2022
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Chers
Internautes, fidèles ou occasionnels, L’année
2021 tire sa révérence et c’est encore
une fois d’un point de vue général, une année
contrastée que nous achevons. Pour
la deuxième année consécutive, la pandémie
a contribué à entretenir une certaine morosité
ambiante. Nous devons lutter
contre cet état de fait qui n’est pas inéluctable. Pour
autant les Regards du Pilat sont restés
très actifs et chaque mois nos colonnes ont été
investies de nouveaux sujets
tous plus intéressants les uns que les autres. En
2020, nous tirions un bilan à plus de
80 000 connexions annuelles. Eh bien, nous pouvons vous annoncer
avec
plaisir que 2021 dépasse honorablement ce chiffre avec plus de
85 000
connexions annuelles. Cette
franche adhésion s’explique sans doute
d’abord par la diversité de nos contributeurs et de leurs
dossiers traités.
Nous leur adressons une nouvelle fois tous nos remerciements. Quelques
sorties sur le terrain ont agrémenté
2021. Effectivement, il n’est pas forcément simple d’organiser
des rassemblements,
même modestes quand la contagion guette. Aujourd’hui,
nous nous voulons résolument
optimistes en espérant vivement que le plus dur soit
derrière nous. Nous sommes
complètement nostalgiques de la vie d’avant le Covid. Puisqu’arrive
le temps des vœux alors nous vous
souhaitons à tous le meilleur pour cette nouvelle année.
Que 2022 réponde à vos
attentes et souhaits les plus chers ; que la santé soit au
beau fixe. Nous
saluons aussi une jeune Association, une
remarquable initiative, qui vise à recenser et préserver
tous les sites
préhistoriques du Pilat. Des Pierres et des Hommes
(http://despierresetdeshommes.fr/) sont sur le
terrain toute
l’année. J’ai
personnellement adhéré à cette Association
novatrice. Je suis convaincu que cette dynamique courageuse
amènera des
résultats au service du Pilat jamais espérés
auparavant. J’ai
naturellement aussi une pensée pour les
courageuses associations qui luttent à armes inégales
contre les éoliennes
industrielles qui menacent le Pilat. Que
ce soit à Taillard ou à Doizieux le combat
continue. On ne peut pas présager de l’issue finale de ces
procédures mais
gageons que le Pilat reste inviolé car une brèche en
ouvrirait d’autres. Ces
procès coûtent cher. Soutenez-nous, faites
un don, même modique. Ce geste salutaire adressez-le à
Association Vent du
Pilat Lieu-dit La Berlière le Haut 42740 Doizieux. (Ordre Vent
du Pilat). Je
vous laisse maintenant en compagnie de
Patrick Berlier et Michel Barbot qui vont à leur tour vous
présenter leurs bons
vœux et bien entendu leur traditionnel conte de Noël respectif.
Thierry
Rollat
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Chers
amis internautes, Que
d'événements depuis deux ans... Mais
cette année nouvelle 2022 semble vouloir asseoir la puissance du
nombre 22. Les
arcanes majeurs du tarot divinatoire, ou Tarot de Marseille, sont
précisément
au nombre de 22 : les lames numérotées de I à
XXI, et la vingt-deuxième,
le Mat. Dans le tarot à jouer, ces lames deviendront les cartes
d'atout,
également numérotées de 1 à 21, plus la
vingt-deuxième, l'Excuse, que le joueur
abat quand il ne peut pas faire autrement et demande donc qu'on l'en
excuse. Lorsque
le tour est terminé, le cycle recommence, on bat les cartes, on
les distribue,
et chaque joueur va à nouveau, mentalement, compter les atouts,
et tenter de
« mener le petit au bout », c'est-à-dire,
dans le cas où il aurait
dans son jeu l'atout numéro 1, le garder comme dernière
carte à abattre. Dans
le tarot divinatoire, le Mat ou vingt-deuxième arcane est un
personnage qui
ressemble à un vagabond, il a un baluchon sur l'épaule
droite, dont il
maintient le bâton de la main gauche, et une canne qu'il manie du
bras droit.
Ses culottes bleues sont déchirées, laissant voir la peau
nue du haut de la
cuisse droite. Un étrange animal, peut-être un chien,
s'accroche à ses basques.
On ne sait pas si c'est la bête qui a déchiré ses
culottes, ou si au contraire
c'est le fait de voir les fesses nues du personnage qui l'a
attirée. Notre
année 2022 sera peut-être à cette image, et posera
dans ce cas une semblable
double interrogation. Est-ce un étrange animal (un nouveau
variant du virus)
qui va nous attaquer, ou est-ce parce que nous serons insuffisamment
couverts
(vaccinés) que nous allons attirer une nouvelle bête ? À
propos de variants... L'habitude a été prise de leur
donner des noms tirés de
l'alphabet grec, selon leur ordre d'apparition. Alpha pour le variant
anglais,
Bêta pour le variant sud-africain, Gamma pour le variant
brésilien, et Delta
pour le variant indien. Pourtant, l'aviez-vous remarqué, fin
2021 nous sommes
passés soudainement au variant Omicron, alors que dix autres
lettres existent
dans l'alphabet grec entre le Delta et l'Omicron. Nous aurait-on
caché les
variants Epsilon, Zêta, Êta, Thêta, Iota, Kappa,
Lambda, Mu, Nu, Ksi ? La
réponse est oui. Enfin, plus exactement, si tous ces variants
intermédiaires
ont bien été répertoriés,
considérés comme non préoccupants leur existence
n'a
fait l'objet d'aucune divulgation, sauf dans les milieux scientifiques.
Ils
sont donc passés inaperçus du grand public. On se prend
à rêver que l'on est
déjà arrivé au variant Oméga, histoire
d'épuiser la liste des lettres grecques
et d'en finir avec la pandémie. Avec
ce millésime 22, s'abattra la vingt-deuxième et
dernière lame des arcanes
majeurs du tarot, le cycle recommencera, le Mat laissera la place au
Bateleur.
Puisse ce Bateleur être aussi un Batelier, qui conduira notre
barque vers un
nouvel horizon.... C'est
tout le bonheur que je vous souhaite. Patrick
Berlier |
LE
TRÈS CURIEUX NOËL DU FORGERON DE GRAIX Je vous parle
d'un
temps, comme dit la chanson, que les moins de vingt ans ne peuvent pas
connaître. C'était à l'époque où
chaque village du Pilat possédait son atelier
de forge, et donc son forgeron. Les forges étaient toujours
implantées un peu à
l'écart, et cela pour deux raisons. La première,
c'était par sécurité, car qui
dit forge dit feu, et le plus sûr moyen de préserver les
maisons du village
d'un éventuel incendie causé par ce feu était tout
simplement d'installer la
forge à quelque distance. La seconde
raison,
c'était la superstition. La croyance populaire avait toujours
soupçonné les
forgerons – ces hommes qui travaillaient avec le feu – de quelque
mystérieuse
alliance avec le diable. Il faut dire que toutes ces lueurs
rougeoyantes, ces
gerbes d'étincelles, le ronflement du feu, tout cela
évoquait un peu trop ce
fameux Enfer dont le curé menaçait ses paroissiens,
chaque dimanche à la messe,
et dont on voyait de terribles images dans les livres de
catéchisme. Alors on
ne s'en approchait pas trop, de la forge, et la tenir à
l'écart convenait bien
à tout le monde. On entendait simplement le bruit familier –
Kling !
Klang ! – et l'on savait que l'atelier fonctionnait normalement. Un
forgeron en action Mais il
arriva que
cette réputation attachée aux forgerons, à force
d'être répétée sans cesse au
fil des décennies et des siècles, finit par arriver aux
oreilles du Bon Dieu.
Celui-ci demanda à saint Éloi, le patron des forgerons,
de partir en inspection
sur la terre et d'aller visiter chaque atelier de forge pour en
rencontrer le
forgeron, vérifier ses pratiques religieuses, et juger de sa
connivence
éventuelle avec le diable. Alors saint Éloi changea
d''apparence pour ne pas
être reconnu, car son portrait figurait sur les images pieuses
glissées dans
les missels, dans tous les bons livres sur les vies des saints, et
souvent il
ornait les vitraux des églises dans les régions
industrielles. Puis saint
Éloi
entreprit son voyage, tenant un registre précis dans lequel il
évaluait chacun
de ceux qu'il avait visités, registre dont transmettait
régulièrement une copie
à saint Pierre. Ainsi, chaque fois qu'un forgeron
décédait et se présentait à
la porte du Paradis, saint Pierre n'avait qu'à se reporter au
registre pour décider
s'il pouvait le laisser entrer, ou s'il devait le diriger vers le
Purgatoire,
ou pire vers l'Enfer. Saint
Éloi (image pieuse ancienne) Arriva le
moment où
saint Éloi commença à arpenter le Pilat. Cela lui
prit du temps, car le pays
était industrieux. Un jour, c'était en décembre,
un peu avant Noël, il se
présenta à la forge du village de Graix, si joliment
perché sur le coteau du
versant sud du Pilat, sur la route entre la Croix de Chaubouret et
Colombier.
C'est en un lieu toujours nommé aujourd'hui la
Ferrandière qu'était installé
l'atelier de forge, car le forgeron faisait également office de
maréchal
ferrant, et en ce temps-là c'était un nommé Claude
Martinon. Un bien brave
homme, bon époux et bon père de famille. Son
prénom, les gens le prononçaient
Glaude, remplaçant le C par un G, comme c'est l'usage par chez
nous, et l'on
disait même familièrement « le
Glaude », toujours selon la coutume
locale que, pour ne pas faillir à la tradition, je vais adopter
de bonne grâce. C'était
un plaisir
que de voir le Glaude au travail. Avec une pince dans la main gauche,
et un
marteau dans la main droite, il manipulait la pièce de fer,
chauffée à blanc
dans son foyer, et sur son enclume ses gestes précis et
maîtrisés donnaient au
métal la forme désirée. Il ne restait plus
qu'à le tremper dans un bain d'eau
froide pour le raffermir brusquement. Cela faisait un grand
« psssshhh », l'eau se mettait à
bouillonner et un nuage de vapeur
s'élevait du seau. Au bout d'un moment l'eau était toute
noire, il fallait la
changer, en tirer à nouveau de la fraîche du puits ou du
ruisseau. Le Glaude
était un
bon chrétien. Le dimanche il ne travaillait pas. Le matin il
allait à la
première messe, et ensuite il partait parcourir les bois du
Pilat pour y
cueillir des champignons, des myrtilles ou des châtaignes, selon
la saison. À
midi il s'asseyait sur une souche d'arbre, dans une clairière,
et mangeait son
casse-croûte. Et le lundi il rallumait son foyer, pour une
nouvelle semaine de
travail. Le labeur ne manquait pas, à la campagne il y avait
toujours quelque
chose à forger, des outils ou des ustensiles. Une
vue du village de Graix, perché sur son coteau Quand
arrivait
l'hiver, les paysans tuaient le cochon et faisaient des saucissons. Le
grand
régal, c'était de préparer des saucissons frais
pour les cuire dans un coin du
foyer de la forge. Il fallait les entourer de feuilles de choux, puis
les
placer dans des fourreaux de papier sulfurisé, dans lesquels on
versait un
verre de vin, avant de les emballer dans du papier épais, et
l'on ficelait le
tout bien serré. C'était tout un rituel. Les saucissons
ainsi préparés
cuisaient dans ce que l'on nommait la mourine, en parler local,
mélange ardent
de charbon et de limaille de fer, ce qui leur donnait un goût
particulier. Les
« saucissons à la mourine » étaient
alors célèbres, surtout sur le
versant de la vallée du Gier. On ne manquait pas d'en laisser un
pour le
forgeron, en remerciement des services rendus tout au long de
l'année. Lorsque saint
Éloi
vint toquer à la porte de la forge de Graix, bien
évidemment le Glaude ne
reconnut pas, dans ce grand et bel homme, le saint patron des
forgerons.
L'inconnu s'adressa à lui d'une voix claire et
décidée. « Mon
ami, on
m'a beaucoup parlé de vous, et je voudrais vous commander un
ouvrage. Pourriez-vous
me forger une croix ? –
Comment ?
Répétez s'il vous plaît ! – Une
croix !
Me forger une croix ! C'est possible ? – Oh pour
sûr oui,
c'est possible, quel genre de croix ? --La croix du
Christ, mon ami, la croix de notre sauveur. Si vous êtes bon
chrétien cela sera
pour vous une joie... – Ah oui,
ça sera
plus solide qu'en bois... » S'il
s'était mieux
renseigné sur le Glaude, saint Éloi aurait su que le
forgeron, rendu à moitié
sourd à force de taper sur son enclume, comprenait tout de
travers. Pourtant,
le fait qu'il lui ait demandé de répéter, et sa
réponse à côté, aurait dû
l'indiquer au saint visiteur, mais celui-ci n'y prêta pas
attention. Était-ce
par étourderie, ou par excès de zèle ? Jusque
là, cela n'était pas bien
méchant, pourtant le dialogue allait soudain prendre une
tournure plus
dramatique. Saint Éloi demanda : « Vous
allez
souvent à la messe ? » Et le Glaude
répondit aussitôt : « Ah
diable
non, jamais, quelle idée farfelue ! » Le visiteur
marqua
la surprise. Qui était donc ce forgeron qui avouait
spontanément ne jamais
aller à la messe et trouvait même l'idée
farfelue ? Mais le Glaude, lui,
avait cru entendre : « Vous
vous
brûlez souvent les fesses ? » On comprend
son
étonnement et sa réponse. Non, le Glaude ne se
brûlait jamais les fesses, et
son visiteur inconnu avait vraiment eu là une drôle
d'idée. Saint
Éloi voulut
en avoir le cœur net, et posa une dernière question : « Mais
alors
vous êtes un suppôt du démon ? – Oh oui, le
meilleur du canton ! » Le Glaude
avait
répondu innocemment, ayant cru entendre : « Vous
avez
l'air d'utiliser du bon charbon. » Et comme il
allait
lui montrer pour qu'il pût juger de sa qualité, le
visiteur s'enfuit
brusquement. Le Glaude resta un moment sur le pas de sa porte, sans
rien
comprendre à ce qui était arrivé, puis il reprit
son travail comme si de rien
n'était, en se disant que les gens de la ville étaient
parfois bien
compliqués... Et c'est
ainsi, par
suite d'un malentendu – au sens propre comme au figuré – que
Claude Martinon,
forgeron à Graix dans le Pilat, fut inscrit comme suppôt
de Satan dans le
registre de saint Éloi. Deux jours
plus
tard, c'était la nuit de Noël. Comme chaque année,
le Glaude alla assister,
avec femme et enfants, à la messe de minuit dans la petite
église de Graix. Il
avait totalement oublié cette mésaventure avec son bien
curieux visiteur. Puis
il rentra chez lui et se coucha, s'endormant aussitôt. C'est
alors qu'il se
retrouva devant la porte du Paradis, comme le bon curé de
Cucugnan immortalisé
par Alphonse Daudet. Était-il vraiment mort, ou
n'était-ce qu'un rêve ?
Notre forgeron, lui, était persuadé d'être
subitement passé de vie à trépas, et
déplorant d'avoir laissé une veuve et des orphelins, dans
son innocence il ne
doutait pas de pouvoir entrer au Paradis. L'église
de Graix Lorsque saint
Pierre le vit arriver, il lui demanda de décliner nom et
qualité. « Je
suis
Glaude Martinon, forgeron à Graix dans le Pilat, répondit
l'intéressé. – Forgeron
dites-vous ? Dans ce cas je dois consulter le registre
spécial tenu par
saint Éloi. Voyons, voyons... Martinon... Graix... Ah ! Par
Jésus-Christ
notre Sauveur, comment osez-vous vous présenter ici ?
