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![]() ![]() Thierry Rollat Chers Amis,
Le moment est déjà venu de vous présenter nos
meilleurs voeux pour la nouvelle année qui est là. 2015
aura été une année très riche, avec
à la clef beaucoup de sorties sur le terrain et une franche
adhésion sur le Net. Notre outil de mesure demeure les
statistiques et elles sont très bonnes. Nous ne sommes pas
là pour faire du triomphalisme mais tout simplement constater
que notre raison d'être se perpépétue depuis
maintenant plus de douze ans.
Merci à vous naturellement mais merci aussi et sans doute avant tout à l'esprit d'équipe et d'amitié qui anime les Regards du Pilat. Sans l'étroite collaboration qui entoure tout ce travail au fil des saisons, nous ne serions pas en mesure de vous présenter chaque mois des nouveautés, pour la plupart complètement inédites. Merci à mes Amis de toujours répondre présent. Ces
derniers mois, nous avons injecté plus de deux cents nouvelles
photos au site. Certaines, en nombre important, proviennent de la
collection Claude Bonnard, une figure disparue voici déjà
des années. Ce Monsieur demeure un exemple à suivre, il
reste l'image du chercheur complet, un touche à tout en faisant
toujours dans la qualité. Au delà du photographe il y
avait l'archéologue, le radhiesthésiste de la
première heure, l'historien pilatois confirmé...
C'est important de ne pas oublier tous nos Amis qui partent au fil du temps qui passe inexorablement. Ayons une pensée en ce nouvel an, pour Tonin Chavas, Pierre Dumas et plus loin encore pour Henri Panier et son épouse, Louis Bourrin et tant d'autres. Ils furent des piliers de l'Association historique et patrimoniale Visages de notre Pilat. Très chères à notre coeur, cette dernière sert de trait d'union entre le passé et le présent ici en Pilat. On
ne peut pas parler de futur, si on ne sait pas d'où l'on vient.
Chercher à mieux connaitre hier, n'est pas qu'un devoir, ce doit
d'abord être une attirance, et ensuite éventuellement une
passion. Le
Massif du Pilat
s'avère très riche, on ne le dit jamais assez et ses
habitants, pour majorité, n'en n'ont pas conscience à
hauteur de ce que ces terres furent et sont encore aujourd'hui pour qui
sait voir ou lire là où il faut.
2016 semble promis à un bel avenir dans les domaines qui nous sont chers. Outre des recherches terrains qui continuent de plus belle, il va y avoir cette année un cycle de 4 conférences consacrées à la fabuleuse et mystérieuse Chartreuse de Sainte-Croix en Jarez. Au fil du temps, vous serez informé des dates que nous proposera Visages de notre Pilat. Merci à cette initiative qui devrait accueillir la meilleure des réceptions. Les
Regards du Pilat ont ouvert une nouvelle rubrique, il y a deux mois,
"études mégalithiques". Cela correspond à un
besoin car lorsque nous proposons un sujet sur ce thème,
systématiquement l'adhésion est là. Dans le
même temps cela a permis de désengorger la rubrique
"reportages" qui est devenue "sujets variés" avec à
l'intérieur de celle-ci "reportages + contes et légendes".
Rien n'est jamais figé et lorsque le besoin s'en fait ressentir, le site évolue en fonction de vos demandes. En 2015 nous avons bien relancé les articles en direction de La Grande Affaire, comme nous vous l'avions annoncé voici une année. Les Regards du Pilat proposent un sujet tous les mois quand la Grande Affaire en propose un tous les deux mois. Ce
sont les plumes qui ont également été
complétées cette année et ce sera encore le cas en
2016.
En première page du site des portraits sont apparues, eh bien
vous
avez là nos auteurs ou futurs auteurs. Très vastes les
domaines d'investigations du Massif du Pilat, mais aussi les
goûts et
couleurs doivent dans la mesure du possible être
représentés sur Les Regards du Pilat.
Chers Amis, je vous souhaite à vous et à vos proches une très bonne santé et une très bonne année 2016. Que vos voeux les plus chers puissent voir le jour et que votre quotidien s'accompagne des joies les plus intenses. La vie n'est pas simple et parfois même très difficile ; vous savez qu'avec les Regards du Pilat vous avez un Ami qui vous permet de vous évader à tout moment, notamment quand la difficulté est là et qu'il faut se ressourcer. Je
laisse à présent la place à nos deux
fidèles Amis et Conteurs des Regards du Pilat ; c'est le moment
des contes de Noël et de Fêtes de fin d'Année
à passer en compagnie de Patrick Berlier et Michel Barbot ;
merci à tous les deux.
Thierry
Rollat
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![]() Patrick
Berlier
Amis
internautes, Je
vous salue en cette fin d’année Deux Mille Quinze, au moment
où ce millésime
bien machiste, bien impair, tout en rudesse et en angles aigus ai-je
envie de
dire – mais cela pour des raisons personnelles – va laisser la place
à Deux Mille
Seize, une année qui s’annonce féminine, paire, ronde et
aimante, comme l’une de
ces Madones de la Renaissance italienne dont le regard affectueux va se
poser
sur nous. Deux
Mille Seize va ajouter à sa rotondité naturelle le fait
d’être un millésime divisible
par quatre, ce qui signifie que ce sera une année bissextile.
Notre bonne
vieille terre va rattraper les poussières d’heures perdues dans
sa course
autour du soleil au cours des trois années
précédentes. Le premier mars, elle
sera à nouveau sur les bons rails. Alors oui, nous aurons trois
cent soixante
six jours pour nous régaler des sujets proposés par les
Regards du Pilat et par
la Grande Affaire. Et
voyez comme le hasard des mathématiques a bien fait les choses.
Deux comme deux
sites en un seul, Mille comme mille connexions en cinq jours –
souhaitons que
ce chiffre double bientôt – Seize comme seize sujets
publiés annuellement –
douze sur Regards du Pilat et quatre en Grande Affaire.
Décidément, cette année
Deux Mille Seize sera la nôtre, la vôtre. Alors
je vous souhaite une bonne, grande et heureuse année, pleine de
bonheur et de
joie, remplie de ces moments intenses, dont la flamme brille un peu
plus fort
que les autres, et qu’il faut savoir saisir et garder dans son cœur. Je
vous laisse découvrir le petit conte de Noël que j’ai eu
plaisir à imaginer.
Mon année a été placée sous le signe de
Jules Verne comme vous le savez, alors
j’ai voulu prolonger le rêve et imaginer l’auteur des Voyages
extraordinaires en 1885, alors
qu’il est au sommet de sa gloire, venant
dans le Pilat la veille de Noël pour retrouver la maison où
vécurent ses
ancêtres au XVIe siècle. Nous le retrouvons au
moment où il descend
du train pour prendre la diligence en direction de
Saint-Genest-Malifaux… Patrick
Berlier
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LE VOYAGE
EXTRAORDINAIRE D’UN PÈRE NOËL
En
ce matin du 24 décembre 1885, la diligence assurant le service
régulier entre
Saint-Étienne et Saint-Genest-Malifaux venait de quitter la
ville et attaquait
la montée de la Digonnière. Il faisait un froid sec,
proche de zéro degré. Aucun
passager ne s’était risqué à s’installer sur
l’impériale, tous les voyageurs
s’étaient serrés dans la voiture, et cette
promiscuité entretenait un semblant
de chaleur. La route poudreuse durcie par le frimas crissait sous les
grandes roues
cerclées de fer du coche. Les quatre chevaux attelés
n’avaient aucune peine à le
tracter. Aussi est-ce à bonne allure que l’on négocia le
virage de Fissemagne. Aucun
voyageur n’attendait sur le bas-côté, aux arrêts
prévus par la compagnie, aucun
non plus ne demanda à descendre. Avec d’aussi bonnes conditions,
les premières
maisons du village de Planfoy furent rapidement en vue. « La
route est bonne, ce matin, à cette allure nous serons en avance
à Saint-Genest-Malifaux,
fit observer, s’adressant à sa voisine, un passager tout de bleu
marine vêtu, assis
à l’arrière de la voiture, qui avait pris la diligence
place Bellevue, en
sortant de la gare du même nom. —
Attendez que nous ayons dépassé Bicêtre, et vous
verrez qu’avec la neige ça ira
moins vite. —
La neige ! Vous croyez ? —
Regardez les pointes des sapins, au-dessus de la Neyranche, elles sont
toutes
blanches, ça veut dire que la neige commence juste un peu plus
haut ». La
femme parlait sans doute avec l’expérience de la nature que
confère la vie à la
campagne. Le
cocher fit ralentir l’allure des chevaux pour pouvoir tourner à
angle droit à
la sortie du hameau de Bicêtre, et prendre la route de
Saint-Genest. La neige
était au rendez-vous en effet, sitôt passé le petit
hangar abritant ce que dans
le pays on nommait un « bachat »,
c'est-à-dire une auge, en pierre ou
en bois, dans laquelle de l’eau d’une source coulait en permanence.
Cela
servait à la fois de fontaine, de lavoir et d’abreuvoir pour les
bestiaux. Chaque
bachat avait un nom, et celui-là on le nommait
« Bachat des
nouveaux-nés », mais personne n’aurait vraiment su
dire pourquoi. Le hameau de
Bicêtre. À
gauche, le Bachat des nouveaux-nés (Carte postale
ancienne) Dans
la diligence, deux bonnes femmes conjecturaient sur l’origine de ce
nom. L’une
prétendait que l’on mettait à fraîchir dans le
bassin le lait destiné aux
biberons des nourrissons, l’autre la contredisait en faisant remarquer
avec bon
sens, qu’au contraire le lait pour les bébés se devait
d’être tiède. Celle-là avait
une autre version, à laquelle elle tenait, affirmant que c’est
sous cet abri, à
l’orée du village, qu’étaient déposés jadis
les nouveaux-nés abandonnés par
leurs mères, ce qui arrivait fréquemment à une
certaine époque lorsque les
familles n’avaient plus de quoi nourrir des bouches
supplémentaires. Cette
conversation passionnée faisait l’objet d’une écoute
attentive et amusée de la
part du passager en bleu. Dans
un grand bruit de freins serrés, le coche stoppa peu
après à un arrêt au bord
de la route marqué par un poteau indicateur. Trois paysannes
emmitouflées y
attendaient la diligence. « Petit Nice »,
annonça le cocher. « Quel
drôle de nom, vous ne trouvez pas ? dit l’homme en bleu en
s’adressant à
ses voisines. Vous avez certainement une idée de son origine,
ajouta-t-il. —
Ben, ça doit sans doute ressembler à Nice, c’est comme la
Petite Suisse, au
Bessat », répondit la première femme, pour une
fois approuvée par la
seconde. « Qui
donc a eu l’idée saugrenue de comparer à Nice ce coin
perdu de la montagne du
Pilat ? La Suisse, d’accord, mais Nice…», fit encore le
passager, mais
pour lui-même. Le vrai Nice, lui, il connaissait, ce qui
n’était sûrement pas
le cas des gens du coin, qui n’avaient jamais bien dû
s’éloigner de leur
campagne. Les hommes, si, peut-être, à cause de la guerre.
Car certains avaient
dû la faire, cette désastreuse guerre de 1870. Nice, la
Riviera… L’homme en bleu
se souvenait de ses voyages, tout en lissant de la main son
épaisse barbe
blanche. Les autres passagers ne lui prêtaient pas attention.
L’espace d’un
instant, il s’était demandé si quelqu’un n’allait pas le
reconnaître. Mais non,
ces braves paysans ne savaient sans doute même pas lire, alors
même s’il était
possible qu’ils aient entendu parler de lui, ils n’avaient jamais vu
son portrait
dans les magazines ou dans les livres. La
croix du Treyve, blanche de givre, se remarquait à peine dans la
neige, qui se
faisait de plus en plus épaisse au fur et à mesure que la
diligence montait
vers Saint-Genest, se glissant entre les sapins. À la
Croix-Verte, commençait
la descente, assez raide, nécessitant de ralentir et de freiner
au besoin. Mais
le cocher semblait aguerri à cet exercice délicat. Au
sortir du bois, le temps
étant clair, l’inconnu put jouir du vaste paysage des prairies
enneigées du
plateau. « Le pays de mes ancêtres »,
pensa-t-il, en laissant glisser
son regard depuis le Creux du Balai jusqu’au sommet du Crêt de
Chaussitre. Dans
le lointain on apercevait les silhouettes caractéristiques du
Mont Mézenc et du
Mont Gerbier des Joncs. Enfin
la diligence arriva au centre du village, soulevant un nuage de neige
poudreuse
sur son passage. Le cocher stoppa son attelage, en annonçant
d’une voix
forte : « Saint-Genest-Malifaux,
terminus, tout le monde descend ! » Saint-Genest-Malifaux
au
début du XXe siècle L’autobus a
remplacé la
diligence. (Carte postale ancienne) Assis
au fond de la voiture, l’inconnu à la barbe blanche fut le
dernier à en sortir.
Avant de descendre du véhicule il s’adressa au cocher : « Dites-moi,
mon brave, je souhaite me rendre au hameau du Sapt, pouvez-vous
m’indiquer s’il
est possible de louer une voiture avec son cheval ? —
Normalement oui, il y a la maison Magnoloux qui assure ce genre de
service,
mais en cette veille ne Noël je crains qu’ils n’aient plus rien
à vous louer…
Enfin, demandez quand même… » Il avait
accompagné sa phrase d’un geste de
la main pour désigner une porte cochère, de l’autre
côté de la place, au-dessus
de laquelle se détachaient en lettres dorées : Magnoloux
–
Location de voitures et de fiacres L’homme
en bleu s’y dirigea donc. Mais ainsi que le pensait le cocher, plus
aucun
véhicule n’était à louer. « C’est
de ma faute, dit l’inconnu à l’employé de service,
j’aurais dû me renseigner et
réserver une voiture par courrier. Pensez-vous que je puisse
trouver ici un
quelconque moyen pour aller au hameau du Sapt ? L’employé
de la maison Magnoloux réfléchit un instant en soulevant
sa casquette à visière
vernie pour se gratter la tête, puis il fit : « Ben…
Le Sapt c’est pas si loin, en été ça vous ferait
une belle balade, mais avec la
neige et le froid c’est autre chose, hein ? Alors… Y’a bien le
Toine
Martin, il doit avoir son étal au marché, il vend de
drôles de fromages de
chèvre, tout noirs et pointus, c’est le seul dans le pays
à les faire comme ça,
vous pouvez pas le rater. Y refusera pas de vous emmener dans sa
carriole, vu
que le Sapt c’est sur sa route puisqu’il vient des Bruchons, le hameau
à côté,
et c’est un bien brave d’homme, toujours prêt à rendre
service… —
Merci pour le renseignement, mon ami. Je vais faire comme vous me le
conseillez
et chercher ce Monsieur Martin. » Des
fromages de chèvre tout noirs et pointus… Qu’est-ce que cette
expression
bizarre pouvait-elle bien vouloir dire ? L’homme en bleu fit le
tour du petit
marché, derrière l’église, où des
producteurs du cru vendaient, qui du lait et
des fromages, qui des charcuteries, qui des fruits et légumes,
exposés sur des
étals en bois. Un paysan avait étalé sur des
feuilles de châtaignier toute une
kyrielle de fromages de chèvre cendrés en forme de
pyramide, peu courants dans
la région. Des fromages de chèvre tout noirs et pointus…
Comme l’avait annoncé
le cocher, le nommé Antoine Martin, dit
« le » Toine Martin, selon
l’habitude locale, voulut bien emmener l’inconnu dans sa carriole
jusqu’au
hameau du Sapt : « Le
temps de livrer mes derniers fromages au restaurant Montmartin,
l’affaire de
dix minutes, et on y va », lança-t-il tout joyeux,
heureux semblait-il
d’avoir trouvé un compagnon de route, qu’il regardait d’ailleurs
d’un drôle
d’air, comme s’il l’avait reconnu. « Il
ne fait pas beau temps, par chez vous, et frisquet avec ça,
remarqua l’homme en
bleu, histoire de parler, pendant que la carriole traînée
par une vieille
jument dévalait la rue principale du village. -
Oh, ma foi, c’est un temps de saison, y’a pas à se
plaindre », répondit le
paysan au bout d’un moment, tandis que l’on venait de dépasser
la gendarmerie. Le
Toine Martin n’était pas très bavard, malgré son
caractère jovial. Cela n’était
pas pour déplaire à l’homme à la barbe blanche,
lui-même de nature solitaire et
silencieuse. La carriole filait son bonhomme de chemin ; on
était
maintenant devant l’auberge du Sapt, d’où s’échappait un
fumet prometteur. Le hameau du Sapt
(carte
postale ancienne) « Le
hameau du même nom est juste au-dessus, dit le Toine Martin en
montrant à son
passager un groupe de maisons sur une petite éminence dominant
l’auberge. La
route est à gauche, un peu plus loin. Je vous y monte, et
après mon cheval
n’aura qu’à se laisser glisser pour descendre aux Bruchons. —
Parfait, et puisque c’est à côté je redescendrai
à pied jusqu’à l’auberge pour
déjeuner, dès que j’aurais vu ce que je veux voir au Sapt. —
Tiens donc, vous allez repérer les maisons que vous visiterez
cette nuit,
non ? —
Visiter cette nuit ? Non, mais… Vous me prenez pour un
cambrioleur ? —
Ah pour sûr, non, ça serait même le contraire,
hein ? » L’homme
à la barbe blanche renonça à comprendre. Il se
disait que ces paysans avaient
vraiment de drôles d’idées. Le hameau était atteint
maintenant : une
douzaine de maisons en gros moellons de granit serrées les unes
contre les
autres. Le Toine Martin laissa son passager au pied d’un vieux
calvaire, puis
fit demi-tour et repartit. L’inconnu se dirigea vers le centre du
hameau, où
s’élevait une demeure paraissant plus luxueuse, à cause
de ses ornements en
façade, accolades au-dessus des fenêtrons du grenier,
encadrement de porte
mouluré, sans doute des pierres de remploi. Il y avait
même, surmontant l’entrée,
un fragment de voûte, dont la clé s’ornait d’un
écusson avec une croix pattée,
semblant d’origine templière, qui avait dû être
récupéré dans quelque ancienne possession
des Templiers. Une fumée bleue s’échappait de la
cheminée, et de la lumière
filtrait à travers les rideaux des fenêtres, la maison
était donc occupée. Il
frappa à la porte. Maison de 1584
dans le
hameau du Sapt. En
médaillon : détail de
l’écusson à croix pattée au-dessus de la porte
d’entrée Une
femme lui ouvrit, l’air soupçonneux devant cet inconnu.
