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Rubrique
Sociétés Secrètes Janvier 2020
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Michel
Barbot
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Michel de
NOSTREDAME ou l’invitation au voyage en terre Vestalique Première
partie Le voyage
pluriel proposé par Michel de Nostredame, dit Nostradamus, prend
naissance
assurément dans son ascendance juive, tant maternelle que
paternelle. Celui que
l’on surnommera le Mage de Salon, naquit à
Saint-Rémy-de-Provence le 14
décembre 1503 et décéda à Salon-de-Provence
le 2 juillet 1566. Son père le
notaire Jaume (1470-1536), époux de Reynière (ou
Renée) de Saint-Rémy, est le
descendant d’une très savante lignée d’Israélites,
membres de la tribu
d’Issakhar. Médaillon
Woeiriot, 1562 – Nostradamus à l'âge de 59 ans Cette ascendance issakharite a
pu être contestée
mais elle cadre parfaitement avec le personnage. La tribu d’Issakhar
arborait
trois emblèmes. Si le principal est un âne, en
référence à la bénédiction
prophétique de Jacob (Genèse 49,14) il est aussi
figuré sous la forme de
livres ou par le soleil, la lune et les étoiles symbolisant ses
connaissances
scientifiques, principalement astrologiques, en
référence au verset
biblique : « Des Benéi Issaskhar, connaisseurs du
discernement des temps,
pour connaître ce que fera Israël » (I Chroniques,
12,33 – Traduction
André Chrouraqui). Emblèmes
de la tribu d'Issakhar Le grand-père paternel
de Nostradamus nommé Crescas
de Carcassonne (1430-1485), tenait pour son père une des
nombreuses boutiques
proposant chausses, pourpoints et autres hardes masculines ou
féminines
d’occasion en Avignon. Il choisit le nom de Pierre de Nostredame lors
de
sa conversion au catholicisme (autorisée par le cardinal Pierre
de Foix en
1459). Il résidait alors à Malaucène dans le
diocèse d'Orange (Vaucluse). Mon voyage nantais et
au cœur des
quatrains de Nostradamus Ma véritable
découverte des prophéties de
Nostradamus remonte au début des années 80. Mon ami
Patrick Lelièvre,
aujourd’hui disparu, s’était procuré le livre de
Jean-Charles de Fontbrune Nostradamus,
historien et prophète. Je ne puis dire que le contenu de ce
livre, qu’il me
fut donné de lire, me conquit littéralement, mais il me
permit d’avoir une
vision plus large sur les prophéties du Mage de Salon. L’année 1983 fut
très importante pour le Nantais
que je suis, dans le domaine nostradamique. Féru
d’histoire nantaise,
depuis l’adolescence, je ne pouvais qu’être intrigué par
la réédition d’un
livre inconnu pour moi mais portant l’étrange signature M.A. de
Nantes
(Éditions Arma Artis). Cet ouvrage daté de l’année
1871 au contenu bien
hermétique avait pour titre Clef des Œuvres de Saint Jean et
de Michel de
Nostredame. Page
de titre du livre de M.A. de Nantes L’auteur avait daté son
livre du 31 août 1871,
jour ultime du huitième mois, durant lequel sont
fêtés – il convient de le
consigner – les saints Joseph d’Arimathie et Nicodème, disciples
secrets de
Jésus. Les traditions nantaises anciennes associent le premier
à saint Clair,
premier évêque de Nantes. L’auteur parachevait son
très long développement
hermétique, sur lequel je ne m’arrêtais guère
à l’époque, par une analyse
du premier vers du quatrain VI, 44
(noté, sans doute par erreur, II, 44) : « De nuict par
Nantes l’iris
apparaîtra. » « L’iris
hermétique paraît en même temps que
le Jupiter des sages. […] Les Nantais ne peuvent manquer de recevoir
bientôt
celui en qui doivent revivre le caractère et les vertus d’Henri
IV et de saint
Louis. » Royaliste convaincu, le
nommé M.A. de Nantes fut
un proche du Comte de Chambord, que ses partisans souhaitaient asseoir
sur le
trône de France sous le nom de Henri le Cinquième. En 1985 Maurice Poulin
publiait aux éditions Louise
Courteau de Montréal, Le
Grand Monarque Messager Du Verseau. L’ouvrage apparaissait comme un
véritable phare dont le rayon éclairait, de façon
avantageuse, la réédition du
livre de l’hermétiste Nantais. Pour Maurice Poulin, les
intrigantes initiales
M.A. désignent le Maître Anonyme de Nantes
« qui pourrait bien être Jules
Verne ». Je dois reconnaître que l’hypothèse
m’apparut à l’époque plus que
séduisante, bien qu’il ne me semblait guère
reconnaître dans le livre du nommé
M. A., le style d’écriture propre à Jules Verne. Il me fut donné de
découvrir l’identité du Maître
Anonyme de Nantes, au début des années 90. Mon
intérêt pour l’histoire de
Nantes se conjuguait avec celle du Pays de Guérande. C’est ainsi
que je
découvris les livres, monographies ou articles de Fernand
Guériff, historien
Guérandais, pilier de la Société de Mythologie
Française et collaborateur de la
revue Atlantis. Dans ses écrits, l’auteur se
référait très souvent à un
chercheur du XIXe siècle : Pierre-Aristide
Monnier. Désireux de
découvrir les ouvrages de ce chercheur, je me rendis à la
Médiathèque
Jacques-Demy de Nantes. Dans la pile de livres que l’on plaça
sur la table, se
trouvait – à ma grande surprise – celui de la Clef des
Œuvres de Saint Jean
et de Michel de Nostredame, dans son édition princeps de
1871. Cet ouvrage
avait donc bien été écrit par Pierre-Aristide
Monnier. C’est ainsi que je
venais de découvrir l’identité de cet énigmatique
hermétiste qui d’un ouvrage à
l’autre passait allègrement du Pays de Guérande au Grand
Monarque. Pierre-Aristide
Monnier, le M.A. de Nantes L’identité du
Maître Anonyme de Nantes fut
révélée au grand public en 2011 par
Nicodème dans son livre Le Maître secret
de Fulcanelli. Nous y découvrons un très
intéressant travail sur le Maître
Breton de Fulcanelli. Johan Dreue reviendra à
son tour, le 30 novembre
2015 dans son article LES MAITRES SECRETS DE FULCANELLI : M.A.
DE
NANTES OU PIERRE-ARISTIDE MONNIER sur cet hermétique
personnage: https://toysondor.blog/2015/11/30/les-maitres-secrets-de-fulcanelli-m-a-de-nantes-ou-pierre-aristide-monnier/ Pour cet auteur, M.A. doit
s’entendre Maître
Artiste. Nous retrouvons ici une lecture toute rosicrucienne de ces
deux
initiales. Ce monsieur était assurément le Maître
Anonyme de Nantes comme il
était le Maître Artiste de Nantes. Johan Dreue dans ce même
article évoque la
lecture baphométique du nom de Batz-sur-Mer (ancienne île
de Batz) présentée
par Pierre-Aristide Monnier. J’avais, en ce qui me concerne,
évoqué cette
lecture baphométique avancée par l’hermétiste
Breton (Le Pouliguen et ses
environs –1890) dans la première partie de mon article CLISSON : ET
IN ARCADIA EGO OU LES DEUX NEFS DU SECRET (novembre 2013). http://regardsdupilat.free.fr/Clissonnefs.html Des Armonici montes aux monts
Pyrenées Il se trouva peut-être
quelques Nantais qui,
plongés dans les prophéties de Nostradamus, ont pu, s’ils
en possédaient les
clefs, associer le quatrain IV-95 à l’ancienne capitale de la
Bretagne : Le règne à
deux laissé bien peu tiendront, Trois ans
sept mois passés feront guerre Les deux
Vestales contre rebelleront Victor
puisnay en Armonique terre. Certains commentateurs, non
sans raison, ont
voulu discerner dans ce quatrain quelque épisode ayant trait
à la Réforme. Les
troisième et quatrième vers se rapportent, bien que cela
puisse surprendre, à
la Bretagne et plus précisément à la cité
de Nantes. Les deux Vestales ont été
rapprochées par plusieurs commentateurs du Grand Monarque et du
Grand Pape.
