CLISSON : ET IN ARCADIA EGO
OU LES DEUX NEFS DU SECRET
Deuxième
partie
La mission des nefs le
Nazaré
et le
Marbelia Martroger,
ainsi que nous l’avons vu, avant de nommer des baliseurs noirmoutrins,
est le
nom donné à trois rochers débordant
légèrement au dessus de la mer près de
l’île de Noirmoutier. Des pierres tombales de moines auraient pu
affleurer sur
les rochers ainsi nommés. Qui sont ces moines : des
Cisterciens, des
Templiers ou pourquoi pas des Frères du Secret… des
Frères du Nazaré ? Si
l’idée de la tête baphométique peut
apparaître dans le nom Martroger, il
devient séduisant d’évoquer dans une vision romantique
des lieux, dans les
entrailles des trois rochers de Martroger, une Antre du
Capud ou Caput dont
l’une suivant la légende se
trouvait dans l’île Dumet. Cette
Caput blanca qui apparait plus tard sur le pavillon des pirates,
figurait suivant
les partisans de la thèse Jolly Roger/Baphomet dans la
légende de la demoiselle
du camp de Maraclée. Le crâne aux terribles pouvoirs, de
cette demoiselle,
pouvait anéantir une cité. Malheur à celui ou
à celle qui la sortirait de son
écrin sans y être autorisé. La
vielle nourrice du seigneur à qui appartenait la tête,
s’empara de la clef et
ouvrit l’écrin. Aussitôt
le navire qui transportait l’expédition fut
assailli par une tempête et fut englouti ; quelques matelots
seuls purent
échapper et raconter l’Estoir. Bien que le
nom du camp de Maraclée ou Maracléa soit d’origine arabe,
la forme nouvelle
qu’il acquiert dans le récit des Croisés nous parle d’une
Clé de (du) Mara.
Cette Maraclée sortie tout droit de la légende nous parle
d’un navire coulé qui
n’est pas sans rappeler le naufrage du Marbelia dans le nom duquel se
retrouve
la racine MAR. Le nom
de cette nef dite templière évoque
à
n’en pas douter la cité ibérique de Marbella en
Andalousie. Le nom MARBELIA
consonne avec le mot de vieux-français : MARABILLE, forme
particulière,
mi-savante du mot « merveille ». Quelle est donc
cette
merveille ? Dans la langue gauloise la racine MAR- signifiait
« grand » et même « très
grand ». Les anciens Bretons
utilisaient dans la toponymie le mot MAR (actuel MEUR) associé
au mot KOAD,
« bois » (variantes COAD/GOAT). Le MAR-GOAT ou
« Grand
Bois » apparait comme un synonyme de l’AR GOAT
ou « Pays du Bois » qui serait suivant certains
auteurs à l’origine de l’Art Gothique.
Alain Le Goff dans son article « Les méandres de
la Tradition »,
lorsqu’il nous parle de cette filiation crypto-celtique des
Frères du Secret,
cite Châteaubriand qui, dans « Génie du
Christianisme »,
évoque le passage des forêts des Gaules, les bois de
chênes, les labyrinthes
des bois dans l’église gothique. En
français médiéval, le mot MAR désignait le
MAT de la nef mais c’est la lecture
gauloise du MARBELIA qu’il convient semble-t-il de privilégier.
BELIA la
seconde partie du MARBELIA se présente comme une variante du mot
gaulois
BILIA : « tronc », « bille de
bois ». Le mot
BELIA/BILIA entretient une certaine ambiguïté car il
signifie tout à la fois la
feuille et l’arbre lui-même. En irlandais ancien, BILE
désigne un arbre sacré.
