RUBRIQUE
TERRE SAINTE

Mai 2022












Par
Michel Barbot


<RETOUR AU SOMMAIRE DE LA GRANDE AFFAIRE>



L’ARCHE D’ALLIANCE ET L’ÉTOILE DE NANTES

 

L’Arche d’Alliance apparaît assurément comme le plus convoité des trésors historiques des Enfants d’Israël. La Bible hébraïque évoque Aron ha-Edout, le Coffre du Témoignage. Étrange coffre assurément, condensateur d’énergie porteur de vie et de mort dans lequel se trouvait la manne, la verge d’Aaron et les tables de la Loi.

Vers 1513 avant J.-C., l’architecte Betsalel, dont le nom signifie À l’ombre de Dieu, fut désigné, par choix divin, pour construire l’Arche d’Alliance ainsi que sa demeure, le Tabernacle (Livre de l’Exode 31). Petit-fils de Myriam, sœur de Moïse, Betsalel apparaît dans la tradition comme le tisseur de lettres, rempli de la Sagesse créatrice évoquée dans le Livre des Proverbes (III-19, 20).

 

L'arche d'Alliance et l'étoile de David,
deux symboles essentiels du judaïsme

 

Le roi Salomon plaça l’Arche d’Alliance dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem. Elle ne s’y trouvait plus lorsque le roi Nabuchodonosor conquit Jérusalem en 587 avant J.-C. Certains chercheurs s’appuient sur le Kebra Nagast (Gloire des rois, en ge’ez) pour affirmer que Ménélik Ier, né des amours de Salomon et de la reine de Saba, emporta l’Arche d’Alliance jusqu’en Éthiopie. Cette affirmation contredit le Second Livre des Chroniques (35-3) dans lequel il est indiqué que le coffre fut remis dans le Temple par les prêtres sur ordre du roi Josias vers 642 avant J.-C., lorsque cessèrent les profanations idolâtres des rois Manassé et Amon, son fils.

Un témoignage d’importance relatif au déplacement définitif de l’Arche d’Alliance du Temple bâti par Salomon, apparaît au chapitre 2 du Second Livre des Maccabées. Ce témoignage s’appuie sur un écrit du prophète Jérémie évoqué aux versets 4 à 8 :

« Il était aussi marqué dans le même écrit comment le prophète ordonna, d’après une réponse qu’il avait reçue de Dieu, qu’on emportât avec lui le tabernacle et l’arche, jusqu’à ce qu’il fût arrivé à la montagne sur laquelle Moïse était monté et avait vu l’héritage de Dieu. Étant arrivé là, Jérémie trouva une caverne, et il y porta le tabernacle, l’arche et l’autel de l’encensement ; puis il obstrua l’entrée. Or quelques-uns de ceux qui l’avaient suivi s’approchèrent ensemble, pour remarquer ce lieu, et ils ne purent le trouver. Lorsque Jérémie l’apprit, les blâmant il dit que ce lieu demeurerait inconnu jusqu’à ce que Dieu eût rassemblé son peuple dispersé et qu’il lui eût fait miséricorde ; et qu’alors le Seigneur montrerait ces choses, et que la majesté du Seigneur apparaîtrait, et qu’il y aurait une nuée, comme elle avait apparu à Moïse, et comme elle fut manifestée lorsque Salomon demanda que le temple fût sanctifié pour le grand Dieu. » (Traduction Bible Fillion)

L’Arche d’Alliance, suivant le document de Jérémie, fut placée par le prophète dans le Locum speluncæ (texte latin de la Vulgate) du Mont Nébo que Dom Augustin Calmet traduisait « maison en forme de caverne ». Cet exégète dans son commentaire daté de l’année 1722, pensait « que l’Arche devoit être découverte au retour de la captivité de Babylone. » Une opinion que ne partagèrent pas les illustres devanciers qu’étaient saint Jérôme et saint Ambroise car ils pensaient que l’Arche d’Alliance devait s’effacer devant Jésus-Christ, l’Arche vivante de l’alliance nouvelle.

 

Arche d'alliance (peinture murale du couvent de la Visitation, Lyon)

 

Bien que seul le texte grec du second Livre des Maccabées soit connu, saint Jérôme mentionnait un texte original en langue hébraïque (ou plus justement en syriaque, dialecte araméen). Ce texte était reconnu par les Rabbins de l’Antiquité et du Moyen Âge. L’historien Juif Joseph ben Gorion qui vécut dans le sud de l’Italie au Xe siècle, affirmait que l’Arche d’Alliance absente du second Temple, avait été cachée, ainsi qu’indiqué dans le second Livre des Maccabées, par le prophète Jérémie au Mont Nébo.

Les Juifs du Moyen Âge qui lisaient beaucoup le Sepher Yosippon (Livre de Joseph : « Josephon », « Joseppon » ou « Josippon ») et le respectaient en tant que source historique, accréditaient ses révélations. Ce livre fut l’un des maillons dans la chaîne, ayant favorisé la réadmission des Juifs en Angleterre par Olivier Cromwell. La version éthiopienne du Josippon est reconnue comme canonique par l’Église orthodoxe éthiopienne.

Le Livre de Joseph dans lequel les Juifs trouvaient confirmation d’une présence de l’Arche d’Alliance au Mont Nebo, pourrait correspondre au Testament du vieux Joseph associé par Jules Verne au mystérieux coffre dans lequel il convient de reconnaître l’Arche, ainsi que nous le verrons plus loin dans ce dossier.

Les Juifs pensaient majoritairement que l’Arche d’Alliance avait été retirée du Mont Nébo par Néhémie échanson du roi Artaxerxès. Chargé par le roi des Perses en 445 av. J.-C. de gouverner la Judée, Néhémie releva les fortifications de Jérusalem. Au chapitre Ier du Second Livre des Maccabées, en préambule du récit narrant le déplacement de l’Arche au Mont Nébo dans les Monts Abarim, est évoqué le retour dans le Temple, à la demande de Néhémie, du Feu sacré, secrètement caché par les Prêtres dans une cavité semblable à un puits desséché. Le premier verset du second chapitre évoquant le transfert de l’Arche d’Alliance indique que le prophète Jérémie « donna aux déportés l’ordre de prendre du feu », ce feu même évoqué dans la demande faite par Néhémie. 

La contiguïté dans le livre de ces deux événements, fut comprise par certains Rabbins comme révélatrice du retour de l’Arche d’Alliance effectué par Néhémie depuis le Mont Nébo jusque dans la cache très-secrète que le roi Salomon suivant le Talmud avait fait creuser sous le Temple de Jérusalem après que des prophètes lui prédirent la destruction du Temple par le feu des Assyriens. 

 

Le Locum speluncæ du Mont Nébo

La « maison en forme de caverne », sise au Mont Nébo depuis lequel Moïse découvrit l’héritage de Dieu (la terre de Canaan), se confond avec la Part du Législateur caché ou Part de l’exarque mystique, prophétisée par Moïse à la tribu de Gad sur le Mont Nébo (Deutéronome 33-20). Le traducteur et commentateur André Chouraqui (Éditions JC Lattès) traduisit et commenta ainsi la prophétie :

 « Il voit : à lui l’en-tête ; oui, là est la part de l’exarque mystique. Il arrive, têtes du peuple ! La justification de IHVH, il l’a faite, ses jugements avec Israël. »

Ce lieu, cette part, ainsi que l’indiquait le Rabbi médiéval Rashi de Troyes, serait « le tombeau de Moïse situé dans le territoire de Gad ».

 

La terre de Canaan depuis le Mont Nébo

 

Le 19 août 1868 le révérend Fa Klein fit à Dhiban (le Dibon biblique) une découverte majeure : la Pierre Moabite ou Stèle de Mesha, roi Moabite du IXe siècle av. J-C. Daté approximativement de l’année –860 av. J-C, cet artefact de basalte, unique référence d’époque affirmant la présence de la tribu de Gad au pays de Moab de l’autre côté du Jourdain, comporte un texte gravé long de 34 lignes, rédigé en langue moabite, langue proche du vieil hébreu et du phénicien.

 

Stèle de Mésha, roi de Moab, commémorant sa victoire sur les rois d’Israël de la dynastie d’Omri.

Musée du Louvre à Paris (image Wikipédia)

 

Sur la ligne 10, le roi Mesha l’affirme : « Vé Ish Gad Iashav béAretz Atarot méOlam », soit : « Et l’homme de Gad demeurait dans le pays des Couronnes (Atarot) depuis longtemps ». La phrase se termine ainsi : « et le roi d’Israël avait construit pour soi Atarot ».

