2019
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Chers
Amis Internautes, 2019 pointe déjà le bout de son nez,
2018 se
termine, l'An 2000 c'était hier. Le temps passe trop vite et en
votre compagnie le temps file
encore plus vite. 2018 fut un bon cru du point de vue des recherches
entreprises ; elles furent
variées. L'ancienne Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez demeure
évidemment toujours au coeur de celles-ci.
Entrée majestueuse de la Chartreuse Le Pilat fut retenu depuis des lustres par nos lointains ancêtres, pour s'y retrouver, s'y interroger, notamment sur le ciel, les astres, les saisons qui défilent, mais aussi y exercer des mesures mathématiques, géométriques, astronomiques ...etc et progressivement ils en feront un lieu sacré. Sur de très vastes étendues notre massif montagneux était la seule montagne. De manière générale on étudiait déjà le ciel et la Terre savamment en des époques extrêmement reculées ; même l'archéologie moderne l'admet jusqu'à 35 000 ans en arrière. Le Pilat était un territoire central et dominant sur des dizaines et des dizaines de kilomètres de rayon. La Pierre calée des Paturaux à proximité des Faves Ne l'oublions pas non plus les Druides se sont réunis dans le Pilat, précisément au Crêt de l'Aralez (orthographié de nos jours Airellier), ceci durant de nombreux siècles, jusqu'en -120 av JC, beaucoup plus longtemps que dans la Forêt des Carnutes par exemple qu'ils rejoignirent seulement après avoir été chassés de la région lyonnaise. La Pierre des Trois Evêques Il reste très difficile de s'aventurer à dater ceci ou cela d'une période précise, qu'elle soit Néolithique, Paléolithique, Mésolithique voir encore plus ancienne. C'est notamment pour cette raison et cet étalement dans le temps que l'on retrouve sur place plusieurs mesures anciennes comme par exemple la coudée égyptienne ou encore le pied gaulois. Découvrir des Cromlechs dans le Pilat. Etait-ce envisageable il y a encore peu de temps ? Les Cromlechs des Faves sont de type pyrénéen et ce sont les premiers découverts à ce jour sur le territoire de notre massif montagneux. Les ateliers pratiques réalisés sur place en présence de dizaines de personnes sont des plus parlants voire renversants. Eric Charpentier lors d'un atelier aux Faves Des sciences d'un autre temps, des savoirs presque perdus sont redécouverts sous l'impulsion des travaux rigoureux de nos Amis Eric et Thomas. Ils ont la gentillesse de les faire partager au plus grand nombre. On se doit sur ces colonnes de les remercier une nouvelle fois. Notons que leurs modèles contemporains reconnus se nomment Howard Crowhurst ou Quentin Leplat, et qu'eux aussi suivent de près ces travaux pilatois. Le Pilat concentre effectivement des "Trésors" de première importance, des savoirs de Connaissance et de Tradition exceptionnels, des vestiges archéologiques rares, un patrimoine historique riche ... etc Les découvertes fortuites ne doivent pas faire oublier que pour partie ceci est régulièrement bien gardé et transmis tantôt par des gardiens besogneux, tantôt par des tiers chercheurs avides justement de transmettre à des relais temporels leurs acquis. J'ai choisi un petit texte de notre Ami Jacques Patard, une intervention de circonstances, pour résumer plus intimement cette pensée et aussi de manière quelque peu hermétique ouvrir des voies à qui voudrait s'y engouffrer. "Le Zicle (conte du Pilat). L'or procure le bonheur s'il est utilisé et bien employé. Le Zicle, gardien du trésor, vient de le comprendre au crépuscule de sa vie. Il confie alors son secret au Roitelet, la plus joyeuse des créatures, la plus douée au bonheur, qui saura porter-apporter la prospérité aux braves gens du Pilat. Le Zicle, nom local de la couleure jaune, n'est autre que le fameux serpent légendaire, redoutable protecteur des mystères sacrés. Il est au commencement des mythes fondateurs, très anciens donc ... à l'origine. Ainsi, pour ce simple conte, nous apprenons que nous possédons dans le Pilat notre propre dragon, rien que cela ! Authentique gardien de la montagne sacrée, le Zicle veille sur notre Sanctuaire." dessin de la main de Jacques Patard Chers Amis Internautes sur ces
sincères et
beaux écrits de notre Ami Jacques, j'en viens à vous
présenter mes
meilleurs voeux à vous et vos familles pour cette nouvelle
année, un an neuf que revoilà. Qu'une bonne santé
vous accompagne tout au long de l'année et aux quatre coins du
Pilat pourquoi pas ; il y a de quoi voir et découvrir toujours
et
encore sur les chemins secrets ou non du Pilat.
Il a été réservé en 2018 un bel accueil à notre ouvrage "Le Pilat Mystérieux" ; il sera bientôt épuisé. <ICI>
En 2018 nous avons eu la tristesse d'apprendre le décès de notre Ami Jean-Claude Ducouder ; qu'il repose en paix. C'était un Homme chaleureux et entier. Il y avait 16 ans que nous l'avions rencontré ; c'était un fidèle. Passionné et amoureux de la Chartreuse de Sainte-Croix, ce sujet nous avait beaucoup rapproché de Jean-Claude. Chers Amis Internautes Bonne Année 2019. Je vous laisse à présent découvrir les bons voeux de Patrick Berlier et ceux de Michel Barbot ainsi que leur traditionnel conte de Noël respectif. Thierry Rollat |
2019 OU LES
TREIZE LARMES DU SOLEIL Chers amis des Regards du
Pilat, L'année 2019 pointe le
bout de son nez... Ce
millésime 19 évoque pour moi le dix-neuvième
arcane majeur du Tarot de
Marseille, le Soleil. C'est une lame qui représente un astre du
jour au visage
humain, rondouillard, environné de rayons blancs, bleus, jaunes
et rouges.
Treize larmes s'en écoulent et tombent sur la Terre : deux
rouges, trois
blanches, trois jaunes et cinq bleues. Que signifient-elles ? Je
vous
donnerai ma version un peu plus loin. Deux jeunes hommes blonds,
seulement
vêtus de pagnes bleus, se tiennent debout sur le sol, devant un
mur coiffé de
tuiles rouges. Là encore je vous expliquerai plus avant ce que
j'y vois.
Restons pour l'instant dans ce Tarot de Marseille. Pour écrire dans son entier le
millésime 2019
avec les lames du Tarot, il convient de placer côte à
côte les lames 20 et 19,
qui portent les chiffres romains XX et XVIIII : le Jugement et le
Soleil.
Cette lame XX représente un ange blond jaillissant d'une
nuée bleue, environnée
de rayons rouges et jaunes, et jouant de la trompette pour annoncer au
genre
humain le jugement dernier. Un étendard blanc à la croix
d'or est fixé à la
trompette. Les humains sont figurés par trois personnages, et
ils sont
entièrement dévêtus. À gauche une jeune
femme, à droite un homme âgé et barbu,
au centre un personnage dont on ne peut déterminer s'il s'agit
d'un homme ou
d'une femme, car il est vu de dos. L'année
2019 dans le Tarot de Marseille 2019 semble donc devoir
être, dans cette
interprétation, l'année du jugement et du soleil :
jugement du soleil ou
soleil du jugement ? Est-ce vraiment le jugement dernier ? Je
ne le
crois pas ! Les deux personnages au premier plan figurent nos deux
sites
les Regards du Pilat et la Grande Affaire. Le mur,
c'est celui
que nous construisons petit à petit, au fil des mois. L'ange
vient seulement
vous annoncer une année ensoleillée par toutes les
nouvelles mises en ligne que
vous pourrez découvrir ! Ce sont elles, les treize larmes
du soleil. Il
n'y en aura peut-être pas treize, l'essentiel n'est pas le nombre
en lui-même
mais ce qu'il signifie. Treize, c'est six plus sept, le nombre de
l'accomplissement et celui la plénitude, qui seront donc au
rendez-vous sur
chacun de vos deux sites. Et le jugement, c'est vous qui le porterez
sur la
qualité des dossiers qui vous seront présentés. Le
nombre de vos connexions
mensuelles sera notre meilleur indice de satisfaction. Je vous souhaite donc, chers
amis, une joyeuse et
heureuse année 2019, avec la santé, la joie de vivre, et
la réalisation de tous
vos rêves.
Patrick Berlier
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LES QUATRE
POMMES DE NOËL Dimanche 25 décembre
1910, quelque part dans le Pilat Les quatre jeunes femmes
progressaient à pas
mesurés sur le chemin enneigé et verglacé.