Arrière
mécréant ! Arrière suppôt de
Satan ! C'est en Enfer que votre place
est réservée. Beaux anges de Dieu, conduisez donc cette
âme perdue jusqu'à la
porte noire d'en-bas... » Et le pauvre
Glaude, qui n'avait pas été guéri de sa
surdité en mourant, se retrouva, sans
avoir rien compris, conduit par deux anges aux ailes noires
jusqu'à la porte de
l'Enfer. Là, personne ne consultait de registre, on entrait sans
aucune
formalité. Tiré par un diable, poussé par un autre
qui le piquait de sa
fourche, le Glaude fut précipité au milieu des flammes et
aussitôt condamné à
forger, jusqu'à la fin des temps, les grilles de l'Enfer.
Quelques coups de fourche
bien placés surent lui faire comprendre, à défaut
d'un long discours, ce que
l'on attendait de lui. Notre Glaude,
qui
avait de la conscience professionnelle, se mit aussitôt à
la tâche. Il faut
dire que l'atelier des forges de l'Enfer valait bien celui du village
de Graix,
que le feu y brûlait en permanence, et que la main d'œuvre de
manquait pas,
même si les coups de fourche étaient le seul salaire des
ouvriers. Bientôt
l'Enfer
résonna des Kling ! Klang ! familiers, et de
magnifiques ouvrages de
ferronnerie vinrent constituer la grille d'enceinte infernale. Le
Glaude eut
l'impression que cela durait des années, des siècles
peut-être, comment
savoir ? Tout en forgeant, il se demandait toujours ce qu'il avait
fait
pour atterrir ici, et il échafaudait des plans pour
s'évader. Mais s'évade-t-on
de l'Enfer ? Un beau matin
– ce
qui n'est qu'une façon de parler car il n'y a pas de soleil en
Enfer et donc ni
matin ni soir – fut annoncée l'arrivée imminente d'un
très grand pécheur, un
suppôt du démon qui s'était fait remarquer par
toute une vie de débauche. Il y
eut un grand remue-ménage, Satan décida de sortir en
personne, accompagné de
tous ses démons, diables et diablotins, pour aller à la
rencontre de son suppôt
et lui faire un brin de conduite sur le chemin malaisé de
l'Enfer. Si bien que
pendant quelques heures, les âmes des damnés se
retrouvèrent seules dans le
Pandémonium, comme disait savamment Monsieur le curé. Alors le
Glaude en
profita, saisissant ses pinces et son marteau, et il se mit à
forger et à
forger encore, aidé par tous les commis qu'il avait
formés. Leurs Kling !
Kliang ! se firent aussi rapides que le tac-tac-tac du pivert dans
les
bois du Pilat. Mais que forgeaient-ils donc, me direz-vous ? Des croix,
bonnes
gens, des croix en fer, oh ! simples et sans fioriture, juste deux
bouts
de fer assemblés, mais des croix du Christ quand
même ! Et quand ils
eurent forgé des centaines de croix, le Glaude et ses ouvriers
les plantèrent
tout autour de l'Enfer. Le travail fut rondement mené. Lorsque
Satan et toute
sa troupe s'en revinrent avec l'âme du pécheur, ils se
trouvèrent face à cette
barrière de croix, et restèrent cloués sur place,
car il est bien connu qu'il
n'y a rien de tel qu'une croix pour arrêter les démons. Satan entra
dans
une rage folle, frappant le sol de sa fourche, il fit tout le tour de
l'Enfer
et chaque fois qu'il tentait d'y entrer il se retrouvait devant des
croix. Sa
colère était terrible, il poussait des cris
inimaginables, imité par tous ses
diables, et tout ce bruit finit par s'entendre jusqu'au Paradis. Le Bon Dieu
se
demandait ce qui arrivait. Jamais un tel tumulte n'était venu
troubler la
quiétude du Saint des Saints. Il regarda d'où venait le
bruit, et vit Satan et
ses démons arrêtés par la barrière de croix
plantées tout autour de l'Enfer. « Qui
donc a
pu faire cela, se dit-il, ce ne peut être l'œuvre que d'un habile
forgeron,
injustement condamné, mais est-ce possible ? Il faut que
j'aille voir cela
de plus près. » Et le Bon
Dieu ,
sur un grand nuage blanc porté par des anges, arriva
jusqu'à la porte de
l'Enfer. « Satan !
s'écria-t-il. Rends-moi l'âme qui a planté ces
croix, elle ne peut être que
celle d'un ami de Dieu ! – Je te le
donnerai
avec plaisir, ce maudit forgeron, mais je veux d'abord qu'il
enlève et
démolisse ces croix. » Ainsi fut
fait. Le
Glaude, armé de sa masse, cassa toutes les croix qui
ceinturaient l'Enfer, pour
que Satan pût y entrer, et le Bon Dieu l'installa à
côté de lui sur son nuage
pour l'emmener au Paradis. Là, il
eut une
sérieuse explication avec saint Éloi, qui passa un sale
quart d'heure et dut
regretter le temps où il avait juste à signaler au roi
Dagobert que sa culotte
était à l'envers ! Oui, saint Éloi avait
voulu remplir sa mission avec un
tel entêtement qu'il n'avait pas pris la peine de vérifier
l'éventuelle surdité
des forgerons qu'il avait visités. Il devrait refaire sa
tournée en tenant
compte de ce paramètre. « Mon
bon
Claude Martinon, dit le Bon Dieu, tu as bien commis quelques petits
péchés,
mais tout ce temps passé injustement en Enfer t'a largement
amendé, alors je
vais t'accorder la faveur d'aller tout droit au Paradis. – C'est
vrai ?
Vous m'autorisez à retourner au Bois Paradis ? »
répondit tout joyeux
le Glaude, toujours aussi sourd, et qui croyait qu'il allait revenir
sur terre
dans son cher Pilat. Car il faut
que je
vous explique, à vous qui faites des yeux tout ronds, que le
Bois Paradis est
une forêt sur la commune de Graix, touchant à celle du
Grand Bois. Le
Bois Paradis en hiver Le Bon Dieu
comprit
immédiatement la méprise, il réalisa que ce
forgerons, comme beaucoup de ses
confrères, souffrait de surdité. Il
réfléchit un instant, puis il se dit que le
Pilat, cette montagne vers laquelle il avait guidé Noé et
son arche, il y a
bien longtemps, était, après tout, bien aussi joli que le
Paradis... « Oui
mon bon
Glaude, ton âme va retourner dans ton cher Pilat, sur lequel j'ai
dû m'attarder
un peu plus longuement, lorsque j'ai créé la terre. Et du
même coup je te rends
tes oreilles et ta jeunesse, ainsi tu pourras à nouveau entendre
le
frémissement du vent dans les arbres, le doux murmure des
sources, et le chant
délicat des oiseaux. » Depuis ce
jour,
souvent le Bon Dieu a demandé à saint Sabin, lui qui
connaît si bien notre
vieille montagne, de lui en montrer toutes les beautés. Alors
saint Sabin
entonnait la chanson bien connue : « Du
Pilat j'aime les fougères, les cascades, les ravins, Mais
voilà, on ne
peut pas avoir toutes les qualités, être à la fois
un saint évêque et un bon
chanteur. Car il chantait horriblement faux, saint Sabin, et dans sa
bouche la
belle chanson du Pilat devenait une cacophonie épouvantable. C'était
à tel point
insupportable que cela réveilla Claude Martinon, lequel
n'était pas mort mais
seulement profondément endormi, et le forgeron de Graix comprit
que tout cela
n'était qu'un rêve. Quelle drôle de nuit de
Noël avait-il passée ! Sa
chère épouse était déjà
levée, elle devait être occupée à
déposer les cadeaux
des enfants dans leurs chaussures, alignées devant la
cheminée, en bas dans la
grande pièce principale de la maison. Il descendit la rejoindre,
tout heureux
de vivre. « Joyeux
Noël
ma chérie, lui lança-t-il. – Joyeux
Noël à
toi, mon cher époux. Et joyeux Noël à
tous ! »
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Chers
Amis Internautes, L’année
2021 se ferme à présent. Il nous faut découvrir
l’année nouvelle quelque peu
unique de 2022. Qu’aura-t-elle de si unique cette année
22 ? Dans
la
tradition biblique, le nombre 22 désigne la Création dans
sa totalité. En effet,
l’alphabet hébreu se compose précisément de 22
lettres, les lettres créatrices
sur lesquelles le monde est édifié. Les
premiers Chrétiens encore pétris de tradition
hébraïque bientôt pénétrée par
la
tradition hellénique, ont souhaité intégrer le Livre
de l’Apocalypse
rédigé par l’apôtre Jean, dans une structure
bâtie sur le nombre 22… les 22
chapitres de l’Univers. L’Aigle de Patmos dans sa grotte avait conclu
sa Révélation,
par cette lourde sentence : « Je déclare, moi,
à quiconque écoute les
paroles prophétiques de ce livre : ‘’Qui oserait y faire
des surcharges,
Dieu le chargera de tous les fléaux décrits dans ce
livre !'' ».
Autrement dit, 22 chapitres et non… 23 ! Respectons
le conseil de
l’apôtre Jean qui néanmoins, bien qu’il
rédigeât son livre autour de
proportions chiffrées exceptionnelles, ne l’avait aucunement
ordonné en 22
chapitres… Le
nombre 22 apparaît comme le nombre de tous les possibles. Il nous
appartient
d’en saisir le meilleur du meilleur ! Je me souviens de ce vieux
magnétoscope sur lequel s’affichait l’heure que je pensais
exacte. Plutôt que
de regarder la pendule située au-dessus du
téléviseur, il m’arrivait de
regarder cette heure située sous la télé.
Étrange était le moment, où par
hasard, je découvrais avec une indéfinissable sensation,
le moment où le petit
écran du lecteur VHS passait de 22. 21 à 22. 22…. Nombres
en miroir, temps
figé, porte vers un au-delà, un non-où, je ne
sais !? Choisissons
de sourire avec le nombre 22 comme le faisait l’humoriste Fernand
Raynaud avec
le « 22 à Asnières » un
numéro de téléphone qui cheminait dans le
sketch avec cet autre numéro : « San Francisco, le
6307 X 7 ».
Mystère des nombres, si l’on choisit l’option de la
multiplication nous
découvrons que 6307 X 7 révèle le nombre 44149
dont la somme est égale à…
22 ! Deux
chemins se présentent à nous. L’un est hermétique,
il s’agit du Chemin de
l’Âne, l’Aliboron qui de son sabot foula le pavé du Temple
de Salomon. Il donne
son nom à Asnières. L’autre chemin est le Chemin de la
Musique des Sphères, il
mena certains voyageurs par des voies quelque peu
psychédéliques vers
l’envoûtant Hôtel California des Eagles
chanté par le batteur Don Henley
et joué de mains de maîtres par les incroyables
guitaristes Don Felder et Joe
Walsh… Un Hollywood
désenchanté des
années 70 et une Highway One, la grand-route qui longe
l’Océan Pacifique de
Santa Monica à San Francisco… L’Aigle
de Patmos et les Eagles de Californie volent vers la mangeoire de
l’Âne où
jaillit la Lumière de la Nativité. Sachons cueillir cette
Lumière aurifère,
dépouillée de toute substance poudrée de blanc
mais revêtue d’un blanc manteau
poudré de neige. Je
vous
souhaite, Cher Amis Internautes de revêtir ce lumineux manteau
pour vivre une
année 2022 pleine d’amour et d’espoir. Bonne
et
heureuse année à tous. Michel Barbot |
Voyage
Vers la fin
d’un Monde Ou
l’Opération Nuit
2021 Un
texte prophétique
présent dans un almanach paroissial 1942 de Nantes,
apparaît comme le support
du récit de fiction que voici. Nous découvrons en page 3
ou Oméga, Le Comput
Ecclésiastique, suivi de ladite prophétie. Si nombre
d’événements évoqués
sont véridiques, l’idée que les Allemands aient
demandé à l’évêque de Nantes
des explications sur cette prophétie, est infondée. Il
n’en reste pas moins que
ce texte s’avéra étonnement prophétique… À
ma mère, la jeune des Vannier L’abbé
Louis
Larose, curé fondateur en 1933 de la paroisse
Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus
à Nantes,
enfourcha de bon matin sa
bicyclette qui allait le conduire depuis son presbytère de
l’avenue de la Chênaie,
par delà les ponts, au presbytère
de son ami l’abbé
Pineau, curé de Saint-Sébastien-sur-Loire. Cet ancien
vicaire arrivé dans
le canton de Saint-Sé, le 2 septembre 1930, avait
été récemment promu
abbé de la paroisse, par son prédécesseur,
l’emblématique abbé Pierre Auguste
Guillou, représentant de Monseigneur l’évêque.
L’âge avancé, contraint
de passer le flambeau, le vieux prêtre avait quitté, le 23
mars 1941, non sans
regret, sa paroisse bien-aimée après plus de 31 ans de
service. L'église
de Saint-Sébastien-sur Loire (carte postale ancienne) L’abbé
Larose avait reçu, la veille au soir, un
appel téléphonique de son Excellence Monseigneur
Jean-Joseph Villepelet, évêque de Nantes. Le primat
avait été convoqué l’après-midi même
au 24 boulevard Gabriel Guist’hau à la
Kommandantur, au service de la Direction des travaux de Nantes,
désignation locale de l’Abwehr (service de renseignement de
l’État-major
allemand).
Voici ce qui s'était passé. Le
Kapitan Korvetten Pussbach
qui dirigeait
d’une main de fer le service, eut du mal à tempérer son
énervement lorsque
Monseigneur Villepelet fit son entrée. Le Kapitan tenait, tout
en le secouant,
dans sa main gauche L’ALMANACH DE SAINTE-THÉRESSE DE
L’ENFANT JÉSUS ~ 1942.
D’une voix qui trahissait son énervement, il fit part à
l’évêque de son
mécontentement : « Votre
Excellence, je tenais à vous rencontrer afin que vous me donniez
quelques
explications concernant la page 3 du prochain almanach de la paroisse
de
Sainte-Thérèse ; page dans laquelle apparaît Une
Prophétie pour 1943 ! Je soupçonne un texte
codé porteur
d’informations pour la Résistance. Une Résistance qui,
vous le savez, nous
cause bien des problèmes depuis juillet 1940. Nous avons
réussi à neutraliser
le mois dernier, le réseau de renseignement dirigé par
*Jean-Baptiste Legeay.
Mais tout nous laisse à croire que ce réseau s’est
réorganisé et que les
almanachs paroissiaux pourraient dissimuler des messages cryptés
pour la
Résistance. Nos meilleurs cryptanalystes de l’Abwehr
travaillaient
d’arrache-pied au déchiffrement de cet encart de l’Almanach
de
Sainte-Thérèse. Soyez certain, nous trouverons mais
je souhaiterais avant
de procéder à quelques arrestations – notamment au
presbytère de Sainte-Thérèse
– que vous jouiez franc-jeu avec moi. J’entends, Votre Excellence, que
vous me
donniez la clef du code ! *Jean-Baptiste
Legeay (1897-1943) ou Frère Clair-Marie, Frère de
l’instruction chrétienne
de Ploërmel (en latin Institutum
Fratrum
instructionis christianae de Ploërmel), fut
l’organisateur d’un
réseau de renseignement en Loire-Inférieure. Repéré
par la police allemande, il fut affecté à la direction de
l’école du Roscoat à
Pléhédel, d’où il reprit ses activités de
résistance. Il reçut de Londres la
mission de surveiller les mouvements de troupes et les points
stratégiques de
l’armée allemande sur les côtes bretonnes. Son
réseau s’occupait de rapatrier
les aviateurs alliés tombés dans la région.