Mesha, comme indiqué dans l’inscription, s’empara de la ville gadite de Nébo : « J’emportai de là l’autel de Dodoh et je traînai devant la face de Kamosh à Qeriot où je fis demeurer l’homme de Saron et celui de Maharot. » (Cf. Wikipédia)

Mesha prit ensuite Neboh sur Israël (sur Gad) : « J’emportai de là les vases (Kélê) de Yahwé et je les traînai devant la face de Kamosh. »

L’épigraphiste en langue hébraïque et araméenne, André Lemaire, a voulu reconnaître dans la ligne 31 de ce texte rédigé en langue moabite, deux mots signifiant « Maison de David ». Plus étrange, peut-être, il évoque dans le texte la présence d’un autel de Dodoh. Pour les spécialistes reconnaissant cet « autel de Dodh » ou de « Dodoh » (arabe Daoud) soit un « autel de David », la lecture devient on ne peut plus troublante sachant que le mot traduit par « autel » n’est autre que le mot Arel, Aral, Erel ou Ariel. L’Aralez n’est pas loin… Il s’agit tout à la fois du nom biblique prophétique de Jérusalem : Ariel, le Lion de Dieu (Livre d’Isaïe ch. 29-1 et ch. 43), et de l’autel futur du 3e Temple.

En détruisant le Temple de l’Ish Gad (Homme de Gad ou Feu de Gad) puis en transportant l’Autel de Dodoh ou David dans le Temple du dieu Kamosh, le roi Mesha de Moab, vassal au IXe siècle av. J.-C. du roi Achab d’Israël, souhaitait s’approprier les trésors israélites présents dans le Temple de Nébo ainsi que ceux de la Part de Gad qui se confond avec le Locum speluncæ.

Le professeur Alexander Roffé, professeur émérite de la Bible à l'Université hébraïque de Jérusalem, est l’auteur de la très intéressante étude YHWH Is Enthroned at Gad’s Temple : The Site of Moses’ Tomb, soit en français : YHWH Est Intronisé au Temple de Gad : Le Site du Tombeau de Moïse. Dans cette étude, il démontre toute l’importance du site de Nébo, son Temple et sa Part :

« YHWH vient du Sud pour être intronisé par les tribus d’Israël à Ashdot-hapisgah (Deut 33 :2), un nom tardif pour la ville de Nebo. La stèle de Mesha rapporte l’existence du lieu de culte de YHWH, dont le hieros logos est lié au tombeau de Moïse, la ‘’part du Législateur’’ (v. 21) situé sur le territoire de Gad.

[…] l’importance de Gad est celle de la tribu en possession du tombeau de Moïse. »

Le sur-titre ainsi traduit : Gad organise la cérémonie sur le lieu saint du tombeau de Moïse, synthétise pour le professeur Roffé, son intéressante lecture de la bénédiction prophétique de Moïse adressée aux 12 tribus :

« Le chant du Deut 33 commémore un rassemblement national – probablement périodique – organisé par les Gadites dans le temple de YHWH à Nebo/Ashdot-Hapisgah. » Le professeur poursuit : « au cours d’une cérémonie d’intronisation pour YHWH, a eu lieu le rassemblement des représentants de toutes les tribus d’Israël, ou du moins de ceux qui ont pu le faire, et a été commémoré dans ce chant, qui aurait probablement été récité dans ce temple à partir de ce moment-là. Finalement, ce texte a été inclus dans la Torah et au lieu d’être associé à la tombe de Moïse, il a été attribué à Moïse lui-même comme ses derniers mots »

https://www-thetorah-com.translate.goog/article/yhwh-is-enthroned-at-gads-temple-the-site-of-moses-tomb?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=nui,sc

La cité de Nébo du Temple de Gad se situe au pied du Mont Nébo dans les Monts Abarim où se trouve le mystérieux Tombeau de Moïse : la Part de Gad ainsi que le Locum speluncæ de l’Arche d’Alliance.

 

Arche d'alliance (vitrail de la basilique de Valfleury)

 

La famille de Jules Verne et le Locum speluncæ

De mystérieuses commanderies constellant d’un blanc manteau l’ancienne Gaule, eurent le privilège d’abriter l’Arche Sainte. L’un des lieux privilégiés aurait été Nantes et sa région.

Relisons une fois encore, ces quelques vers tirés d’un poème écrit par le Nantais Pierre Verne, père du grand Jules Verne

La Droitière

15 octobre 1867

A son tour à son tour, coteau de la Droitière

L’amour et le tourment de son propriétaire

Qui te voit, te désire, et qui veut, mais en vain

Étendre sur ton sol, sa fécondante main.

Tels les livres sacrés, nous présentent Moïse

Vainqueur, mais écarté de la Terre Promise

Des sommets d’Abraïn, contemplant Chanaan,

Toi Victor, sans langueur quarante ans sous la tente

Tu baiserais bientôt cette terre fuyante :

Et pourras à loisir amender prés et champs

Et métamorphoser muscadets et gros plants.

 

Le château de la Droitière (carte postale ancienne)

 

Pierre Verne appuie son poème sur l’épisode ultime de la vie de Moïse. Sur le Pisga, tête du Mont Nébo, pont culminant au nord de la chaîne des Abarim, se trouve de tradition la Part de Gad ou Tombeau de Moïse considérée comme l’une des 10 créations faites par Dieu, au crépuscule du 6e Jour.

Dans ce poème Pierre Verne pourrait valider à mots couverts, le document de Jérémie mentionné dans le second Livre des Macchabées. Le Victor évoqué dans ce poème apparaît comme le nouveau Moïse. Il est un Victor bien connu de Pierre Verne, il s’agit de son gendre, l’époux de Mathilde. Victor de son nom Fleury n’est pas le nouveau Moïse mais il semble, qu’investi par une certaine Franc-Maçonnerie, il en ait préparé, avec son frère Jules, la venue. Les deux frères, ainsi que Pierre Verne et son fils Jules, connaissent la tradition chrétienne rattachée au Mont Nébo et remontant à saint Épiphane de Salamine (315 ? – 403) : « Personne ne pourra découvrir cette Arche que Moyse le Prophète du Seigneur ». Nostradamus dans ses quatrains (mot cité par Pierre Verne dans son poème), évoque ce nouveau Moïse : le Victor ou Vainqueur. Il s’agit du Grand Monarque. Si évoquer encore, au XXIe siècle, le Grand Monarque, pourrait surprendre, il faut se souvenir qu’à Nantes au XIXe le Grand Monarque était d’actualité.

Victor et Jules Fleury, libres penseurs financent Hetzel l’éditeur de Jules Verne le beau-frère. Tous deux Francs-Maçons, ils font gratter les armoiries du fronton de la Droitière et les remplacent par le « F » qualifié de majestueux. Ce F stylisé reprend, pour la barre supérieure, le signe maçonnique du savoir et à sa base les trois points qui signent leur appartenance. Mais le « F » majestueux est aussi le « F » royal et kabbalistique du roi François 1er visible à Chambord et non sans liens avec l’Arche d’Alliance ainsi que le démontra Didier Coilhac dans ses ouvrages.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/mauves-sur-loire-44470/jules-verne-sejourne-la-droitiere-5222577

Dans le petit cimetière de Mauves, les visiteurs intrigués par la forme plutôt atypique « égyptienne » sous certains angles, s’attardent sur la tombe sans aucune inscription, il s’agit du tombeau de Victor Fleury. http://1jardin1artiste.fr/2011/05/victor-fleury/

 

 Tombeau de Victor Fleury – PhotoAssociation Mauves-sur-Arts

 

L’ancienne église Saint-Nicolas de Nantes et son cadran solaire

Évoquer l’Arche d’Alliance dans le paysage nantais, implique un voyage dans le temps dans les secrets de l’église Saint-Nicolas de Nantes. L’un de ces secrets pourrait se cacher dans l’inscription jadis présente sous le cadran solaire de cette église bien connue du Nantais Jules Verne :

 

Cadran solaire de l’ancienne église Saint-Nicolas

Cette inscription n’était assurément visible à l’origine. De très vieux cadrans datant du XVe siècle, visibles en d’autres lieux de France, affirment la véritable inscription : UNAM TIME. Ces deux mots latins sont ainsi traduits : « Crains l’une d’elles » sous-entendu : « ta dernière heure… ».