La feuille, « bilia », face au naufrage, n’est
pas sans rappeler le navire
né de l’imagination de Jules Verne, le Chancellor dont le long chancellement avant-coureur du naufrage,
se déroule suivant les pertinents propos de Michel Serres, en
une progression
rappelant celle d’une feuille détachée de l’arbre et
descendant lentement mais
sûrement vers le sol. (Jules Verne :
un film de Michel Serres, réalisé par Pierre Trividic. -
Production : La Sept
Arte) 08 Le Chancellor Le BILIA, l’arbre des gaulois se retrouve semble-t-il dans le billebateau, vieux mot de la langue française évoquant une nef, un vase à boire et une pièce d’orfèvrerie contenant des confitures. Le nom du Marbelia avancé par B.-F. de Bezaure, pourrait tout à la fois cacher le lieu de départ : la cité de Marbella et le lieu d’arrivée… le territoire celtique des Ambiliates ? Le Marbelia, le (très) Gand Bâton… pourrait postuler pour la classe phalange (la phalange de classe) mentionnée dans le quatrain de Nostradamus ? Le naufrage du Marbelia a-t-il lieu à deux milles au large, ainsi que la narration de B.-F. de Bezaure tente à nous le démontrer ? Il se pourrait que cette distance maritime s’applique uniquement au naufrage du Nazaré. Si le Marbelia a bien pénétré dans la Baie de Bretagne, il serait tentant de penser qu’il s’est aventuré au fond du port de Pornic qui à l’époque gauloise formait une ria s’enfonçant dans les terres jusqu’à Arthon. Quelques érudits locaux aiment à penser que ce bras de mer fut le véritable Portus Secor des Anciens. Au Moyen-Âge, ce fjord se transforma en une zone marécageuse connue sous le nom de Marais de la Haute-Perche... un nom faisant curieusement écho à celui du Marbelia dans sa lecture arboricole ? Le marais était traversé par le canal de Haute-Perche long de 14 kms et navigable jusqu’au Port d’Arthon. Sur la rive droite du canal se trouvait l’ancien prieuré de Haute-Perche situé dans le village de ce nom, entre Arthon et Chauvé. Fondé par les seigneurs de la Rigaudière et du Boisjoli en Chauvé, il dépendait des augustins de Sainte-Marie-sur-Mer. Ce prieuré dédié à saint Guédas ou Gildas avait de grandes ressources qui ont servi à renflouer l’abbaye mère. Au XVème siècle, il portait le nom de Alta Pertica. Juste avant la Révolution, les terres et les rentes furent concédées par Scipion d’Audiffert, vicaire général du diocèse de Sisteron, à Françoise Quitteny, pour le prix annuel de 265 livres. Du prieuré disparu à la Révolution, il ne reste aucun vestige hormis des noms de parcelles du cadastre. (lafrancedesclochers.xooit.com/t83-Chauve-44320.htm). 09 Armoiries du prieuré
Alta Pertica : De Sinople à une perche
d’Or posée en
bande. L’actuel blason de la commune de Chauvé reprend en canton, l’ancien blason du monastère mais la perche devenue de Sinople est posée sur un champ d’Or. La cargaison du Marbelia ensuite récupérée si l’on se reporte au récit présenté par B.-F. de Bezaure, aurait été acheminée à Clisson. Un vieux chemin gaulois réutilisé par les Romains permettait de gagner rapidement depuis le Portus Secor, future Baye de Bretagne, la cité de Segora (dans la commune du Fief Sauvin) en passant par… Clisson. À Clisson, les membres du Marbelia pénètrent dans le territoire des Ambiliates. Ces deux noms ont en commun la racine celtique belia/bilia qui évoque l’arbre et sa feuille. Ainsi que nous l’avons vu, le celtique Mar- signifie « Grand ». Il est couramment admis que le préfixe AM présent dans le nom des Ambiliates corresponde au terme celtique « Ambi » : « autour de », « des deux côtés » ; terme qui semble avoir pris en gaulois une valeur superlative ou intensive, et aurait donc eu aussi la signification de « très », « grand ». Dans la majorité des cas le terme « Ambi » précède le nom celtique d’une rivière, soit : « des deux côtés de la rivière… ». En ce qui concerne les Ambiliates, une rivière Ilia (ou variante de ce nom) ne vient aucunement affirmer cette lecture. Certains bloggeurs du Net acceptent une lecture Am-Bilia mais ne s’aventurent pas à trancher pour déterminer la véritablement signification du nom. Sachant que le mot Bilia signifie « arbre » en gaulois, avec une idée d’arbre sacré conservée dans le vieil-irlandais, nous pouvons penser qu’Am-Bilia signifie le « Grand Arbre ». Les Ambiliates seraient ceux du Grand Arbre. Dans l’ancien Pays des Mauges qui fut la terre d’élection des Ambiliates, il n’est pas une commune qui n’ait ou qui n’ait eu son arbre sacré dédié aux Druides, à la Vierge, à saint Joseph, aux 12 apôtres ou mieux encore, à Dieu lui-même ! Amb- est aussi une notation calendaire du calendrier gaulois de Coligny. Précédé de la lettre D, la notation y apparait comme l’abréviation de DIIES AMBISTABIOS « jour incertain », ni tout à fait bon, ni tout à fait mauvais, ni, non plus tout à fait ordinaire. Ces jours laissés à l’appréciation des dieux seraient liés à une quinzaine « obscure ». L’histoire des Ambiliates est encore aujourd’hui bien incertaine et certains chercheurs refusent encore à les placer dans cette partie Sud de la Loire. Sur Ebooksgratuits, figure l’intéressante monographie de Pierre Duc titrée : « AUTOUR DE BRAY – Saint-Macaire-du-Bois Aux confins de l’Anjou et du Poitou ». L’auteur nous raconte ainsi les Ambiliates : « Domiciliés
entre Dive et Sèvre Nantaise, les Ambiliates, établis
là avant ou après les Pictes, sont la souche probable du
sang méditerranéen qui
coule encore dans les veines de nombreux habitants de cette
région où existait,
bien délimitée entre ces deux fleuves, une
législation spéciale dans la loi
féodale du Poitou concernant un droit particulier
d’héritage. On a beau
expliquer trop souvent ces teints basanés, que l’on retrouve
nombreux dans
cette petite région, par le douteux leitmotiv « les
arabes sont passés par
là », il demeure difficile d’attribuer une quelconque
valeur de tradition
orale à cette boutade. Il est tout aussi probable que les
Ambiliates aient été une population ibérique
nomade pré-gauloise réduite
en esclavage par les Pictes. Des traces d’armes en cuivre de
l’âge du bronze,
attribuées à des Ibères, ont été
retrouvées dans la région de Saumur et
jusqu’en Bretagne, témoignant d’un courant culturel des
Pyrénées à l’Armorique.
