Article réalisé en 2004, à une date où nous
n'étions pas encore à pieds d'œuvre dans La Grande Affaire et dont le
Site du même nom n'existait évidemment pas.
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Bas relief de Rennes-le-Château
Où se rendait Bérenger Saunière lors de ses fréquents séjours prolongés effectués hors de sa paroisse de Rennes-le-Château ? On retient sûrement trop facilement dans cette Affaire que Paris puisse avoir été sa seule destination. En l’occurrence, les preuves qui viseraient à accréditer cette thèse manquent cruellement. Parallèlement à ce constat, on prête aussi aujourd’hui à ce mystérieux abbé d’avoir fréquenté des tas de gens “biens”, notamment la haute société parisienne, mais ce point se trouve sûrement bien exagéré et reposerait en fait pour beaucoup sur les nombreux visiteurs non identifiés, apparemment de marque, qui furent reçus à Rennes-le-Château. Pour les déplacements hors de ses terres, les plus grandes interrogations demeurent, même si la présence répétée du religieux en région lyonnaise tendrait à se vérifier. Après avoir évoqué la ressemblance de deux tours, nous allons voir que ces dernières années, des chercheurs ont scrupuleusement recoupé des faits particulièrement intéressants. Retournons pour le moment dans l’église de l’abbé Saunière...
Il y a dans cette église une sorte de message que l’abbé a peut-être voulu laisser à titre posthume et sur lequel il aurait travaillé lui-même selon une rumeur arrivée jusqu’à nous. Il s’agit de la représentation de Marie-Madeleine mise sur le devant de l’autel en plein centre de la magnifique église de Rennes-le-Château. Dans une grotte, la sainte est agenouillée, mains croisées, au pied d’une croix réalisée en prolongement d'une branche d'arbuste, peut-être un rameau ; un crâne humain repose au pied de cette croix. Un peu plus haut, on aperçoit distinctement un livre, une petite croix catholique sur chacune des deux pages ouvertes l'authentifie comme étant religieux. Si nous acceptons le fait que Saunière est peint cette toile, on peut aussi penser qu’il a put y coder un message des plus secret. En tous les cas cette toile devient le second élément du puzzle qui nous transpose dans le Pilat, via des chercheurs intrigués et ceci après l'étude de ressemblance que nous avons déjà produite entre une tour du château de Virieu de Pélussin et sa presque "jumelle" de Rennes-le-Château, la tour Magdala. Oublions maintenant la sainte représentée sur ce bas relief et ne retenons que le seul paysage à l'arrière plan, celui que l'on observe précisément de la grotte. Un chemin franchit un col par une porte surmontée de pics rocheux. A côté, une arcade dont il ne reste qu’une colonne et des ruines. Le paysage est pour ces chercheurs purement symbolique et nous prendrons uniquement les éléments principaux : une porte, une colonne et les pics, ces derniers que certains comptent au nombre de trois ! La solution s’obtient en traduisant porte en celte par Pyla ; puis colonne, qui se dit également Pila mais en latin cette fois-ci. Ces deux traductions s’avèrent complémentaires et permettent alors de penser au sommet du mont Pilat avec son Pic des trois dents. Ce dernier détail aurait pu être volontairement ajouté par Saunière à la seule fin d’identifier le bon Pilat, car il y en a plusieurs en Europe. Ces interprétations pourraient, peut être de manière un peu trop simpliste, faire penser que le Pilat est lié d’une manière ou d’une autre au secret de Rennes-le-Château ; mais poursuivons...
Il existe, quelques kilomètres seulement en dessous du Pic des trois dents une vieille chapelle, presque anonyme au premier abord : la chapelle dite de la Madeleine (son historique est présentée dans la rubrique diaporama de ce même site des Regards du Pilat). A l’intérieur de celle-ci il y avait encore à la fin de l’an 2000, un modeste tableau représentant la sainte. Mais ici la ressemblance avec le bas-relief de Saunière interpellait le badaud comme le curieux. Pertinent, l’écrivain stéphanois, Patrick Berlier, fut le premier à en avoir signalé l’extrême curiosité il y a de cela presque vingt ans. On y retrouvait peinte Sainte Madeleine en prière dans une grotte, peut-être dans la grotte des Dames, se trouvant sur le mont Ministre sur la commune de Chuyer (42), car en toile de fond on apercevait justement le Pic des trois dents. On avait aussi au sol, un crâne humain de positionné et un document déroulé, juste devant la Sainte agenouillée, cette dernière sûrement en pieuses lectures. Ce tableau a été curieusement dérobé en janvier 2001, lors d’un cambriolage où rien d’autre ne sera emporté. Les malfaiteurs sont passés par le toit et ont subtilisé la toile qui se trouvait derrière l’autel. Facilement identifiable et en mauvais état de conservation, cette peinture n’avait aucune valeur marchande. Pourquoi alors avoir dérobé ce tableau ? Gênait-il quelqu'un ou quelque chose ? Est-ce la publicité faite autour de ce tableau de la chapelle de la Madeleine, précisément à propos de son lien présumé avec Rennes-le-Château, qui aurait tenté un malfaiteur qui aurait alors agi alors en toute connaissance de cause ? Difficile de répondre, mais
l’enquête de gendarmerie ne donnera rien ; celle d’une autre nature, celle de l'Histoire, menée par la société culturelle Visages de notre Pilat avec comme support sa revue Dan l’Tan, permit de confirmer qu’il s’agissait bien de Marie-Madeleine de représentée sur la toile, mais surtout de préciser que l’on retrouvait en de nombreux lieux de France des toiles ressemblantes. Cette similitude s’expliquerait par le fait qu’au début du vingtième siècle, le journal “Le Pèlerin” aurait publié une photo d’une toile de sainte Madeleine. Partant de là, des artistes l’auraient reproduite pour leurs chapelles respectives en y ajoutant des détails locaux. Est-ce que l’église de Rennes-le-Château n’aurait pas simplement bénéficié de ce concours de circonstances ? La question mérite d’être posée. Par là-même, la thèse précisant que l’abbé Saunière se serait inspiré de la toile du Pilat pourrait être remise en question, surtout que certains membres éminents de la Société Visages de notre Pilat, n’hésitent pas à écrire que le tableau du Pilat n’aurait été peint que vers 1920 par un peintre local nommé Bonnel ; mais là, la date resterait vraiment à confirmer. Saunière est mort en 1917, sa toile aurait donc été peinte avant celle du Pilat, par conséquent dans cette hypothèse, cette dernière ne serait en rien à l'origine de la présumée oeuvre du peintre-religieux des Pyrénées orientales ! En toute objectivité, Visages de notre Pilat a peut-être contribué à apporter, par ces recoupements rigoureux, la bonne explication dans cette approche des ressemblances des deux "tableaux", mais nous verrons plus tard que le hasard ou la rationalité des analyses ne pourront pas toujours tout expliquer dans les liens présumés entre le Pilat et Rennes-le-Château. Nous développerons plus tard les thèses des chercheurs qui étayent leurs analyses sur ce sujet, grâce notamment à des documents, alors à suivre...
Thierry Rollat
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