C’était d’abord la
couleur de sa tenue qui la surprenait. Elle même, comme tout le
monde à cette
époque, étant en permanence habillée de noir. Puis
surtout le fait qu’il fût
vêtu d’un élégant costume trois pièces, sur
une chemise blanche avec nœud
papillon. Le genre de vêtements qu’à la campagne on ne
mettait que les
dimanches, et encore… les dimanches de fête, pour Pâques
par exemple où il
était naturel d’aller communier dans ses plus beaux atours.
« Un étranger,
sans doute », pensa la femme. Étranger au village,
tout au moins, faut-il
préciser. Il ne devait pas en passer beaucoup dans le pays, dans
ce coin
reculé. Le quidam se découvrit, révélant
une chevelure bouclée blanche comme sa
barbe, pour adresser un bonjour aussi amical que possible. Puis il se
renseigna : « Je
cherche l’ancienne maison Verne, pouvez-vous me l’indiquer ? —
Mais vous y êtes, c’est ici même. Mais si vous cherchez les
Verne, vous risquez
pas de les trouver, les derniers sont partis depuis bien longtemps. —
Oui, je sais, je porte moi-même le nom de Verne, je m’appelle
Jules
Verne… » Il
avait failli dire « je suis Jules Verne », mais
nul doute que son nom
n’aurait éveillé aucun souvenir chez la maîtresse
de maison. Il avait donc
préféré une manière plus neutre de se
présenter, et d’ailleurs cela ne suscita
aucune réaction chez cette femme, qui n’avait jamais dû
ouvrir ni journal ni
livre. Jules Verne reprit : « Alors
cette maison est celle de mes ancêtres. Les Verne venus du
Vivarais se sont
fixés dans le Pilat au XVIe siècle.
Voyez-vous, j’ai un ami notaire
qui a effectué des recherches
généalogiques… » La
paysanne ne parut pas comprendre le dernier mot, ce qui se traduisit
par un
froncement de ses sourcils broussailleux. Jules Verne prit le temps
d’expliquer : « Disons
qu’il a remonté les générations de ma famille
paternelle pour trouver qui
étaient mes ancêtres. Il a découvert qu’un Louis
Verne et son fils André
étaient établis au hameau du Sapt, paroisse de
Saint-Genest-Malifaux, à partir
de 1589, après avoir résidé dans l’ancienne
commanderie des Templiers de
Marlhes. —
Oui, et paraît que c’est de là que vient cette pierre avec
la croix qui nous
protège », fit-elle en montrant la croix
pattée. Jules Verne la remercia
pour cette précision et poursuivit : « Le
fils d’André, Fleury, se maria à Lyon et s’installa dans
cette ville où il fit
souche. L’un de ses descendants s’établit à Nantes,
où il fut rejoint par son
neveu Pierre, mon père. Alors vous comprenez que cela me fait
plaisir de
revenir dans le pays où ont vécu mes ancêtres, sept
générations avant moi. Je
voulais voir de mes yeux la maison dans laquelle ils ont passé
leurs jours, où
ils ont travaillé, où ils ont aimé, où ils
sont morts... Me permettriez-vous
d’entrer, sans vouloir vous déranger ? » La
femme hésita, ne sachant que répondre : « C’est-à-dire
que… vous comprenez, mon mari n’est pas encore revenu du village, alors
je ne
voudrais pas… Ah ! Tiens, le voilà qui arrive par la
coursière. Oh,
Gaspard, viens vite voir par ici ! » Jules
Verne dut répéter toute son histoire au mari. Celle-ci
eut l’air de plaire au
dit Gaspard, un homme rougeaud pas mauvais bougre, semblait-il. Lui non
plus ne
réagit pas au nom de son visiteur. Pourtant, tout comme le
père Martin, il
affichait un air un peu goguenard. Jules
Verne réitéra sa demande : « Mais
oui, répondit Gaspard, ce sera un plaisir que de vous faire
l’honneur de notre
modeste demeure. Allez, entrez Monsieur Verne, d’ailleurs il fait pas
chaud
dehors, et même si vous en avez l’habitude vous serez quand
même mieux dedans
auprès du feu ». La
maison était meublée simplement. Pièce unique au
rez-de-chaussée, servant à la
fois de cuisine et de séjour. Trois enfants d’une dizaine
d’années jouaient
dans un coin, au pied de l’étroit escalier qui devait conduire
à l’étage. Dans
l’âtre une grosse volaille rôtissait à la broche,
laquelle tournait en étant
mue par un complexe mécanisme d’horlogerie. Jules Verne admira
le système,
identifiant en connaisseur les différents rouages. Penché
sur le tournebroche,
il ne put s’empêcher de renifler l’odeur alléchante de la
poularde dorée. « Ah
Monsieur Jules, claironna Gaspard, on peut dire que vous êtes ici
chez vous.
Allez, vous mangerez bien avec nous ? Ma femme a
préparé un gratin de
cardons, pour accompagner la poule ». Des
cardons… Un légume bien local, cousin du chardon sauvage, qui ne
se cultive
guère que dans le sud-est de la France. C’est une plante
ressemblant aux côtes
de bettes, dont elle a la texture, mais appartenant à la famille
des artichauts,
dont elle a le goût délicat. Le secret est de serrer et
ficeler chaque plant de
cardon dans un épais papier opaque, à l’automne venu,
afin que les tiges
blanchissent, s’attendrissent et perdent leur amertume. Légume
d’hiver par
excellence, en Provence le cardon – là-bas on dit carde et on le
prépare à la
crème et à l’huile d’olive – fait traditionnellement
partie du souper de Noël. Jules
Verne se souvenait d’en avoir goûté, il y a longtemps,
lorsqu’il faisait le
voyage à Antibes pour travailler avec le dramaturge Adolphe
d’Ennery à
l’adaptation de ses romans au théâtre. Un bien long trajet
en chemin de fer
depuis Amiens, alors il faisait halte à Lyon,
discrètement, et allait déjeuner
à la célèbre brasserie Georges, près de la
gare de Perrache. C’est là qu’on lui
avait servi des cardons à la moelle, une
spécialité de la gastronomie
lyonnaise. Gratin de cardons « Nous
avons des fromages aussi, reprit le fermier, et puis… Hein, Valentine,
si tu
nous fouettais une jatte de crème fraîche avec du sucre
pour le
dessert ? » Le
repas s’était déroulé dans la simplicité.
Jules Verne se régalait de ces plats
rustiques mais goûteux. Il n’aurait sûrement pas
trouvé mieux à l’auberge. Mais
Gaspard, décidément, le regardait de plus en plus
bizarrement, tout en se
préparant une pipe. Il s’approcha de lui, et lui souffla
à mi-voix : « Hé !
Je vous ai reconnu, vous savez… —
Vraiment ? Et comment est-ce possible ? —
Ben… Y’a une affiche qui vous représente, au bureau de tabac du
village. —
Une affiche ? Dans le bureau de tabac ? —
Oui, une réclame si vous aimez mieux, pour des cigarettes je
crois bien… » Jules
Verne était dubitatif. Même si le tabac tenait une place
certaine dans son
œuvre, en particulier dans Kéraban le Têtu, Il
était certain de n’avoir
autorisé aucun fabricant de cigarettes à utiliser son
image pour de la
publicité. Il se dit qu’il irait voir de plus près, avant
de reprendre la
diligence pour Saint-Étienne. Et si c’était vrai, il
rapporterait l’affiche
pour la montrer à son épouse Honorine, une fois
rentré à Amiens. Et puis ils
décideraient, avec l’éditeur Hetzel, s’il y avait lieu
d’envisager une action
en justice. Il en était à ce point dans ses
réflexions lorsque Gaspard
l’interrompit : « Allez…
Vous avez beau vous habiller en bleu marine, votre bonne tête
reste la même.
Sacré Père Noël ! —
Père Noël ! Vous croyez encore au Père
Noël ? —
Pour Dieu, oui, puisque je l’ai devant moi… Jules
Verne ne comprit pas tout de suite. Puis il rit de bon cœur. C’est vrai
qu’avec
sa chevelure et sa barbe blanches, il ressemblait un peu au Père
Noël. Il eut
une pensée émue pour sa grande amie George Sand,
décédée neuf ans plus tôt, qui
avait inventé ce nom pour son livre de souvenirs
autobiographique, Histoire
de ma vie, paru en 1855. Jules Verne se remémorait le
passage en
question : « Ce
que je me rappelle parfaitement, c’est la croyance absolue que j’avais
à la
descente par le tuyau de la cheminée du petit père
Noël, bon vieillard à barbe
blanche qui, à l’heure de minuit, devait venir déposer
dans mon petit soulier
un cadeau que j’y trouverais à mon réveil. Quelle
émotion me causait
l’enveloppe de papier blanc ! car le père Noël
était d’une propreté
extrême… » Depuis,
le nom Père Noël imaginé par la romancière
était passé dans le langage courant.
Avant on disait plutôt « Bonhomme
Noël ». Mais qui se souvenait
encore du rôle de George Sand dans l’introduction du nom dans la
langue
française ? « Par
saint Jonathan ! » s’exclama Jules Verne, en sortant de
sa rêverie. C’était
bien la première fois qu’on le prenait pour le Père
Noël. Il comprenait
maintenant les curieuses remarques du Toine Martin. ça alors, quand il
raconterait cette histoire à Honorine… Il
n’eut pas le cœur de détromper le brave Gaspard. Il entra
même dans son jeu, n’hésitant
pas à enfoncer le clou, avec son habituel sens de l’humour et de
la répartie,
lui assurant que le Père Noël était ravi d’avoir
été démasqué, et qu’il n’en
voulait pas le moins du monde à Gaspard. D’ailleurs il lui
garantit qu’il
n’oublierait pas ses enfants, la nuit prochaine : « Savent-ils
lire, au moins, demanda-t-il. —
Oui, ils vont à l’école, et ce sont de bons
élèves. On en fera autre chose que
des paysans. L’éducation c’est important pour réussir
dans la vie. —
Une bonne parole, mon ami. » Alors,
il sortit une grosse montre du gousset de son gilet, et, faisant mine
de
regarder l’heure : « Ce
n’est pas que votre compagnie me déplaise, mais vous comprenez,
en ce 24
décembre le Père Noël a encore bien du chemin
à faire. Il faut que je retourne
au pôle Nord, où la Mère Noël a dû
charger les cadeaux dans le traîneau volant,
qui sera tracté par les rennes enchantés. Tenez ! Je
vais vous confier un
secret : tout le monde croit que j’ai huit rennes, mais en
réalité il n’y
en a que deux, mes fidèles Éclair et Tonnerre. Et
croyez-moi, comme ce sont des
rennes magiques, ils suffisent bien pour me faire faire le tour de la
terre en
une nuit, et déposer mes cadeaux partout à minuit
précises. N’est-ce pas
merveilleux ? Tout cela grâce à mes rennes… Oui mon
ami, souvenez-vous de
ceci : tout le mystère du Père Noël tient dans
ses deux rennes. Hein, vous
entendez ? Le mystère des deux Rennes, avec une majuscule
s’il vous plaît… » Qui est Jules
Verne ?
Qui est le Père Noël ? Jules
Verne s’éloignait du Sapt en pensant à son aventure.
« Après tout, se
disait-il, je suis bien une sorte de Père Noël, chaque
année pour les fêtes je
publie un nouveau roman pour la jeunesse, c’est un beau cadeau, qui
doit se
retrouver dans des milliers de souliers ». Puis il disparut
dans la neige
et le brouillard. Gaspard, qui le suivait du regard depuis le pas de sa
porte, croyait
dur comme fer que le Père Noël avait déjà
retrouvé son pôle Nord, sa Mère Noël,
ses rennes, et qu’il devait être en train d’atteler son
traîneau chargé de présents. « Mais
qu’a-t-il voulu dire, en parlant du mystère des deux Rennes,
avec une
majuscule ? » demanda-t-il à sa femme. La brave
Valentine ne sut que
répondre. Il faut dire qu’elle ignorait jusqu’au sens du mot
majuscule. Le
lendemain matin, jour de Noël, les trois enfants de Gaspard
trouvèrent dans
leurs souliers, qu’ils avaient déposé devant la
cheminée, dans une enveloppe de
papier blanc, chacun un gros livre cartonné de couleur
rouge : Mathias
Sandorf, Kéraban le Têtu, Le Rayon-Vert,
des romans récemment
parus dans la collection des Voyages extraordinaires. Mais
alors, cela voulait dire que Jules Verne était bien le vrai,
l’unique Père
Noël, sinon comment aurait-il fait pour déposer ces
cadeaux ? Patrick
Berlier
|
![]() |
![]() Michel Barbot Chers
Amis Internautes, L’année
2015 se retire et voici
qu’une année – 2016 – prend son envol. Tels les passagers d’un
avion, nous
attachons nos ceintures et nous voyageons dans un temps nouveau. Le
commandant
de bord d’un avion entraîne les passagers vers une destination
connue. Le vol
que nous prenons pour cette année 2016 reste quant à lui
un vol
vers l’inconnu.
Dire que le mystère sera au rendez-vous ? Non ! Dire
que notre vie va
changer du tout au tout ? Oui pour certains, mais majoritairement,
non ! Et bien malgré tout il nous faut prendre ce vol, il
nous faut le
prendre avec l’espoir et le désir d’arriver au bout de ce
voyage. Chaque fin
d’année apparait comme une étape. Un col du Tourmalet
pour les uns…
…
la route qui trace la Riviera
italienne pour les autres.
Je
vous souhaite, Amis
Internautes, un beau voyage 2016, le plus beau des voyages !
