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2018










Chers Amis Internautes,

Le temps défile vite. Il est déjà arrivé le moment de vous présenter nos bons voeux pour l'année à venir.

2018 est là à nous montrer le bout prometteur de son nez. Gageons ensemble que ce sera une bonne année pour chacun de nous.

2017 aura vu un nouveau renforcement de l'adhésion du nombre des connections aux Regards du Pilat ; elles dépassent maintenant les 7000 par mois.

Des Amitiés découlent parfois de rencontres effectuées grâce au site. Parallèlement on peut regretter d'avoir que peu de retours en rapport aux nombreuses diffusions.

Les statistiques sont là pour nous encourager mais il est tellement mieux d'avoir des commentaires à propos de telles ou telles nouvelles parutions.

De belles sorties et découvertes ont été au rendez-vous sur le terrain en 2017. En 2018 vous en aurez des aperçus significatifs par le biais de votre site favori.

Cette année passée vous avez découvert de nouvelles plumes sur les Regards du Pilat ; que tous les contributeurs soient une nouvelle fois chaleureusement remerciés.

Nous entrons à présent dans la quinzième année de notre existence, déjà un bel âge pour le Net, une belle continuité qui rencontre une belle confiance auprès de vous.

Patrick Berlier demeure un moteur, une plaque tournante, un socle ; sans lui ce site web ne serait pas ce qu'il est qu'on se le dise bien toutes et tous ensemble.

Au delà d'un ami fidèle et généreux, Patrick est un compagnon de route internautique, et du réel, bien concret aussi. Je lui adresse un très grand Merci ici même.

Avec notre compère Michel Barbot, ils vont vous présenter leurs voeux et leurs traditionnels Contes de Noël. Qu'ils soient également remerciés pour ce beau travail.

Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2018 avec une très bonne santé au rendez-vous 365 jours durant pour vous et vos familles.

Thierry Rollat





Il est de tradition, lorsqu'une année se termine et qu'une nouvelle se profile à l'horizon, de présenter ses vœux à ses amis et de leur souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année. Je ne faillirai pas à la tradition des étrennes, et si je n'ai que des cadeaux virtuels à vous offrir, mais ils sont sincères et véhiculent un bien précieux entre tous : la Connaissance. Depuis maintenant plus de trente ans, j'ai à cœur de transmettre mon savoir, par le biais de livres (j'en ai publié une trentaine à ce jour, depuis les 18 brochures de la série Le guide du Pilat et du Jarez, jusqu'au petit dernier La symbolique des deux saints Jean) ou de textes mis en ligne sur Internet.

2017 s'en va... 2017 est mort... Vive 2018 ! Nous quittons un millésime impair et anguleux (par ses chiffres uniquement, n'allez pas chercher une autre connotation !) pour entrer dans un millésime pair et rond (toujours par ses chiffres...). Pour autant, 2018 ne sera pas une année bissextile, puisque sa division par 4 ne donne pas un nombre entier. Ce sera donc une année paire mais avec un nombre de jours impair. Cela dit, la somme de tous ses chiffres donne 2, chiffre de la gémellité. 2018 serait donc l'année des Gémeaux jumeaux ? Il y a jumeau et jumeau ! Mais moi je verrais bien une avancée majeure de nos connaissances concernant un certain jumeau toponymique... Comprenne qui pourra ! Relisez les anciens reportages de Regards du Pilat...

Trêve d'élucubrations... Chers amis je vous souhaite le meilleur pour 2018 : 365 jours de bonheur, 365 jours de santé, 52 semaines de félicité, 12 mois de reportages différents sur votre site préféré. Sa fréquentation n'a cessé d'augmenter depuis sa création, jusqu'à dépasser aujourd'hui le chiffre de 7000 connexions mensuelles. Un beau succès, et c'est à vous que nous le devons. Ce chiffre ne pourra qu'augmenter de façon exponentielle, comme le suggère le 8 infini du millésime 2018.

Joyeux Noël et meilleurs vœux à vous tous !

Patrick Berlier



LA LÉGENDE DES CHIRATS

 

Tous ceux qui ont randonné sur les sommets du Pilat connaissent ces vastes étendues d'éboulis de pierres grises, sans végétation, que l'on nomme des chirats, un mot local apparenté à d'autres appellations dialectales, telles que chier en Velay, ou cheire en Auvergne, bien que leurs natures géologiques soient différentes. Les linguistes nous démontrent que tous ces mots viennent du bas-latin carium, lui-même tiré du pré-indo-européen car, « pierre, rocher ». Les géologues nous expliquent que les chirats du Pilat sont dus à un phénomène péri-glaciaire. Il n'y a jamais eu de glaciers dans le Pilat, mais ils n'étaient pas loin, aussi lors des épisodes de glaciations la température de notre massif est descendue très en dessous de zéro. Des chicots rocheux sommitaux ont été fragmentés en multiples débris par le gel, le comportement de la roche favorisant le débitage en gros blocs. La gravité a d'abord joué son rôle, les pics morcelés se sont écroulés en éboulis, puis les pierres soudées par le gel ont plus ou moins glissé en masse, selon la pente du terrain.

Les chirats du Pilat sont formés de gneiss, une roche sédimentaire à l'origine, métamorphosée par la montée de magma qui a soulevé le massif, il y a trois cents millions d'années. Cette couche a joué le rôle d'un couvercle, empêchant l'éruption du magma, ainsi il n'y a pas eu de volcans comme en Auvergne, n'en déplaise aux éditeurs de cartes postales de la Belle Époque qui voyaient dans les chirat des éboulis basaltiques, donc volcaniques.

 

Carte postale début XXe siècle imaginant une « mer de chirats » basaltique

 

Mais il en a résulté de ce phénomène une compression formidable qui a transformé la roche sédimentaire en gneiss ou en granite dans la partie centrale du massif, en micaschiste en périphérie. La structure géologique du gneiss est comparable à celle de son cousin germain le granite, c'est un mélange de cristaux de quartz, de feldspath et de mica, mais du fait de la compression elle présente un aspect feuilleté caractéristique. Les chirats ont étonné les premiers naturalistes venus explorer les monts du Pilat. Certains y ont vu les ruines de quelque forteresse romaine, une croyance alimentée par des sortes de cabanes circulaires que l'on voit sur certains chirats. Des abris construits en réalité par les soldats de Napoléon pour surveiller l'ennemi autrichien, cases sommaires dont une demi-douzaine d'exemplaires subsistent.

 

Chirat du Crêt de l'Arnica et son « igloo »

 

Le géographe américain Morton-Fullerton, émerveillé par son voyage dans le Pilat, écrivait en 1907 : « D'immenses coulées de rochers dévalent comme des cascades figées […] Tout le sommet du Pilat en est couvert. D'où cela vient-il ? Le chirat – pour me servir du mot du terroir – produit une puissante impression ; rien n'est plus étrange. C'est comme si une cime plus haute de la montagne avait reçu le choc foudroyant d'un bolide qui l'aurait brisée en miettes. »

 

Chirat du Crêt de la Perdrix, au début du XXe siècle

(Carte postale ancienne)

 

On trouve des chirats quasiment sur tous les sommets du Pilat au-dessus de 900 m d'altitude. Le Crêt de la Perdrix n'est qu'un grand chirat conique ; c'est lui que Jean du Choul évoquait, au début du récit de sa seconde expédition dans le Pilat, quand après avoir sans doute passé la nuit à la Jasserie il découvrait les montagnes aux alentours et parlait de ce « lieu appelé Agenolière, amas de roche que l'on tient pour une colline ». L'amas de roches que l'on tient pour une colline, c'est la définition parfaite du Crêt de la Perdrix, c'est le chirat formant la zone sommitale. Pourquoi ce nom Agenolière, que Jean du Choul est le seul à mentionner ? Parce qu'en 1555, date de la publication du livre de du Choul, était encore vivace le souvenir des sacres pratiqués jadis sur cette montagne, sur cette Pierre du Roi devenue Peyre de Rix en patois et Crêt de la Perdrix enfin, quitte à créer une légende pour expliquer ce nom familier dérivé d'un nom que les gens ne comprenaient plus. Or, dans quelle position se tenait le futur roi au moment de son sacre ? À genoux, bien sûr, et la Pierre du Roi était avant tout un agenouilloir, une Agenolière...

Et puis il y a le Crêt de la Chèvre et son chirat Vicinet, le Crêt de l'Arnica, le Crêt de l'Étançon et son chirat de la Tourette, où aimait venir rêver le botaniste Claret de la Tourette qui lui a donné son nom, chirat bien connu pour son sapin phénomène qui pousse à l'horizontale. Et le Crêt du Rachat, le Crêt de l'Œillon et son chirat qui dévale vers le Rocher de la Chèvre, le Pic des Trois Dents, Saint-Sabin, le chirat des Cassous, Chirat Rochat, le chirat de la Magdeleine, le Grand Chirat au-dessus du Saut du Gier, et j'en oublie sûrement.

 

Chirat Vicinet sous le Crêt de la Chèvre

 

Les chirats sont non seulement typiques et emblématiques du Pilat, mais en plus on n'en trouve nulle part ailleurs en France, ni même en Europe. Les chiers de la Haute-Loire sont granitiques ou basaltiques, les cheires du Puy-de-Dôme sont d'anciennes coulées de lave. Il n'y a qu'en Amérique, paraît-il, que l'on peut trouver des éboulis de gneiss comparables, dans la chaîne des Appalaches. Mais évidemment, là-bas, on ne les nomme pas des chirats ! C'est dire si nous pouvons être fiers de nos chirats ! Ils sont uniques au monde !

Une telle particularité valait bien une légende. Alors la voici, telle que la racontaient les anciens, pour la veillée de Noël. Ce soir-là, les enfants avaient la permission de veiller eux aussi, puisque toute la famille quitterait ensuite la maison pour aller assister à la messe de minuit. En conséquence, les plus âgés parmi les convives se faisaient une joie de raconter leurs histoires à l'intention des plus jeunes. Les mauvaises langues disaient que chaque année ils en rajoutaient, voire qu'ils inventaient carrément de nouvelles légendes, mais où serait le merveilleux si l'on devait chercher une explication rationnelle à tout ? Surtout un soir de Noël où il fallait bien laisser un peu de place à la magie... Alors entre deux bouchées de châtaignes grillées, qu'une lampée de vin blanc doux nouveau permettait de faire glisser, l'aïeul commença à conter...

 

Chirat du Crêt de l'Étançon

 

C'était il y a longtemps... très longtemps. En ce temps-là notre montagne n'était pas encore nommée Pilat. Il faut dire qu'il n'y avait personne pour nommer quoi que ce fût. Car c'était il y a si longtemps que l'homme n'était pas encore apparu. Ceux qui croient que c'est le Bon Dieu qui a créé le monde vous diront que cette histoire-là s'est déroulée au Troisième Jour de la Création, alors que Dieu avait formé le ciel, la terre, les océans, les montagnes, les arbres et les plantes, mais n'avait pas encore créé ni les animaux, ni l'homme. Ceux qui ne croient en rien feront observer que cette histoire a duré bien plus qu'un jour, ce à quoi les premiers répliqueront que par « jour » il faut comprendre « ère », et qu'ainsi on retombe sur ses pattes. Bon ! Je ne vais pas ouvrir le débat... Chacun pensera ce qu'il voudra.

