DU PILAT VERS THÉOPOLIS

SUR LES PAS DE Dom Polycarpe de la Rivière,

PRIEUR DE LA CHARTREUSE DE Sainte-Croix-en-Jarez




Par Roger Corréard

« Archiviste autoproclamé de Théopolis »



Quelque part au-dessus de Sisteron (Alpes de Haute-Provence), près du village de Saint-Geniez situé sur la D. 3 en direction d’Authon, dans une haute vallée dominée par le rocher du Dromon, plane encore le mystère de la ville perdue de Théopolis (« la cité de Dieu », en grec). Son existence nous est seulement révélée par la « Pierre écrite », une inscription en latin gravée sur une paroi rocheuse, au bord de la route. Ce texte nous apprend qu’un certain Dardanus, aidé par son épouse et son frère, a rendu praticable le chemin de ce lieu « qui est nommé Théopolis » et a fortifié ladite cité de murs et de portes. Dardanus était un fonctionnaire romain qui vécut au Vesiècle ; chrétien, il correspondait entre autres avec saint Jérôme et surtout saint Augustin. Avant de fonder cette ville il exerça l’autorité de consul sur la province viennoise, dont le Pilat faisait partie, ce qui nous le rend particulièrement intéressant.

 Suivons notre ami Roger Corréard qui, de sa plume alerte et dans le style inénarrable qui est le sien, nous emmène vers ces hautes terres sacrées où, pour notre plus grand plaisir, nous retrouverons la trace de Dom Polycarpe de la Rivière, l’énigmatique prieur de Sainte-Croix-en-Jarez. Comme d’habitude, nous avons respecté le texte de l’auteur, nous contentant (avec son accord) de le réécrire en bon français, de reprendre les citations (que Roger écrit parfois de mémoire) avec exactitude, et d’insérer quelques notes de commentaires annexes.

L'équipe de La Grande Affaire



Patrick Berlier et Roger Corréard devant la Pierre écrite – mai 1999

PLUSIEURS NOMS POUR UNE cité introuvable

             Quelques précisions sur cette THEOPOLI (sans S) dont parle Patrick Berlier, dans son livre La Société Angélique, tome I, page 231. Tous les auteurs évoquant cette Cité de Dieu, et moi le premier jusqu’à présent, mettent un S à ce nom « qui sacralise » quelques arpents de terre rocailleuse et broussailleuse. Bien que, sur l’inscription de Pierre écrite, soit gravé THEOPOLI, sans S. Faute du graveur… ? Inadmissible ! Celui-ci savait qu’une telle erreur lui aurait coûté la vie, dévoré vif par des fauves affamés, dans l’arène du Colisée, sous les hurlements d’une foule assoiffée de sang et ivre de vin. En conséquence, ce que nous prenons pour une anomalie fut voulu par Dardanus, le promoteur de cette inscription.

 
Relevé de la Pierre écrite

Remarquer en 6e ligne les mots LOCO CVI NOMEM THEOPOLI EST : « lieu nommé Théopolis »

             Pour avoir — il se peut — l’explication de l’absence de ce S à la fin de THEOPOLI, du fait que THEO signifie Dieu et POLIS ville, en grec, il s’agit de lire : Théopolis, la Cité de Dieu, aux éditions Arqa, par Myriam Philibert *, archéologue, anthropologue, docteur en préhistoire, auteur à ce jour de plus de 20 ouvrages sur les mythes, les symboles, les mythologies, la mort et l’immortalité, le mystère de la vie, sans oublier les arts divinatoires.

 * Myriam Philibert est originaire de notre région, l’une de ses premières publications (1983) concernait le mégalithisme dans la Loire, étude qui fait encore référence à ce jour (Note de La Grande Affaire).

      Dans ses commentaires sur Pierre écrite, Myriam écrit (p. 27) : « La traduction [du texte latin de l’inscription] ne pose pas de difficultés majeures, si ce n’est l’emploi de Theopoli, sans s final, ce qui correspond soit au datif en latin, soit au vocatif en grec ». Je ne fais aucun commentaire car je suis ignare * dans les mystères de ces deux langues fondatrices du français. Bien que je puisse affirmer : ceci pour moi ne fait qu’obscurcir le Mystère de la signification de Theopoli, au lieu de l’éclaircir.

 * Pour venir au secours de Roger, et des internautes peu familiers du latin, rappelons que dans cette langue les mots présentent une forme variable selon leur fonction dans la phrase. L’ensemble des formes que peut prendre un mot s’appelle une déclinaison, et le latin en possède cinq différentes, selon la nature du mot. Chacune des formes s’appelle un cas, et il y en a six pour chaque déclinaison. Chaque mot possède donc une partie invariable, le radical, et une partie variable avec le cas, la terminaison. Théopolis est un mot grec inclus dans une phrase en latin, la grammaire latine s’applique donc à lui comme à n’importe quel autre mot du texte. La terminaison en i de Theopoli peut correspondre au datif (complément d’attribution) ce qui donne « à la cité de Dieu ». Myriam Philibert l’interprète dans un sens un peu mystique comme une perspective ouvrant vers la cité divine (Note de La Grande Affaire).

