REPORTAGE REGARDS DU PILAT
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Bélise(ze) : un site énigmatique !
    Le Pilat ne manque pas de sites mystérieux, aussi qualifier l'un d'entre eux par cet adjectif deviendrait presque banal, mais là pourtant le qualificatif s'avère particulièrement justifié ; rendons-nous donc sur place. Pour commencer, on n'arrive pas à Bélise par hasard ; préalablement, on a été bien renseigné, où encore mieux guidé directement sur les lieux. Pour se repérer facilement, il suffit de prendre la route qui part de Pélussin et qui monte en direction de la Croix de Montvieux. Lorsque dans un virage, on aperçoit sur sa gauche et presque au bord de la route, le petit mémorial construit là en mémoire des aviateurs qui se sont écrasés dans ces forêts du Pilat, ceci il y a bientôt vingt ans, on tient alors un premier indice indicatif important. Dans ce virage, quelques mètres plus haut sur la droite, on peut observer une piste en terre qui s'enfonce dans les bois : il faut alors la prendre. On doit continuer celle-ci sur près d'un kilomètre et là seulement on peut emprunter un petit chemin qui part sur la gauche, en patte d'oie, montant et assez étroit. Ce dernier nous amène directement dans l'enceinte mystérieuse, positionnée sur le mont Bourchany.

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    Personne ne peut affirmer avec certitude l'âge de ce site et encore moins son ou ses utilisations passées. La fourchette avancée par des initiés "spécialistes", qui tentent d'estimer malgré tout le nombre d'années de Bélise s'étale de 10000 à quelques centaines d'années ; en terme d'imprécision, on fait guère mieux... On parle en fait de "Château Bélise" ; c'est ainsi qu'est cadastré ce lieu, sur la commune de Pavezin, juste en limite avec Pélussin. En se promenant si on ne possède pas quelques indications, on ne distingue pas forcément clairement le périmètre de ce site, pour ne pas dire le site lui même, tant il a été dénaturé par le temps où abîmé par les hommes. On constate de gros entassements de pierres, plus ou moins alignées les unes sur les autres. Nous ne pouvons en douter, l'homme a été un artisan dans ces colossales besognes de déplacement de pierres granitiques !  Etait-ce des anciens murs de fortifications médiévales, protégeant une sorte de château ou beaucoup plus loin dans le temps des protections plus ou moins bien construites, d'époques gauloises par exemple. Des fouilles réalisées, sous l'égide d'Albert Epinat, dans les années soixante ont permis de retrouver des restes de céramiques et autres poteries, toutes datées avec certitude du profond moyen âge. Cela n'empêche nullement que le site puisse avoir été occupé durant des époques successives. Précisons juste à cet effet, qu'il ne possède ni cupules, ni bassin ou autres roches travaillées, tout au plus peut on envisager des restes de cabanes en plusieurs endroits. Louis Dugas, un écrivain du début du vingtième siècle, évoque pourtant la présence d'une roche imposante, qu'il croit reconnaître comme étant une roche sacrificielle ; nous lui laisserons bien volontiers, la paternité de cette réflexion.

    Indépendamment notons que l'on sait grâce aux recherches de "Visages de notre Pilat" et l'intermédiaire de leur revue "Dan l'Tan" que l'on parle de "Bélise" seulement depuis le dix septième siècle, auparavant, au quatorzième siècle notamment, l'orthographe retenue sur de vieux écrits était "territoire de Bérize" ; au quinzième siècle, on retrouve une autre écriture proche mais légèrement changé, à savoir "territoire de Bérisses". Ces informations permettent d'anéantir l'explication souvent injustement retenue, à savoir que le lieu était jadis vouée à la déesse gauloise Bélisama. Vous l'aurez peut être deviné, mais ce lieu est aussi un grand repère de l'ésotérisme, où les spécialistes du pendule, s'en donnent à coeur joie ; ces "érudits" de science occulte contribuent largement, aujourd'hui, comme hier, à la mystification du site. Perdu dans la forêt et très loin de toute habitation, le site conserve une étonnante authenticité de mystères. Ici on ressent comme un certain respect du passé.

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    Le terme "château" n'a sûrement pas traversé les siècles par hasard ; ceux qui l'ont donné possédait évidemment plus de données que nous... Ce lieu possède  une richesse "historique" certaine, qui intrigue depuis des lustres, pourtant elle reste foncièrement indécelable. L'écrivain Patrick Berlier nous démontre avec brio et consistance, dans son livre "Avec les pèlerins de Compostelle", que les Jacquaires passaient très certainement et presque obligatoirement en cet endroit, peut-être d'ailleurs y trouvaient ils refuge pour la nuit, dans une maison forte, voire tout simplement un château fortifié, construit avec des moyens rudimentaires, ceux des premières heures des fortifications... Plusieurs spécialistes archéologues, dont

Georges Pétillon, on semble t-il retrouver les preuves formelles de la trace de tours carrées, au moins en deux ou trois angles de l'ancienne forteresse qui devait en contenir  quatre. Nous conclurons, pour notre part, et ce en l'affirmant du bout des lèvres qu'il exista sans doute un château à Bélise et qu'il aurait alors été délaissé il y a fort longtemps. Aucune seigneurie n'est répertoriée en tant que telle ici même, ceci au moins depuis le douzième siècle. L'endroit retiré, pas suffisamment protégé, n'intéressa alors plus ses propriétaires. En revanche, aucune piste sérieuse, ne nous permet de retenir une utilisation à une époque plus lointaine ; paradoxalement c'est pourtant avant tout sur ces bases que le site est devenu, non pas célèbre, mais simplement connu des amateurs passéistes régionaux, dont parmi eux les férus d'époques préhistoriques, mégalithiques ou encore celtiques...

Thierry Rollat


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