J.-P. Clébert (Prophéties de Nostradamus – Dervy)
qui ne retient pas (il
convient de le noter) la piste Monarque / Pontife, note au sujet des
deux
Vestales : « On a vu que ces
vestales (→ II.17)
sont d’abord des vierges gardiennes du foyer domestique, puis, au XVIe
siècle, des religieuses catholiques. Mais leur rôle
demeure obscur. » Le quatrain II-17 auquel il
est fait allusion,
assurément complémentaire, démontre d’après
cet exégète qu’il existait (existe
ou existera…) « un couvent (ou […] une abbaye) »
avec « son
environnement (camp, latin campus, territoire) »
occupé par des
vestales catholiques, « non éloigné
des Pyrénées et
d’Ethne. » : Le camp du
temple de la vierge vestale, Non esloigné
d’Ethne & monts Pyrenées, Le grand
conduict est caché dans la male : North getés
fluves et vignes mastinées. Ce temple de la vierge
vestale (Gardienne
du Feu perpétuel) est associé aux Pyrénées.
Diodore de Sicile dans le Livre V,
chapitre XXXV, explique le nom de cette chaîne montagneuse,
à partir du grec
ancien « pŷr », feu, à cause d'un
immense incendie provoqué par les
bergers. Bien que J.-P. Clébert
rapproche Ethne du nom de
l’Etna, volcan sicilien, il convient plus sûrement d’y
reconnaître la cité
d’Elne, ville des Pyrénées-Orientales, ainsi que le fit
Brind’Amour. Cette
hypothèse déjà avancée au XIXe
siècle, se voit confirmée par la
double substitution de lettres – un T pour un L – effectuée par
Nostradamus
dans ce quatrain. Cet substitution permet de lire « Ethne
» pour « Elne »
et « getés » pour
« gelés ». Panorama
depuis la tour de la Massane (Argelès-sur-Mer) situant Elne Nous pouvons reconnaître
encore dans ce nom
d’Ethne, celui de la déesse irlandaise Etne ou Etaine, autre nom
de la déesse
Brigitte dont la symbolique cultuelle s’est prolongée dans le
Christianisme
Celtique avec sainte Brigitte de Kildare, abbesse de Kildare-Cilldara, l’Eglise
(ou Ermitage) du Chêne. Dans cet ancien sanctuaire, les
religieuses, telles
les vierges vestales de la Rome antique, entretenaient un feu
perpétuel... Les troisième et
quatrième vers du quatrain II-17
évoquent les vignes dessinant les reliefs des
Pyrénées-Orientales : Le grand
conduict est caché dans la male : North getés
fluves et vignes mastinées. Hypothèse que notre ami
Patrick Berlier valide
pleinement : « D'autant que « fluves et
vignes mastinées »
semble désigner ce secteur des basses Corbières entre
Perpignan et Narbonne où
fleuves, rivières et vignes constituent l'essentiel du
paysage. » Quelque chose,
assurément d’importance, « le
grand conduict » fut caché, à une
époque indéterminée, sans doute en
période hivernale, dans une malle dont la destination serait
« Le camp du
temple de la vierge vestale ». Ces « vignes
mâtinées » (mêlées,
entrecroisées), malmenées par les frimas de l’hiver,
apparaissent, jeu de mots
aidant, comme des « vignes matinières » ou
matinales
(ex. : messes matinières), sachant que ce mot avait aussi
le sens de… « orientales ». Nous découvrons sur le
Net, une intéressante
lecture de ce quatrain dans l’article Extension de la vigne en
Languedoc. http://www.nostradamus-centuries.com/base.php chapitre=Centurie+II&fichier=0102017 Pour l’auteur, le
« grand conduict » du
troisième vers, lié aux « vignes
mâtinées » du quatrième vers, se
rapporte
à ce que les vignerons nomment la « conduite de la
vigne ». Liane
forestière à l’état sauvage, la vigne doit
être domestiquée. Ce long travail
dit « conduite de la vigne » détermine,
outre l’aspect de la vigne,
la qualité du vin et la densité de plantation :
nombre de pieds à
l’hectare, avec les écartements entre les rangs et la hauteur du
cep. L’auteur s’appuie
essentiellement, sur le
chapitre VIGNES MASTINÉES du livre de l’abbé
Henri Torné-Chavigny paru
en 1860 L'Histoire prédite et
jugée
par Nostradamus. Cet abbé voulait reconnaître dans ce
quatrain l’annonce de
l’apparition mariale de la Salette. L’idée reste très
intéressante, mais l’apparition
qu’il conviendrait de retenir, s’appliquerait plus certainement,
devons-nous le
penser, à un autre personnage proche de la Vierge Marie. En partant de
l’étymologie grecque des
« Pyrenées », cet abbé envisageait,
avec logique, une pareille
étymologie grecque pour Ethne, qu’il rapprochait du mot Ethnos,
« peuple,
nation », tout en rappelant que dans l’Évangile, le
mot désigne le païen,
le gentil et que ce mot « ne peut s’écrire
autrement, en français,
que ETHNE ». Il ajoutait :
« ET MONTS PYRENNÉS. –
Dans les environs d’Elne, à toucher cette ville, se trouvait le temple
de la
Vénus pyrénéenne (Carte de Strabo, Mag. Pill.
1840 140…) ». Ce temple
de Vénus ou Aphrodite n’a pas été localisé
bien que la station balnéaire de
Port-Vendres en garderait le souvenir, mais il est certain qu’il ne fut
guère
éloigné de la cité d’Elne. Au temple de
Vénus, aurait pu succéder, peut-être en
un lieu proche, le temple de la Vestale où fut placée
(peut-être un temps) une
malle contenant « Le grand conduict ». La
région de Port-Vendres vue de la tour de Massane L’abbé Henri
Torné-Chavigny, appuyant son analyse
du quatrain II, 17 sur une étude antérieure de Mgr.
Villecourt, évêque de La
Rochelle, rapprochait ce « grand conduict » de la
Boîte de Pandore… Si l’idée d’une
correspondance entre la Vénus
pyrénéenne et la Vierge, mère de Jésus, est
intéressante, un rapprochement avec
Marie-Madeleine le serait tout autant… Marie de Magdala fut avec raison
rapprochée de la déesse grecque de l’amour.