Les dégâts dus aux frimas de l’hiver justifièrent une restauration du cadran solaire. Sa devise semble avoir fait place à une nouvelle inscription : INAM TIͶE. Il apparaît que le M de TIME a été transformé en un N inversé (Ͷ) et que le U de UNAM à fait place à un I. Je dois reconnaître que ma vision ne fait pas l’unanimité auprès des personnes auxquelles j’ai pu évoquer ce changement.

Cette inscription se retrouve sur une lithographie éditée en 1850 et présente dans quelques livres, avant sa mise en ligne sur le Net. https://i.ebayimg.com/images/g/kLkAAOSwk4JfnCHM/s-l1600.jpg

L’auteur de cette lithographie fut le célèbre peintre, dessinateur et lithographe Félix Benoist né à Saumur en 1818 et mort à Nantes en 1896. Il dessina pour le graveur et éditeur Nantais Pierre Henri Charpentier (1774-1854), fondateur des Établissements Charpentier (Nantes et Paris), et surtout pour son fils Henri-Désiré Charpentier (1806-1883). F. Benoist présenta cette lithographie avec plusieurs variantes quant au nombre des personnages, mais ne varia pas dans le dessin de l’église.

Le Docteur Alcime Sinan (1875-1947), dessinateur et peintre, connu pour son sens du détail, féru d’Histoire nantaise agrémenta son livre Le Vieux Nantes qui s’en va de quelques 300 dessins véritables témoignages, introuvables aujourd’hui. Son dessin Le vieux Saint-Nicolas reprend en fait la lithographie de F. Benoist, ajoutant peut-être un personnage féminin au pied des marches de l’édifice, mais ne reportant curieusement aucunement l’inscription sous le cadran solaire. Devons-nous penser qu’il ne le fit pas, parce qu’il ne reconnaissait pas dans cette inscription la sentence qui aurait dû s’y trouver ?

 

Interprétation de l'inscription

 

Bien sûr cet agrandissement proposé par un outil informatique n’avantage peut-être pas la lecture que je présente. Il semble tout à fait possible de s’imaginer l’ancienne devise. Mais il y a néanmoins ambiguïté avec l’ancien M du mot latin TIME qui je pense fut transformé en N inversé, avec une barre verticale gauche prolongée à son sommet par une courte barre horizontale. Si cette hypothèse pouvait-être retenue, elle donnerait à penser que la nouvelle devise – qui n’en est d’ailleurs pas une – serait rédigée en ancien français, mais à une époque où cette langue n’était plus usitée.

Dans cette hypothèse, le I initial signifie « ici - en ce lieu ». Nous retrouvons ensuite le NAM présent dans les formes anciennes de Nantes : le NAMsborg des Vikings puis le NAMpnet des Templiers. Cet ordre de moines chevaliers édifia sa commanderie dans la Prée d’Anian, au pied de la Butte Saint-Nicolas dans le Namsborg. Le toponyme NAM plonge ses racines gauloises dans celui de la tribu celte des Namnètes ou Namnites : les « Protégés du Ciel » ou les « Protégés du Sanctuaire ». Les Namnètes étaient de tradition, fils du roi Namnès : le « Proche du Ciel ». Mais il apparaît qu’au Moyen-Âge et à la Renaissance, les érudits ignoraient la langue gauloise et privilégiaient la langue hébraïque ; langue dans laquelle Nam-Nes s’interprète comme le Jour du Drapeau...

En ancien français, le mot NAM (« Nans », « NAMP » ou « NANT ») d’origine scandinave (NÂM : « prise de possession ») signifie : « gage », « caution », « nantissement ». La TINE, troisième et dernier mot de l’inscription, est un récipient (tonneau, cuve, vase) pour le vin.

I NAM TIИE peut se lire en français moderne : « En ce lieu, en caution, une tine ».  Nous retrouverions au travers de cette inscription, le NAM nantais et au travers de la TINE, le vin fruit de la vigne.

Lue de droite à gauche, l’inscription révèle les mots : ENIT MANI. Lorsque je découvris cette subtilité (si tant est bien sûr, que mon hypothèse puisse être retenue), je lui reconnus une phonologie hébraïque. N’étant que peu familiarisé à l’époque, avec de telles inscriptions, je contactais Robert Graffin, chercheur domicilié à Meaux, ayant vécu dans un kibboutz en Israël et familier de certains thèmes kabbalistiques. En cette année 1998, il m’informa par courrier que « ENIT MANI » pouvait effectivement être de l’hébreu et se traduirait, en tenant compte d’une déclinaison du mot ENI en ENIT : « Ma Manne est pauvre ».

Cette inscription aurait ceci d’extraordinaire qu’elle nous présenterait par ses lectures en hébreu et ancien français, une eucharistie qui questionne : la Manne ou Pain des Anges (en hébreu une question : Man ? « Qu’est-ce ?) et la Tine contenant du Vin. Eucharistie alchimique d’où jaillit assurément un grand mystère.

Cette Manne (du) Pauvre rappellerait le Pain du Pauvre qui suivant le Sepher ha-Zohar ou Livre de la Splendeur, deviendra le Pain de délices, Pain des Rois ou Pain d’Asher (Genèse 49-20) dans les Temps Messianiques durant le grand Synode. Suivant le Zohar, Asher fils de Jacob, « se tenait près de la porte par où émanent les bénédictions dans le monde ; et cette Porte est appelée ‘’Asher’’. C’est une des colonnes sur lesquelles le monde est basé, et la région appelée ‘’Pain du Pauvre’’ est fortifiée par ‘’Asher’’. Mais le pain qui était ‘’Pain du Pauvre’’ deviendra ‘’pain de délices’’ (panag) ; ceci résulte du verset : ‘’… *Et les rois y trouveront leurs délices.’’ … » Zohar I-235b (*Genèse 49-20)

N’oublions pas que ce sont les mystères de cette église Saint-Nicolas aujourd’hui disparue qui ont inspiré le jeune Jules Verne pour son tout premier roman Un prêtre en 1839. Et que ce roman inachevé daté de l’année 1847, a été reconnu comme étant à l’origine du chef-d’œuvre : Maître Zacharius, roman lié aux mystères du temps… et à la dernière heure

 

Les anciennes églises Saint-Nicolas de Nantes face à l’Arche d’Alliance

Le jeune Jules Verne dans son roman nantais évoquait la belle Anna ainsi qu’un mystérieux coffre. Les deux en viennent à se confondre… Ce coffre marqué des lettres A D, apparaît sous la plume de Jules Verne comme une arme... Il s’agit de l’Arche d’Alliance, ce que confirme le chapitre XX long seulement de deux paragraphes et titré Quand le livre devient « mémoires ». Dans une note, Jules Verne écrivait : « Je n’aime pas cette sorte de pastiche littéraire, ce récit placardé au milieu d’un autre récit : ça me fait toujours l’effet de deux couleurs qui jurent l’une auprès de l’autre, comme un drapeau vert et rouge qu’on arborerait en France. »

 

Jules Verne jeune

 

Lorsque Jules Verne rédige en 1847 ce « récit placardé au milieu d’un autre », il n’a que 19 ans et pourtant il est clair qu’avec le chapitre XX ne comportant que deux paragraphes, il fait preuve d’une certaine connaissance de la Kabbale hébraïque et principalement du 7e Livre de la Thora... bien que le Pentateuque n’en comporte que 5 ! L’énigme en question apparaît avec les versets 35 et 36 du chapitre 10 du Livre des Nombres. Ce passage s’ouvre ainsi : « Et c’était lorsque l’Arche voyageait… ». Dans Le Livre brûlé (Éditions du Seuil), peut-être le plus étrange ouvrage de Marc-Alain Ouaknin, nous découvrons une intrigante étude sur ces deux énigmatiques versets que la tradition présente comme un livre. De tradition ces deux versets n’occupent pas la place qui leur revient dans le Livre des Nombres, raison pour laquelle ils sont, dans le texte hébraïque, curieusement mis entre deux parenthèses ; parenthèses figurées par deux Nounim (Noun ou N…) inversés. Ils sont semblables aux deux Chérubins de l’Arche lorsque celle-ci est inactive.