À la mi-novembre 1941,
à la suite d’une dénonciation l’accusant d’espionnage,
il fut déporté. Le 10 février 1943, le jour
de ses 46 ans, Frère Clair-Marie fut
décapité à la hache à Cologne. L’heure
était grave, aussi l’évêque de Nantes avait-il,
avant même de se rendre à la
Kommandantur, envoyé un télégramme à Son
Éminence le Cardinal Suhard,
archevêque de Paris. Ce dernier, fin stratège trouverait
assurément une
solution, on ne peut plus diplomatique pour tirer d’affaire
l’évêque de Nantes
d’un faux pas si besoin était. Monseigneur Villepelet
n’hésita pas à en
informer le Kapitan Korvetten Pussbach. Ce dernier baissa subitement le
ton. Il
se souvenait de l’intervention inattendue du Primat de Paris,
effectuée dans le
prolongement de celle courageuse de l’évêque de Nantes
auprès de la
Kommandantur. L’intervention parisienne annula la seconde liste
de 50
otages promulguée par le Général Otto von
Stülpnagel, chef des forces
d’occupation allemandes en France et gouverneur de Paris. Cette liste
était
composée de Juifs et de Communistes emprisonnés, otages
appelés à être exécutés
si l’identité de *ceux qui avaient abattus le Feldkommandant
Karl Hotz,
commandant la place de Nantes et responsable des troupes d’occupation
du
département de la Loire-Inférieure, n’était pas
révélée. Son
Excellence Monseigneur Villepelet, Évêque de Nantes Dans
les instructifs Carnets de Mgr Villepelet évêque de
Nantes (1940-1945)
présentés et annotés en 2007 aux Éditions
Opéra par Marcel Launay, professeur
émérite à l’Université de Nantes, nous
apprenons qu’au soir du samedi 25
octobre 1941 l’évêque de Nantes, envoie un
télégramme au Cardinal Suhard, et
plus tard dans la soirée, une lettre plus
détaillée, dans lequel il sollicite
l’aide de son ami. Le jeudi 23, en fin d’après-midi, les
préfet, maire et
évêque de Nantes, se rendent à la Kommandantur
« en vue d’obtenir la grâce
des otages désignés pour l’exécution prochaine.
[…] Nous sommes reçus par le
Baron Von UND ZU BODMAN, felkcommandant intérimaire, qui a pris
la succession
du colonel HOTZ ; il était auparavant à
Saint-Nazaire ». Leur requête
est écoutée avec bienveillance et même avec
émotion. Ils obtiennent la réponse
suivante : « Je ferai tout ce que je pourrai…
J’espère qu’une mesure
de clémence interviendra… mais cela ne dépend pas de
moi... » Le samedi
25, l’évêque et ses amis apprennent qu’un
« sursis a été accordé par les
autorités allemandes pour l’exécution de 50 otages
supplémentaires ; il
expire le lundi soir 27 octobre à minuit. D’ici là, il
faut agir vite. Je signe
aussitôt un télégramme au Cardinal ». Le
mardi 27 octobre au matin, le Cardinal Suhard envoie un courrier
à l’évêque de
Nantes : « J’ai bien reçu votre
télégramme samedi soir en fin de
journée, et de suite j’ai fait diligence pour entrer dans vos
vues et
travailler à une œuvre qui m’est chère à
moi-même comme à vous tous. Toutes les
démarches qui pouvaient être entreprises sont
été faites, soit Samedi soir,
soit hier Dimanche. Quel sera le résultat ? Dieu seul le
sait. » Durant
cette nuit du samedi au dimanche, le Primat de Paris écrira une
lettre au
Général Von Stülpnagel et fit plus encore
après avoir rencontré « un
personnage officiel allemand, avec qui il est en relation pour toutes
les
affaires religieuses et qui lui conseilla, outre une démarche
près du général
VON STÜLPNAGEL, d’envoyer une dépêche à Hitler
lui-même. Le Cardinal accueillit
ce conseil à condition qu’il aurait la certitude que sa
dépêche serait remise
au chancelier en personne. On télégraphia d’abord
à Berlin pour savoir si
Hitler consentirait à recevoir un télégramme de
l’Archevêque de Paris. La
réponse fut affirmative, à condition que le Cardinal
signerait de sa propre
main, ce qui eut lieu. » Les
cinquante otages de la seconde liste ne furent pas
exécutés… Monseigneur
Jean-Joseph Villepelet, bien que partisan du maréchal
Pétain, dut composer avec
les politiques mais refusa toute collaboration avec l’occupant. Le
Kapitan Korvetten Pussbach chef de l’Abwehr nantaise n’oubliait
assurément pas
ces événements proches de moins d’un mois, aussi
préféra-t-il attendre quelques
jours encore avant de mettre véritablement la pression sur
Monseigneur
Villepelet et sans aucun doute sur l’abbé Louis Larose de la
paroisse
Sainte-Thérèse. C’est
dans ce terrible climat, ce mardi 23 décembre, que Louis Larose
allait
retrouver au presbytère de Saint-Sébastien, outre
l’abbé Pineau, l’abbé Joseph
Robert, curé de Saint-Nicolas de Nantes, ainsi qu’un
érudit de la paroisse
nantaise voisine de Saint-Jacques de Pirmil. Lyon :
23 décembre 2021 Pendant
ce temps… quelques 80 ans plus tard… Thierry
Rollat, descendant de l’illustre
imprimeur Anselme Rollat, actuel Grand
Maître des
Confréries de Sainte-Catherine et de Saint-Nicolas, et Ange
du 9e
Cercle de la Société Angélique depuis un an
déjà, était monté à
Fourvière
dans l’Hôtel des Anges… Le Pélussinois apparut quelque peu
tendu. L’année 2021
n'avait pas été la meilleure de sa vie, mais l’heure
était venue pour lui de
tourner la page. La
convocation au Bercail reçue quelques
trois jours auparavant, lui donnait à penser que l’heure
était venue pour lui
de vivre sa première grande mission en qualité de Grand
Maître des Confréries.
Son baptême du feu n’allait-il pas se transformer en
baptême du sang ?
Telles sont les sombres pensées qui traversaient son esprit.
Comme il eût aimé
que Patrick Berlier, son ami, fût à ses
côtés. Le Stéphanois il est vrai,
possédait, pensait-il, une certaine expérience dans le
domaine ! Thierry
Rollat était arrivé à l’Hôtel des Anges,
la veille dans l’après-midi. Il avait été
immédiatement dirigé vers le bureau
du COS ou Commandant des Opérations
Spéciales au
sein de l’Angélique. Patrick l’avait quelque peu rencardé
au sujet de ce personnage
clef de l’angélique édifice. Sa véritable
identité était inconnue. L’un
de ses collaborateurs, originaire de Haute-Loire, l’avait
surnommé Le COSSANGE.
Il est vrai que des Cossange, il y en avait quelques-uns du
côté du
Puy-en-Velay. Les étymologistes rapprochent cet anthroponyme du
toponyme local
Cossange qui s’interpréterait comme les Terres de Cossus…
Bien que cette
étymologie indifférât totalement le COS, il n’en
appréciait pas moins le mot
car ce mot prévalait aujourd’hui dans son équipe et il
était mieux de se faire
appeler Le Cossange plutôt que Le Vieux, tel le
colonel
Berthomieux de la série des Gorille,
interprété au cinéma par Charles
Vanel. Le COS ne ressemblait pas précisément à cet
acteur mais il est vrai que
ses quelques 70 printemps, ses cheveux poivre et sel et ses lunettes
d’un autre
temps, eussent pu lui valoir un tel sobriquet. Face
à cet homme, se trouvait un personnage
assurément beaucoup plus jeune… facilement trente années
de moins. Celui-ci
salua chaleureusement l’éminence grise des Regards du
Pilat. Ce qui eut
un effet plutôt bénéfique, transformant le stress
de Thierry en une relative
quiétude. Le COS lança un… « Bonjour
Monsieur Thierry Rollat. Comment
allez-vous ? » Thierry
n’eut guère le temps de répondre, que
déjà le COSSANGE enchaînait : « Je
vous en prie asseyez-vous. Je vous
présente Monsieur Franco Sparanero, un Nantais aux origines
italiennes. Le
Nantais après un large sourire lança à
Thierry : « Enchanté de vous
connaître ! » L’espace
d’un instant Thierry s’interrogea sur le
visage de cet homme, il lui sembla le reconnaître quelque peu ?
Mais il n’eut
guère le temps d’approfondir plus sa pensée, car le COS
enchaîna : « Monsieur
Sparanero a fait l’acquisition,
il y a un bon mois de cela, d’un vieil almanach : l’ALMANACH
PAROISSIAL
de SAINTE-THÉRÈSE de l’ENFANT-JÉSUS,
année 1942… Racontez-nous, si vous le
vous voulez bien, Monsieur Sparanero, comment cet almanach est
arrivé entre vos
mains. » Se
tournant vers Thierry Rollat, l’interpellé
raconta l’événement, car il s’agissait bien d’un
événement : « J’habite
effectivement dans la cité de
Nantes. Un vendredi matin, le téléphone retentit dans mon
appartement de la
route de Saint-Joseph. Au bout du fil une certaine Madame Carole
Painblanc,
secrétaire à l’Évêché de Nantes,
m’informa qu’elle devait me remettre une
enveloppe sur laquelle il était écrit ‘’À
remettre, ici-même à l’évêché le
lundi 22 novembre 2021, au lendemain de la fête du Christ-Roi,
à Monsieur
Franco Sparanero demeurant au N°… de la route de Saint-Joseph’’.
J’étais
d’autant plus intrigué que cette dame refusa de me donner plus
de renseignement
et me demandait de me présenter ce lundi même à
l’Évêché, soit le matin, soit
l’après-midi. Je choisis le matin et fit mon entrée
à 10 heures précises au 7
rue Cardinal Richard, muni de ma carte d’identité – que j’ai
d’ailleurs
toujours sur moi, sauf la nuit – et d’un justificatif de domicile,
ainsi
qu’elle me l’avait demandé. « Madame
Painblanc, la quarantaine bien
avenante, me reçut ce lundi dans son bureau et me remit
l’enveloppe. Ce qu’elle
avait oublié de me dire, c’est que l’enveloppe portait
le cachet de Jean-Joseph Villepelet,
évêque de Nantes trente ans durant…
de 1936 à 1966 ! Le chanoine qui lui avait remis
l’enveloppe ne
semblait suivant Madame Painblanc aucunement perturbé,
malgré le cachet
épiscopal et l’année 1941 bien lisible ! À
croire, selon la secrétaire,
que le chanoine n’était pas ignorant du mystère entourant
cette enveloppe. En
même temps, pourquoi ne me l’avait-il pas remis en mains
propres ? Je lisais
dans les yeux de secrétaire, combien elle aurait aimé que
j’ouvre devant elle
l’enveloppe mais je préférai attendre d’être
rentré chez moi pour le faire. Je
lui promettais néanmoins de revenir la voir car je me disais que
peut-être, il
me faudrait rencontrer le chanoine… « C’est
ainsi que quelques jours plus tard,
plutôt que de passer un coup de fil à Madame Painblanc,
ainsi que notre
Commandant me l’avait demandé, je rendis visite à ladite
Dame qui semblait aux
anges me voyant pénétrer dans son bureau. Je l’informais
que je souhaitais
rencontrer le chanoine qui lui avait remis l’enveloppe. ‘’Mon pauvre
Monsieur,
me dit-elle, vous venez de louper Monsieur le Chanoine Boisvert qui a
quitté
l’Évêché il y a moins d’un quart d’heure. Il doit
repasser cet après-midi, je
lui ferai part de votre requête et je vous appellerai de suite
pour vous
informer de la réponse de Monsieur le Chanoine.’’ Je la
remerciai et
rentrai chez moi. « Comme
prévu Madame Painblanc me rappela
dans l’après-midi. Je devinais à sa voix une certaine
déception. Monsieur le
Chanoine Boisvert ne pouvait me rencontrer dans l’immédiat mais
dès qu’il
aurait un créneau dans son agenda très chargé, il
me le ferait savoir. Quelque
peu contrarié je demandais à mon interlocutrice à
quoi ressemblait cet homme.
‘’Monsieur le Chanoine Boisvert, me dit-elle, est un homme charmant. Il
se dit
qu’il aurait soixante-douze ans. Franchement il ne les fait pas !
On dit
qu’il marche autant qu’il le peut. Telle doit-être la raison pour
laquelle il
présente encore bien !’’ Cette représentation du
personnage n’arrangeait
en rien le fait que je n’avais pas obtenu de rendez-vous !
L’Évêché pour
moi se résumait présentement à une Dame Painblanc
qui semblait heureuse de me
voir et à un Chanoine Boisvert qui ne semblait quant à
lui, que peu désireux de
me voir, moi un Sparanero… Là était peut-être le
problème, mon nom italien
pouvait porter à confusion : ‘’Tirer du Noir’’. Si le noir
et le blanc
sont complémentaires, le vert l’est peut-être moins… Vous
souriez Monsieur le
Commandeur, et vous avez bien raison ! « Et
donc pour en terminer avec cette
enveloppe, je découvris à l’intérieur, outre
l’almanach, une courte lettre
signée par ‘’Monseigneur Jean-Joseph Villepelet,
évêque de Nantes’’ et
co-signée par un certain ‘’Il
Gatto Nero’’.
Voilà Monsieur le Commandeur, ce que je puis
dire sur le sujet. –
Merci Monsieur Sparanero pour votre
intervention qui était je pense nécessaire. Voici
à présent pour vous, Monsieur
Rollat, une photocopie de la page 3 de cet almanach. Non, attendez un
peu pour
la lire, s’il vous plaît. Almanach,
haut de la page 3 «Observez
tout d'abord la partie supérieure de la
page surmontée d’un chiffre 3 curieusement inversé et
ressemblant ainsi à un
Oméga. » Le
COS ressentit le besoin de dessiner de son
index droit, dans l’espace, à la façon d’un
Raymond Devos, la lettre
grecque. Almanach,
bas de la page 3 « Observez
maintenant la partie inférieure
de la page avec cette fois-ci un trois, bien que difficilement lisible,
mais
confirmé par la page 2 qui précède, et cette
fois-ci imprimé dans le bon sens. « L’almanach
en lui-même n’aurait rien de
plus que les autres et même moins que certains de la même
époque. On y découvre
les habituels proverbes et dictons du mois, les conseils agricoles, les
basses-mers pour l’année, très pratiques pour la
pêche, n’est-pas
Messieurs ? Oui, surtout lorsque que l’on demeure à
proximité des côtes
bien entendu ! On y découvre aussi les habituels contes et
poèmes, ainsi
que la lumière ou l’ombre bien (trop) présente du
maréchal Pétain :
Travail– Famille – Patrie… « À
présent considérez, Monsieur Rollat, la
totalité de cette page, que nous appellerons la Page
Oméga 3. » Une
fois encore le COS joignit le geste à la
parole… Après quelques minutes, le Commandant des
Opérations Spéciales
reprenant la parole, interrogea le Pélussinois :
« Alors Monsieur
Rollat, que pensez-vous de cet énigmatique texte ? –
Ce texte, oui, est assurément
énigmatique ! Je découvre d’ailleurs ce curieux
quatrain que nos aïeux
auraient eu coutume d’utiliser. Bien que je ne sois pas
particulièrement versé
dans le domaine du Comput Ecclésiastique, je note d’un point de
vue numérique,
que ces trois jours, mettent en relief, bien que dans un ordre
différent, les
nombres 23, 24 et 25. Je ne saurais exprimer la raison de ces nombres
dans
cette énigme, mais j’ai idée qu’associés aux
saints personnages qu’ils fixent
dans le calendrier, ils nous révèlent, peut-être,
quelque orientation à suivre.