             Dans sa page 70, Myriam s’explique, je dirais « partiellement » : « Le terme de Théopolis constitue un barbarisme flagrant. Cité des dieux ? Cité de Dieu ? Cité divine ? Citadelle ou forteresse de la religion ? Comment traduire l’expression ? ». Je dois dire qu’un inventaire datant du règne de Charlemagne sur l’Ager Galadius, centré sur le village actuel de La Javie (30 km est de Théopolis) cite un toponyme TEODONE, que je traduis par TEODUNUM, barbarisme gréco-celtique qui peut signifier « la forteresse des dieux et des déesses du ciel et de la terre ». Bien sûr ce terme remonterait des siècles avant la venue de Dardanus dans le Val de Dromon.

             Au fait, dans l’antiquité des rivages de la Méditerranée, un dromon était un navire rapide à rames et à voiles. Sur les côtes de l’Armorique Hérodote parle d’une embarcation dont l’usage était le transport des âmes des défunts vers les Îles Bienheureuses, quelque part au milieu du Grand Océan, en direction du soleil couchant, séjour des morts pour les Égyptiens.

 
Paysage près de Saint-Geniez en hiver

Au premier plan le rocher du Dromon (photo www.saint-geniez.net)

<Retour au Sommaire du Site>
    Quelques précisions de Myriam sur les mystères de Théopolis, auquel malgré tout je conserve son S invisible mais pour moi bien réel : « Thea polis signifie bien « Cité divine ». Theou polis correspond à la « Cité de Dieu » ou « Theôn polis, à la « Cité des dieux ». Et sur l’inscription, il y a « Theopoli ». Il faut bien admettre que Dardanus a latinisé le mot. Dès lors Theopoli devient le génitif singulier, ou le nominatif et le vocatif pluriels de Theopolis. Voilà bien la réponse d’un « barbare » à Augustin et à son livre Civitas Dei » *. Le barbare c’est Dardanus, qui vient de l’extérieur des frontières de l’empire romain, car de la lignée divine de Dardanos, fils de Zeus et d’Électre, fondateur de la cité de Troie.

 * On observe que Myriam Philibert, qui considérait d’abord Theopoli comme un datif, lui attribue maintenant la valeur d’un génitif singulier (complément de nom) ou d’un nominatif pluriel (sujet). La différence d’interprétation réside dans le choix de la déclinaison : Théopolis, mot grec, n’apparaît pas dans les dictionnaires latins et on ignore donc dans quelle déclinaison les Romains le classaient. La terminaison en i existe aussi bien dans la deuxième déclinaison (c’est le choix de Myriam ici), que dans la troisième (son choix précédent), mais le cas est alors différent. Ce glissement d’interprétation s’ouvre vers des perspectives non clairement désignées : Théopoli nominatif pluriel peut dès lors dériver d’un barbarisme gréco-latin Theopolus et signifier « les pôles de Dieu » (Note de La Grande Affaire).

             Une précision qui a son importance, en relation avec la possible localisation de la THEOPOLI de Dardanus. Page 70 : « Sur la carte de Cassini (1750), Théopolis est indiquée [au sommet du rocher du Dromon]. Un tableau, conservé dans l’église du Poët dévoile un château fort d’une taille respectable, que la tradition désigne de ce nom. Au premier chef, cette constatation laisse supposer que le nom de Théopolis n’était pas encore oublié au XVIIIe siècle ». Je dois affirmer ce que disait mon grand-père maternel, instituteur au village du Poët (où je suis né), situé à 10 km au nord de Sisteron : « Ce tableau fut peint sur ordre du Seigneur Claude Amat du Poët, pour qu’on se souvienne que dans le Val du Dromon existaient les vestiges d’une ville romaine, détruite pendant les guerres de religions ».


Détail de la carte de Cassini : le secteur Pierre écrite, Saint-Geniez et le rocher du Dromon

             Également, il convient de savoir que le père Jésuite Jacques Sirmond connaissait l’existence de Théopolis, dont il avait publié l’inscription vers 1730. Donc, en conséquence, Jacques Cassini suite à la constatation de ruines au sommet du Dromon y avait localisé Théopolis. Bien qu’il y ait également des chances pour que la « primordiale Théopolis » fût fondée dans le Val de Chardavon, plus à l’ouest. Chardavon ou Kard-Avon, terme araméen qui se traduit par « les anciens du pays de Kard » ou Chaldée.