Localisés entre les tribus Andes et Pictes, peuples d’Oc avant
la lettre, les
Ambiliates avaient pour chef-lieu Thouars ou Doué La Fontaine.
Thouars, qui
fut, dans le pagus poitevin, la métropole la plus importante de
l’époque pré-féodale,
aurait pu devenir la capitale du Poitou si elle ne s’était
trouvée au cœur du
pays des Ambiliates. Le berceau de cette peuplade pourrait aussi avoir
été
Ambillou-Château qui porte directement leur nom. » L’hypothèse ibérique des Ambiliates émise par l’auteur devient bien intéressante au vu du navire Marbelia venu précisément d’Ibérie s’échouer symboliquement à 2 milles au large de Clisson, forteresse Ambiliate. Le Grand Belia ou Bilia planté dans le Pays des Mauges, qu’il soit Perche ou Phalange, n’est pas sans nous rappeler la croix de buis que les moines Cisterciens venus de l’abbaye mère, allaient planter sur le lieu même du futur monastère. Il nous rappelle aussi dans la même optique le bâton de pèlerin que saint Martin de Vertou planta dans la cour de la future abbaye de Vertou. Cet if plusieurs fois remplacé apparaît sur le sceau de la prévôté de Vertou au XVIe siècle et sur le blason du Chapitre Saint-Martin. Pièce maîtresse de l’actuel blason de la commune, taillé à trois étages, il est chargé sur le fût d’une fleur de lys d’or gravée par le roi Louis XIII. L’Ambiliate
serait donc un Ibère,
voir un Celte-Ibère. De nombreux chercheurs ont
démontré qu’il y a identité
entre les Ibères et les Hébreux. En langue
hébraïque, l’Hébreu est d’ailleurs
un Ivri ou Ibri : Celui qui a traversé… traversé le
fleuve mais aussi
pourquoi pas, en des temps très lointain, la mer… En 1932 O.V.
de L. Milosz
dans « Les origines ibériques du peuple
juif » (réédition André
Silvaire) émet l’hypothèse suivante : « (…)
ce sont les Ibères andalous qui sont allés, soit par
esprit d’aventure et par
goût de colonisation, soit à la suite d’un cataclysme
« atlante » ou autre, porter aux Asiatiques,
vers le dixième
millénaire avant Jésus-Christ, leur vieille civilisation
de descendants des ‘’
Dolichocéphales magdaléniens français
(…)’’. » Rien ne prouve bien sûr que les Ambiliates de la Loire, à supposeer qu’ils fussent Ibères, aient eu quelques rapports que ce soit avec le mythique cataclysme « atlante » mais il se pourrait que le schéma proposé par le quatrain de Nostradamus et par la légende templière narrée par B.-F. de Bezaure, soit bien celui qu’il convienne de suivre. Ce dernier auteur avance que cette légende révèlerait que Jésus serait un Celte-Ibère né en Espagne ou au Portugal. Affirmer une telle chose c’est aller vite en besogne. Que Jésus, descendant du roi David et de son fils Salomon soit un Hébreu/Ibère d’Israël, nous ne pouvons en douter. Que la Maison de David ait des origines Ibères d’Espagne, il n’est pas interdit de le penser. Et que la Maison de David aient eu, avec David et son fils Salomon, des contacts avec leurs ancêtres d’Espagne, l’hypothèse peut être envisagée mais l’histoire du peuple Hébreu en Terre Sainte ne peut être effacée et moins encore la vie de Jésus dans l’ancien royaume d’Israël occupé par les Romains. Pareillement des traditions enseignent que Jésus enfant serait venu en Grande-Bretagne avec Joseph d’Arimathie. D’aucuns évoquent même des contacts qu’il aurait eu avec des Druides de Tsarfat et de Séfarad, noms hébreux respectifs de la France et de l’Espagne. Les Rois Bretons : détenteurs du SECRET ? Le roi Salomon lui-même ne serait pas étranger à la Bretagne si l’on en croit la légende qui affirme la présence sous les eaux dans les ruines de l’ancienne cité de Piriac d’origine phénicienne, du Tombeau de Salomon avec ses trésors. Malheur à celui qui oserait s’aventurer dans la salle souterraine, il serait de suite mis à mort par les Korrigans gardiens du tombeau. Les historiens bretons, non sans raison évoquent plutôt le roi de Bretagne Salomon III. Pour B.-F.