Voilà Commandant, ce que je puis dire à
brûle-pourpoint. » « Et
c’est déjà très bien ! repris le
COS. Laissons à présent Monsieur Sparanero nous exposer
ses propres réflexions
autour de ce texte. « Mes
premières réflexions, Monsieur le
Commandant, me donnent à penser qu’il faille mettre en avant les
animaux symboliquement
associés aux trois saints dans la Légende dorée.
À savoir, mon Cher
Thierry, le Dragon de saint Georges, le Lion de
l’Évangéliste saint Marc et
l’aigle de l’apôtre Jean. La prophétie concerne
l’année 1943. Cette année 1943
fut une année terrible pour la cité de Nantes. Les forces
anglo-américaines
fortes de 160 forteresses volantes
ont
bombardé à très haute altitude Nantes le 16 septembre
1943 à 13 h 35. Le 23 septembre, deux nouvelles attaques,
à 8 h 55 et 18 h 45,
détruisirent une bonne partie du centre-ville et du port. Le
bilan des deux
journées fut terrible : 1463 morts, 2500 blessés, 10000
familles sans logis et
513 hectares de la ville ravagés. La population ne comprenait
pas !
L’aviation aurait pu être gênée aux dires de
certains, par un brouillard
artificiel créé par les Allemands. Monseigneur Villepelet
donnera sur ces
bombardements, un avis que l’on peut comprendre. Et une partie de son
commentaire plutôt énigmatique s’appuie sur la Bible.
Vichy récupéra cette
détresse en dénonçant ce ‘’terrifiant holocauste’’
commis par les Alliés. Le
général de Gaulle, le 14 janvier 1945 entra dans la Ville
Martyr, ainsi
désignée suite aux bombardements anglo-américains.
Il lui remit la croix de
Compagnon de la Libération ; croix qu’il lui décerna
au lendemain de
l’exécution des 48 otages les 20 et 22 octobre 1941…Voici une
photo de la place
Royale prise après les premiers bombardements…
Immeubles
de la place Royale détruits en septembre 1943 « Les
survivants évoqueront un Déluge de
feu ! Depuis les campagnes environnantes, le ciel nantais
apparut
comme un ciel rouge sang… en quelque sorte, le sang du
dragon ?! le
dragon de saint Georges, saint patron de l’Angleterre… « Pour
le journal Le Matin, les
bombardements des Alliés, sur Nantes ou près de Paris –
pour ne citer que ces
deux villes – étaient l’œuvre des ‘’pirates
anglo-américains’’… ‘’brutes
aériennes d’Angleterre et d’Amérique […] jetant la
mort et le feu’’. Le
titre seul de l’article du Matin témoigne du
ressentiment de son
auteur : Titre
dans la presse au lendemain du bombardement http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k587830c
« Il
convient de lire avec attention, sur le
sujet, l’article NANTES ET LES BOMBARDEMENTS DE SEPTEMBRE 1943,
publié
par l’association EN ENVOR. Ce texte signé par l’historien Erwan
Le Gall
doctorant de l’université Rennes 2, comporte un document INA.
Bien qu’émanant
‘’des actualités produites et contrôlées par le
régime nazi et les autorités
vichystes et diffusées en France de 1940 à 1944’’, ce
film nous montre une cité
de Nantes post-apocalyptique. http://enenvor.fr/eeo_actu/wwii/nantes_et_les%20bombardements_de_septembre_1943.html « La
nécessité de bombarder le port, les
chantiers navals ou l’aéroport voisin de Château-Bougon,
ne pouvait être
comprise par ces pauvres Nantais hébétés
contraints de quitter la cité en
ruines de Nantes pour les communes environnantes. Pour Vichy, les
bombardements
ne pouvaient être justifiés : ‘’Nantes ne
présentant aucun intérêt
stratégique’’… Bien entendu, Vichy avait tort, la victoire des
Alliés contre
l’envahisseur passait par ses bombardements ô combien meurtriers.
Le vieux
Saint-Nazaire fut pareillement détruit et ce dans sa
totalité… La guerre du
Golfe, il y a 30 ans, nous a démontré combien les frappes
aériennes n’avaient,
aujourd’hui encore, rien de chirurgicales… «
Dans Les
Carnets de Mgr VILLEPELET évêque de Nantes (1941-1945),
précieux
témoignage, l’évêque écrit :
« 16 septembre 1943 Grande journée dans
l’histoire de Nantes. Premier et très meurtrier bombardement.
» Il raconte ce
qu’il a vu et entendu. Tout n’est que désolation… Apocalypse
puis Exode… Le 19
septembre à 14 heures eurent lieu des obsèques
officielles à la Cathédrale.
« Pour éviter un trop grand rassemblement, M. le
Préfet a décidé qu’une
trentaine de cercueils seulement entreraient à la
Cathédrale ». Des
offices semblables auront lieu dans dix autres églises de
Nantes, le dimanche
et les jours suivants. Le « Jeudi 23 septembre 1943 »,
nouveaux bombardements. L’évêque écrit :
« la pauvre ville de Nantes
venait de subir un terrible et second martyre. Des nuages artificiels
rendaient
le ciel lugubre et déjà des flammes d’incendie
illuminaient ce crépuscule.
Impossible d’oublier jamais la vision éprouvée vers 21
heures du haut de la
terrasse du collège : un immense brasier lançant
vers le Ciel des lueurs
gigantesques, une scène de l’Apocalypse...’’ Le lendemain matin,
l’évêque
écrit : « je ne peux que lire le premier
chapitre des Lamentations de
Jérémie : ‘’Comment est-elle assise solitaire la
Cité populeuse !
Elle est devenue une veuve, celle qui était grande parmi les
nations… Elle pleure
amèrement durant la nuit et les larmes couvrent ses joues.’’ « Ces
nuages artificiels évoqués par
l’évêque seraient l’œuvre selon certains observateurs
(Nantais ou aviateurs),
des Allemands eux-mêmes, bien qu’il soit plus juste de penser
qu’ils soient
tout simplement le résultat des bombardements
anglo-américains. L’évêque
écrit : ‘’On devinait les immeubles et les rues qui
flambaient. Tous ces
vieux quartiers de Nantes […] étaient la proie du feu. Encore
une nuit, tout
cela allait disparaître.’’ « Quant
au Livre des Lamentations de
Jérémie, il apparaît après
vérification, que l’évêque cite la Bible de
l’abbé Crampon, considérée comme la
première traduction moderne. Elle (la
ville) pleure durant la nuit dit le texte. Un rapprochement sera fait
par
certains commentateurs entre la prophétie mariale de
Notre-Dame de la
Salette (Marie Médiatrice à qui l’évêque
adresse ses prières durant ces heures
apocalyptiques) et ce verset du livre biblique. Bien que
l’évêque dise avoir lu
durant ce terrible soir le premier chapitre du Livre des Lamentations,
il
connaît assurément le verset suivant, premier verset du
second chapitre, ainsi
traduit par l’abbé Crampon : ‘’Comment le Seigneur, dans sa
colère, a-t-il
couvert d’un nuage la fille de Sion ? Il a précipité
du ciel sur la terre
la magnificence d’Israël ; il n’est plus soutenu de son
marchepied, au
jour de sa colère.’’ Il s’est assurément appuyé
sur ce texte biblique pour
tenter de comprendre les apocalyptiques bombardements de Nantes.
Lorsqu’il
évoque les nuages artificiels qui rendaient le ciel
lugubre, il
pense bien entendu au texte biblique dont le texte hébreu
comporte un verbe que
l’on traduit par couvert d’un nuage, ainsi que le fait
l’abbé Crampon.
Le nuage – les traducteurs hésitent entre le singulier et le
pluriel – ainsi
mentionné désigne en hébreu un nuage peu
naturel, sombre, noir comme
la nuit. L’évêque utilise les mots artificiels
et lugubre. Ce
nuage factice couvre le ciel de la fille de Sion
(Jérusalem) parce que
le marchepied de Dieu n’est plus là.
« L’abbé
Crampon, sa note le confirme,
reprend pour le mot marchepied, le sens communément donné
par les commentateurs
juifs et chrétiens : Note
de l'abbé Crampon « Le
verset nous dit que Dieu a précipité
du ciel sur la terre la magnificence d’Israël. L’étoile
d’Israël, la bonne
étoile d’Israël est tombée, elle n’éclaire
plus de sa lumière. Cet extrait du
verset répond au verset 6 du chapitre 1 dans lequel il est
écrit ‘’Et la fille
de Sion a perdu toute sa gloire’’. Ce dernier ainsi traduit par
l’abbé Crampon
– d’autres traduisent par splendeur ou éclat –
correspond à
l’hébreu HADARA. Ce mot s’écrit avec les lettres
Hé (5) Daleth (4) Resh (200)
Hé (5) = 214. Cette valeur numérique ou guématrie
est aussi celle reconnue de
YÉRÉD, descendre et de KOKHAV NOFÈL, étoile
filante en sachant
que Nofèl signifie tomber. « L’étoile
tombée, également éteinte, le
serait parce que le marchepied divin, ou Arche d’Alliance n’est plus
là. En
quoi cet épisode propre à Jérusalem peut-il avoir
quelque lien avec Nantes, et
surtout Monseigneur Villepet connaissait-il ce lien ? « Il
apparaît que les Allemands préparaient
à cette époque dans la ville de Nantes, la venue d’un
étrange personnage de la
Société Thulé. L’une des missions de cet homme
était de réactiver l’Étoile de
Nantes, étoile symboliquement tombée du ciel, car
elle ne se trouve non
pas dans le ciel mais sur la terre. Sa réactivation permettrait,
lorsque les
Allemands l’auraient retrouvée, de réactiver pareillement
le marchepied de
Dieu… Voilà ce que je puis dire sur ce sujet brûlant. » Le
COS après cette intéressante intervention de
Franco Sparanero, souhaita revenir sur les symboles animaliers des
saints : « Le Lion devenu symbole de
l’Évangéliste saint Marc, nous
semble évoquer le Lion de Juda préfiguration du Messie.
Quant à l’Aigle devenu
symbole de l’Évangéliste Jean, l’Aigle de Patmos, il nous
semble dans la
perspective messianique du Lion, évoquer l’Aigle d’Édom
ou Aigle de Rome,
figure du Quatrième Royaume de la tradition
hébraïque, royaume qui devrai faire
place au Royaume du Christ-Roi ou Messie des Juifs. Notez, dit-il
en
s’adressant à Franco, que vous deviez prendre connaissance
du contenu de
l’enveloppe au lendemain de la fête du Christ-Roi ! « Il
y a quelques minutes, Monsieur Rollat,
vous attiriez notre attention sur les nombres 23, 24 et 25 – nombres
qui
rappelons-le, sont dans la section calendaire qui nous
intéresse, disposés dans
l’ordre suivant : 23, 25 et 24. En fait, notre réflexion
porta dans un
premier temps sur leur somme totale de 72. Ce nombre, multiple de 12,
est
considéré, ainsi que le rappelle le Kabbaliste Virya dans
son livre LES 72
PUISSANCES DE LA KABBALE, comme l’un des nombres les plus
mystérieux de
la Kabbale hébraïque car il fait directement
référence au Shem haMeforash (Nom
Explicite), au temps hébreu et aux cycles. J’insiste sur ce
mot, car oui,
cette prophétie, nous pouvons aujourd’hui le penser, est
liée aux cycles.
Cet auteur ajoute : ‘’Par la connaissance de son secret :
Moïse a
ouvert la Mer Rouge’’. Ce mystère est contenu, suivant les
Kabbalistes, dans
les versets 19, 20, 21, du chapitre 14 du Livre de l’Exode, racontant
l’ouverture de la Mer Rouge ou plus spécifiquement, suivant le
texte biblique
hébreu, de la Mer des Joncs, zone marécageuse toujours
discutée quant à sa
localisation. Les trois versets de ce chapitre se composent chacun de
72
lettres dans le texte hébreu. Une organisation précise de
ces 72 lettres permet
d’obtenir 72 noms de 3 lettres, connus comme les 72 Noms mystiques.
Les
Kabbalistes Chrétiens de la Renaissance ont ajouté
à ces noms une terminaison
en Yah ou en El : ‘’Dieu’’. Les 72 Noms mystiques devinrent ainsi,
à tort,
72 anges. « Pour
obtenir les 72 noms, ainsi que le
décrit Virya : ‘’il suffit d’écrire le premier
verset (19), en hébreu sur
une ligne, normalement de droite à gauche. Le second verset (20)
doit être
écrit à l’envers de gauche à droite, sur une ligne
en dessous et le troisième
(21), tel qu’il doit l’être, sur une troisième ligne, de
droite à gauche. Cette
manière d’écrire s’appelle en français un
boustrophédon. Il suffit de lire
verticalement de droite à gauche pour voir apparaître les
72 Noms.’’ « Virya
poursuit : ‘’Pour obtenir les
72 Noms, il faut observer le mouvement décrit par le premier
verset, qui parle
de l’Ange d’Elohim qui va de l’avant vers l’arrière, puis de la
nuée qui vient
devant et repart derrière.’’ Soit : ‘’L’Ange d’Elohim
partit de devant le
camp d’Israël et se déplaça derrière eux, et
la colonne de nuée vint devant
eux, puis se tint derrière eux.’’ « Ce
nombre 72 et plus précisément les nombres
23, 25 et 24 permettant d’y accéder dans l’almanach,
présentent, au-delà d’une
simple lecture calendaire, un algorithme incorrect, car ces
trois
nombres se terminent en produisant une mauvaise sortie. Bien
qu’un
tableau ne soit pas nécessaire pour établir un algorithme
correct avec
ces trois nombres, nous effectuons, ne serait-ce que mentalement, un tri
bulles ou tri à bulles boustrophédon.
Ce tri bidirectionnel,
change de direction à chaque passe. Lors du premier parcours, on
se déplace du
début du tableau vers la fin. Puis du second parcours on part de
la fin du
tableau pour arriver au début. Au troisième parcours on
part du début et ainsi
de suite, suivant la suite de nombres incorrects
présentée. Les plus
grands éléments vont migrer vers la fin de la
série. « Les
Kabbalistes juifs écrivent les 72 Noms
mystiques en boustrophédon sur trois lignes dans le sens des
flèches vertes
que vous voyez ici. Il convient de se souvenir que l’hébreu
s’écrit de la
droite vers la gauche.
L’algorithme 23, 25, 24, égal à 72, va s’écrire
quant à lui, pour retrouver son
aspect correct, sur deux lignes dans le sens des flèches
bleues – tout
au moins pour les nombres 24 et 25. Nous obtenons le tableau suivant
dans
lequel le nombre 24 aura retrouvé sa place :
Le
tableau « Le
nombre 24 apparaît
assurément, dans ce trio numérique, comme le nombre
pivot. Présenté ainsi, il
est certain que ce trio numérique pourrait passer
inaperçu, mais nous avons des
raisons de penser, à la lumière du nombre 72, et du
nombre 26 présent dans le
nombre de lignes du texte Une
Prophétie
pour 1943 ?
que
nous pénétrons ici dans une opération de Haute
Kabbale que seul un Kabbaliste
pourra nous expliciter. « Nous
pensons par ailleurs que
les événements de l’année 1943 pourraient avoir
quelque répercussion dans
l’avenir. Il y a un an, Monsieur Patrick Berlier fut envoyé en
mission en 2160.