Différents auteurs spécialisés dans
l’énigme de Rennes-le-Château, ont évoqué
l’aspect vénusien de cette ô combien
mystérieuse Apôtresse du Christ. Marie-Madeleine, ainsi
qu’indiqué dans de
vieilles chroniques, est venue en Gaule. Il est communément
admis qu’elle
aurait débarqué aux Saintes-Maries-de-la-Mer mais une
autre tradition moins
connue affirme que la sainte débarqua en Languedoc-Roussillon.
André Douzet
dans son livre Nouvelles lumières sur Rennes-le-Château
(Éditions
Aquarius) écrit : « On peut imaginer
Marie-Madeleine débarquant en
Roussillon, en un lieu toujours surnommé
‘’Mas de la Madeleine’’, à l’est de Perpignan, près de la
tour dite
‘’Château-Roussillon’’, qui est en fait le seul vestige d’une
ville ancienne,
Ruscino, jadis au bord de la mer mais ruinée par le recul des
eaux. » Château-Roussillon
(carte postale ancienne) Maguelone,
entre
Marie-Madeleine, Jean et Janus La tradition roussillonnaise
présente
Marie-Madeleine accompagnée notamment de Joseph d’Arimathie et
de Simon le
Lépreux. Ce dernier désireux d’évangéliser
l’Espagne, décida d’entamer sa
marche évangélisatrice dans l’île de Maguelone
(hébreu Magdala : Madeleine
– Magalona désigne Vénus en occitan). Si la sainte
pénétra dans cette île qui
portera son nom, elle n’y aurait pas résidé,
préférant le calme d’une grotte à
proximité. L’île renfermait un temple desservi par des
vestales. Les vierges de
l’antique religion refusèrent le message
évangélique. Simon fut précipité dans
les eaux profondes du lac. Ces faits assurément plus
légendaires qu’historiques
permettent, semble-t-il, de localiser « le temple des
Vestales »
évoqué par Nostradamus. « La vierge
vestale » du « camp
du temple », révélée par Nostradamus,
pourrait-elle évoquer
Marie-Madeleine ? Une réponse allant en ce sens peut
apparaître dans l’étude de
Veronica Ortenberg Le culte de
sainte Marie Madeleine dans l'Angleterre anglo-saxonne. Cette
historienne
médiévale nous présente dans le culte anglais, une
MARIE MADELEINE PÉNITENTE,
APÔTRE ET VIERGE. https://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9883_1992_num_104_1_3218 Nous ne savons à quelle
époque disparut le temple
des Vestales, il est d’ailleurs possible qu’il perdura un temps, aux
côtés de
la cathédrale Saint-Pierre de Maguelone étrangement
édifiée dans cet îlot à
l’écart de la Voie Domitienne. Étonnante
cathédrale assurément qui perpétua, semble-t-il,
tout en le christianisant, l’antique culte du dieu Janus. Lors de sa
visite en
1096, le pape Urbain II déclarera la cathédrale
Saints-Pierre-et-Paul
« seconde après celle de Rome », et lui
accordera le port des armes
pontificales : les clés de Saint Pierre. Ces deux
clés, la clé d’argent et
la clé d’or, reformulent les deux clés du dieu Janus.
Nous découvrons sur le
Net un texte enseignant sur Maguelone, la seconde partie d’un article
titré Les
secrets de la cathédrale signé Le Celte. https://cchambor.wordpress.com/2010/02/01/les-secrets-de-la-cathedrale-ii/ Un mystérieux
sarcophage, caché et enterré sur
l’île de Maguelone fut découvert en 1912. L’inscription
latine de cette pierre
tombale indique que dans le tombeau repose sous la lumière de
« IAO », un certain
« IONNIS ». L’association de ces deux
noms apparaît assurément lourde de signification. L’auteur
de l’article indique
à juste titre que IONNIS « peut se traduire soit par
Jean ou Janus,
Joannis, Johannès … » Intrigué par le texte
latin de l’inscription et
la traduction présentées dans l’article, je contactais
Patrick Berlier qui
étudia à son tour cette épigraphe (principalement
la face avant du sarcophage),
confirmant tout en l’affinant, la traduction : Face
avant du sarcophage et
transcription d'après la photo « En
réalité le texte est composé de trois
segments, séparés par des traits verticaux, qu'il
convient de lire séparément.
Les mots sont abrégés par des tildes placés
au-dessus des caractères précédant
les lettres éludés, ou autres signes
d'abréviation, et certaines lettres sont
placées en exposant ou en indice. Dans le premier segment, /AW
est transcrit
par IAO, manière grecque d'abréger le nom Yaweh (Dieu) en
Yaw soit Iota Alpha
Oméga (cette dernière lettre s'écrivant w en minuscule et W soit O en majuscule). Dans le
deuxième segment, SCI est l'abréviation de sancti.
Dans le troisième segment, 7 n'est pas le chiffre sept mais un
signe abrégeant
la conjonction ET. La transcription officielle contenant d'autres mots,
on peut
supposer que ceux-ci se trouvent sur la face latérale du
sarcophage (photo non
publiée). Ils constituent la suite du troisième
segment : Inscription
supposée sur la face latérale du sarcophage « Ils sont sans
doute abrégés eux aussi,
mais sans la photo il est impossible de retranscrire ces
abréviations. La
transcription officielle ne tient pas compte de la séparation en
trois
segments, de ce fait la traduction proposée est assez
décousue, bien qu'elle
soit à peu près correcte mot à mot. Mais elle
redevient claire si le texte est
bien séparé en trois parties. Voici le texte latin tel
qu'il convient de le
lire, et sa traduction : In hoc vase Ionnis Iao lux
semper clarescat perennis Dans ce tombeau (repose)
Ionnis, que la lumière
éternelle de Dieu resplendisse toujours (pour lui) Qui spiritus sancti donis
pauperes introduxit in
scolis Qui dans les écoles
ouvrit les pauvres aux dons
de l'Esprit Saint Et cujus nobis effusus est
sanguis illius purget
crimina carnis Et que celui dont le sang fut
versé pour nous
lave les fautes charnelles. » Je ne puis que remercier
Patrick Berlier pour cet
excellent travail. Ce texte latin au contenu ésotérique,
m’interpelle dans le
cadre de cet article, pour les noms IONNIS et IAO. L’Association
ATLANTIS qui
se présentait dès sa fondation en 1926 comme un
prolongement du mystérieux
Hiéron du Val d’Or, faisait grand cas de ces deux noms. Jacques
d’Arès,
successeur de Paul Le Cour fondateur d’ATLANTIS, s’attarde longuement
dans le
Tome III de son Encyclopédie de l’ésotérisme
(Éditions Jean-Pierre
Delarge) sur l’Évangile de saint Jean. Tout en rappelant
l’importance du nom
hébreu de Jean (Johhânân : « remplir
de grâce »), il
écrit : « […] il faut
constater que les noms grec et
hébreu ont une caractéristique : ils comportent les
trois voyelles I.O.A.
auxquelles les gnostiques, dans les premiers siècles attachent
une grande
importance, considérant qu’elles représentent le nom
même de la divinité. » J. d’Arès insiste
ensuite sur l’importance du
nombre 17, valeur des lettres I.O.A. et poursuit : « Mais le nom de
Jean appelle encore
plusieurs remarques. En grec, la racine ion, à laquelle
il se rattache,
est commune à de nombreux mots. Ion signifie tout
d’abord violet ;
or, cette couleur symbolise depuis des millénaires et bien avant
le
christianisme, la spiritualité. Ion est également
(selon l’accentuation)
le participe neutre ou l’imparfait du verbe eini, être.