de
Bezaure qui a pris
le parti de suivre à fond la piste Ibère, le SECRET
serait celui de la royauté
Ibère d’Espagne de Jésus. Il avance l’hypothèse
suivante : « (…) d’après
une
tradition bretonne,
(avant l’arrivée des Templiers en Bretagne)… propagée par
un roi breton du VIè
siècle au nom étrange : Judikaël, nom
codé du roi de Domronée… et son
confrère… Salomon, successeur du roi ‘’ Eris-Poë
‘’. » Le roi Judikaël de Domnonée (Bretagne Nord) et non de Domronée (!) naquit en 590 et mourut vers 652 dans son abbaye de Gaël en forêt de Brocéliande. Le nom étrange de Judikaël vient en fait du breton « Iud » : « guerrier », « seigneur » et « Haël » : « noble », « généreux ». Peut-être par erreur ou, pourquoi pas, de façon codée, ce nom royal a été aussi reconnu comme un prénom d’origine hébraïque : Iudi Ka El : « le Juif qui est comme Dieu », allusion évidente à Jésus. Il convient de rappeler que le nom de Salomon d’origine hébraïque, fut entendu par les Bretons, comme un jeu de mots évocateur du Saumon de la Connaissance. Les Hermétistes, à l’instar de Grasset d’Orcet, reconnurent ce nom royal comme le Sol Mont ou Soleil Montant... Le roi de Bretagne évoqué par B.-F. de Bezaure fut couronné en 857 après avoir assassiné son cousin Érispoë sur l’autel de l’église de Talensac le 2 novembre. Ce dernier venait de se rapprocher de la Francie occidentale et projetait de marier sa fille avec Louis fils de Charles II le Chauve en la dotant d’une partie de la Neustrie devenue bretonne en 851, composée des comtés de Nantes, de Rennes et de la vicaria de Retz dont Salomon était le gouverneur. À la fin de son règne, Salomon se retire dans un monastère pour expier le meurtre d’Érispoë. Pascweten son gendre, associé à Gurvant, le gendre d’Érispoë, ainsi qu’à son neveu Wigon, le livre aux Francs. Il fut assassiné le 25 juin 874 dans l’église d’un monastère. On lui arracha les yeux avec une telle violence qu’il en mourut dans la nuit. La Bretagne vénéra le roi Salomon comme un saint. Érispoë, le vainqueur de Charles II le Chauve à Jengland-Beslé le 22 août 851, succéda à son père le roi Nominoé personnage clef de l’Histoire de la Bretagne. Les erreurs d’Érispoë à la fin de son règne entraîneront une suite d’évènements tragiques qui affaibliront le royaume de Bretagne. Le nom breton de ce roi signifie suivant Léon Fleuriot : « au coup merveilleux ». Les formes tardives Ilispoe, Ilisploe de ce nom, vont donner à cette épée royale, le sens de « Église de la Paroisse », allusive peut-être à l’Église Bretonne de Nominoé son père… Pour B.-F. de Bezaure, l’énigme des deux nefs échouées face à Clisson, évoquerait la naissance de Jésus et le lieu même de sa naissance : la Péninsule Ibérique. Suivant les évangiles, Jésus est né à Bethléem (la Maison du Pain) en Judée, une terre bien éloignée de celle des Ibères. Les récits apocryphes racontent l’épisode des rois mages venus adorer l’enfant et lui offrir des présents. Cet épisode de la Nativité apparaît peut-être comme une partie du SECRET véhiculé par les deux nefs… Mystère de l’Épiphanie au Pays des Ambiliates Ce SECRET fut peut-être gravé dans la pierre… sur le territoire de Saint-Aubin-de-Baubigné dans les Deux-Sèvres. Pour Pierre-Louis Augereau (« Les Mauges mystérieuses » (éditions Cheminement), « il s’agit d’un site unique en son genre ; du témoignage d’une population dont on ne sait ni à quelle époque elle a vécu, ni à quelle civilisation elle a appartenu ; et donc d’une des plus grandes énigmes archéologiques de France ». L’auteur
s’interroge : « Que signifient tous
ces
dessins ? Que
signifient ces rébus pétrifiés ? S’agit-il
d’une écriture secrète ?