             Je présume que ce serait Dardanus qui aurait dans l’an 418 « délocalisé » le LOCO CVI NOMEM THEOPOLI EST, c’est-à-dire « le lieu qui est nommé Théopolis », de Chardavon vers les rochers de Dromon, ce site possédant d’incontestables qualités de défense et d’évacuation en cas d’attaque massive d’un ennemi déterminé, dans une période très incertaine.

             De ce qui précède, et vu l’absence complète de vestiges archéologiques, il est incontestable que la localisation de Théopolis reste une incertitude complète. À moins que, un orage diluvien et des glissements de terrain fassent resurgir « les ossements de la Cité de Dieu, ou des dieux, ou divine, ou forteresse des dieux et des déesses du ciel et de la terre ». Grand merci à Dame Myriam Philibert d’avoir complexifiée la compréhension mystico - mystificatrice de la notion de Théopolis.

             Pour en rajouter un peu plus au brouillard « théopolidien », je dois révéler la découverte dans une boîte de bouquiniste, sur les quais de la Seine, à Lutèce, de quelques feuillets jaunis par le temps : une carte ancienne révélant à l’est de Sisteron un lieu nommé Civitas Théopolium, qui se trouverait dans le Val de Chardavon. Pendant des années je me suis torturé les méninges pour tenter de comprendre la signification de ce terme incongru de Théopolium. Dernièrement, un de mes correspondants, qui intervint dans l’affaire du trésor des Templiers du Verdon, m’informe qu’il se peut que Théopolium puisse signifier qu’il existait plusieurs Théopolis. Ce qui m’enchante et apporte du vent aux ailes de mon moulin de Don Quichotte embrocheur de mirages insaisissables. Il me revient en mémoire que pour un autre de mes correspondants, de Carcassonne, Théopolium pourrait signifier « défunte Théopolis ». Ce qui est une facette incontournable de notre réalité existentielle.

 Patrick Berlier, en latiniste de première catégorie, me signale que pour lui Theopolium est le génitif pluriel de Theopolis considéré comme appartenant à la troisième déclinaison ; accolé au mot Civitas il en constitue le complément de nom. L’expression Civitas Theopolium signifie donc littéralement « ensemble des citoyens des cités de Dieu », et par extension « Domaine des cités de Dieu ».

             Myriam Philibert écrit en épilogue : « Jusqu’au XVIIIe siècle, Théopolis appartenait au monde tangible. Depuis lors, l’oubli s’est emparé d’elle et la cité s’est dissimulée derrière un voile qu’il est préférable de ne plus soulever ». 
<Retour au Sommaire du Site>

 MAIS OÙ SE CACHE DONC L’INVISIBLE THEOPOLI ?

             Nous avons en tant que localisation possible, le Val de Chardavon ou Kard-Avon qui aurait été fondé par les Chaldéens, disons, pour situer l’action, entre – 1000 et – 500. C’est par le géographe grec Strabon, vivant au temps de Jésus, que nous connaissons cette éventualité. À l’époque de Jésus devait vivre à Kard-Avon une communauté de chrétiens, qui fut évidemment visitée par les saintes femmes et où, apparemment, Marie-Magdeleine résida dans une « baume » (grotte). Dans ce val entouré de toutes parts de hauts sommets existe un vaste abri sous roche, nommé par la tradition locale : « la baume de la Rousse ».


 Solange, l’épouse de Roger Corréard, au cœur de la Baume de la Rousse

 Un détail qui a son importance, Marie de Magdala est presque toujours représentée rousse. Vérifiez sur un nombre important de crucifixions. Au pied de la croix, maintes fois elle possède une opulente crinière rousse. Donc pour moi la Rousse c’est Myriam de Magdala, la prostituée des évangiles, qu’une rumeur insistante désigne ainsi que l’amante ou l’épouse de Jésus, mère de leurs enfants, qui aurait donné naissance à la race primordiale des rois Mérovingiens, qui firent de la France la fille aînée de l’Église catholique romaine, puis, par décadence, les rois faits néant. La suite « moderne » de cet avatar historico - de droit divin étant relatée dans le Da Vinci code de Dan Brown. Ce qui par conséquence nous conduit vers Rennes-le-Château !

             Puis il y eut il se peut la « délocalisation » de Theopoli de Kard-Avon vers les rochers du Dromon par Dardanus. Suivant Bernard Falque de Bézaure, auteur prolifique sur le thème des Templiers de la Provence, un parchemin découvert par les archers du roi lors de leur arrestation prouve l’existence en l’an 437 d’une dizaine de lieux de culte du paganisme en Provence, dont un Castrum Dromonus, aux rochers de Dromon bien sûr. Je précise qu’en l’an 1000, sur les chartes de donations à Saint-Victor de Marseille pour l’édification du monastère de Chardavon, existait un Castrum Dromanus, 5 km à l’est de Pierre écrite, qui fut détruit pendant les guerres de religions.