Ce qui est sûr, c'est qu'en ces temps si lointains, la nature était douée de pensée et de parole. Les arbres, les fruits, les fleurs, étaient capables de raisonner et de parler. Et même les pierres, les rochers et les montagnes, et même les rivières, les lacs et les mers. Mais si, c'est comme je vous le dis ! Tant pis si vous ne me croyez pas. Était-ce le Bon Dieu qui avait voulu et créé tout cela ? Disons oui, le Bon Dieu, si vous y croyez. Enfin, tout de même, un Démiurge, une Déité, un Être suprême, un Verbe, un Logos, un Grand Architecte, une Raison, appelez-ça comme vous voulez. Allez, moi, pour être original, je dirai la Lumière. Eh bien c'est cette Lumière qui gérait le jardin d'Éden. Car ce n'était pas autre chose, notre Pilat, en ce temps-là : le paradis sur terre.

Pourtant par un jour d'hiver la nature décida de se révolter !

« Ce froid, cette neige, ces jours si courts, tout cela ne sert à rien, disait-elle. Pourquoi ne sommes-nous pas au printemps ?

– Et d'ailleurs, quel besoin avons-nous, disaient les fleurs, d'attendre l'été pour nous parer de nos belles couleurs ? Nos pétales pourraient s'épanouir bien avant...

– Et moi, répondait le blé, pourquoi attendrais-je d'avoir une si longue tige pour porter mes épis ?

– Et nos fruits, continuaient les arbres, nos branches pourraient bien s'en garnir dès le printemps ?

– Tout cela est fort juste, remarquaient les rivières, ces étourdies, il serait plus agréable pour nous de couler dans une région où le printemps régnerait perpétuellement, plutôt que d'être gelées trois ou quatre mois sur douze !

– C'est décidé, firent-ils tous en chœur, demandons à notre créateur de supprimer les autres saisons, et restons au printemps du début à la fin de l'année ! »

 

Chirat sous les Trois Dents, en allant vers Dentillon

 

Ces paroles, ressassées à longueur de journée, vinrent aux oreilles de la Lumière, qui décida de donner une leçon à ces insensés. Elle édifia autour de ce pays une barrière infranchissable, et à l'intérieur elle supprima printemps, été, automne et hiver, pour faire régner une saison unique que le révoltés nommaient le printemps, mais qui ne l'était pas vraiment. Des fleurs de toutes les couleurs s'étalaient sur les prairies, le blé encore vert s'enorgueillissait de ses épis, des grappes de fruits pendaient aux branches des arbres encore frêles, et des sources l'eau s'écoulait en bruissant. Cependant, au bout d'un moment tout ce joli monde s'estima encore mécontent !

« Nos pétales ne s'ouvrent pas assez vite, disaient les fleurs.

– Mes épis tardent trop à dorer, répondait le blé.

– Nos fruits ne sont point encore mûrs, continuaient les arbres.

– Demandons au Créateur de faire régner en permanence l'été, c'est la meilleure des saisons. »

Et cela leur fut accordé. Alors doucement une sorte d'été se mit en place. Les fleurs éclataient de couleurs, les blés et toutes les céréales étaient dorées à souhait, les fruits gorgés de sucre pavanaient sur leurs arbres. Les rivières clapotaient de joie du matin au soir, et même les rochers chauffés par le soleil s'extasiaient. Mais bientôt les fleurs se fanèrent, les blés trop chétifs se courbèrent de fatigue, et les branches des arbres cassèrent sous le poids des fruits, qui pourrissaient ensuite sur le sol desséché. Quant aux rivières et aux lacs, leur niveau baissa de manière alarmante, et à force de chauffer les pierres finirent par éclater.

« C'est la faute du soleil qui est trop fort, prétendirent ces aliénés, demandons au Créateur de faire régner en permanence l'automne, c'est la meilleure des saisons. »

 

Automne dans le Pilat

 

Le soleil, à qui la Lumière avait demandé d'obéir aux ordres des révoltés, se fit plus doux. Pour un temps, le pays redevint verdoyant. Mais ce qui devait arriver arriva : les végétaux ne purent résister longtemps à cet automne perpétuel, aussi doux fut-il. Pendant ce temps, dans les autres contrées, l'hiver touchait à sa fin. Il avait eu son utilité, pendant ce temps la nature s'était reposée et maintenant elle se préparait à renaître. Alors sous le pâle soleil du printemps la nature revint doucement à la vie. Lentement tiges et branches s'apprêtaient à porter fleurs, fruits et épis. Puis l'été arriva, en temps et heure, suivi par l'automne, selon un rythme immuable et depuis longtemps éprouvé. Mais dans le pays qui allait devenir le Pilat, la végétation mourrait, les rivières s'asséchaient. Comprenant son erreur, la nature révoltée demanda grâce à son créateur, mais la Lumière avait décidé de la punir. Et pendant que le reste du monde poursuivait son cycle naturel, ce pays présomptueux se dessécha entièrement, ne formant plus qu'un immense éboulis de rochers, brûlé par le soleil. Longtemps il resta ainsi, pour servir d'exemple aux autres contrées.

 

Vus de Chirat Rochat, le chirat de la Magdeleine et les sommets du Pilat

 

Un jour cependant, la Lumière estima que la leçon avait porté. Elle fit pleuvoir des trombes d'eau sur le pays, le vent impétueux vint ensuite apporter des milliers de graines minuscules mêlées à tant de poussière que le sol retrouva son aspect d'antan, et l'hiver étendit son blanc manteau. Au printemps, tout redevint normal, et les barrières abolies plus rien ne différencia le Pilat du reste du monde. La Lumière allait pouvoir créer les animaux, et l'homme, pour venir l'habiter. Mais il fallait qu'un signe restât manifesté, clair et visible, pour rappeler cet épisode incroyable et servir d'avertissement à ceux qui seraient tentés de défier le Créateur. Alors en quelques endroits, près des sommets, subsistèrent des zones de rocaille dénudée, où rien ne poussa jamais. Ces chaos de rochers, destinés à perpétuer le souvenir de cette histoire déplorable, ont reçu le nom de chirats...

 

Le chirat du Purgatoire

Il mérite bien son nom, pour les randonneurs qui le traversent

 

Vous vous demandez sans doute comment je sais tout cela ? La nature était douée de parole, vous ai-je dit. Ce don a disparu, elle en a été dépossédée au profit des animaux, qui eux-mêmes l'ont transmis à l'homme, car c'est ainsi que les choses devaient s'opérer. Oh ! À une exception près : il existe un insecte, un coléoptère très utile, qui constitue une espèce endémique, c'est le carabe des chirats. Lui seul sait encore parler, à qui veut bien l'entendre. Allez sur les chirats, comme Marc Antoine Louis Claret de la Tourette qui y passait ses journées, écoutez la nature, et si vous êtes suffisamment patient, l'esprit suffisamment ouvert, le carabe des chirats viendra vous conter les légendes du Pilat...

Minuit approchait, quand l'aïeul eut terminé son conte. Il était temps de partir pour la messe. La maison allait rester sans occupant humain pendant ce temps. Chiens et chats allaient veiller, en attendant leur retour. La maîtresse de maison prit soin de placer sur les braises de l'âtre une grosse bûche de bois, pour entretenir une présence pendant l'absence de la famille et de ses invités. En Provence, d'où cette coutume était venue en remontant le Rhône, on utilisait une bûche d'olivier. Mais il n'y avait pas d'olivier dans le Pilat à cette époque, et ceux que l'on peut y voir aujourd'hui ont été importés d'on ne sait où. Alors on utilisait un bois plus local, issu d'un conifère : sapin, pin, épicéa, mélèze, les espèces ne manquaient pas. La bûche était arrosée de ce qui restait de vin blanc doux, qui retarderait sa combustion. Sur la table, on ramassa toutes les écorces de châtaignes, dont on fit un tas, que l'on jeta dans le foyer par-dessus la bûche. Au contact des braises, elles s'enflammèrent d'un coup, et leurs flammes ne tardèrent pas à se communiquer à la bûche. Plus tard, sous l'action de la chaleur, le bois gorgé du sucre du vin blanc éclaterait en gerbes d'étincelles sonores.

La bûche de Noël... Quelle jolie coutume... Aujourd'hui c'est devenu une pâtisserie, ou un dessert glacé. Les gourmands y ont gagné, mais la magie de Noël y a beaucoup perdu.




Chers Amis Internautes,

Once Upon a Time – Il Était Une Fois… 2017. Le temps est venu pour nous de quitter cette année 17 que certains d’entre-nous envisageaient comme une Porte. Nous ne pouvons dire, à cette heure, si cette Porte s’est ouverte ainsi que ces honorables personnes étaient en droit de l’espérer.

2017 se ferme, la page blanche commencée le 1er janvier est à présent noircie par l’encre de nos souvenirs. Il Était Une Fois (nostalgie Seventies...)… Rien qu’un ciel pour les humbles mortels que nous sommes. De ce ciel infini, une nouvelle page blanche va se dérouler. Il Sera Deux Fois, soit la promesse d’une année 2018 favorable à la Vie. On ne vit que deux fois, proclamait le grand Sean Connery. Saisissons à pleines mains cette seconde chance.

Que 2018 soit pour vous, Amis Internautes, l’année des réalisations, celles que vous auriez aimé voir s’accomplir en 2017 mais qui, faute d’un grain de sable, n’ont pas abouties.

Bonne et heureuse année 2018 à tous !

Michel Barbot




Avant-lire :

Dans Le conte de Noël que voici, les Vikings adorateurs d’Odin et de Thor, sont représentés comme un peuple voué aux Ténèbres. Ce choix romantique sert exclusivement le conte et ne se veut en rien conforme à la réalité. Il faut reconnaître au contraire que les peuples venus du Nord, au-delà des raids meurtriers qu’ils ont pu perpétuer, ont permis, il convient de le rappeler, une avancée considérable pour l’Occident médiéval dans des domaines aussi divers que le commerce ou la navigation. Il est également connu que les Vikings ont pris une part non négligeable dans la création ainsi que dans l’implantation de l’Ordre du Temple en Europe.

 

NOËL PRÈS D’UN MUR QUE L’ON CROYAIT PERDU

 

Le récit que vous allez lire n’est pas une fiction, non plus une uchronie. Peu d’hommes et de femmes, sur cette Terre, ont eu connaissance des faits relatés dans ce récit. Bien que très médiatisés, ces faits sont étrangers à notre Terre… La physique quantique a démontré l’existence d’univers parallèles confirmant ainsi les anciennes sagas celtes, voire même les mystérieux enseignements des Kabbalistes Juifs. Dans le multivers il est un univers-miroir dans lequel évolue Terra-deux, nommée Adama par les Kabbalistes, ou bien encore la Terre Verte par les Celtes. Les terribles événements survenus sur cette Terre-miroir, ont eu des répercussions désastreuses pour l’avenir de notre propre Terre. Il m’appartient de révéler ces faits. Puisse Dieu, nous protéger dans l’avenir des répercutions que pourraient avoir ces terribles événements. Des hommes et des femmes de bonne volonté, que nous appelleront… les Vigilants, veillent auprès des Portes…

 

Tel-Aviv 24 décembre 2016, 12 heures 30 – le colonel Jacques Rosen, officier du Mossad, occupe depuis dix années un siège au dernier étage du Hadar Dafna Building sur King Saul boulevard à Tel-Aviv. Il dirige le Département Z, service consacré aux affaires de nature ésotérique.