Ces deux versets que M.-A. Ouaknin nomme « Le voyage de l’Arche », devraient, ainsi qu’il est indiqué, dans le Traité Chabbat du Talmud, se trouver « dans les ''drapeaux'' » …, c’est-à-dire à partir du Livre des Nombres 10-14. Assurément lorsque Jules Verne rédige en deux versets ou paragraphes, son récit placardé au milieu d’un autre, en pensant à un drapeau vert et rouge, il faut y voir la volonté, d’entraîner certains lecteurs vers le livre biblique du Voyage de l’Arche.

Le discuté et discutable Philippe de Chérisey dans son document Pierre et Papier permet au lecteur de découvrir, sans l’écrire vraiment, qu’Alexandre Dumas rédigea son roman Le Comte de Monte-Christo en s’appuyant sur le thème du livre éclaté en trois livres… le Livre des Nombres. Mais chez Dumas le livre comptera au final pour deux et non trois, ce qui n’est en rien contraire au résultat obtenu…  

http://rlcpalimpsesta.blogspot.com/2011/05/le-secret-de-leglise-saint-sulpice.html

Marc-Alain Ouaknin mentionne une tradition qu’il considère comme fondamentale. L’auteur ou précisément les auteurs du Livre du voyage de l’Arche, seraient les prophètes bibliques, Eldad et Meydad, jalousés par Josué auprès de Moïse. Ils sont, ainsi que le rapportait Rabbi Itshaq Louria : « le Secret des deux seins qui donnent le lait ». Le lait de la connaissance sort de Dad : le « sein ».

Dans le Sein, Dad, le Double Sein, par-delà la Bible, nous rencontrons le mystérieux Dad, chef du non moins mystérieux Grand Nord, cénacle annonciateur de l’Ordre des Polaires dont Jules Verne aurait été membre, suivant Alfred Renoux et Robert Chotard (Le Grand Test Secret de Jules Verne).

Des recherches tenteraient à prouver que ce cénacle officiait à Nantes dans le Passage Pommeraye. L’église Saint-Nicolas qui fascina tant le Jules Verne enfant, possédait depuis l’année 1501 un grand-autel bien énigmatique que fit édifier Messire Jean Pouard. Le recteur Messire Brelet de la Rivellerie qui ne devait guère apprécier le monument le fit disparaître durant l’année 1741.

Le Docteur A. Sinan écrit dans le livre cité plus haut, au sujet de l’ancienne église Saint-Nicolas : « À l’intérieur des fenêtres ogivales ou cintrées, un maître-autel drapé comme les lits du XVIe siècle, avec ciel, vergette et rideaux. » La seconde partie de cette phrase a de quoi intriguer. Il nous reste heureusement le texte de l’abbé Arthur Bourdeaut, historien Nantais très au fait des mystères nantais, membre de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de Loire-Inférieure. Il rédigea en 1923 un texte de 45 pages : Le culte et les arts à Saint-Nicolas de Nantes avant le Concile de Trente dont il est possible de lire un long extrait sur le site www.infobretagne.com/nantes-saint-nicolas.htm.

Pour cet historien, « Cette dernière entreprise est peut-être la plus curieuse de toutes celle que nous avons rappelées. Si cet autel subsistait, il serait démontré comme un type unique en Bretagne des travaux de la Renaissance. » A. Bourdeaut décrivait ainsi le monument :

« La partie décorative et sculpturale fut confiée à Philibert Jacques ‘’Ymaigier des parties d’Allemagne’’. Aidé de plusieurs compagnons, il ne tailla, pour l’orner, pas moins de vingt-deux statues […] Quand tout fut achevé, on plaça sur l’autel le sacraire ou tabernacle. » Les fidèles ne voyaient assurément rien des 22 sculptures car l’autel était enveloppé « d’un vaste lit d’honneur avec ciel, vergette et rideaux. Ces derniers portaient alors le nom de ‘’très doulx’’. […] En 1546, la fabrique entreprit de renouveler cette ornementation : elle employa 83 livres de fer (à 2 sous la livre), en vergette pour rideaux 24 aunes de toiles de Quintin, la plus fine et la plus blanche de Breitagne, pour le ciel, et 24 aunes de franges. On voulait ainsi rappeler le tabernacle de toile sous lequel reposa l’arche dans le désert. »

Étrange Arche d’Alliance placée sous un non moins étrange tabernacle mais dont la symbolique devait parler à quelques initiés Nantais tel Pierre Verne bien qu’il ne le connut pas. L’idée d’un Lit d’Honneur peut interroger…

http://www.auditoire-joinville.fr/chambre_d_honneur_de_claude_de_lorraine.html

… comme peuvent interroger les 22 sculptures analogues aux 22 lettres de l’alphabet hébreu…

L’église Saint-Nicolas de Nantes formait couple au Moyen Âge avec la chapelle Sainte-Catherine des Templiers de Nantes dite aussi du Bois-Tortu. Cette proximité explique assurément cet étrange autel. L’édifice médiéval, chapelle puis église au plus tard en 1287 est connu grâce à la représentation, reconstitution sur ivoire, du portail de la primitive église Saint-Nicolas. Nous pouvons la découvrir sur le blog LA MARAICHINE NORMANDE – article NANTES (44) – LA PREMIÈRE ÉGLISE SAINT-NICOLAS.

 

Portail de l'ancienne église Saint-Nicolas

 

http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2016/07/08/34062308.html    

Cette représentation bien intrigante – peut-être idéalisée – est assurément porteuse d’un message. Au-dessus du portail central, figure un étrange vitrail qui m’apparut, lorsque je le découvris, très semblable à l’enseigne Trèfle de nos jeux de carte. Cette fenêtre est surmontée d’un dôme au sommet duquel nous découvrons un hiératique saint Nicolas indiquant une direction bien précise.

Il se trouve qu’en 2020, après avoir visionné sur Nuréa TV la très intéressante conférence d’Howard Crowhurst, LE SENS CACHÉ DU JEU DE 52 CARTES, je fis l’acquisition de son livre co-écrit avec Guilhem Morera aux Éditions Epistemea.

Il apparaît que le petit livre de 52 cartes cache par la forme de ses enseignes, ses couleurs et ses nombres, tout un savoir remontant à une époque reculée.

Je pris contact avec Howard Crowhurst lui faisant part de mes réflexions relatives à cette énigmatique façade. La réponse de ce chercheur que je ne puis que remercier, apparaît pleine d’enseignements :

« En effet cette façade est très intéressante et tout à fait unique. On dirait bien un As de Trèfle et les 12 petites pierres peuvent représenter les 12 autres cartes de la famille. Le personnage de Saint-Nicolas, je suppose, au sommet est très étrange. Il regarde dans une autre direction. Les 2 piliers rappellent les piliers de l'arbre séphirotique, la rigueur et la clémence. L'As de Trèfle est le symbole d'un puissant désir de connaissance, tel qu'on peut connaître en étant enfant. Cette image donne envie de connaître les dimensions et l'orientation de l'édifice pour en comprendre l'avantage. Voilà ce que j'en dirais à chaud. »

Force est de reconnaître que les propos « à chaud » d’Howard Crowhurst sont des plus pertinents. Toute une symbolique liée à la Kabbale hébraïque et à la symbolique des cartes se développe. Cette primitive église formait couple, rappelons-le encore une fois, avec la chapelle Sainte-Catherine des Templiers. Ne soyons pas surpris si H. Crawhurst, dans son livre évoque l’énigmatique sainte Catherine dont les mystères templiers et hospitaliers sont étrangement évoqués par l’abbé Auguste Coudray, ami de l’abbé Gillard de Tréhorenteuc… 

Découvrons à présent les propos de H. Crowhurst relatifs au nombre 3 et au Trèfle qu’il généra :

« Le trèfle a une ressemblance avec le chiffre 3, mais c’est loin d’être une image miroir parfaite.

« Et c’est justement là qu’il faut faire un saut de visualisation supplémentaire.

« Le trèfle apparaît, non pas par une symétrie double mais par un reflet triangulaire.

« […] L'as de trèfle est le symbole d'un puissant désir de connaissance, tel qu'on peut connaître en étant enfant. »

Dans l’alphabet hébraïque, le 3 s’écrit avec la lettre Guimel. Et voici que soudain il nous semble reconnaître cette inscription templière liée à l’Arche d’Alliance :

L’Étoile de Nantes faiblit,

 l’Ordre disparaît,

 puis reparaît sous le Ghimel étincelant.

