DOSSIER


JUILLET 2019










Par Notre Ami

Patrick BERLIER



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LE TRIANGLE DE LA BURLE

 

La burle... Tel est le nom, en parler local, donné au mauvais vent d'hiver, celui qui souffle en bourrasques et amasse la neige en congères, sur les hautes terres de la Haute-Loire, de l'Ardèche et d'une partie du Pilat. Le mot est apparenté au patois forézien beurla ou borla, signifiant « crier, beugler, hurler ». Car burle rime avec hurle, et le bruit du vent ressemble au hurlement d'un loup. Au cœur de ces régions sauvages il est une zone particulièrement redoutée, car de nombreuses catastrophes aériennes s'y seraient produites, toutes plus mystérieuses les unes que les autres. On dit même que c'est la région de France qui détient le record du plus grand nombre d'accidents d'avions et d'aéronefs. Bienvenue dans le « Triangle de la Burle », que l'on compare volontiers, toutes proportions gardées, au célèbre Triangle des Bermudes. Pour faire bonne mesure, on y dénombre aussi un nombre impressionnant d'apparitions d'ovnis, et cela depuis des lustres. Et encore des lieux d'énergie cosmo-tellurique, piqués comme autant d'aiguilles d'acupunctures sur l'échine minérale de la pointe nord-est des Cévennes. On peut croire ou ne pas croire, crier à la loi des séries, aux hallucinations, collectives ou non, trouver des explications rationnelles et même rationalistes, les faits sont là, et nous allons nous y tenir.

 

Au cœur du mystérieux Triangle : le Mont Mézenc (Haute-Loire)
Ici vu du village de Chaudeyrolles (carte postale ancienne)

 

LES ÉCRITS FONDATEURS

Le mot burle a été popularisé dans les années 80 par le livre de Paul Perrève, précisément titré La Burle, dans lequel l'auteur racontait ses souvenirs de médecin de campagne en Haute-Ardèche. Le livre publié en 1982 connut un beau succès littéraire, à tel point qu'il fut réédité en Livre de Poche deux ans plus tard. Le mot burle, qui n'était employé jusqu'alors que sur une aire géographique très restreinte, devint à la mode. Dans la foulée paraissaient Les contes de la Burle de Jean Durand.

Dans ces années-là la presse évoquait régulièrement les mystérieux accidents d'avions survenus dans cette région où souffle la burle, et par référence au fameux Triangle des Bermudes, très médiatisé depuis la fin des années 60, on commençait à parler d'un « Triangle des Cévennes ». Aussi lorsqu'en 1987 Jean Peyrard publia le premier ouvrage consacré à ces crashes aériens, il surfa sur la double mode de la burle et du Triangle des Bermudes, et donna naturellement pour titre à son livre : Le Triangle de la Burle. Avec un sous-titre bien évocateur : Bermudes en Cévenne.

À la lecture on sent bien que titre et sous-titre n'ont été choisis que pour rendre le livre plus vendeur. L'auteur n'emploie, à vrai-dire, quasiment jamais les mots « Triangle de la Burle » dans son texte, parlant le plus souvent du Pot-au-Noir, en référence à cette région de l'Océan Atlantique qui fut redoutée par les marins au temps des navires à voile, et par les aviateurs au temps de l'aéropostale. Le livre n'est pas un roman mais un récit, et si les faits rapportés sont tous authentiques et rigoureusement décrits, l'auteur les enrobe d'une trame romanesque intemporelle où il est difficile de faire la part du vrai et de l'imaginaire.

Le succès du livre aidant, l'expression Triangle de la Burle allait passer à la postérité, tout en restant assez mal définie en termes d'aire géographique. Jean Peyrard ne précise en effet ni les sommets, ni les côtés, ni l'aire, de son Triangle. C'est un peu plus tard qu'une certaine tradition, relayée par les journalistes se faisant l'écho des crashes qui se poursuivaient, puis même par Wikipédia, fixa pour sommets au Triangle : le Puy-en-Velay, le Mont Mézenc, et le Mont Pilat. Ce triangle-là a fini d'être entériné avec le livre de Renaud Benoist En quête du triangle de la burle (publié en 2013),

 

Les deux ouvrages-source du Triangle de la Burle

 

Mais ce Triangle Le Puy – Mézenc – Pilat, que l'on peut qualifier « d'officiel », ne peut guère être retenu, et cela pour une raison essentielle : la plupart des accidents d'avions incriminés se sont produits très largement en dehors de la zone assez restreinte délimitée par ces trois points. D'ailleurs Renaud Benoist en convient volontiers. Plus étonnant même, comme nous le verrons, si plusieurs crashes se sont produits sur le pourtour du Triangle de la Burle, aucun n'a eu lieu à l'intérieur !

Jean Peyrard évoque le Puy-en-Velay, le Mézenc et le Pilat, mais il étend aussi son Triangle plus loin au sud, jusqu'au massif du Tanargue, et l'on comprend en le lisant attentivement que la vallée du Rhône en constitue le côté oriental, selon un axe quasiment nord-sud. On s'aperçoit alors que ce Triangle est en réalité délimité par les cours d'eau qui l'entourent : à l'est le Rhône, de Givors à Pont-Saint-Esprit ; au nord-ouest la Loire, du Puy à Firminy, puis l'Ondaine, et le Gier jusqu'à Givors ; au sud-ouest la Loire, du Puy à sa source, et l'Ardèche, de sa source à Pont-Saint-Esprit. Il s'agit donc d'un Triangle que l'on peut qualifier de « naturel ». Mais son aire n'est que vaguement triangulaire. Avant de tenter de tracer avec plus de rigueur géométrique un véritable triangle, défini par des points précis, il convient de dresser une liste des accidents aériens qui se sont produits dans cette zone, puis de les pointer sur une carte. Près de 80 crashes ont été recensés, et cela depuis que l'homme est capable de s'élever dans le ciel. Si quelques uns peuvent s'expliquer (météo, incident technique, erreur humaine), tous ceux qui vont être évoqués maintenant n'ont a priori pas reçu d'explication rationnelle satisfaisante.

 

Le triangle « officiel » (en rouge)
et le triangle « naturel » des cours d'eau (en bleu)

 

UNE LONGUE LISTE D'ACCIDENTS

Dimanche 2 Juillet 1865, Saint-Agrève (Ardèche)

Ce jour-là, le célèbre photographe et aérostier Gaspard Félix Tournachon, plus connu sous le pseudonyme de Nadar, présente à Lyon son ballon « Le Géant », un monstre de 45 m de haut avec une nacelle à deux étages, où neuf personnes ont pris place. L'événement a été annoncé à grands renforts de publicité, et la foule se presse nombreuse pour y assister. Le ballon s'élève, mais un fort vent le pousse vers le sud. Puis, inexplicablement semble-t-il, il est attiré vers le sud-ouest et prend la direction du massif du Mézenc. Il ne l'atteindra pas : alors que la nuit est déjà bien avancée, « Le Géant » touche brutalement le sol au nord-ouest de Saint-Agrève. L'aérostat rebondit plusieurs fois avant de s'immobiliser. Dans son atterrissage chaotique il a brisé 70 pins, ce qui coûtera fort cher à Nadar, la municipalité de Saint-Agrève ayant décidé de lui présenter la facture des dégâts.

 

Publicité de l'époque annonçant l'ascension du Géant

 

Week-end du 15 et 16 juillet 1911, Le Puy-en-Velay (Haute-Loire)

Le célèbre aviateur Jules Védrines participe au meeting d'aviation de la Haute-Loire. Il décolle et prend la direction du Mont Mézenc. Soudain son avion tangue après une secousse, il tombe et se brise. L'aviateur s'en tire heureusement indemne. Son rival Biélovuci concourt pour le prix Polignac ; pour cela il doit passer entre le Rocher Corneille et le Rocher Saint-Michel d'Aiguilhe. Il est alors attiré vers le sol comme par un aimant, mais il parvient à redresser péniblement son appareil, debout pour peser de tout son poids sur le palonnier, les mains serrées autour du manche à balai. Il avouera avoir eu la peur de sa vie.

