AVRIL 2017









PAR NOTRE AMI
BERNARD MIOLANE


Ces vieux métiers d'autrefois "les Voituriers"

La Famille dont je descends  est originaire au 19ème siècle de Saint-Chamond et vient aussi loin que l'on puisse remonter, d'Auvergne.
     De l'Auvergne où elle est née, le surpeuplement rural au milieu des années 1800, que l'on peut constater dans les campagnes est essentiellement dû à une natalité très forte.
     Et l'essor industriel dans les grandes villes, va provoquer l'exode rural.
     Le déplacement des populations vers les zones urbaines permet au monde rural d'échapper à sa condition, et de bénéficier d'emplois industriels.
     Mais la réalité est autre, l'emploi pas toujours  au rendez-vous et pour vivre, ces populations sont prêtes à effectuer n'importe quel travail.
     C'est ainsi qu'une partie de mes ancêtres va habiter à Saint-Chamond au milieu du XIX ème siècle, et va trouver un emploi dans le Pilat, à Pélussin plus précisément en tant que voiturier chez un entrepreneur de voitures  publiques, situé au quartier de Saint Charles, dans le bourg, chez monsieur Jourdy Marcelin.
Ce dernier cessa son activité vers 1880, et celle-ci fut reprise par mes ancêtres, MIOLANE frères, qui créèrent un service régulier de voitures hippomobiles pour le transport de passagers et de marchandises entre Pélussin et Annonay et un autre service entre Pélussin et Saint-Chamond. ( La revue Dan l'Tan n° 33 de Visages de notre Pilat nous en donne un récit.)



Diligence Miolane



Charettte Anglaise



Coupé



Diligence






Omnibus familial





Tombereaux



Victoria



Omnibus



Fardier


Chariot

Mais, parlons plus précisément de ce métier de "voiturier".
Il en existe deux sortes : voiturier par voie d'eau et voiturier par voie terrestre. Le premier est le marinier ; "marin d'eau douce"; assurant le transport des marchandises sur les cours d'eau, fleuves et rivières. Le second, voiturier sur terre, appelé aussi roulier, est l'entrepreneur, le transporteur ou le conducteur sur route des matériaux, marchandises ou voyageurs.
Transportant au moyen de véhicules hippomobiles, tout ce qu'il faut livrer ou déplacer. C'est le routier d'aujourd'hui, mais à 8 ou 9 km/heure.
Voiturier peut être également un métier secondaire pour des ruraux qui travaillent la terre, ayant des chevaux ou des boeufs et certains commerçants, cabaretiers*, hôteliers ou industriels, avec du personnel pour transporter leurs clients ou leurs marchandises.
Ces hommes vaillants et peu exigeants, déterminés, habitués à la vie dure, sachant diriger des bêtes dressées; gagnaient de faibles salaires. Toutefois, ils n'étaient pas qualifiés pour être embauchés dans les usines de la Révolution industrielle inhérente à cette moitié du XIX ème siècle.
Le métier de voiturier était, de ce fait, tout à fait indiqué à ces hommes issus du milieu rural.
Ils transportaient des pierres pour la construction de bâtiments, du charbon, du bois, du minerai de fer pour la fabrication de l'acier; des personnes dans leurs déplacements, des denrées alimentaires et bien d'autres choses encore.
Les trajets assez éloignés du lieu où ils habitaient n'étaient pas rare. Ils devaient se rendre là où le travail les conduisait.
Les voituriers ont donc contribué à ce grand essor économique apporté par la Révolution industrielle, marqué notamment par le développement des transports hippomobiles.
* cabaretier : personne qui tient un établissement où l'on propose à manger ou à boire. Synonyme du mot aubergiste.
Intéressons-nous très superficiellement aux principaux types de voitures publiques et de voitures de transport de marchandises caractérisant l'apogée d'un système de transport fondé sur l'utilisation du cheval.
Ma liste, certes incomplète, propose néanmoins une sélection de véhicules parmi les plus connus :
- le fiacre : véhicule à quatre roues et quatre places; en général fermé.
- l'omnibus ou diligence : véhicule à quatre roues, fermé, destiné  au transport de plusieurs personnes sur de longues distances.
- la berline : véhicule à quatre roues et quatre places, suspendu, plus léger et plus maniable.
- le break : sorte de fiacre non fermé.
- le cabriolet :  une voiture légère à deux roues tirée par un seul cheval, souvent équipée d'une capote amovible.
Pour le transport des marchandises, existaient aussi les tombereaux, les chariots et les fardiers pour les charges importantes.

Pour conclure, citons les voituriers pélussinois de la seconde moitié du XIX ème siècle :
-Antoine Miolane, mon aïeul, déjà cité au début de ce récit
-Alexandre Corompt qui travaillait dans l'entreprise Miolane comme voiturier et  conducteur de diligence entre Pélussin et Annonay ; 12 à 14 heures par jour; 7 jours sur 7.
( voir témoignages recueillis par l'équipe d'animation de l'hôpital de Pélussin; diffusés par Visages de notre Pilat).
- l'entreprise Flachier, transport et hôtel ; et de celle de Vincent localisée à Virieu.
Cette liste, non exhaustive, regroupe toutefois quelques noms connus à cette époque.
N'oublions pas non plus François-Antoine Rollat, voiturier à la Barge, ancêtre de notre ami Thierry Rollat.

Bernard MIOLANE


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