C’est loin… et pourtant si près ! En cette année
future la France notre
bel Hexagone, n’est plus qu’une constellation d’archipels
marqués par nos
actuels reliefs montagneux. La Mer Forézienne que sillonna – ou
sillonnera –
notre ami, recouvrira suivant ce que ses cousins du XXIIe
siècle lui
ont appris, une partie de notre France, en 2095. Cette 95e
année du
XXIe siècle, par son nombre pascal sur lequel
je reviens rapidement,
n’est pas étrangère à la
Prophétie
pour 1943 ?
Durant l’année 1943 – mauvais présage ! –
le jour de Pâques tombe le 25 avril ! Les calculs
démontrent que le jour
de Pâques est tombé ou tombera huit fois un 25 avril
depuis l’inauguration du
calendrier grégorien en 1582 jusqu’en 2326 :
1666
– *1743 – 1886 – 1943 –
2038 – 2190 – 2258 – 2326 *Certains
Computs Ecclésiastiques évoquent non
pas l’année 1743 mais l’année 1734 !? «
L’auteur de la prophétie tentait néanmoins –
mais le croyait-il lui-même ? – à rassurer les
paroissiens pour l’année
1943 au vu du nombre de fois où la fête de Pâques
était tombée au plus tard le
25 avril. « Je
note avec perplexité les 95 années
séparant l’année 1943 de l’année 2038. Faut-il
s’en inquiéter ? Nous
retrouvons ce cycle de 95 ans beaucoup plus souvent dans le calendrier
grégorien lorsque que Pâques tombe à une date autre
que le 25 avril et il ne
convient pas de s’y attarder. Cette date ultime de la fête
pascale dans
l’année, a été pareillement observée dans
le calendrier julien, ce à nombreuses
reprises, ce qui se justifie par une période beaucoup plus
étendue que celle du
calendrier grégorien. « Concernant
les cycles de 95 ans, bien
qu’ils relèvent aujourd’hui plus de l’Histoire, ils conservent
de manière
infraliminale, la mémoire d’une variante locale, le Comput
pascal de 95 ans,
qui dans l’ancienne Gaule, se perpétua quelques huit
siècles durant jusqu’au
XIIe siècle, ainsi que le démontre la table
pascale perpétuelle
gravée sur le mur sud du chœur de l’église
Saint-Étienne-de-la-Cité, ancienne
cathédrale de Périgueux. Cette variante locale, trouve
une confirmation dans
cette autre table de Pâques similaire, la pierre du
calendrier de Ravenne
estimée s’appliquer aux années 1501 à 1595. http://www.ilya.it/chrono/enpages/Perigueux.html
Table
pascale perpétuelle – église
Saint-Étienne-de-la-Cité – Périgueux https://monumentum.fr/eglise-saint-etienne-de-la-cite-pa00082729.html « Il
vous appartiendra à présent de
confirmer ou d’infirmer durant votre mission, les hypothèses que
nous avons pu
avancer. Vous prendrez demain matin le TGV Lyon / Nantes de 7 h 34,
arrivée
prévue 5 h et 20 min plus tard à 12 h 54. Ces quelques
cinq heures de train
vous donneront tout loisir – bien que le mot ne soit peut-être
pas très
approprié – de consulter quelques documents qui vous permettront
de mener à
bien votre mission et de faire plus ample connaissance. « Vous
serez attendu à Nantes par l’un de
nos membres. Il vous conduira à Saint-Sébastien-sur-Loire
jusque dans l’île
Pinette, qualifiée aujourd’hui avec ses voisines, Héron
et Forget, comme le
‘’poumon vert de l’agglomération nantaise’’. L’heure ne sera pas
à la promenade
à pied ou à cheval, pas plus qu’à la pratique du
golf, des activités qui font
sa renommée. Notre agent vous conduira en un coin de l’île
ignoré de tous – une
porte invisible, un vortex – l’arbre aux
trois
canards. « Franco
Sparanero adepte du footing,
connaît bien les Trois Îles de Saint-Sé,
aussi me disait-il hier encore,
lorsque nous évoquions cet aspect de votre mission, que ce type
d’arbre couché
apparaissait plus sûrement le long de l’Erdre affluent nantais de
la Loire. Les
canards, par deux ou par trois, aiment semble-t-il arpenter de leur
marche
dandinante le tronc couché de ces arbres. « Mais
n’en doutez pas cet arbre existe bel
et bien, même si les promeneurs quotidiens n’en connaissent
aucunement son
existence. C’est à l’arbre aux trois canards que vous
rencontrerez un
personnage ô combien mystérieux mais bien réel. Il
s’agit du légendaire, bien
que méconnu Il Gatto Nero, en italien : Le Chat
Noir… Si la
Résistance, durant la Seconde Guerre Mondiale, s’est rapidement
mise en place
dans la cité de Nantes, c’est en grande partie principalement
parce
qu’au-dessus des différents groupes de résistants
nantais, se trouvait ce Super
Résistant. Ici à Lyon, légende urbaine pour
certains, réalité pour *Jacques
Bergier ancien résistant Lyonnais, perdure le souvenir dans les
années 1943 /
1944 (peut-être même avant) du Cavalier Blanc, un
être capable d’ouvrir
et de fermer, tel Il Gatto Nero, quelques
portes induites menant vers hier… ou vers demain. *Cet
ancien résistant Lyonnais, évoqua ce
mystérieux personnage dans son livre Visa pour une autre
terre. Il
s’arrêta également sur ce thème en 1962 pour la
RTBF dans un entretien placé
tel un OVNI, dans le documentaire : La littérature
fantastique. Cet
ingénieur chimiste, aux multiples casquettes, affirma qu’en
août 1943, la
Gestapo qui réussit à localiser ce Super
Résistant, investit la demeure
de la banlieue lyonnaise où le Cavalier Blanc attendait onze
personnages tout
aussi mystérieux… Prévenus, ces onze personnages ne
vinrent pas au rendez-vous
secret. Les membres de la Gestapo pénétrèrent dans
la maison, mais ne purent
découvrir le Cavalier Blanc qu’ils y avaient pourtant vu s’y
introduire. Aucun
souterrain, aucune porte dérobée ne fut découvert.
Le Cavalier Blanc put ainsi
continuer sa haute mission de résistance. https://www.sonuma.be/archive/hors-texte-du-03011962
Thierry
ne disait mot mais voici
qu’inexorablement une chaleur montait lui ! Le bureau du COS
était certes,
bien chauffé, mais cette chaleur, le Pélussinois le
savait, traduisait
l’inquiétude qui l’empoignait. Il imaginait déjà
le pire… le COS l’envoyait lui
et Franco Sparanero dans une cité de Nantes occupée par
des Nazis ! Aussi
se décida-t-il à prendre la parole : « Monsieur
le Commandant des Opérations
Spéciales, je vous écoute depuis déjà
plusieurs minutes, et j’ai des doutes sur
mes capacités à mener à bien cette mission…
même assisté de Franco Sparanero.
Je n’ai guère envie de perdre ma vie en 1941 dans un monde
occupé par les
Nazis. Qui sait, je pourrais même me retrouver dans un camp de
concentration…
Non je ne peux et ne veux y aller ! « Monsieur
Rollat, reprit le COS, je
comprends tout à fait votre réaction. Elle
m’apparaît totalement justifiée.
Mais je puis vous l’assurer, il ne peut rien vous arriver, mieux… il ne
vous
arrivera rien ! Comment puis-je l’affirmer ? Il y a deux
raisons à
cela. La première est que vous serez sous l’entière
protection d’Il Gatto Nero. Nous
possédons dans nos
archives secrètes, un document – je devrais dire un certificat –
rédigé par Il
Gatto Nero en personne ; certificat dans lequel il affirme que
les Gentiluomini (Messieurs ou
Gentleman, en italien)
Franco Sparanero et Thierry Rollat, ont rempli leur mission avant de
repasser
par l’Arbre aux trois canards. Lisez vous-même ce
manuscrit que je
vous certifie authentique ! et qui ne pourra que vous rassurer. Le
certificat rédigé par Il Gatto Nero « Alors
Monsieur Rollat quel est à présent
votre sentiment ? –
Mon sentiment – si bien sûr vous me dites
l’exacte vérité – est que ce document me rassure et me
donne à penser que je
puis effectuer aux côtés de Monsieur Franco Sparanero,
cette mission. Mais vous
avez évoqué deux raisons pouvant me rassurer totalement… –
Effectivement, la seconde est le petit courrier
co-signé par l’évêque de Nantes Monseigneur
Villepelet et par Il Gatto Nero ; courrier que Monsieur
Sparanero vous montrera. Dans ce
courrier il
est indiqué que vous êtes venu l’un et l’autre à
Nantes le 23 décembre 1941 et
êtes repartis sains et saufs, au matin du 25 décembre.
Vous voilà totalement
rassuré… C’est important. Pouvez- vous me donnez à
présent, Monsieur Rollat
votre sentiment sur le certificat rédigé par Il Gatto
Nero. –
Il
Gatto Nero,
me paraît avoir rédigé ce document en
qualité
de membre de la Société Angélique. La masse d’arme
ou Étoile du Matin, ainsi
que les petits anges me le confirment. Je note également que le
document, tout
comme la page de l’almanach, est marqué du nombre 3, ainsi que
d’un énigmatique
Oméga 3. Là apparaît en
fait la différence avec la
page de l’almanach sur laquelle apparaît un 3 couché ou
Oméga mais aucunement
l’association de cette lettre grecque et de ce nombre 3. Ceci implique
je pense
que nous sommes bien allés – ou irons bien – à Nantes en
l’année 1941. Cet
Oméga 3 pourrait causer quelque problème en ce sens qu’Il
Gatto Nero ne
pouvait à cette époque connaître ce symbole. S’il
l’a reproduit sur le
document, ça ne peut être que parce qu’effectivement en
1941 nous avons évoqué
– ou évoquerons – ce symbole et sa signification. Mais cet
Oméga 3 ne peut y apparaître
que dans un aspect prophétique, que seuls des hommes du XXIe
siècle
pourront pénétrer. –
Votre réflexion, reprit le COS, me convient
parfaitement. Il me semble effectivement que la Prophétie
comporte une entrée
vers ces acides gras Oméga 3 que l’on retrouve dans les poissons
gras vivant en
eaux froides, tels l’anchois, le hareng, le maquereau, la sardine et
les
salmonidés tels le saumon et la truite, ainsi que dans les
graines de chia, de
lin, la noix, le colza ou le soja. Bien qu’on ne commence à les
étudier
pleinement que dans les années 1970 sous le nom de vitamine F,
leur
découverte en 1929 est due à George Burr et à sa
femme Mildred, nutritionnistes
de l’université de Minnesota. Mais ce n’est que dans les
années 1940, que
Georges Burr associé à Ralph Holman parvint à
mesurer individuellement un acide
gras dans un mélange. « Des
études, indépendantes vont démontrer dans les
années 1971 /
1980 que les Esquimaux du Groenland, ou les Japonais de l’archipel
d’Okinawa,
de par leur forte consommation de poisson (400 g par jour en moyenne)
ou de
viande de mammifères marins, détiennent collectivement le
record absolu de
longévité de la planète. Les centenaires y sont 4
fois plus nombreux qu’en
Occident, plus nombreux même à Okinawa que dans le reste
du Japon. «
L’Oméga 3 ne serait rien de moins que le secret de la vie !
Lisez sur le sujet, si le cœur vous en dit, à votre retour de
mission,
l’intrigant livre de science-fiction ou de science et fiction Omega 3
du
cardiologue et nutritionniste Frédéric Saldmann
(Éditions Ramsay 1995).
L’auteur écrit, non sans humour, ‘’Si Ève avait tendu un
poisson au lieu d’une
pomme au père Adam […] tout aurait été
différent.’’ Plus loin il ajoute :
‘’En un mot, les Oméga-3, c’est la molécule
première. L’alpha et l’oméga de la
structure de nos membranes biologiques. L’origine même de la
vie’’. « Cette
fascinante molécule, ‘’Cadeau du vieil océan et de
Neptune’’ que l’auteur n’hésite pas à associer au partage
eucharistique du pain
et du vin, cette fascinante molécule apparaît même
aux origines du
Christianisme : Les premiers disciples… les deux pêches
miraculeuses de
Pierre le pêcheur d’hommes… les 153 poissons. Les
évêques,
ministres du porteur de l’Anneau du Pêcheur, seront
coiffés de la mitre
dont la forme rappelle la tête d’un poisson. « Pour
certains scientifiques, l’éradication de la Covid-19
passe par les Oméga 3 ! Le 14 octobre 2020, le journaliste
de
Ouest-France, Antoine Victot, dans
un article titré Contre le Covid-19, le rôle des Oméga 3 au cœur d’une
étude du
CHU de Rennes, évoquait pour 2021 le commencement des
travaux du Pr. Ronan
Thibault, chef de l’unité de nutrition au CHU de Rennes, visant
à évaluer le
rôle préventif des Oméga 3. Cette étude ‘’doit
montrer l’impact des Omega 3 sur le syndrome de
détresse respiratoire aiguë (SDRA), la pathologie la plus
grave engendrée par
le Covid-19.’’ « Il
faut lire également, l’article ‘’Pour la santé de
la Terre, des animaux et des hommes’’ Alimentation
: quelle importance face au covid-19 ? Dans
cet article, nous trouvons un
condensé de la première partie du symposium ONE HEALTH
2021 qui s’est déroulé
le 8 juin avec un panel d’intervenants à la fois passionnants et
passionnés
parmi lesquels l’on retrouve le Pr. Ronan Thibault ainsi que le Pr.
Philip
Calder, professeur de médecine et d’immunologie à
l’Université de Southampton. « ‘’D’après Philip
Calder, la nutrition devrait bien être au cœur des
discussions quand on
parle d’immunité. En cas d’agression (infection virale ou
autre), les besoins
du corps sont augmentés en énergie pour faire fonctionner
le système
immunitaire, en protéines pour fabriquer des anticorps ainsi
qu’en éléments
médiateurs de l’inflammation tels que les oméga 3.
L’importance d’avoir un
système immunitaire bien actif par les temps qui courent est
à souligner comme
en témoigne une étude parue dans Lancet qui a
montré que les patients COVID-19
avec les symptômes associés les plus sévères
ont une immunité plus faible
(moins de marqueurs dans le sang) et une inflammation excessive. « J’insiste
sur le sujet car
d’après l’équipe de la Société
Angélique qui a travaillé sur la Prophétie de
l’Almanach, Covid-19 et Oméga 3 y sont bien présents.
Dans la première partie
de la page de l’almanach numérotée par un Oméga,
nous découvrons une partie du
texte entourée de violet : ‘’nuit du 20 au 21’’.
Avant de prendre
la décision ultime qui consiste à vous envoyer à
Nantes en 1941, il fallait que
nous trouvions dans le texte de cette page une preuve
irréfutable qu’il nous était
bien destiné. Les deux textes ont été lus, relus,
mais nous ne trouvions
rien ! Pourquoi l’évêque avait-il entouré de
violet cette partie du
texte ? Et voici que l’un des membres de l’équipe eut la
révélation.