 

L'aviateur Jules Védrine (carte postale ancienne)

 

Lundi 21 avril 1919, Saint-Rambert-D'Albon (Drôme)

Le même aviateur Jules Védrines, rescapé de la Grande Guerre, héros de l'Escadrille des Cigognes, se tue aux commandes de son appareil, alors qu'il survole la vallée du Rhône. Une force mystérieuse l'avait poussé vers la région du Vivarais, il avait réussi à revenir sur la vallée, mais son avion a soudainement piqué du nez et s'est écrasé. « Sur la ligne droite du Triangle », dit Jean Peyrard.

 

Vendredi 25 Septembre 1936, Saint-Bonnet-le-Froid (Ardèche)

Vers 12 h 30, la foule nombreuse qui a envahi le village, puisque c'est un jour de foire, a son attention attirée par un ronflement inattendu. C'est un avion militaire du type Nieuport-Delage, qui vole en rase-mottes, donnant l'impression de chercher un terrain de fortune pour atterrir. Malheureusement, il s’écrase au sol sans l'avoir trouvé, à environ 1 km à l’ouest de la bourgade. Le pilote René Lecot, chef de la rubrique sportive du quotidien lyonnais Le Nouvelliste, ne survit pas. Alors qu'il effectuait une période militaire, il se rendait de Saint-Raphaël à Lyon-Bron et aurait donc dû simplement remonter la vallée du Rhône. Mais pour une raison inconnue son appareil avait dévié de sa route.

 

Mercredi 28 avril 1937, Burdignes (Loire)

Un avion parti Villacoublay et se rendant à Istres, s'est égaré au-dessus du Pilat, qu'il n'aurait pourtant pas dû survoler. Perdu dans le brouillard qui nappe les sommets, il capote près du hameau de Montchal. Le pilote et l'observateur s'en sortent avec quelques contusions. Il faudra arrimer l'appareil au sol à l'aide de chaînes pour que le vent n'endommage pas davantage l'avion.

 

L'avion après le crash

 

Pendant la seconde guerre mondiale, pas moins de 14 crashes d'avions militaires sont répertoriés. Si certains appareils ont été abattus par la chasse ennemie, ou par la Flak (la DCA allemande),  quelques cas résistent aux explications rationnelles.

 

Dimanche 9 Juin 1940, Cheminas (Ardèche)

Un bimoteur Potez 63/11, a décollé du terrain d’Orange - Plan de Dieu, pour effectuer une mission de reconnaissance sur la zone située entre la vallée du Rhône et la vallée de la Loire. L'appareil a remonté la vallée du Rhône jusqu'à Tournon, et s'apprête à virer vers l'ouest, lorsque le pilote perd le contrôle. L'avion part en vrille et s’écrase au sol. L’équipage composé de trois hommes a le temps de sauter de l'appareil, mais l'un d'eux se tue, son parachute s'étant mis en torche.

 

Vers le 15 Juin 1940, Cros-de-Géorand (Ardèche)

Trois avions de chasse (probablement du type Dewoitine 520) de l’Armée de l’Air française font un atterrissage forcé. Les pilotes sont indemnes, ils prennent le temps de saboter leurs appareils pour qu'ils ne tombent pas aux mains de l'ennemi.

 

Nuit du mercredi 3 au jeudi 4 Novembre 1943, Marcols-les-Eaux (Ardèche)

Un quadrimoteur Halifax de la Royal Air Force, a décollé d'une base au sud de l'Angleterre pour venir parachuter des armes à la Résistance de la Drôme. Aux 7 hommes d'équipage s'est ajouté un observateur américain. À minuit les résistants allument des feux pour baliser le terrain de largage, qui surplombe la vallée du Rhône, mais ils constatent que l'avion, dont ils entendent le bruit, s'est écarté de sa route et survole l'Ardèche, de l'autre côté du fleuve. Vers 0 h 30, le bombardier, qui s'est encore plus éloigné, percute le Rocher de Bourboulas à proximité du Col de Quatre Vios, entre Mézilhac et Saint-Pierreville. C'est un rocher qui est littéralement quadrillé de stigmates naturelles (des diaclases), lesquelles pour l'imagination populaire ne peuvent être que la trace des griffes du diable ; les bergers s'en écartent car on le dit hanté.

Le mitrailleur de queue, qui a été éjecté de l'avion, est le seul survivant. On raconte que malgré une entorse et des contusions, il retourne dans ce qui reste de l'appareil pour saboter le système de guidage par radio-balise, afin qu'il ne tombe pas aux mains de l'ennemi. Puis il aurait libéré un pigeon voyageur, avec un message à destination des autorités militaires anglaises. Ces détails révélés par Jean Peyrard ne sont peut-être que des embellissement ajoutés à l'histoire. Quoi qu'il en soit, l'homme est secouru par des habitants de la région, qui le cacheront en attendant son rapatriement en Angleterre début 1944. Il raconte que dans l'avion il faisait très froid, puis la température a monté brusquement lorsque des sphères lumineuses rosâtres et bleutées sont venues tourner autour, juste avant le crash. Ces boules de lumière ont également été observées par des témoins au sol L'avion volait tous feux éteints pour ne pas être repéré, il ne peut s'agir de ses feux de position. Deux plaques commémorent l'événement ; l'une, assez curieuse par les termes choisis, est fixée au Rocher de Bourboulas, l'autre est dans le cimetière où sont inhumées les victimes.

 

Le Rocher de Bourboulas et sa plaque commémorative

(Photos aerosteles.net)

 

Vendredi 23 juin 1944, Issanlas (Ardèche)

Un bimoteur allemand, probablement un Dornier 217 affecté au torpillage des convois maritimes, s’écrase de nuit. Parmi les débris éparpillés, on retrouve une torpille et un canot pneumatique. Mais aucune trace des quatre hommes d'équipage, lesquels ne seront jamais retrouvés.

 

Dimanche 25 juin 1944, Saint-Vincent-de-Barrès (Ardèche)

Un quadrimoteur Halifax de la Royal Air Force a décollé d'Algérie pour une mission de parachutage à la Résistance. Vers 1 h du matin, alors que l’appareil est en train de tourner au-dessus de la région, on entend des tirs en rafale. S'agit-il de la chasse de nuit allemande ? L’appareil s’écrase en feu au sol, il n'y a aucun survivant.

 

Dimanche 25 juin 1944, Gilhoc-sur-Ormèze (Ardèche)

Moins de 24 heures après l'accident précédent, un autre quadrimoteur Halifax de la Royal Air Force décolle d'Algérie pour une mission de parachutage à la Résistance. En début de nuit, alors que l’appareil survole le terrain prévu pour le parachutage, situé à proximité du Col de Sivas, il accroche la cime des arbres, s'écrase au sol et brûle. Il n'y a aucun survivant.

 

Le bombardier anglais Halifax
Trois de ces avions se sont crashés dans le Triangle de la Burle

 

Mercredi 2 Août 1944, région de Riotord (Haute-Loire)

Des quadrimoteurs B 24 Liberator américains, venus d'Italie, ont pour mission de bombarder le dépôt de carburant du Pontet, près d'Avignon. Touché par les tirs de la Flak, un moteur en feu, un appareil rompt la formation. Alors qu'il aurait dû en toute logique faire demi-tour pour espérer atteindre l'Italie, il poursuit sa route vers le nord-ouest et  finalement « il trouve refuge » au-dessus de la Haute-Loire. L'équipage saute en parachute ; le lieutenant Cappleman, pilote, reste à bord et bloque les commandes pour que l'avion ne s'écrase pas sur les agglomérations, puis il saute à son tour. L’appareil percute le sol à proximité du hameau des Setoux, sur la commune de Riotord. Tous les membres d’équipage ont survécu, sauf le sergent Dandrew dont le parachute ne s'est pas ouvert. Deux plaques, érigées par la commune de Riotord reconnaissante, commémorent l'événement, l'une au hameau des Sétoux, et l'autre sur le lieu-même du crash.