 

Le Hadar Dafna Building à Tel-Aviv, siège du Mossad

 

Le regard fixé sur l’écran, il découvre avec attention le direct d’Aroutz 1, la première chaîne de télévision israélienne.  À proximité du Mur des Lamentations, Éthan Geler, journaliste vedette de la chaîne, relate les événements tragiques déroulés près du saint lieu, trente minutes plus tôt à 12 heures précises.

Le Rav Élim Dov, surnommé par les Juifs de Jérusalem : Ab’Hanouka haTsadiq, soit Père ‘Hanouka le Tsadiq (le Juste) était venu, ainsi qu’il le faisait chaque année durant la fête de ‘Hanouka, non loin du Mur des Lamentations où il savait trouver des enfants joyeux occupés à faire tourner le sevivon, la toupie. Le Rabbi ne pouvait résister à l’invitation des enfants et se prenait au jeu, faisant tourner la toupie ainsi qu’il le faisait enfant. Il offrait ensuite des petits cadeaux ainsi que des pièces en chocolat qui remplaçaient à présent les dmei ‘Hanouka, « l’argent de ’Hanouka ». Ces Dmei, variante du mot Damim, désignaient le prix des sangs, car en effet – symbole fort – ce terme avant d’évoquer l’argent, précisément l’argent de ‘Hanouka, signifie « sangs », terme pluriel en hébreux , symbole de la vie.

Ce 24 décembre 2016, le Rav ne put tourner le sevivon, car l’ange de la mort était au rendez-vous. Surgissant de nulle part, un homme aux origines plutôt nordiques, brandit un marteau viking qu’il assena sur le crâne du pauvre Tsadiq. Son forfait perpétué, le guerrier disparut aussi soudainement qu’il était arrivé.

Rapidement l’émotion fut à son comble parmi les Juifs de la cité sainte. Jacques Rosen éprouvait en visionnant les images diffusées par la télé, une profonde tristesse.

Le Chef du Département Z, bien que né à Paris, avait suivi dans sa quinzième année, ses parents à Jérusalem. De brillantes études, ainsi qu’un passage remarqué dans les unités de Tsahal, l’Armée de Défense d’Israël, lui avaient permis d’intégrer le Mossad.

Bien que fidèle à la nation israélienne, il gardait au plus profond de lui cette âme française qui le poussait, dès qu’il en avait l’opportunité, à revenir dans l’Hexagone. En découvrant le direct d’Aroutz 1, il ne put s’empêcher de fredonner à mi-voix, tristement, les premières paroles de la chanson d’Enrico Macias :

 

Noël à Jérusalem
Près d'un mur que l'on croyait perdu
Un homme à genoux est là, il pleure à côté de moi
Et lève les yeux en remerciant le ciel

 

Soudain le téléphone sonna. Yossi Cohen, le Directeur du Mossad, l’informa de l’arrivée au Hadar Dafna Building du premier ministre de l’État d’Israël, Benyamin Netanyahou. Jacques Rosen devait les rejoindre immédiatement dans le bureau du Directeur.

Après de rapides salutations, Benyamin Netanyahou ouvrit l’attaché-case qu’il tenait au poignet droit puis s’adressa aux deux agents du Mossad :

« Messieurs, ce jour, ainsi que vous le savez, à 12 heures précises, le vénéré et vénérable Rav Élim Dov, plus connu sous le nom de Ab’Hanouka haTsadiq a été sauvagement assassiné. Près de son corps se trouvait ce marteau, arme viking marquée de runes mystérieuses. Un second objet se trouvait près du corps. Il s’agit du sevivon que voici. Vous pouvez noter que le sevivon présente une anomalie d’importance. Il ne comporte pas, ou plutôt ne comporte plus la lettre Hé. En lieu et place de cette lettre, figure cette peinture rouge qui nous semble-t-il, fait référence aux sangs de ‘Hanouka, les monnaies offertes aux enfants tournant le sevivon durant la fête de ‘Hanouka. Le tueur qui a disparu aussi soudainement qu’il était venu, a poussé le macabre jusqu’à laisser sur les yeux du Tsadiq un sangs de ‘Hanouka.

 

Le seviron maculé de peinture rouge

 

« Je ne vous apprendrai rien en vous disant combien ce 24 décembre est important ! Les pèlerins chrétiens nombreux sont venus ce jour en Israël pour fêter la naissance de Yéshoua. Ce même jour – événement rarissime – commencent les huit jours de ‘Hanouka… Les enfants du Mur n’ont pas attendu la tombée de la nuit qui marque le début du jour. Le Rav savait qu’il les trouverait à 12 heures, tournant le sevivon, aussi avait-il dans ses poches quelques petits cadeaux et pièces en chocolat. Hélas pour lui, un homme, devrais-je dire un fantôme ? – le tueur – semblait pareillement informé de la présence du Rav en ce lieu à 12 heures précises…

« Mais cet ignoble meurtre n’est pas le seul ! Car, au même moment, ailleurs dans le monde, d’autres hommes ont été pareillement assassinés. Cette 12e heure, heure d’hiver de Jérusalem, apparaît, nous en sommes convaincus – bien que nous en ignorons la raison – comme un phare dont le noir rayonnement couvre en simultané la totalité du monde. Les pays concernés par ces horribles assassinats ont rapidement annoncé ces macabres événements. Nous pouvons affirmer que pas moins de 36 hommes ont perdu la vie. Nous aurions pu penser au vu du crime de Jérusalem, que le judaïsme soit la cible unique mais les crimes commis à Paris, New York City, ou Londres – pour ne citer que ces trois villes – semblent contredire cette hypothèse. Le dénominateur commun apparaît ailleurs.

« À New York City – 7 heures de décalage en hiver avec Jérusalem – soit 5 heures locales, la victime fut un Santa Claus. Ce dernier venait de revêtir son costume et s’apprêtait à prendre le métropolitain pour se rendre au local du Fraternal Order of Real Bearded Santas (le FORBS) de New York, où il devait retrouver les Santa Claus de la cité ainsi que leurs admirateurs avant de converger vers les enfants New-yorkais.  

« À Paris – deux heures de décalage en hiver avec Jérusalem – soit 10 heures locales, un Père Noël a été pareillement assassiné.

« Donc, pour résumer, pas moins de 36 Pères Noël ou Santa Claus – liste dans laquelle apparaît notre Rav bien qu’il ne soit pas à proprement parler un Santa Claus ou un Père Noël – ont été trucidés à 12 heures, heure de Jérusalem. Il nous faut à présent agir et agir vite !

Puis, s’adressant personnellement à Jacques Rosen, le premier ministre l’informa de la mission qui lui incombait : « Il faut que vous partiez dans l’heure à Safed, la ville des Kabbalistes. Vous y rencontrerez le Rabbin Dor Hashin. Il vous apportera les premiers éléments de réponse qui vous permettront de  poursuivre l’enquête dont vous êtes à présent chargé. »

Yossi Cohen, le Directeur du Mossad, plutôt silencieux depuis le début de cette rencontre secrète, se permit cette pertinente remarque : « Étrange affaire assurément ! Mon sentiment est que cette affaire si elle comporte indéniablement des aspects judaïques, comporte pareillement des aspects plus chrétiens ou occidentaux… Suivant les premières indications, seul le meurtre de Jérusalem concerne de près le Rabbinat et plus précisément une fête juive, tout comme les autres meurtres concernent le Christianisme et plus précisément une fête chrétienne. »

« Vos remarques, Monsieur le Directeur, sont effectivement justes, reprit le premier ministre, et il n’en demeure pas moins qu’à chaque meurtre est associé un sevivon à la symbolique toute juive… » Se tournant ensuite vers Jacques Rosen, le chef du gouvernement israélien conclut cette rencontre en disant : « Il est temps à présent que vous partiez. Un hélicoptère vous attend. Bonne chance à vous. De votre réussite dépend la survie d’Israël mais aussi, n’en doutez pas, la survie du monde ! » Jacques Rosen, bien qu’il ne releva pas, pensait que pour sauver le monde il ne fallait pas qu’il soit seul…

Safed, la patrie des Kabbalistes, cité montagneuse de Haute-Galilée, se dresse sur un volcan éteint dont le tellurisme aurait pu motiver, pour certains chercheurs, la présence des Sages, étudiant la Kabbale.

 

La cité de Safed (photo Wikipédia)

 

La rencontre entre Jacques Rosen et le Rabbin Dor Hashin eut lieu sur le Mont Meron au bas de la rue HaHari tout près du joyau local, la mythique synagogue HaAri dont le nom pérennise la présence à Safed au XVIe siècle  du Rabbin Yitzhak Louria, brillant Kabbaliste connu comme le Saint Ari, acronyme pouvant se lire le Saint Lion.

 

La Synagogue HaAri à l’extérieur

 

Le Saint Ari rencontrait sur cette montagne son Maggid, son « entité céleste personnelle », soit de tradition, le prophète Élie qui l’initia aux Mystères divins. Jacques Rosen connaissait le Rabbin Dor Hashin, déjà rencontré au cours de mystérieuses enquêtes. Chacune de ces rencontres, et plus encore cette dernière, lui lassait une impression étrange. Face au Maître, Jacques Rosen le Parisien de naissance, semblait comprendre ce que le Saint Ari devait ressentir face au prophète Élie…

 

La synagogue Ha Ari

 

L’accueil fut chaleureux mais grave. Le Rabbin Dor Hashin reçut le Chef du Département Z dans un bureau dont le contenu High Tech dernier cri aurait pu surprendre une autre personne que Jacques Rosen. Le Rabbin de Safed informa son visiteur sur les derniers éléments relatifs à cette étrange affaire :

« Ainsi que vous le savez, tous ces meurtres sont associés au sevivon. La toupie dans sa symbolique juive apparaît comme une représentation de notre terre effectuant sa révolution autour du Soleil. On y retrouve aussi la relativité du temps énoncée par Einstein…

 

Le Seviron

http://clarita-di-telaviva.e-monsite.com/pages/fetes-juives/traditions-de-hanouka-et-hanouka-en-israel.html

 

« Observez bien cette reconstitution du mouvement du Sevivon. Les quatre lettres que voici : un Noun, un Guimel, un Hé et un Shin, sont les initiales de Ness « miracle », de Gado « grand », de Haya « était », et de Sham « là-bas ». Elles affirment : « un grand miracle avait eu lieu là-bas ». Là-bas, c’est-à-dire à Jérusalem. Le Shin, initiale de Sham figure sur les toupies tournant en diaspora. Aussi apparaissent-elles auprès du corps des victimes assassinées hors Jérusalem et donc hors d’Israël. Auprès de la victime de Jérusalem apparaît un sevivon comportant un Pé en lieu et place du Shin. La lettre Pé apparaît comme l’initiale de Po : « en ce lieu », « ici ». Les assassins connaissaient cette particularité du sevivon.

« Le jeu du sevivon serait la version juive d’un jeu de  toupie allemand du Moyen-Âge. Sur ces toupies médiévales étaient indiqués par une lettre les gains des joueurs : N pour Nicht, rien (le joueur ne gagne rien), G pour Ganz, tout (le joueur rafle la mise), H pour Halb, moitié (le joueur rafle la moitié de la mise) et Sch pour Schtil, tranquille, (le joueur doit passer son tour).