C’était évident ! Les nombres 20 et 21,
au-delà de la fête pascale,
pouvaient tout à la fois évoquer les années 2020
et 2021 mais aussi et surtout
l’année 2021 ! Il restait le mot ‘’nuit’’, comment
devions-nous
l’interpréter ? Un autre membre de l’équipe eut
l’idée de chercher sur le
Net une connexion possible entre la Nuit et la Covid-19 et…
miracle : Il a
trouvé ! La réponse peut se trouver sur le site de
France Culture dans un
article de Frédéric Martel daté du 21 avril 2021
et titré Après le Covid, le
retour des années folles ? « Au
lendemain de la Première
Guerre mondiale, voici que s’ouvraient dix années d’insouciance
que l’on
appellera plus tard, en France, les années folles.
L’auteur de l’article
écrit au sujet de ces années : ‘’Elles font suite
à l’un des conflits les
plus meurtriers de l’histoire et précèdent la ‘’grande
dépression’’ qui allait
engendrer la montée du nazisme puis la Seconde Guerre mondiale.
On ne peut donc
guère se réjouir, ou prendre en exemple les
‘’années folles’’. Ces années
folles sont loin de l’avoir été pour tout le monde !
Les années folles des
années 20, c’est le charleston, le jazz, Joséphine Baker,
Mistinguett, Maurice
Chevalier, autrement-dit, ce que l’on appellera le monde de la Nuit…
« S’appuyant
sur les réflexions
de sociologues, l’auteur de cet article, écrit : ‘’Les
années 2020 et le
retour des jours heureux ? Peut-on envisager que les années
2020,
post-Covid, deviennent, à leur tour, des années folles
? Un siècle après, l’histoire peut-elle se
répéter ? La fin de la pandémie
sera-t-elle marquée par une libération sexuelle, une
période festive et une
nouvelle ruée vers l’art ?’’ Diverses hypothèses
concernant le retour à la
vie normale sont avancées. Le monde de la nuit qui a ses rois et
ses reines,
réfléchit à un après Covid. Il va falloir
vivre la Nuit autrement… Plus
d’endroits, moins de monde dans chaque endroit… ‘’Renouer
avec la nuit sous les
étoiles, les clubs de plein air, les clubs à
l’extérieur. Réinventons le
Drive-in en 2021 !’’ https://www.franceculture.fr/societe/apres-le-covid-le-retour-des-annees-folles
« Le
retour des années folles serait-il la solution miracle
pour se sortir de cette guerre que nous annonçait le
Président Macron ?
J’aurais du mal à l’affirmer, mais la notion de Nuit ne me
paraît pas
saugrenue. Nous sommes rentrés dans la Nuit, la Nuit 2021,
et n’en
sortirons que difficilement j’en ai bien peur. « Messieurs,
l’heure est venue de nous séparer. La mission
que vous allez effectuer a pour nom : Opération Nuit 2021.
Voici les
documents que vous devrez consulter dans le TGV qui vous mènera
à Nantes.
N’oubliez pas avant d’arriver à Nantes de vous restaurer dans le
wagon-restaurant. Bonne chance à tous les deux et que votre Nuit
soit bonne !
Le COS avait un humour plutôt noir ! TGV
Lyon / Nantes :
23 décembre 2021 Les
quelques 5 h 20 de trajet séparant Lyon, la
capitale des Gaules, de Nantes, la Galilée de
l’Atlantique,
passèrent bien rapidement pour les deux nouveaux amis. Car oui,
il n’est pas
excessif d’affirmer que ces deux hommes qui ne se connaissaient que
peu, voire
pas du tout, devinrent selon l’expression consacrée : amis
pour la
vie ! Thierry raconta sa vie dans ses montagnes du Pilat, sa
volonté
de mettre en valeur l’histoire mystérieuse de ses montagnes, au
travers des
Regards du Pilat. Il évoqua aussi ses amitiés :
Patrick Berlier ou bien
encore Éric Charpentier. Il s’arrêta aussi, non sans
inquiétude – la tâche
était assez lourde – sur sa volonté de sortir du long
sommeil dans lequel elle
s’était enfoncée, la Confrérie de Sainte-Catherine
et de Saint-Nicolas. Franco
Sparanero
raconta ses origines. En 1936, Vincenzo
son grand-père fuit sa cité bien aimée de San
Severo dans la province de
Froggia dans les Pouilles. Benito Mussolini, le fondateur du
fascisme,
venait de se rapprocher du régime Nazi d’Adolf Hitler avec qui
il établira en
1939 le .pacte
d'acier
L’aïeul de Franco quitta avec
femme et enfants l’Italie pour la France et c’est ainsi qu’un beau
matin
il fit son entrée dans la cité de Nantes. Sa bonne
connaissance du français et
l’appui de quelques amis Nantais, lui permirent de vivre dignement dans
la cité
bretonne. « Mes
41 ans, poursuivit Franco, ne m’ont pas permis de
connaître mon grand-père. Curieusement mon propre
père est resté très avare de
renseignements sur la vie nantaise de de mon grand-père qui
regagna peu après
la guerre sa cité bien aimée de San Severo où il
finit ses jours en 1970, non
sans avoir effectué quelques réguliers mais curieux
voyages ou pèlerinages, à
Nantes… » Rapidement
le vouvoiement fit place au tutoiement. La discrétion
était de mise chez Thierry mais il sentait que les
révélations de Franco sur
son grand-père cachaient un véritable mystère, un
mystère comme il les aimait.
Aussi sa curiosité s’intensifia, et c’est ainsi qu’il ne put
résister à ce
désir soudain de questionner Franco : « Il
y a tout de même une chose que je ne comprends pas. Tu
me dis que ton grand-père est retourné au pays. Alors
pourquoi, toi, son
petit-fils, vis-tu à Nantes ? » –
Pourquoi je vis à Nantes ? Eh bien, tout simplement parce
que mon père, Nino qui est né à Nantes en 1938,
avait gardé une certaine
nostalgie pour cette ville, et sans doute – sûrement même –
quelques
relations… Mais je ne puis te renseigner plus sur le sujet car il
me faut
encore taire certains aspects de la vie de mon père et de mon
grand-père… » Thierry
qui ne laissa pas à Franco le loisir de poursuivre sa
phrase, ajouta : « De
ton père et de ton grand-père, mais aussi, me
semble-t-il, de toi-même ! Je n’insisterai donc pas sur ces
secrets de
famille, mais je souhaiterais comprendre pourquoi lorsque je t’ai
rencontré
dans le bureau du COS il m’a semblé que ton visage ne
m’était pas inconnu, bien
que nous ne nous connaissions pas absolument auparavant… –
Je vais te dire pourquoi mon visage ne te semble pas inconnu.
Tout d’abord es-tu un cinéphile ?... Oui… eh bien sache que
je suis
apparenté par mon grand-père, à l’acteur italien
Franco Nero. Ce nom te dit-il
quelque chose ? –
Oui et non, en fait je pense connaître mieux le cinéma
américain que le cinéma italien mais tu vas
sûrement m’éclairer sur le
sujet ? –
Je vais tout au moins essayer. L’acteur Franco Nero, dont
voici la photo, de son vrai nom Francesco Sparanero, est né
à Parme en 1941,
précisément le 23 novembre. Autrement-dit, le 23
décembre 1941, date de notre
mission, mon cousin a tout juste un mois… Franco, ainsi qu’il est
surnommé dans
la famille et par ses amis, est marié à l’actrice
britannique Vanessa Redgrave.
Franco est le beau gosse de la famille, homme à femmes c’est
certain. Sa
fidélité conjugale n’a assurément pas
été sa vertu première ! Toujours
est-il, le jeune acteur de théâtre qu’il était ne
pouvait qu’intéresser
Cinecittà,
le Hollywood italien. Cantonné depuis l’année 1962 aux
seconds
rôles, il est contacté en 1965 par Sergio Corbucci qui lui
propose
d’interpréter le rôle-titre de son film Django. Le
film faillit ne
jamais se faire. Le tournage débutera tout de même en
décembre 65. Le scénario
est écrit au jour le jour. Le financement n’est pas à la
hauteur de ce qui
était prévu. Les capitaux espagnols attendus tardent
à arriver et pour corser
le tout, il pleut tous les jours. Le village de western où est
sensé se dérouler
l’histoire, devient très rapidement un terrain de boue. Il
faudra braver les
éléments et tourner ce film improbable. « La
scène générique durant laquelle Django, cavalier
sans
cheval, la selle dans le dos, traîne son cercueil contenant – les
spectateurs ne
le découvriront que plus tard dans le film – une mitrailleuse,
eh bien cette
scène ne pourra être tournée que lorsque la pluie
aura cessé. Ce film aurait pu
rejoindre la liste énorme des westerns spaghettis, navets parmi
les navets, et
pourtant le succès fut mondial. La présence de mon cousin
à l’écran y est
assurément pour beaucoup. Le metteur en scène
Américain John Huston se rend sur
le tournage de Django. Il pressent chez Franco Nero un acteur
de talent.
Il faut dire que c’est ce metteur en scène qui avait fait
connaître
mondialement mon cousin en lui offrant le rôle d’Abel dans sa
fresque
cinématographique LA BIBLE qu’il tourna de mai à
décembre 1964. Photo
du film Django « Franco
refusa dans un premier temps le rôle de Django. Il
vouait un véritable amour au western américain, aussi ne
se voyait-il pas
tourner dans ces westerns européens que l’on commença
à tourner en Allemagne,
ou en Espagne dans le désert d’Alméria. Au final il
accepta le rôle de ce
flingueur violent traînant un mystérieux cercueil. Ce
rôle le hissa au rang de
star et de figure emblématique du western spaghetti. Hollywood
lui ouvrit ses
portes mais il préférait son Italie. En France, pour ce
film il fut doublé par
le talentueux Jacques Deschamps qui prêta également sa
voix, à la même époque,
à Clint Eastwood pour ses westerns italiens tournés par
Sergio Léone, et à
Robert Stack, l’emblématique interprète dans Les
Incorruptibles de
l’agent du FBI Eliott Ness. « Franco
a raconté que Sergio Corbucci le metteur en scène
de Django et Sergio Léone bien que rivaux étaient
amis. Corbucci invita
le metteur en scène du film Pour une poignée de
dollars sur le tournage.
Il souhaitait connaître l’avis de Léone sur l’acteur qu’il
avait choisi. Léone
lui dit ‘’Tu as fait un bon choix car cet acteur va être
très bon. Je ne sais
pas qui va l’emporter, entre Clint et lui, mais tu as fait le bon
choix.’’
Clint et Franco, sans être amis, se sont rencontrés
à Rome lorsqu’ils
tournaient sur des westerns. Franco raconte que lorsqu’il tournait
à Hollywood
le film Camelot (il y jouait le rôle de Lancelot du Lac)
dans lequel il
rencontra Vanessa Redgrave, Clint Eastwood vint le voir sur le plateau
et lui
dit : *‘’Regarde, tu es italien, tu fais un gros film
hollywoodien, et moi
je fais des films en Italie ! Et je me souviens lui avoir
dit : ‘’ne
t’inquiète pas, un jour, je vais rentrer en Italie, et toi tu
seras une grande
star ici !’’ Et bizarrement j’ai refusé La Kermesse
de l’Ouest,
je suis rentré en Europe, et Clint Eastwood a fait le film
à ma place.’’ *Bonus
DVD WILD SIDE Vidéo – DJANGO (version
intégrale) : entretien avec Franco Nero. « La
Kermesse de l’Ouest avec Lee Marvin, ne fut pas
le premier film que Clint Eastwood tourna après ces quatre films
italiens. Un
acteur ne connaît pas systématiquement la carrière
film par film d’un rival,
mais il me plaît de savoir que mon cousin, bien qu’indirectement,
ne soit pas
étranger, à la grande carrière que fera Clint
Eastwood à Hollywood. « Mon
cousin, pour en terminer avec lui, a tourné plus de
deux cents films ou téléfilms avec des metteurs en
scène tels Bunuel,
Fassbinder ou Chabrol. Tarantino lui rendra hommage en lui offrant un
rôle dans
son film Django Unchained. Sa carrière américaine
ne fut pour lui
aucunement une fin en soi, même s’il tourna plusieurs films
à Hollywood. Il
donnera la réplique à William Holden, Antony Quinn, ou
Bruce Willis dans la
suite de Piège de cristal. Le grand Laurence Olivier
qu’il considère
encore comme son mentor, lui avait donné un conseil avisé
qu’il suivit tout au
long de sa carrière : ‘’Ne pas se contenter de jouer le
beau héros aux
yeux bleus et au physique avantageux mais de toujours prendre des
risques en
multipliant les genres, les rôles et les apparences physiques.’’ « Franco
rappelle souvent avec humour qu’au Japon sur les
affiches de ces films, apparaît le nom de Django, tout comme en
Allemagne, dans
tous ces films il s’appelle Django ! Ainsi qu’il le
rappelle : ‘’J’ai
fait un super film sur la mafia sicilienne et ils l’ont appelé Django
dans
la mafia !’’ « Dans
cet excellent film titré La mafia fait la loi,
il affronta l’impressionnant Lee J. Cobb en chef maffieux. L’acteur
français
Serge Reggiani et la sublime Claudia Cardinal complètent le
casting. Claudia
Cardinale et Franco Nero dans
le film La
Mafia fait la loi, sorti en 1968 Thierry
Rollat ne voyait pas le temps passer. Bien qu’il ne
connût pas précisément cet acteur Italien, il se
rendait compte qu’il avait dû
en effet, le voir, soit à la télé, soit au
cinéma dans quelques films, et la
mémoire visuelle avait fait le reste. Il avait reconnu
dans l’image de
Franco Sparanero celle de cet acteur, que pourtant il ne connaissait
guère.
Franco n’avait plus l’âge de l’acteur qui tournait Django
pas plus qu’il
n’avait l’âge de ce même acteur qui aujourd’hui arbore la
barbe d’un homme
avancé en âge et qui continue encore et toujours à
œuvrer pour le 7e
Art. Les
deux nouveaux amis, avant d’aller se restaurer, devaient à
présent se replonger quelque peu dans la mission qui les
attendait. Franco
sortit d’un attaché-case noir, quelques documents. L’un
d’eux de couleur bleu-nuit, style BD plutôt naïve (mais
à deux jours de Noël,
on pouvait tout se permettre… ou presque !) comportait un chat
noir à
l’ombre blanche – quoi de plus naturel ! – placé entre un
curieux tableau
représentant l’Arbre aux Trois Canard, et une Nuée
blanche. Des lettres
d’or annonçaient : Quand
l’Ombra bianca d’Il
Gatto Nero tu verras à l’Arbre des Trois Canards, La
Nuée t’emportera. Le
document Au
dos du document il était écrit :
« Thierry, lorsque Il Gatto Nero te dira ‘’D’où
vient Il Gatto
Nero ?’’ Tu
répondras : ‘’De la Botte noircie par les Chemises
Noires du Duce.’’ Thierry
tout exalté par ce flot de révélations se sentit
soudain
comme transporté par ce nom venu d’Italie : Nero !
Nero !
Nero ! Des Nero, des Noirs à n’en plus finir ! Et
soudain, du fond de
la Nuit, du Noir, sembla jaillir la Lumière ! « Franco,
j’y suis ! Nero, Nero ! Noir, c’est
Noir... Il Gatto Nero n’est en rien ton cousin qui a choisi la
vie
d’acteur mais bien ton propre grand-père ! Celui qui est
venu à Nantes en
1936 pour fuir les forces noires de Mussolini et surtout pour y
accomplir une
mission. Ton grand-père est le Super Résistant de cette
cité bretonne, une
version nantaise du Cavalier Blanc de Lyon. –
Bravo Thierry. Tu comprends maintenant pourquoi j’ai
évoqué
mon grand-père mais aussi Franco Nero. Je savais qu’en
évoquant mon cousin, il
te serait plus facile d’aborder ce que tu vas découvrir. Si tu
savais comme il
me tarde de rencontrer mon grand-père, la légende de la
famille ! « À
la gare nous serons accueillis par un membre de la
Société Angélique nantaise. Son rôle sera de
nous conduire à
Saint-Sébastien-sur-Loire dans l’île Pinette près
de la porte, l’Arbre
aux Trois Canards. Nous laisserons la voiture à
proximité de l’île, puis
tels les habituels marcheurs des Trois Îles de Saint-Sé,
nous chausserons nos
chaussures de marche et porterons un sac à dos. Dans ce sac se
trouverons les
affaires que nous devrons porter durant notre mission pour ne pas
attirer
l’attention. La
Loire entre les îles de
Saint-Sébastien (carte postale ancienne) 12
h 54, peut-être 55, faisons grâce de la minute à la
SNCF, les
deux amis se retrouvèrent sur le quai où les attendait le
chauffeur.