C’est le même
mot qui, à travers l’anglais, se retrouve en français
pour désigner un atome ou
un groupement d’atomes portant une charge électrique, donc
dynamique. « Or, il n’y a pas
de meilleure définition à
la fois de la Vie et de la Lumière, dont le disciple
préféré révèle que ce sont
les deux aspects du Christ. « Sur une autre
plan, il est remarquable que
saint Jean l’évangéliste soit venu terminer sa vie
terrestre à Éphèse, capitale
de l’Ionie, dont il porte le nom et dont il est le premier
évêque. » Plus loin dans ce chapitre,
l’auteur s’intéresse
aux noms « JOANNES ET JANUS » : « En outre, le nom
de Jean est le même que
celui du dieu latin Janus, énigmatique personnage à deux
visages […]. « Schématiquement,
ce Janus à deux visages,
n’est autre chose que la préfiguration des deux Jean et du
rôle qu’ils ont à
tenir, le barbu représentant le précurseur,
l’année ancienne, et l’imberbe le
disciple qui préside à l’année
nouvelle. » L’auteur de l’article,
consacré à l’inscription
latine du sarcophage de l’île de Maguelone, nous oriente de belle
façon sur une
lecture parallèle et complémentaire du mystère
janusien de l’île de
Maguelone : « Cette ancienne île de
Maguelone
qui est aujourd’hui rattachée au cordon du littoral se trouve
près de la
presqu’île du Mont Saint-Clair à Sète (qui vient du
Latin « Sanctus
Clarus », Sainte Clarté). Cette Cathédrale,
jadis la deuxième après la
Cathédrale St Pierre de Rome, où les papes venaient se
réfugier finira par
tomber dans l’oubli. » De la Bretagne à
l'Occitanie La cité de Sète
(ancienne « Cette »),
intéressa semble-t-il un habitant d’Herbignac commune du
diocèse de Nantes. En
1933 dans l’ALMANACH PAROISSIAL DE HERBIGNAC, les habitants de
cette
commune découvrirent un conte au titre bien
mystérieux : L’ORACLE de la
Fleur Merveilleuse. Signé LE MAGE, ce conte évoque la
découverte des
manuscrits d’un alchimiste du Moyen-Âge nommé Jehan
Sérien (1350-1394),
dans les souterrains secrets du château de Pierre-de-Lune en
Terre-Inférieure,
dont le nom rappelle celui du département de la
Loire-Inférieure (44 comme
l’âge de l’alchimiste…). Bien que le nom et le prénom de
l’alchimiste ne le
donne à penser… il savait… le passé (les signes
de l’alphabet ostrogoth
ou alphabet gothique) mais aussi le futur. LE MAGE, auteur de ce conte,
homme
vivant dans la première partie du XXe siècle,
se projette dans
l’alchimiste du XIVe siècle, insufflant ainsi
à l’Oracle, un parfum
d’entre-deux-guerres. Nous y retrouvons notamment, une évocation
du jeu de
cartes LE 21, ainsi que le démontre la 21e
réponse à l’Oracle, sous
le signe du Pique. Dans les RÉPONSES A
L’ORACLE, « Sous le
signe ♦ de Carreau »… nous découvrons pour le
même nombre, une réponse à
la fois logique, d’apparence naïve et pourtant subtile :
« 21, Vous
verrez Troyes, Foix, Cette.נ » Lorsque
je pris connaissance de ce conte, si je pouvais comprendre la
présence des
cités occitanes de Foix et de Sète (orthographiée
à l’époque Cette) je
m’étonnais quelque peu sur la présence de Troyes,
cité champenoise... Et puis
un jour, je découvris qu’il existait à quelques 35 km de
Foix, une petite cité
nommée Troye(s), puis Troye-d’Ariège depuis le 8 mai
1938. De plus, ces trois
villes sont quasiment alignées, à quelques centaines de
mètres près, écart
négligeable qui disparaît sur une carte à grande
échelle. Bien que
géographiquement, Troye(s) se trouve avant Foix pour un voyageur
s’en venant de
Sète, LE MAGE, pour valider sa multiplication
géographique, n’avait
d’autre choix que d’afficher son 3×7 ou 3‧7. Le signe de la
multiplication (croix de saint André) à remplacé
un
vieux signe typographique bien connu des mathématiciens,
apparaissant déjà dans
le grec ancien, héritage des alphabets phénicien et
hébreu. Ce point
mathématique est nommé point médian ou point
milieu. L'alignement
des villes Troye – Foix
– Sète Ce point
médian très important dans la Kabbale
hébraïque, se trouve au centre de la
Matrice. Betty Rojtman de l’Université Hébraïque de
Jérusalem, dans l’ouvrage
collectif Jabès le Livre Lu en Israël (Éditions
Erès), s’appuyant
principalement sur les enseignements du Rav Kabbaliste Chaoul Beuman
(livre
« Maphtehei Hohmat Haemet » - Jérusalem)
évoque différents aspects de
ce point créateur : « La
création est donc rupture, discontinuité, incisant la
plénitude première d’
‘’avant le point’’. Car le signe de ce rétrécissement
d’être, – qui sera en
même temps multiplication d’être, appel d’avenir –, est
porté par le
point : « ‘’Lorsque
se contracta, dans Sa volonté le désir de donner
l’être à la créature, alors La
Lumière se rétracta au milieu d’elle-même, au point
médian central’’ […] De ce
centre, La Lumière s’arrache et irradie vers la
périphérie, laissant derrière
elle à la fois un espace vide, le lieu des mondes
à venir, qu’elle
entoure ‘’comme les lèvres’’ d’une bouche… » Par cette multiplication
géographique LE
MAGE, nous dessinait, avant l’heure, ce que les Offices du Tourisme
nous
présentent aujourd’hui comme l’emblématique Sentier
Cathare, aujourd’hui
délimité d’Est en Ouest par les cités de
Port-la-Nouvelle et de Foix. Le
conteur associe cet axe au signe du Carreau qu’il nous présente
comme « le
signe des voyages ! ». Le Jeu 21 évoqué
dans l’Oracle, se joue avec
trois jeux de cinquante-deux cartes, desquels ont été
retirés les rois, les
dames, les sept et les huit, ce qui représente 108 cartes. À supposer que l’auteur
du conte, ait voulu
localiser quelque lieu énigmatique de l’Occitanie, et que ces
deux nombres
aient une certaine importance, le nombre 21 (ou 2.1), est celui des
trois
tables qui de tradition compagnonnique, ont porté le
Graal : la table
ronde, la table carrée et la table rectangulaire. Le nombre 108
correspond au
cycle rosicrucien, de l’ouverture ou fermeture d’une tombe. Ce nombre
et ce
qu’il évoque, apparaît dans l’histoire du fameux
trésor de Rennes-le-Château. Le nombre 7, renvoyant
à la ville de Sète, est ainsi
évoqué par le MAGE dans la Réponse à
l’Oracle sous le signe du Cœur :
« Quelle fatuité ! Vous savez bien qu’il n’y a
que sept merveilles au
monde ! ». La vérité est que l’on a
toujours voulu ajouter une 8e
merveille ! La France n’a pas
hésité à placer en 8e
position le Mont-Saint-Michel. Gaston Bonheur dans son livre Si le
Midi
avait voulu… plaçait cette 8e merveille en
Occitanie : « Riquet, que les
Occitans appellent ‘’notre
Riquet’’, réalisa la huitième merveille du monde en
creusant entre l’Atlantique
amer et la Méditerranée salée une rigole d’eau
douce. Cette œuvre,
contemporaine de Versailles, et cent fois plus riche en perspectives
aquatiques, porte le nom modeste de canal du Midi. Les poètes,
plus près de la
réalité, l’appellent canal des Deux-Mers. Charles Cros,
natif de Fabrezan dit
que l’Occitanie porte une ceinture bleue attachée à ses
flancs. » Le
canal du Midi au pont de Gourgasse Certains chercheurs dont le
cœur se tourne
naturellement vers Rennes-le-Château, n’ont pas
hésité à affirmer que la 8e
merveille du monde, occitane assurément, ne serait pas
étrangère au trésor
rapporté par les Wisigoths d’Alaric dans la région des
Corbières. D’aucuns
avancent que la sainte Marie-Madeleine serait la gardienne de cette 8e
ou… 1ère merveille du monde !