 

Stèle commémorative dans le hameau des Sétoux

(Photo aerosteles.net)

 

Dimanche 20 Août 1944, Saint-Bonnet-le-Froid (Ardèche)

Une patrouille de 8 chasseurs Hellcat a décollé d'un porte-avions américain en Méditerranée. Elle remonte la vallée du Rhône et survole ses abords. Vers 13 heures, alors que les avions survolent la bourgade, un appareil quitte brusquement la formation et part en piqué pour s’écraser au sol en explosant. L'accident reste inexpliqué.

 

Mercredi 1er novembre 1944, Doizieux(Loire)

Un Dakota C 47 de l'USAF effectue un vol d'évacuation sanitaire entre Luxeuil (Haute-Saône) et Istres (Bouches-du-Rhône), par mauvaises conditions météorologiques. Il s'écrase vers 14 h 30 entre le Crêt de Bote et la Jasserie, après s'être apparemment écarté de son plan de vol qui n'aurait jamais dû l'amener au-dessus du Pilat. En raison de la forte déclivité du terrain et des conditions météo, c'est seulement vers minuit qu'un groupe de jeunes gens, venu de Doizieux, arrive sur le lieu du drame, pour constater qu'il n'y a aucun survivant. Tout l'avant de l'appareil – poste de pilotage et cabine des passagers – est détruit par le feu. Les photos du crash montrent que l'appareil était encore orné des « bandes d'invasion » blanches et noires peintes à l'occasion du débarquement, et destinées à identifier facilement les avions alliés.

 

Un Dakota C 47 identique à celui du crash, avec ses « bandes d'invasion »

 

L'avion emportait 20 personnes : 5 membres d'équipage, dont une infirmière militaire, Aleda Lutz, et 15 passagers, des soldats blessés, dont 6 prisonniers allemands. L'aile droite de l'avion arrachée par les arbres est retrouvée à 270 mètres du lieu de l'accident. Treize corps seront dégagés par les FFI, et les sept autres par les Américains. L'explication officielle dira que l'appareil avait été alourdi par le givre, ce qui lui avait fait perdre de l'altitude. Mais cela n'explique pas que l'avion ait dévié de sa route. Cette catastrophe aérienne est la plus meurtrière qu'ait connue le Pilat. Deux stèles inaugurées en 2002 en commémorent le souvenir, l'une près de la Jasserie et l'autre sur le lieu du crash.

 

Deux photos du crash. Celle du haut a été prise dans les jours qui ont suivi. On distingue les bandes d'invasion.

Celle du bas a été prise quelques mois après le crash,
elle est inédite et nous a été aimablement envoyée par un internaute

 

Mardi 21 Août 1945, Le Teil (Ardèche)

Vers 9 heures, une formation de cinq B 26 Marauders de l’Armée de l’Air française, qui a décollé de l'aéroport de Lyon-Bron, survole la vallée du Rhône à une altitude d’environ 3000 m. Le Marauder est un bombardier léger bimoteur, reconverti après la guerre en avion de transport. Le n° 32 a des ennuis mécaniques alors qu'il passe au-dessus du Massif des Coirons, au sud de Privas. Perdant rapidement de l’altitude, l’appareil s’écrase au sol en explosant. L'avion emportait 5 membres d'équipage et 15 passagers. Il n'y a aucun survivant.

 

Samedi 25 octobre 1947, Saint-Étienne (Loire)

Un Siebel NC 701, avion de l’escadrille photographique de l’Institut Géographique National, connaît une panne de moteur. L'équipage, composé de six hommes, fait le choit de se sacrifier pour que leur appareil ne s’écrase pas sur la ville. Il percute le sol, vers 15 heures, au sud de Saint-Étienne, au lieu-dit la Métare, où à l'époque il n'y a que des champs. L’appareil effectuait une mission photographique de Marignane à Creil. Les six membres d’équipage qui étaient à bord trouvent la mort. Une stèle est inaugurée en 1993 sur le lieu de l’accident, qui aujourd'hui est un jardin public et porte le nom de Square des six aviateurs.

 

La stèle commémorative

 

Jeudi 13 Mai 1948, Saint-Bauzille (Ardèche)

Vers 18 h 30, un avion s’écrase dans le Massif des Coirons, au sud de Privas. Il s’agit d’un bimoteur anglais Doves qui effectuait un vol de Paris à Nice. À son bord 2 pilotes et 2 passagers, qui sont Kathleen Kennedy, sœur du futur président John Fitzgerald Kennedy, et son époux Lord Cavendish. En raison de la personnalité des victimes, ce crash fera beaucoup parler de lui ; on le considère comme le premier acte de la « malédiction des Kennedy ».

 

Vendredi 12 Décembre 1952, Saint-Bauzille (Ardèche)

Vers 12 h 30, par temps de brouillard, un avion s’écrase sur les premiers contreforts du Massif des Coirons, à quelques centaines de mètres, à peine, du lieu de l’accident précédent. Il s’agit du bimoteur Nord 1402, qui a décollé de l'aéroport de Marseille-Marignane en direction de Melun-Villaroche. Cet appareil aux couleurs de l’Aéronavale appartient à la Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Nord. Il n'y a aucun survivant parmi les 4 membres d'équipage.

 

Lundi 20 décembre 1954, Saint-Remèze (Ardèche)

Vers 14 heures, trois avions Mistral survolent la région. Le Mistral est le premier avion à réaction construit en France, à partir de pièces fournies par le Royaume-Uni. En fait c'est la version française du Vampire britannique, acquis par l'Armée de l'Air au lendemain de la seconde guerre mondiale. À la suite de deux explosions, l'un des appareils part en piqué et s'écrase au sol. Le pilote s'est éjecté mais à trop basse altitude pour que son parachute ait eu le temps de s'ouvrir.

 

Vendredi 13 Janvier 1956, Saint-Maurice-d'Ardèche

Deux avions à réaction de type Mistral 535 ont décollé de la base aérienne de Salon-de-Provence pour un vol d’entraînement qui doit les amener à la verticale d'Orange. Le temps est brumeux et le plafond bas. Soudain les deux avions se mettent en vrille et s'écrasent. Le premier rase les toits de Saint-Maurice-d’Ardèche et tombe dans la cour d'une ferme où il explose, projetant du carburant enflammé qui met le feu aux dépendances de la ferme. Le pilote qui s'est éjecté est retrouvé indemne au nord de Voguë. Le deuxième avion est retrouvé disloqué sur le flanc d'une colline entre Pradons et et Lagorce. Le pilote n'a pas eu le temps de s'éjecter. Les deux appareils sont tombés à moins de trois kilomètres l’un de l’autre.

 

L'avion à réaction Mistral
Trois appareils de ce type se sont crashés dans le Triangle de la Burle

 

Dimanche 20 octobre 1957, Saint-Jean-le-Centenier (Ardèche)

Vers 13h 50, un Mystère II appartenant à la base d'Orange survole la localité, à très basse altitude. Puis il percute la Crête de Leyraud et les débris se sont éparpillés sur environ 400 mètres. Le pilote s'est éjecté et est tombé à 2 kilomètres du lieu du crash, mais il n'a pas survécu.