« Le Bnei Yisaschar enseigne que les lettres inscrites sur le Dreidel, nom que le Juifs ashkénazes donnent au sevivon, font référence à l'intégralité de l'histoire juive. Elles représentent les caractéristiques spécifiques des quatre exils successifs du peuple juif : la Babylonie, la Perse, la Grèce et Rome. Ce dernier exil est caractérisé par la lettre Hé occultée sur le sevivon placé près des victimes. Ce Hé représente dans cette lecture historique de la toupie, le mot HaKol, qui veut dire TOUT. C’est la représentation de Rome. Car elle englobe l’ensemble des forces des précédents exils en portant atteinte aussi bien à l’âme, au corps et à l’esprit. Voilà pourquoi la durée de cet exil est si longue, car elle comporte toutes les atteintes possibles faites au peuple juif dans les exils précédents. Quand le sevivon chute, une culture affirme son influence sur le peuple juif. L’Empire de Rome ou Édom le Quatrième Empire, le plus long, se prolonge aujourd’hui encore.

« Toutes les victimes innocentes de ce funeste 24 décembre 2016 – le Rabbi de Jérusalem excepté – sont des Goys. Le meurtre du Rabbin, un Juif de Jérusalem, dépasse assurément l’aspect juif, bien que non négligeable, de cette terrible affaire.

« Les Juifs ne fêtent pas Noël mais celui que nous nommons en Israël Santa Klos ne nous est pas inconnu pour autant ainsi que le démontrent les nombreux articles du Net rédigés en langue hébraïque. En Israël, seuls les Arabes chrétiens fêtent Noël et gardent une place pour Baba Noel et pour Santa Klawz.

« Les témoins des meurtres évoquent un être fantomatique ayant l’apparence d’un guerrier Viking armé d’un marteau, ancienne arme de combat. Les cinéphiles et les lecteurs de BD américaines édités par MARVEL, connaissent bien le super héros Thor et son marteau. Le rapide survol de quelques articles du Net consacrés au sujet, m’ont appris que Santa Klos avait supplanté au Moyen-Âge le dieu des Vikings Thor et son père Odin. Au pays de Tsarfat, la France que vous connaissez bien, des sites placés sous le patronage de Santa Klos ou Saint Nicolas, avaient été dans le Haut Moyen-Âge, consacrés au dieu Thor par les Vikings.

 

Le dieu Thor

 

« Un guerrier Viking tuant Santa Klos, le ferait, semble-t-il, pour venger le dieu supplanté par le saint des chrétiens. Cette vengeance pourrait apparaître comme une croisade, la croisade des sectateurs du vieil Odin et de son fils Thor, visant à détruire le culte des Chrétiens. Un guerrier Viking tuant à Jérusalem Ab’Hanouka haTsadiq, me donne à penser que plus noir encore sont les desseins des guerriers Vikings. Vous le savez peut-être, quelques Sages, d’entre les Sages d’Israël aiment à penser que Ab’Hanouka le Juste, serait l’un des Lamed Vav, l’un des 36 Justes sans lequel le monde ne pourrait subsister. Si l’un d’entre venait à être tué, le monde pourrait disparaître… Le nombre des assassinats est de 36 ! Ce n’est pas un hasard, c’est un noir message ! Des hommes sur cette Terre veulent imposer le Règne du Chaos. Les 36 hommes sacrifiés n’étaient assurément pas les 36 Justes qui assurent le maintien de la Vie sur la Terre mais le message est là !

« Si l’hypothèse que j’avance était vérité, eh bien, dites-vous que nous vivons en ce jour des heures terribles annonciatrices d’un chaos universel. Puisse l’ange Mikhael nous venir en aide. En effet, celui que les Chrétiens nomment l’Archange Michel est appelé aux heures sombres à descendre sur la Terre pour repousser le Chaos.

Les paroles prononcées par le Rabbin Kabbaliste Dor Hashin résonnaient étrangement dans la tête de Jacques Rosen. Le Chef du Département Z du Mossad, natif de Paris, avait gardé en Tsarfat des contacts des plus mystérieux. L’un de ces contacts était un membre du très secret Ordre de Saint Michel, un ordre dont le nombre de membres fut dès son origine fixé à 36, soit le nombre des Lamed Vav. Jacques Rosen rappelait au Rabbin que la fête de ‘Hanouka en cette année 2016  coïncidait avec le Noël des Chrétiens. Les 36 Chandelles de ‘Hanouka brillaient étrangement dans sa tête en ce funeste 24 décembre. Ces 36 Chandelles lui rappelaient une France qu’il chérissait, bien que né peu après, la France de Jean Nohain, la France des 36 Chandelles. Il le savait et le Rabbin le suivait totalement dans cette décision, il devait se rendre immédiatement en France. À 18h précises, il s’envola depuis l’aéroport David Ben Gourion à Tel-Aviv  pour Paris dans l’avion spécial du premier ministre. Le sort du monde en dépendait. 

 

Au même momentbien que… dans un Au-delà, où le temps était inconnu, l’Archange Michel avait réuni trois étranges personnages. Les deux premiers se connaissaient depuis déjà… quelque temps ! Il s’agissait de Saint Nicolas et du Père Noël ! Deux amis ? Pas précisément. Surtout depuis que le bon Saint Nicolas s’était trouvé contraint d’accepter de céder une partie du territoire terrestre à un nouveau venu : le Père Noël ! D’où venait-il, qui était-il ce Père Noël, totalement inconnu dans le Bottin des Saints ! Quelque part, n’était-ce pas faire injure à l’expérimenté Saint-Nicolas ? C’est pour le moins ce qu’avait pensé le protecteur des enfants.

Le Père Noël, égard aux trois premières lettres de son nom, se présentait comme un nouveau Père Noé… un sauveur de l’humanité, quoi ! Mais qui était-il vraiment ? Il demeurait disait-on quelque part dans le Grand Nord. Assurément pour Saint Nicolas, le Père Noël n’était qu’un Viking attardé surgissant tel les Hommes du Nord au Moyen-Âge sur l’Europe civilisée. Le Père Noël ne s’en laissait pas compter, rendant coup pour coup ! Il affirmait avec véhémence que Saint Nicolas n’était guère mieux que ses prédécesseurs les vieux Thor et Odin ! Bonjour l’ambiance !

L’Archange Michel avait su calmer les ego surdimensionnés de ces deux personnages hauts en couleurs ! Se trouver face au Chef de la Milice Céleste était une véritable épreuve, surtout la première fois. Tel était le sentiment du troisième invité à la table de l’être de lumière. Il s’agissait du Rav Ab’Hanouka haTsadiq. Le Tsadiq il y a peu, se trouvait encore près du Mur de Jérusalem et voilà qu’à présent il siégeait quelque part à la table du Premier des Archontes, dans l’une des nombreuses maisons du Dieu Éternel. Jérusalem participe déjà au monde divin, ainsi qu’aiment à l’affirmer les Rabbins, mais il ne se souvenait pas avoir éprouvé dans la capitale israélienne, ce qu’il éprouvait à présent.

La voix lumineuse de l’Archange Michel se fit entendre :

« Je vous ai réuni autour de cette table car la Terre vit des heures sombres. Le Rav Ab’Hanouka haTsadiq que voici, a été tué par un guerrier de Thor et d’Odin, les anciens dieux des Vikings. Ces sombres guerriers ont également tué des Saints Nicolas et des Pères Noël, vos dignes représentants terrestres. Présentés ainsi, les faits semblent tragi-comiques… je vois à vos visages, mes chers Saint Nicolas et Père Noël, que vous n’acceptez guère l’expression tragi-comiques et vous avez, ô combien, raison ! Il est certain que de noires divinités préparent leur retour sur la Terre. Ce Retour serait la fin pour l’humanité. Sachez que ce Retour a déjà commencé. J’en veux pour preuve la présence à notre table de Rav Ab’Hanouka haTsadiq car, je puis te le dire Rabi – au risque de te surprendre – tu es l’un des 36 Lamed Vav et, tu connais la tradition, si un seul des Lamed Vav venait à mourir tragiquement avant même son remplacement, la Terre se trouverait en grand danger. Le monde ne pourra être sauvé que si tu reprends ta place sur la Terre. Tu revivras à la Terre dans ton propre corps qui a été déposé, dans le plus grand secret, sur ordre du premier ministre de l’état d’Israël, dans une chapelle ardente hermétique à toutes les malveillances. Ton retour à la vie se fera dans ton corps totalement remis de ses mortelles blessures provoquées par le marteau du guerrier des ténèbres. Saint Nicolas et le Père Noël pourraient te raconter  leur expérience commune à la dignité de deux fois nés. Non, il n’est pas donné à chaque homme de devenir un deux fois né. Il ne convient pas de confondre cette dignité avec le thème reconnu par les Kabbalistes, de la réincarnation accréditée dans le Livre de Job.

« Ton retour sur Terre et surtout ta mission  aux côtés de Saint Nicolas et du Père Noël sera coordonnée avec celle de l’agent Israélien du Mossad Jaques Rosen le Chef du Département Z. Je sais Rabi que cet homme ne t’est pas inconnu… Ta re-naissance ainsi que ta mission – votre mission – est actuellement préparée conjointement par les Kabbalistes de Safed réunis autour du Rabbin Dor Hashin et par l’équipe secrète du premier ministre Benyamin Netanyahou.

« Votre mission sera n’en doutez pas longue et difficile. Vos ne serez pas seuls. D’autres hommes de bonne volonté, vous assisteront dans une mission qui leur est propre. Il va de soi, que vous devrez, tous les trois, changer votre look pour un look, disons… plus classique. Pour commencer vous raserez votre barbe… C’est un ordre ! Quant au costume rouge ou vert de Saint Nicolas et du Père Noël, il n’en est pas question ! C’est bien clair ? Vous quitterez ensemble Jérusalem pour Paris à bord d’un avion privé dans lequel vous retrouverez Jacques Rosen. À Paris vous serez accueillis par les Chevaliers de l’Ordre de Saint-Michel officiellement fondé à Amboise le 1er août 1469 par le roi de France Louis XI mais antérieur de plusieurs siècles. Votre mission sera d’encadrer ces hommes jusqu’aux Portes Noires qui permettent aux guerriers Vikings d’accéder depuis le monde des ténèbres à notre Terre. Les Chevaliers, assistés des 17 Moines et de leur Père-Abbé, devront impérativement – il en va de la survie de la Terre – détruire ces portes. Ce n’est qu’à ce prix que le monde sera sauvé. Je n’ai que deux mot à ajouter : Bon courage !