Ce trésor, quel que
soit son contenu, peut être
évoqué sous le nom générique de Graal, bien
que le Graal comme les tables qui
l’ont porté, ne soit pas unique… L’auteur du conte L’ORACLE
DE LA FLEUR
MERVEILLEUSE nous entretient de la découverte, par
l’alchimiste Jehan
Sérien, de cette MERVEILLE, « la Sesquinetallus
florus magicus Indianis ».
Et ainsi que me l’apprit Patrick Berlier pour mon article L’ORACLE
DE LA
FLEUR MERVEILLEUSE (revue Histoire & Patrimoine
N°81) : « Sesquinetallus est un
nom composé en effet, qui
signifie : ‘’une branche de myrte et demie’’. Ce doit être la
dose pour une
potion, je suppose ? » Cette potion supposée à
juste titre par Patrick, peut
être rapprochée de cette « eaue d’ange »
évoquée notamment par François
Rabelais dans son livre « Des songes drolatiques de
Pantagruel ». Les
Juifs faisaient du myrte un symbole de paix, de beauté et de
virginité, voire
d’éternelle jeunesse… « 21, Vous verrez Troyes,
Foix, Cette.נ » Troyes,
face à la 8e merveille du monde, le Graal, pourrait
aussi renvoyer à
Chrétien de Troyes (Perceval ou le Conte du Graal). Le verbe voir
conjugué à la deuxième personne du pluriel, prend
soudain une autre couleur,
celle du vair ou ver héraldique qui nous ramène par voie
graalique, à
Glastonbury, la Maison de Verre… Nous pouvons à
présent effectuer un retour sur le
quatrain IV-95 qui nous présente, quant à lui, deux
Vestales… en Terre
Bretonne. Le retour à Nantes,
jalon graalique de la France Le quatrain IV-95 par ses
troisième et quatrième
vers… Le règne à
deux laissé bien peu tiendront, Trois ans
sept mois passés feront guerre Les deux
Vestales contre rebelleront Victor
puisnay en Armonique terre. …annonce une
contre-rébellion des deux Vestales
qui amènera Victor le puisnay, en Armonique terre. La Bretagne
est, de
tradition, la terre symbolique de l’Ermin, soit en
vieux-français
l’Arménien, mot qui signifiait aussi par extension : de
l’Orient,
soit un synonyme du mot matinier évoqué
précédemment dans l’étude du
quatrain II-17. La Bretagne est aussi, de tradition, la terre
symbolique l’Ermine,
animal originaire de l’Arménie. Il existe toute une symbolique
herminée avec
sainte Hermine, laquelle peut nous ramener – Patrick Ferté dans
son livre Arsène
Lupin Supérieur Inconnu (Éditions Guy
Trédaniel) a pu le démontrer – vers
cette Terre d’Occitanie. Dans la symbolique qu’il
véhicule, l’ermin
breton apparaît antérieur à l’introduction en 1213
de l’hermine héraldique par
le duc de Bretagne Pierre Mauclerc,
Capétien de la Maison de Dreux. Les armes des Dreux
étaient :
« Échiqueté d'or et d'azur à la bordure
de gueules ». Second fils de
Robert II de Dreux, Pierre dut briser le blason paternel, avec
un
franc-quartier d’hermines, alors réservé au
clergé. Le premier blason d’hermine
plain qui deviendra celui de la Bretagne, daté de 1251 est
apparu sur l’écu de
son fils, Jean Ier le Roux. Mais ce n’est qu’en 1381 que
Jean IV de
Montfort fit définitivement de l’hermine l’emblème du
duché de Bretagne. Devi Kervella dans son livre Emblèmes
et
symboles des Bretons et des Celtes (Coop Breizh éditons)
indique que les
mouchetures d’hermines apportées par Pierre de Dreux sur son
blason
apparaissent comme des armes parlantes. Elles forment un
rébus
« qui avait déjà cours dans
l’Antiquité » : « on ne peut
que constater qu’en langue bretonne l’élément brizh ‘’mouchetures’’
ressemble fort à Breizh ‘’Bretagne’’, aussi bien que bri-zhenn
‘’moucheture’’ à Brezhon ‘’Breton’’. » Le premier Ermin venu dans la
future Bretagne,
serait de tradition le patriarche Noé. Après le
Déluge, quittant l’Arménie pour
un second voyage il aurait débarqué dans la Vallée
où sera érigée la cité de
Nantes… Ceci serait affirmé par un certain Conradianus dans un
livre imprimé à
Londres en 1167. Le vieil auteur Nantais Pierre Biré affirmait
dans son livre Épisemasie
ou relation d’Aletin le Martyr (1637) que cet Anglais était
« Archidiacre de Salisbere ». Différents
auteurs affirmaient qu’il en
était l’évêque, bien qu’aucun évêque
de ce nom n’apparaisse dans les Catalogues
de Salisbury. Ce livre britannique dans lequel Conradianus
évoquait notamment
la mission de Joseph d’Arimathie en Grande et Petite Bretagne, fit
l’objet de
virulentes recherches. L’archéologue
Pierre-Louis Athénas (1752-1829)
formé au sein de l’Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, directeur de la
Monnaie de Nantes à compter de 1795, dans une lettre
adressée le 13
janvier 1821 à la commission des antiquités
françaises, indiquait :
« J’ai cité Conradianus d’après un passage
rapporté par d’autres
historiens. Son ouvrage est intitulé : Descriptio
utriusque Britanniæ.
Il a été imprimé à Londres. Je l’ai
cherché en vain à la bibliothèque du roi.
Je mettrais beaucoup de prix à pouvoir le
consulter. » L’hagiographe Breton Albert Le
Grand de Morlaix,
membre d’un cénacle nantais présidé à
l’époque par Pierre Biré, reproduisait
avec références, des extraits de cet ouvrage tant
convoité, dans son livre
majeur à bien des égards, Vie des saincts de la
Bretaigne armorique
(1637). Noé l’Ermin
aurait, suivant la mythologie
nantaise transmise notamment par le Sieur Pierre Biré,
fondé la cité d’Armon,
nom premier de Nantes, capitale de l’Armonica ou Armonici... La
première
apparition connue de cette région sous ce nom, est due à
la plume de Jean de
Cornwall (Ioanis Cornubiensis) auteur au milieu du XIIe
siècle de la
traduction latine en hexamètres, avec commentaires, d’un texte
en vieux-breton,
la PROPHETIA MERLINI. Ce texte se présentait comme une
réponse aux PROPHÉTIES
DE MERLIN rédigées par Geoffroy de Monmouth en 1135.