C'étaient quatre copines de travail,
« unies comme les quatre doigts de ma main »,
disait Virginie, la
plus âgée des quatre, qui avait perdu le petit doigt de la
main droite, happé
par une machine en un instant d'inattention. Amélie,
Circé, Rose et Virginie,
toutes les quatre originaires du Pilat, travaillaient dans la
même usine de
passementerie, à l'entrée de Saint-Chamond, sur la route
de la Valla-en-Gier.
Elles avaient entre dix-neuf et vingt-quatre ans, et étaient
toutes les quatre
originaires des environs du Bessat ou de Tarentaise. Précisons
qu'à l'époque
les industries de moulinage, rubanerie ou passementerie, alors
florissantes,
avaient grand besoin de « petites mains »
féminines et qualifiées.
Elles embauchaient donc les filles de la campagne, lesquelles
étaient logées et
nourries toute la semaine dans l'usine-dortoir, ne retournant chez
elles que
les dimanches. Si en été les jours étaient
suffisamment grands pour leur
permettre de monter au Bessat le samedi soir, et y arriver avant la
nuit, en
hiver elles devaient attendre le dimanche matin, et rentrer le
soir-même. Comme
c'était à pied, évidemment, qu'elles faisaient ces
trajets, il leur fallait
trois bonnes heures à l'aller comme au retour ; la
journée en famille
était alors bien courte. En cette année
où Noël tombait un dimanche,
l'entreprise de passementerie avait autorisé les
ouvrières à quitter l'usine
dès le début de l'après-midi du samedi, afin
qu'elles pussent
exceptionnellement rentrer dans leurs familles pour la veillée
de Noël.
Oh ! Ce n'était pas pour autant un cadeau de leur patron.
Ces heures qui
leur étaient accordées, elles devraient les rattraper
pendant la semaine
suivante. Mais elles avaient été bien heureuses de
pouvoir passer la nuit de
Noël chez elles. Et ce dimanche 25 décembre, en fin
d'après-midi, Amélie,
Circé, Rose et Virginie avaient quitté parents ou maris
pour redescendre vers
leur usine. Un repas frugal, une courte nuit, et elles devraient
enchaîner six
jours de labeur, à raison de dix heures par jour, plus les
heures accordées le
samedi à rattraper. Travail pénible, mal payé,
mais c'était toujours mieux que
rien, et la bonne humeur permettait de tenir le coup. Il faut dire
qu'en ces
années précédant la première guerre
mondiale, la vie était bien différente de
celle que nous connaissons aujourd'hui. On savait se contenter de peu,
et
savourer les petits instants d'insouciance, comme lors de ces trajets
que les
quatre copines faisaient ensemble, pour monter chez elles ou descendre
à
l'usine. Les
ouvrières de l'usine Après Tarentaise,
où habitait Amélie, le petit
groupe avait pris le chemin du Plomb pour rejoindre le plateau de la
Barbanche.
Aux beaux jours les quatre jeunes femmes passaient ensuite par le
chemin des
crêtes, enchaînant le Sapey, la Roche de la Rivoire et le
Crêt de la Chaume.
Mais en hiver ce chemin-là était souvent balayé
par les vents, et des congères
s'y formaient qui le rendaient impraticable. Alors elles descendaient
sur le
hameau de Laval pour prendre un chemin à flanc de coteau,
intermédiaire entre
les crêtes et la vallée. C'est ce qu'elles avaient fait ce
soir-là, sauf que la
neige – qui avait tombé en abondance durant la nuit de Noël
– rendait leur
progression beaucoup moins rapide. Et avec le brouillard qui maintenant
remontait de la vallée, elles avaient beau connaître par
cœur le chemin, leur
marche devenait franchement hésitante, si bien qu'il paraissait
impossible
d'arriver à l'usine avant la nuit. Comme elles n'avaient ni
flambeaux ni
lampes, finir le trajet à tâtons dans le noir sur le
chemin glissant était
absolument exclu. « Que
faisons-nous ? demanda Marie. – Moi je suis d'avis qu'on
cherche un abri pour
passer la nuit, répondit Virginie, et on finira de descendre
demain matin,
l'usine n'est qu'à une heure de marche maintenant. – Si on veut attendre le lever
du jour pour y
voir clair, nous arriverons en retard au boulot... Le patron va nous
passer un
de ces savons ! Déjà qu'il doit nous attendre ce
soir, si on n'arrive
que demain, et en plus à la bourre... On aura de la chance s'il
ne nous fout
pas à la porte. – Pour une fois, fit
Amélie, c'est un cas de
force majeure, non ? Il doit bien se douter qu'avec ce temps on ne
fait
pas ce qu'on veut... – Je l'entends
déjà nous dire : si vous
étiez parties plus tôt, vous seriez arrivées
à temps... – Ouais, avec des si, on en
ferait des
choses... » La blonde Circé, qui
n'avait rien dit pendant cet
échange entre ses trois amies, prit la parole pour tenter
d'imposer son point
de vue. « Écoutez-moi !
C'est d'accord, nous
allons trouver un abri pour dormir. Nous arrivons au hameau de
Maisonnettes.
Là, vous savez , il y a la maison natale du Frère Gabriel
Rivat, le successeur
du bon Père Champagnat. Aujourd'hui c'est le père
Matthieu qui y habite, et il
nous a souvent dit qu'on pouvait s'abriter dans sa grange au besoin,
sans même
lui demander son autorisation. Nous serons au sec et au chaud dans le
foin.
Nous n'avons rien à manger, mais bon, ce n'est pas si grave. Et
puis j'ai la
conviction que notre affaire va finalement s'arranger... – Encore une de tes
intuitions ? fit
Virginie. On sait bien que tu as des dons de magicienne, mais là
je ne vois pas
comment... » – C'est Noël, non ?
Il faut croire aux
miracles ! » Bien qu'âgée
seulement de vingt ans, Circé était
sans doute la plus mûre et la plus réfléchie des
quatre copines. Elle devait
son prénom peu courant à son parrain, qui dans sa
jeunesse avait lu L'Illiade
et L'Odyssée d'Homère, et en avait gardé
un attrait certain pour la
mythologie grecque. Circé, fille d’Hélios le dieu du
soleil, était douée pour
la magie des métamorphoses. C'est elle qui avait
transformé en pourceaux les
compagnons d'Ulysse, lequel lui avait résisté grâce
à une herbe magique, avant
de lui faire deux enfants. Mais Ulysse avait fini par la quitter, pour
rejoindre son épouse légitime Pénélope qui
l'attendait patiemment. Finalement,
Circé épousa Télémaque, le fils d'Ulysse.
Notre Circé pilatoise, encore
célibataire, attendait son Ulysse ou son
Télémaque. Si elle n'avait pas les dons
de magicienne que lui prêtait son amie Virginie, il est vrai
qu'elle
s'était fait remarquer à plusieurs reprises pour des
intuitions ou des
prémonitions qui s'étaient toujours
révélées exactes. Le
hameau de Maisonnettes Il faisait maintenant presque
nuit noire lorsque
les quatre ouvrières atteignirent la grange qui allait leur
servir d'abri pour
la nuit. Elles s'y glissèrent à tâtons, et
apprécièrent le foin, dans lequel
chacune s'allongea, et qui forma autour d'elles un cocon des plus
douillets.
Après leur longue marche dans le froid et la neige, ce repos
était salutaire,
et elles sombrèrent rapidement dans le sommeil. Le lendemain, ou ce qui
paraissait être le
lendemain. Lorsque Virginie se
réveilla, elle se leva en
silence et entrouvrit la porte de la grange pour voir si le jour avait
paru. Il
faisait déjà clair en effet, même si le ciel
restait gris, et curieusement la
neige avait fondu durant la nuit, laissant le chemin parfaitement sec.