 

Paris 24 décembre 2016 – 20 h 15 min, heure de Paris (22 h 15 min, heure de Jérusalem), après un vol rapide de 4 h 15 min, l’avion spécial du premier ministre d’Israël atterrit à Roissy Charles de Gaulle… tout un symbole ! Les passagers très spéciaux de ce vol spécial ont eu le temps de faire connaissance. Jacques Rosen s’est entretenu principalement durant le voyage  avec trois inconnus dont les années devaient assurément dépasser les 70 sans qu’il puisse véritablement préciser leur âge.  Les noms de ces trois personnages ne lui parlent guère, et pourtant il était certain qu’il connaissait ou avait dû connaître l’un d’eux mais il n’arrivait pas à situer, bien que son accent trahissait un juif natif d’Israël contrairement aux deux autres qui semblaient avoir pour l’un, une origine occidentale, et pour l’autre, une origine plus orientale de type grec. Il était clair que ces trois hommes venaient de passer dans le salon d’un coiffeur et chez un tailleur juif de Jérusalem. En observant ces hommes rasés de près, les cheveux coupés courts et parfumés, Jacques Rosen s’interrogeait sur leur véritable identité. Non que leur costume ne leur sied pas, mais…

Un car sécurisé les attendait à l’aéroport. Les passagers très spéciaux de l’avion furent convoyés vers un hôtel particulier de Paris où ils furent reçus par le « Roi » ou « Grand Maître » de l’Ordre de Saint-Michel. Jacques Rosen avait eu l’occasion de rencontrer, au cours de périlleuses missions, l’un des 36 Chevaliers de l’Ordre mais jamais le « Roi ». Ce souverain-chef dont le nom resta secret, souhaita la bienvenue à ses hôtes.

« Mes amis, ce 24 décembre 2016 inaugure une nuit des plus noires. Il nous faut affronter l’ennemi pour que cette nuit s’efface comme si elle n’avait jamais existé. Et pourtant elle aura belle et bien existé ! Il est des nuits dont on aimerait dire, rappelant les paroles de Job : ‘’Quant à cette nuit-là, qu’elle soit la plus noire, qu’on ne la compte plus dans le calendrier, et qu’elle n’entre plus dans le calcul des mois !’’ Des forces ténébreuses se sont attaquées ce jour à des VALEURS ! Des hommes sont morts aujourd’hui ! Pourquoi sont-ils morts ? Ainsi que vous le savez peut-être, lorsque l’Ordre de Saint-Michel a été officiellement créé, il se composait de 36 Chevaliers placés sous la haute maîtrise du Roi de France. Le nombre de 36 Chevaliers témoignait de l’existence sur la Terre des 36 Justes, les Lamed Vav, sans lesquels le monde ne peut subsister. Les Kabbalistes du Mont Meron nous ont fait savoir, par la bouche du Rabbin Dor Hashin que le Rav Elim Dov, plus connu sous le nom de Ab’Hanouka haTsadiq, était l’un des 36 Lamed Vav.

« La tradition l’affirme et nous savons quelle est véridique, si un seul d’entre eux manque à l’appel, le monde est en grave danger. Bien que vous le sachiez, il est bon de rappeler que ces ennemis invisibles – mais bien réels, les dieux Vikings, Odin et Thor ainsi que leurs suppôts sur la Terre, membres de l’Ordre d’Odin – œuvrent pour que la Terre rentre dans la Nuit Noire, en s’attaquant à des symboles de Lumière. Des symboles qui ont renvoyé Odin et les siens vers les ténèbres éternelles. Cette symbolique associée au Père Noël et à Saint Nicolas, à supplantée celle des dieux Thor et Odin dont néanmoins elle s’inspire, pour se greffer sur un nouvel arbre, l’arbre du Christianisme. Le réveil à la Terre des vieilles divinités nordiques – nous en comprenons aisément les raisons – s’affirme en ce 24 décembre.

« Le romancier et poète américain Robert Ervin Howard, dans sa nouvelle The cairn on the headland (adaptée en français aux éditions NéO sous le titre Le tertre de l’homme gris) s’est arrêté sur la mort du dieu Odin dans l’Europe médiévale lors de la bataille irlandaise de Clontarf en 1014. Voici quelques extraits de ce texte à clefs, extraits qu’il vous faut absolument connaître :

« ‘’Ici sur cette plaine, l’Âge des Ténèbres a pris fin et la lumière d’une nouvelle ère s’est levée sur un monde de haine et d’anarchie. Ici, […] en l’année 1014, Brian Boru et ses Dalcassiens armés de haches ont brisé pour toujours la puissance païenne des Scandinaves… ces pillards cruels qui ont empêché tout progrès de la civilisation durant des siècles.

« ‘’Ce fut plus qu’une lutte contre Gaëls et Danois pour la couronne d’Irlande. Ce fut une guerre entre le Christ blanc et Odin, entre Chrétiens et Païens. Ce fut la dernière bataille menée par les païens… par ce peuple aux antiques et sinistres coutumes. Durant trois cents ans, le monde fut écrasé sous le talon Viking, et c’est ici, à Clontarf, que ce fléau fut balayé pour toujours.

 

Bataille de Clontarf de Hugh Frazer (1826)

 

« Robert Howard insiste sur le fait que l’importance de cette bataille, où le roi Brian Boru perdit néanmoins la vie, fut sous-estimée par les auteurs et historiens latins ou latinisés. Ainsi qu’il l’écrivit : ‘’Ici eut lieu la chute des Dieux, Ragnarok ! Ici, en vérité, Odin tomba, car sa religion reçut un coup fatal. Il était le dernier des dieux païens à résister encore au christianisme et, un temps, tout donna lieu de croire que ses enfants allaient l’emporter et plonger à nouveau le monde dans les ténèbres de la sauvagerie.

« Robert Howard sait que le Mal anéantit à Clontarf le Vendredi Saint 1014, 23e jour du mois d’avril, est appelé à revenir sur Terre. Le dieu guerrier Odin combat aux côtés de ses guerriers Vikings mais Clontarf fut son tombeau. Le romancier Américain d’origine irlandaise imagine un retour d’Odin, ‘’l’Homme Gris’’ à Clontarf même où il perdit la vie après avoir été transpercé par ‘’une lance… une lance sur laquelle était gravée une croix… aucune autre arme aurait pu me blesser.’’  Avant de mourir à la Terre, sur le champ de bataille de Clontarf, le dieu borgne prononça suivant Howard de mystérieuses paroles : ‘’La fin et les ténèbres approchent d’Asgaard et cet endroit a vu la chute de Ragnarok. […] Christ Blanc, tu n’es pas encore vainqueur […].’’

« Pour l’auteur Irlando-Américain, le retour sur Terre d’Odin n’aura pas cette dimension apocalyptique qui fut celle du champ de bataille de Clontarf en 1014. Ce retour apparaît ou apparaîtra autrement plus intimiste. À peine sorti du Tertre où il fut emprisonné, le dieu borgne fut définitivement renvoyé ‘’dans un grand déploiement d’ailes comme celles d’un vautour, il s’envola vers les étoiles diminuant, diminuant au loin parmi les feux flamboyants et les lumières des cieux hantés, fuyant et s’en retournant vers les limbes noires qui l’avaient engendré, Dieu seul sait combien d’innombrables et terrifiants éons plus tôt !’’

« Robert Howard nous révèle la nature de l’arme utilisée par l’homme qui détruisit le vieil Odin. Cet homme qu’Howard nomme James O’Brien est Américain, mais natif de Clontarf. Une femme de son clan, Meve MacDonnal (1565-1640) ‘’portée en terre, il y a 300 ans !’’ lui remet un ‘’objet sacré’’, la Croix d’Or de saint Brandon. ‘’C’était un crucifix en or, curieusement travaillé, incrusté de gemmes minuscules. Meve lui apprend qu’il s’agit effectivement de ‘’La croix de saint Brandon, façonnée par les mains mêmes de ce saint homme. […] je suis venue d’une lointaine contrée pour te la remettre, car de monstrueux événements se préparent, et cette croix est l’épée et le bouclier protégeant du peuple de la nuit. Un mal très ancien s’agite dans sa prison, que des mains aveugles et folles risquent d’ouvrir ; mais plus fort que tout cela est la croix de saint Brandon en laquelle se sont concentrées force et énergie à travers les longs, très longs siècles qui se sont écoulés depuis que cet esprit du mal oublié vint sur terre.’’

« L’auteur Irlando-Américain rappelle que cette croix recherchée si longtemps par des antiquaires, ‘’une relique perdue depuis longtemps, décrites par des moines dans des manuscrits obscurs’’, est racontée d’une manière définitive par ‘’Le prêtre érudit, Michael O’Rourke, dans un traité écrit en l’an 1690. Ce prêtre a décrit la relique avec précision, raconté son histoire d’une manière définitive, affirmant que l’on avait perdu sa trace alors qu’elle était en la possession de l’évêque Liam O’Brien, lequel, à sa mort survenue en 1595, l’avait confiée à la garde d’une parente ; mais qui était cette femme, cela on ne l’avait jamais su, et O’Rourke affirme qu’elle avait gardée secrète la possession de la croix et que celle-ci avait été déposée avec elle dans sa tombe.

« Bien entendu, Robert Howard ne connaissait pas la date du retour d’Odin. Il indique au lecteur, que trois cents années se sont écoulées depuis la mort en 1640 de Meve MacDonnal, la dernière détentrice du la Croix d’Or de saint Brandon, et son retour du séjour des morts avec ladite croix. Cette période symbolique fait échos aux 300 ans des légendes bretonnes, galloises, écossaises ou irlandaises marquant le retour du héros après un long voyage dans le temps. Le choix apparaît ainsi essentiellement symbolique mais nous pouvons affirmer en cette nuit de la Noël que le temps est bien supérieur à ce nombre. Il apparaît d’ailleurs, qu’Howard n’était déjà plus de ce monde depuis quatre années en 1940. Il devient même logique de penser que le romancier au terme de ces 300 ans écoulés, a réunis avec intention, deux événements séparés dans le temps : celui de la réapparition de la croix et celui de son utilisation. Howard présente le découvreur de la croix, comme un O’Brien, soit un descendant du Haut Roi Brian Boru qui en 1014, avec ses Dalcassiens armés de haches ont brisé pour toujours la puissance païenne des Scandinaves… Howard a brouillé les cartes, et ce, avec intention, il ne s’agit pas d’un descendant De Brian Boru mais d’un ascendant. Cet ascendant n’est autre que le mystérieux Druide Mael Korr ou Melchior, l’un des trois rois mages, celui-même qui offrit à l’Enfant Jésus l’Or de la Celtide. Ce Druide, la tradition l’affirme et elle est véridique, était originaire d’Erenn, la Verte Irlande. Après sa rencontre avec le Messie, Mael Korr est devenu un être intemporel. Au risque de vous surprendre, le vieux Druide est devenu sur l’ordre de notre saint patron – Michel – le Père Noël. Son plus grand fait d’arme, en qualité de Père Noël – bien qu’il n’en avait pas encore le titre – fut incontestablement la remise des cadeaux, les offrandes, faites à l’Enfant Jésus.

La nuit était déjà bien avancée lorsque les invités du « Roi » ou « Grand Maître » de l’Ordre de Saint-Michel  invita ses hôtes à gagner leur chambre, non sans leur avoir souhaité un Bon Noël, à défaut d’être joyeux vu les événements, bien que ce Noël n’avait assurément pas la même couleur pour tous les invités.