À chacun sa Riviera,
certains d’entre vous la nommeront Irlande et d’autres Tahiti mais
puisse-t-elle, je vous le souhaite, être tout simplement et
véritablement, une
bonne et heureuse année 2016. Personnellement
je continuerai à
rédiger en 2016 mes habituels Dossiers que vous
découvrirez tout au long de
l’année sur ce site. Je tiens à vous remercier tout
particulièrement pour vos
régulières visites. Je
vous invite à découvrir, à
présent, ce nouveau conte de Noël qui se veut une suite,
voir même une
préquelle du précédent conte de Noël… Au XVIème
siècle, époque choisie pour ce conte, Noël
s’écrivait sans tréma. Cette
orthographe sera respectée tout au long de ce récit. Bonne
lecture et surtout bon
et heureux voyage 2016. |
Noel Ourifique pour Maître Uiéronymus
Berlier et Anselme Rollat « NOEL ! Ce nom reste pour moi, Anselme
Rollat, un nom
magique. Seule la langue française connaît ce mot sublime
et donc unique. Les grands
moments de ma vie, mirifiques moments, sont placés sous le sceau
de ce jour
anniversaire de la naissance du Christ. Aujourd’hui c’est Noel, ce 25
décembre
sera pour moi, je le sais, mon dernier Noel. Mes forces me quittent et
le froid
de l’hiver pénètre mes os. Mon corps s’affaiblit mais mon
esprit toujours vif
entretient la flamme qui brûle en moi. J’ai souhaité que
cet ultime Noel ait
pour cadre la maison ancestrale du hameau de Soyère en
Pélussin où mon regretté
père aimait tant à nous raconter, mon frère, ma
sœur et moi, l’histoire
méconnue et oubliée des Roullat. Car oui, je l’avoue bien
volontiers, si j’ai
imposé pour mon travail d’imprimeur-éditeur, la forme
plus moderne, me
semblait-il dans ma jeunesse, de Rollat, je reste, ainsi que mes
enfant, un
Roullat… « J’ai
tenu à faire mes adieux à cette maison de Soyère
que
j’ai aimée depuis ma prime enfance. Dans la salle de
séjour les rires de mes
enfants et petits-enfants égaient l’antique demeure. Combien de
temps encore
vivra cette maison ? À l’écart dans la chambre,
confortablement installé
dans le vieux fauteuil de mon père, je me replonge une
dernière fois dans la *CHRONIQUE
À L’OURE RELIÉ. *Pour plus d’information
sur cet ouvrage, lire le conte de Noël
2014 « ET MELCHIOR CHANTA ». Demain,
serrés dans la malle-poste, nous rentrerons à
Saint-Étienne. Le manuscrit sera
imprimé par Marc mon fils aîné et successeur, dans
l’imprimerie familiale de
l’Hostel AU ROLLAT D’OR. Le livre demeure inachevé, il
incombera à mon
vieil ami Hiéronymus Berlier d’achever notre quête en un
temps lointain… Le
livre sera caché dans une crypte hermétique du vieux
Saint-Étienne. Seuls Hiéronymus
et le Rabbi Shlomoh pourront, l’heure venue, pénétrer
dans ce lieu fermé où se
trouvent déjà deux coffres au mystérieux contenu…
J’aurais aimé partir une
dernière fois avec mon vieil ami, mais contrairement à
lui, mon corps subit les
assauts des années… « Dans
l’âtre de la grande cheminée, crépite un feu de
bois chantant. De lumineuses
couleurs bleues et vertes me rappellent un autre feu si lointain et
pourtant si
présent… … Par une belle matinée
automnale, en
cet été de la Saint-Martin de l’An de grâce 1588,
Maître Hiéronymus Berlier,
Anselme Rollat et André Verne, descendent la rivière
Loire à bord d’une nave habillée
d’argent de la Compagnie des Nautoniers de Nantes. Cette
antique corporation,
dite aussi Communauté des Nautes, ainsi qu’indiqué dans
un acte officiel de
1344, sous Philippe le Bel, est un prolongement du Collège des
Nautes romains.
Toujours puissante en cette année 1588, la compagnie n’en a pas
moins perdu
depuis 1563, ses droits de police et de surveillance de la Loire,
passés au
Maître des Eaux et des Forêts. Voici qu’apparaît le
château des Ducs de Bretagne dominant la
Loire fleuve royal. Plan du château figurant dans
l’étude de M. Elder « Le château des ducs de
Bretagne vers 1923 ». Dans sa navigation, la nave nautonière longe les
fortifications de
la cité de Nantes. Bientôt se profile le Râteau
d’Erdre, ouvrage fortifié, dont
la herse se lève afin de permettre le passage de la nave dans la
cité. Le Maistre
Nautonier manœuvre le vaisseau avec habileté puis remonte le
cours de la
rivière Erdre. Sur la rive Ouest de l’Erdre, apparaît
l’ancienne Commanderie
Sainte-Catherine des Templiers, aujourd’hui afféagée par
les Chevaliers de
Malte à la Communauté de ville de Nantes. Les trois
voyageurs venus du Mont
Pila ont rendez-vous sur la rive Est avec le Commandeur des Chevaliers
de
Malte, Hospitaliers de Saint-Jean de Nantes. Accueillis par des hommes
d’armes
du Commandeur au Port Communeau, les voyageurs sont conduits au Petit
Manoir
Saint-Jean. André Verne est greffier au
baillage de Saint-Ferréol depuis 1584,
et ce, encore pour deux années, lorsqu’en en 1585 il
s’établit fermier de
la Commanderie du Temple à Marlhes dans le Haut-Pila. * *Lire
sur le sujet le livre d’Antoine Herrgott Le Château de la
Faÿe. N’est pas fermier, autrement-dit locataire
qui veut,
dans la commanderie de Marlhes ! Et puis, il y a cette rumeur
persistante
suivant laquelle André Verne serait, dans le secret des murs de
la commanderie,
un fermier ou formier, d’une autre nature. Il
créerait des fourmes
ou formes, soit des statues, ou des portraits… C’est en
qualité de
membre dépendant du Temple de Marlhes que le fermier
fait son entrée
dans la Commanderie Saint-Jean-des-Abretims proche des
Cordeliers… Les trois amis sont
chaleureusement
accueillis par le Maître des lieux ainsi que par deux
gentilshommes fraichement
débarqués à l’aube d’un bateau en provenance de
Plymouth en Angleterre. Il
s’agit de Christopher FitzRolling l’Écossais des Highlands et de
Rob McBerling
l’Irlandais, cousins respectifs, bien qu’éloignés,
d’Anselme Rollat et du
Maître Iéronymus Berlier. Le commandeur présente
à ses hôtes un homme jeune, il s’agit de
Pierre Biré, sieur de la Doucinière, jeune avocat du roi
au présidial de
Nantes. Ce Nantais intrigue, âgé de 23 ans pour les uns ou
de 26 ans pour les
autres, il est connu et reconnu, ainsi que l’indique le commandeur,
comme un
féru d’Histoire de Nantes. Malgré son jeune âge, il
a commis sur le sujet
quelques écrits qui déclenchent des discussions
passionnées. Son in-4°
« Basylique Voliane » est qualifié par les
uns, de curieux et
savant et par les autres, de savant mais extravagant !
Le jeune
Nantais affirme sa passion pour les Antiquités Nantaises
depuis la
découverte en 1580 dans les fossés de la Porte
Saint-Pierre, d’une dalle
gallo-romaine offrant une inscription évoquant le dieu Volianus
ou Volkanus
patron des Nautonniers Nantais. L’inscription du dieu
Volianus Les présentations faites, le commandeur de Nantes
entraîne les hôtes
dans une visite commentée de la Commanderie Saint-Jean-des-Abretims
proche des Cordeliers « Le nom Abretims est
né, affirme
le commandeur, d’un long processus cabalistique porté par
les oiseaux.
Il trouve son origine dans le mot Arreptins ou Arétins, ceux
qui tombaient
du haut mal, ou mal caduc, autrement mal de Saint-Jean. La forme définitive –
Abretims – quelque peu modifiée,
évoque la Montagne des Abarim ou Abraïn*, thème,
je le sais, bien connu de votre famille, Mon Cher André Verne…
*La Droitière
15 Octobre 1867, poème de Pierre Verne in Les
Annales de Nantes et du Pays Nantais N° 187-188 Spécial
Jules Verne. Pierre
Verne, le père du romancier Nantais Jules Verne, évoque
les sommets d’Abraïn nantais
et ce, de façon bien hermétique. Nous reviendrons sur le
sujet dans un prochain
article. Du haut de
cette montagne de
Canaan, Moïse contempla la Terre promise. C’est au cœur de cette
montagne que
se trouve le Tombeau du Libérateur du peuple hébreu… Mais
sachez aussi, que la
cité de Nantes et sa périphérie,
considérée par certains prêtres comme la Galilée
de l’Atlantique, présente également ses propres sommets
d’Abraïn…
Certains Nantais connaissent aujourd’hui encore l’énigme du
Tombeau Nantais des
sommets d’Abraïn. Vous aurez assurément
l’opportunité dans l’avenir d’approfondir
le sujet. » Le commandeur cède ensuite la parole au sieur de la
Doucinière. Le
jeune homme s’approche d’une table où est posé un dessin
représentant la dalle
des Nautes gallo-romains de Nantes découverte en 1580 dans le
fossé de la Porte
Saint-Pierre. Il explique aux invités du commandeur que, suivant
quelques
érudits locaux dont il partage les idées, et même
les certitudes, l’inscription
révèle et confirme l’existence de l’ancien Temple
druidique de Volianus. De
tradition les évêques Eumérius et Saint
Félix auraient édifié la première
cathédrale au dessus du temple. « Les historiens Nantais estiment que Félix
le Biturige
aurait détruit le sanctuaire primitif mais nous pensons, mes
amis et moi, que
le Temple fut détruit par les Vikings le jour de la saint
Jean-Baptiste de l’an
843. En ce triste jour, les Hommes du Nord décapitèrent
sur l’autel Saint Gohard
l’évêque de Nantes. « Je suis, vous le savez, membre de la fille
nantaise
de la Société Angélique Lyonnaise,
société discrète créée par notre
Maître
Nicolas de Lange. Notre Maison se situe dans la rue de la Juiverie
où plane
encore l’ombre des Juifs de Nantes avec lesquels nous travaillons mais
dans le
plus grand secret sur certains mystères liés à
notre cité. « Le livre princeps de la Société
Angélique, vous le savez,
est le mystérieux Songe de Poliphile. Nos adversaires,
car oui nous
avons quelques adversaires… affirment que notre lecture de
l’inscription
gallo-romaine trouvée lors de la démolition de la Porte
Saint-Pierre en 1580, se
veut de notre part, une volonté démesurée
d’affirmer comme vérité les messages
cryptés du Songe de Poliphile. Ils ont à la fois
raison et à la fois
tort ! Ils ont tort en ce sens que les messages du Songe
sont bien
VÉRITÉ mais cette vérité ne peut être
approchée que si l’on en détient les
clefs, ce qui n’est assurément pas le cas de nos
contradicteurs ! Et Dieu sait
si ces contradicteurs donneraient beaucoup pour détenir ces
clefs ! « Nous
savons de tradition, que Nantes était et est encore le Miroir
de Lyon, tout comme Lyon était et est encore le Miroir de
Nantes. Le Songe
de Poliphile, évoque ainsi que nous le pensons – mais pas
uniquement – ces
deux cités. Les liens unissant les deux cités remontent
au IIème
siècle et même au-delà, période durant
laquelle le Vénète L. Tauricius Florens,
patron du collège lyonnais des Nautes de la Saône et de la
Loire, était
également trésorier (agrégé) de la Caisse
des Gaules au sanctuaire fédéral du
Confluent, à Lugdunum-Lyon* ». * Nantes antique
Jacques Santrot – Annales de Bretagne et
des Pays de l’Ouest. Se tournant vers le commandeur des Chevaliers de Malte de
Nantes,
Pierre Biré ajoute : « Notre honorable
hôte, Maître des Hospitaliers
de Nantes conserve précieusement dans sa bibliothèque, la
première traduction
en français du Songe, datée de 1546 faite par un
Chevalier de
Malte. » Le commandeur de Nantes confirme les propos du sieur de la
Doucinière
en présentant l’exemplaire de cette édition,
détenu pareillement par la Société
Angélique de Lyon. Le jeune avocat du roi au présidial de Nantes reprend
la
parole : « Le Songe de Poliphile
fut inspiré par les amours de
Laurent de Médicis dit le Magnifique avec la belle
Lucrézia Donati. Dans le
Songe plane l’ombre de l’humaniste Léon-Baptiste Alberti qui
était l’une des
têtes pensantes d’un cénacle dont les membres furent
persécutés en 1466 par la
papauté. L’humaniste trouva refuge à Florence chez les
Médicis et ainsi perdura
ce que l’on appelle parfois " l’Église des Lumières " ou
"
l’Église du Brouillard* ". *Michel
Lamy JULES VERNE
initié et initiateur Payot Éditions. « L’humaniste Niccolo
Machiavelli, dit Machiavel (1469-1527),
humaniste appartenant à cette mouvance, fut en 1498,
secrétaire de la seconde
chancellerie de Florence. C’est officiellement en qualité
d’ambassadeur de la
République de Florence, qu’il obtint cette même
année une rencontre diplomatique
au château des Ducs de Bretagne à Nantes, au sujet de
l’annulation du mariage
de Louis XII puis de son remariage qui devait se dérouler
l’année suivante.
Officieusement, nous savons que Machiavel qui s’en vint à
plusieurs reprises à
Nantes, séjourna dans la cité, en qualité de
Maître de ce mystérieux cénacle de
Florence.* *Il vécut dans une
petite
maison au coin de la rue Sainte-Croix et de la rue de la Juiverie. Son
hôte
était un barbier-chirugien. Stéphane
Pajot Nantes insolite et secrète 3 – Machiavel
séjournait au Bouffay
Journal Presse-Océan Jeudi 21 août 2008. « Notre Maison de Nantes, filiale nantaise du
cénacle de
Florence, se plaça récemment dans le giron de
l’Angélique de Lyon, elle-même
proche de Florence… « Je reviens à
présent à l’inscription gallo-romaine des
Nautes Ligériens de Nantes et ainsi au Songe de Poliphile.
Cette
inscription évoque l’ancien Temple druidique de Nantes. Nous
travaillons au
sein de notre groupe nantais sur la nature hermétique de cette
" Basylique
Voliane ". Ce travail de longue haleine, nous en sommes
conscients,
se prolongera sur plusieurs années. Nous avons nommé
cette quête philosophale : l’Épisemasie
ou Gazette
d’Aletin le Martyr Sieur de
Creance * Chaque mot est important.
L’épisemasie, terme de médecine,
s’applique à l'invasion d'une maladie, le premier moment
où elle fait son
apparition. Aletin le Martyr : Il suffit de remplacer le L par un
R pour
obtenir Arétin… *Titre d’un livre de
Pierre Biré. Dans son Dictionnaire
biographique universel et pittoresque, Paul Ackermann (Paris,
Aimé André
libraire-éditeur – 1834) reprend l’idée,
semble-t-il erronée, d’une première
édition de ce livre en 1580, connu surtout pour son
édition de 1637 en in-4°
ou in-quarto. L’édition dite
de 1580 ne fut peut-être, en
fait, que l’édition du Basylique
Voliane Page de titre du livre de Pierre Biré «
Quant au mot " Gazette "
nous l’avons choisi pour son origine. La gazette nous vient d’Italie.
Il s’agit
initialement d’une feuille d’information. À Venise est
née au milieu de notre
siècle, la Gazeta de le novite. Une fois par
semaine, les
gouvernants de Venise montaient ce journal avec des informations sur
les
voyages des bateaux qui se trouvaient un peu partout dans le monde. Ils
y
publiaient aussi les nouvelles réglementations et les
décisions prises par le Doge
et ses conseillers. Ce journal coûtait une gazeta, pièce
de monnaie valant
environ trois liards ou deux sous. Elle fut frappée à
Venise en 1538 par le Doge
Andréa Gritti. « Notre
mot français gaze
avec le sens de " trésor " reprend la signification des mots
latin,
grec et araméen gaza. Pour nous, membres de
l’Angélique de Nantes, la
gazette évoque notamment la gaza de Marnas,
c’est-à-dire le
trésor du Temple de Marnas, divinité de la cité
biblique de Gaza. Le Rabbinat
de Nantes, avec qui nous travaillons, nous a appris que le nom biblique
de
cette cité est Aza : la Cité Forte ou la
Fortifiée. Nous attachons
pareillement une grande importance au vénitien gaza
" pie "
que d’aucuns affirment avoir influencé la création du mot
gazeta et
surtout contribué à la création du mot geai.
Nous sommes assurément ici
dans le jeu de mot mais ce jeu de mot nous parle profondément
pour les Nantais
que nous sommes. Nous pratiquons à Nantes comme dans beaucoup
d’autres cités du
royaume, le jeu du papegault (nom ancien du perroquet) ou papegeay.