La jeune
femme alla réveiller ses amies. « Il doit
être au moins huit heures, leur
dit-elle, il est temps de nous mettre en route ! » Filles de la campagne, aucune
des quatre ne possédait
de montre. À l'usine, c'était inutile : il y avait
des horloges murales
dans les ateliers, dans le réfectoire et dans le dortoir. Pour
faire leur
trajet à pied, elles savaient apprécier le temps
écoulé. Aussi c'est uniquement
en fonction de la clarté du jour, précédant de peu
semblait-il le lever du
soleil, que Virginie estimait qu'il devait être dans les huit
heures. Amélie,
Circé et Rose se levèrent prestement, se
débarrassant mutuellement des brins de
foin accrochés à leurs vêtements. Elles remirent un
peu d'ordre dans leur
coiffure, leurs longs cheveux rassemblés en chignon sur leur
tête. Toutes
étaient coiffées de la même façon, ce qui
était la mode de l'époque. Puis les
quatre copines reprirent leur cheminement en direction de la
vallée. Elles
savaient qu'elles devaient passer par les hameaux de Chomiol et
Rossillol,
avant de tourner à droite pour descendre sur Saint-Chamond. Chomiol fut atteint
rapidement. Il faisait
suffisamment jour pour bien voir le chemin, et sans la neige y marcher
était
facile. C'est donc d'un bon pas qu'Amélie, Circé, Rose et
Virginie arrivèrent
dans le premier hameau. Le chemin descendait ensuite sous les arbres,
pour
remonter et passer à flanc de coteau. C'est Rose qui remarqua un
changement de
luminosité : « Dites, les
copines, vous ne trouvez pas
que la lumière baisse de plus en plus ? – C'est parce qu'ici nous
sommes un peu en
sous-bois, dès que nous remonterons à découvert
nous devrions retrouver la
clarté du jour, observa Virginie. – À moins que... fit
Circé, sans achever sa
phrase. » De fait, lorsque les quatre
jeunes femmes
arrivèrent au sommet de la côte, le chemin étant
alors entièrement dégagé,
elles ne purent que constater que la lumière avait
singulièrement baissé. Si
elles n'avaient pas eu la certitude d'être le matin, elles se
seraient crues à
la tombée de la nuit. Dans un tournant, le village de la
Valla-en-Gier leur
apparut, sur le coteau opposé de la vallée du Ban. Vision
magnifique d'une
petite bourgade, toute illuminée par des centaines de bougies ou
de lampions,
au centre de laquelle cheminait tout un cortège de points
lumineux, comme un
nuage de lucioles. L'écho lointain d'un cantique chanté
par une foule leur
parvenait confusément. Le
village de la Valla-en-Gier « Eh ! On
dirait que c'est la procession
aux flambeaux de la Valla, remarqua Amélie. – Ouais... sauf qu'elle a lieu
le 24 décembre au
soir, la veille de Noël, pas le 26 au matin, observa Rose. – Et vous avez vraiment
l'impression d'être au
matin ? Questionna Virginie. Il fait de plus en plus sombre, je ne
sais
pas comment c'est possible, mais c'est la nuit qui tombe ! – On aurait dormi toute la
nuit du 25 au 26, et
toute la journée du 26 ? Vous croyez ? » Les quatre amies se posaient
mille questions. Ce
qui était certain, c'est que la procession de la Valla,
rassemblant toute la
population en direction de l'église du village, où l'on
allait déposer le
santon du petit Jésus dans la crèche, avait toujours lieu
le 24 décembre, et il
n'y avait aucune raison d'imaginer qu'il pût en être
autrement cette année-là.
C'était incompréhensible. « Moi j'ai une
explication, avança Circé.
Pendant notre sommeil, nous sommes revenues en arrière dans le
temps, et là
nous sommes au soir du 24 décembre ! Quant à la
neige, ce n'est pas
qu'elle a fondu, c'est qu'elle n'est pas encore tombée,
puisqu'elle n'arrivera
que dans la nuit du 24 au 25...» Oui, aussi incroyable que cela
pût paraître,
c'était la seule possibilité envisageable, même si
elle heurtait la raison.
Mais était-il seulement possible de voyager dans le temps ?
Quinze ans
plus tôt, l'écrivain anglais Herbert George Wells l'avait
imaginé dans son
roman La machine à explorer le temps, paru en 1895 et
dont la traduction
en français avait été publiée la même
année. Les deux premiers chapitres
démontraient l'aspect dimensionnel du temps, et
avançaient la possibilité de
s'y déplacer aussi facilement que l'on se peut se
déplacer dans les trois
dimensions de l'espace. Rose émit une remarque
pleine de bon sens : « Moi je ne sais
pas quel jour on est, ni si
c'est le matin ou le soir, mais mon estomac, lui, il
me dit que je n'ai rien mangé depuis hier à
midi... Vous n'avez pas faim, vous ? » Les autres convinrent que la
faim les tenaillait
elles aussi. Mais il leur faudrait bien attendre d'être à
l'usine pour envisager
de se restaurer. Cependant il faisait de plus en plus sombre, et il
paraissait
évident que c'était bien la nuit qui tombait. Pourtant le
chemin paraissait
éclairé d'une lumière irréelle, et les
quatre amies purent continuer à
progresser dans leur marche. Elles arrivèrent alors au niveau
d'un jeune
pommier, qui avait poussé là spontanément au bord
du chemin. Comme le buisson
ardent de Moïse, il était environné de
lumière. Sur une branche encore
feuillue, quatre belles pommes rouges semblaient luire comme si elles
étaient
éclairées de l'intérieur. Quatre pommes en hiver,
cela leur parut comme un
signe, voire comme un petit miracle : n'y avait-il pas, sur ce
petit
pommier, un fruit pour chacune ? Quatre pommes, pas trois ni cinq.
Amélie,
la plus grande des quatre, se hissa sur la pointe des pieds pour aller
cueillir
les quatre pommes de Noël, qu'elle distribua à ses amies.
À défaut de les
rassasier, cela allait au moins les réconforter. Les
quatre pommes de Noël « Qu'est-ce que
c'est bon, fit Rose. Faudrait
qu'on en trouve d'autres... – Un peu de patience,
répondit Circé. La
Providence va y pourvoir très bientôt ». De fait, à peine les
quatre ouvrières
avaient-elle parcouru une centaine de mètres, qu'un second
pommier leur
apparut. Plus gros que le premier, ses branches se chargeaient de
dizaines de
pommes Golden, les pommes du Pilat, qui paraissaient être autant
de pommes
d'or. « Le jardin des Hespérides »,
lança Circé, mais les autres ne
comprirent pas forcément ce que leur amie magicienne avait voulu
dire. Les
pommes furent les bienvenues, et leur faim fut enfin apaisée. Les quatre ouvrières
atteignirent bientôt le
hameau de Rossillol, un nom que Circé trouvait
particulièrement joli et
évocateur. L'usine n'était plus qu'à une vingtaine
de minutes de marche. C'est
à la nuit bien tombée qu'elles l'atteignirent. La cour
était déserte. Dans le
hall du bâtiment d'entrée, à côté de
la pendule murale où sept heures du soir
venaient de sonner, le calendrier perpétuel, soigneusement tenu
à jour par le
concierge, affichait la date du 24 décembre 1910.
Renonçant à comprendre
comment elles avaient pu revenir en arrière dans leur propre
temps, Amélie,
Circé, Rose et Virginie montèrent au dortoir, qu'elles
trouvèrent ouvert, mais
vide de toute occupante. Évidemment, toutes les filles
étaient parties depuis
un bon moment. Circé se dit
qu'à cette date et à cette heure,
elle-même et ses copines étaient dans leurs familles
respectives, et pourtant
elles étaient là dans l'usine déserte.
« Peut-on exister en même temps en
deux endroits différents ? » se demandait-elle,
mais elle ne parvint
pas à trouver de réponse. C'est ce que l'on nomme un
paradoxe temporel, et même
si Circé avait lu La machine à explorer le temps
de Wells, elle n'aurait
pas pu trouver la réponse dans ses souvenirs de lecture, parce
que le romancier
n'avait pas imaginé cet aspect-là des voyages temporels. Les quatre jeunes femmes
abandonnèrent l'idée de
prendre un repas au réfectoire, de toute évidence
personne n'était là ni pour
le préparer ni pour le servir. Le lendemain, elles iraient
passer la journée à
Saint-Chamond, puis elles rentreraient le soir, comme si de rien
n'était. D'ici
là, si jamais elles croisaient le concierge, le chef d'atelier,
ou le patron,
elles n'auraient qu'à inventer une histoire, dire par exemple
que la neige les
avait surprises, obstruant le passage, et qu'elles n'avaient eu d'autre
solution que de rebrousser chemin et venir dormir à l'usine. Amélie, Circé,
Rose et Virginie, les quatre
copines ouvrières, n'avaient pas faim, mais sommeil,
curieusement, comme si le
temps les avait rattrapées, alors qu'elles étaient
levées depuis moins de deux
heures. Elles se glissèrent dans leurs lits et avant de
s'endormir elles eurent
une pensée émue pour ces quatre pommes de Noël, que
le Bon Dieu avait placées
sur leur chemin, et qui leur avaient redonné goût à
la vie. |
Chers Amis
Internautes, Voici
que s’éteint l’année 2018. Déjà s’amorce
l’année 2019. Cette
année 2018 a été marquée de belle
façon par les différentes mises en ligne des
Regards du Pilat et de la Grande Affaire. Nous avons pu
découvrir aussi
bellement le livre LE PILAT MYSTÉRIEUX cosigné par Thierry Rollat, Patrick Berlier et
moi-même.