Après quelques heures de repos et un repas partagé dans la dignité, sans faire fête vu les événements tragiques, les hôtes de l’Ordre de Saint-Michel se retrouvèrent dans la grande pièce occupée la nuit passée. Le « Roi » leur annonça pour 15 heures précises, une visioconférence ultra-sécurisée avec le bureau du Rabbin Dor Hashin de Safed. Jacques Rosen, le Chef du Département Z au Mossad résuma durant les quelques minutes qui les séparaient de la vidéoconférence, sa rencontre avec le Rabbin la veille à Safed. Puis, peu avant 15 heures, le grand écran s’anima. Le Rabbin Kabbaliste prenait place devant son bureau. Assurément le Rav n’était pas seul dans le grand bureau de Safed où s’agitaient d’autres rabbins ainsi que des spécialistes dans la mise en place de vidéoconférence. Le Rabbin salua le « Roi » puis l’ensemble des participants avant de faire un exposé très précis sur les nouvelles informations relatives aux mystérieux meurtres. Il est certain que ces informations émanant de Safed le lieu privilégié d’où  la  ‘’Science ultime’’ peut rayonner, étaient d’une autre nature que celles, également d’importances, échangées au même moment sur le même sujet, entre les agents de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) et les services de renseignements de diverses nations réunis à Paris.

Le Rabbin Dor Hashin ouvrit ainsi la conférence : « Messieurs, ce que je vais vous dire dépasse l’humain. En 1535 le Rabbin Salomon Ben Moïse quitte Salonique pour Safed, cité sainte où résident des rabbins. Il s’entoure d’un cénacle de Kabbalistes et la cité devient rapidement la capitale spirituelle du Judaïsme et plus spécifiquement de la Kabbale. Les Kabbalistes de renom ayant habité à Safed, ont toujours maintenu et privilégié des contacts particuliers avec l’Au-delà. Ces rencontres secrètes bien que connues,  revêtent pour le commun des mortels, un aspect purement légendaire que nous ne cherchons pas à infirmer… Ces contacts que les non-initiés qualifieraient assurément de douce folie, pour ne pas dire plus, n’en sont pas moins réels et toujours existants. Le Maggid ou mentor que le Kabbaliste rencontre périodiquement dans quelque grotte ou lieu secret de Safed, peut être un ange ou un grand prophète ayant vécu aux temps bibliques sur la Terre. Notre actuel contact avec l’Au-delà est un ange que nous connaissons sous le nom de Rats : le Coureur ou le Courrier, dans le sens de Messager. Ce Messager céleste nous a révélé une terrible information… Dans une Maison de cet Au-delà, un Maggid a trahi ! Un rabbin de notre cénacle a déserté Safed pour la lointaine Islande, une île connue pour l’absence de synagogue. La Communauté juive islandaise se compose de 50 à 100 personnes, soit ainsi que le reconnaissent les rares personnes s’étant intéressés au sujet : ‘’une goutte d’eau dans cet océan de luthériens’’. Dès le XIe siècle, les Islandais ont appelé les Juifs, Gyðingar , le Peuple de Dieu. Le Gyðinga Saga ou Saga des Juifs écrite au XIIIe siècle est une traduction du Premier Livre des Maccabées et des fragments des écrits de Flavius Josèphe. Notre cénacle avoue ne pas comprendre les raisons premières ayant poussé l’un des nôtres à quitter Safed pour l’Islande, une terre où nous ne sommes pas particulièrement attendus. Ce rabbin, traite à Safed, mais aussi à notre patrie, se trouve aujourd’hui d’après nos informations à Stapi tout près du Yocul de Sneffels, le célèbre volcan popularisé par Jules Verne, un romancier bien informé sur certains thèmes kabbalistiques, mais qui a plutôt, et nous le déplorons, rabaissé dans ses romans les Juifs bien que Maîtres de cette Kabbale qu’il approfondissait pourtant avec intérêt ! 

« Donc, ce rabbin… inconcevable, et pourtant… ce traître à Safed, conduit par son Maggid, a intégré un ordre fondé sur l’ancienne religion des Vikings, l’Ordre d’Odin. Ainsi comprenons-nous mieux pourquoi un marteau de Thor gravé de runes nordiques a été retrouvé auprès des Pères Noël et des Santa-Claus ainsi qu’auprès du vénéré et vénérable Rav Elim Dov, plus connu sous le nom de Ab’Hanouka haTsadiq. D’après les renseignements fournis par des proches du premier ministre Benyamin Netanyahou – mais j’imagine que les diverses nations concernées peuvent à cette heure confirmer – ces runes archaïques indiqueraient : « Odin et Thor reviennent sur la Terre ». Ce lourd présage semble augurer pour notre monde un retour au Chaos. Dieu nous en préserve, il nous faut combattre main dans la main, au-delà même des clivages religieux et politiques, la Nuit qui s’annonce.

« Le premier ministre d’Israël a présenté avec raison, le meurtre de Jérusalem commis à 12 heures, comme un phare dont le noir rayonnement couvrirait en simultané la totalité du monde, ce que confirme le nombre 36 des hommes assassinés. Jérusalem, par sa symbolique, a été considérée tant par les Juifs que par les Chrétiens, comme le Centre du Monde, mais le lieu même où fut édifié la sainte cité le fut de toute éternité. Car en effet, ainsi que l’a démontré d’admirable façon, un chercheur Chrétien, le Belge Fernand Combrette (1880-1970), Jérusalem fut le centre de la Pangée, le supercontinent primitif.

 

Jérusalem au centre de la Pangée

http://crombette.altervista.org/fr_index.htm

 

« La découverte de ce chercheur fait suite à l’ouverture fortuite de sa Bible (la Vulgate) au verset 12 du 73e Psaume (74e dans les Bibles courantes) ainsi traduit : ‘’Cependant, Dieu, notre Roi, dès avant les siècles, a opéré le salut au milieu de la terre’’. Ce verset et les suivants, à pour particularité d’évoquer la destruction du Temple de Jérusalem par les Babyloniens en utilisant des symboles appartenant à une époque antérieure à l’humanité, époque où régnaient Léviathan et autres Dragons. Cet ‘’au milieu’’, ce ‘’qereb’’ de la terre signifie ‘’ milieu’’, mais désigne aussi ‘’le siège des pensées et des émotions’’ ainsi que les ‘’entrailles’’, d’où la traduction André Chouraqui : ‘’… aux saluts des entrailles de la terre !’’. Ces saluts, ces salvations, se trouveraient, suivant la tradition, à Jérusalem et plus précisément dans ‘’les entrailles’’ de ce centre premier. Nous pensons que ce verset se double avec le verset 12 du Psaume 49 ainsi traduit par Chouraqui : ‘’Leurs tombeaux, leurs maisons de pérennité, leurs demeures d’âge en âge crient leurs noms sur la glèbe.’’ Ainsi que le note Chouraqui : ‘’Nous lisons qibrâm (leurs tombeaux), au lieu de qirbâm (leur intérieur).’’. Ce traducteur ajoute au sujet des mots ‘’crient leurs noms’’ : ‘’Dans les inscriptions qui décorent leurs tombes.’’ Ces tombeaux ou sépultures (lieux de pensée) datant de la primordiale Pangée, sont des lieux qui dépassent l’humain…

Les hommes présents dans ce vieil Hôtel parisien furent soudain saisis par le poids des événements. Il fallait à tout pris combattre cette Nuit qui tombait sur la Terre mais ce combat apparaissait comme surhumain. ‘’Aide-toi le ciel t’aidera’’, affirmait le sage dicton. Combien ce dicton pouvait avoir tout son sens en ce 25 décembre 2016 !!! 

 

Révélations maritimes lors du vol pour l’Islande

Le Mal qui recouvrit la Terre ce 24 décembre 2016 augurait un avenir des plus noirs pour notre monde. Les vagues successives à l’échelle de la planète, déclenchées par le meurtre d’un Juste et ceux des Pères Noël et des Saint Nicolas, eurent des répercutions dans la totalité du multivers. Un affrontement armé était inévitable. L’ultime combat ne pouvait se dérouler QUE le Vendredi Saint de l’année 2017, soit le quatorzième jour d’avril. Ce jour capital pour les forces coalisées du Bien, l’est tout autant pour les suppôts d’Odin et de Thor, pour qui ce jour apparaît comme le jour de la vengeance qui effacera à tout jamais le Vendredi Maudit de Clontarf  de l’An de disgrâces 1014.

Il faut frapper l’ennemi odinique dans son nid, soit précisément dans la Péninsule du Yocul de Sneffels dans l’Ouest de l’Islande – l’ultima Thulé des Anciens. L’armée d’Odin et de Thor avait pris position dans le Parc National Sneffelsyocul vaste de ses 170 km2… étrange campement tout à la fois futuriste et médiéval. 

Les forces coalisées du Bien ont dans un premier temps – un temps déjà bien tardif – fermé toutes les Portes localisées en des points émergés et immergés du primitif continent hyperboréen. Ces Portails aussi vieux que la Terre permettaient aux démons assujettis aux noires divinités du Pôle Septentrional, de pénétrer en nombre sur notre Terre.

Né en France, Jacques Rosen, dès sa prime enfance se passionna pour le Grand Nord et ses mystères. La première partie du 7e verset du 26e chapitre du Livre de Job l’avait toujours fascinée. Il aimait s’attarder sur le texte original mais aussi sur les traductions françaises de la Bible du Semeur, de Chouraqui ou bien encore de la TOB, respectivement traduites :

« Il étend sur le vide la région de l’Arctique… »

« Il étend le Septentrion sur le thohu… »

« C’est lui qui étend l’Arctique sur le vide… »

Ce verset évoque en des termes kabbalistiques, un temps lointain où l’Arctique s’étendait – et s’étend peut-être encore – sur le Thohu, un temps où la Terre primordiale se partageait entre le(s) Thohu et le(s) Bohu ainsi que le révèle le Zohar… Dans la Bible annotée de Neuchâtel, il est consigné pour ce verset : « La partie septentrionale de la terre est chargée des plus grandes montagnes, pensait-on ; c'est là par conséquent que l'équilibre est le plus merveilleux. ». À la vérité, il s’agit-là des montagnes primitives, des montagnes bien peu élevées, mais primordiales aujourd’hui submergées… Job le dira ailleurs dans le livre : La Lumière vient du Nord...

Dans ce vide primordial (le Thohu des origines), les deux principales portes émergées sont localisées dans l’île de Jan-Mayen et en un lieu secret du fjord de Scoresby Sund dans l’Est du Groenland. Ces deux portes furent placées au VIe siècle sous la protection de saint Brandan et de ses moines Irlandais. Le saint moine avait édifié dans la future île de Jan-Mayen, au pied du volcan le plus septentrional du globe, le Beerenberg ou Montagne des Ours, haut de ses 2277m, l’Abbaye du Pôle apparemment consacrée à saint Thomas si l’on en croit le navigateur Vénitien Nicolo Zeno qui la visita en 1396 ainsi que rapporté dans un manuscrit publié en 1558 : la Relation des Zeno.