             Je dois ajouter une troisième possible Theopoli, située sur la montagne du Trainon, 2 km au nord du Dromon. Ce que paraît indiquer Honoré Bouche, prévôt du monastère de Chardavon vers 1650, ainsi qu’il l’écrit dans sa Chorographie de Provence, éditée en 1664. Page 570 : « Il y a très grande apparence que cette ville de Théopolis fut à cet endroit où est maintenant l’ermitage de Notre-Dame du Trainon où il y a les vestiges d’une très grande ville où l’on trouve tous les jours des médailles d’or et d’argent ». Je peux affirmer, de nos jours, malgré les recherches effectuées par une amie archéologue et moi-même : aucune trace de cette « très grande ville ». Quant à l’ermitage de N.-D. du Trainon rien ne prouve son existence dans les archives de l’évêché de Gap, dont dépendait le terroir de Saint-Geniez avant la Révolution.


La montagne du Trainon (photo www.saint-geniez.net)

             Il existe même une quatrième Theopoli, suivant une carte de l’épiscopat de Provence, éditée vers 1750, se situant au village fortifié de Thoard, à 20 km à l’est des rochers du Dromon. Cependant, pendant la Révolution, la Theopoli de Dardanus était de retour à Dromon, où Myriam et moi-même la localisons, dans « l’air du temps de notre 21e siècle ». Il est temps de vous présenter la traduction du texte latin de l’inscription de Pierre écrite, suivant la version de Monsieur De Laplane, publiée dans son Histoire de Sisteron, éditée en 1843.

 Claudius postumus dardanus homme illustre, revêtu de la dignité de patrice, EX CONSULAIRE de la province viennoise, EX MAÎTRE des requêtes, EX QUESTEUR, EX PRÉFET du prétoire des Gaules, et nevia galla, noble et illustre dame, son épouse, ayant fait tailler les flancs de la montagne, de chaque côté, ont donné des routes praticables au lieu nommé théopolis, lieu qu’ils ont fortifié par des murs et des portes. Ce travail a été exécuté dans leur propriété particulière, mais ils ont voulu néanmoins qu’il serve à la protection de tous. Il a été fait avec l’aide de claudius lépidus, homme illustre, compagnon et frère du sus mentionné, EX CONSULAIRE de la province germaine, EX SECRÉTAIRE de l’empire, ex intendant des affaires privées. Afin que leur sollicitude pour le salut de tous et un témoignage de la reconnaissance publique puissent être montrés par cette inscription.

             J’indique un détail qui doit être important. L’inscription est parsemée de façon apparemment erratique de dix-sept feuilles de lierre grimpant, symbole funéraire pouvant signifier la gravure de Pierre écrite après la disparition de Dardanus du monde des vivants *.

 * La feuille de lierre est courante dans les inscriptions romaines, où l’on devait abréger les mots pour en faire rentrer un maximum dans un minimum de place. Pour faciliter leur identification, ces mots abrégés étaient souvent soit surlignés d’un trait, soit suivis d’une feuille de lierre, que l’on nomme hedera. On remarque sur l’inscription de la Pierre écrite l’usage des deux procédés : un seul mot abrégé est signalé par un trait, dix-sept sont signalés par des hederae, dont une à l’envers. Et certains ne présentent aucune notation les signalant. Le nombre d’hederae ne paraît donc pas anodin en effet : 17 s’écrit en latin XVII ce qui est l’anagramme de vixi, « j’ai vécu ». À noter aussi que, même en admettant l’orthographe Theopoli comme exacte, l’inscription présente une dizaine d’erreurs (CVI au lieu de QVI, par exemple), sans parler des imperfections grammaticales. De quoi envoyer dix fois le graveur dans l’arène, dirait Roger ! En fait, le latin utilisé est loin d’être classique et semble trahir soit un auteur peu lettré, soit une origine postérieure au Ve siècle. À noter encore que la traduction ci-dessus présente elle aussi des erreurs et surtout des oublis singuliers par rapport au texte latin (Note de La Grande Affaire).

 Quant à ce nombre dix-sept il apparaît ainsi qu’un point de jonction avec l’affaire de Rennes-le-Château. À méditer : Genèse, 17, 1, « je suis l’Éternel ». Ces dix-sept feuilles de lierre grimpant, symbole de spiritualité, nous renvoient-elles vers le Dieu d’Israël ?