 

Dimanche 31 Mai 1959, Borée (Ardèche)

Un avion de tourisme Jodel DR 100, venu de la Côte d'Or, survole la région à très basse altitude, quand vers 17 h 30 une aile heurte un arbre. L’appareil s’écrase au sol. Le pilote est grièvement blessé, son passager a été tué sur le coup.

 

Lundi 1er avril 1963, massif du Pilat (Loire)

Un avion de tourisme Piper Aircraft Apache qui effectuait une liaison entre Cannes et Toussus-le-Noble (près de Paris) touche le sol à 15h 30, en-dessous du crêt de Bote, en direction du Col de l'Œillon, à 1260 m. L'appareil qui lui aussi semble s'être écarté de sa route a peut-être été surpris par le brouillard qui nappe les sommets. Les quatre occupants se réfugient dans l'Hôtel de l'Œillon. La carcasse de l'appareil restera visible longtemps aux abords de l'hôtel.

 

L'Hôtel de l'Œillon, lieu de l'accident, aujourd'hui

 

Vendredi 2 Août 1963, Montpezat-sous-Bauzon

Deux avions à réaction de type Étendard, appartenant à la base aéronavale de Hyères (Var), s’entraînent au-dessus de la région. Ils survolent les crêtes à très basse altitude. Soudain vers 13 h l’un des avions part en piqué au-dessus de la centrale électrique de Montpezat-Soubeyrols, percute la D 536 et perd une aile, puis il s'écrase au sol en prenant feu dans une châtaigneraie. Le pilote a réussi à s'éjecter, il est récupéré indemne non loin de là.

 

Mardi 5 Novembre 1963, Jaujac (Ardèche)

Vers midi, un avion biréacteur Gloster Javelin appartenant à la Royal Air Force, passe en rase-mottes au-dessus de l’école, rase le clocher de l’église, et rebondit sur les toits des maisons bordant la rue principale, qu'il décapite littéralement. Les réservoirs éventrés répandent leur carburant enflammé sur les maisons et provoquent un violent incendie, causant 4 morts. L'avion finit par exploser au sol.L'appareil à l'origine de cette tragédie a décollé d'Orange-Caritat à destination de l'Angleterre. Le pilote et l'opérateur radar se sont éjectés. Les villageois, très en colère, partent à leur recherche pour les lyncher, mais les autorités présentes finiront par leur faire entendre raison. Les deux hommes seront retrouvés indemnes.

 

L'une des nombreuses coupures de presse de l'époque

 

Lundi 18 mai 1964, Massif du Pilat (Loire)

Un appareil de tourisme, venant du sud, s'écrase à 300 mètres du lieu du crash du 1er avril 1963, près de l'Hôtel de l'Œillon. Le brouillard est une nouvelle fois incriminé. L'avion au sol prend feu, les quatre occupants et leur chiens sont secourus par les propriétaires de l'hôtel.

 

Jeudi 31 Décembre 1964, Massif du Mézenc (Haute-Loire)

Trois avions à réaction F 104 appartenant à la base de Lahr (Allemagne) évoluent à grande vitesse au-dessus de la région. Deux appareils se heurtent en plein vol entre le Mont Mézenc et le Mont d'Alambre. Ils s'écrasent, l’un vers la Croix de Peccata, au-dessus du village des Estables, et l’autre dans les bois de la commune de Chaudeyrolles. Ce crashe-là provoque un incendie visible à 15 km. En raison de l'épaisse couche de neige et du vent très fort, les sauveteurs rencontrent d'énormes difficultés pour accéder sur les lieux des crashes. Les pilotes se sont éjectés mais n'ont pas survécu, ils sont retrouvés à plusieurs centaines de mètres. Des témoins affirment avoir vu des sphères lumineuses bleues et roses voler autour des appareils avant l'accident, d'autres disent que les avions se sont simplement percutés au cours d'un chassé-croisé non maîtrisé.

 

Les lieux du drame : la Croix de Peccata et le Mont Mézenc
(carte postale des années 60)

 

Dimanche 17 juillet 1966, Bourg-Argental (Loire)

Le Jodel D 120 Wassmer type Paris-Nice, lors d'un vol de Cannes à Saint-Étienne-Bouthéon, s'écrase sur un sommet au milieu des bois. Le pilote et son passager sont indemnes, mais l'appareil est détruit.

 

Mercredi 18 Mars 1968, Saint-Félicien (Ardèche)

Vers 23 h, un Mirage III C, appartenant à la base aérienne d'Orange-Caritat, entre en collision avec un Fouga Magister de la même escadrille, alors que les deux appareils s'entraînaient à une interception de nuit. Le pilote du Mirage s’est éjecté et est récupéré indemne à proximité. Les débris de son appareil sont retrouvés sur la commune de Pailharès. Le deuxième appareil, qui est un modèle biplace d'entraînement, s’écrase sur la commune de Vaudevant, à 5 kilomètres de là. L'un des deux pilotes a pu s'éjecter et est retrouvé indemne, le second périt dans le crash.

 

Jeudi 31 Octobre 1968, Cros-de-Géorand (Ardèche)

Un Fouga Magister biplace d'entraînement, de la base aérienne d’Orange-Caritat, qui a décollé à 14 h de Clermont-Aulnat pour rejoindre Orange, s'écrase au sol, à 3 km du village, et à 500 m du barrage du Gage. Les deux pilotes sont morts.

 

Samedi 20 décembre 1969, massif du Mézenc (limite Haute-Loire - Ardèche)

Un avion britannique de type aero-commander, participant au rallye aérien Londres – Sidney, disparaît dans la région du Mézenc. Aperçu pour la dernière fois au-dessus de Saint-Galmier (Loire) l'appareil aurait dû poursuivre en survolant Saint-Étienne puis la vallée du Rhône, mais il s'est inexplicablement écarté au-dessus de la Haute-Loire. Dans un ultime contact radio le pilote signalait au contrôle de Montélimar qu'il survolerait cette ville vers 3 h 15, puis plus rien. Dans la région du Mézenc on entend passer un avion à basse altitude. L'alerte donnée, la Protection Civile et la gendarmerie entreprennent des recherches. Dans le village de Fay-sur-Lignon, plusieurs témoins affirment avoir vu un avion tomber vers le hameau de Villelonge, mais aucune trace de crash ne sera retrouvée.

 

Début avril 1970, quelque part dans le Triangle de la Burle

Un avion de type Bonanza, parti de Nice à destination de Genève, s'est égaré sur le secteur Ardèche – Haute-Loire. Le pilote lance un SOS par radio, et l'avion disparaît des écrans radar. Des recherches à grande échelle sont entreprises, mais l'appareil ne sera jamais retrouvé.

 

Ces deux derniers cas constituent deux exemples des nombreuses disparitions d'avions constatées à travers le monde. À partir de cette époque, on conseille aux pilotes de ne plus survoler cette région.

 

Mardi 21 avril 1970, massif des Coirons (Ardèche)

Un appareil Beechcraft K 35, qui aurait dû se limiter au survol de Montélimar, est rejeté, par des turbulences dira-t-on, depuis la vallée du Rhône jusqu'aux hauteurs ardéchoises, où l'on retrouvera l'avion accidenté.

 

Jeudi 21 Janvier 1971, Mézilhac (Ardèche)

Un bimoteur Nord 262 de l’Armée de l’Air se rend de Paris-Villacoublay à Orange. À son bord ont pris place 21 personnes : 14 militaires de haut rang, dont les pilotes, et 7 savants atomistes, qui doivent participer à Pierrelatte à une réunion concernant la force de dissuasion atomique de la France. Vers 9 h 40, les liaisons radio sont brutalement interrompues avec la tour de contrôle d'Orange-Caritat, et l'avion disparaît des écrans radar. Le Plan SATER (Secours Aérien et Terrestre) est aussitôt déclenché. Des témoins disent avoir entendu une explosion dans la région de Mézilhac, village au-dessus duquel l'avion aurait longuement tourné. D'autres affirment avoir vu l'appareil environné de sphères lumineuses roses et bleues. En raison du mauvais temps, c'est seulement en fin d'après-midi qu'un hélicoptère repère les débris de l’appareil dans la neige. L'avion s’est écrasé près du sommet du Suc de Pradou (1342 m), non loin du col des Quatre Vios entre Mézilhac et Saint-Pierreville. C'est à 2 km du lieu du crash du bombardier Halifax le 3 novembre 1943. Il n'y a aucun survivant.