John Flanders (alias Jean Ray) le grand romancier Belge est l’auteur du mystérieux roman « LA BRUME VERTE ». L’auteur s’attarde sur la navigation du Hollandais Jan Jacobs May qui découvrit en 1614 l’île qui portera son nom. John Flanders indique que May dicta son livre à un ami qui le rédigea en latin. « […] l’ouvrage était d’une importance capitale. Jean May était un excellent navigateur, fort intrépide, mais peu communicatif. Il semble n’avoir eu confiance qu’en son ami, l’écrivain. Lorsque le livre fut condamné par les autorités, Jean May devint plus taciturne que jamais et garda le secret de ce que la mer lui avait révélé. » Pour J. Flanders, May aurait navigué jusqu’au Groenland et attacha beaucoup d’importance à la Navigation de saint Brendan. Il aurait confirmé l’affirmation de saint Brendan suivant laquelle l’île de Jan Mayen était une porte de l’Enfer. « Hé bien, le navigateur Jean May, cet homme pondéré et de bon sens, qu’on ne pouvait soupçonner de la moindre superstition, cet homme clairvoyant, aux nerfs d’acier, affirmait que Brendan avait raison. C’est la raison pour laquelle son livre fut jeté sur le bûcher de la main du bourreau. Car May vivait à l’époque ou les Gueux attaquaient avec acharnement la vrai Foi et prétendaient que le voyage de saint Brendan n’était qu’un conte fantaisiste. Jean May affirmait donc dans ce livre que ‘’Saint Brendan a vraiment découvert le refuge des damnés de la terre et qu’il y a combattu avec les armes saintes. Il y rencontra effectivement des êtres humains à la merci de Satan et les délivra de son joug corrupteur.’’

John Flanders ajoute : « Si certains historiens assurent que saint Brendan revint en Irlande et y mourut le 16 mai 568*, ils n’en peuvent fournir la preuve. Par contre, on admet qu’il fit construire une flottille de petites barques rudimentaires et qu’avec une bande de ‘’Nordiques’’, il quitta l’île qu’il avait ‘’purifié des démons pour cingler vers la côte du Groenland et y poursuivre les suppôts de Satan qui s’y étaient réfugiés’’ » Saint Brendan et ses moines auraient enfermé dans certains rochers les démons. Tel aurait été le ‘’secret de Blosseville’’…

*Il convient plus logiquement de lire 578. 

Aux premiers jours du printemps 1833 à Dunkerque, le lieutenant de vaisseau Julien de Blosseville à bord d'un brick à 8 canons « La Lilloise », s'embarqua pour protéger et assister les pêcheurs français au large des côtes d’Islande et du Groenland. Il releva la côte du Groenland du 68°34' au 68°55' de latitude nord. Bloqué par les glaces, il dut relâcher au nord-est de l’Islande à Vopnafjörd. Dans une dernière lettre datée du 5 août 1833, il indique son intention de retourner « avec prudence » parfaire ses découvertes. On n'a plus jamais, depuis son départ, entendu parler de lui. En 1836, il fut rayé des rôles de la Marine française.

« En l’an de grâce 1776, naquit à Lyon, Pierre-Simon Ballanche, qui devint un écrivain d’un certain renom. C’était un homme bon, paisible et généreux, mais renfermé, rêveur. Il a d’ailleurs décrit ses propres états d’âme, car il était sujet à des crises nerveuses, au somnambulisme et même parfois d’étranges et inexplicables  visions hallucinatoires. Lorsque La Lilloise disparut, il vit, dans un état de semi-veille, le navire au repos dans ‘’une grotte spacieuse baignée d’une clarté verte, avec son équipage entouré de dix-sept moines, ceux de saint Brendan, qu’il n’apprendrait que plus tard, après des recherches à la Bibliothèque nationale de Paris. »

John Flanders auteur de ces quelques lignes, indique dans une note : « Du cas ‘’Blosseville-Ballanche’’, il ne subsiste qu’un modeste fragment dans une édition revue de L’Homme sans nom, de cet écrivain, parue en 1841. ‘’Le cauchemar de Ballanche’’ ne fut en effet, jamais pris au sérieux. Nous nous sommes strictement conformés à quelques anciens textes afin de ne pas engendrer le caractère féérique de ce récit ou lui donner trop de relief d’avant-plan. »

Jacques Rosen relança le sujet sur la navigation nordique de Nicolo Zeno et principalement sur la Carte Zeno dessinée par les frères Zeno. Cette carte bien éloignée de la véritable géographie locale, a discrédité auprès des chercheurs la validité des navigations nordiques des Zeno.

 

Représentation de la Carte de Zeno

 

L’agent du Mossad natif de Paris, particulièrement intéressé par les Mystères du Pôle, est d’avis, ainsi qu’il le rapporta à ses nouveaux amis, que les frères Zeno ont volontairement modifié, allant même jusqu’à codifier la géographie septentrionale. Il convenait à l’époque de garder secrète la route menant en Grande Irlande, l’actuelle Canada. Le Chef du Département Z du Mossad, acceptait l’hypothèse ô combien discutée, suivant laquelle, le prince Zichmni, qui s’offrit les services de Nicolo Zeno pour l’ouverture d’une route maritime dans le Grand Nord, serait Henry Sinclair, comte d’Orkney, baron de Rosslyn et seigneur de Shetland. Loin d’être reconnue par tous les chercheurs, cette hypothèse fut avancée en 1786 par  John Reinhold Forster (History of the Voyages and Discoveries, North, London, pp.18.).

Jacques Rosen, guère convaincu par l’improbable déformation du nom des Sinclair en Zichmni, avancée par J.-R. Foster, se concentra sur l’aspect hébraïque du nom de ce prince. Le nom Zichmni, sonnait étrangement hébreu. Il lui semblait tout d’abord reconnaître la racine bilitère Zi évoquant l’action du rayonnement, d’une douce lumière, puis ensuite le mot Chmni (Shmni), forme suffixée de Shmn ou Shemen : « gras », « fertile », « fort », « huile » mais aussi le nombre « huit ». Pour J. Rosen, le Zi Chmni ou Rayonnement produit par l’huile, associé au nombre huit, ne pouvait qu’évoquer la fête de ‘Hanouka durant laquelle on allume les huit bougies du chandelier de ‘Hanouka. Le Rav Élim Dov, surnommé Ab’Hanouka haTsadiq, bien que toujours pas reconnu par l’agent du Mossad, apprécia pleinement la réflexion de J. Rosen sur le nom énigmatique de Zichmni.

Jacques Rosen, relata que, fort de cette lecture, et désireux de comprendre plus encore cet étrange nom, il utilisa la méthode biblique du codage Ath-bash. Ce codage cher aux Kabbalistes plutôt simple mais dont l’efficacité s’était affirmée tout au long des siècles, voir des millénaires, consiste à  substituer la première lettre de l’alphabet par la dernière, la deuxième lettre par l’avant-dernière, etc… Et voici le résultat :

 

Zaïn   Iod      Shin   Mem    Noun   Iod       (Zichmni)

Aïn     Mem   Beth   Iod     *Teth    Mem    (Am Beith + lettre Mem)

 

*Le Teth apparaît ici comme une permutation du Tav. Cette permutation valide, permet de décoder le nom Zichmni.

AM : Peuple   -   Beth Iod Teth : Temple  - lettre Mem : les Eaux

Soit : Le Peuple du Temple des Eaux.

L’hébreu AM « Peuple », « Nation », « Gens » dérive du mot AMAM : « obscurcir », « devenir sombre », « être obscur », « caché ». Ce mot a également donné le mot IM (même écriture que « AM ») : le « crépuscule », la « tombée de la nuit », le « coucher de soleil ».

« Nous avons, poursuivit J. Rosen, un peuple, ou plus précisément les Gens du Temple, soit me semble-t-il les Chevaliers de l’Ordre du Temple. L’ordre possédait une importante flotte maritime. Les Sinclair, plusieurs auteurs l’affirment, furent liés aux Templiers et principalement à la survivance du Temple, une survivance écossaise assurément mais aussi… américaine. Les Templiers, à l’origine des gens d’armes, seraient devenus après la dissolution de l’ordre, des gens de mers… La gens ou gente templière apparaît alors cachée. AM BETH (la gent du Temple), c’est aussi IM BETH (le crépuscule du Temple). Au crépuscule, à l’Ouest… ce terme à été utilisé pour désigner les pays d’Amérique du Nord. »

Jacques Rosen en est intimement convaincu, son arrivée imminente en Islande, le place sur cette route maritime de l’Im Beth ou Crépuscule du Temple et pour cet homme résidant en Israël, le nouveau jour commence au crépuscule…

Le Père Noël, alias Mael Korr, apprécia les commentaires Jacques Rosen. Il lui fit part de ses propres connaissances sur le sujet. Si les mots IM BETH se lisent en hébreu, ils vont se lire également en vieil irlandais et telles furent – il en était convaincu – les intentions d’Henri Sinclair et de Nicolo Zeno. IM apparaît d’une part comme la première syllabe du mot IM(m)ram, la « Navigation » des Moines Celtes partis à la recherche du Paradis terrestre. Le plus célèbre de ces moines fut l’Irlandais saint Brendan. Grand voyageur des mers, il découvrit l’île IM ou IMa. Cette île fut localisée aux Canaries où le navigateur celte s’était précisément aventuré mais c’est aussi oublier que le nom de cette île paradisiaque où vivaient  disait-on des anges venus du ciel, n’était autre que l’EMain des traditions pré chrétiennes. Emain Ablach, Emain des Pommiers, apparaît comme le lieu de destination de Bran, héros d’un récit irlandais qui inspira dit-on le texte de la Navigation de saint Brandan. Emain signifie « Jumeaux » et ce nom est assurément l’un des mystères de cette île des Vivants : Tir Nan Beo. Magnifique réunion des noms IM BETH, car elle permet en effet, d’établir un pont entre l’hébreu et le vieil irlandais. Beth donne accès à Betha : « Vie » en vieil irlandais. Il s’agit ici de la Betha Brénainn ((Vie de Brénanainn – forme primitive de Brendan) rédigée aux XIe-XIIe siècles Vita Brendani) et tirée du Livre de Lismore (XVe siècle).  Cette Vie de Brandan n’est pas de même filiation que la Vita Sancti Brendani rédigée en latin.

 

Lumière verte sur Sneffelsyocul ou l’ultime combat

L’avion parti de London Heathrow 2 h 30 min plus tôt entame son atterrissage sur l’aéroport Keflavik International. À peine débarqués, Jacques Rosen et ses trois amis sont dirigés vers un hélicoptère, un bon vieux Super Jolly Green américain utilisé par l’armée israélienne. Cet hélicoptère aujourd’hui surclassé par des hélicos nouvelle génération, n’en est pas moins unique, tout au moins celui qui décolle à présent de cet aéroport distant de Reykjavik de 50 km. Le survol de  la Faxaflói, la « baie Faxa » séparant la cité de Keflavik du Parc du Yoculsneffels, quelques 100 km à vol d’oiseau, eut été en d’autres circonstances une merveille. Un froid et timide soleil printanier dardait ses rayons sur cette mer bleutée où d’ordinaire, lorsque le temps l’autorisait, des croisières permettaient aux tourismes d’admirer les baleines et autres dauphins dans ces environnements à couper le souffle. Les côtes de la Péninsule de Yoculsneffels se dessinaient à vue d’œil. Un étrange contraste apparaissait entre la Faxaflói et la Péninsule où se dressait le fameux volcan qui lui donna son nom. Le ciel de la grande baie était aussi bleu que celui de la Péninsule était…  vert !