Ce fut une très belle expérience que vous avez su
apprécier. Je ne puis à titre
personnel que vous en remercier. De
quoi sera faite cette année 2019 ? Nul ne peut à
cette heure en affirmer
le contenu que l’on souhaiterait, bien entendu, unique ! Sera-t-elle,
d’ailleurs, unique, cette année ? La réponse est en
nous, elle nous
appartient. Nous ne pouvons y échapper, ainsi va la vie. Puisse
cette année 2019 vous apporter le bonheur auquel tout homme,
toute femme et
tout enfant a droit. Bonne
et heureuse année à tous.
Michel Barbot
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NOËL AU
CIMETIÊRE DES ÉLÉPHANTS DU PILAT 24 décembre 2069 –
Saint-Régis-du-Coin : Phase
finale pour la France de l’Opération NARMER Confortablement
installé dans son bureau du Cadran
Charentenay/Charpentier, le musée de renommée
mondiale, consacré aux
Mystères du Cadran du Pilat, l’archéologue Sylvain Barri
s’octroie quelques
minutes de repos nécessaires. Une longue et riche soirée
attend le célèbre
archéologue. Ce Noël 2069 ouvre – Sylvain en est convaincu
– l’ultime année,
pour la France, de l’Opération NARMER, opération
initiée en 3150 avant J.-C.
par le Pharaon Narmer fils du roi Scorpion. Cette
année-là, Narmer (Méni ou
Ménès) unifie ou parachève l’unification de la
Haute et de la Basse Égypte.
Cette unification apparaît comme l’acte fondateur de la Terre de
Kam ou Kem, la
Kémet des premières dynasties. Ce terme fut à la
fois compris comme la Terre
Noire, en référence au limon du delta du Nil (d’où
le mot Alchimie), et comme
la Terre des Noirs... Les vieux auteurs Grecs affirmaient que les
Égyptiens avaient
la peau noire. Le Pharaon Narmer avait la peau noire, comme l’auront
les rois
des premières dynasties. Dans la Bible, la Terre de
Cham ou ‘Ham, la Terre
Chaude, apparaît comme le nom ancien de l’Égypte. Dans la
tradition, Cham
désignera l’Africain, l’homme du continent Noir. L’acte
fondateur de la Terre
de Kam est relaté sur la Palette de Narmer : Palette
de Narmer Cet acte fondateur qui a fait
l’objet d’études
variées, réapparaît au travers des légendes
liées au Royaume Kongo de l’Afrique
tropicale ainsi qu’au Royaume du Pilat... Le romancier espagnol, J.
Mirab, ne
fut pas en reste, lorsqu’il publia en 2017 le Código Narmer.
L’archéologue Sylvain Barri, évoque plus volontiers
l’Opération Narmer. Cette
opération se prolonge au fil des millénaires et ainsi –
nous ne pouvons que le
reconnaître – au fil des prophéties qui ne sont au final
que le développement
de la Prophétie de Narmer. Sylvain compulse une fois
encore sur son
ordinateur les quelques annotations qui lui permettront en début
de soirée, dans
la salle de réunion privée du musée, de
résumer l’épais mystère de cette
Opération NARMER née dans la mystérieuse île
d’Éléphantine… L’an 218 avant J.-C. en
Allobrogie aux portes de
Vienna L’été touche
à sa fin, le général carthaginois
Hannibal (en phénicien : Celui qui a la faveur de Baal)
après son passage
des Pyrénées, déclenche un conflit avec Rome : la
seconde guerre punique. Il
compte bien gagner Rome avec ses 38000 hommes, ses 8000 chevaux et ses
37
éléphants. Le grand stratège
surnommé ainsi que son père,
Barca, « la foudre », a dressé sa tente
dans la plaine à proximité du
Rhône aux portes de Vienna la cité des Allobroges. L’heure
est venue pour lui
de se séparer de l’un de ses « Indiens »,
(les cornacs),
répondant au nom de Mbongó, ce qui signifie
« Éléphant » en langue
Kikongo. Né au cœur de la forêt équatoriale
d’Afrique centrale, Mbongó fut
missionné, suite à une prophétie de son
père Mwene Mbongó, le « Roi
Éléphant ». L’oracle intimait à
Mbongó de se rendre dans un premier temps
auprès d’Hannibal Barca le général de Carthage. Il
suivra ce dernier jusque
dans la lointaine Terre de Kal (Gal ou Gallia). Le fleuve Rhône
à la hauteur de
Vienna marquera pour Mbongó l’heure où il devra quitter
Hannibal pour se rendre
à proximité du Grand Marais au lieu où affleure la
Pierre Ronde, à la jonction
des territoires celtes, Vellaves, Ségusiaves et Allobroges. Les cornacs originaires des
Indes étaient les
meilleurs mais Mbongó était encore meilleur que les
meilleurs ! Il
connaissait dit-on le langage des éléphants. Hannibal,
ainsi que son Maître de
Cavalerie Maharbal, allaient regretter le départ du cornac
Africain mais ils
savaient qu’il leur était impossible de le retenir. Le
Carthaginois Hannibal
aux origines phéniciennes, maîtrisait les langues
sémitiques, aussi avait-il
tout simplement surnommé le fils de Mwene Mbongó : Pil
Kam, soit
« l’Éléphant d’Afrique ». Le clan dirigé par
Mwene Mbongó fut le premier à
pénétrer le territoire des pygmées Baka, bien
qu’officiellement les premiers
Kongos n’arrivèrent dans la région que vers l’an 320 ou
350 après J.-C. sous la
conduite du Prophète Nsasukulu a Nkanda. Mbongó
accompagné de sa femme et de ses enfants,
allait retrouver à la Pierre Ronde, des descendants de ses
propres ancêtres
envoyés par le roi Narmer auprès des Bâtisseurs de
Mégalithes. À l’instar
d’Hannibal, ces ancêtres des Kongos, étaient venus dans ce
lointain pays avec
femmes, enfants et éléphants… Versés dans la
triangulation, Maîtres de la corde
d’arpenteur et de la Coudée Royale Égyptienne, les Kongos
venus d’Égypte,
avaient activement participé, en étroite collaboration
avec les Constructeurs
des Mégalithes, à l’édification de ce Livre de
Pierres dont les pages
sont fixées au dos (la Pierre Ronde) de ce livre
minéral. Ce Livre de Pierres
apparaît comme la partie
visible d’un livre souterrain dont les pages s’ouvrent en directions de
hauts-lieux de l’histoire secrète du Pila… Pil Kam en
compagnie de sa
femme et de ses enfants va décorer encore et encore le livre
souterrain. Les
rois des trois tribus celtes dont le territoire était
orienté autour de la
Pierre Ronde, transformèrent à leur tour le nom de Pil
Kam, « l’Éléphant
d’Afrique » en Pil Kal :
« l’Éléphant de la Gaule »…
L’épouse de Pil Kal, la Matriarche, va poursuivre à la
mort de son époux,
l’immense travail. Les derniers descendants des Kongos venus en ces
lieux au
temps du Pharaon Narmer, nommèrent la Matriarche
Mamma Pila : la Mère Éléphante.
Le temps
passa, Mamma Pila passa… et son nom devint inséparable de celui
des Montagnes
où Mamma, symboliquement la Terre-Mère, avait œuvré…
À la mort de son
époux, Mamma Pila plaça dans la tombe la Coudée
Royale Égyptienne de Pil Kal
qui restait à jamais pour elle l’intrépide Mbongó.
La
Coudée Royale Égyptienne La tombe elle-même se
trouvait à proximité du
lieu de repos des éléphants, ceux que l’on a depuis
appelés les Éléphants du
Pilat. Non, Pilati elephantus, l'éléphant du
Pilat, ainsi nommé par
quelques personnes bien informées, n’est pas
précisément un éléphant de la
Terre du Pilat. Les éléphants étaient à
l’origine au nombre de dix, un nombre
bien inférieur à celui des éléphants
d’Hannibal. Les Kongos venus dans ces
montagnes sacrées, amenèrent beaucoup de
matériels, de la nourriture,
différents types de graines, ainsi que des animaux pour la
nourriture. Aussi
dans le bateau/arche du Pharaon Narmer spécialement
affrété pour l’Opération
Narmer au Pays des Mégalithes, pouvions-nous retrouver les dix
éléphants
capables le moment venu d’acheminer jusqu’à destination la
cargaison secrète.