             Quelques précisions élémentaires sur cette inscription. Pierre écrite est le seul document qui traite de Theopoli et de ses trois fondateurs, apparemment à titre posthume. C’est curieux et intrigant. Dardanus est le cognomen (le surnom) du préfet du prétoire des Gaules. Son nom de famille est Claudius, et son prénom Postumus *. Vu qu’un héritage est à titre posthume, il se peut que Pierre écrite soit le testament de Dardanus, pour les siècles à venir… ? La question reste posée.

 * Le prénom Postumus désigne généralement un enfant posthume, né d’un père décédé avant sa naissance (Note de La Grande Affaire).

<Retour au Sommaire du Site>

QUI ES-TU DARDANUS ?

             Ton cognomen nous informe-t-il que tu es descendant de Dardanos, fondateur de la cité de Troie, fils de Zeus et d’Électre, donc de sang divin ? Dans le palais impérial Dardanus exerça les hautes fonctions administratives de maître des requêtes et de questeur. Vers l’an 400 il fut consul de la province viennoise, la plus riche de la Narbonnaise. À partir de l’an 409, par un édit de l’empereur Honorius il fut promu préfet du prétoire des Gaules et fut revêtu de la dignité suprême de patrice, conseiller de l’empereur. En tant que préfet du prétoire des Gaules, Dardanus administrait la Gaule, la Belgique, l’Espagne, la Grande Bretagne.

 Pouvoir très relatif. En 406, dans l’hiver, les hordes de barbares passaient le Rhin gelé et dévastaient l’ouest de la Gaule. Profitant de ces désordres, les légions de Grande Bretagne se révoltaient, égorgeaient leurs officiers, élisaient général un des centurions nommé Constantin, pour le prestige de ce nom, rappelant l’empereur célèbre du siècle précédent. Constantin passait la Manche avec ses légions qu’il conduisait dans la vallée du Rhône, et investissait Arles, préfecture des Gaules après la destruction de Trèves par les barbares. Apparemment Constantin occupa Arles pendant trois ans à ce qu’écrit Honoré Bouche. Donc de 406 à 409. Constantin assiégé par les légions fidèles à l’empereur fut fait prisonnier, décapité, et sa tête expédiée à l’empereur dans un baril de sel. En conséquence, vu l’occupation d’Arles par Constantin de 406 à 409, on ne sait pas où se trouvait Dardanus pendant ce temps. Je vais vous donner mon avis sur cette lacune historique.

 
Le village de Saint-Geniez en hiver (photo www.saint-geniez.net)

 Par le plus grand des hasards qui font si bien — ou si mal — les choses, lorsque cela leur convient, en l’automne 1993 je rencontrais à la foire de la lavande de Digne un Monsieur initié aux arcanes ténébreux de l’Histoire, inconnue des universitaires. Je nommerai conventionnellement ce Monsieur OSS 118, car il fut, en tant qu’officier supérieur de l’Armée d’Afrique, chargé de la « protection rapprochée » du général qui sauva l’honneur de la France en 1940. Sous sa majesté Pompidou Ier, OSS 118 devint le directeur du Groupe Action du S. D. E. C. E., actuelle D. G. S. E. Ce fut notre intérêt commun pour le phénomène ovni qui créa entre OSS 118 et moi-même des liens d’amitié en tant que frères d’armes au service de la France. Je dois dire que je suis Maître principal de l’Aéronautique navale, en retraite après 30 ans de service actif sur mer, sur terre et dans les airs. Il y a également le fait que OSS 118 étant natif d’un village situé à 10 km au sud des rochers de Dromon il était, ainsi que moi, intrigué par les mystères de Pierre écrite.

 La question principale à résoudre était : mais où sont donc les murs et les portes de Theopoli… ? Vu ses moyens d’investigations, OSS 118 avait positionné dans les caves du Palais de Néron, devenu celui de Saint Pierre, des taupes aux aguets de toutes informations utiles. Au cours d’un repas chez le puisatier d’Entrepierres, à 5 km au sud de Dromon, OSS 118 me raconta cela : « Dardanus avait établi son camp retranché où stationnaient ses deux légions dans les environs des rochers de Dromon ». Une légion était forte de 6000 combattants. Donc deux légions groupaient 12000 légionnaires lourdement armés, aptes à manœuvrer en rangs serrés et à former « la tortue » véritable forteresse humaine laminant les adversaires sur son passage. À cela il convient d’ajouter des escadrons de cavaliers et des sections d’archers et de frondeurs. Ce qui au total regroupait, avec les catapultes légères, 20000 combattants. Cette force offensive était suffisamment dissuasive pour détourner les barbares d’une attaque de cette forteresse des dieux de la Celtide, dont l’accès se fait par d’étroites gorges rébarbatives.

 En conséquence, pas de murailles en pierres massives pour assurer la protection du « locus théopoliforme », seulement des levées de terre, des palissades, des tours en bois, disparues, laminées par les éléments atmosphériques depuis 1600 ans.