Non il ne s’agissait pas d’une aurore boréale mais plutôt d’une étrange brume verte qui prenait possession des lieux. D’où pouvait venir cette étrange et lumineuse brume verte ? Mael Korr, le Père Noël en avait quelque idée… Cette brume lui apparaissait même comme un heureux présage. Ab’Hanouka haTsadiq resta dans  l’hélicoptère au côté de Jacques Rosen. Ce dernier démontra une fois encore ses qualités de militaire héliporté de l’armée d’Israël. Mais c’est principalement au sol que se jouait l’avenir du monde. Mael Korr ainsi que Saint Nicolas avaient été déposés en un point spécifique de la Péninsule, un lieu où Mael Korr était certain de retrouver un vieil ami... Ce vieil ami n’était autre qu’un deux fois né, saint Brendan, le Moine Irlandais. D’entre les rochers volcaniques surgit le plus grand d’entre tous les navigateurs celtes qui à bord de leur coracle recherchaient le Paradis perdu dans l’immensité du Grand Nord. Brendan avait découvert ce Paradis nordique, mais il avait découvert pareillement les Portes de l’Enfer. L’abbé Irlandais n’était pas seul, à ses côtés se trouvaient les 17 Moines. La voix gutturale de Brendan lança quelques mots dans la langue de Shakespeare qu’il maîtrisait apparemment parfaitement : « Bienvenue à vous sur cette terre de feu ! »  Salut à toi Maël Korr. Il y avait longtemps… » Brendan s’adressant à Saint Nicolas lui dit : « Je suis de la lignée de Maël Korr, l’ancien Druide venu adorer l’Enfant Jésus, et qui… oui, est aussi le ‘’Père Noël’’. »

« Salut à toi ô mon fils. Il y a effectivement bien longtemps… Je vois que tu as récupéré la Croix d’Or de tes mains façonnées, cette croix est l’épée et le bouclier protégeant du peuple  de la nuit. Elle t’a permis il y a bien des siècles, d’occire nombre de démons en les renvoyant pour l’éternité dans les limbes ténébreux d’où ils n’auraient jamais dû sortir. »

Ces rochers d’où venaient d’émerger Brendan et ses moines paraissaient un havre de paix, mais déjà résonnaient les clameurs des centaines de guerriers réunis dans ce Parc du Yoculsneffels. L’heure du combat, de l’ultime combat était venue. Saint Brendan s’était fait précéder dans la bataille par les « Têtes de pierre », des Polaires dont seuls leurs yeux verts, lorsqu’ils demeuraient inactifs, permettaient d’affirmer qu’ils étaient vivants. Jean May, mentionna-t-il dans son livre ainsi que le laisse entendre John Flanders, ces mystérieuses « Têtes de pierre » dépositaires de la sainte tradition de saint Brendan ? Originaires de la future île Jan-Mayen où fut édifiée l’Abbaye du Pôle, elles avaient suivi saint Brendan  jusqu’au Groenland. John Flanders dans une note, écrit : « Les légendes de saint Brendan sont nombreuses. Nous avons emprunté celle des ‘’Hommes à la tête de pierre, qui suivirent le saint au Groenland délivré du joug du démon, et furent appelés par Dieu pour garder la porte de l’Enfer’’, à L’Hagiographie irlandaise de E.G. Fitzgerald. »

Au cœur de la bataille les « Têtes de pierre » qui « projetaient des ombres immenses », étaient venus d’un lieu dominé par de hautes montagnes, lieu toujours secret dans le fjord groenlandais de Scobery Sun (le plus vaste fjord du monde – extrémité ouest à 120 km de la côte au Cap Tobin). Les  « Hommes à la tête de pierre » avaient isolé la Péninsule du Yoculsneffels dans un monde de nuées vertes.

 

Le fjord de Scoresby Sund

 

La présence de cette brume verte maîtrisée par ces créatures oubliées de l’antique Thulé hyperboréenne, causait aux combattants une affreuse sensation d’étouffement. Les guerriers de la coalition du Mal non préparés à la morsure de cette brume perdirent au fil des heures le contrôle de leur corps jusqu’à se pétrifier telle une pierre. Les « Têtes de pierre » martelaient et martelaient encore l’ennemi entourés par les puissants Marteaux de Judas Macchabée, les Volontaires de Yahvé qui dénouaient leurs longs cheveux avant la bataille.

Brendan saisit la Croix d’Or à deux mains, tel le roi Arthur brandissant Excalibur ! Se pouvait-il qu’elle soit si lourde ? Ses dimensions le contredisaient aisément. Mais lorsqu’elle prenait vie pour le combat, non seulement elle apparaissait plus lourde mais elle devenait autrement plus difficile à maintenir. Aux côtés de l’abbé Brendan, l’un des 17 Moines brandissait l’étendard de la Croix, ce même étendard qui les protégea en un temps lointain faces aux diaboliques forgerons de l’île Jan Mayen, épisode notamment rapporté par Jean-Baptiste Charcot dans « La Mer du Groenland ».

Saint Nicolas avant d’entrer dans le combat, avait retiré de sa boîte à musique, aussi longue et presque aussi large qu’un cercueil, une crosse en or haute de près de 2m. Il en fixa l’extrémité aux trois chaînes terminées de trois pommes… les trois pommes d’or de Saint Nicolas… Cette arme apparaissait comme une variation de la médiévale plommée, un fléau à long manche d’où pendaient les chaînes terminées par trois boules ou masses de fer.

Ce goupillon géant, connu dans le milieu du XVe siècle avait une force d'impact considérable.

 

La plommée

 

Le maniement de la plommée était dangereux pour son utilisateur mais Saint Nicolas, ainsi qu’il le démontra pendant le combat, s’affirmait comme un virtuose dans le domaine. Utilisée à deux mains, la plommée de l’ancien évêque de Myre, brisait ensemble, chairs et os. De ces pommes incandescentes jaillissaient des rayons lumineux réduisant à l’état de cendre les démons nordiques. Dans l’ombre de Saint Nicolas, comme surgi de nulle part, apparut au côté du saint, l’étrange Houseker, le Père Fouettard, revêtu d’un très long manteau de poils noirs, la tête couverte d’un masque tout aussi noir et chaussé de sabots dont il n’hésitait pas, si l’occasion s’en présentait, d’appliquer avec adresse sur quelque partie du corps de l’ennemi, avant de la faire passer de vie à trépas en le fouettant avec force de sa chaîne ou son fouet meurtrier.

Les forces du Mal reculaient. Voici que du haut du ciel apparut un être de lumière… l’Archange Michel en personne ! Le « Roi » de l’Ordre de Saint-Michel n’avait-il pas annoncé sa venue ? La lance pointée vers la terre, il fondit sur un imposant guerrier, le plus imposant de tous les guerriers Nordiques : le dieu Thor armé de son redoutable marteau. La lutte fut titanesque, à la fois ténébreuse et lumineuse, à la fois terrestre et aérienne. Le marteau de Thor menaçait à tout moment de briser la lance michaélienne mais le bouclier lumineux de l’archange repoussait encore et encore les martèlements offensifs du dieu viking. Dans un ultime assaut l’Archange Michel fit choir Thor le puissant, le terrassant mortellement.

 

L'archange saint Michel
(œuvre d'Eugène Delacroix – plafond de la chapelle des anges, église Saint-Sulpice, Paris)

 

Au même moment à proximité, saint Brendan se trouva face à face avec le dieu Odin entouré de ses fidèles Berserkir, les guerriers-fauves hauts de près de deux mètres, revêtus d’une peau d’ours ou de loup. Les 17 Moines de Brendan firent face à la fureur guerrière des ces terribles Berserkir alors que l’abbé Irlandais s’interposait entre le grand Odin et Saint Nicolas l’usurpateur. L’ancienne évêque de Myre avait en effet supplanté l’ancestrale divinité auprès des Hommes du Nord qui embrassèrent la foi chrétienne. Le combat épique devint l’épicentre du Parc de Yoculsneffels, l’épicentre même du monde, et plus encore du multivers. Pour Odin l’heure de la vengeance avait sonné. Pour saint Brendan il s’agissait de la 11e Heure, l’heure ultime qui parachèverait sa quête visant au Triomphe de la Vérité.

Le saint abbé n’avait pas droit à l’erreur, la Croix d’Or jadis forgée de ses propres mains ne pouvait être utilisée qu’une fois. Odin était armé de la lance Gungnir (en vieil islandais « le chancelant »). Lancée telle un javelot, elle ne pouvait être arrêtée pendant son jet et ne ratait jamais sa cible avant de  revenir telle un boomerang dans la main du lanceur. Saint Brendan en cette heure ultime, ressemblait plus au pirate Néo de Matrix esquivant les balles qu’au Moine Celte qu’il était. En un sens, la mission du moine et celle du pirate n’avaient-elles pas une certaine similitude… ? Saint Brendan dut faire preuve, maintes et maintes fois de virtuosité dans l’art de l’esquive pour ne pas croiser le jet mortel de Gungnir. Enfin, à l’heure dite, assurément la 11e Heure… dans le ciel une cloche sonna ! Des Islandais résidant dans la Presqu’île de Yoculsneffels affirmèrent plus tard que le tocsin éthéré ouï sur le champ de bataille était (Laxness s’il eut vécu aurait pu le confirmer) celui de la vieille cloche de Thingvellir, symbole national de l’indépendance de l’Islande saisie au début du XVIIIe siècle par l’envoyé du roi de Danemark, pour en faire des canons. La Croix d’Or de saint Brendan, tel l’aiguille d’une horloge marquant les heures, se logea au plus profond du cœur du dieu Odin. À cette heure, à cette minute, à cette seconde… la Vérité inonda le monde, inonda le Multivers. Les hommes étaient sauvés.

 

L’an prochain à Jérusalem

Avant de se quitter, les quatre amis : Saint Nicolas, Maël Korr (alias le Père Noël), le Rav Ab’Hanouka haTsadiq et Jacques Rosen se promirent de se retrouver à la Noël à Jérusalem. Le Rav fidèle à son humour ne put s’empêcher de dire : « L’année prochaine à Jérusalem », la célèbre phrase juive haute de signification. Le saint et le druide semblèrent ne pas saisir le sens présent de cette phrase. Jacques Rosen se fit un devoir d’indiquer que pour les Juifs, Rosh Hashana (tête de l'année), la fête du nouvel an pour l'année 5778 du calendrier juif, serait fêtée les jeudi 21 (au soir) et vendredi 22 septembre. Le Noël 2017 sera ainsi, dans une perspective juive, fêté l’année prochaine…

C’est ainsi que les quatre amis se retrouvèrent « L’an prochain à Jérusalem » le jour de Noël. Ce jour la paix régnait près du Mur des Lamentations. Le Rav ne joua pas au sevivon avec les enfants de Jérusalem, en cette année 5778… ou 2017… ‘Hanouka ne coïncidait pas avec la fête chrétienne mais les quatre amis se retrouvèrent avec un plaisir non dissimulé et fêtèrent à l’unisson une fête pourtant exclusivement chrétienne.

 

Le Mur des Lamentations
(gravure ancienne)

 

Jacques Rosen en ce Noël 2017 ne put s’empêcher de fredonner à mi-voix, ainsi qu’il le fit une année plut tôt, mais cette fois-ci avec une certaine gaîté dans la voix,  les premières paroles de la chanson d’Enrico Macias :

 

Noël à Jérusalem
Près d'un mur que l'on croyait perdu
Un homme à genoux est là, il pleure à côté de moi
Et lève les yeux en remerciant le ciel



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