Ces éléphants ainsi que leur descendance, mirent leur
force et leur
intelligence au service des Kongos du Pilat et des Bâtisseurs de
Mégalithes.
Ils ont mérité, le moment venu de reposer dans le Cœmeterio
Elephantorum
(le Cimetière des Éléphants), un grande crypte
souterraine située à proximité
du Grand Marais (l’actuel Tourbière de Gimel). Ces éléphants
n’étaient pas de simples éléphants,
il s’agissait de descendants de Khoro l’Éléphant-Roi.
Primitivement le peuple
des éléphants vivait au bord de la rivière
Sankourou, affluent du fleuve Congo.
La légende raconte qu’un tisserin se posa sur l’une des deux
défenses de Khoro.
Bien qu’effrayé, l’oiseau délivra son message au puissant
roi : « Hélas,
puissant Khoro ! c’est
terrible ! Une foule d’êtres noirs à deux pattes est
arrivée dans notre
pays. Ils possèdent de drôles d’objets qui tuent. Ils
s’étendent partout et
dévastent tout sur leur passage ». Khoro sourit : « Je connais ces
êtres. Ce sont les hommes.
Ils sont petits et ne sont pas très forts. Leurs armes ne
peuvent pas
transpercer l’épaisse peau des
éléphants ». Certes les hommes noirs
n’étaient ni très grands,
ni très forts, mais ils étaient nombreux. Une
flèche bien lancée pouvait tuer
un éléphant si elle le frappait à l’œil. Les
hommes brûlaient les forêts pour
en faire des champs. En outre, une terrible sécheresse
éprouvait le pays. De
nombreux éléphants trouvèrent la mort. C’est alors
que le puissant Roi des
Éléphants rassembla ses sujets et leur dit : « Cette terre n’est
plus bénie des dieux. La
famine et les hommes noirs nous font souffrir. Nous devons partir
d’ici. Nous
irons vers le soleil couchant Il n’en reste pas moins que ce pays a
toujours
été notre terre. Aussi, nous y reviendrons quelques jours
chaque année, le
premier mois qui suit la saison des pluies. Ainsi, nos enfants la
connaîtront,
les vieux et les malades pourront y vivre leurs derniers
instants ». Ainsi parla le puissant Khoro,
et il en fut comme
il dit. Cela s’est passé, il y a longtemps, très
longtemps, mais chaque année,
les éléphants continuent à emprunter le même
chemin pour montrer leur ancienne
patrie à leurs petits et pour que les vieux puissent y mourir.
Depuis ce temps,
on ne trouve plus de cadavres d’éléphants dans la
forêt car ceux-ci vont mourir
sur les bords de la rivière Sankourou. Là se trouve leur
cimetière bien que
personne n’en connaisse l’endroit exact. Cette légende bien
connue est loin de faire
l’unanimité. Les rares partisans d’un unique cimetière
des éléphants au cœur de
l’Afrique, indiquent que ce lieu situé à proximité
de la rivière Sankourou, est
une zone marécageuse cachée par des brumes opaques et
mystérieuses rendant son
accès des plus dangereux. Le roi Khoro ne connut pas la
venue des Kongos au
cœur de l’Afrique. Ces derniers on pu jouir auprès du peuple des
descendants de
l’Éléphant-Roi d’une reconnaissance perpétuelle.
La présence des Kongos dans la
jungle équatoriale annoncera pour les éléphants la
paix tant souhaitée avec les
hommes. Cette paix ne fut pas éternelle mais le Royaume de Khoro
fut reconnu par
les Kongos au service du Roi Narmer. Cette reconnaissance fut
scellée par une
offrande royale dont l’importance allait rejaillir à la fois sur
les Fils de
Kam et sur les Fils de Kal… 24 décembre 2069
à Saint-Régis-du-Coi. L’archéologue Sylvain
Barri et son équipe sont
fin prêts. Ce soir à minuit précise, ils seront au
rendez-vous. La quête de BS,
ainsi que l’ont affectueusement surnommé ses proches
collaborateurs, fut
véritablement commencée par son père Bertrand et
son grand-père Léon,
aujourd’hui disparus. Cette quête vise à faire ressortir
de leurs alcôves, des
secrets transmis de génération en
génération jusqu’à la Révolution, puis enterrés
pour raisons d’État. Léon,
l’illustre
aïeul, savait l’heure proche où il conviendrait
à son fils et plus encore
à son petit-fils, de décrypter dans sa totalité ce
document familial, qu’il
avait lui-même adapté au plus jute, du moyen
français à un français on ne plus
accessible. L’heure est venue pour Sylvain
Barri de rejoindre
les invités triés sur le volet et attendant religieusement dans la salle des réceptions
privées du Cadran
Charentenay/Charpentier (le CCC pour les intimes…
référence cachée,
affirme-t-on, aux Cousins CC.·. de la Charbonnerie
C.·.
association dit-on aussi, bien connue de l’archéologue
Sylvain…). Une musique d’un chant de
Noël, en l’occurrence
le White Christmas, accueille l’archéologue dans la
salle. Sylvain se
souvint non sans émotion des Noëls de son enfance, au cours
desquels, son
grand-père aimait poser sur une vieille platine, ce vieux
standard américain,
version Dean Martin qui restait pour lui le roi des crooners. Le sapin
de Noël
et les décorations ornant la salle ne pouvaient que
déclencher chez Sylvain
cette fibre nostalgique. La musique cessa et Sylvain
Barri prit la
parole : « Bonjour mes chers amis
et merci d’avoir accepté
notre invitation. La soirée à laquelle nous vous avons
convié, sera, nous
voulons le penser, mémorable. Notre famille attend cette
soirée depuis déjà…
quelques siècles ! J’ai ce soir une pensée
très émue pour mon père
Bertrand et à mon grand-père Léon qui ont à
leur façon préparé cette soirée… « Un petit mot sur
le Musée du Cadran
Charentenay/Charpentier où nous nous trouvons ce soir. Ainsi
que vous le
savez, il y a déjà bien des années, en 2016,
l’honorable Thomas de Charentenay
se baladait en forêt à 1200 mètres d’altitude
près de la Pierre des Trois
évêques, dans ce massif du Pilat. Poussé par sa
curiosité, il s’aventura
au-delà du sentier, longea une série de rochers, et
machinalement, se mit à
compter ses pas. Surprise : c’est le même écartement
entre chaque pierre
: 12 pas exactement, soit 10 mètres à chaque fois, et le
tout aligné plein Est. La
Pierre des Trois Évêques « Fort de ce qui
lui parut une découverte
d’importance, Thomas contacta Éric Charpentier, un ami
passionné de
mathématiques qui décela dans certains alignements
entrecroisés des formes
géométriques, basées sur le triangle de Pythagore.
Le mystère s’épaissit : la
Pierre des Trois Évêques semble bien être
l’épicentre d’un large cadran, aligné
sur les solstices d’hiver et d’été, et pointant sur les
principaux sommets
alpins des Écrins et de la Meije ! « Les travaux
effectués depuis par Éric
Charpentier sont aujourd’hui connus et reconnus. Ils affirment une
géographie
sacrée pilatoise remontant à une époque
préhistorique. « La
présence, parmi nous aujourd’hui, de
nos amis de la République du Congo : Denis Ubi, grand
archéologue et
Directeur du Musée National du Congo à Kinshasa et Michel Tio héritier en ligne direct
de Mini le
Grand, le Mwene Kongo
ou Roi Kongo, fondateur mythique de l’ancien royaume, est pour nous un
grand
honneur. Michel vous apportera tout à l’heure, de
précieux renseignements sur
ce qui nous réunit ce soir. « Les
passionnés de la première heure,
fédérés autour du « collectif du
« Cadran du Pilat » ont vu leur
patience récompensée en l’année 2035.