Nous savons
que derrière l’oiseau perché sur un mât se cache
une lutte ancienne opposant
le Roy au Pape Gault ou Pape Gaulois. À Nantes l’actuel Roy des
Abatteurs de
Pape-Gaults est Quentin de la Tour, archer de la commanderie. Nous y
voyons
tout un symbole propre à dérouter nos véritables
ennemis. Vainqueur trois
années consécutives, il est le premier Abatteur dans la
cité de Nantes à porter
le titre suprême d’Empereur. Symbole d’autant plus fort, nous
sommes dans la
cité même du Pape secret ou Pape Gault ! Car oui, le
Pape Gaulois demeure
dans la Nantes intra-muros ». Le jeune
Pierre Biré s’arrête un
instant. Il semble vouloir reprendre son souffle après une telle
révélation.
Peut-être s’attend-il à quelque réaction de la part
des hôtes particuliers du
commandeur. Les quelques confidences faites par le commandeur, ainsi
que par la tête supérieure de la Maison de
l’Angélique de Nantes au sujet de la
mission de ces hôtes très spéciaux, donne à
penser que le sujet ne leur est pas
étranger. C’est Maître Hiéronymus Berlier qui prend
la parole : « Le
Pape Gaulois de tradition
serait le gardien des sommets d’Abraïn de cette Galilée
de
l’Atlantique. Ce " Libérateur " ou " Vainqueur ", ainsi
que le formulait Michel de Notre-Dame dans certains de ses quatrains et
ainsi que
le révèlent quelques documents secrets détenus par
André Verne ici présent, est
connu sous le nom de… Victor ! J’ai personnellement eu l’insigne
honneur
de rencontrer dans la capitale historique des Souverains Bretons, ce
Prince de
l’Église. La mission que nous préparons est placée
sous la haute autorité de ce
haut personnage dont il ne m’appartient pas de parler plus.
» Pierre
Biré s’est vu quant à lui gratifié
de quelque accréditation pour parler ce jour dans le secret de
la commanderie,
de ce haut personnage, aussi prolonge-t-il son exposé en
s’appuyant sur la
dalle gallo-romaine : « … ce mot Volianus
n’est aucunement Latin, ni Grec, ni Barbare, non pas même simple,
mais purement
Hébreu, composé d’une diction Hébraïque, Vol
pour Bala qui
signifie vieil & ancien, et du mot Hébraïque Iana
qui désigne le vin…
Sachant que l’Hébreu Vol/Bol* désigne tout d’abord une
production (un
fruit), un morceau de bois ou une branche d’arbre, nous affirmons que
dans la
cité de Nantes se trouve aujourd’hui encore la " Branche de
Vigne ", le " Cep de Vigne " planté par
Noé qui
n’est autre que Volianus. Les Templiers Nantais ont appelé ce
Cep : le
Bois Tortu. Michel de Notre-Dame, bien connu dans la cité de
Lyon, évoque ce
mystérieux Bois Tortu dans l’un de ses quatrains. L’ancienne
chapelle des
Blancs Manteaux Nantais était ce que les Gouliards ou Gaults
appelaient un
Four. N’entraient pas qui veut dans le Four Sainte-Catherine du Bois
Tortu. Le
mot de passe propre aux Gaults était : "Croix signe ouvre
gueule,
sache est vrai ". *Les Gouliards – Grasset
d’Orcet, in la Revue Britannique,
décembre 1880. « Cette
croix de Gueules
détenue par de très rares initiés ouvre la gueule
du Séplucre des Fils
de Golia... Nous savons par le Rabbinat Nantais que Bala est aussi une
cité
biblique de la tribu de Siméon. Cette " Vieille
Cité "
ouvre le 29ème verset du chapitre 4 du premier Livre
des
Chroniques : " Bala, Etsèm, Tolad ", soit mot
à mot :
" Dans le Vielle Cité, est l’Os (voir la substance, la quintessence),
de la Génération. " Cette génération
(Tolad) ainsi qu’indiqué dans le
Livre de Josué au chapitre 15, verset 30 est El-Tolad :
Génération de
Dieu… « Le
docte Rouillard, en
notre cité de Nantes, nous a dit que le Volianus, Ianus le
vieil, c’est-à-dire
Noé, fut le fondateur du Collège et des Druides de
Nantes. Pierre
Biré affirme que le
« Patriarche a été le vray type & la
très véritable figure non
seulement de notre Sauveur Iesus-Christ & de son Eglise… il a
été la figure
tant de S. Pierre, que des papes ses successeurs… ayant en outre ce
saint Père
ou le tiltre de portier, & de Clauiger cœli, comme
Noé
l’avait eu… » Le jeune avocat affirme que Noé par ses
différents noms,
notamment Hile et Cahos, formulait la matière de la pierre
philosophale dont il
fut l’inventeur. « Douze
Druides officiaient
dans la Basylique Voliane, qui était tout à la fois un
Temple comparable par
son aura au Temple de Jérusalem, un Palais, un Collège et
même une Bourse où se
réunissaient les Nautes Ligériens. Le Saint des Saints de
ce Temple Druidique
était bien sûr la crypte où trônait le
Tricéphale Volianus. Trois lettres sont
associées à la
divinité nantoise : l’Alpha – le Ni (Nu) – l’Oméga,
soit le passé, le
présent et l’avenir. Vous retrouverez ces trois lettres
dès demain
lorsque vos pas vous mèneront dans les pas de l’illustre Saint
Martin de
Vertou. Mais ces trois lettres dont le Saint œuvra à la remise
en ordre, furent
anarchiquement placée : Alpha – Oméga –
Ni… » Pierre
Biré achève son long
discours par cette phrase bien énigmatique : « Nantes
fut, Nantes reste
et Nantes restera, je vous l’affirme la Cité du… Clauiger
cœli. » La
journée s’avance. Le
commandeur propose à ses invités de le suivre dans le
réfectoire où le repas du
soir est servi. Puis vient l’heure du repos. Au petit jour, les cinq amis se lèvent d’un bon pied.
Ce jour ils vont
quitter la bonne ville de Nantes pour l’abbaye Saint-Martin-de-Vertou.
Le
commandeur accorde un ultime entretien à ses hôtes sur un
sujet que ces derniers
connaissaient déjà plutôt bien. Il s’agit de la
secrète mission de saint Martin
de Vertou à Jérusalem. Cette mission fut racontée
par un Chevalier Hospitalier
de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem venu de Jérusalem
à Nantes au XIIème
siècle et dont le livre occupe les rayons de la
bibliothèque. Mais l’heure
s’avance, les illustres hôtes du commandeur sont attendus
à Vertou, où ils
pourront tout à loisir prolonger cette conversation avec le
Père-abbé du lieu
saint, aussi prend-il congé de ses amis. C’est une fois encore par une belle
matinée de l’été de la Saint
Martin, bien qu’un peu fraiche que les quatre cousins en compagnie
d’André
Verne, juchés sur un destrier de la commanderie, quittent la
cité de Nantes
sous la protection de deux hommes d’armes. L’un des d’eux n’est autre
que
Quentin de la Tour, le célèbre archer Nantais, Roy et
même Empereur des
Abatteurs du Pape-Gault. La petite troupe tourne le dos aux
fortifications et
franchit un à un les ponts enjambant les boires
ligériennes de la Venise
de l’Ouest. Plan de Nantes, par Nicolas de Fer, 1716,
détail. (cl.
Archives municipales de Nantes) Bientôt, sur la rive opposée de la Loire,
apparaissent les eaux
calmes de le Sèvre. Le Maître Nantais de la commanderie
leur avait indiqué : « Vous remonterez sous
la conduite de mes hommes,
le cours de la
rivière sur deux lieues jusqu’à Vertou. »
Le voyage est agréable, les
amis traversent des paysages bucoliques alternant entre boccages, clos
de
vignes et forêt. Le jaune et le rouge, sublimes couleurs
végétales de
l’automne, jalonnent la route enchanteresse des cavaliers. Voici qu’au
loin émerge
dans le bleu du ciel, le clocher de l’église vertavienne.
Déjà se révèle l’Abbaye
bretonne de Saint-Martin. La chevauchée plutôt tranquille
s’est passée sans
encombre. Les deux hommes d’armes saluent les cinq amis puis s’en
retournent
dans la cité de Nantes. Les voyageurs franchissent le porche
d’entrée de cette abbaye
bretonne fondée par le bienheureux Saint Martin.
L’évangélisateur du Pays de
Retz et du Bas-Poitou, est né en 527 et serait mort en 601, bien
que certains
auteurs, non sans raison, pensent qu’il vécut encore quelques
années. Les
voyageurs s’intéressent de très près à la
vie de ce Saint que l’abbaye
tourangelle de Marmoutier ainsi que l’Église
Métropolitaine de Tours dont
dépend le diocèse de Nantes, s’évertuent à
méconnaître l’existence. C’est ainsi
que plusieurs églises du Sud-Loire, placées sous le
patronage de l’archidiacre Martin
ordonné et missionné par l’évêque de Nantes
Saint Félix le Biturige, voient leur
saint patronage supplanté par celui de Saint Martin de Tours.
Rapidement
certains clercs acquis à Tours, iront jusqu’à affirmer
dans leurs écrits que
Martin le Nantais natif de Rezé, n’aurait en fait jamais
existé ! Toute
autre est bien sûr la vérité. Les pèlerins venus de
Saint-Étienne et d’au-delà de la Mer de
Bretagne, sont reçus par le vénérable
Père-abbé de Vertou informé depuis
déjà
plusieurs semaines de leur venue en ce Saint Lieu où repose le
bienheureux Martin.
Aux côtés de l’abbé apparait un personnage tout
aussi énigmatique que nos pérégrins.
Il s’agit de Noel de Barbïa… Membre de la petite noblesse du
Poitou, Noel évolue
avec adresse au sein d’obscures Maisons Closes où transpirent
les
plus insolites pots aux roses. La Maison de ses ancêtres
prend souche
dans les marais gaulois de Borvo le dieu des eaux mais cette souche
s’enracine,
à l’instar de celle de son ami Hiéronymus Berlier, dans
la cité fuégienne
d’Our-Kasdim. Son nom à l’apparence aqueuse et gauloise
révèle tout en la
cachant une origine chaldéenne, soit Bar Biah : le Fils de
l’Entrée… Le bourg de Vertou et
la Sèvre (carte postale ancienne) Après de chaleureuses salutations, le
Père-abbé conduit les trois
amis au réfectoire où les attendent de nourrissantes
agapes. Après leur avoir
souhaité un bon appétit, il prend momentanément
congé, tout en s’excusant,
prétextant qu’il lui faut vaquer aux tâches que lui
imposent la fonction d’abbé
de Saint-Martin de Vertou. Le bon coup de fourchette d’Anselme Rollat et de
Cousin
Christopher FitzRolling ne se dément pas. Le Stéphanois
ose même au milieu du
repas s’exclamer : « Pour sûr, les bons moines de
Vertou ont dans
leur poulailler des volailles bien élevées… »
Ce que bien sûr,
Cousin Chris ne dément point. Hiéronymus Berlier et son
cousin Irlandais
s’imposent quant à eux, une certaine limite, habitués aux
frugaux repas que
leur imposent, pensent-ils, les disciplines secrètes dans
lesquelles ils
évoluent. Maître Iiéronymus Berlier, la quarantaine
portée de belle façon, garde
encore une forme d’athlète, qualité qu’il partage avec
Cousin Rob, son cadet
d’une année. Noel de Barbïa, plus jeune de trois
années, l’Enfant des Marais,
prône pour une saine existence, des repas à base de
poissons et de gibiers
d’eau. Anselme Rollat le fin gourmet, quant à lui, du haut de
ses quarante-deux
ans, a tendance à prendre de l’embonpoint. Il faut dire que Dame
Alix, sa
tendre épouse, est une cuisinière hors-pair. Le repas terminé ils retrouvent dans la cour de
l’abbaye le Père-abbé.
Ils le remercient pour ce repas qu’Anselme, au nom de ses amis,
qualifie de royal !
Le bon père les dirige vers le centre du jardin clos où
se trouve l’if
millénaire. « Chers Amis vous contemplez un arbre
séculaire. Suivant la
légende, saint Martin planta au centre de la cour de l’abbaye
qu’il venait de
fonder – c’était en 575 voire 576 – son bâton. Celui-ci
prit racine et devint
ce magnifique if… à la vérité, mais ne le
répétez pas, mes prédécesseurs l’on
remplacé environ une fois par siècle. Alain le Grand Roy
des Bretons était attendri
par cet arbre. Souvent, il " le baisoit & l’embrassoit "
est-il
dit dans la Chronique. Cet arbre apparait sur le Sceau de la
prévôté de
Vertou et sur celui du Chapitre Saint-Martin. Pénétrons
à présent si vous le
voulez bien dans la bibliothèque de l’abbaye où nous
pourrons ainsi discuter
dans le plus grand secret. » Le Père-abbé invite ses hôtes à
prendre place autour d’une table
de bois de chêne, avant de leur tenir ce discours :
« L’if est un
symbole celtique de vie. Mes propos concerneront en fait l’if
premier,
ou plus précisément le bâton de saint Martin dont
Noel Barbïa, je n’en doute
pas, a déjà dû vous entretenir au cours de
précédentes rencontres. Le bâton de
notre Père fondateur avait des pouvoirs. Mais avant
d’évoquer ses pouvoirs,
laissez-moi vous raconter cette histoire : Saint Martin, au soir
de sa vie
bien remplie, réunit ses frères dans le cloître de
l’abbaye. " Durant la
nuit, leur dit-il, un ange m’a visité. Le Messager divin
m’annoncé ma mort
prochaine. " Évoquant son bâton planté au centre du
jardin clos, il parla
aux moines en ces termes : " Je vous laisse le signe
de ma
juridiction sur vous. Vous le regarderez comme une preuve que j’ai
aimé ce
lieu de préférence car il sera dans les siècles
à venir d’un grand secours à
certains. " Le grand secours évoqué dans la
légende apparait avec l’if
dont les moines utiliseront des branches comme remède. Lorsque
les envahisseurs
Normands, puis les Anglais durant la guerre de Cent ans,
occupèrent l’abbaye,
ils osèrent profaner le Saint Arbre mais celui-ci se
défendit ! L’un des
envahisseurs Anglais perdit les yeux par un éclat de bois, un
autre se brisa le
cou tandis qu’un troisième se cassa la jambe. « Saint
Martin, bien qu’averti
de sa mort prochaine, poursuit l’abbé, devait, ainsi que
prévu, se rendre ce
jour à Durin, actuel Saint-Georges-de-Montaigu, où il
avait installé deux
monastères de moines et de religieuses, ainsi qu’une
église qui servait aux
deux couvents, moyennant séparation. Martin subitement atteint
d’une grosse
fièvre ainsi que d’une pleurésie, mourut à Durin.
Les moines de Vertou
réclamèrent son corps aux frères de Durin, mais
ceux-ci refusèrent. Les Vertaviens
récupérèrent clandestinement le corps du Saint
homme. Ne trouvant aucun bateau
à Portillon pour passer la rivière, ils posèrent
le corps sur les eaux qui
s’ouvrirent et ainsi ils purent passer à pied sec. Les eaux
refermées arrêtèrent
l’avancée des moines de Durin qui s’inclinèrent devant la
volonté divine. Cet
épisode rappelle naturellement le Passage de la Mer Rouge.
Moïse brandit son
bâton et commanda aux eaux de se retirer pour ouvrir un chemin
dans la
mer. La tradition juive affirme que le
bâton de Moïse fut utilisé en cette circonstance,
conjointement avec le
cercueil de Joseph que Moïse ramenait à Chanaan. Le
bâton de Saint Martin et
son cercueil que les moines posèrent sur les eaux, avaient-ils
les mêmes
pouvoirs ? Personnellement j’aimerais répondre que oui,
même s’il n’est
pas certain que les eaux de la Sèvre se soient
écartées. Toujours est-il, depuis
ce jour, la rivière s’est appelée Separa, ce que nous
traduisons par "
Sèvre ". Moïse utilisait son bâton pour que jaillisse
l’eau du rocher,
ainsi le fera notre bon Maître Martin. Mais je pense, dit le
Père-abbé, en posant
précisément son regard sur les trois pèlerins
venus de Saint-Étienne, que vous
connaissez cette histoire ou plutôt ses tenants et aboutissants
que l’on
retrouve dans le Mont Pila… ? » La
réponse des voyageurs venus de
Saint-Étienne est en effet positive. Maître
Hiéronymus Berlier prenant la
parole, demande au Père-abbé de leur parler à
présent du possible voyage à
Jérusalem de saint Martin. « En effet, confirme le
Père-abbé,
une tradition secrète – c’est bien le mot qui convient –
révèle que notre
Père-fondateur après avoir cheminé à Rome
vers 589 où il rencontra le pape
Pelage II puis s’être présenté à l’abbaye du
mont Cassin fondée par le grand
Benoît de Nurcie, poursuivit son pèlerinage jusqu’à
Jérusalem*. Les Perses occupaient la région.