 Apparemment, le préfet du prétoire des Gaules ne résidait pas dans le Val de Dromon, mais à quelques kilomètres au nord de Segustero (Sisteron), sur l’actuel domaine de Saint-Didier (évêque burgonde) qui en l’an 1000 appartenait aux évêques de Gap, ou Vapincum. Ce qui me fait supposer que Saint-Didier en tant que résidence de Dardanus et de son État-major, c’est le fait que la voie praticable ouverte par les légionnaires et les esclaves du préfet des Gaules ne se dirige pas vers Segustero mais vers le plateau de Saint-Didier où se situent les traces d’au moins trois villas romaines des IVe – Ve siècles.

 Quant à l’inscription de Pierre écrite, il convient de la dater ultérieurement au séjour de deux ans du général Dardanus. Elle peut avoir été gravée un siècle après son passage éphémère. Le temps avait érodé les souvenirs de la population locale au sujet des fortifications qui devenaient des murs et des portes, ce qui ne convient ni au val de Kard-Avon ni à l’ensemble des rochers de Dromon, qui vus de 1 km au nord représentent la silhouette d’une galère antique, donc, à l’évidence un dromon. La dernière phrase de l’inscription montre que ce fut la population locale qui la fit graver. « Afin que leur sollicitude (de Dardanus, Nevia Galla et Lepidus) pour le salut de tous et un témoignage de la reconnaissance publique puissent être montrés par cette inscription ».

 À l’examen d’une carte de la Provence dans sa globalité on s’aperçoit que le camp retranché de Theopoli est, à quelques dizaines de kilomètres près, au centre d’un demi-cercle sud englobant tout le littoral, de Nice à Arles, zone ouvrant sur la route en direction de Collioure. Donc, de ce point stratégique qu’était Theopoli, les légions de Dardanus pouvaient intervenir de 5 jours à 3 semaines en tous les points de la provincia où leur présence était nécessaire. L’on sait que Jules César a conquis la Gaule chevelue par la vélocité des jambes de ses légionnaires, il surgissait toujours où on l’attendait le moins et pulvérisait ses adversaires.

 Dans l’année 409, le prince Jovinus, du peuple des Arvernes, fédéra quelques autres peuples chevelus du centre de la Gaule et fit sécession du pouvoir central de Rome. Jovinus s’allia avec Günther roi des Burgondes, Goard roi des Alains, et Athaulf roi des Wisigoths. Les troupes de ces quatre seigneurs de la guerre se regroupèrent à Valence, dans le but de marcher ensuite sur Arles et de là sur Rome. Dardanus fut alerté par ses espions, ainsi que par la princesse Placidia, sœur de l’empereur Honorius, captive dans une cage dorée d’Athaulf, amoureux fou d’elle. Devant l’urgence de la situation Dardanus fit marcher son armée sur Valence, où il rencontra les rois barbares d’Outre-Rhin qui « grinçaient des dents » contre l’autoritarisme despotique du prince Jovinus du peuple des Arvernes. Excellent diplomate, tribun au verbe puissant, le préfet du prétoire des Gaules brisa l’alliance entre Athaulf, Günther et Goard, qui abandonnèrent Jovinus à son sort.

 Les barbares investirent Valence et donnèrent l’assaut à ses murailles. Ce furent les guerriers d’Athaulf le Wisigoth qui firent prisonnier l’Arverne Jovinus, l’enchaînèrent et le livrèrent à Dardanus. Pendant qu’il s’occupait du sort de Jovinus et de sa coalition, un général de l’empereur Honorius avait occupé Arles et chassé les troupes du fantoche Constantin, général félon des légions de Grande-Bretagne. Constantin fut décapité et sa tête expédiée à Ravenne, dans un baril de sel. Quant au prince Arverne Jovinus, ce fut Dardanus qui lui trancha la gorge du fil de son glaive, à Narbonne, devant les légions et le peuple réunis.

 Placidia s’était promise charnellement à Athaulf, en épousailles royales, à condition qu’il fonde un royaume dans le sud de la provincia. Dardanus, informé du désir de Placidia, qui fut paraît-il sa maîtresse, d’obtenir la Narbonnaise pour y fonder un royaume, donna le feu vert au peuple des Wisigoths pour franchir le Rhône sur le pont de bateaux d’Arles. J’ignorais ce détail, ce fut Myriam Philibert qui m’en instruisit par son livre Théopolis, la Cité de Dieu.