L’œuvre de Jean de
Cornwall fut dédiée à l’évêque
d'Exeter, Robert Warelwast décédé en 1155. Texte
d’importance, il fut présenté et traduit en
français, en l’année 1974, par
l’éminent latiniste Pierre Flobert sous le titre La
Prophetia Merlini de
Jean de Cornwall, dans la revue Études Celtiques n°14.
Le passage
clef qui inspira principalement, pouvons-nous le penser, Nostradamus,
se résume
dans ce vers… « Armonici
montes equabunt uertice nubis. » (Vers 134) …que P. Flobert traduisit
ainsi : « Les
montagnes d’Armon atteindront les
nuages avec leurs cimes. » P. Flobert notifie :
« 134 armonici
V : Armorici Gr. ». Soit V pour Codex Vatican
Ottobonianus Latinus
(1474) et Gr pour Carl Greith (1838) dans son Spicilegium. L’Armonici ou Armonica
(Armon / Armonie) de Jean de Cornwall donnera naissance au XIIIe
siècle
à différentes variantes. L’historien et linguiste Joseph
Loth évoquant ces
variantes, s’interrogera en 1897 dans l’étude La patrie de
Tristan (Revue
Celtique) sur les localisations à retenir : « Dans le Tristams
Saga, sa patrie est Ermenia.
Gottfried a Parmenie. En version anglaise, à
côté de Ermonie,
donne Hermonie. Il semble bien que Parmenie soit une
faute de
lecture pour Hermernie, ou Hermonie, variante Ermonie.
Dans les trois imitations, dit M. J. Loth (p. 24) Tristan doit quitter
l’Angleterre pour aller en Parmenie. » Cet auteur, comme ses pairs,
localisait cette
région en Grande-Bretagne, Est-Munster, Man, etc… La confusion
apparaît déjà
chez Geoffroy de Monmouth, Breton originaire d’Armorique qui
n’hésitait pas, en
1135, dans ses Prophéties de Merlin, à
évoquer une seule Armonici,
l’Armorique continentale, alors que son rival Jean de Cornwall en
reconnaissait
deux : la continentale et la galloise. L’historien Léon
Fleuriot dans son étude Les
romans bretons (ouvrage collectif Histoire littéraire et
culturelle de
la Bretagne – Champion-Slatkine 1987), s’est penché sur le
pays d’Hermenie
ou de Parmenie que l’on découvre dans le Tristan und Isolde
(1210-1245)
de Gottfried de Strasbourg. Tristan indique : « Les
Parméniens m’ont
appris à jouer de la viole et de l’organistre… ». L’étude de L. Fleuriot
démontre que les auteurs
médiévaux n’ont pas précisément suivi les
deux auteurs des Prophéties de
Merlin, qui voyaient dans l’Armonici la Bretagne armoricaine dans sa
totalité : « Le pays de Parménie
ou Hermenie placé aux
confins de la Bretagne et de la Normandie, porte un nom qui
résulte de la
confusion entre les noms de l’Armorique et de l’Arménie !
Le n et
le r étaient encore souvent très proches de forme
aux XIe-XIIe
siècles et c’est ainsi que l’on a Armonica pour Armorica
dans le
texte de la ‘’Prophétia’’ de Jean Cornwall (EC, t. 14,55).
Armorica fut
francisé en Armonie, ce qui explique de telles
confusions. » Les analyses de L. Fleuriot
sont pertinentes et
démontrent que chez les auteurs médiévaux,
l’Armonica était à géographie
variable, ce que cet érudit connaissait assurément bien
qu’il n’en fasse pas
mention. En effet, treize ans plus tôt, en 1974, conjointement
à la traduction
française de La Prophetia Merlini de Jean de Cornwall (revue Études Celtiques
n°14) par le
latiniste Pierre Flobert, Léon Fleuriot présente dans ce
même n°14, son étude Les
fragments du texte brittonique de la ‘’Prophetia Merlini’’. Ses
commentaires relatifs aux Armonici montes n’y apparaissent que
pour
confirmer que Jean de Cornwall, ainsi que Geoffroy de Monmouth,
évoquent l’un
et l’autre ces monts armoricains. Mais il ne contredit aucunement la
géographie
de l’Armonici présentée par Jean et par de Geoffroy,
à savoir la totalité de la
Bretagne armoricaine. Il est certain, pour en
revenir à l’étude de
1987, que le pays de Parménie, d’Hermenie ou d’Armonie,
résulte d’une confusion
entre les noms de l’Armorique et de l’Arménie. Nous retrouvons
la symbolique de
l’ermin(e) d’une part, et d’autre part, celle du Pardès
ou Paradis…
L’idée d’une Bretagne Parménienne continentale,
se voit confirmée par
l’ancien nom du royaume de Petite-Bretagne : la Letavia, Letau ou
Llydaw des
Bretons insulaires qui désignait la Porte de l’Autre Monde,
voire
l’Autre-Monde. L’Armonique terre de
Nostradamus trouve
bien son origine dans les Armonici montes ou Armonica montes
de
la « Prophétia Merlini » de Jean Cornwall
apparaissant dans le 134e
vers ainsi traduit par P. Flobert : « Les
montagnes d’Armon atteindront les nuages avec leurs cimes. » Cette traduction n’est pas
sans nous rappeler
que, suivant l’hermétiste Pierre Biré, le premier nom de
la cité de Nantes
aurait été Armon. Patrick Berlier après
connaissance du texte latin et de sa
traduction française pense avec justesse, qu’une explication
aurait été
nécessaire : « Dans
sa traduction des prophéties de Merlin, Pierre Flobert traduit Armonici
montes par ‘’montagnes d'Armon’’. Le latiniste n'a pas jugé
utile
d'expliquer son choix, il pensait peut-être que le lecteur serait
capable de
comprendre son raisonnement. Pour cela il faut maîtriser au
minimum la langue
et la grammaire latine, ce qui n'est quand même pas le cas pour
tout le
monde ! En fait, dans Armonici la terminaison par la
voyelle
caractéristique i indique un génitif, un
complément de nom. Sauf qu'Armonici
ne peut pas être le génitif d'Armonica, qui serait
en bonne logique Armonicae,
et donc si un Armonicae montes pourrait se traduire par
‘’montagnes
d'Armonique’’, ce n'est pas le cas pour Armonici montes. Armonici
semble être le génitif d'Armonicum, qui
ressemblerait plus à un nom de
domaine qu'à un nom de montagne. Ce serait la version
contractée et abrégée de Armoni
et acum, soit ‘’domaine d'Armon’’. Il faudrait donc traduire
par
‘’montagnes du domaine d'Armon’’, une formule qui serait un peu lourde.