Jérusalem avait
été mise à sac, il convenait d’agir dans l’urgence
afin de mettre en lieu sûr
la Sainte Relique, ou Très Saint
Texte, loin de
la Terre Sainte, en Occident. *L’hypothèse séduisante
du voyage de saint Martin à Jérusalem, et
de son rôle majeur dans la protection de la Sainte Relique, est
présentée par
Ludovic Braco dans son magnifique roman 1124 D’un monde à
l’autre -
Éditions PDM – 2014. « Martin, homme pieux,
mais
aussi homme d’action, capable de défendre au prix de sa vie le
Très Saint Texte,
fut jugé digne pour cette mission. Les Chrétiens
Arméniens de l’OSBM – l’Ordo
Sancti Basili Magni, l’ordre de Basile de Césaré – lui
remirent la Relique
sacrée. Bohémond de Couebouc* Chevalier
Hospitalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
également acteur au XIIème
siècle de cette incroyable épopée, relate avec
force détails dans le LB ou
Liber Basili que vous avez pu admirer ce matin dans la
bibliothèque de la Commanderie
Saint-Jean de Nantes, la très secrète mission de Saint
Martin de Vertou qui
devint, comme le sera plus tard Bohémond, un Passeur
ou Gardien
du Monde. Ce titre hautement honorifique leur fut
conféré car ils sont
les détenteurs et les transmetteurs du Très Saint Texte,
le Livre écrit de la
main même de Notre Seigneur Jésus, en hébreu !
» *Bohémond
de Couebouc, chevalier Breton, est avec saint Martin de Vertou, l’autre
héros de
cet étonnant roman de Ludovic Braco. Les
initiales de cet auteur, LB, deviennent pour ce conte, celles
du Liber Basili.
Nous
découvrons dans le roman, l’importance donnée par son
auteur à Saint Basile au
travers d’un ordre monastique du Haut Moyen Âge. Le nom de cet
ordre – dans le
roman – perdure à l’époque médiévale dans
celui d’un ordre arménien ultrasecret
de Jérusalem, dirigé par la reine Morfia Malatya,
épouse du roi de Jérusalem
Baudouin II. Au sein de cet ordre œuvre Bohémond de Couebouc en
qualité de
Chevalier Hospitalier de Saint-Jean... Le Cousin Christopher FitzRolling l’Écossais des Highlands
demande la
parole. Il oriente la discussion sur la présence de Saint Martin
en Angleterre. « Dans
l’église de Savenay, dit-il, se trouve un Grand Autel
bien particulier. Il s’agit d’une Table de Marbre. Le " MARBRE " fut
offert à saint Martin par un roi dit d’Angleterre, mais
il s’agissait d’un
roi Celte. Le souverain dont Martin avait délivré la
fille des démons qui la
possédait, voulait offrir au prêtre Nantais une grosse
bourse d’or mais Notre Saint
préféra la grande table de marbre qu’il avait
remarquée dans la cour du palais.
Le roi accéda volontiers à la demande de Saint Martin qui
traversa la mer sur
cette pierre consacrée. Le Marbre, à la fois navire et
à la fois autel,
comporte, pensons-nous, d’après ses dimensions, un message
caché. Sa longueur
est de 10 pieds 3 pouces, sa largeur de 4 pieds 2 pouces et elle est
épaisse de
8 pouces. Nous pensons que ces nombres correspondent à des
lettres
hébraïques : 10
3 4
2 8 I G
D
B H’ « Nous
obtenons de droite à
gauche, les mots : H’ob – Dagei. Le mot H’ob,
signifie " endroit caché " mais aussi " sein ". La racine
de ce mot signifie tout à la fois " caché, aimé,
amour ".
Nous trouvons ou trouverions ensuite le mot Dagei, " poissons
".
L’idée d’amour reste présente dans le mot hébreu Dag,
" poisson "
qui génère le mot Dagah " poissonner, se
multiplier ". H’ob Dagei apparait
comme L’Endroit
caché (le sein) – des Poissons. « Dans
le récit de Létaldus
de Micy, hagiographe de Saint Martin, le lieu précis de la
destination du Saint
prêtre n’est pas mentionné. Le moine de Micy évoque
l’Angleterre mais nous
avons des raisons de penser que ce lieu se trouvait en Écosse.
L’Écosse est le
pays où naquit l’Église Celtique d’où
émergèrent les Kuldées dont l’origine
druidique est avérée. Leur nom a été
interprété par le gaëlique Kéléde, Ami
de Dieu, terme appliqué dans les annales irlandaises
à l’apôtre Saint Jean
dont se réclamait l’Église Celtique. Bien que celte, le
nom des Kuldées
reformulait aussi celui des Kaldes. Les Kaldes primitifs
d’Écosse ou Kalédonie
sont frères des Kaldéens… Saint Martin de Vertou, nous
voulons le penser, a
bien ramené de Terre-Sainte le Livre des Paroles du Seigneur.
Son voyage dans
ce qui deviendra plus tard l’Angleterre, était lié,
pensons-nous à son
pèlerinage Iérosalomitain. D’après une
légende l’apôtre André évangélisa la
Kalédonie
et c’est à sa demande que Philippe lui envoya Nicodème,
Joseph d’Arimathie et
dix autres disciples. D’après la légende les
Kuldées avaient un enseignement
secret basé sur un livre envoyé du ciel. Il s’agissait de
la Parole vivante
de Dieu le Graduel ou Gradal écrit par Jésus. « D’après
certaines légendes
orientales, les chrétiens ont perdu le Livre du Graal. Les
Papas, moines Gaëls
de l’ordre de Saint-Colomban établis en Islande et au Groenland,
auraient
apporté en Grande-Irlande sur les rives du Saint-Laurent,
l’Évangile en
caractères hébraïques. Le Saint-Graal, à la
fois récipient et livre, fut placé
dans la " Maison du Cristal " sise dans l’île de Bardsey. Merlin
l’aurait retiré face à l’invasion des Saxons. L’histoire
primitive du
Saint-Graal fut rédigée suivant la légende au
début du VIIe siècle
par les moines de l’abbaye de Glassenbury ou Glastonbury sur des
tablettes
d’airain qui furent suspendues au mur de l’église de
Glastonbury. Ces tablettes
primitives étaient écrites en vieux caractères
brittoniques. Elles sont
aujourd’hui encore conservées dans des bibliothèques
privées*. » *Toutes ces informations
relatives aux Kuldées, aux Papas et aux
tablettes d’airain figurent dans le livre de Patrice Genty ÉTUDES
SUR LE
CELTISME Réédition 1984 aux Éditions
Traditionnelles. Rob McBerling l’Irlandais prend à son tour la parole. « Il convient de signaler que le Glastonbury
médiéval n’est
aucunement l’île de Verre ou de Cristal primordial. Cette
île se situait au
Nord du Monde. Les Papas ou Papari mentionnés par Christopher,
ont cherché dans
la Mer Glacée la Maison de Cristal originelle. Ils aimaient
à établir leur
monastère dans les îles qui prenaient le nom de Papey. Une
Papey, ou Île des
Papari devenait pour ces moines " le désert sans chemin dans
la mer
". « Le
Glastonsbury médiéval
n’en fut pas moins dès l’origine un haut-lieu druidique puis
chrétien. C’est
dans cette célèbre abbaye qu’officiait Melkin, moine
Papas et membre de l’Ordre
de Melkitsédek. Il rédigea en 540 un livre codé
connu sous le nom de Livre de
Melkin. Longtemps présent dans la bibliothèque de
l’abbaye, il ne reste officiellement
que la Prophétie de Melkin. Cette prophétie a pour
fondement la tradition
qualifiée d’apocryphe par certains, narrant le voyage en
Grande-Bretagne, de
Jésus enfant, aux côtés de Joseph d’Arimathie,
marchand d’étain. Sur cette
légende que nous voulons véridique, s’établit une
correspondance avec le Livre
de l’Apocalypse et principalement avec la nouvelle Jérusalem (3-12 et 21-2). Il apparaît d’après
la Prophétie de Melkin
qu’une Tombe que d’aucuns voudraient reconnaître comme la tombe
de Jésus mais
ceci est une erreur (il existe plusieurs tombes dites de Jésus),
donc cette
tombe se trouve dans l’ancien Royaume d’Arthur. Il n’appartient pas
à notre
époque d’en découvrir le lieu et les secrets mais nous
savons que dans cette
crypte ont été déposées les Paroles de
Jésus. Certains clercs Kuldéens ont
affirmé que le nom BRITISH reformulait l’hébreu
BRIT-ISH : " Alliance
de l’homme " ou " homme de l’Alliance ". Cet homme en
question serait Jacob. Sur la Pierre du Destin figure l’inscription " le pilier de Jacob ". « Nous
pensons que Saint Martin de Vertou lors de son voyage en Angleterre,
est venu à
Glastonbury et étudia dans la bibliothèque le Livre de
Melkin. » Le Père-abbé de
l’abbaye de Saint-Martin reprend la parole. Il connait
l’intérêt de ses visiteurs pour la mission de Saint Martin
dans la cité païenne
d’Herbauge, aussi oriente-t-il à présent la conversation
autour de la
légendaire cité. Il rappelle tout d’abord que, face
à l’avancée des Romains,
une partie des Namnètes quitta Condivicnum, le Bourg du
Confluent, nom gaulois
de Nantes, l’antique cité du roi Namnes et se dirigèrent
au Sud du lac de
Grand-Lieu. Le lac de Grand-Lieu
(carte postale ancienne) « Il n’est pas certain, indique le
Père-abbé, que le terme de
lac au moment de la venue de ces Namnètes dissidents soit le
plus approprié car
il semble que la région n’était en fait qu’un immense
marécage. En des temps
beaucoup plus anciens, suivant de vieilles traditions, les eaux de la
mer, au
temps de l’ancien Golfe du Grand Marais de la Brière, occupaient
cet immense
marais. Mais d’autres eaux venues des entrailles de la terre, ont aussi
noyé à
certaines époques cette région et il semble bien que ce
soit ce qui se passa à
l’époque du Grand Saint Martin. « En
552,
année de ses 25 ans, Saint Félix l’évêque
Biturige de Nantes, consacre Martin à
la fonction de diacre. Homme bien bâti de corps et d’esprit,
Martin est animé
de ce véritable feu intérieur qu’il convient à un
guerrier de la foi. Sa
mission est importante, il doit descendre dans la cité
d’Herbauge pour y
convertir au Christianisme les païens qui y résident. Il
trouve refuge dans la
demeure de Romain, homme marié et
père d’un garçon prénommé Pierre.
N’était-il
pas surprenant, à première vue, de trouver dans une
cité totalement réfractaire
à Rome et à son Église, un citadin nommé
Romain ? Nous ne connaissons pas
le nom de son épouse mais celui de son fils – Pierre - est,
reconnaissez-le,
bien étrange sachant que la cité demeurait dans cette
région, comme le dernier
bastion d’un druidisme décadent. Il y a bien sûr dans ce
récit légendaire un
message caché lié à l’Église… Martin
découvre une cité admirable, mais souillée
par la statue d’or de Jupiter et les temples de Mercure, Diane,
Vénus ou
Hercule. Encore un anachronisme… les Druides réfractaires
à Rome auraient-ils
donné à leurs dieux des noms vénérés
par l’envahisseur romain ? Sur ce
point nous pensons que les clercs qui mirent par écrit la
légende du Lac, ont
utilisé plutôt que les noms gaulois des divinités,
leur correspondance
gréco-latine. Beaucoup plus énigmatique apparait le
diable d’or et cette toute
aussi mystérieuse Idole Noire vénérées dans
quelques obscurs temples de la cité. « Martin
n’est pas le
bienvenu dans la cité et échoue dans son
évangélisation. Un ange, le soir de Noel
de l’année 555, le sort de sommeil et le contraint à
quitter rapidement la
cité. Romain, sa femme et son fils Pierre suivi dit-on de son
chien, quittent
la cité. Martin demande à la femme d’emporter trois
tourteaux de pain. En moins
d’une heure, dit la légende, la cité fut détruite,
ensevelie sous les eaux et
embrasée par les feux du ciel. « Suivant
la légende, du centre de l’île de Dun isolée
dans les marais, près de la pointe de Pierre Aiguë, dans
l’actuelle paroisse de
Saint-Aignan, s’éleva un jet de flammes, de cendres et d’eau qui
anéantit la
cité. Dans l’île, " il y
a au milieu une pierre debout, d’environ
5 pieds de hauteur et sur 2 à 3 pieds de largeur à sa
base.
Cette pierre paraît profondément enfoncée en terre,
et est percée d’un trou
rond, de 6 pouces de diamètre, à environ deux pieds du
sol. Elle sert, suivant
une vielle tradition, à boucher l’entrée du gouffre qui
vomit l’eau du lac. Ce
gouffre renferme un géant énorme, qui, par les efforts
qu’il fait pour se délivrer
de sa prison, excite ces tempêtes dont je viens de parler. Ce
géant doit rester
renfermé jusqu’à qu’une fille vierge, non
cognita viro, disait un très-ancien et très-curieux
manuscrit, puisse
enlever cette pierre. Elle devra, pour cela, passer le bras gauche dans
le trou
de la pierre, et tenir de la droite, une ceinture bénie,
à laquelle sera
pratiqué un nœud coulant qu’elle tâchera de passer au cou
du géant, qui, ainsi
lié, deviendra souple, et qui plus est, un très-fervent
chrétien. Alors plus de
tempêtes à craindre. (...) Ce géant
était l’antagoniste de Saint Martin,
et détruisit tout le fruit de ses prédications dans la
cité d’Herbauge. " * *Ce commentaire apparait
en 1810 dans la Notice sur le lac de
Grand-Lieu et la cité d’Herbauge (in les Mémoires de
l’Académie celtique),
de Thomas de Saint-Mars, membre de l’Académie celtique. Le
manuscrit mentionné
par cet auteur a été perdu dans les troubles de la
Révolution. « Voici ce
très-ancien et très curieux manuscrit. Il est daté
ainsi que l’indique cette date, de l’année 1022. Cette pierre debout, ne serait-ce que par
ces dimensions, est très importante. Elle
bouchait l’entrée du gouffre qui vomit l’eau. Ainsi que vous le
savez, Chers
Amis du Pila, ce thème se retrouve dans votre région…
Certains étymologistes
affirment que le nom du lac : Grand-Lieu, doit s’entendre
Grand-Lac. Nous
sommes quelques-uns à ne pas retenir cette étymologie
pourtant privilégiée. Pour
nous, Grand-Lieu, en latin Grandi Locus, désigne le Grand
Tombeau. Ce tombeau
que l’on peut rapprocher de celui de saint Philibert qui se trouvait
dans la
crypte du prieuré de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu l’antique
Déas, évoquait
pensons-nous, plus justement, pour les Philibertins de Noirmoutier, un
Grandi
Locus beaucoup plus ancien remontant à l’époque gauloise,
le Grand Tombeau du
Géant ou Gran-Bon-Homme.* *Cette étymologie
fut proposée par
l’historien du Pays de Retz, Émile Boutin. « Nous
pourrions penser qu’après la destruction d’Herbauge, la
mission de Saint Martin dans la région fut
terminée ? Non, elle ne l’était
pas car ladite mission de l’Archi-Diacre Martin débordait
amplement du cadre
spécifique, bien qu’important de l’évangélisation
de la cité. L’envoyé de l’évêque
Saint Félix, s’établit dans la vieille forêt
druidique de Dou-Men qui bordait
en grande partie le lac de Grand-Lieu. La forêt acquit au fil du
temps un nom plus françois,
et donc plus chrétien en devenant forêt de Touffou,
que Michel de
Notre-Dame transforma, ainsi que vous le savez, en forêt de
Touphon…* *Lire mon article
« LA FOREST DE TOUPHON ET LA PIERRE
HORI » - Les Regards du Pilat. Photo de
Christian Lelièvre : la forêt de Touffou « Jeune
moine de l’abbaye Saint-Martin de Vertou, je me souviens
très bien de la visite du célèbre mage en ces
murs… Michel de Notre-Dame s’intéressait
tout particulièrement au mystère druidique de la
forêt de Dou-Men dont le nom celte
signifie la Pierre Noire. Un nom qui fit frémir de peur, n’en
doutez pas, les
premiers moines évangélisateurs de la contrée.