L’État français a financé dans la commune
de Saint-Régis-du-Coin le Cadran Charentenay/Charpentier,
ce magnifique
musée entièrement consacré aux mystères du
Cadran du Pilat traditionnellement
connu sous le nom de Pierre des Trois Évêques. Éric
Charpentier fut le premier
Conservateur du Musée… « Mesdames et
Messieurs, je vous demande
d’applaudir Éric Charpentier ainsi que son vieil ami Thierry
Rollat, dont la
présence nous est aujourd’hui encore très
précieuse… » Surprise et émotion…
Éric et Thierry apparurent
dans la grande salle des réceptions sous une salve
d’applaudissements. La jambe
aujourd’hui plus lourde que par le passé, les deux hôtes
prirent place dans un
confortable fauteuil. Ainsi que l’indiqua Éric, ils affirmaient
à eux deux 198
printemps, leurs souvenirs n’en étaient que plus nombreux, aussi
ne se
privèrent-ils pas de résumer leur riche passé
tourné vers les Regards du
Pilat... Thierry quitta son confortable fauteuil, oubliant soudain
ses 100
ans affichés, et se souvint à voix haute : « Il y a
près de 88 ans – Mon Dieu le temps
passe mon cher Éric – au début des années 80… au 20e
siècle… je
prenais chaque jour le bus avec toi. Ce jeune garçon, dit-il en
regardant l’assistance,
plutôt calme et réservé… comme moi ! Si, si,
ne riez pas… était alors âgé
d’à peine une douzaine d’années, mon cadet de deux ans.
Natifs tous deux du
village de Loire/Rhône, nous nous rendions en ces temps-là
au même collège, à
Sainte-Colombe-les-Vienne. Le temps passa, au fil des classes, puis des
orientations, nous nous sommes totalement perdus de vue. L’année
2016 nous
permis de nous retrouver pour ne plus nous quitter depuis. Nous allons
effectuer ce soir un ultime voyage dont Sylvain sera notre guide
éclairé… Ce
guide, le dernier pour moi, sans aucun doute, dans le Pilat
mystérieux, me
rappelle un autre guide toujours vivant dans nos cœurs, le Druide du
Pilat,
Patrick Berlier dont nous avons célébré en cette
année 2069 les 120 ans de sa
naissance. J’aime à penser que l’esprit du Druide, depuis le
Paradis Blanc, en
ce Noël historique, nous fait l’honneur de sa
présence. » Sylvain Barri reprenant la
parole, remercie Éric
Charpentier et Thierry Rollat. L’hommage rendu par Thierry au Druide du
Pilat
le touchait tout particulièrement… Il convia les invités
à regarder quelques
tableaux peints par le Stéphanois et offerts en 2035,
l’année de son 86e
anniversaire, à Éric Charpentier pour l’inauguration du Cadran
Charentenay/Charpentier. « Mes chers amis,
nous allons à Minuit
précise, découvrir la réalité du Royal
Secret du Pilat. L’heure est venue de
vous entretenir de ce document transmis de génération en
génération dans notre
famille. Si Barri n’est pas mon véritable nom de ma famille –
certains le connaissent
– il fut toutes ces années durant, celui sous lequel
j’évoluais dans le monde
de l’archéologie. Il me plut de prendre ce pseudonyme car il
évoquait tout à la
fois l’ours et l’éléphant… L’ancienne langue germanique
et les langues
apparentées présentent un BAR avec ses variantes
signifiant « ours ».
La langue latine présente quant à elle le mot
BARRUS : l’éléphant. Ces
deux animaux totémiques apparaissent à l’origine de ma
famille dont le
véritable nom est… Roussyl. Trop parlant dans certains milieux,
j’ai opté,
après en avoir informé mes proches, pour celui de Barri… Sylvain Barri ou devrions-nous
écrire, Sylvain
Roussyl, invita les convives à se tourner vers le grand
écran mural où apparut
la dite inscription qu’il lut dans son intégralité :
Circonférer
une fois encore le beau soleil à la minuite de la
Noël L’An 575 de
l’Éléphant-Roi de Fontainebleau
L’ivoirine
dent Nzau du sage Khoro par le Mani du nœud du monde Remise
à Sylvain Roi Pila dans la Cité Sainte
de la Cigogne en Sa Saison Plantée
au cœur de la croix du centre, elle
ouvrira le passage menant au Cœmeterio
Elephantorum du Mont Pila « '' Les Trois
Qadranniers diocésains ''
initiant l’inscription bien chargée, reconnaissons-le, sont
appelés '' une fois
encore '' à circonférer au minuit de Noël autour du beau
soleil (la
Pierre des Trois Évêques – le Cadran du Pilat). Ces trois
personnage sont, vous
l’avez compris, les évêques de Lyon, du Puy et de Vienne
qui par le passé,
avaient coutume de se retrouver à la Pierre des Trois
Évêques marquant
aujourd’hui la limite entre Saint-Sauveur-en-Rue et La Versanne. Le
titre
d’évêque ou plus précisément
d’archevêque de Vienne (le Primat des Primats) fut
supprimé par la Constituante en 1790. Depuis 2006, ce titre
était relevé par
l’évêque de Grenoble. En 2030, ainsi que vous le savez, le
pape Benoît a
rétabli l’archevêché de Vienne. « Monseigneur
Franck Dugommier de Lyon,
Monseigneur Robert Sanglier du Puy (le Dioecesis Aniciensis) et
Monseigneur Luc
Tio de Vienne, né en France mais d’origine Congolaise
lui-même… cousin de
Michel Tio héritier en ligne direct du Mwene Kongo, se trouvent
actuellement au
Cadran du Pila… un Pila que j’aime à écrire sans
'' T ''. Nous
rejoindrons Leurs Excellences, quelques minutes avant minuit en
ce lieu
ou Elles préparent, pour l’heure, rituellement le site
sacré. « Arrêtons-nous
à présent sur la 3e
ligne de l’inscription : ‘’L’An 575 de
l’Éléphant-Roi de Fontainebleau‘’.
Nous avons ici une référence à la
célèbre fresque de la galerie François Ier
du château de Fontainebleau, œuvre de Giovanni Battista di
Jacopo, dit Rosso
Fiorentino, soit le Maître Roux de Florence (1494-1541). Ce Rosso
que l’on
traduit par Roux cachait en fait une autre vérité. Rosso
au travers de sa
peinture se présentait comme un émissaire de Rossyl, le
Roi Pilat. Vous pouvez
observer sur votre gauche une copie de la célèbre
fresque. L’éléphant
fleurdelisé représente le roi François 1er.
L’Éléphant-Roi
de Fontainebleau – fresque du Rosso « La
cigogne, symbole de piété,
assiste la marche de l’éléphant. Elle évoquerait
Louise de Savoie, la mère de
François Ier. Il convient de rappeler que
l’éléphant fut un symbole
très important dans la Maison de Savoie. Il est connu et
reconnu, depuis
les travaux de Didier Coilhac, que le
roi de France codifia quelques secrets au travers de la langue des
Hébreux.
L’hébreu nomme l’éléphant :
« Pil » ou « Fil ».
Différents jeux de mots tant en arabe qu’en hébreu
s’appuient sur ce mot. L’année
575 de cet Éléphant-Roi
(François Ier),
correspond précisément à l’année 2069. En
effet, François d'Orléans,
futur François Ier naquit à Cognac le 12
septembre 1494. « En
2011 Patrick Berlier
découvrit sur le site de la B.M. de Lyon, la LETTRE A M.
MULSANT A PROPROS
DU MONT DU PILAT rédigée en 1867 par A. Péan.
L’auteur évoquant les
diverses étymologies relatives au Mont Pilat, paraît, sans
vraiment l’affirmer
non plus, privilégier la piste sémitique en
évoquant le mot « Pil, Phil,
éléphant ». Extrait
de la lettre de A. Péan Les
érudits locaux ne validèrent pas
cette étymologie mais ne la rejetèrent pas non plus.
Notre ami Patrick Berlier
offrit au musée sa magnifique copie du tableau de la Madeleine.
La copie
réalisée par le Druide du Pilat, a permis de
redécouvrir l’œuvre originelle
visible dans la chapelle de la Madeleine en la commune de
Pélussin.
L’archéologue Sylvain Barri tourne son regard rayonnant vers
Thierry Rollat
bien assis dans son fauteuil : « Thierry, notre
mémoire vivante du Pilat,
dans ton livre Sur les Traces de la Vérité, suite
à une enquête très
approfondie, tu nous as révélé l’identité
du peintre qui réalisa cet
énigmatique tableau. Il s’agit de Jean-Baptiste Bonnel, dit Jean
Bonnel, né en
1861 au hameau de Vaubertrand où il décéda le 1er
mars 1927.
L’enquête que tu effectuas démontre que le peintre
réalisa le tableau au 19e
siècle. La
copie du tableau de la chapelle Sainte-Madeleine « Les parois de la
grotte de Marie-Madeleine
figurées sur le tableau, affectent curieusement la forme de
l’éléphant…
l’Éléphant du Pila ! Pil, l’éléphant
est rapproché de la racine hébraïque
Pala qui évoque l’émerveillement, l’étonnement.