Des vestiges d’un art inconnu ? Des symboles d’une religion
oubliée ?
Qui décryptera les rochers gravés de
Saint-Aubin-de-Baubigné ? Autant de
questions qui attendront sûrement encore longtemps leur
Champollion. Car pour
l’instant, si ces pierres parlent, c’est uniquement à ceux qui
les interrogent
en les regardant avec les yeux de l’imagination. » 10 Pierre gravée à
Saint-Aubin-de-Baubigné (carte postale
ancienne) Des 200 blocs gravés jadis visibles sur le site, il n’en reste aujourd’hui guère plus d’une trentaine, souvent détériorés par la main de l’homme. Six blocs se trouvent au musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye et une dizaine au musée d’histoire des traditions locales de Mauléon. Le docteur
Marcel Baudoin,
archéologue Vendéen, co-fondateur de la
Société Préhistorique Française,
avançait en 1911 l’hypothèse d’anciens tombeaux
préhistoriques. Il travailla
sur les axes révélés par un gros rocher,
creusé à son sommet de cupules et
portant une croix inscrite dans un cercle. Le site des Vaux à
Saint-Aubin lui
apparaissait comme un véritable Temple du
Soleil. Il s’intéressa particulièrement à un
bloc qu’il nomma La Pierre à
l’Étoile, thème sur lequel il reviendra en 1913 dans son
étude « La Pierre à
l’Étoile du Temple du Soleil des Vaux, à Saint-Aubin de
Baubigné (D.-S.) ».
Une lecture intéressante de l’une des faces de ce bloc nous est
présentée par
N. Gabillaud en 1907 : « De
Châtillon-sur-Sèvre à Cholet –
Homme préhistor., Paris ». La piste
préhistorique valable pour la majorité
des gravures, ne le serait peut-être pas avec ce rocher. Le
docteur Baudoin, en
qualité de préhistorien rejetait quelque peu cette
hypothèse. Voici la lecture
faite par de N. Gabillaud, citant en fait les propos de l’un de ses
amis : « Voyez ce rocher :
Les Trois
traits verticaux, se sont les rois Mages ; la position horizontale
de ces
mêmes traits indique qu’ils se dirigent vers l’Étoile. La
croix placée
au-dessus signifie qu’ils sont dominés par l’idée du
Christ, le Messie, et que
le Très-Haut, le Roi-Soleil, figuré par le Cercle, les
inspire et les
conduit. » Bien qu’elle ne soit pas totalement exacte, voici la représentation de cette face du bloc telle que la dessinèrent en 1904, MM. Capitan, Breuil et Charbonneau-Lassay (Les Rochers gravés de la Vendée – Rev. École Anthr. Paris) : 11 Dessin de 1904 Dans le livre cité plus haut et actuellement mis en ligne sur le Net par Google Books, Pierre-Louis Augereau évoque la lecture chrétienne de la gravure de la pierre. Le dessin qu’il présente dans la partie illustration de l’ouvrage, permet un éclairage sur les inexactitudes du dessin des trois savants mais il est certain qu’un personnage tel que Charbonneau-Lassay très au fait du Christianisme ésotérique, fut à même de comprendre la superposition du Trident et de la Croix surmontée (si on la retourne…) d’un cercle… ainsi que l’Étoile. Sur la troisième page de couverture de la brochure originale « Le Cœur rayonnant du donjon de Chinon attribué aux Templiers », était reproduite une liste sommaire de titres portant la signature de l’auteur. L’un de ces titres, « Les pierres gravées de Saint-Aubin-Baubigné », article apparemment non retrouvé à ce jour, donne à penser que l’auteur Loudunais aux origines vendéennes, avait dû affiner son étude des pierres de Saint-Aubin-de-Baubigné. Cet ésotériste chrétien prétendait avoir été mis relation avec deux confréries très fermées : l’Estoile Internelle et la Fraternité des Chevaliers du Divin Paraclet. Il aurait été initié par le Chanoine Théophile Barbot (1841-1927) né à Saint-Amand-sur-Sèvres dans les Deux-Sèvres d’une famille originaire de Pouzauges en Vendée. Dans l’hypothèse suivant laquelle le Chanoine Barbot, archiprêtre de Loudun, fut bien membre de ces deux confréries, ceci devient intéressant sachant que les Barbot, ancêtres maternels de mon père, étaient originaires du Pays de Pouzauges. Mais ceci est assurément une autre histoire… Les
pierres
gravées de Saint-Aubin-Baubigné, message codé
laissé par les extra-terrestres
pour les uns ou bien encore par les Sarmates (lire sur le sujet
Pierre-Louis
Augereau) comportent en fait deux blocs susceptibles d’être
portés au dossier Classe Phalange : la
Pierre de
l’Étoile d’une part et la Pierre de la Nativité d’autre
part. Les Trois Rois
Mages évoquent les trois étoiles ainsi nommées de
la constellation d’Orion.