Martin quant à lui avançait sans
trembler devant cette pierre et ce quelle représentait. Les
Druides Noirs de la
forêt se rangèrent comme un seul homme derrière
l’Archi-Druide de la Pierre Noire,
s’inclinant face à la puissance divine émanant du Saint
Archi-Diacre. Les
Namnètes d’Herbauge auraient prolongé le Culte Noir de la
Pierre au travers de
cette mystérieuse Idole Noire qu’ils vénéraient
dans leur cité impie. Les
rivières qui se jettent dans le lac de Grand-Lieu ont la
particularité de se
terminer par le suffixe " ogne ". Il
s’agit du terme gaulois ONA désignant une source
ou une rivière. Hier dans la Commanderie Saint-Jean de Nantes vous avez
entendu
parler de la Basilique du dieu Volianus. Ce dieu aurait
été associé aux lettres
A, N et O. Le terme gaulois comporte les mêmes lettres mais
disposées
différemment. Une bataille fait rage, vous le savez, dans la
cité de Nantes,
entre les pour et les contre Volianus. Les contre, évoquent pour le terme ONA la signification de Noir…
les eaux noires d’où
naît la Bête immonde… La principale rivière se
jetant dans le lac
de Grand-Lieu est la Boulogne. Pour les contre, la Boul-ONA devient synonyme de
Vol-ONA, soit Volianus le Noir !
Les lettres A, N et O marquaient la Route
de Volianus, sa Royauté dans la
Droiture du Temps. Retrouver ces trois lettres, ainsi
disposée : O, N et A,
révèlerait que les Druides Namnètes dissidents,
établis dans la cité
d’Herbauge, auraient tenté d’inverser la Route
de Volianus, de
retourner à la Ténèbre ou Nox des origines. Les contre, s’appuyant sur
cette lecture ont crié avec force combien l’idée d’un
Volianus Nantais était
démoniaque. Nous sommes bien entendu, ici dans l’excès.
Bien sûr, tout n’est
pas clair dans cette énigme à laquelle les Templiers se
sont intéressés, ainsi
que le révéla Michel de Notre-Dame lorsqu’il
évoquait la forest de Touphon et ce, tout
particulièrement dans ces deux vers qui ne vous sont pas
inconnus, j’en suis certain : Par la forest
de
Touphon essartee, Par hermitage sera
posé le temple, « L’hermitage
évoqué est
l’Hermitage de Saint Martin situé dans la forêt de
Dou-men. Ce vers démontre
que l’Ordre du Temple posait ses recherches en forêt de
Touffou/Dou-men sur
la mission de Saint Martin. » Le
Père-abbé, à cours de souffle,
s’octroie une pose en versant l’eau de la cruche dans un gobelet afin
de se
désaltérer. Joignant le geste à la parole, il
invite ses hôtes à faire de même.
Ces derniers ne se font pas prier. Reprenant son discours il
s’exclame : « Permettez-moi
à présent d’effectuer
un petit retour sur cette mystérieuse île Dun. Cette
île ou presqu’île, suivant
les époques, doit son nom à l’ancienne forteresse
gauloise, le Dunon, dont les ruines
sont toujours visibles… mais pour combien de temps encore ? Des
cabalistes
adeptes de la langue des oiseaux, opérant dans la mouvance de la
Société
Angélique Nantaise, et s’appuyant en cela sur l’utilisation de l’apostrophus
dans l’imprimerie, utilisation préconisée – ainsi que
vous le savez – par le
malheureux Étienne Dolet, jadis membre de la
Société Angélique Lyonnaise.
Ainsi, le DUN insulaire de Saint-Aignan se voit depuis peu et de
façon
confidentielle, écrit avec une apostrophus entre le D
initial et les
lettres U et N. Cette écriture,
à
première vue, reconnaissons-le, guère licite, permet de
reformuler pour cette
île, une réalité tenue secrète bien que
réelle, le légendaire celtique du Hun, Sommeil.
Cette tradition celtique se retrouve dans le nom de l’île de Sein
qui est
véritablement Seizun, soit les Sept Sommeils ou les Sept
Dormans.
Le Géant du lac de Grand-Lieu apparait ainsi formulé
comme l’un des Sept
Dormans. La tradition secrète révèle une géographie
sacrée matérialisée
par les Sept Lieux de Dormition des Sept Dormans Celtiques
disséminés sur le sol de l’ancienne Gaule. Si l’un des Tombeaux
des Sept
Dormans est situé dans l’île Dun, un autre se trouve,
vous le savez, dans
le Pilat… Les Sept Dormans dans l’ancienne Terre Gauloise
localisent
sept lieux où sont maîtrisées les eaux
souterraines. Le Bâton de Saint-Martin,
et surtout le Bâton de Moïse permettent de contrôler
ces eaux. Dans la
tradition occidentale les Sept Dormans correspondent à la
rosée céleste des
sept Pléiades. Les Sept Lieux de Dormition marqueraient
sur l’ancienne
Terre Gauloise la projection des sept étoiles des
Pléiades. » Maître Hiéronymus Berlier sollicite la
parole : « Je souhaiterais revenir un instant sur cette
Pierre Noire et sur
cette Idole Noire effectivement très mystérieuses. Mes
propres recherches
tentent à démontrer que derrière ce culte ancien,
plane l’ombre des Kaldéens ou
Kasdim pas toujours bien compris car il faut le reconnaître,
souvent orientés
vers la Ténèbre ou les Ténèbres, le Noir que vous venez d’évoquer. Le
Grand-prêtre
de cette Ténèbre, fut, suivant la tradition, le
roi Nemrod, le bâtisseur
de la Tour de Babel. Le Patriarche Abraham sortit d’Our-Kasdim, le Feu
des
Magiciens, afin de fuir ce roi de la Nuit qu’il combattra plus tard
dans la
vallée de Sidim où se dressaient les cités de
Sodome et de Gomorrhe dont nous
retrouvons le profil dans la cité d’Herbauge… » Le Père-abbé reprend la parole avec l’intention
de conclure ce long
entretien : « Je sais votre temps compté. Vous
quitterez demain l’abbaye, sous
la conduite de notre Ami Noel Barbïa, afin de vous rendre dans les
pas du Grand
Saint Martin en forêt de Touffou puis sur les bords du lac de
Grand-Lieu, où
peut-être, entendrez-vous sonner les cloches d’Herbauge, ainsi
que les
entendent les pêcheurs debout dans leur barque… Je vous
retrouverai demain
matin avant votre départ afin de vous saluer… » L’été
de la Saint Martin toujours clément sur le Pays de Grand-Lieu en
cette année 1588 permet à Noel Barbïa
d’entraîner de belle façon ses amis dans
les pas du Géant. La Pierre de l’île Dun n’est plus
visible mais elle existe
toujours, cachée dans quelque lieu souterrain où se
trouve aussi la Pierre
Noire. Les Chevaliers de l’Ordre du Temple auraient eux-mêmes
caché ces trésors
antiques. Ils pensaient qu’un jour en des temps lointains, il
conviendrait de
les réutiliser… Les Gardiens du
Lieu, du Grand-Lieu, leur
ouvrent la Porte… Officiellement l’Ordre n’est plus là. Le
Temple du
Pont-Saint-Martin n’est manifestement plus occupé par les
Chevaliers Templiers.
Les paysans du Pays de Retz n’observent plus ces moines-chevaliers
faire route vers
la Maison du Bignon, paroisse fondée jadis par Saint Martin.
Seuls des ombres, hanteraient encore la Templerie de
Château-Thébaud dont les
souterrains recèlent affirme-t-on un important trésor. Photos de
Christian Lelièvre : La Templerie de
Château-Thébaud Noel Barbïa et ses amis terminent leur journée
dans l’abbaye
cistercienne de Villeneuve où fut inhumé Olivier de Braine (Monsieur Olivier de Machecoul
1231-1279), fils
du Duc de Bretagne Pierre de Dreux, dit Pierre Mauclerc ou Chevalier
Pierre de Braine, prince capétien affilié à
l’Ordre du
Temple. Noel Barbïa donne à ses amis la lecture de la
pierre tombale d’Olivier
de Braine. En ces lieux plane encore l’ombre de Saint Martin et des
Templiers. Le
lendemain, les six amis :
Maître Iéronymus Berlier, Anselme Rollat, André
Verne, Christopher FitzRolling, Rob McBerling et Noel
Barbïa quittent le
Comté de Nantes. Ils remontent la Loire jusqu’à Roanne
avant de monter dans la
malle-poste qui les mènera à Saint-Étienne. Il
convient à présent de préparer
la phase finale de cette mission contre le Temps ou plus justement avec
le
Temps que Maître Hiéronymus Berlier prépare de
longue date. Quelques quatre
semaines séparent les six hommes de la Nuit de Noel, temps
durant lequel doit
être accomplie et menée à bien cette mission. Les
six hommes, tels les six
points du Bouclier de David, vont mener un combat au Pays des
Ténèbres. Le
Bouclier à six branches ou Sceau de Salomon comporte un point
central, le 7ème
Point... « Au Rollat d’Or », l’Hostel des Rollat
dans la bonne ville
de Saint-Étienne, non pas six mais sept hommes sont
réunis autour de la grande
et belle table de chêne de la grand-salle. Ils achèvent
dans le plus grand
secret les préparatifs du grand voyage au Pays des
Ténèbres qui doit s’effectuer
pendant la douce et longue nuit que l’érudit Anselme
nommera plus tard
le Noël Ourifique… André Verne en qualité de membre de la
Commanderie des Hospitaliers de
Saint-Jean de Marlhes, récupère dans l’armurerie les
armes les plus récentes et
performantes de cette fin de XVIème siècle.
Mais en auront-ils
vraiment besoin ? Hiéronymus Berlier observe
par la fenêtre entre-ouverte, le Mont
Pila d’où il entreprendra, lui et ses amis le long voyage.
La neige
couvre de son blanc manteau les ancestrales montagnes. Le Maître
relit une fois
encore à haute voix le texte inscrit sur le vieux parchemin.
Chaque détail
compte. En oublier ne serait-ce qu’un seul pourrait être
fatal ! Il le
connait bien ce texte, conservé par sa famille de génération
en génération : Le vieux parchemin « Au matin du premier jour de la semaine de Noel,
dit-il aux
six personnages réunis dans la grande salle, nous nous rendrons
dans ma
gentilhommière de Doizieux sur mes terres de la Berlière.
C’est là-bas
que Ber-Léor ou Bar-LéOur : le Fils de la
Lumière, le Fils d’Our, fit
souche lors de sa venue. C’est le pays de Plantevelu et de Blanche la
Belle
dont le sang coule aussi dans mes veines... Ber-Léor, vous le
savez, sorti
d’Our-Kasdim, le Feu des Magiciens avec Abram le fils de Térah.
Mon lointain
ancêtre qui est aussi ton ancêtre Cousin Rob
McBerling, était un Kasdim ou Kaldéen, un Magicien
au
sens de Savant. Dans la " Montagne des Gradins ", la grande Ziggurat
d’Our, Ber-Léor avait caché le Téraph des
Téraphim. Un téraph était un relief
animé, une tête " vivante ". C’est cette tête que
les Berlier ont posée
en buste au sommet de leur blason que vous pourrez admirer
dans quelques
jours au-dessus de la grande cheminée de la Berlière. Les
Templiers, vous le
savez, possédaient quelques-unes de ces têtes. Gerbert
d’Aurillac, le pape de
l’An Mil, qui étudia chez les Arabes et chez les Kabbalistes
Juifs en avait
créée une. Le
Téraph de Ber-Léor était
convoité par le roi Nemrod, le " Diseur de
Ténèbres ".
Ber-Léor cacha dans le Temple le Téraph en un lieu
totalement inaccessible au roi Nemrod et à ses Mages Noirs. En
s’appropriant le
Téraph, le roi Nemrod aurait rapidement dominé le monde
en instaurant sur la
Terre, les Ténèbres. Lorsque Ber-Léor est
arrivé sur le site du futur Doizieux,
il travailla des années durant assisté du Kabbaliste Kaldéen, Bar-Biah : le Fils de
l’Entrée… Raconte-nous, Mon Cher Noel, ce que fit ton illustre
ancêtre. » Noel Barbïa prend la parole et se met à raconter
ce que lui avait
transmis son père et le père de son père : « Les Ligures, maîtres de la région
informèrent Bar-Biah de l’étrange
phénomène de la Roche du Suaire qu’ils nommaient :
la Roche de Belissama,
la déesse lunaire. Peu de temps après le solstice
d’hiver, à méné tous
les cents ans, durant la Nuit des Mères, connu
aujourd’hui sous le nom
de Nuit de Noel, la pierre s’entrouvre sous les rayons bleutés
de l’astre
lunaire et voici qu’étincellent des richesses méconnues
des humbles mortels montant
la route du Collet. Au-dessus de la Roche, apparaissait dit-on en cette
Reine
des Nuits, le Château d’Argent. Descendre le long de la Roche,
l’Escalier
d’Argent extérieur au château, permettait d’accéder
dans l’immense caverne
éclairée disait-on par le Vril mystérieux des
habitants de l’Intérieur, les
Tuatha Dé Danann. L’Église exorcisa la Roche de Belissama
en la recouvrant du Linceul
de Lumière, écran talismanique tissé par
les moines assyro-chaldéens
du monastère de Raz-Salam. La Vierge des Chrétiens,
promue gardienne de la
Roche du Suaire fut dressée au sommet. « Duatus chef Gaulois résident dans la
vallée, aurait nommé
le village : Du-Weiz, ce qui signifie " Bois Noir ". Pour parvenir au
sommet de la Roche du Suaire, il fallait traverser la forêt des
pins sylvestres
et des cèdres… Les cèdres, oui les cèdres !
Le nom donné au village ne
pouvait que dissuader les curieux soucieux de découvrir ce lieu
étrange. Pour les
nôtres, ce nom rappelait les travaux faits par le Kabbaliste Kaldéen,
Bar-Biah et son ami le Kasdim Ber-Léor. La chance
voulut que l’ouverture de la Porte se fit peut de temps après
leur arrivée dans
le pays. Mais cette porte, me direz-vous, ne s’ouvre qu’une fois tous
les cent
ans à minuit et ce pour peu de temps ! Alors comment nos
ancêtres ont-il
pu aménager la caverne et ce, sans que nul n’en remarque le
trafic ? S’il
est une personne ici présente qui pourrait nous
révéler ce mystère, c’est bien
la 7e personne ici présente. Mais je ne pense pas que
ceci soit le
plus important dans cette affaire. « Le
Bois Noir fut un des
noms que nous donnons à la caverne. Relisons si vous le voulez
bien la seconde
partie du verset 9 du chapitre 8 du Cantique des Cantiques de
Salomon : "
Si Porte elle est, nous l’entourerons d’un panneau de cèdres. ".
Il
est de tradition considéré que cette Porte
évoquée par le roi Salomon est
ouverte et qu’elle sera fermée par un Louah. Certains
traducteurs ont traduit
Natsour (entourerons, structurerons, riverons) par serrerons,
dans le
sens de fermer une serrure. La 7e personne ici
présente
parlerait mieux encore de cette Porte et surtout de sa serrure… Le
madrier, la planche,
voir l’ais qui la ferme et qui l’ouvre est donc un Louah, mot qui
désigne
également les Tables de la Loi que Dieu donna à
Moïse. Mais le Louah, c’est
aussi, un programme, un calendrier. La porte du verset
et donc la
porte de la caverne de la Roche du Suaire s’ouvre et se ferme avec un
calendrier. Cette porte, vous le savez est une porte du
Temps. » Hiéronymus
Berlier reprend la
parole : « La 7ème personne ici
présente, vous le savez,
est le Rabbi Kabbaliste Shlomoh Olam de Lunès. Le Louah du
calendrier hébraïque
n’a pas de secret pour lui. J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte
lorsque
nous avons, par deux fois, expérimenté la Porte et son
Calendrier. Ces deux
voyages très courts dans le temps ont été
couronnés d’un franc succès. Je vais
à présent donner la parole au Rabbi Shlomoh
Olam. » Ce dernier
se présente
ainsi : « Certains d’entre vous ne me connaissent pas
encore. Mon nom,
Olam, signifie " temps " ou " monde ".