 

L’Étoile de Nantes et l’Arche d’Alliance

Cet énigmatique texte s’applique à l’Arche d’Alliance ainsi que nous le découvrons dans le livre de Carl Dorsan L’énigme des lieux magiques et sacrés (Éditions Alain Lefeuvre). Il apparaît que l’Étoile de Nantes, étoile géographique et tellurique, potentiellement active, aurait permis aux Templiers, de réveiller le coffre sacré. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Ordre de Thulé qui recherchait l’Arche d’Alliance, chargea le SS Dietrich von Brenann de réactiver l’étoile…

Ce texte apparaissait, d’après Carl Dorsan, sur un document chiffré caché dans un coffre bourré de parchemins de la plus haute importance. En janvier 1308, Hugues de Brisson, dignitaire secret de l’Ordre du Temple, à la tête d’une escorte d’une trentaine de Chevaliers, dirige un convoi de chariots soigneusement bâchés. Ils sont partis dès avant le 13 octobre 1307 de la Commanderie de Provins. La destination finale qui fut dit-on l’Écosse, ainsi que l’importance de cette mission n’est connue que du dignitaire secret. La traversée de la Manche est rendue possible grâce à l’aide d’un marin dévoué à leur cause. Encore éclairés par les rayons du soleil couchant, le convoi arrive à Stonehenge.

C. Dorsan évoque en ce soir de janvier un mystérieux rituel sous les étoiles du ciel. Hugues de Brisson est assisté de Charles d’Aurival, gentilhomme ardennais. La présence de ce dernier a été requise par les instances de Jacques de Molay qui le considère comme étant l’initié par excellence : « Cet homme étrange dont personne ne sait les origines est un parfait adepte du Grand Œuvre, et excelle dans l’art de transmuter les métaux. »

Hugues de Brisson et Charles d’Aurival auraient été initiés au cours de stages dans les abbayes de Clairvaux et de Citeaux.

« La cérémonie rituelle débute au moment précis où la Lune rejoint le Soleil dans le zodiaque. Les chevaliers ont apporté un bouclier d’argent dans leurs bagages, sur lequel sont gravés des cercles, diverses formes géométriques, et des caractères de l’alphabet templier sur le pourtour. Par sa présence en ce lieu de culte solaire, cette représentation symbolique de la Lune va permettre, magiquement, la jonction du Macrocosme et du Microcosme, de la Terre et du Ciel. Le bouclier à même le sol, au centre du cromlech. »

C. Dorsan évoque ensuite l’étrange cérémonie que voici : 

« D’après les archives secrètes que nous avons eu le bonheur de consulter, des phénomènes incroyables auraient eu lieu au cours de la cérémonie rituelle dirigée par Charles d’Aurival. Le texte affirme que l’alchimiste, après avoir ceint un tablier orné d’une rose brodée à l’aide de fil d’or, provoqua un vent violent qui fut suivi de l’apparition d’une nuée brillante au-dessus de la campagne environnante. Qu’une voix fortement amplifiée mais déformée par les remous d’air, répéta une dizaine de fois un bref message dans une langue semblable à l’hébreu. »

Si Carl Dorsan affirme avoir eu le bonheur de consulter des archives secrètes relatives à cet événement, il faut bien reconnaître qu’il distille ses révélations avec parcimonie. Il avait assurément ses raisons que l’on peut comprendre mais qui laissent le lecteur sur sa faim et pour le moins dubitatif ! Ce rituel, la lecture du livre, le confirme, s’articule autour de l’Arche d’Alliance. Certains auteurs affirment non sans raison que les Neuf Premiers Templiers auraient ramené de Terre Sainte l’Arche d’Alliance de la religion juive. Dans la crypte de la basilique de Saint-Denis, un chapiteau montre, suivant l’écrivain Robert Graffin, l’Arche d’Alliance ramenée de Terre Sainte. Le coffre schématisé, comme pouvaient l’être les représentations médiévales, est posé sur un chariot dont la roue à huit rayons évoquerait l’Ordre du Temple. Les neuf têtes visibles au-dessus de la monture représenteraient les neuf premiers Templiers

http://www.infobretagne.com/basilique-saintdenis-crypte.htm

Le livre écrit pouvons-nous le supposer en 1979, sera édité en 1980 (2e trimestre). À la même époque, Steven Spielberg travaille sur la préparation de son film Indiana Jones et les Aventuriers de l’arche perdue pour une sortie prévue en 1981. Le célèbre metteur en scène Américain est venu en France où il a rencontré certaines personnes et fait des repérages pour son film. C’est ainsi qu’il tournera en juin 1980, conseillé par son ami le metteur en scène Wolfgang Petersen, quelques scènes trépidantes de son héros incarné par Harrison Ford, dans le port de La Rochelle… beau clin d’œil symbolique aux Chevaliers de l’Ordre du Temple. C’est en effet à la Rochelle que se trouvait l’imposante flotte de l’ordre dont on ne retrouva aucune trace. S. Spielberg a choisi La Rochelle pour tourner les scènes… égyptiennes de la base sous-marine des Nazis. L’Arche d’Alliance placée par les Nazis dans un sous-marin, fera ensuite l’objet d’un rituel visant à réactiver le saint coffre. Il serait tentant de penser que Steven Spielberg ait pu rencontrer Carl Dorsan durant son séjour en France…   

Le rituel nocturne plutôt cinématographique, narré par Carl Dorsan, aurait été réalisé après la chute de l’Ordre du Temple, pour la raison suivante : L’Étoile de Nantes faiblit… Pour C. Dorsan, cette phrase énigmatique « explique en partie le dénouement tragique de l’aventure templière, en ce sens que l’étoile dont il est fait mention existe bel et bien, et constitue un complexe d’axes magnétiques dont le Temple a subi l’influence tout au long de ses deux siècles d’existence. »

Pour cet auteur : « Fait surprenant, mais néanmoins réalité tangible, cette étoile à six branches, ou hexagramme, ou encore Sceau de Salomon, est un producteur de courants magnétiques considérables et l’Ordre du Temple dépendait des variations d’intensité de ces courants. A tel point qu’un jour, l’intensité magnétique de l’Étoile devenant tellement faible, l’Ordre du Temple fut amené tout simplement à disparaître. »

Bien entendu, les propos de l’auteur n’engagent que lui. Il n’est pas de cautionner l’ensemble de ses dires, mais de les citer. Dans le texte templier, l’Étoile de Nantes fait place au : « Ghimel étincelant. » Pour l’auteur il s’agit d’une « claire indication de la prompte renaissance de l’Ordre, et explication de la présence de Brisson à Stonehenge. Car le Temple ne peut disparaître ! Tout au plus peut-il s’effacer quelque temps, dans l’attente d’une opportunité favorable à son retour… mais sous un autre nom ainsi que l’indique le ‘’Ghimel étincelant‘’. »

Le GHIMEL, prononcer GUIMEL, désigne la 3e lettre de l’alphabet hébraïque. Elle a pour particularité d’être la seule lettre de l’alphabet hébraïque n’apparaissant pas dans les versets bibliques évoquant la fabrication de l’Arche d’Alliance. Guimel, la lettre oubliée, la lettre perdue ? reparaît étincelante ! La lecture hébraïque du Guimel ou Ghimel par un cheminement oiselé, va se doubler d’une lecture médiévale française. Au Moyen Âge le mot Gemel(l)e, diminutif de Gem(m)e, désigne une pierre précieuse, un cristal très dur, très pur… un joyau.

En partant du principe qu’une étoile peut se présenter sous la forme d’un joyau – et Carl Dorsan évoque bien près de Carnac un bijou en forme de Sceau de Salomon… – nous pouvons penser que si l’Étoile de Nantes désigne un secteur géographique, le Ghimel étincelant pourrait pareillement désigner un secteur géographique. La piste pilatoise semble se profiler. Le nom même du Ghimel étincelant semble faire échos à la Tourbière de Gimel proche de la Pierre des 3 Évêques.