Associer comme le fit le Rosso
l’éléphant et la cigogne, revient à associer Pala
(Pila) à H’assida, la
« piété ».
Piété est le nom hébreu de la cigogne et c’est
bien ce sens qui est donné à la
cigogne de la fresque. Le prophète Jérémie au
chapitre 8, verset 7
clamait : « Même la cigogne dans le ciel
connaît SON MOED ». Le
Moed biblique désigne la saison, le temps fixé ou le
rendez-vous. La cigogne
migre régulièrement vers la Palestine et la Syrie en
mars/avril, environ six
semaines, après avoir quitté ses quartiers d’hiver en
Afrique équatoriale, puis
elle poursuit sa route aérienne vers l’Europe. L'éléphant
du tableau de la chapelle Sainte-Madeleine « Quelques
Kabbalistes juifs ont disserté
d’étrange façon sur la première partie du verset
de Jérémie, affirmant
notamment : ‘’Il y a aussi un sanctuaire dans le ciel connu par
ses
portes… ‘’ Le mot Tor qui ouvre la seconde séquence du
verset et dont la
signification est ‘’tourterelle’’ est lu comme le mot araméen
biblique Téra,
‘’ouverture’’, ‘’porte’’. Ce sanctuaire aérien, dans une lecture
toute juive se
réfère au Temple de Jérusalem et
précisément au 3e Temple… La lecture
kabbalistique va plus loin encore. Ainsi le Sage Tzur affirmait que ce
verset
indiquait que la cigogne… connaîtra, mais aussi gardera ‘’ses
trésors’’ pour
‘’sa saison’’ qui sera aux derniers jours, le ‘’temps du peuple de
Dieu’’. La
cigogne venue d’Afrique descendait à proximité de ce que
l’on nomme aujourd’hui
le Mur des Lamentations. « Un autre
récit kabbalistique très
important affirme : ‘’La cigogne et les habitants du château
connaissent
bien leur temps et, l'un de l'autre, ils ont appris qu'il était
possible de
survivre et de vivre dans un endroit où l'amour, la bonté
et la foi
existent.’’ « Silvain ou
Sylvanus, le premier des Rois
Pilat, cher à notre ami Éric Charpentier, connaissait-il
ses lectures
kabbalistiques du verset de Jérémie ? L’inscription
semble le démontrer.
Notez que ce premier comte du Forez dont
je porte le prénom, associé à la Loi Gombette
(502), ainsi que l’indique
l’inscription, se rendit à Jérusalem (la Cité
Sainte de la Cigogne en Sa
Saison). Près du Mur des Lamentations, il rencontra le Mani
Kongo ou Roi
Kongo maître du nœud du monde au Cœur de
l’Afrique, lieu où
s’élevait le Temple du Soleil et où les Portugais
édifieront leur capitale São
Salvador. En ce VIe siècle le Royaume Kongo n’en
était qu’à l’état
embryonnaire. C’est seulement au Moyen-Âge que sa
géographie sacrée se
finalisera. « Je vais à
présent passer la parole à
Michel Tio cousin de Monseigneur Luc Tio archevêque de Vienne et
héritier en
ligne directe du Mwene Kongo ou Roi Kongo, Nimi le Grand. » Un homme grand et fort
s’avança sur l’estrade où
se trouvait Sylvain Barri. Il salua la foule avec un large sourire,
puis entama
son discours : « Notre ami
l’archéologue Sylvain Barri
vient d’évoquer le ‘’nœud du monde’’. Dans la langue Kikongo
nous le nommons
Zita-Dya-Nza. Ce lieu sacré avait
un
statut administratif particulier en tant que province-capitale
appelée
également Mbanza-Kongo, du nom de la ville où
résidait le Mwene, et que les
Portugais rebaptisèrent non sans raisons, São Salvador.
Littéralement, Mbânza
(ou Ngânda) signifie chef-lieu ou capitale. En sorte que
Mbanza-Kongo se
traduit par ‘’capitale de Kongo’’. « Les fondateurs de
Kongo ont conçu leur
pays comme un grand cercle ayant quatre secteurs, et pourvu d’un gros
noyau. Sa
rotation symbolique se faisait dans le sens contraire des aiguilles
d’une
montre. Le premier des Mwene Kongo fut Nimi ya Lukeni, le Père
Fondateur qui
vécut vers 690. Il nomma la montagne sacrée où il
établira sa capitale :
Moongo Koongo, soit la montagne ‘’des rives unies’’. « Ce grand cercle
de quatre secteurs, le
Royaume Kongo, son noyau (le nœud du monde) et sa montagne
‘’des rives
unies’’, toutes proportions gardées, apparaît comme le
miroir du Royaume Pila
dont le centre symbolique n’est autre que le Cadran du Pilat. « Plusieurs rois
ont dû se succéder durant
des générations pour accomplir ce grand œuvre
géographique que fut
le Royaume Kongo. La mémoire collective n'a retenu que le plus
illustre d'entre
eux, Nimi le Grand. Les historiens du Congo, au vu des similitudes
mythologiques,
reconnaissent dans le roi Nimi une personnification de Narmer, premier
roi de
Kama, l'Égypte antique, dont l'image de “père fondateur
de civilisations” a
traversé les âges. « Cet avatar du
grand roi d’Égypte répond
dans le Royaume Kongo à Sylvain le premier souverain du Royaume
Pila. Sylvain
Barri le dernier descendant de ce roi, fait sienne l’hypothèse
de Noël Gardon
qui affirmait que ce roi fut aussi connu sous le nom de AR–MEN–TAIRE,
nom repris, quelques décennies plus tard par l’un de ses
descendants. Nous
pouvons affirmer que le MEN placé au cœur de l’ARTAIRE, s’il
désigne ainsi que
le pensait Noël Gardon l’Homme, désigne aussi, NEMES, le
Pharaon unificateur de
la Haute et de la Basse Égypte. La composition du nom ARMENTAIRE
peut
intriguer. Nous ne sommes plus ici dans l’étymologie
essentiellement latine du
nom porté par différents personnages mais dans une
étymologie codifiée propre
au Royaume Pila, première phase de l’Opération Narmer en
Terre de Kal. Ainsi
que me l’apprit Sylvain au cours de nos longues réflexions, si
l’artaire
désigne dès le Moyen Âge la veine dans laquelle
circule le sang provenant du
cœur, il avait en langue romane, sous la forme ARTERIA, le sens
d’artère
remplie d’air et désignait plus précisément la
trachée artère où passait l’air
qui se dirigeait ensuite vers les poumons, signification
confirmée par son
étymologie grecque aêr, air et
têrein, conserver.
ARMENTAIRE, le premier Roi Pila, affirme par son nom qu’il est le Roi
d’un
Royaume dont les artères souterraines (?) sont parcourues par
l’air, le souffle
– en quelque sorte l’esprit – du Roi Nemes !!! « Nous ne pouvons
encore tout affirmer, ni
même révéler ce que représentent le Grand
Cercle du Royaume Kongo ainsi que
celui du Royaume Pila. Nous pouvons néanmoins vous affirmer
qu’ils sont
intimement liés au Messie… Le premier Roi Pilat fut au
Moyen-Âge évoqué sous le
nom d’Henri de Léon que Noël Gardon voulait entendre Henri
de Noël. Il avait ô
combien raison même s’il ne faut absolument pas mésestimer
le Léon et son saint
apôtre Paul, Poul ou Pou de Léon : le saint Pou
Mon que l’on peut
dans le Pila, dessiner géographiquement par les sites
ô combien sacrés,
de Saint-Paul-en-Jarez et de
Saint-Chamond. Noël
Gardon affirmait, vous le savez, que
le saint Chamond en question n’était pas celui que l’on
affirmait, il en va de
même pour le saint Paul… « Les traditions
messianiques liées à la
géographie sacrée du Royaume Kongo ont
généré des dérives. C’est ainsi qu’en
1969 Ne Muanda N’semi fonda en RDC le Bundu dia Kongo mouvement
politico-religieux visant à ressusciter le Royaume Kongo. Ce
royaume et plus
encore son noyau le Pays de la Promesse, ne fut pour les membres du
BDK, que
pour mieux recevoir durant l’Ère du Verseau, le GRAND MANI KONGO
venu d’une
lointaine étoile... « Le Royaume Kongo
en Afrique et le Royaume
Pilat en Europe sont placés sous le sceau de Noël mais un
Noël chrétien. La
légende de Brun de la Montagne bien connue aujourd’hui nous le
confirme bien
quelle comporte une certaine ambiguïté ! Le fondateur
du Royaume Pila y
apparaît sous un visage messianique… « Chanter le Pila,
chanter le Kongo, c’est
aussi chanter Noël ! Aussi allons-nous à
présent nous diriger sous la
conduite de Sylvain vers la Pierre des Trois Évêques
où nous ont précédé les
trois évêques. Nous ne devrions pas avoir de
difficulté pour nous y rendre, le
réchauffement inquiétant de la Terre toujours croissant
en cette année 2069,
fait que la neige tarde à tomber sur le Pila, ce qui,
néanmoins nous facilitera
l’accès à la Pierre. Minuit : Noël au
Cadran du Pilat Sylvain Barri et ses
hôtes parviennent à la
Pierre des Trois Évêques. Les Trois Qadranniers
diocésains après
avoir circonféré autour du beau soleil
que nous nommons
aujourd’hui le Cadran du Pilat, ont enfoncé la pointe de l’ivoirine
dent Nzau (l’autre nom de l’éléphant en
Kikongo) du sage
Khoro le roi des éléphants,
au centre même de la croix centrale. La
croix centrale de la Pierre des Trois Évêques Le Cadran poussa soudain un
rugissement – si tant
est qu’une pierre puisse rugir – ce rugissement s’unit comme par magie
à la
sonnerie des cloches des communes avoisinantes, annonçant la
Nativité du
Christ, le Chant Angélique de la Noël 2069. Soudain apparut
dans le sol un
escalier dont les marches se perdaient dans les ténèbres.