Il m’a été donné par mon Maître, un illustre
Maître du Temps, descendant
d’un célèbre Kabbaliste de la grande École de
Lunel, la Cité de la Lune… Le
calendrier de la Porte, le Louah, a été conçu avec
une précision incroyable sur
le calendrier dit hébraïque. Il est si précis qu’il
pourrait se suffire à
lui-même mais il a été associé à une
Menorah, un Chandelier à sept branches. Il
ne s’agit aucunement de la Menorah du Temple de Jérusalem. Cette
dernière avait
également sept branches correspondant aux sept principales
planètes du système
solaire. Les sept branches de la Menorah de la Roche du Suaire
correspondent
aux sept planètes habitées suivant le Sepher-haZohar ou
Livre de la Splendeur.
Il est écrit dans ce livre : " De même qu’il y a sept
firmaments l’un
au-dessus de l’autre, de même il y a sept terres l’une au-dessus
de l’autre.
Les noms des sept terres sont : Eretz, Adama, Ghé, Neschia,
Tzia, Arqa,
Thebel. " « Thebel est le nom de
notre
terre, la seule terre où l’on mange le pain. Notre terre est
unique aussi
possède-t-elle également les six autres noms. « Le dimanche 25
décembre
1588 correspond dans le calendrier hébraïque au 6 du mois
de Tevet 5349. Le
Noel chrétien suit de près, et ceci est d’importance pour
notre opération,
le solstice d’hiver que nous nommons Teqoufat Tevet. Le mot
hébreu Tequoufat
vient de Tequoufah, " révolution " (autour d’un astre, en
astronomie),
mais nous l’utilisons également avec le sens de " saison ". Les Teqoufoth représentent des moments
précis de l’année
juive, en rapport avec le cycle annuel du Soleil. Ce sont les
équivalents des
solstices d’été (Teqoufat Tamouz) et d’hiver (Teqoufat
Tevet) et des équinoxes
de printemps (Teqoufat Nissan) et d’automne (Tequoufat Tichri).
Véritables
repaires dans notre Calendrier, les Tequoufot portent le nom du mois
où elles
apparaissent. Donc si notre départ pour ce grand voyage,
se situe
approximativement à Teqoufat Tevet, il a pour destination
Tequoufat Nissan
2023, soit l’équinoxe du printemps. Nous sommes en
l’année 5349 du calendrier
hébraïque et nous nous rendrons en l’année 2023 de
ce même calendrier. Nous
effectuerons un bon à reculons de 3326 années. Cet
équinoxe du printemps de
l’année hébraïque 2023* est important car ce
jour Abraham à la tête des Cinq Rois de Sidim défit
la Ligue ou Coalition des
Quatre Rois. *L’année 2023 du
calendrier hébraïque, retenue pas les Sages pour
la guerre opposant Abraham au roi Nemrod est contredite par les
historiens
quant à la vie d’Abraham. Pour ce conte il m’a paru plus simple
de suivre les
Sages du Rabbinisme. Si le mois de Nissan est bien retenu dans la
tradition
hébraïque pour la victoire d’Abraham, l’équinoxe du
printemps n’est semble-t-il
pas avancé. Il m’apparait néanmoins intéressant,
au vu du solstice d’hiver de
mettre en avant l’équinoxe de printemps situé
précisément durant le mois de
Nissan. Petite parenthèse, bien que la naissance de Jésus
fut fixée le 25
décembre, il serait né – les bergers en font foi – au
printemps, précisément
durant le mois de Nissan, qui est aussi considéré comme
celui de sa mort (le 13
Nissan suivant certaines traditions chrétiennes). « Ce
jour le roi Amraphel,
c’est-à-dire Nemrod, redevient le simple mortel qu’il a toujours
été. Loth, neveu
d’Abraham, prisonnier de la Ligue des Quatre Rois, retrouve la
liberté. Vaincu,
le roi Nemrod reprendra le chemin d’Our-Kasdim. C’est donc en ce jour
néfaste
pour le roi Nemrod qu’il nous faut agir. Il en sera
définitivement terminé de sa
domination sur le monde. « J’en
reviens à présent au
vieux parchemin, précisément à ce mandement :
" Le Rabbi du
Chandelier la branche de Thebel tournera à Iamim". Il convient
donc de
tourner la septième branche vers Iamin, la droite, le Midi. "
Alors apparaitra
la Verte Lumière ", c’est-à-dire Our-Kasdim. Suivant le
Zohar lorsque les
habitants de la planète Arqa visitent notre terre, ils utilisent
" la
fissure du rocher ", c’est précisément ce que nous
ferons pour nous rendre
dans la cité d’Our-Kasdim… Dans l’Hostel Au Rollat d’Or, l’heure est aux
discussions. Le
jour du départ, enfin… est arrivé ! La malle-poste
emmène la petite troupe
à Doizieux. Malgré la neige tombée ces derniers
jours, la route reste encore
praticable. Une halte est prévue à l’Auberge Berlier.
Hiéronymus tient à
saluer Roxane, sa sœur cadette, maîtresse des lieux. Une bonne
soupe vient leur
réchauffer les entrailles. C’est à la nuit tombée que la formation arrive
enfin dans la
gentilhommière de la Berlière. L’épouse du
Maître est heureuse de retrouver son
mari trop souvent parti. Car oui, il y a bien une Madame Berlier qui
telle
Pénélope, d’espoirs en désespoirs, attend le
retour d’un mari trop longtemps parti
à l’aventure. Oh, elle ne se plaint pas, le jour où elle
l’a épousé, elle
savait ce qui l’attendait… Le lendemain, arrivent des hommes de
la Commanderie de Marlhes. L’Escalier d’Argent depuis que
l’Église a jeté sur la Roche le Linceul
de Lumière, n’est plus. Il n’est pas question en
cette saison de descendre jusqu’à la fissure du rocher,
avec une échelle
de corde. Un ingénieux système de treuil permettra aux
sept personnages de
descendre dans une nacelle le long de la Roche. Les hommes de Marlhes
installent l’attirail. Dernière répétition dans la
gentilhommière. Maître Hiéronymus
Berlier rappelle les raisons pour lesquelles il souhaite ardemment
pénétrer
dans la Ziggourat d’Our : « Il n’est pas de mon désir de
posséder le Téraph des
Téraphim. Si mes aïeuls l’ont placé en cimier sur
leurs armoiries, c’est tout
simplement parce qu’ils se considéraient comme des
obligés. Lorsque que mon
illustre ancêtre a quitté la Cité d’Our, il n’a pu
et surtout n’a pas souhaité emporter
la tête. Il a fallu qu’il la cache non dans l’espoir de revenir
lui-même la récupérer
mais dans l’espoir qu’un jour l’un de ses descendant viennent
lui-même la
récupérer. Aussi cacha-t-il dans une chambre
secrète de la Ziggourat le Téraph.
Noel nous donnera des explications sur ce lieu précis. Cette
tête était convoitée
par le roi Nemrod. Il est certain qu’après le départ
précipité de Bar-Léor, le Diseur
de Ténèbres, la chercha mais ne la trouva
point ! Pourquoi ne la
trouva-t-il point ? J’ai la volonté de penser qu’il ne pu
la trouver,
parce qu’elle fut placée dans une salle totalement
hermétique et surtout parce
que nous l’avons récupérée à temps...
La période choisie pour récupérer
le Téraph est, ainsi que vient de nous le rappeler Rabbi Shlomoh
Olam, celle où
le roi partit en guerre dans la contrée de Sidim. Cet
évènement biblique est
nommé la Coalition des Quatre Rois… Nous pensons, comme le
pensèrent nos
ancêtres, que Nemrod partit en guerre avec ses meilleurs
guerriers ainsi qu’avec
ses meilleurs Mages Noirs. Ainsi sera-t-il plus aisé de
récupérer durant son
absence dans la cité, le Téraph. Nous savons
qu’aujourd’hui des hommes
dangereux, membres de l’Ordre des Diseurs de Ténèbres,
souhaitent posséder ce
talisman. Nous avons de bonnes raisons de penser qu’ils nous attendront
au
moment qu’ils auront choisi après notre retour » Hiéronymus Berlier donne la parole à Noel
Barbïa : « Mon nom, vous le savez,
bien que celtisé, remonte à
l’époque des Kasdim de la Cité d’Our. Mon illustre
ancêtre se nommait Bar-Biah.
Était-ce son nom véritable ? J’ai idée que ce
nom fut un moyen
mnémotechnique permettant de retrouver plus aisément le
Téraph. Bar signifie " Fils ".
Un fils est le fruit d’un acte conjugal, d’un coït… Pour quelle
raison dois-je
évoquer ceci ? La réponse apparait dans le mot
araméen Biah qui signifie
tout d’abord " entrée ". Sens qu’il partage avec l’hébreu
Biah. Mais
l’araméen possède deux autres significations :
" coucher de
soleil " et précisément " coït " ou " acte conjugal
". « Ber-Léor
le Savant Kasdim
et Bar-Biah le Kabbaliste Kaldéen
ont créé dans la Ziggourat ce qu’ils
nommèrent : l’Entrée.
Il s’agit d’une pièce hermétique que le roi Nemrod et ses
hommes ne pouvaient
découvrir. C’est dans cette pièce secrète que
furent cachés le Téraph et un
autre objet fabuleux qu’Anselme Rollat souhaite ramener. Il se fera une
joie,
j’en suis certain, de nous révéler la nature de cet objet
fabuleux. Mais avant
de te laisser la parole, Mon Cher Anselme, je souhaite revenir sur le
verset
concerné du Cantique des Cantiques de Salomon. Dans ce verset,
apparait entre
les mots Natsour (appliquerons, riverons, serrerons, etc.) et Louah
(panneau, barre de serrage, calendrier) donc entre ces mots, apparait
le mot Aléiah.
Ce mot ainsi placé entre Natsour et Louah,
complique
considérablement la traduction, à tel point qu’il n’est
généralement pas
traduit. Ce mot pourrait se lire Al-Iah : " le lieu
Élevé de Dieu "
mais on le traduit généralement – lorsque ceci est
possible – par "
chambre-haute " ou " montée, degré permettant
d’accéder dans le
Temple (de Salomon) ". Le roi Salomon, auteur du Cantique des
Cantiques, a
glissé dans ce verset le maximum de mots, rendant le texte
quasiment hermétique
et surtout difficile de traduction. Nous appréhendons dans cet
hermétisme toute
l’importance, toute l’ingéniosité de cette "
chambre-haute ", de
cette " entrée ". Détail d’importance, le mot
Biah, en
araméen joue sur le mot Ba, " futur, avenir " ! Et ce mot
Ba prononcé
deux fois, donne Baba c’est-à-dire " Porte " ! « Maître Iénronymus l’a bien
expliqué, le roi Nemrod n’a pas
eu connaissance de notre opération éclair, tout
au moins jusqu’à son
exécution. Car oui, il s’agit bien d’une opération
éclair. Nous serons
de suite, après l’ouverture de la Porte par Rabbi
Shlomoh Olam, dans cette Aléiah. Il s’agit
effectivement d’une pièce hermétique, mais sachez qu’au
moment même où nous
aurons mis le pied dans cette chambre-haute, ou cette Entrée,
les
quelques Mages Noirs toujours présents à Our-Kasdim,
auront connaissance de
notre présence et ainsi du lieu même où se trouve
cette pièce. Bien qu’absent de
sa cité le roi Nemrod, n’en doutez par, en sera rapidement
informé. « Nous savons qu’ils auront ou plus justement,
qu’ils ont eu
connaissance de notre opération éclair. Comment
puis-je affirmer une
telle chose ? La réponse, ou devrai-je dire, le message,
nous est donné
par delà les siècles, par le Prophète
Ézéchiel. Au chapitre 8, verset 5 de son
livre, cet homme de Dieu évoque dans la Biah du
Temple de
Jérusalem, la mise en place par les envahisseurs, de l’Idole de
la Jalousie. Cet
acte d’abomination fut commis dans le Temple en l’An 695 avant Notre
Seigneur
Jésus-Christ, soit précisément, suivant les Chroniques
Universelles Juives,
le 5 Éloul 3333, soit 1310 années après que nous
ayons – ou que nous aurons –
ramené le Téraph des Téraphim. Un Midrach ou
commentaire de cet épisode
biblique, présente cette idole comme une représentation
du roi Nemrod. Les
Mages Noirs de l’Ordre des Diseurs de Ténèbres, ont voulu
par-delà le temps,
nous envoyer un message fort ! Ils n’avaient pas le Téraph
des Téraphim
mais ils savaient. Le roi Nemrod savait… Ses successeurs dans la Ténèbre,
nous rappelèrent, en choisissant le mois d’Éloul que ce
nom araméen signifie " rechercher,
scruter ou
détecter ", voire même " explorer ". Les Mages
Noirs
de l’Ordre des Diseurs de Ténèbres, s’affirment depuis,
comme des explorateurs ;
exploration qu’ils effectuent en scrutant le ciel pour
découvrir la
chambre-haute et ainsi son contenu. Dans la traduction
araméenne du
Livre des Nombres (13-21) du Targoum Onqelos, le mot " explorèrent "
du verset, s’appliquant aux explorateurs
envoyés par Moïse à
Chanaan, est traduit par we-élilou, dans lequel nous
retrouvons ainsi,
que le mentionnent les Sages, le mot éloul.
Mais Dieu merci l’exploration des Diseurs de
Ténèbres faite
par l’utilisation de la magie noire, est restée jusqu’à
ce jour infructueuse ! « J’ai beaucoup appris,
vous le savez, aux côtés des Nautes
de la Loire. Dans cette confrérie œuvrent les Marchand d’Eau
dont certains sont
passés maîtres dans la création de locaux
dits inondables. Mon
ancêtre de la Cité d’Our était passé
maître dans cet art de la maîtrise des
eaux. Nous n’aurons en tout et pour tout que trente minutes pour
mener à
bien notre opération éclair. Les aigues-marines
du Golfe Persique
qui baignait à cette époque la Cité d’Our
étaient utilisées dans la Grande Ziggurat.
Bar-Biah par un ingénieux système a programmé pour
un temps équivalent à trente
de nos minutes, une inondation complète et rapide de la
chambre-haute. Le roi
Nemrod et ses Mages Noirs, après notre opération
comprendront – ont
compris – ce qui s’est passé dans cette salle hermétique
mais ne pourrons
l’utiliser pour nous poursuivre jusqu’à notre époque car
les fonctions de cette
Aléiah auront été totalement
détruites. » Anselme Rollat est invité à préciser ses
motivations, son ardent
désir de se rendre dans cette Aléiah, ce qu’il fait bien
volontiers : « Ainsi que vous le savez mon véritable nom
est Roulat. J’ai
imposé la forme Rollat dans le cadre de mon activité
professionnelle. Elle me
semblait – peut-être à tort – plus moderne et donc plus
attractive pour mes
clients. Roulat mon véritable nom s’affirme dans le nom
même du Hameau du Roule
à Pélussin. Je possède encore la maison de feu mon
père Étole Roulat dans le
hameau de Soyère à Pélussin même. Mon nom
complet dans le cadre de mes
activités d’imprimerie et d’éditions est Rollat Parpaing.
Si la première partie
de ce pseudonyme passe très bien, la seconde, par contre,
intrigue. Elle nous
différencierait moi et mes enfants, suivant certaines personnes,
des autres
branches… Telle la branche écossaise des Highlands à
laquelle tu appartiens mon
Cher Christopher FitzRolling… Bon, la vérité vraie est
tout de même ailleurs,
ainsi que tu le sais mon Cher Cousin. « Il parait intéressant de noter que
le mot PARPAING (avec
ou sans G final), est homonyme du mot masculin PAREPAIN,
d’écriture très
variable désignant une sorte de couteau à manche en une
gaine pour parer,
trancher, ou chapeler le pain. Les dictionnaires, par leurs citations,
évoquent
ces grans cousteaulx comme des objets royaux : " Deux
paires de couteaux à trancher devant le roy, à tous les
parepains garnis de
viroles et de cingletes d’argent, dorees et esmaillees aux armes de
France.
(1352, Compt. de la Font., Douë d’Arcq, Compt. de l’argent. p.
133. " « Le
PARPAIN – PARPAING, qui
prolonge mon nom, viendrait de per, au travers et de panus,
pour pannus, pan de mur, comme si l’on disait d’une chose qui
passe au
travers du pan
d’un mur. «
Je retiens en ce qui me concerne le latin
populaire perpetaneus " ininterrompu, élargissement "
du latin perpes, perpetis " ininterrompu ",
" continuel,
perpétuel ". Je retiens également la variante
parpanus
présente dans un texte de 1402. Le mot est composé de per,d'outre
en
outre, et probablement pan, altéré en paigne.