« Bonjour Messieurs, je suis le Chanoine
Boisvert…
eh oui Monsieur Sparanero, ce rendez-vous que vous souhaitiez
ardemment, je vous le devais bien ! Et c’est ce jour à
cette heure qu’il
était prévu, sur un quai de gare… quoi de plus banal j’en
conviens ! Suivez-moi
jusqu’à la voiture je vous révélerai certaines
choses ». Des
choses furent effectivement révélées… puis ce fut
la petite
marche dans l’île Pinette. Et voici que soudain, sans que Thierry
ne comprenne
comment, l’Arbre aux Trois Canards apparut. Thierry aurait
juré que
l’instant d’avant l’arbre n’était pas là ! Et
pourtant… Silencieusement,
les deux amis enfilèrent les vêtements années 40
à leur taille... Le chauffeur
ou plus justement le Chanoine Boisvert leur souhaita bon courage et
disparut...
Soudain surgit une nuée d’une blancheur que nul foulon sur terre
n’aurait pu
blanchir ainsi ! Aussi
soudainement, de l’Ombra
bianca apparut
Il Gatto Nero. Le Chat Noir à l’ombre blanche,
était-là devant eux. Le sourire du chat
éclairé par des yeux verts intenses,
impressionnait les deux amis. L’espace d’un instant, Thierry se souvint
d’un
autre Chat pris La Main au Collet ... Mais ce souvenir
s’estompa
devant une voix venue d’Italie :
‘’D’où vient Il Gatto Nero ?’’
Et Thierry de répondre non
sans appréhension – il ne devait rater son entrée :
‘’De la Botte
noircie par les Chemises Noires du Duce.’’ « Bienvenue
à toi le Pélussinois et Ciao mio piccolo
Franco. Tu as pris quelques années mais c’est bien toi… Non
effectivement, nous
ne nous sommes jamais vus mais ton père m’a montré une
photo de toi. Eh non, tu
n’es pas le premier de la famille à me rendre visite depuis le
futur. Il ne
t’avait rien dit ? Que veux-tu, nos vies ne nous permettent pas de
tout
dire même à nos proches. Soudain
Il Gatto Nero et les deux amis furent enveloppés
par la Blanche Nuée. Saint-Sébastien-sur-Loire
vu des
îles Nantes :
23 décembre 1941 Voici
que l’Arbre aux Trois Canards
réapparut aux yeux des trois personnages. Tel ils l’avaient
quitté, tel ils le
retrouvaient... L’heure n’était pas aux questions. De la Blanche
Nuée émergèrent
les trois personnages. L’île Pinette différait
assurément de celle que Thierry
et Franco venaient de parcourir à pied. Plus sauvage, plus
marécageuse, plus
pastorale et surtout plus sombre dans la nuit qui tombait. Il
Gatto Nero demanda
aux deux amis de le suivre
dans le plus grand silence. Les Allemands patrouillaient souvent dans
les îles
à proximité du pont SNCF de la Vendée enjambant la
Loire. Le
pont de la Vendée (carte postale
ancienne) Il
Gatto Nero conduisit
les deux amis au
presbytère de Saint-Sébastien-sur-Loire.
L’abbé Pineau, curé de la paroisse recevait en ce mardi
23 décembre 1941, deux
confrères Nantais, l’abbé Louis Larose curé de
Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus
et l’abbé Joseph Robert curé de Saint-Nicolas ainsi que
l’énigmatique Érudit de Pirmil :
Henri Barbot. Le
heurtoir de la porte du presbytère venait de
cogner la porte. L’abbé Pineau fit entrer ces hôtes de
dernière heure dont
l’étrange venue avait été annoncée par Monseigneur
Villepelet. Troublé il l’était assurément
comme l’étaient ses amis qui se
réchauffaient à proximité du feu de bois
crépitant dans la cheminée. Après les
présentations faites devant un bon café, les deux amis
venus du futur, les
trois ecclésiastiques et l’Érudit de Pirmil se
placèrent comme un seul
homme derrière Il
Gatto Nero.
Le Super Résistant de Nantes,
dirigea la troupe, ainsi qu’il en informa Thierry et Franco, vers le
Port de la
Chaise dit aussi Portechaire, port oublié d’un possible
évêque de Poitiers, de
Nantes ou de Rezé, cité voisine dont l’Histoire
évoque la présence d’un obscur
mais bien réel primat gallo-romain. Carte
de Cassini – Saint-Sébastien : l’Ile Pinette et le Port de
la Chaise Arrivée
au Port de la Chaire,
la petite troupe pénétra en toute discrétion dans
une habitation dont la cave
donnait accès au Souterrain
mystérieux des
vieilles chroniques. Le Super Résistant apprit aux deux
voyageurs venus du
futur, qu’une tradition bien établie, confirmée par
l’abbé Pineau, veut qu’un
enfant sébastiénnais, il y a quelques décennies,
jouant sur les bords de la
Loire ou à proximité, fit une chute aux
conséquences si mystérieuses (?)
que… nul ne s’en souvient aujourd’hui ! Au fond du trou, suivant
les
érudits locaux, le jeune garçon découvrit une
vieille grille millénaire ouvrant
sur un souterrain de petit diamètre. Les portes
évoquées dans de vieilles
légendes locales, et découvertes par l’enfant, se
seraient ouvertes. Il
s’agirait du Souterrain mystérieux, qui ‘’aurait
relié le château des
Ducs de Bretagne et la cathédrale de Nantes à
Saint-Sébastien-sur-Loire.’’ Certains
membres de la troupe
avançaient non sans appréhension dans le souterrain assez
étroit creusé en des
temps oubliés sous le lit de la Loire. Un soulagement les
envahit lorsque
apparurent soudain des grilles de fer donnant accès à un
escalier qui les
conduisit à un endroit secret de la cathédrale. Une
bifurcation devait exister
une centaine de mètres avant les grilles mais aucun ne la
remarqua. Il apparaît
que la Résistance avait condamné l’entrée et la
sortie de cette bifurcation menant
au château, pensons-nous à la demande de
l’évêque. Nul doute que les Allemands
l’auraient très vite découverte et les
conséquences auraient été désastreuses
pour la Résistance comme pour l’Évêché… Au sommet de
l’escalier, Il
Gatto Nero, suivant une méthode bien rodée, toqua de
façon précise contre
la lourde porte de chêne. Une main encore inconnue tourna dans la
serrure une
lourde clé et la porte s’ouvrit faisant place à un long
couloir. Monseigneur
Jean-Joseph Villepelet accueillit en personne la petite troupe qu’il
conduisit
dans une pièce secrète où il savait ne pas
être dérangé. Une collation les
attendait. L’heure n’était pas aux agapes mais
l’évêque savait que la journée
avait été chargée en émotions pour chacun
de ses hôtes aussi avait-il tenu à ce
que soit servi un repas qui apaiserait les corps et les esprits :
une
soupe aux choux, de la charcuterie et du fromage. Le tout
agrémenté d’un petit
vin que l’évêque faisait venir, avant-guerre, de son Berry
natal : « Ce
petit vin mes Cher Amis,
vous revigorera. Gouttez sans en abuser, de ce nectar du Berry :
un rouge
de Reuilly… un vin tranquille, né d’un cépage
unique, le Pinot
Noir. « Vous
le savez, je suis
né à Saint-Amand-Montrond et j’y finirai sûrement
mes jours. Mon sacerdoce me
conduisit à Bourges, une cité qui m’a adopté et
que j’ai adoptée. Mais
aujourd’hui, je puis vous l’avouer, Nantes m’a pareillement
adopté comme je
l’ai moi-même pareillement adoptée. Mes profondes racines
sont Bituriges, telle
est l’une des raisons pour laquelle j’ai blasonné cette
ascendance dans mes
armoiries épiscopales ». Joignant le
geste à la parole,
l’évêque montra ses armoiries ornant l’un des murs de la
pièce secrète où ils
se trouvaient. Blason
de Mgr Villepelet Devise :
Duc nos quo tendimus ad lucem quam inhabitas - Entraînez-nous vers la
lumière « Summa
imperii penes bituriges :
Le pouvoir suprême
appartient aux Bitturiges. Telle était la fière
devise de Bourges, phrase
hermétique que l’on doit à Tite Live.
L’écartelé de Bretagne et de Bourges
renouvelle et prolonge au travers de mon épiscopat, après
bien des siècles,
l’hermétique présence sur le Siège
Épiscopal de Nantes des Nonnechius, évêques
ou comtes-évêques Bituriges dont le plus beau fleuron fut
saint Félix. La
Lumière Delphique ramenée par les Bituriges s’unit
à la Lumière Bretonne dite
aussi Nantaise, symbolisée par les hermines… « Nous
voici à présents
rassasiés, l’heure est venue pour nous d’évoquer les
raisons pour lesquelles
nous sommes ici réunis ce soir. Certains d’entre vous le savent,
j’ai été convoqué
hier à la Kommandantur par le Kapitan
Korvetten Pussbach, le maître de l’Abwehr nantaise. Nous savions
que L’ALMANACH
DE SAINTE-THÉRESSE DE L’ENFANT JÉSUS pour
l’année 1942 passerait entre ses
mains et qu’il lirait notre chronique Une Prophétie pour
1943 ?. Aussi
ne sommes-nous pas surpris d’apprendre qu’il est persuadé que ce
texte est
crypté. Bien sûr je ne lui ai rien
révélé. Ses cryptanalyses cherchent encore
et chercheront assurément longtemps encore car il n’y a pas de
clef même si ce
texte cache assurément un message, ce n’est pas à vous
que je l’apprendrai. « Votre
présence, ici-même, Messieurs Rollat
et Sparanero démontre que ce texte a été compris
et pris au sérieux à votre
époque. Nous l’avons conçu sous la houlette de notre ami
Henri Barbot ici
présent. Il a d’ailleurs glissé son nom dans ce texte. Le
mieux je pense,
serait que notre ami raconte l’origine de cette chronique. –
Merci votre Excellence. Donc oui, j’ai signé
mais de façon cachée cette chronique que nous avons
d’ailleurs conçue tous
ensemble. Mon nom – bien que je n’en aie pas respecté
l’orthographe et c’est
mieux ainsi – y apparaît en fait sous forme de
métathèse au pluriel, avec le
mot ‘’bobards’’ : Extrait
de l'Almanach « La
méthode est connue depuis le Moyen Âge.
Béroul l’utilise dans Le Roman de Tristan et Iseut en
transformant le
prénom de Tristan en Tantris ; il s’agit en effet
d’inverser les syllabes.
En vogue aux XVIe et XVIIe siècle, puis
chez les truands,
il apparaît de plus en plus utilisé en ces temps
difficiles, notamment par la
Résistance depuis le début de cette terrible guerre. Le ‘’Bobard’’ ou ‘’Barbot’’ que je suis ne court
pas les rues – il y a Barbot et Barbot – pas plus que les
marchés… ici
la référence est subtile et touche à un autre
Barbot… enfin non je ne cours pas
ou plutôt ne cours plus les salons, ainsi que j’ai pu le faire
lorsque
j’habitais Paris. L’édition de mon roman d’anticipation : Paris
en Feu ! (Ignis Ardens),
juste
avant que n’éclate la
Première Guerre Mondiale, ne m’a pas valu que des amis
et c’est ainsi
que j’ai dû me replier sur Nantes. J’évoquais dans ce
livre l’approche d’une
flotte de zeppelins allemands prêts à bombarder Paris.
J’avais écrit une
suite : L'épée
foudroyante, La revanche de Paris.
Elle devait sortir en octobre 1914 mais elle se trouve encore
dans mes tiroirs… La
Prophétie… Paris en Feu ! de
Henri
BARBOT – 1914 « Je
ne regrette pas ma vie nantaise, au-delà de ma
vie privée, j’y ai trouvé de vrais amis, des hommes qui
ont su comprendre mon
chemin ; un chemin que j’arpentais depuis des années depuis
Paris avec mon
ami Léon Bloy. Ce chrétien mystique influencé par
son ami Barbey d’Aurevilly,
vouait une admiration à Notre-Dame de la Salette. Il travailla
sur ce que l’on
nomme le Premier Secret de la Salette. Il publia sur le sujet un livre
majeur : Celle qui pleure (Notre-Dame de la Salette),
moi-même
j’écrivis sur ce thème La Vraie Lumière sur
l’avenir (Prophéties de la
Salette). En 1930, paraît mon livre NANTES EN FLANANT.
Mon ami Paul
Ladmirault, ce grand musicien natif de Nantes, totalement
imprégné par
l’imaginaire celtique, me fait l’honneur d’une belle préface
dans lequel il
n’hésite pas à citer mes livres en n’oubliant pas mon Saint-Front,
consacré précisément à Léon Bloy que
je surnommais ainsi avec quelques amis. Toutes
les illustrations de ce livre consacré à Nantes sont
signées par mon ami Rylem
dont je dois taire encore la véritable identité. « Mes
détracteurs m’ont qualifié de prophète, mes
amis l’ont pareillement fait. Le ton n’était assurément
pas le même… ! Je
ressens, c’est exact, certaines choses. Je ne m’étendrais pas
sur le sujet mais
Dieu m’a fait don de pouvoir pressentir des événements
futurs. J’aimerais que
ces événements soient heureux mais ils comportent le plus
souvent une couleur
toute apocalyptique. C’est ainsi que j’ai pressenti pour Nantes, cette
cité qui
est mienne à présent, de terribles
événements pour l’année 1943. J’en informais
notre ami Vicenzo Sparanero, l’inestimable Il Gatto Nero ici
présent… » Henri
Barbot raconta mais sans trop s’y attarder, par
manque de temps, la nature de cette Prophétie pour 1943. Les
deux visiteurs du
futur sans s’attarder dans les détails, indiquèrent au prophète
que sa
prophétie allait s’avérer terriblement juste…
L’évêque Monseigneur Villepelet
reprit la parole, avant de la donner à Il Gatto Nero :
« Mes
Chers Amis, il me faut pour nos deux
visiteurs du futur – mon petit-fils Franco et son ami Thierry –
évoquer mon
rôle dans cette affaire. Je suis né à San Severo
dans province
de Froggia dans les Pouilles. J’ai grandi et me suis
marié dans ma cité bien-aimée.
Diplômé d’un doctorat en Histoire médiévale
à
l’université de Bari, deux options s’offraient à moi.
Soit j’acceptais le poste
de professeur que l’on me proposait à Barri, soit je rentrais
à San Severo et acceptais
le poste d’archiviste qui s’offrait à moi à
l’Évêché. C’est ce que je fis et je
n’eus pas à le regretter. « En
1920, âgé de 29 ans, tout juste marié avec Lucia,
une
ravissante brune Sanseverine de dix plus jeune, il me fallut pour
l’Évêché, me
rendre à Rome. C’est ainsi que j’y rencontrais celui qui
deviendra en 1936,
évêque de Nantes… oui il s’agit bien du futur
évêque Monseigneur Villepelet.