Pierre
Flobert a donc sans doute jugé plus élégant de
traduire par ‘’montagnes
d'Armon’’ ». Force est de reconnaître
que ce
« domaine » alourdirait le sens mystérieux
de ce vers. Suivant Pierre Biré,
lorsque Noé débarqua à Nantes,
son épouse Vesta aurait institué l’Ordre des Vestales, ce
qui nous ramène
précisément aux deux derniers vers du quatrain IV-95 de
Nostradamus : Les deux Vestales
contre rebelleront Victor
puisnay en Armonique terre. Les vieux auteurs Nantais,
Pierre Biré en tête,
présentaient les Vestales Nantaises comme les prêtresses
de « la Religion
& l’Ordre des Vierges » instituées par Vesta
(l’épouse de Noé) dans la
cité de Nantes « pour garder, entretenir &
conseruer vn feu perpetuel &
inextinguible, pour prefigurer la conseruation inuiolable de la
perpetuelle
virginté de la mere de nostre Sauueur ». Ces faits
n’ont assurément que
peu de rapport avec le lointain passé de Nantes mais ils
portaient en eux les
germes prophétiques d’un avenir annoncé par les
Maîtres du Brut. Pierre Biré
affirmait qu’ARMON, nom premier et donc secret de Nantes avait pour
origine
l’hébreu Rimon, « pomme de
grenade ». Cette grenade apparaît
par trois fois sur le blason de cet emblématique personnage
Nantais. Oswald Wirth dans son livre La
Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes Tome
1
L'apprenti évoquait « Les grenades de
l'amitié » représentées
dans le Temple : « La porte
s'ouvrira à l'Occident, entre
deux colonnes creuses, aux chapiteaux ornés de lys
égyptiens et couronnés de
pommes de grenade entrouvertes ; ces fruits aux grains
symétriquement rangés
rappellent la famille maçonnique, dont tous les membres sont
harmonieusement
reliés par l'esprit d'ordre et de fraternité ». Nous retrouvons cet aspect
symbolique de la
grenade dans le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse
de France
(Nicolas Viton de Saint-Allais – Paris, 1816) :
« La
GRENADE est l'hiéroglyphe de l'union d'une famille, d'une
société. » L’hébreu Rimon,
« grenade »,
(racine Roum ou Ramam) signifie tout d’abord
« élévation,
majesté », d’où le nom du dieu du vent, de la
pluie et de l’orage Rimon
adoré par les Syriens (Temple de Rimon à Damas – IIe
Livre des Rois
5-18). La racine Roum donne aussi le mot Armon :
« citadelle, palais, forteresse ». Le Sieur Biré
écrit dans son livre Épisemasie
ou Relation d’Aletin le martyr… (1637) : « le mot
Hebraïc Armon,
signifie vne pomme de grenade, laquelle hieroglifiquement signifie une
pepinière, semence & fecondité ». Nantes
lui apparaît comme « une
seconde pepiniere, source & matrice souveraine de
villes & pays de toutes les
Gaules… » Page
du titre du livre de Pierre Biré Au travers de ces
étymologies, Biré vise à
démontrer que ces devanciers étaient dans le vrai
lorsqu’ils affirmaient, comme
le fera encore Jean Boutin, sieur de Chamballan dans Prééminence
de Nantes
sur Rennes (1619) : « … on ne peut dénier
qu’elle ne soit la
métropole, la mère des villes, la mère nourrice de
la province. » Pierre Biré fut, il
convient de l’indiquer, le
président d’un cénacle armonique, dirigé
précédemment, avant sa mise en
sommeil, par le duc de Mercœur… Ce cercle nantais
réveillé par Pierre Biré et
Albert Padioleau, connu comme l’Académie de Nantes, puisait ses
origines dans
une Académie italienne et n’était pas
étrangère à l’Académie ou
Société
Angélique lyonnaise dont elle devint peut-être une
filiale. L’un des membres de cette
académie fut l’illustre
hagiographe Breton Albert Le Grand, connu pour son ouvrage Vie des
Saincts
de la Bretaigne armorique (1637). Ce Dominicain était un
grand admirateur
des moines Kuldées, Maîtres du Brut. Lors des rencontres
du cénacle nantais, le
Dominicain n’oubliait pas de présenter les dernières
pages écrites pour son
livre. Les évêchés de Bretagne, les villes ainsi
que les abbayes de l’ancien
duché attendaient fébrilement la sortie de ce livre. Il
était important de
figurer avant l’évêché voisin ou l’abbaye proche.
Son intérêt pour les moines
Kuldées et la façon dont ils étudiaient les textes
prophétiques, devait
apparaître bien précieux lorsque Pierre Biré et les
membres du cénacle se
penchaient notamment sur la Prophetia Merlini de Jean Cornwall
car, oui
ils s’y penchèrent ainsi que nous le verrons dans une prochaine
étude consacrée
à ce cénacle nantais. Il nous faut néanmoins
revenir sur le vers 134 de
cette prophétie : « Les montagnes d’Armon atteindront
les nuages
avec leurs cimes. ». Il apparaît comme le centre d’un
triptyque, ainsi
traduit par P. Florbert : les vallées
se soulèveront et les chênes aussi verdiront ; les
montagnes d’Armon atteindront les nuages avec leurs cimes. La postérité
exaltera le diadème du grand Breton ; Ces trois vers apparaissent
comme une
transposition brittonique des versets 4 et 5 du chapitre 40 du Livre
d’Isaïe : « Que toute
vallée soit exhaussée, que toute
montagne et colline s’abaissent, que les pentes se changent en plaines,
les
crêtes escarpées en vallons ! La gloire du Seigneur va se
révéler, et toutes
les créatures, ensemble, en seront témoins: c’est la
bouche de l’Éternel qui le
déclare. » Traduction Bible du Rabbinat
Français Zadoc Kahn. Le Dictionnaire hébreu
biblique Sander/Trenel
traduit : « Toute plaine sera
élevée ». Le texte hébreu,
comme la Prophetia Merlini, est bien rédigé au
futur, un futur
prophétique. Le barde Taliesin dans son
poème CONJURATION HOSTILE,
clamait : Ma science
s’est exprimée en hébreu,
en hébraïque, en hébraïque
en hébreu, laudatu
laudate Iesu… Les Maîtres du Brut,
étudiaient les poèmes
bardiques, ainsi que le faisaient les Kabbalistes Les deux premiers mots du
verset biblique « Toute
vallée » : « Kal
Gaï (Gui/Gué) », donnent le ton et le
titre de ce verset. Pour les commentateurs juifs ce titre,
évoque la venue du
Messie dont les pas emprunteront l’ancienne route tortueuse, à
présent
devenue rectiligne : « que les pentes se changent en
plaines »,
soit en hébreu « VéHaïa HéAqob
LéMishor ». Le premier mot est
le verbe « être », pris ici dans le
sens de « se
changer ». Les deux mots suivants (au singulier dans le
texte hébreu)
précédés de l’article Hé pour le premier et
de la particule Lé,
« en » pour le second, apparaissent très
importants dans l’exégèse
rabbinique. Le mot Aqob, aujourd’hui traduit par
« pente, crête,
coteau », et plus anciennement par « lieu
(chemin) tortueux »,
« lieu (chemin) tortu » signifie tout d’abord
« talon » et
le mot Mishor, traduit par « plaine, lieu
droit » est
apparenté au nom Ishraël qui deviendra celui de
Jacob après la lutte
avec l’Ange. Les Rabbins en ont ainsi déduit que Jacob /
Israël aura
définitivement vaincu Ésaü / Édom lorsque le
Messie apparaîtra. Cette lutte
commença d’après le Livre de la Genèse dans le
sein même de Rébecca leur mère.