 

Coupure de presse relatant l'événement

 

L'affaire fait grand bruit car cet accident a décapité l'État-Major français, privé le pays de ses sommités scientifiques dans le domaine du nucléaire, et cela en pleine guerre froide. L'armée et la gendarmerie vont se déployer en bouclant totalement le périmètre pour rechercher les nombreux documents classés « Secret Défense » qui se trouvaient dans l'avion ; il faudra plusieurs semaines pour retrouver tous les feuillets éparpillés. Le mystère va un temps s'épaissir lorsque l'on croira avoir retrouvé un corps supplémentaire. Un premier monument, à la sortie sud de Mézilhac, inauguré par Michel Debré, est dynamité quelques jours plus tard. Un second monument, symbolisant deux ailes d'avion, est mis en place rapidement.

 

Le monument commémoratif à Mézilhac

(Photo aerosteles.net)

 

Lundi 31 mai 1971, Saint-Front (Haute—Loire)

Un avion de tourisme de type Cessna, parti de Fréjus, vole en direction de son port d'attache à Toussus-le-Noble (près de Paris). Le Mézenc n'est pas sur la route que l'avion aurait dû suivre. Néanmoins il le survole, et il est victime d'une panne de moteur. Le pilote qui contrôle encore son appareil tente un atterrissage de fortune, mais l'avion heurte une murette, capote et s'écrase. Aucun survivant parmi les 4 occupants.

 

Jeudi 17 Février 1972, Devesset (Ardèche)

Un avion de tourisme Robin DR 253 Régent, appartenant à l’aéro-club d’Angoulême, percute une montagne au lieu-dit le Roux, pendant son trajet de Valence à Angoulême. Un  brouillard dense recouvrait la région. L'épaisse couche de neige au sol a amorti le bruit de l'explosion. Il a fallu qu'une roue de l’avion tombe dans la cour d'une ferme pour que ses habitants donnent l'alerte. Les deux occupants de l’appareil trouvent la mort dans cet accident. Par la suite il se racontera que des « phénomènes hallucinants » avaient été observés au point de chute. Il est vrai qu'autour de cette date du 17 février 1972, la région de Saint-Pierreville, pas très éloignée, a connu durant plusieurs jours une vague d'observations de phénomènes lumineux de type ovni.

 

Dimanche 23 mars 1975, Rochetaillée (Loire)

Un avion de tourisme, probablement un Rallye venant de Lyon, s’écrase au sol près du hameau de Salvaris. Deux morts.

 

Mardi 18 Avril 1978, Montpezat-sous-Bauzon (Ardèche)

Un avion de tourisme du type DR 400 2+2, appartenant à l’aéro-club de l’Hérault, a quitté Montpellier en destination de Mende. Apparemment perdu au-dessus d'une région qu'il n'aurait pas dû survoler, il tourne longuement, à très basse altitude. Les conditions météorologiques ne sont pas très bonnes. Soudain, après avoir heurté un immeuble, l’appareil s’écrase dans la cour d'une maison. Aucun survivant parmi les 3 occupants.

 

Vendredi 11 janvier 1980, Doizieux (Loire)

Un Robin R 1180 s'écrase dans le Bois de Bœuf, à ¼ d’heure de marche de la Jasserie. L’avion qui avait décollé de Dijon se rendait à Pont-Saint-Esprit, et encore une fois il s'est égaré au-dessus du Pilat, où il fut pris dans une violente tempête de neige. Le corps du pilote et l’épave de l’avion ne seront retrouvés que deux jours plus tard, avec l’aide de l’hélicoptère de la Protection Civile. On dira que le pilote avait fait un détour par le Pilat pour éviter la zone de contrôle de Lyon. Mais dans quel but ? Qu'un avion militaire hostile veuille éviter les contrôles se comprend aisément. Mais un avion de tourisme ?

 

Vendredi 5 Septembre 1980, Saint-Vincent-de-Barrès (Ardèche)

Un Hercules C 130 de l’Armée de l’Air du Koweït, effectue un vol de liaison entre Londres et le Koweït. Vers 17 h 30, il explose en s’écrasant au sol, alors que le temps est très orageux. Apparemment, l’appareil a perdu une aile et la queue et s'est brisé en vol. Aucun des 8 occupants n'a survécu. L'enquête écartera cependant l'hypothèse de la foudre : c'est autre chose qui a frappé l'avion, mais quoi ?

 

Jeudi 17 septembre 1980, Bains (Haute-Loire)

Un gros avion, volant très bas, est aperçu par un homme qui garde ses moutons au hameau de Ramourouscle. L'appareil, blanc avec un empennage rouge, descend vers le Mont Devès, 2 km plus au sud, et passe derrière une colline. Une épaisse colonne de fumée se dégage alors de l'endroit où l'avion semble avoir percuté la montagne. Le témoin alerte les autorités. Lorsque les gendarmes arrivent, la fumée s'élève toujours du point d'impact présumé. Plusieurs autres témoins se manifestent, ils ont vu l'appareil en difficulté. Lorsque les gendarmes parviennent enfin sur le lieu du crash, ils ne peuvent que constater qu'il n'y a aucune trace, ni de l'avion, ni de l'incendie. Pourtant tout le monde a vu la fumée... Le lendemain matin les recherches reprennent avec des renforts, mais toujours en vain. Le plan SATER est déclenché, on interroge tous les aéroports, les tours de contrôle, les terrains d'aviation, mais le plus étrange c'est qu'aucun avion n'a été porté disparu. L'affaire restera totalement inexpliquée.

 

Jeudi 24 Septembre 1980, Saint-Agrève (Ardèche)

Un avion de tourisme, du type Piper Club, piloté par le président d’un club de football anglais, avec pour passagère son épouse, effectue un vol entre Fréjus et l’Angleterre.Vers 10 h 50, l'appareil survole la région à très basse altitude, une épaisse fumée se dégage de son moteur. Le pilote amorce un virage pour tenter de poser l'avion dans un pré, mais il accroche la cime des arbres d'une forêt, et s’écrase au sol où il prend feu. L'incendie se propage à la forêt, ce qui nécessitera l'intervention des pompiers. Les deux occupants sont tués sur le coup.

 

Samedi 28 février 1981, Saint-Clément (Ardèche)

Le conducteur d'un chasse-neige et son passager, vétérinaire au Cheylard, sont surpris par le passage tout près d'eux, à très basse altitude, d'un avion qui semble en difficulté. C'est un appareil de couleur claire, avec un point rouge, qui disparaît dans le blizzard. Nul doute qu'il vient de se crasher. Les deux témoins préviennent la gendarmerie, mais les recherches sont impossibles provisoirement à cause de la burle qui souffle en tempête. Tout ce qu'il est possible de faire, c'est d'interroger les aéroports. Mais aucun avion n'est signalé manquant. Il faut attendre le vent du sud, quelques jours plus tard, pour entreprendre les recherches, qui s'avéreront infructueuses. On ne retrouvera ni débris, ni trace de crash.

 

Cette affaire et celle du 17 septembre 1980 sont très semblables, jusque dans la description des avions, d'autant que les lieux ne sont séparés que de 40 km, sur la même latitude. On dénombre à travers le monde plus de 30 cas de crashes sans trace ni disparition d'avion, ce que l'on a pris l'habitude de nommer « crashes de rien » (« ghost crash » en anglais), dont ces deux dans le Triangle de la Burle.