L’ami Patrick en 2014 nous invitait à suivre ses pas dans une balade AUTOUR DE GIMEL, ENTRE BRUME ET SOLEIL. Prémonition, Patrick nous entraîne à l’époque vers cette lettre hébraïque :

« Quel drôle de nom, quand on sait que Guimel est aussi une lettre hébraïque. L’ami Michel pourrait sans doute nous dire plus là-dessus. Le Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France nous apprend que Gimel est une variante du mot gémeaux, c’est un toponyme qui désignerait des détails topographiques jumeaux, des rochers, des arbres, etc. Rien de semblable n’est visible à l’horizon, mais le paysage a pu changer. Le paysage, justement, est bien particulier, je parlais de l’Écosse, eh bien on s’y croirait : une lande rousse, quelques arbres rabougris, des nuages bas et sombres, un petit coin de ciel bleu quand même, le temps va peut-être s’arranger. » http://regardsdupilat.free.fr/Gimel.html

L’Écosse, oui le mot est lâché ! L’Arche d’Alliance aurait voyagé jusque dans l’Écosse des Sinclair, puis s’en serait retournée non pas jusqu’à Nantes mais jusque dans le massif du Pilat ?

En 1992 je découvrais la monographie de Fernand Guériff L’ALÉSIA DE GUÉRANDE éditée par l’APHRN. L’historien du Pays de Guérande, développe dans cette longue étude, la théorie suivant laquelle dans l’Antiquité, à proximité de Guérande, se trouvait une Alésia. L’écolier que je fus n’oublia jamais l’histoire de Vercingétorix le Gaulois, dont la reddition à Alésia en 52 avant J.-C. marqua nos têtes brunes ou blondes.

En 1936 l’érudit Xavier Guichard démontrait dans son livre Eleusis Alesia : enquête sur les origines de la civilisation européenne, l’existence de nombreuses Alésia, cités sacrées, alignées sur des lignes droites, sortes de méridiens géodésiques liés aux forces telluriques et hydrotelluriques, s’entrecroisant sur le globe dans l’Europe gauloise, voir pré-gauloise.

Reprenant les développements avancés par X. Guichard, le fondateur de l’APHRN va affirmer en Presqu’île de Guérande, à l’extrémité même d’une ligne d’or alésiatique, la présence dans l’Antiquité d’une Alésia, non recensée en 1936 par l’archéologue amateur.

Fernand Guériff fait état dans la région guérandaise d’une certaine pathogénie reconnue depuis de nombreuses décennies. Cette pathogénie ne serait peut-être pas étrangère à l’Étoile de Nantes, considérée comme dangereuse dans la partie N.O. de la région nantaise :

« Notre Alésia guérandaise, en ce secteur dangereux, pouvait y jouer un rôle compensateur, selon la valeur énergétique des courants souterrains (établissement de fontaines, de lieux sacrés comme la *Collégiale…). Pensons aussi que la funeste bataille des Vénètes contre les Romains en –65, s’est déroulée dans ce même secteur et que les Vénètes n’ont peut-être pas profité de forces bénéfiques. » *Collégiale Saint-Aubin de Guérande.

Il apparaît que F. Guériff, ainsi qu’indiqué dans cet ultime chapitre de sa monographie, a pris connaissance de l’existence de la géographie de Étoile de Nantes, en lisant le livre de Carl Dorsan ; ouvrage que je découvris dans les années 2000, via Internet.

F. Guériff présentait l’Étoile de Nantes au travers d’un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale. Passionné depuis l’adolescence par l’histoire de Nantes, ma cité, je découvre à l’époque avec fascination cette mystérieuse étoile géographique, ainsi décrite par l’historien Nazairien :

« Pendant la seconde guerre mondiale, le groupe allemand secret THULÉ, délégua un de ses membres, le SS Dietrich Von Brennan, étudier les courants magnétiques et telluriques (le guivre) dans l’hexagone. 

« Au cours de ses recherches, il finit par établir sur Nantes, lieu d’ésotérisme important, une étoile, disons plutôt un Sceau de Salomon qui, selon lui, joue un rôle essentiel dans le magnétisme français et même européen. »

La Société Thulé ou Ordre de Thulé fondée à Munich en 1918, sera dissoute en 1945. Très proche du parti Nazi elle s’appuyait sur les mythes nordiques de la civilisation.

Carl Dorsan présente dans son livre une carte géographie de l’Étoile de Nantes. Curieusement Fernand Guériff en présenta une autre. Quelles raisons ont pu pousser Fernand Guériff à modifier la carte de l’Étoile de Nantes présentée par Carl Dorsan douze ans plus tôt ?

 

Les deux représentations de l'Étoile de Nantes

à gauche celle de Carl Dorsan, à droite celle de Fernand Guériff

 

Il a bien lu Carl Dorsan, et reporte sur sa carte les noms des cités évoquées par ce dernier. Guérande et sa région lui paraissent d’importance dans la géographie de l’étoile, aussi met-il bien en évidence cette région. Dans sa carte, l’axe central nord/sud prend naissance à Cherbourg et s’achève à Arès, aussi reporte-t-il le nom de ces deux cités que C. Dorsan ne s’aventura pas à déterminer.

F. Guériff précise, bien qu’il faille lire le livre de C. Dorsan pour en comprendre toute l’importance :

« L’axe principal passe par Stonehenge (Angleterre) – Cherbourg – Nantes – et arrive à Arès (Bassin d’Arcachon). Une des branches relie Brest à Chartres. »

Dans sa propre carte, F. Guériff s’éloigne une fois encore de C. Dorsan remplaçant Crozon par Brest. Ceci peut surprendre lorsque l’on a lu Carl Dorsan. Pour ce dernier la Presqu’île de Crozon apparaît très importante dans le dispositif Étoile de Nantes et il semble qu’il ait raison, tout comme il semble que F. Guériff ait également raison, en ce sens que Crozon ne peut être le point Ouest de l’axe terminant à Chartres. F. Guériff écrit :

« Nantes trône au centre, et la Loire traverse l’étoile en son milieu. L’influence hydrotellurique se manifeste étrangement : si l’on joint la source de la Loire à son embouchure, Saint-Nazaire, par une ligne droite, celle-ci aboutit à Carnac, célèbre par son ensemble mégalithique. »

Ce que je pus lire au sujet de l’Étoile de Nantes dans la monographie de F. Guériff et plus tard dans le livre de C. Dorsan, m’incita une fois encore à me tourner vers l’ami Patrick afin qu’il détermine le centre de l’étoile. Conscient du travail que cela devait générer, je n’osais pas l’importuner et je différais la demande jusqu’au début janvier de l’année 2014. La tâche apparaissait cette fois-ci autrement plus ardue que pour un triangle mais le Druide du Pilat accepta d’en relever le défi !

Notre ami Stéphanois commença par créer une maquette, un support matériel qui lui permettra de résoudre l’énigme plus aisément :

 

Patrick BERLIER posant avec la maquette de l’Étoile de Nantes qu’il utilisa en janvier 2014

 

Patrick découpa son étoile dans une feuille de dessin, afin de pouvoir tracer une étoile réellement symétrique. Il explique :

« ce qui allait me permettre de la positionner sur une ‘’vraie’’ carte en papier, en l’occurrence la carte Michelin France au 1/1000000e. S’ensuivirent quelques tracés à l’aide d’une règle et d’un compas, quelques coups de ciseaux et j’avais l’étoile composée de deux triangles équilatéraux de 45,5 cm de côté. Travail de précision, car un écart d’un millimètre équivalait à 1 km sur le terrain ! Mon étoile positionnée sur Chartres et Arès je découvris donc le troisième sommet du triangle pointe en bas, un peu à l’est de la Pointe du Raz, et pour le triangle pointe en haut des sommets positionnés près de Cherbourg, près de Guéret, et en mer. Mon étoile étant en papier opaque, j’ai dû découper un trou au centre pour tenter de voir à quoi il correspondait. Région de Nantes en effet, mais sur la carte au millionième impossible de préciser quelle commune. »

Patrick utilisa Openrunner, un logiciel de randonnée en ligne. D'autres de ce type existent, comme Visorando et Géoportail, permettant de mesurer des distances, sans parler le l'excellent outil Google Earth. C’est ainsi qu’il découvrit dans un premier temps que la distance affichée entre l’église d’Arès et la cathédrale de Chartres est de 455 km. Par conséquent cette valeur était aussi celle des autres côtés de chacun des deux triangles. 

Il détermina ainsi une pointe nord sur la commune de Saint-Germain-le-Gaillard, pointe que F. Guériff positionnait à Cherbourg et C. Dorsan un peu au sud/ouest, mais sans la nommer. Il confirma ensuite pour la pointe nord-est, la cité de Chartres, avec sa cathédrale, puis pour le point sud/est, le village de Vielleville et sa chapelle (Mourioux-Vieilleville dans la Creuse). Il confirma ensuite pour la pointe sud, l’église d’Arès et pour la pointe sud/ouest… la mer ! Enfin la pointe nord/ouest correspondrait, suivant sa recherche, à la Pointe de Penharn, sur la côte entre la Pointe du Raz et Douarnenez, pointe que F. Guériff localisait à Brest et C. Dorsan dans la Presqu’île de Crozon.