Cette constellation ainsi que je l’indiquais dans mon article
« Un
Trône pour un Roi : le Rêve des Fils de
Mérovée » (les Regards du Pilat)
apparait sur la
bannière paroissiale de Piriac-sur-Mer et se trouve ainsi
associée à l’île
Dumet : le Nombril du monde. La Pierre de la Nativité
comporte un âne qui
pourrait nous rappeler le mot ASO du quatrain de Nostradamus. Bien que
le bœuf
soit absent de la pierre, il était jadis présent sur une
pierre voisine, ainsi
que l’indiquait M. Gabillaud. Le Dr. Marcel
Baudouin dans l’article « La ‘’
Famille Solaire ‘’ du Monument des Veaux, à
Saint-Aubin-de-Baubigné
(Deux-Sèvres) » (www.persee.fr/web/revues/home/.../bspf)_coécrit
avec le Dr. Boismoreau, indique : « En
1911 un homme du pays nous a d’ailleurs conté qu’un Monsieur,
originaire de
Normandie, avait emporté, il y a quelque temps, une pierre
voisine, sur
laquelle on voyait un homme, qui tirait une bête par une corde.
–
C’est évidemment le Bœuf de M. Gabillaud, qui désormais
n’est plus là…. » Le
Dr. Baudouin qui datait les gravures du
Néolithique reconnaissait plus volontiers dans cette
« Sainte
Famille », la « Famille Solaire ». La
lumière de cette ancienne famille vient
quoiqu’il en soit,
illuminer la précédente. L’Atlantide
ou le mot de la fin Le
Trident de la Pierre de l’Étoile, associé au Trois Rois
Mages (la
constellation d’Orion) et le Bœuf de la Pierre de la Nativité,
ne sont-ils pas
pour certains chercheurs, des symboles pérennes de
l’Atlantide ?
L’Atlantide de Platon a fait couler beaucoup d’eau et d’encre. Les
prêtres de
cette grande île ou continent dont le Trident fut l’un des
emblèmes,
sacrifiaient les bœufs sacrés. L’isle
submergee du quatrain de Nostradamus n’apparait-elle pas à
présent, comme le souvenir de l’Atlantide
submergée ? Cette Atlantide,
d’où, suivant O.V. de L. Milosz, les Ibères pourraient
être originaires. Paul
Le Cour dans son livre « L’Atlantide Origine des
Civilisations »
(éditions Dervy) retenait lui-même une origine atlante des
Ibères qu’il plaçait
dans une Atlantide boréale : l’Hyper-Borée. Le
fondateur de la Société
Atlantis reconnaissait dans Borée les consonnes même du
mot Ibère. Ces
consonnes écrit-il : « on
donné
naissance à diverses mots exprimant des idées de création, de pureté, de force, de nourriture, et l’importance de
ces significations rapportées à
l’Hyperborée ne saurait nous échapper. » L’auteur
donnait pour exemple
les mots hébreux BOR : « pureté,
BAR : « créer », le
mot grec BORA : « nourriture » et le latin
ROBUR :
« force ». Arbois de Jubainville dans
« Les premiers
habitants de l’Europe », ainsi que le rapporte Paul Le
Cour
écrivait : « Les Ibères
semblent être les descendants de ces dix millions de
légendaires conquérants
qui, selon Théopompe, venaient de
l’Hyperborée. » Dans la commune de Saint-Aubin-de-Baubigné, se trouve le château de la Durbelière dont le nom comporte peut-être le radical BELIA, l’arbre présent dans le nom de la tribu celte ou ibère des Ambiliates et dans celui de la nef Marbelia. 12 Château de la Durbelière Ce dernier nom nous parle en celte du Grand Bois. Dans le récit ou plus précisément le commentaire des deux nefs templières présenté par B.