 

Mercredi 28 Mars 1984, Berzème (Ardèche)

Un avion militaire Jaguar, appartenant à la base d’Istres, survole Privas en dégageant une abondante fumée noire. Vers 10 h 40, l’appareil s’écrase près de Berzème. Le crash a creusé un énorme cratère, et des débris de l'avion sont dispersés tout autour. Le pilote n'a pas eu le temps de s'éjecter.

 

Mercredi 20 mai 1987, Massif du Pilat (Loire)

Trois Mirage F1 de la 30e escadre de Chasse de Reims effectuent un vol d'entraînement à  basse altitude de Reims à Istres. À 11 h 33, ils abordent la face nord du massif du Pilat, masqué par le brouillard, et percutent le sol au sommet du Crêt de Montivert. Ils rebondissent et s'écrasent sur le versant sud, non loin de la Croix de Montvieux. Les trois Mirage volaient en formation serrée, lorsque le leader a percuté la montagne les deux autres appareils n'ont pas eu le temps de s'écarter et se sont crashés à leur tour. Une rumeur dit que les trois avions se sont heurtés en plein vol au-dessus de Saint-Étienne, ce qui paraît peu vraisemblable. Cependant il est vrai que le bruit du crash a bien été entendu depuis Saint-Étienne, alors que près de 20 km séparent cette ville du lieu de l'accident. Il paraît évident que les trois Mirage se sont écartés de leur plan de vol, qui aurait dû les faire passer plus à l'est, au-dessus de régions où ils pouvaient évoluer sans crainte à basse altitude. La presse fera évidemment le parallèle avec le Triangle des Bermudes.

 

Le Mirage F1

 

Le livre de Jean Peyrard, imprimé en mai 1987, doit être encore sous les presses, ou sorti depuis peu. Quoi qu'il en soit, il est trop tard pour y inclure ce nouveau crash. En septembre suivant, cet ouvrage connaîtra un beau succès à la Fête du Livre de Saint-Étienne, le crash des trois Mirage étant encore dans toutes les mémoires.

Un petit monument sera érigé au bord de la route, dans un lacet, non loin du lieu de l'accident. Il sera inauguré le 20 mai 1994. C'est une stèle en granite rouge, portant les noms des trois pilotes. Pour tout le monde, elle représente de façon stylisée un avion à ailes delta, de type Mirage, dressé verticalement, mais légèrement penché, le bord de l'aile droite vertical. Sauf que le Mirage F1, contrairement aux autres avions de la célèbre série, n'a pas une voilure delta, mais des ailes en flèche (voir le diagramme ci-dessus). Alors on ne peut s'empêcher de voir une troublante ressemblance entre ce monument singulier et la forme du Triangle de la Burle, dont le côté oriental, axé sur la vallée du Rhône, est quasiment nord-sud, donc lui aussi « vertical » (voir la carte suivante). Mais ce n'est sans doute qu'un fantasme.

 

Le monument commémoratif du crash des trois Mirage
Évocation subliminale du Triangle de la Burle ?

 

Dimanche 12 mai 1991, Les Estables (Haute-Loire)

Deux avions de tourisme, un Piper PA28 Archer II et un Cessna 172, avec chacun quatre personnes à bord. ont décollé de Clermont-Ferrand en direction de la base aéronavale de Marseille-Marignane. Après avoir survolé le Puy, les deux appareils rencontrent des conditions météo incertaines. Le pilote du Cessna décide de virer à l'est vers Saint-Étienne, pour ensuite descendre la vallée du Rhône. Le pilote du Piper, plus expérimenté, préfère rester sur son plan de vol direct passant par le Massif du Mézenc. Comme une épaisse couche de nuages masque les sommets, le pilote décide de passer en-dessous pour conserver sa visibilité, et il entame une descente. Vers 10 h, et pour une raison inconnue, l’avion percute le Mont d’Alambre à grande vitesse. Lorsque le Cessna atteint sa destination, sans encombre, pilote et passagers constatent que le Piper, qui aurait dû atterrir avant eux puisqu'il suivait une route plus courte, n'est pas arrivé. Le temps passant il devient évident qu'il a dû se crasher. Le plan SATER est activé. D'importants moyens sont engagés, et en fin d'après-midi la carcasse de l'avion est finalement retrouvée. Trois occupants sont morts, mais une jeune fille a miraculeusement survécu.

 

Jeudi 26 Décembre 1991, Lanas (Ardèche)

Un ULM 84 BQ décroche au décollage de l’aérodrome d’Aubenas-Lanas, alors que la météo est bonne. Le pilote est tué sur le coup, son passager décédera quelques heures plus tard à l'hôpital.

 

Mercredi 6 Septembre 2000, Burzet (Ardèche)

Un bombardier d’eau Hercules C 130 appartenant à une société américaine, est loué à le demande de la Sécurité Civile, dans le cadre de la lutte contre les incendies de forêts du sud de la France. Aux environs de 9 heures, l'appareil percute une montagne alors qu'il était en mission avec quatre Canadair CL 415. Sur les 4 occupants, 2 sont tués et les 2 autres grièvement blessés.

 

Samedi 7 juin 2008, massif du Pilat (Loire)

Un avion de tourisme qui avait décollé dans l'après-midi de l'aéroport d'Andrézieux-Bouthéon et se dirigeait vers Aix-en-Provence s'écrase près du Crêt de la Perdrix vers 1400 m d'altitude. Les trois occupants, deux Anglais et un Belge, parviennent à alerter les secours grâce à leur téléphone portable. Ils sont retrouvés après plusieurs heures de recherches, rendues difficiles par un épais brouillard empêchant l'utilisation d'hélicoptères, et par l'escarpement des lieux.

 

Mercredi 18 février 2015, Colombier (Loire)

Un avion de tourisme qui avait décollé d'Annonay s'écrase dans le Pilat. L'accident fait deux morts, le pilote et son passager.

 

COUP D' ŒIL SUR LA CARTE

Une fois la localisation de tous ces accidents aériens reporté sur la carte, que constatons-nous ? Très curieusement, aucun crash n'a eu lieu à l'intérieur du triangle « officiel » délimité par les points Mont Pilat – Le Puy – Mont Mézenc. Beaucoup ont eu lieu en périphérie immédiate, mais beaucoup aussi largement à l'extérieur. Seul le Triangle « naturel » peut inclure tous les crashes. Mais si l'on veut vraiment tracer un véritable triangle géométrique, il faut en déterminer les trois sommets. À première vue ceux-ci doivent correspondre au Pilat au nord, à une région au sud-ouest du Puy-en-Velay à l'ouest, et un peu à l'est de Pont-Saint-Esprit pour la pointe sud.

 

La carte des crashes
et tentative de tracé d'un triangle géométrique

 

Maintenant, essayons d'affiner la position des sommets. Pour le Pilat, il doit être situé au-delà du Crêt de Montivert, lieu du crash des trois Mirage, si l'on veut l'inclure parmi les accidents imputables au Triangle de la Burle. Donc au minimum vers le Mont Monnet, ou un peu plus loin comme le Pet du Loup, dernier sommet de la ligne de crête du Pilat. Or il y a à proximité immédiate, au col de la Croix-Régis, un « lieu d'énergie » découvert par Jean-Claude Audigier. Ce radiesthésiste ardéchois y a élevé plusieurs pierres, portant des inscriptions gravées, comme pour tous les autres lieux énergétiques qu'il a découverts. Citons en particulier la Pierre des Chazornes, sur la commune de Lachapelle-Graillouse (Ardèche).