Toujours avec Openrunner, il put matérialiser un point central au Sud/Est de Nantes, sur la commune de Montbert, très précisément au nord/est de cette commune, au lieu-dit la Haute-Grange.

« En cherchant sur Internet j’ai trouvé que la Haute-Grange a été édifiée au XVIIe siècle par des moines de l’abbaye de Villeneuve. Ce lieu a donc peut-être une histoire. »

 

Première carte de l’Étoile de Nantes par Patrick Berlier – Janvier 2014

 

À la vérité le Centre de l’étoile ne satisfaisait guère Patrick, pas plus qu’il me satisfaisait. Nous touchions de près la vérité mais la vérité n’était pas à Montbert ! Le lieu était un site cistercien, certes ! Mais les Moines Blancs n’en prirent possession qu’au XVIIe siècle ! Et l’Ordre du Temple n’occupait pas ce lieu en ces temps où l’Arche d’Alliance aurait voyagé en France… et ne l’occupa même jamais ! Quatre années passèrent et voici que Patrick me fit une proposition.

Il rencontrait régulièrement Éric Charpentier grand spécialiste du mégalithisme dans les Monts du Pilat et du Lyonnais, aussi me proposa-t-il – si bien entendu j’étais d’accord – d’informer cet homme, architecte de métier, sur nos travaux respectifs, relatifs à l’Étoile de Nantes. J’étais totalement d’accord et même séduit, connaissant la direction donnée par ce chercheur à ses travaux, et je voulais que de cette rencontre naisse véritablement quelque chose de neuf. Pour l'occasion, Patrick vérifia ses tracés et modifia légèrement la position du sommet nord sur le village de Pierreville près de Charbourg.

Au final, il s’avéra que Patrick avait été bien inspiré, Éric était assurément la personne capable de mener à bien nos recherches. Le 27 octobre 2018, Éric nous fait part de ses découvertes relatives à l’Étoile de Nantes. Il avait souhaité, dans un premier temps, vérifier le tracé de l’étoile donné par Patrick ; voici ses premières constatations :

« Je dois dire que Patrick a fait un travail remarquable car l’opération n’est pas aussi simple que cela puisse paraître ! En effet, il est impossible de tracer une forme géométrique exacte, aussi simple soit-elle, sur des distances aussi grandes. La raison en est très simple : la surface de notre planète n’est pas plane ! Patrick l’a très bien compris dans la mesure où il précise que les distances sont justes à quelques centaines de mètres. De plus, si on considère qu’il s’agit de réseaux énergétiques naturels, il est clair que ni la géométrie, ni les distances ne peuvent être exactes à 100%. Les mégalithes qui furent remplacés par la suite par des édifices religieux, eurent certainement un rôle de points d’acupuncture destinés à canaliser les énergies cosmiques, telluriques, magnétiques, qui émanaient naturellement de notre planète. Un raccourci très rapide consisterait à dire que les bâtisseurs de mégalithes agissaient un peu comme les géobiologues actuels, mais à une autre échelle bien sûr ! »

Éric redessina avec Google Earth l’étoile de Patrick et découvrit qu’il convenait de reprendre à zéro le tracé de l’étoile de Nantes en partant comme l’avait fait Patrick des deux seuls points qui semblaient acquis par Dorsan et Guériff : Chartres et Arès. Éric poursuit :

« Mon tracé m’amena comme Patrick avant moi à définir la chapelle de Vieilleville comme l’un des sommets de l’étoile. À partir de cette chapelle j’ai tracé la médiane du segment Arès/Chartres, tout en ayant calculé mathématiquement la longueur théorique Vieilleville/Penharn à 526 463 mètres. Ma ligne passe exactement sur le chœur de l’église de Cléden Cap Sizun à une distance de 526 646 m. À moins de 200 mètres près, j’ai donc tout naturellement retenu cette église comme le 6ème sommet de l’étoile. Une rapide recherche sur internet me confirmait que l’église actuelle du 16e et 18e siècle avait été reconstruite sur un édifice du 13ème siècle (au moins…). »

 

Nouvelle carte réalisée par Patrick, suite aux recherches d'Éric

 

Éric confirma l’importance de Carnac dans l’étoile avancée par Carl Dorsan puis par Fernand Guériff :

« Cette nouvelle ligne Vieilleville/Cléden, très proche de celle que donnait Patrick avec Penharn, a l’avantage de passer à Carnac et très proche (240 m env.) du menhir du Manio qui est sans doute la pierre angulaire de tout le système mégalithique de Carnac. En effet, et même si ce menhir n’est pas très haut (5 m environ, mais c’est le plus grand de Carnac), il est en relation avec tous les éléments mégalithiques de Carnac, et surtout avec les plus anciens comme le tumulus Saint Michel, le tumulus de Kercado, etc. Howard Crowhurst s’accorde même à voir dans le site du Manio une maquette à petite échelle de ce qui a été fait sur l’ensemble du site de Carnac. »

Le constat des cinq églises sur cinq sommets, n’étant pas applicable au point situé dans l’océan, Éric affiche la réflexion suivante :

« Et bien comme le souligne Patrick, ce dernier sommet se trouve précisément en bord de falaise sous-marine. Je pense qu’on peut considérer qu’il s’agit là d’une faille géologique immense et donc génératrice d’une énergie tout aussi immense… »

 

Carte de l’Étoile de Nantes : Travail d’Éric Charpentier 27/10/18

 

Fort de ces six points, Éric Charpentier fut en mesure de déterminer le centre exact de l’étoile qui ne pouvait, note-t-il, que se trouver en Loire-Atlantique :

« Tout comme Patrick, puisque mon tracé est très proche du sien, je trouve un secteur géographique très proche de Nantes, mais pas situé sur la rive Nord de la Loire. Le secteur correspondant à mon tracé de l’étoile de Nantes forme un petit triangle et est situé 4 km au nord de la Haute Grange donnée par Patrick. Cet élément m’avait fortement embarrassé car même si cette grange dépendait comme le dit Michel d’un monastère cistercien, elle n’en restait pas moins qu’une dépendance agricole… Difficile d’imaginer que les templiers aient pu y conserver l’Arche d’Alliance… »

 

Le Centre de l’Étoile de Nantes : Travail d’Éric Charpentier 27/10/18

 

Le triangle matérialisant le Centre précis de l’Étoile de Nantes apparaît sur la carte dans un secteur nommé La Noé (nom d’un petit ruisseau), ce qui d’emblée n’aurait rien d’extraordinaire. Mais, ainsi que le remarque Éric Charpentier, dans ce triangle se trouvent des lieu-dits aux noms significatifs : la Croix Rouge, le Moulin de la Templerie et la Templerie qui semblent indiquer la présence d’une ancienne commanderie templière. Cette découverte permet à Éric d’avancer les propos suivants :

« Dans le cas qui nous intéresse, une commanderie templière précisément ici, au chœur de l’étoile de Nantes, viendrait renforcer l’idée que l’Arche d’Alliance ait pu y séjourner, voir même participer comme une ‘’clé’’ à ce gigantesque ‘’vase d’expansion énergétique’’, tout en étant placé sous la protection des Templiers. S’il y eut commanderie templière ici, et cela semble être le cas, il faudrait voir si Hugues de Brisson ait pu être concerné par celle-ci … »

Nous touchions à présent la Vérité ! Le travail de Patrick Berlier puis celui d’Éric Charpentier que je remercie l’un comme l’autre, portait assurément ses fruits. Le domaine de la Templerie situé sur la commune de Château-Thébaud fut effectivement au Moyen Âge une commanderie de l’Ordre des Templiers. Je connais bien les lieux pour y être allé il y a quelques années, mais à l’époque je n’aurais assurément pu faire un quelconque rapprochement avec l’Étoile de Nantes. Christian Lelièvre, mon ami et habituel photographe, ainsi que son frère Patrick aujourd’hui disparu, étaient du voyage. Christian immortalisa sur la photo les ruines de l’ancienne commanderie.