-F. de Bezaure, bien que jamais nommée, la forêt de Brocéliande deviendrait un lieu d’importance pour l’énigme proposée. Les rois Bretons furent intimement liés à la forêt sacrée de Brocéliande comme le sera le moine hérétique Éon de l’Étoile fondateur de l’Éonisme ou Étoilisme, mouvement initié dans le monastère de Barenton au cœur de la célèbre forêt où s’aventurèrent les Chevaliers de la Table Ronde. Ce haut-lieu druidique apparait dans la tradition comme le Grand Bois, celui qui surpasse tous les autres. Le navire Marbelia nous parle également dans les langues sémites. Le dictionnaire Hébreu-Français biblique de Sander/Trenel, mentionne le mot MARE d’origine araméenne et dont la signification est « Seigneur », « Maître ». Qui est ce Mare’Belia dont la nef pourrait perpétuer le nom ? Nous avons vu que le thème du proche ou prochain semblait important dans cette énigme. Derrière ce thème apparait la rivalité des frères : celle de Caïn et Abel mais aussi celle de Jacob et Ésaü, soit Israël et Édom. Le Livre de la Genèse évoque les rois d’Édom qui régnèrent avant même qu’Israël ait un roi. Le texte évoque huit rois, ces huit rois correspondent à huit périodes terrestres. Les sept premiers rois évoquent les sept races préadamites. Ces sept rois ne pouvaient subsister parce que, physiquement incomplet. Tel est l’enseignement perpétué par le Sepher ha-Zohar ou Livre de la Splendeur. Le premier des rois d’Édom est Bèla, fils de Béor, qui n’a de prochain que son père. Le Maître qu’il conviendrait de découvrir pourrait-être cet énigmatique Bèla. Sa ville s’appelait Denhaba qu’il faut lire suivant le Zohar : « ‘’ Den haba ‘’ (ici on apporte), ainsi qu’il est écrit : ‘’ La sangsue a deux filles qui crient toujours : apporte, apporte (hab, hab). ‘’ » Proverbes 30-15. Les sept premiers rois d’Édom ne peuvent subsister, contrairement au huitième, seul roi d’Édom dont il est dit qu’il avait une femme… la vie est ainsi assurée. La sangsue, associée suivant le Zohar à Bèlà se nomme en hébreu ALOUQAH. Le Dictionnaire Sander/Trenel la présente ainsi : la sangsue ou monstre imaginaire qui suce le sang des hommes. Ce monstre serait une démone vampire. Ses filles sont Schéol vaabadoh : « les Enfers et le Gouffre » que le Livre des Proverbes (27-20) présente comme insatiables. Pour les Théosophes, Édom apparait comme une personnification zoharique de la race Atlante. L’Atlantide est un sujet abordé par de nombreux auteurs de romans fantastiques. Sir Arthur Conan Doyle revisite ce thème dans « La Ville du Gouffre » (édition Néo) dont le titre original est « The Maracot Deep » : « Le Gouffre de Maracot ». Ce titre évoque la découverte de l’Atlantide par le professeur Maracot, dans les profondeurs d’un gouffre de l’Océan Atlantique. Le Pr. Maracot que le narrateur se permet de présenter ainsi : « Vous connaissez Maracot ; vous savez donc de quel bois sec il est fait. (…) momie animée… » Son nom même pourrait évoquer le celtique Mar-Co(e)t : « le Grand Bois »... N’oublions pas n’on plus parmi les romanciers ayant débarqué en Atlantide, le Nantais Jules Verne dont le roman « Édom » semble confirmer la piste que nous suivons dans cette étude. Ce roman écrit en 1905 sera publié après la mort de l’auteur en une version modifiée par l’éditeur sous le titre « L’Éternel Adam ». Cet étrange récit d’inspiration kabbalistique, évoque la submersion du monde tel que nous le connaissons et la résurgence d’une terre unique : l’ancienne Atlantide. L’Atlantide
de
Jules Verne puise
ses origines dans la tradition hébraïque mais une tradition
revisitée par les
Théosophes. Dans ce récit, le señor
Mendoza affirme : « – Il y a
aussi les Atlantes, que notre ignorance seule rend légendaires
(...). Sans
compter qu’une infinité d’autres humanités,
antérieures aux Atlantes eux-mêmes,
ont pu naître, prospérer sans que nous en ayons aucune
connaissance. » Dans la
doctrine enseignée par la
Théosophie, l’Atlantide est nommée Koush. La Bible
évoque le Pays de Koush
assimilé à l’Éthiopie… le Pays de Saba ou de Kaba
évoqué par Fulcanelli. Fabre-d’Olivet
dans « La langue hébraïque restituée »
nous présente la terre
de Koush comme le principe igné.