À sa naissance, Jacob tenait le talon (Aqob)
de son frère Ésaü, d’où le nom qui lui fut
donné. Ésaü est présenté dans les
commentaires rabbiniques du verset, comme le Rebelle. Pour le texte biblique
l’ennemi d’Israël est
Rome. Pour la prophétie de Merlin, l’ennemi ou les ennemis sont
les Saxons et
les Normands. Mais ces trois vers, sortis de la prophétie,
annoncent une
période beaucoup plus lointaine. Rome ou Édom, le
Quatrième Royaume, prendra
fin, suivant la tradition hébraïque, lorsque viendra le
Messie, le Grand Breton
de la prophétie de Jean de Cornwall. La Prophetia Merlini,
telle la prophétie
biblique, évoque les vallées qui se soulèveront.
Elles atteindront « les
nuages avec leurs cimes, devenant ainsi « montagnes
d’Armon ». La
royauté suprême sera ainsi restaurée. Jean de
Cornwall évoque le « diadème
du grand Breton », se démarquant quelque peu (le sens
est le même) de
Geoffroy de Mommouth qui évoque le « diadème
de Brutus » :
« Les monts d’Armorique entreront en éruption et
l’Armorique elle-même
sera couronnée du diadème de Brutus. » (Enquêtes
sur les prophéties de
Merlin, Jean-Pierre Le Mat – Éditions Yoran Embanner) Les monts d’Armorique
évoqués par Geoffroy
évoquent plus précisément les Monts d’Arrée
et les Montagnes Noires dont le
versant maritime, le Menez Horm, apparaît comme une ancienne zone
volcanique. Jean de Cornwall aux Armorici
montes de
Geoffroy Monmouth, préfère évoquer les Armonici
montes que P. Flobert
traduit par « monts d’Armon ». Cette
substitution, un n pour un r,
lui permet géographiquement de délocaliser
« l’éruption » qui ne se
situera plus sur les volcans éteints du Nord de la Bretagne
où les guerriers
entretiendront le feu annonciateur de la guerre, mais au Sud de
l’Armorique à
Nantes dont le nom signifie « Vallée » ou
« Ciel », Nantos
en gaulois, et dont le nom ancien ou secret serait Armon… Les monts d’Armon, n’ont pas
le prestige des
monts du Nord, ils sont les contreforts de l’ancien Massif Armoricain.
Ils ont
pour nom Butte Sainte-Anne, Coteau de Saint-Nicolas, Coteau de
Saint-Similien
(Talensac), sans oublier l’énigmatique Mont Goguet. Dans cette Vallée
d’Armon, les Vestales ont
entretenu au fil des siècles le feu perpétuel
allumé par Vesta l’épouse de Noé… Le Temple du dieu Volkanus ou
Volianus que Pierre
Biré n’hésite pas à comparer au Temple de
Jérusalem, se trouvait là où sera
édifiée la cathédrale Saint-Pierre. Saint Clair,
premier évêque de Nantes, ne
fit que passer devant le Temple de Nantes toujours actif. Il fonda sa
chapelle
sur le Coteau Saint-Similien dit aussi Coteau de Talensac. Bien que Biré compare
le Temple de Nantes au
Temple de Jérusalem, le lieu de son édification
diffère. À Jérusalem le Temple
était édifié sur le Mont Moriah, tandis
qu’à Nantes, il l’était dans la Vallée. Ésaïe
prophétise « Que toute vallée
soit exhaussée, que toute montagne et colline
s’abaissent… », tandis que
Merlin prophétise : « les vallées se
soulèveront […] les montagnes
d’Armon atteindront les nuages avec leurs cimes ». La prophétie de Merlin concerne la Bretagne dans sa totalité.
Pour
accéder au Temple d’Armon, le pèlerin Breton entreprenait
la difficile descente
(à l’époque) du Coteau de
Saint-Similien
ou Coteau de Talensac. Ce dernier nom bien connu des Nantais pour ses
halles
qui succédèrent aux anciens abattoirs nantais, nous est
ainsi expliqué par
Édouard Pied dans son livre Notices sur les rues… de la
VILLE DE NANTES
(1906) : « Parmi les Commissaires
désignés en 1336 pour surveiller
l’exécution de la police, sur les prix des denrées et des
salaires, figurait un
Jehan de Talenzac, de la paroisse de Saint-Similien, dont le nom aurait
été
plus tard attribué à la rue. » Bien qu’Édouard Pied
emploie le conditionnel,
toujours repris depuis, l’hypothèse apparaît recevable
mais il convient
peut-être de retenir ici l’hypothèse longtemps
affirmée quant à l’origine du
nom des seigneurs de Talensac, commune de Brocéliande. Talensac
viendrait de
« talus » qui désignait au Moyen-Âge
un terrain à forte pente. Et ce
talus est, il convient de le signaler, homonyme en latin d’un mot
signifiant
Talon… Jean de Cornwall dans sa Prophetia
Merlini
écrit : « ualles erumpent »,
ce que P. Flobert
traduit : « les vallées se
soulèveront ». La traduction latine
du Livre d’Isaïe donne : « Omnis uallis
exaltabitur »,
soit « Toute vallée sera
exhaussée ». Le verbe diffère : exalto
au futur pour la traduction d’Isaïe et erumpo pour J. de
Cornwall. Si le
premier évoque une élévation ordinaire, le second
évoque une élévation
violente, précipitée, tels les feux jaillissant de l’Etna
(Dictionnaire latin
Gaffiot). Nous retrouvons
assurément l’idée des montagnes
armoricaines, anciens volcans, au sommet desquelles les druides et les
guerriers entretiennent des feux perpétuels. À Nantes ou Armon,
suivant la lecture
kabbalistique de la Prophetia Merlini, « les
vallées se
soulèveront ». Ces vallées,
pluriel
de majesté, comme dans la langue hébraïque,
évoquent la Vallée des Celtes
Namnètes. Dans cette Vallée, les Vestales entretenaient
le feu sacré et les
Druides entretenaient les feux de Volkano (alias Volianus). Ces feux de
Vulcain
feront place à l’époque chrétienne aux feux de
saint Éloi. Les vallées
soulevées, deviendront les montagnes d’Armon cachés par
les nuages. Nous retrouvons ici des
enseignements de nature angélique, nuageux,
enseignements évoqués au sein de
l’Académie de Nantes présidée
par Pierre Biré mais aussi précédemment par le duc
de Mercœur… l’Ange
descendu du ciel … Or, nous retrouvons dans ces montagnes ou
cette
montagne d’Armon l’écho de l’étrange Livre d’Enoch, dans
lequel il est fait
mention de la descente des Anges sur le Mont Hermon ou Armon …
Ces anges
évoqués dans Genèse 6, 1-4, seraient descendus sur
Terre, suivant les textes
apocryphes, au temps de Jared, pour enseigner les hommes mais ils
auraient
outrepassé leur mission en s’unissant aux filles de l’Adam… Yannick Affret dans son livre La
Genèse
biblique déchiffrée (Éditions Arcane) indique
que le nom NEPHILIM les tombés
ou descendus du ciel, est aussi « traduit par ‘’les
Nuageux’’. Ce
dernier terme rejoint ainsi le mot NEBILIM (vases) désignant
dans le Livre de
Job les ‘’vases ou nuages’’ du ciel. » À suivre... |
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