 Pendant le siège de Valence les Wisigoths stationnaient quelque part du côté de Turin, sur l’ordre des messagers de leur roi ils prirent la route du col du Montgenèvre, passèrent Briançon, Gap, descendirent la rivière Durance et arrivèrent à Sisteron. Vers le soleil levant était Theopoli, quelques chariots en prirent la direction, ils contenaient le prix payé par Athaulf pour les services rendus par Dardanus à son peuple. C’est ainsi qu’une partie des pillages des riches villas romaines et de Rome se trouvèrent enfouis quelque part dans le secteur de Dromon.

 Dans les années 1935 – 1945, le curé Jourdan de Saint-Geniez, maire de cette commune, aidé par Marius Maldonnat, radiesthésiste, et une équipe de gais lurons, se mit à fouiller la région à la recherche du trésor de Dardanus. Le Dromon bien sûr, mais également la montagne du Trainon, dont la face nord est trouée de cavités par affaissements de terrains, qu’ils nommaient : la montagne de l’or, ce qui est très indicatif.

 À Valence, Dardanus avait rencontré le roi Günther du peuple des Burgondes. Ce peuple possédait un fabuleux trésor, celui des Nibelungen. Suivant Alfred Weysen, auteur du livre très controversé L’île des Veilleurs, sur le trésor des Templiers du Verdon, les Burgondes s’établirent au nord de Sisteron, dans le secteur de l’actuel village de Nibles, dominé au nord par le Rocher de Hongrie et au sud par les falaises du Plateau de Gache. Quelque part dans cette contrée chaotique serait caché le trésor des Nibelungen.

 Suivant la légende ce trésor se trouverait dissimulé dans une profonde caverne, près d’une cascade. Sur ce trésor veillerait le nain Andwari, possesseur de l’anneau d’invisibilité. Dans le nain Andwari nous retrouvons le démon gardien du trésor du temple de Salomon, l’Asmodée de Rennes-le-Château. De nos jours, les falaises de Gache, le Rocher de Hongrie, les Rochers de Saint-Michel, à l’est du Dromon, abriteraient une flottille de soucoupes volantes pilotées par des petits-gris, qui sont les veilleurs intemporels des gîtes secrets du lion, et où suivant l’ufologue américain G.-H. Williamson seraient stockées les archives de l’Atlantide, dans l’attente du temps de l’Apo-kalypse, qui est le temps de la Révélation.

 
Roger Corréard et Jimmy Guieu durant le tournage du film « Théopolis, la cité oubliée »

<Retour au Sommaire du Site>

Où l’on retrouve Dom Polycarpe de la Rivière

             Ce fut la revue CEP d’OR de PYLA, éditée par André Douzet dans les années 1995 – 1996, qui me conduisit vers cet énigmatique prieur et me fit rencontrer par la même occasion Patrick Berlier. Incidemment Patrick me parla de Polycarpe de la Rivière. Ce fut la Révélation ! Je connaissais le prieur de Sainte-Croix-en-Jarez par le livre de Jean-Luc Chaumeil, Le temps et les ovni, dans sa page 53 : « Nous étions non loin de La Javie, célèbre dans l’affaire UMMO, à côté de Théopolis l’un des sites favoris du Chartreux Polycarpe de la Rivière qui disparut à la fin de sa vie, et très près de Saint-Geniez où notre ami Olivier Rieffel poursuivit l’enquête du crash du 18 mars 1972 ».

 Puis au cours d’une conversation téléphonique, Thierry Garnier, directeur des éditions Arqa, m’informa d’une visite auprès de l’ami André Douzet, possesseur de liasses de textes de Polycarpe de la Rivière. En les feuilletant, Thierry remarqua une annotation marginale : « Chardavon ». Stupéfait, Thierry demanda à André s’il connaissait cet endroit, réponse négative. Alors Thierry expliqua que Chardavon se trouvait à 1 km de Pierre écrite, l’inscription témoignage de l’existence de Théopolis. André connaissait Théopolis dont je lui avais parlé dans plusieurs courriers. Devant l’intérêt manifesté par Thierry, le visage d’André se ferma et il récupéra les écrits de Polycarpe pour les soustraire à la vue de son interlocuteur.

 De toutes façons, cette mention de Chardavon sur un document écrit de la main de Polycarpe ne laisse planer pour moi aucun doute, le prieur de Sainte-Croix-en-Jarez était venu à Théopolis, du fait que son ami Honoré Bouche devait devenir le prévôt du monastère de Chardavon vers 1650. Dans sa Chorographie de Provence, éditée en 1666, Honoré Bouche écrit, en préambule de son ouvrage encyclopédique sur les évènements politiques de la Provence depuis la naissance de Jésus-Christ, un long paragraphe en forme d’hommage à Polycarpe de la Rivière :