Cette terre suivant Genèse 2-13 est entourée par le
fleuve Gihon ou Guihon,
l’un des quatre fleuves prenant sa source dans l’Éden. Le nom de
ce fleuve nous
parle d’une époque oubliée, antérieure même
à la civilisation éthiopienne. En
sumérien, GI EN signifie « les Grands
Ancêtres » ou « les
Magnifiques Anciens ». Le nom de ce peuple lié tout
à la fois aux eaux et
au feu devient celui d’un fleuve paradisiaque. Le Rabbi
médiéval Rashi apporte
de précieux renseignements : « Gui’hon Ainsi nommé parce que ses eaux
coulent en mugissant violemment comme dans : ‘’ si un bœuf cogne
(yiga’h)
un homme ‘’, (mugir et cogner vont ensemble), car un bœuf cogne en
mugissant. (Exode
21-28) » Ces « Grands Ancêtres » seraient ainsi liés au bœuf ou taureau (suivant les traductions), ce qui une fois encore peut nous renvoyer à l’Atlantide. Suivant le Livre de l’Exode le bœuf qui a heurté un homme ou une femme, sera lapidé et sa chair ne sera pas mangée. La chute du bœuf devient analogue à la chute de l’Atlantide. Un article Wikipedia de langue anglaise évoque une « Grande Mer Gihon » qui serait mentionnée dans le Livre du Juste. S’agit-il bien ici du Livre du Juste ou Livre de Jasher ? Ceci semble douteux car les versions françaises de cet ouvrage ne comportent aucune référence à cette mer. Toujours est-il, cette mer sortie apparemment d’un midrash, désignerait l’Océan Atlantique. L’Océan Atlantique est aussi nommé Mer d’ATEL dans le Livre des Jubilés dont quelques fragments rédigés en langue hébraïque apparaissent dans les manuscrits de la Mer Morte. Il n’est pas difficile de reconnaitre dans le nom ATEL les trois premières lettres des mots Atlantique et Atlantide. Ces trois lettres deviennent pleines d’intérêt lorsqu’elles se fondent dans la langue hébraïque. La Mer d’ATEL apparait comme la Mer d’At-El. L’initiale hébraïque du mot, si l’on se réfère à l’hébreu moderne, est un Aleph suivi d’un Teth. Ces deux lettres forment une racine bilitère désignant toutes sortes de sons et de bruits murmurés, une parole caché, un enchantement, un maléfice, d’où le mot AT signifiant « sorcier », « enchanteur », « nécromant » mais aussi l’adverbe « doucement », « lentement » et le mot « Secret ». L’origine du mot AT apparait dans l’hébreu LAAT « la parole secrète » - Job 15-11 : Dabar Laat, « la Parole Secrète ». Le EL final pourrait signifier « Dieu » mais aussi « Force », « Pouvoir », « Héros ». La « Parole Secrète » de par les termes qui peuvent lui être associée, apparait à double tranchant, tout à la fois lumineuse et ténébreuse. Et c’est ainsi que le souvenir de l’Atlantide a perduré jusqu’à nos jours. Était-ce cette Parole Secrète que contenait la cale des navires le Nazaré et le Marbelia ? En hébreu le Aleph initial peut se permuter avec un Ayin. Cette permutation permet de lire AT ou ATA : « couvrir », « cacher », « réserver ». Dans le Livre d’Ézéchiel 21-20 est évoquée une terrible épée qualifiée de méouta (mé-ata). Voici comment le mot est décrypté par les auteurs du Dictionnaire d’hébreu biblique Sander/Trenel : « cachée, réservée (jusqu’à ce jour) ». La Parole Secrète, tranchante comme l’épée, serait-elle pareillement réservée (jusqu’à ce jour). Ce jour ou cette heure ? La Huitième Heure, l’EUROTTE du quatrain de Nostradamus… en rapport avec le 8e Roi d’Édom ? Un grand mystère pourrait avoir navigué dans les cales de ces deux navires. Les eaux de cet océan dit atlantique auraient apporté cette Parole Secrète dans un territoire dont l’épicentre serait la cité de Clisson. Cette cité médiévale est la CLEF qui permettra à quelque chercheur vertueux de découvrir la PORTE menant au trésor. ET IN ARCADIA EGO |