier de Nicolas Fouquet à
Pignerol).
L’hôtel de Lorges fut cédé aux Lazaristes par une
ordonnance de Louis XVIII en
date du 3 décembre 1817 en compensation de la perte de
Saint-Lazare dont l’État
avait depuis fait une prison. [9] Extrait de
la
circulaire du père Édouard Robert, alors Vicaire
Général des Lazaristes, mais
qui fut en 1907 le successeur de Sackebant comme directeur des
études à la
maison-mère de Paris. Annales de la
Congrégation de la Mission et de la Compagnie des Filles de la
Charité, tome
106-107, années 1941-1942, page 15. [10] Extrait de l’homélie funèbre
prononcée par le chanoine
Constant Prieur et publiée par erreur dans le tome 105,
année 1940 (un an avant
la mort de Sackebant !), des Annales de
la Congrégation de la Mission et de la Compagnie des Filles de
la Charité,
pages 361 et suivantes. [11] C’est
ainsi
que l’on appelle le Supérieur Général des
Lazaristes. [12] François
Verdier (1856-1933), né le 1er mars 1856 à
Lunel, fit ses études au
séminaire à Montpellier, puis intégra les
Lazaristes à Paris le 7 décembre
1874. Ordonné prêtre le 22 mai 1880 (avec Jean Jourde), il
fut ensuite
professeur des Grands Séminaires de Nice (1880-1887), Marseille
(1887-1894),
Montpellier (1894-1903). Conjointement, il passa à Rome, comme
Sackebant, un
doctorat de théologie en 1887, puis de philosophie en 1888.
Suite aux lois de
1903, il fut envoyé d’abord comme directeur d’études
à Rome, puis rapidement
comme supérieur du séminaire à Noto en Sicile,
où il réussit si bien que
l’évêque du lieu lui proposa de se faire naturaliser
italien pour pouvoir être
nommé évêque-coadjuteur et ensuite lui
succéder. Mais Verdier déclina l’offre
et rejoint la maison-mère à Paris en 1914 en tant
qu’assistant du nouveau
Supérieur Général, M. Villette, à qui il
succéda dans sa charge le 30 septembre
1919 après que son ami de promotion, Alfred Louwyck, alors
Vicaire Général, ait
assuré l’intérim jusqu’à sa propre mort en 1918.
Supérieur général des
Lazaristes de 1919 à 1933, François Verdier fut
également un ami du président
de la république de l’époque, Gaston Doumergue (tous deux
étaient de Lunel),
qui le décora de la légion d’honneur. A l’annonce de sa
mort, Gaston Doumergue
publia le télégramme suivant: « Ai
appris
avec beaucoup de peine la mort du Supérieur
Général Verdier, pour qui j’avais
la plus haute estime, et m’associe de tout cœur au deuil des
Lazaristes. » [13] Annales
de la Congrégation de la Mission et
de la Compagnie des Filles de la Charité, tome 98, année 1933, pages 90 et 91. [14] Eugéne
Vidal:
né le 8 juillet 1863 à Fraïsse-sur-Agout
(Hérault), fit son petit séminaire à
Montpellier puis rejoignit le noviciat des Lazaristes à Paris en
1882. Ordonné
prêtre en 1888, il fut ensuite professeur successivement aux
séminaires de
Nice, Tours et Lille avant que de se réfugier, suite aux lois de
1903, en
Hollande où il professa au séminaire de Panningen
jusqu’en 1914. Pendant la
première guerre mondiale, il fut aumônier des Filles de la
Charité à Lille où
il semble s’être alors mêlé de résistance
à l’ennemi, ce qui lui valut une
arrestation puis un interrogatoire musclé, avec revolver sur la
tempe, à la kommandantur locale. De 1919
à 1928, on
le retrouve professeur au grand séminaire de Montpellier avec en
parallèle la
charge de l’aumônerie de Montolieu sous l’autorité de Jean
Jourde à qui il
succéda en 1928. Très apprécié et grand
faiseur de bons mots, il y rendit son
âme à Dieu le 10 mai 1935. (Voir son éloge
funèbre dans Le bulletin de Notre-Dame de
Prime-Combe, prieuré lazariste de
Fontanés (Gard) juillet 1935, sous la plume de M. Gaston Cazet).
Suivant la
coutume lazariste, M. Vidal fut inhumé dans la même tombe
que son prédécesseur
M. Pons Belot, également ancien supérieur de N-D de
Marceille et ami de Jourde. http://leblogdeleon.over-blog.com/
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