La syllabe PAN
correspond au vieux français PAN ou PANNE qui avait plusieurs
significations mais
une origine commune. Je rappellerais dans mon métier, l’usage de
la panne, " peau
d’un animal ", telle la panne de porc qui recouvre des
livres
d’églises*. *Dictionnaire Godefroy de
l’ancienne langue française et de tous
ses dialectes du IXe et du XVe siècle et le
« Dictionnaire Etymologique de
la Langue Françoise » de B. de Roquefort 1829 ainsi
que le site http://www.dicocitations.com/definition_littre/31314/Parpaing.php « Nous utilisons
couramment
dans le métier du livre – du rollat – la peau de
vélin : ou peau de veau
mort-né (ou d'un autre animal, comme
l'agneau ou le chevreau). Préparée pour
l'écriture, l'illustration,
l'imprimerie ou la reliure, la peau de vélin s’affirme plus
lisse, plus blanche
et plus fine que le parchemin ordinaire. Dans le beau
métier pratiqué de
père en fils par les Roulat, il est bien connu que " Le
vélin le plus
beau et le plus recherché, est celui qui est fait de la
peau du fœtus,
lorsqu’à la boucherie on a tué une vache pleine. "
* *« Essai
sur l’histoire
du parchemin et du vélin – Gabriel Peignot 1813 » « Au travers de ces
diverses
étymologies je retrouve l’idée d’un Livre
Perpétuel… Pourquoi avons-nous appelé
notre Hostel, Au Rollat d’Or ? De
génération en
génération, dans notre famille, nous racontons cette
belle histoire. Au
commencement Adam vivait dans le Jardin d’Éden. L’Ange Raziel,
l’Ange des régions
sacrées et Maître des Mystères divins,
précédé de trois Messagers, descendit à
Adam un livre divin. " Ce livre, est-il écrit dans le
Sepher
ha-Zohar ou Livre de la Splendeur, avait été
révélé au premier homme ;
et, aussitôt qu’il y regarda, il y reconnu la Sagesse
suprême. " Ce
livre divin est un livre que l’on regarde, selon la formule
hébraïque : On y voit les sons…
Le nom du livre, suivant
le Zohar est Livre de la Génération d’Adam. Ce
titre apparait mentionné dans
le Livre de la Genèse 5-1 : Sepher Toldot Adam. Les
deux premiers
mots de ce verset : Zeh Sepher : " Voici le Livre
",
sont pour les Sages, une anagramme, dite mnémotechnique de Razah
Saph,
expression signifiant : " Le Secret de la Coupe " ou
" Le Mystère du Seuil ". La cité de Tolède
en Espagne, est
étymologiquement la cité de la Génération
d’où le rapprochement fait par
certains Sages du Moyen Âge avec le Livre de la
Génération, hébreu Toldot (mot
pluriel). Il faut se souvenir que suivant Wolfram van Eschenbach, la
cité de
Tolède est mystérieusement liée à la Coupe,
le Saint-Graal descendu du Ciel… Lorsque
Adam eut péché dans le Jardin d’Éden, le livre s’envola.
Ne le possède
que celui qui le mérite. Il n’est donc pas certain que le roi
Nemrod aurait pu
le posséder, pas plus qu’il n’est certain qu’il restera en notre
possession
lorsque nous le ramènerons car il est reconnu que Jacob et plus
tard le roi
Salomon ont possédé le livre céleste… Ceci
implique que si nous le ramenons
d’Our-Kasdim dans la cité de Saint-Étienne, le livre
pourrait quitter le lieu
où nous le cacherions sans même que nous puissions nous en
rendre compte… "
Heureux, est-t-il dit dans le Zohar, les Sages à qui il est
donné de lire dans
ce livre ". Dieu que j’aimerais lire dans ce livre !!! La
tradition
juive en parle aussi sous le nom Livre de Saphir… il est supposé
que ce
livre n’aurait été destiné qu’à certains
personnages élus, qui auraient eu pour
mission de conduire l’humanité vers la lumière. * *Ce commentaire apparait
dans le livre de Gilbert Sinoué LE
LIVRE DE SAPHIR Éditions Denoël. « Mais
ce livre apparait
aussi comme le Livre Jaune, livre dans lequel si l’on sait l’ouvrir,
on découvre
les évènements futurs ayant trait à la vie des
Fils de l’Adam. Le livre fut
détenu par le grand Énoch qui marchait avec les Anges.
Noé l’emporta dans son
Arche, puis ce fut Shem son fils qui le garda caché dans la
célèbre École de
Mystères qu’il avait fondée. Le roi Nemrod savait que
Shem détenait ce livre
unique, aussi chercha-t-il à s’en emparer. Shem et Abraham
décidèrent avec l’accord
de Ber-Léor et de Bar-Biah, qu’il serait caché dans la
chambre hermétique avec
le Téraph des Téraphim. Il me tarde, vous le comprendrez
aisément, de pénétrer
dans la Chambre-haute. Les discutions s’enchaînent
sur
le sujet. Le Kabbaliste Shlomoh Olam de Lunès apporte de
précieux
renseignements sur le sujet. Bien que vivant au XVIème
siècle et
parlant de choses vielles de plusieurs milliers d’années, il
semble maîtriser
une science futuriste appelée à naître dans une
époque lointaine, bien qu’il
affirme que cette science existait déjà dans un
très lointain passé… sur Thebel,
notre Terre, mais pareillement sur d’autres planètes. Il affirme
que l’on trouve
dans la Bible des allusions aussi brèves que précises
relatives à cette science
mais aussi à ces planètes habitées !? Le
temps passe rapidement jusqu’à ce
soir du 24 décembre 1588 qui restera gravé à
jamais dans notre mémoire. La Roche du Suaire dominant Doizieux Le Noel
Ourifique Au sommet
de la Roche du Suaire les
membres de la Commanderie de Marlhes s’affairent aux derniers
préparatifs. Le
rayon bleuté de la Lune soudain dévoile la Porte en cette
ancestrale Nuit des
Mères que nous appelons aujourd’hui Nuit de Noel ! Le temps
est compté. Les
sept membres de la Guilde arrivent armés au sommet de la Roche
mais auront-ils
vraiment besoin de ces armes dernier cri, capable de donner la mort
mais aussi
de renvoyer dans les Enfers, le cas échéant, les serpents
de Bel, monstres
gigantesques aux pouvoirs démoniaques, gardiens des temples
impies ?
Maître Hiéronymus Berlier ne le pense pas bien
qu’André Verne ait une toute
autre idée. Les sept prennent place dans la nacelle
prévue pour deux personnes.
Les premiers à descendre le long de la Roche sont Maître
Iénronymus Berlier et
le Kabbaliste Shlomoh Olam de Lunès. Puis vient le tour des
Cousins Anselme
Rollat et Christopher Fitz-Rolling qui laissent ensuite la place
à André Verne
et Noel Barbïa. Enfin, le dernier à descendre – il faut
bien un dernier – est
Rob McBerling. Durant soixante longues minutes, le rayon bleuté
de la Lune
dévoilera la Porte mais lorsque que le rayon s’effacera la Porte
se refermera.
Il faut agir très vite. Le Rabbi Kabbaliste pourrait prolonger
la durée d’ouverture
de la Porte mais il convient de garder une certaine prudence. Il se
pourrait,
bien que cela ne semble pas être le cas, que quelques membres de
l’Ordre des
Diseurs de Ténèbres soient en cette nuit, présents
dans le village de Doizieux. Lorsque les Cousins
Rollat/Fitz-Rolling pénètrent dans la chambre-haute toute
illuminée, ils trouvent
le Kabbaliste et le Maître en plein ouvrage. Shlomoh Olam de
Lunès s’affaire activement
sur les commandes du calendrier, tout en se faisant aider par
Maître Iéronymus
Berlier qui actionne la Menorah. La salle qu’ils découvrent ne
ressemble à rien
de connu. Elle appartient à un temps dont ils n’ont aucune
connaissance mais un
temps qui aurait allié la science la plus avancée
à la couleur orientale
des Mille et une nuits... Soudain l’un des murs disparait comme par
magie – ne
s’agirait-il pas, d’ailleurs d’une magie ? – et voici qu’apparait
une
nouvelle salle en tout point identique à celle où se
trouvent les Sept. Le
Kabbaliste s’écrie dans un excès de joie
justifié :
« Gagné ! », avant d’annoncer avec
puissance : « Ne
vous y trompez pas, il ne s’agit aucunement d’un miroir, notre reflet
n’y
apparait d’ailleurs pas... Voici la chambre-haute hermétique,
l’Aléiah de la Grande
Ziggourat d’Our-Kasdim, créée par vos grands
ancêtres le Kasdim Ber-Léor et le Kabbaliste Kaldéen,
Bar-Biah : le Fils de l’Entrée. À
présent descendons
sans tarder dans Our-Kadim, le Feu des Magiciens. » La Guilde
ne se fait pas prier…
Mais quelle n’est pas leur surprise ! À peine posent-ils le
pied dans
l’Aléiah qu’ils sont accueillis et de bienveillante façon
par quatre êtres mystérieux
dont le rayonnement intense et les ailes déployées
affirment qu’il s’agit
d’êtres angéliques. Le personnage central, plus
étincelant et plus grand que ses
trois témoins prend la parole : « Bienvenue
à vous les Sept
de la Guilde. Je suis Raziel l’Eldil du Temps. Mon nom dans la langue
des Fils
d’Héber qui est aussi la langue des Anges, signifie
" Secret de
Dieu ". Les Eldila se déplacent dans le temps mais aussi
dans
l’espace. Nous veillons au bon fonctionnement des planètes.
Notre fonction
stellaire s’effectue Olam béOlam, "
d’éternité en éternité ", "
de monde en monde " » Se
tournant vers Rabbi Shlomoh
Olam, il dit : « Vous êtes Rabbi, de par votre
fonction, Olam, tout comme l’illustre Milchisédech qui
est
l’un des nôtres. Cette
fonction vous permet et vous permettra de voyager le temps et
l’espace. » Cette
affirmation, doublée d’une
révélation est jugée d’importance par le Rabbi
mais l’heure n’est pas aux
questions. L’Eldil Raziel revient à son récit sur les
Eldila : « L’abbé
Jean Trithème qui vous
précéda de quelques décennies sur cette Terre,
évoque dans son livre " Des
sept causes secondes ", la théorie cyclique de l’histoire de
l’humanité. Dans
ce livre un certain Clive Staples Lewis dont l’existence aura sa
réalité au XXe
siècle de l’Ère chrétienne, trouvera l’idée
des Eldila, anges qui font
fonctionner le système solaire. Dans une trilogie
littéraire, la Saga de
Ranson, il révèlera le combat opposant les Eldila de
Lumière aux Eldila Noirs.
Dans cette trilogie transpire le Secret, celui dont je suis le
Détenteur. Les
Eldila Noirs, ainsi que le révèlera Lewis, utilisent les
noirs pouvoirs de la
Tête. Cette tête, vous n’en serez pas surpris, apparait
comme un double négatif
du Teraph des Teraphim présent ici-même dans le coffre que
voici. Nous nous
reverrons et je vous enseignerai le pouvoir de ce Teraph qui
utilisé à bon
escient permettra de détruire dans un temps futur la Tête
des Eldila Noirs. « Quant
à cet autre coffre
sur lequel son gravées d’énigmatiques écritures,
il contient, oui vous avez
raison Anselme Rollat – je lis dans vos pensées – il contient le
fameux Livre
Jaune si important pour votre famille. Au commencement de
l’humanité adamique –
l’homme physiquement réalisé – sur cette Terre ou plus
justement dans le Jardin
d’Éden, assisté de mes fidèles Compagnons, j’ai
remis au premier homme,
le Livre de la Génération d’Adam. Il ne s’agit pas d’un
livre ordinaire. Je
vous enseignerai la façon de, le lire… Ce coffre, ainsi
que vous pouvez
le remarquer, pourrait de par les dimensions qui sont les siennes,
contenir
beaucoup de livres. Il est en fait accompagné d’autres objets
qui lui sont
complémentaires. Ce Livre n’est pas de cette Terre, tel les
Eldila, il a la
possibilité de voyager le Temps et l’Espace. Ainsi que vous avez
pu le lire dans
le Sepher ha-Zohar, après la Chute d’Adam, le Livre pourtant caché,
s’est
envolé. Ce livre possède une existence propre, aussi
s’en tient-il au
destin qui lui est tracé. Il n’est là que pour le bien
mais n’en doutez pas, le
ténébreux roi Nemrod aurait trouvé une noire magie
pour s’en rendre maître.
Ainsi que vous le savez, Jacob où le roi Salomon pour ne citer
que ces deux
personnages, ont possédé le Livre. Pourtant il sera sous
peu dans votre XVIème
siècle ?! Le Livre indépendamment du lieu et du
temps où il se trouve, a
la possibilité de s’envoler en un lieu et temps autre,
sans même que
l’on puisse s’en rendre compte, car il reviendra à l’heure
même où il s’est
envolé. Et ceci vous l’aviez bien compris, honorable Anselme
Rollat. » Dirigeant
ses grandes mains
lumineuses vers ses trois Compagnons angéliques, l’Eldil Raziel
poursuit : « À présent
mes trois Compagnons
vont déposer ces deux coffres dans la chambre-haute de la Roche
du Suaire en Doizieux
où vous les récupèrerez dans… peu de temps… mais
en attendant, consacrez-moi
encore quelques instants et découvrez, telle que vous auriez pu
la découvrir
s’il vous eut été possible de le faire en un temps de
Paix, la cité d’Our-Kasdim.
Regardez ce Massakh, nom hébreu signifiant " masque " mais aussi
"
écran-miroir ". Ce que vous voyez n’est pas encore connu de vos
contemporains. Il s’agit d’une projection relevant du principe
holographique,
terme de physique créé à partir de la langue
grecque. Ce procédé ne verra le
jour que dans un très lointain futur, bien qu’il existe
depuis Olam,
depuis Toujours ! Vous voyez ici les eaux du Golfe Persique
qui
baigne en ce temps, la cité. Voici la Ziggourat dans laquelle
nous nous
trouvons. La Ziggourat https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ziggurat_of_ur.jpg?uselang=fr Voyez ces
prêtres, il s’agit des
Mages Noirs du roi Nemrod qu’il convient de dissocier des Kasdim que
voici, les
Prêtes et Savants d’Our-Kasdim. Si certains d’entre eux sont des
fidèles de
Nemrod, il n’en va, Dieu merci, pas de tous les Kasdim ! Ces
Prêtres
travaillent nuit et jour dans la Ziggourat, véritable centre
énergétique où
brûle un feu perpétuel : l’OUR ! Le grand Abram,
dont le nom sera
changé en celui d’Abraham, fut descendu par le Noir Nemrod dans
la Fournaise.
Mais l’Archange Gabriel, Maître du Feu, protégea le Juste.
« Le
moment est venu à
présent de retourner dans votre temps. Rabbi Slohmoh, tu n’auras
pas à rouvrir
le Porte, mes Compagnons ont prolongé le temps d’ouverture. Mais
n’attendons
pas car les Mages Noirs se tiennent déjà à
l’entrée de l’Aléiah qui va très
rapidement être
inondée par les Aigues-Marines du golfe canalisées sous
le Temple. Déjà l’aigue
pénètre dans la pièce. Allons-y ! La Guilde des Sept repasse la Porte qui se referme
sitôt après le
passage du dernier voyageur du temps. Les trois Compagnons de
l’Eldil se
positionnent près des deux coffres qu’ils ont transportés
d’Our à Doizieux…
Raziel le Grand Eldil salue les Sept membres de la Guilde avant la
remontée
dans la nacelle au sommet de la Roche du Suaire où les attendent
les hommes du
Temple de Marlhes. Raziel leur affirme qu’il les retrouvera le moment
venu dans
la cité de Saint-Étienne. Moins d’une heure s’est passée depuis qu’ils ont
franchi la Porte.
La même Lune et les mêmes étoiles continuent
à éclairer le village de Doizieux… …« Noel ! Oui, ce nom reste pour moi, Anselme
Rollat, un
nom magique. Les rires se font plus présents dans la grande
salle de la maison
ancestrale du hameau de Soyère en Pélussin. Je referme LA CHRONIQUE À
L’OURE RELIÉ et quitte le fauteuil de
mon
regretté père. Je vais rejoindre mes enfants et
petits-enfants. Je suis heureux
malgré l’absence de ma tendre Alix. Mais un jour proche, je le
sais, je la retrouverai. « Joyeux Noel
père. Joyeux Noel grand-père… Oui joyeux Noel Mes
Chers enfants ! »
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