 

Photos de Christian Lelièvre : la Templerie de Château-Thébaud

 

Édifiée au XIIe siècle le manoir de la Templerie, ancienne commanderie templière dépendant de la Madeleine de Clisson, fut dit-on une halte pour les pèlerins se dirigeant vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Le domaine aurait été vendu dès le XIIIe siècle et devint alors la propriété de la famille Fresneau puis de la famille Turmeau. http://www.infobretagne.com/chateau-thebaud.htm

Il paraît surprenant d’apprendre, ainsi que le rapportent effectivement les rares et très courtes études connues sur la Templerie, que la commanderie fut cédée à une famille locale avant même la dissolution de l’Ordre du Temple survenue officiellement le 22 mars 1312 par bulle pontificale, la célèbre Vox in excelso du pape Clément V. Le domaine n’avait-il plus en cette fin de XIIIe siècle, d’intérêt pour les Templiers !? Son absence dans les archives templières ou médiévales peut surprendre, bien que d’autres édifices n’y figurent pas non plus ! L’histoire de cette commanderie templière reste aujourd’hui encore une énigme. Nous ne connaissons le nom d’aucun de ses commandeurs. Il n’est même pas certains que les pèlerins se dirigeant vers l’Espagne, la Bretagne (le Tro Breiz) ou le Mont-Saint-Michel, s’y arrêtaient, contrairement aux commanderies templières voisines, connues véritablement pour leur hospitalité. Si tant est que des pèlerins convergeaient vers la Templerie de Château-Thébaud, leur présence en ces lieux devait être d’une tout autre nature. À titre comparatif, la commanderie de Château-Thébaud pourrait être comparée à la fantasmagorique Zone 51…

Nous découvrons sur le site Internet de Jérémie Huchet, vigneron en Muscadet au Château de la Templerie, des informations plutôt intéressantes :

« Ce lieu-dit, comme son nom l’indique, fut une demeure des Templiers, ces chevaliers qui partaient conquérir la terre sainte de Jérusalem. Sa construction remonte donc vers le XII ou XIIIème siècle. Subsiste encore le porche, dont le blason du fronton aurait été martelé à la révolution ou même peut être avant, lorsque Philippe le Bel décida de dissoudre l’ordre des Templiers qui lui faisait trop d’ombre. C’est-à-dire vers 1314 lorsque leur grand maître Jacques de Molay fut brûlé, marquant ainsi la fin de l’ordre des Templiers. Quelques bâtiments annexes comme l’étable et la cave sont encore debout, sont-ils de la même époque ? »

Le vigneron évoque ensuite l’énigme du trésor des Templiers de la Templerie :

« Un mystère subsiste sur le trésor des templiers, il aurait été caché dans la chapelle qui se trouvait à gauche sitôt passé le porche.

« Les propriétaires successifs ont fouillé mais n’auraient rien trouvé. Ces trésors seraient une utopie, les Templiers partant pour la terre sainte laissaient dans ces lieux leur argent et le récupéraient à l’arrivée. Ils faisaient aussi donation de leurs biens. Tout ceci suffit à émettre l’hypothèse d’un trésor faramineux convoité et jalousé entre autres par le roi Philippe IV et entraîna leur perte. » http://jeremie-huchet-vigneron.fr/les-domaines/la-templerie/

Nous trouvions jusqu’il y a peu, sur l’ancien site du Domaine de la Noé, au sujet de la cuvée Abbaye des Templiers, les informations suivantes : « Histoire : Cette cuvée élevée sur des sols granitiques nommés les terres de la Templerie, autrefois exploitées par des moines cisterciens. » Éric Charpentier posait cette intéressante question :

« S’il y eut commanderie templière ici, et cela semble être le cas, il faudrait voir si Hugues de Brisson ait pu être concerné par celle-ci … »

Oui, il y eu bien une commanderie templière et il est vrai qu’il serait vraiment intéressant de penser que cet énigmatique Templier aurait pu officier dans la commanderie. Bien que ce ne soit qu’une hypothèse avancée par Patrick Berlier et par Éric Charpentier, ce dignitaire secret de l’Ordre du Temple qui aurait participé au Voyage de l’Arche sur notre sol, fut peut-être un membre de cette famille de Brisson installée dans le Forez.

L’aspect forézien serait d’autant plus intéressant que l’expression templière « sous le Ghimel étincelant », qui désignerait la survie dans l’ombre de l’Ordre de l’Ordre du Temple (L’Étoile de Nantes) dans la région de Gimel, pourrait correspondre au Gimel pilatois. Cependant Eric Charpentier fait remarquer que ce nom semble assez récent, il ne se rencontre pas avant le XVIIe siècle. Il écrit en conclusion : « je vais privilégier l’hypothèse selon laquelle le Ghimel étincelant se rapporte à un lieu situé dans le Pilat et que ce lieu est Sainte-Croix-en-Jarez [...] Le site de Sainte-Croix s’affiche aujourd’hui comme un Haut Lieu Sacré et cela depuis au moins l’époque néolithique. Il est relié énergétiquement par la ligne sacrée des Druides aux plus grands sites cultuels de l’époque druidique : Bryn Celli Ddhu au Pays de Galles, Avebury en Angleterre, La Forêt des Carnutes à Saint Benoît sur Loire [...] Ce Haut Lieu Sacré pourrait ainsi se rapprocher de ce que nous avons constaté avec l’Étoile de Nantes : lieux sacrés et énergie. » 

Bien que géographiquement, Sainte-Croix ne se trouve non pas sous, mais plutôt sur le Gimel… Mais ce n’est seulement qu’au Moyen Âge que l’on commence à placer le nord en haut des cartes. Les quelques cartes visibles plaçant notamment l’Australie en haut, surprennent quelque peu. Il apparaît aussi que le mot « sous », avec ses variantes médiévales pouvait signifier « vers » ou désigner « ce qui sert à enfermer, à sceller… soubs la clef » et le Ghimel est une clef... Le mathématicien et rabbin Adin Steinsaltz (L’Alphabet sacré, Josy Eisenberg et Adin Steinsaltz – Éditions Fayard) parlait ainsi de cette lettre : « En fait, si l’alphabet s’achevait sur la lettre guimel, le monde serait devenu une question sans réponse ! Il faut aller plus loin : nous avons un but. » Guimel, qui désigne, ainsi que le rappelle ce rabbin, l’homme riche, doit aller vers le pauvre (Cf. la manne du pauvre… soit la question…), première signification de Daleth la 4e lettre. Mais Daleth est aussi la Porte, d’où il appert que le 3 (Guimel) se fait clef et ouvre le 4 : la Porte (Daleth)… Nous retrouvons la symbolique Porte d’Asher, où le Pain du Pauvre devient Pain des Délices…

Le jeune Jules Verne dans son roman nantais, uchronie avant l’heure, évoquait dans la cité de Nantes, une importante paroisse nantaise Saint-Michel dont le saint patron est présenté comme le patron des boulangers, à cause des… miches de pain ! Derrière l’humour du jeune romancier, faut-il y reconnaître le Pain des Pauvres devenu Pain des Délices ? Les Verne Nantais originaires du Haut-Pilat, devaient, pourrions-nous le penser, connaître l’énigme Ghimel étincelant. Aussi n’est-il pas surprenant de découvrir dans le premier roman inachevé de Jules Verne, que la chambre de la belle Anna qui évoque également l’Arche d’Alliance, soit nommée le saint des saints du Temple ! La belle Anna réside 19 rue de la Clavurerie dans la paroisse de Sainte-Croix… C’est tout au moins ce que pourrait penser, par exemple, un Forézien s’il lisait ce roman inachevé, sans connaître Nantes. Et c’est bien Jules Verne qui créé lui-même la confusion lorsque les personnages de son roman passent de Saint-Nicolas à Sainte-Croix sans enjamber la rivière Erdre pourtant là à l’époque… prémonition mais aussi anticipation !

Car en fait cette rue se trouve dans la paroisse Saint-Nicolas. Son nom lui vient des serruriers qui occupaient la rue au Moyen Âge. Elle s’est aussi nommée rue du Bourg Main… souvenir des Templiers.

Le jeune Jules Verne dans ce premier roman, évoque le rassemblement de Nantais dans l’église Saint-Nicolas dans l’attente de la venue d’un prédicateur renommé, le Père Bruno… Les Chartreux nous tendent la main… Acceptons l’invitation, saisissons la cartusienne « vertevelle »…

 

L'étoile de Nantes faiblit...




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