La dent de Khoro aux
pouvoirs insoupçonnés, telle un flambeau, illumina
soudain l’escalier et permit
à la petite troupe d’émerger dans un spacieux souterrain
dont les lisses parois
étaient recouvertes de fresques ressemblant étrangement
aux fresques visibles
dans les sépultures égyptiennes. Des défenses
d’éléphants fixées aux murs
s’illuminèrent au passage des visiteurs. Le souterrain fit
soudain place à une
crypte aux dimensions dignes d’une cathédrale. Des souterrains
partaient de
cette immense crypte. L’un d’eux, ainsi qu’on le découvrit plus
tard, se
dirigeait vers la Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez, et un autre vers
cette
crypte jamais découverte de Trèves, le Vieux Secret
cher à Thierry
Rollat. Cette gigantesque crypte
apparut aux yeux des
visiteurs comme un Temple mais aussi et surtout comme un
cimetière... Sylvain
et ses amis venaient de découvrir le Cœmeterio
Elephantorum du Mont Pila évoqué dans l’inscription.
Ici dormait à tout
jamais les Fils de Khoro ayant traversé la
Méditerranée sous la conduite des
Fils de Kam afin d’accomplir en Terre de Kal, la Prophétie de
Narmer. Dans les artères
de la montagne du Pila,
les Fils de Kam, années après années,
siècles après siècles, ont, en étroite
collaboration avec les Constructeurs de Mégalithes, puis avec
les tribus
Celtes, creusé puis aménagé le réseau
souterrain, utilisant quelque fois, ainsi
que pour cette crypte, l’espace vide préexistant depuis des
milliers, voir des
millions d’années. L’Opération Narmer en
Terre de Kal venait
d’entrer dans sa phase ultime. Tout avait commencé dans
l’île Éléphantine qui
était considérée dans l’Antiquité, comme
« la clef de l’Égypte ». En
1798, le général Bonaparte est envoyé dans
l’ancienne Terre de Kam afin de s'emparer
de l'Égypte et de l'Orient
et ainsi bloquer la route des Indes à la Grande-Bretagne.
Cette campagne d’Égypte se double d'une expédition
scientifique. Le journaliste
et homme politique Louis Reybaud
entreprend en 1830, ce qui lui prendra six années, une Histoire
de
l’expédition française en Égypte. Dans le tome II, il
s’attarde sur l’île
Éléphantine que des vieux auteurs ont
présentée comme un royaume. L. Reybaud ne
peut accepter l’idée de ce royaume car ainsi qu’il
l’écrit : « Au premier
coup-d’œil jeté aujourd’hui sur
cette île, il est facile de voir que ce royaume, s’il a
existé, ne pouvait être
circonscrit dans une aussi étroite enceinte. Comment admettre en
effet qu’un
État, si petit qu’il soit, n’ait que quatorze cents
mètres de long sur quatre
cents mètres de large ? Serait-il resté
indépendant durant neuf
générations de rois, comme le dit Jules Africain, ou
trente-une, d’après
Eusèbe ? La supposition est absurde ; et, si ce
royaume a existé,
l’île d’Éléphantine aurait seulement
été sa capitale, et aurait donné son nom à
tout le territoire qui en dépendait, comme on à dit le
royaume de Paris, le
royaume de Soissons, le royaume d’Arles, etc. » Les propos de Louis Reybaud,
certes judicieux,
sont ceux d’un homme qui ne possède pas tous les
éléments. Sylvain et ses amis
Congolais connaissent aujourd’hui l’énigme du Royaume
d’Éléphantine. Le Roi
Narmer avait établi dans l’île de l’Éléphant
des prêtres de l’ancienne religion
des Fils de Kam. Ce Royaume où s’élabora ce que l’on
nommera plus tard le Code
ou l’Opération Narmer, peut être comparé par
delà les siècles à l’État du
Vatican. Comme l'a
démontré Patrick Berlier dans le livre
coécrit avec Thierry Rollat, Pilat terre de grands secrets,
lorsque les
Chartreux de Sainte-Croix-en-Jarez décorèrent leur maison
de Prarouet, à
Tarentaise, ils choisirent des tableaux peints d'après des
gravures d'un
artiste du XVIe siècle, Antoine Caron, membre de
l'École de
Fontainebleau. Ces gravures ornaient le livre Les images, ou
tableaux
de platte peinture des deux Philostrate paru en 1578, Le peintre
inconnu, auteur
de ces tableaux, n'avait pas hésité à transformer
totalement l'une des
gravures, tout en gardant sa composition. L'original
représentait la statue de
Vénus de l'île Éléphantine, entourée
de jeunes femmes dénudées ; il en
avait fait des moines Chartreux ! Mais l'important était
l'allusion,
particulièrement discrète, à cette île
Éléphantine. Il est regrettable que ces
tableaux aient disparu, mais fort heureusement il en existe des photos
et des
relevés. La gravure
originale de
Caron (à gauche) et le tableau de Prarouet Les fresques visibles dans le
Cimetière des
Éléphants du Pilat évoquaient cette lointaine
histoire ainsi que la venue des
Hommes de la Terre de Kam conduisant en Terre de Kal d’imposants
éléphants
africains. Il semble ici, intéressant d’indiquer que, si Fila ou
Pila, désigne
l’éléphant dans les langues sémitiques, ce
même mot Fila signifie
« conduire » dans la langue Kikongo. Une fresque de la crypte
représentait la
naissance de Sylvain le Roi Pila. Sur la fresque voisine était
représenté le
couronnement du père fondateur de la dynastie des Rois Pila sur
le Crêt de la
Perdrix où se dressait la Pierre du Sacre. L’image fantomatique
du Pharaon
Narmer apparaissait en médaillon. La filiation s’affirmait dans
les montagnes
du Pila. Une autre fresque représentait les épisodes
édifiants du voyage de
Sylvain le Forestier à Jérusalem. À droite
Sylvain se voyait remettre
par le Mani Kongo, la dent de Khoro. À gauche, le Roi Pila
apparaissait en
orant devant le Tombeau du Christ. Ces peintures représentaient
un Sylvain
christique. Sa naissance également figurée, ressemblait
fort à un miracle. Mais
les Rois Pila ne se considérèrent pas pour autant comme
des Messies. Ils
n’étaient que des instruments au service du Christ, de ce Messie
déjà venu mais
dont le Grand Retour était annoncé par d’anciennes
prophéties. L’intrépide Thierry
Rollat exultait en cette
nuit. Il ne regrettait pas d’avoir atteint cet âge record de 100
ans ! Son
œuvre était enfin récompensée. Assurément,
ainsi qu’il le clamait :
« Vraiment, c’est NOËL ! » Sylvain Barri... enfin Sylvain
Roussyl, rentrait
de plein pied dans l’Opération Narmer… Il s’écria
à son tour, faisant échos aux
paroles de Thierry : « Joyeux Noël à
tous ! » Royaume Kongo : L'histoire du
peuple Kongo à
travers ses rois |