 « Le Révérend Père Polycarpe de la Rivière Chartreux, personnage, qui, à l’éloquence, à l’érudition & à la piété qu’il a fait paraître en beaucoup de petits Traités de dévotion, qu’il a composés, avait ajouté une grande recherche pour l’antiquité, comme assurent beaucoup d’Écrivains de cette matière, qui en font mention, & confessent avoir eu de la libéralité de très belles remarques, tirées de ses mémoires. Il avait eu autrefois l’entrée des meilleures Bibliothèques de France, & la rencontre des plus curieux manuscrits qui s’y pouvaient trouver. Son dessein était de travailler à l’Histoire Ecclésiastique de France, en Langage Latin, & surtout à la connaissance des Évêchés, & à remarquer les noms & les actions des évêques, à la façon du sieur Robert en sa Gaule Chrétienne, qu’il devait augmenter de beaucoup, ainsi que depuis peu les sieurs de Sainte-Marthe ont fait. Je le vis le mois de Février de l’an 1638, en la chartreuse de Bonpas, lors qu’il travaillait à cet Ouvrage, il m’y montra beaucoup de Diocèses achevés, & surtout celui d’Avignon, qu’il avait amplement traité, au même Langage Latin, en forme de Chorographie & d’Histoire, en un ou deux tomes en feuille, où il faisait entrer tout ce qui se peut savoir de l’antiquité Ecclésiastique & Séculière de toute cette Contrée & de ses environs. Ouvrage si avancé, si bien poli & si bien écrit, ayant intention de lui faire voir le jour avant les autres, qu’il ne fallait rien plus que de le mettre sous la Presse. Mais par de certains secrets, à fort peu de gens connus, l’Auteur a disparu, & son ouvrage a été condamné aux ténèbres ».

(Texte intégral, transcrit en français moderne – Note de La Grande Affaire)

 Il est de mon avis, du fait des documents possédés par André Douzet, qu’il en fasse un article pour la connaissance possible de la dernière année du Chartreux Polycarpe de la Rivière, disparu sur le chemin du Mont-Dore où il allait aux eaux pour traiter les rhumatismes dont il souffrait.

 Patrick Berlier dans sa Société Angélique fait astucieusement remarquer l’anagramme phonétique Mont-Dore = Dromon. Vu que ces gens employaient un « langage codé » pour communiquer au nez et à la barbe des inquisiteurs, cela veut dire possiblement une retraite, inconnue de l’Église, à Chardavon / Théopolis. Bien que l’épiscopat d’Avignon possédait le prieuré du Val-Gelé sur le terrain de Dromon, devenu leur propriété par une bulle papale et intervention du roi de France. Il est donc à considérer l’importance pour l’Église d’Avignon du LOCO CVI NOMEM THEOPOLI EST. Cela explique également la crucifixion de Venasque (Vaucluse), où en arrière-plan se profilent les rochers jumeaux du Dromon et du Dromonet. Voir page 242 du tome II de La Société Angélique. Le Dromon pointe vers le ciel une gueule de dragon et invite à une descente aux enfers. Or, effectivement, dans la grande falaise ouest, celle des ténèbres du soleil couchant, est une profonde faille enfoncée dans le socle rocheux. Le long de cette faille, un chapelet de grottes sépulcrales contenant des milliers de cadavres.

 Patrick Berlier termine son paraphe sur la crucifixion de Venasque par cette phrase : « Et si c’était cela le secret des peintres provençaux ? ». À bon entendeur salut.

Roger CORRÉARD


L'énorme masse du Rocher du Dromon s'élève non loin de Saint-Geniez et semble
protéger
la chapelle Notre-Dame, que l'on aperçoit à gauche, au pied du rocher.
(photo http://chapelles.provence.free.fr)


<Retour au Sommaire du Site>

Un Grand Merci à notre ami Roger Corréard qui est aussi l’auteur d’un petit livre sur les énigmes de la Pierre écrite, au titre évocateur de « Théopolis, gîte secret du Lion », édité par l’Association Sentinelle Ufo News, à Reims, en arrêt de fonctionnement par suite d’une grave maladie de son président.

 Il a tourné deux films documentaires avec Jimmy Guieu, disparu depuis, qui furent commercialisés en cassettes vidéo. Les phénomènes paranormaux qui se déroulent dans la crypte de la chapelle Notre-Dame du Dromon font l’objet d’un chapitre de la cassette « Vortex », et une seconde cassette est toute entière consacrée à la Cité de Dieu : « Théopolis, la cité oubliée ».

 Nous avons conscience que ce texte peut susciter bien des interrogations ou des avis contradictoires. Roger Corréard, un homme de coeur rare, se tient justement à la disposition des internautes qui voudraient lui poser des questions complémentaires. Avec la grande honnêteté, autant intellectuelle que morale, qui le caractérise si bien, il nous demande de vous préciser jusqu'à son adresse personnelle pour éventuellement l'interroger :

 La Reine Jeanne

18 avenue du Stade

04200 Sisteron