Ordonné prêtre en 1916 à Bourges. Jean-Joseph –
excusez cette familiarité mais
Monseigneur et moi sommes amis de longue date – est envoyé
à Rome en 1918 où il poursuivit ses études
afin d’y obtenir un doctorat en droit canonique. Il reviendra à
Bourges en
1921. Ce fut donc ce brillant étudiant de 27 ans – ne souriez
pas Monseigneur –
qui fut chargé de faciliter mes recherches en m’ouvrant des
portes secrètes et
en me traduisant les textes latins que je lisais avec moins de
facilité que
notre ami. « En
1936 décidé de quitter pour un temps
San Severo face à la montée du fascisme, j’envoyais un
courrier à mon ami à
présent évêque de Nantes. En retour de courrier,
Monseigneur, vous m’invitiez à
venir à Nantes avec ma petite famille. Le dernier, Nino – ton
père Franco –
n’était pas encore né… Archiviste de
l’Évêché de San Severo, je devins tout
naturellement archiviste de l’Évêché de Nantes.
J’avais pour chef le sémillant
et énigmatique Chanoine Boisvert. Votre surprise que je lis sur
vos visages,
Chers Franco et Thierry, se comprend tout à fait ! Mon
illustre Maître fut
bien ce Chanoine que vous avez rencontré. Thibaud de Boisvert
est le dernier
descendant d’une illustre famille nantaise qui pour des raisons de
haute
sécurité, dut changer son illustre et antique nom de
Bois-Tortu en celui moins
parlant de Boisvert. Cette famille pérennise par-delà le
temps l’un des plus
grands secrets de l’Ordre du Temple. Maître Thibaud, ainsi que
j’aime à
l’appeler, a choisi de remonter le temps pour effectuer mieux encore sa
mission. Mais il appartiendra, nous en sommes certains, à son
fils ou à son
petit-fils de réaliser le Grand-Œuvre des Templiers de Nantes.
Je lis sur votre
visage, mes Chers Franco et Thierry, une certaine consternation. Je
tiens à
vous rassurer tout de suite. Oui le Chanoine Boisvert s’est
marié et oui il en
avait le droit et même le devoir… L’Église de Nantes
après la disparition de
l’Ordre du Temple, a octroyé au fils aîné de cette
antique famille nantaise, le
titre et les honneurs de Chanoine héréditaire et
honoraire ou plutôt Chanoine ad
honores. « Cette
fonction honorifique remonte loin
dans le temps. C’est ainsi que dans le cérémonial romain,
l’Empereur était reçu
Chanoine de Saint-Pierre de Rome et que le Roi de France, par droit de
sa
couronne, était premier Chanoine honoraire
héréditaire des églises de
Saint-Hilaire de Poitiers, de Saint-Julien du Mans, de Saint-Martin de
Tours,
d’Angers, de Lyon et de Châlon. Lorsqu’il faisait son
entrée, on lui présentait
l’aumusse. Les ducs de Berry étaient aussi Chanoines honoraires
de Saint-Jean
de Lyon. « Le
Chanoine Thibaud, mon Maître,
maîtrisait ce que l’on nomme le Comput ou Composte des moines
médiévaux. Le
Comput concerne, ainsi que l’indiquait un vieux traité
médiéval que je vous
citerai en français d’aujourd’hui ; traité longtemps
associé aux livres
bleus et intitulé liber Aniani, qui Computus nuncupatur,
cum commento.
On y découvrait : ‘’la connaissance du cours de la lune, celle
du cycle
solaire, du lunaire autrement appelé le nombre d’or, de
l’épacte, de
l’indiction, etc’’. Ce contenu fit qu’il fut aussi nommé Compost
Ecclésiastique, et même Compost des Bergers,
rapport à l’usage que
pouvaient faire d’un tel livre les personnes des champs. « Mes
études en Histoire médiévale m’ont
permis de découvrir cette science. L’historien Belge Léon
Leclère n’hésita pas
dans un article Les limites chronologiques du moyen âge
(Revue belge de
Philologie et d’Histoire 1922), à déplacer les dates
habituellement avancées
pour délimiter cet âge central. Il fit commencer cette
période en 395, lorsque
Théodose mourant confia l’Occident et l’Orient à ses fils
Honorius et Arcadius,
et de la clore en 1492 lorsque Christophe Colomb découvrit
l’Amérique… Bien que
son hypothèse ne fît pas l’unanimité et ne le fera
sans doute jamais, il faut
reconnaître qu’elle se défend. https://www.persee.fr/docAsPDF/rbph_0035-0818_1922_num_1_1_6156.pdf « Cette
extension temporelle peu académique
du Moyen Âge me permet d’y intégrer les fondements
historiques du Comput se
rapportant aux calculs chronologiques nécessaires pour le
calendrier. Le cycle
de 95 ans, important pour la compréhension de la
Prophétie de l’Almanach,
correspond au Comput d’Anatole de Laodicée. Ce grand savant du
IIIe
siècle, titulaire à Alexandrie de la chaire de
philosophie aristotélicienne,
fut nommé évêque de Laodicée en Syrie, en
remplacement d’Eusèbe. Sa table
pascale, prend appui sur le Cycle de Méton, selon lequel 19
années civiles
correspondent à 235 mois lunaires. Nous obtenons ainsi 5 cycles
de 19 années
formant un grand cycle de 95 ans. Bien que certains spécialistes
ne
reconnaissent pas à Anatole de Laodicée ces 5 cycles, il
n’en demeure pas moins
que ces 19 années du Cycle de Méton, devenues pierre
maîtresse du Comput
d’Anatole permettent à ce savant de concentrer toute
l’histoire du monde
dans une succession de cycles de 19 ans. S’appuyant pour le
départ de son
calcul, sur un grand cycle de 95 ans, commençant en l’an 258 de
l’Ère
chrétienne (ou Ère Dyonésienne, car
instituée par
*Denys le Petit) et finissant en l’an 353, il déterminera
l’an 352
dernière année de ce grand cycle, comme se trouvant
à la fin du onzième cycle
de 532 ans (28x19), depuis la date de la création. https://www.abitibi-orthodoxe.ca/page115.html#cple
*Denys
le Petit moine
scythe né vers 470, autre Computeur de génie,
calcula l’Anno Domini
et présenta son propre Comput pascal connu sous le nom de Liber
de Paschale.
Ce savant fut présenté comme un Passeur ;
passeur entre les
chrétientés orientales et occidentales mais aussi passeur
temporel, car il
détenait les clefs… qui ouvrent les portes du temps. « Le
Comput
Ecclésiastique
de cet almanach
nantais se conçoit, il convient que vous le sachiez, dans
l’optique du Comput
d’Anatole.
Il vous faudra en tenir compte dans le futur pour vos
recherches. « L’échelle
cyclique présentée par Anatole de Laodicée
diffère de celle de Denys le Petit, comme elle diffère de
celle présentée par
les Rabbins. Nous présentons d’ailleurs dans notre almanach
paroissial de
l’année 1942, l’année correspondante dans le calendrier
juif, soit l’année
5702. Pour ne pas créer de polémiques chez certains de
nos semblables, nous
n’hésitons pas à évoquer également le
nombre d’année par rapport à la mort de
Jeanne d’Arc, la Première Croisade et même aussi… la
découverte de la T.S.F. et
de la télé ! C’est dire si nous sommes ouverts… « En
vérité, ces échelles cycliques nous apparaissent
comme
des supports permettant de marquer dans le temps tel ou tel
événement. Nous
trouvons des Juifs et des Chrétiens qui affirment qu’avant Adam
existaient ce
que l’on nomme rapidement les Préadamites. L’affirmer n’est pas
mon propos.
Toujours est-il, au vu de l’échelle anatolienne, nous
découvrons au soir du 13e
cycle de 532 ans (année 1943) et dans la première
moitié du 14e
cycle (année 2038), un cycle pascal de 95 ans. Les
cycles « Un
cycle de 95 ans qui, je
vous le rappelle est matérialisé par une fête de
Pâques tombant un 25 avril
jour de la Saint Marc. Je ne peux que vous conseiller – ou plutôt
conseiller
les computeurs de votre époque mes Chers Franco et Thierry – de
travailler sur
ces données mathématiques en sachant notamment que les
années 1943 et 2038 de
l’Ère Dyonisienne apparaissent respectivement comme les
années 7445 et 7540 de l’Ère
Anatolienne. Lorsque nous avons
travaillé sur le texte de cette Prophétie pour
l’année 1943, nous avons œuvré
avec un Rabbin Kabbaliste, Maître des nombres, aujourd’hui
réfugié au-delà de
Toulouse. Notre ami Henri Barbot ici présent a écrit un
livre sur Les
nombres. Ce livre était annoncé en 1930, bien
qu’étant encore en
préparation, à la toute fin de cet autre livre NANTES
EN FLANANT. Mais
pour Henri faire éditer ses livres devient la croix et la
bannière… Néanmoins
ses connaissances, conjointes à celles du Rabbin Kabbaliste,
dans la symbolique
des nombres nous ont permis d’avancer dans le bon sens. La
nuit commençait également à
s’avancer, aussi Monseigneur Villepelet prit la décision de
clôturer les
captivantes discussions, invitant tout le monde à aller dormir.
Tout était
prévu dans le domaine. Après un repos bien relatif, les
discussions reprirent.
L’évêque tenait à ce que Thierry en qualité de
Grand Maître des Confréries de Sainte-Catherine et de
Saint-Nicolas, prît
connaissance des enseignements secrets que l’abbé Joseph Robert,
curé de
Saint-Nicolas de Nantes devait lui révéler sub rosa.
Henri Barbot quant
à lui, en début d’après-midi, enseigna les deux
voyageurs du futur, mais son
enseignement restera du domaine du Secret
car il
concernait précisément le Secret de Notre-Dame de la
Salette, un secret
aujourd’hui encore bien hermétique. Bien qu’il ne puisse le
connaître, il
aurait pu en un autre temps, évoquer Raoul Auclair
spécialiste des Cycles
sacrés qui publia en 1981 aux Éditions STELLA le livre LE
SECRET DE LA
SALLETTE. Cet auteur affirma précédemment que ce
Secret trouvait un
prolongement dans les apparitions mariales de l’Ile Bouchard en 1947,
année
clef… Elle prolongeait sur un plan ésotérique
l’année 1917, si importante. En
ce mercredi 24 décembre 1941,
Monseigneur Villepelet invita Franco et Thierry à la messe
de minuit
anticipée, qui eut lieu à 16 h 30. Ainsi que
l’écrivit l’évêque le jour de
Noël dans ses Carnets, ‘’Même prescription que l’an
dernier. Pas de
messes de minuit dans les paroisses, en raison de la défense
passive. Hier
soir, à 16 h 30, messe de minuit anticipée.’’
L’évêque évoque ensuite l’office
pontifical du jour de Noël, mais nulle trace de la présence
des deux amis venus
du futur… Franco
et Thierry furent placés dans
la cathédrale par Monseigneur Villepelet, hors de vue des
Nantais, et surtout
des Allemands venus à la messe de minuit. Il est
certain, qu’à un moment
donné, par leur méconnaissance logique des messes d’avant
Vatican II, ils
auraient attiré l’attention… Les deux amis
éprouvèrent une étrange sensation,
tout à la fois exaltés et inquiets. Ils
découvraient cette foule ignorante de
leur présence, tout en prenant conscience combien ce jour de défense
passive
était pour eux un jour historique ! Après
la messe, Franco et Thierry,
retrouvèrent ces amis d’hier qu’ils n’oublieront
assurément
jamais ! Le
repas du réveillon fut servi dans
la salle même où la petite troupe avait dîné
la veille au soir. Thierry à
l’invitation de l’évêque, admira les œuvres d’art
fixées aux murs. Voici que
soudain, à la stupéfaction des autres personnes
présentes, il poussa un cri de
surprise, comme si, il venait de découvrir en ce lieu, une
girafe, un
crocodile, enfin quelque chose de totalement impossible en un tel
lieu !
Les discussions improvisées stoppèrent net ! Dans un
renfoncement de la pièce,
se trouvait dans un cadre, une photo bien agrandie représentant
Jules Verne et
l’ami Patrick Berlier. Jules
Verne et Patrick Berlier « Je
connais cette photo.
J’étais là quand le grand photographe Nadar avait
souhaité immortaliser la
rencontre ! C’est incroyable ! Elle représente le
grand Jules Verne,
un Nantais, ainsi que mon ami Patrick Berlier !!! Elle a
été prise le jour
de Noël 1894. Nous avions rencontré, dans le Passage
Pommeraye, des
sommités ! J’en n’en reviens pas ! Que fait cette
photo ici,
Monseigneur ? « Cette
photo mon Cher Thierry,
est exceptionnelle. Deux époques, deux siècles se font
face ! Nadar laissa
l’un des clichés au Grand Nord, l’étrange cénacle
dans lequel Jules Verne fit
ses classes. Non le Grand Nord et l’Évêché de
Nantes n’étaient pas précisément
en bon termes, mais en 1910, le Grand-Maître du Grand Nord dont
il me faut
taire le nom, offrit à l’évêque de Nantes
Pierre-Émile Rouard, cette photo. Il
se murmure que votre ami Patrick Berlier serait revenu à Nantes
à cette époque.
J’imagine qu’en 2021 votre ami n’a toujours pas effectué cette
mission… Comment
se fait-il que votre ami soit pris en photo par le grand Nadar et que
vous,
bien que présent, n’ayez pas eu ce privilège ? –
Il y a juste, Monseigneur, qu’il
m’arrive assez souvent de m’éclipser quand les appareils
photographiques
crépitent, contrairement à mon ami Patrick plus à
l’aise devant l’objectif. –
Mon Cher Thierry vous avez eu tort…
Voir votre tête prête à surgir entre les deux
têtes, c’eut été pas mal,
non ? Bien ! Passons à présent à table,
nous sommes attendus, comme
vous pouvez le voir. Bien
que frugal, ce repas de
réveillon restera à tout jamais gravé dans la
mémoire de Thierry et de Franco.
L’évêque souhaita un bon et joyeux Noël à ses
hôtes. Un temps, Thierry pensa
que l’évêque s’apprêtait à les bénir
lui et Franco, mais non il les enserra
dans ses bras en leur disant combien il avait été heureux
de faire leur
connaissance. Il leur souhaita un bon retour et surtout de
préparer le futur en
n’oubliant pas ce qu’ils avaient vu et entendu durant ces deux jours. Il
Gatto Nero
raccompagna les deux amis à l’Arbre
des Trois Canards. La blanche nuée enveloppa les trois
personnages. L’heure
de la séparation entre nonno Vincenzo et son nipote Franco ne
fut pas simple.
Mais le natif de San Severo promit à son petit-fils qu’il se
reverraient. « Bon
Noël à toi Franco et bon
Noël à toi Thierry. Mes amitiés à
Maître Thibaud Boisvert… » Et
voici qu’apparut devant les deux
amis le Chanoine Boisvert. « Alors
mes amis, tout s’est
bien passé… Bon Noël à vous !... Au fait,
Franco, la Chère Madame
Painblanc aimerait que vous passiez la voir ! Ne tardez
pas !
Quant à vous Thierry, retournez auprès des vôtres
à Pélussin, un hélicoptère
vous attend… « J’ai
idée que nous pourrions nous
revoir un jour ou l’autre. « J’allais
oublier. Le COS vous
accorde quelques jours de repos. Mais il vous attend le second lundi de
janvier… « Encore
joyeux Noël !
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