 

Pierre marquant le lieu d'énergie de la Croix-Régis

(image extraite du DVD « La Route des Aigles du Pilat »)

 

Pour le sommet ouest du Triangle, plusieurs points sont possibles, dans le secteur du Val d'Allier près de Monistrol-d'Allier. Le village de Saint-Privat-d'Allier, avec sa chapelle Saint-Jacques placée sur le chemin de Compostelle, constitue un sommet tout-à-fait convenable. C'est aussi un lieu d'énergie.

Enfin pour le sommet sud, le château de Mondragon se présente comme un sérieux candidat. Le nom-même de Mondragon exprime à quel point le « dragon » - l'énergie tellurique – doit jaillir ici avec force.

 

EXPLICATIONS ET HYPOTHÈSES

Cette cinquantaine d'accidents aériens représente les cas qui semblent résister à toute tentative d'explication rationnelle, sur les 80 ou environ recensés. On est frappé par le nombre d'avions qui visiblement se sont écartés de leur plan de vol, ont été comme attirés vers la région de la Burle. Il y a aussi des concomitances vraiment très étranges. Deux avions portés disparus n'ont jamais été retrouvés. À l'inverse, deux autres se sont crashés sans laisser aucune trace, et sans qu'aucun appareil n'ait été signalé manquant. Il y a des lieux qui semblent maudits. Le col des Quatre Vios, entre Mézilhac et Saint-Pierreville, a vu s'écraser deux avions, et non des moindres. Idem pour Saint-Bauzille, ou encore le Mézenc.

Les hypothèses évoquées pour tenter d'expliquer le Triangle de la Burle peuvent se classer en deux catégories : les fantastiques et les rationnelles. Parmi les hypothèses fantastiques, l'une fait intervenir le magnétisme « énergétique » dégagé par certains lieux, convergences des énergies cosmiques et telluriques. Ces lieux sont souvent marqués par des mégalithes, ou des églises romanes. On a tendance à l'oublier, mais l'Ardèche est le département français qui détient le record du nombre de mégalithes, des dolmens en particulier. Il faut y ajouter les lieux d'énergie déjà évoqués.

Et puis il y a ces histoires d'ovnis, qui interpellent. On trouve à l'intérieur du périmètre de véritables « nids à ovnis », des lieux où ils se manifestent plus souvent qu'ailleurs. La région du Mézenc pour la Haute-Loire, Saint-Pierreville pour l'Ardèche, le Guizay pour le Pilat, où depuis les années 50 plusieurs personnes ont été témoins d'apparitions de phénomènes inexpliqués, au sol ou près du sol.

Maintenant évoquons les hypothèses rationnelles, et tout d'abord parlons statistiques et probabilités. Pour qu'une zone quelconque revête une importance statistique par rapport à un certain type d'événements, il faut que les occurrences de cet événement y soient plus nombreuses que ce que voudrait la seule probabilité. En d'autres termes, et pour prendre un exemple, si une zone A représente 20% de la surface d'une zone témoin B, les événements E qui s'y produiront devraient, selon la probabilité, représenter environ 20% des mêmes événements E survenus dans l'ensemble de la zone B. Si ce chiffre est supérieur, il prend alors une importance statistique.

Passons aux applications concrètes. Si l'on prend pour zone témoin l'ensemble des départements de l'Ardèche, de la Haute-Loire et de la Loire, on obtient une surface totale d'environ 19000 km². 200 crashes y ont été recensés. Maintenant si l'on considère la zone du Triangle, tel que défini précédemment, sa surface est d'environ 6000 km², soit 32% de la superficie totale. 80 crashes y ont eu lieu, soit 40% du nombre total.  Statistiquement parlant, il y a donc en effet plus d'accidents à l'intérieur du Triangle qu'à l'extérieur : 40% de crashes pour 32% du territoire. Cela dit, l'écart n'est pas véritablement significatif.

Mais il est bien connu que l'on peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres. Si l'on reprend les statistiques département par département, le résultat est bien différent. Pour la Haute-Loire, 20 crashes recensés, 80% ont eu lieu à l'intérieur du Triangle, lequel représente environ un tiers de sa surface totale. Les chiffres sont cette fois beaucoup plus parlants. Mais ils le sont bien moins pour les deux autres départements. Pour l'Ardèche, 50 crashes  recensés, presque tous ont eu lieu à l'intérieur du Triangle, ce qui est normal puisque quasiment la totalité du département s'y trouve aussi. À l'inverse, pour la Loire, 130 crashes recensés, 10% seulement ont eu lieu à l'intérieur du Triangle, lequel ne représente qu'une minuscule partie du territoire de ce département.

 

Emprise du Triangle de la Burle sur les trois départements

 

D'autre part, le nombre total de 200 crashes est un chiffre brut ; une majeure partie de ces accidents a pu recevoir une explication satisfaisante : incident technique, mauvaise météo, erreur humaine, etc. Par contre les cas qui paraissent inexpliqués ont quasiment tous eu lieu à l'intérieur du Triangle, ce qui est assez troublant. Parmi ces cas, certains sont vraiment très mystérieux.

Une bonne partie du Triangle est constituée par un grand massif volcanique, qui s'étend du Mézenc aux Coirons. On y trouve des roches, les basaltes, qui sont magnétiques. D'aucuns pensent qu'elles auraient pu dérégler les compas des avions. Cela dit, leur champ magnétique ne peut affoler une boussole qu'à une faible distance, il faut s'approcher à moins d'un mètre. Il paraît bien difficile d'imaginer que cela ait une influence sur les instruments d'un avion. De plus cela ne concerne qu'une petite partie du Triangle. Et puis dans ces conditions, des accidents semblables auraient dû avoir lieu sur les régions très volcaniques comme le Puy-de-Dôme ou le Cantal, ce qui n'est pas le cas apparemment. Donc cette hypothèse ne peut guère être retenue.

Une autre explication rationnelle fait intervenir les conditions météo souvent très mauvaises qui règnent sur ce secteur montagneux, en particulier en hiver. Tempêtes de neige, vents violents, brouillards, y sont fréquents. Des conditions très peu favorables pour l'aviation, d'autant que le relief y est assez tourmenté. C'est vrai, mais ces observations sont valables aussi pour d'autres régions montagneuses, comme les Alpes ou les Pyrénées.

Au final, aucune hypothèse, qu'elle soit fantastique ou rationnelle, n'est véritablement convaincante. Chacun conclura, selon ses convictions. Pendant ce temps, le Triangle de la  Burle  conservera son  mystère.



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Vous l'attendez comme de tradition, alors nous vous proposons sans plus tarder de retrouver notre nouvel invité.











Pascale Turbet Delof est une personne attachante, dotée de compétences peu courantes. Passionnée du Pilat et d'autres terres aussi, elle est devenue au fil du temps une amie fidèle, toujours partante lorsqu'il s'agit de s'orienter sur des sujets, voire des terrains peu courus ou méconnus jusque-là. Nous allons longuement nous attarder avec Pascale sur la géobiologie qu'elle exerce au quotidien et dont elle a eu la gentillesse de nous décrypter certains tenants et aboutissants dans cet entretient-interview à la fois technique et accessible. Nous pensons clairement avec le temps et l'expérience que cette science demeure très complémentaire aux autres approches qu'elles soient patrimoniales, architecturales ou mêmes historiques. Pascale ne se coupe d'aucun avis et c'est justement en tenant compte des autres qu'elle est encore plus performante dans sa partie bien à elle, celle où elle excelle et où nous vous proposons de vous la présenter. Nous vous souhaitons un beau voyage.


1/ Regards du Pilat : Pascale vous pratiquez la Géobiologie comme profession. Pouvez-vous, pour commencer nous définir ce qu’est exactement ce métier à part entière ?

Pascale Turbet Delof : La géobiologie est l’étude de l’interaction entre un lieu (de vie), ses habitants et les énergies qui les entourent, à savoir les énergies cosmiques (saisons, planètes, astres), les énergies telluriques (venant de la Terre : courant d’eau souterrain, failles, réseaux de la terre…) et les énergies humaines (électromagnétiques, mémoires…).

Le géobiologue, par ses observations et ses détections, tentera de découvrir ce qui perturbe un lieu et comment y remédier.


2/
Regards du Pilat : Le terme de Géobiologie présente-t-il des différences avec la Radiesthésie (pratique du pendule) et si oui lesquelles ?

Pascale Turbet Delof : Le géobiologue peut utiliser un pendule, comme le radiesthésiste, en tant qu’outil de détection. Personnellement, j’utilise un lobe-antenne en laiton et mes mains. Pour la détection sur plans, c’est avec mes crayons !


3/ Regards du Pilat :
Lorsque l’on aborde la Géobiologie faut-il parler de don ou plutôt de formation à ce métier pas forcément bien connu ?

Pascale Turbet Delof : Il y a une prédisposition qui se travaille par la suite…un peu comme le piano : chacun peut en jouer, mais tout le monde n’est pas virtuose ! Et de toute façon, il faut le travailler !


4/
Regards du Pilat : Depuis quand pratiquez-vous cette activité et comment vous est venue l’aspiration pour en acquérir les compétences suffisantes ?

Pascale Turbet Delof : J’ai toujours été très en lien avec la nature (animations FRAPNA…).J’ai toujours pratiqué yoga et méditation. Mais cette capacité de détection  m’est « tombée » dessus au cours d’une séance de médecine chinoise, il y a une quinzaine d’années : j’ai senti et vu l’énergie ! J’ai alors compris que je devais me former pour comprendre ce que je ressentais et pour savoir l’utiliser.

J’ai été initiée au Reiki, puis j’ai suivi une formation de 3 ans en Géobiologie et  Feng-shui, puis des compléments de formations encore et toujours (environnement électromagnétique, psychogénéalogie, pratiques ancestrales)


5/
Regards du Pilat : Vous donnez des cours et des formations à des adeptes ou futurs adeptes de la Géobiologie. Comment se déroulent ces stages et comment faire pour se rapprocher de vous à ce sujet ?

Pascale Turbet Delof : Je propose des ½ journées d’initiation à la géobiologie, principalement dans le Pilat et les Monts du Lyonnais, autour des mégalithes et des chapelles … dont ils sont  très riches !

Nous abordons la détection  à la main ou au lobe antenne, avec la voix ou le dessin.

Pour certaines personnes, il s’agit de découvrir leurs perceptions, pour d’autres de les affiner. Nous tentons de faire des rapprochements entre l’histoire de ces chapelles, les légendes qui les entourent, ce que nous voyons et ce que nous détectons. Les informations et les dates sont sur mon nouveau site : au fil de la terre.fr

Chacun y est le bienvenu !


6/
Regards du Pilat : L’étude des Chapelles fait partie de votre champ d’activité. Lorsque l’on sait que souvent ces dernières ont été précédées à leur emplacement respectif par des sites païens, pensez-vous que nos ancêtres choisissaient justement ces emplacements en fonction de courants énergétiques sacrés, types réseaux souterrains, comme par exemple des courants d’eau, des failles géologiques ou autres manifestations telluriques ou cosmiques notoires ?

Pascale Turbet Delof : Il se vérifie très souvent qu’en effet, les chapelles ou églises (romanes ou gothiques) soient sur d’anciens lieux de cultes païens. On retrouve dans le chœur des croisements de réseaux de la Terre, des courants d’eaux souterrains, voire des réseaux sacrés.  Les anciens lieux de culte étaient placés en fonction d’eux, sans aucun doute, et en fonction des reliefs naturels environnants (circulation de « la vouivre » dont parle Henri Vincenot). D’autres réseaux ont pu apparaitre par la suite, induits par ces lieux de culte et les reliant entre eux (un peu comme une abbaye -Mère est en lien avec ses abbayes –filles).


7/ Regards du Pilat :
Beaucoup de personnes cherchent ou recherchent des souterrains disparus y compris dans le Pilat. Est-ce que la Géobiologie peut aider à retrouver des galeries souterraines ?

Pascale Turbet Delof : Une galerie souterraine sera perçue comme un vide par le géobiologue ou le radiesthésiste. Même si la galerie est comblée, la terre en gardera la mémoire qui peut aussi être détectée.


8/
Regards du Pilat : Les Roches de Marlin s’imposent comme un site mégalithique majeur du Pilat. Vous connaissez les travaux sur la géométrie mégalithique d’Eric Charpentier sur le site de Sainte-Croix-en-Jarez et les Roches de Marlin. Pensez-vous qu’il existe une relation entre les réseaux que détecte le géobiologue et la géométrie qui positionne les mégalithes dans l’espace, telle que l’expose Eric Charpentier ?

Pascale Turbet Delof : Je pense qu’il y a une relation directe entre la géométrie et les réseaux ; je pense que les anciens plaçaient les mégalithes de manière sensible… et que « comme par  hasard », on les retrouve sur de grands réseaux avec des correspondances géométriques « presque parfaites ». Pour moi, c’est la nature qui est parfaite - l’homme sait placer les pierres à leur juste place s’il est en Communication avec les pierres et ce qui l’entoure…

De plus, chaque roche a aussi une orientation unique à trouver, essentielle pour son bon fonctionnement. Je m’explique : un peu comme l’on recherche une station de radio en tournant un bouton, la roche va émettre ou capter seulement si elle a la bonne orientation et la bonne inclinaison. De plus, elle sera en relation avec d’autres roches situées sur les mêmes réseaux, ou si leurs ondes de forme entrent en contact.


9/
Regards du Pilat : Le Pilat est riche de sites mégalithiques. Quel est celui ou ceux qui d’un point de vue de la Géobiologie vous ont le plus marqué et pourquoi ?

Pascale Turbet Delof : Je peux aller 10 fois sur un même site, selon la saison, l’heure de la journée, la météo, les personnes avec qui j’y vais… ce site sera à chaque fois différent et révélateur de nouveaux messages, de nouvelles perceptions, s’il est abordé en conscience, avec respect, en tant que site sacré. Il peut alors s’installer une certaine connivence entre le site et moi (ou le groupe) : c’est le site qui s’exprime !

Par contre, un site se referme s’il  est trop fréquenté ou s’il est parcouru par des engins à moteur. C’est radical !

Que ce soient les roches de Marlin et ses prairies environnantes, le pic des 3 dents, le Mont Monnet, les hêtres de Bélize… chacun a ces vertus pour qui sait les entendre !


10/ Regards du Pilat :
Dans son livre « La Voie des Pierres : Mégalithisme au cœur des Monts du Lyonnais », Jean-Louis Augay qui vous a enseigné la science du Feng-Shui, a fait un travail remarquable sur les réseaux énergétiques de ce secteur géographique. Que diriez-vous de vous atteler à un projet similaire sur le massif du Pilat ? Mais peut-être qu’à court ou moyen terme vous avez d’autres projets pour peut-être mieux faire connaître la Géobiologie ?

Pascale Turbet Delof : Il y a déjà une grande littérature passionnante sur le Pilat, ses mégalithes, ses sources et ses chapelles… La transmission, pour moi, est importante. Pour l’instant, je la fais sur le terrain, par les initiations à la géobiologie autour des chapelles…

D’autre part, avec une association, je parcours depuis 6 ans la région Rhône-Alpes autour de Vienne, centre d’une Jérusalem céleste sur terre. Nous mettons en lien les signes du zodiaque, les lieux sacrés et les toponymes…. Mais un écrit sur la géographie sacrée du Pilat serait en effet passionnant à réaliser !