Le dernier des VOYAGES EXTRAORDINAIRES de
Jules Verne
En ce samedi 22 juillet 2023, Similien Bremis arpente d’un pas allègre
la rue de l’Arche-Sèche dans sa bonne ville de Nantes. Il sait qu’il va
retrouver dans l’agence nantaise de la Société Angélique, dirigée de main de
maître par Nantes Biré, ses amis Thierry Rollat, Patrick Berlier et Éric
Charpentier. Nouveau-né, Similien fut baptisé dans l’église paroissiale
Saint-Similien, bonne raison suivant ses parents pour lui donner ce prénom
typiquement nantais ; le prénom du premier évêque historique, successeur
de saint Clair et de Ennius, et occupant le siège épiscopal vers 330.
Le pont de l'Arche
sèche, qui a donné son nom à la rue, au début du XXe siècle (carte
postale ancienne)
Mais revenons un peu en arrière, précisément le samedi 15 juillet de
cette année 2023… Dans son bureau de l’Hôtel des Anges sur la colline de
Fourvière à Lyon, le COS, Commandant des Opérations Spéciales au sein de
l’Angélique, relisait une fois encore cet encart du livre Guide secret de
Nantes et de ses environs (Rennes, Éditions Ouest-France, 2012) rédigé par
Nicolas de la Casinière. Le Cossange, ainsi que le surnommaient les membres de
la Société Angélique lyonnaise, n’occupait le siège que depuis l’année 2020.
Face à lui, se trouvait le binôme pilatois : Patrick Berlier, l’Agent
003 du Bercail, la poulie fixe, et l’Agent Pollux
dit Gémeaux, la poulie filleule, le Pélussinois bien
connu Thierry Rollat.
Ces deux spécialistes des missions temporelles étaient le plus souvent
assistés de Sergents protecteurs, car non, nos deux agents ne
souhaitaient aucunement détenir le permis de tuer, l’Autorisation de
niveau 7. D’un seul pas, ce matin, nos deux agents, à la demande du COS,
avaient frappé au Bercail de Salomon sur la colline sacrée de Fourvière.
Une nouvelle mission se profilait… Après les salutations d’usage, prolongées
par les habituelles questions sur la famille, le COS sortit d’un tiroir de son
bureau, un livre qu’il ouvrit à la page 104 repérée par un marque-page :
« Ce livre, le Guide secret de Nantes et ses environs paru
en 2012 aux Éditions Ouest-France, m’apparaît plutôt intéressant. Vous devez
assurément le connaître, Patrick, car vous êtes cité ? Oui… Ça vous
dit quelque chose… L’auteur, Nicolas de la Casinière, ainsi que j’ai pu le
découvrir sur Wikipédia, né à Versailles en 1954, est un écrivain, journaliste,
peintre et illustrateur français. Il fut notamment journaliste correspondant du
journal Ouest-France… Page 104, dans le chapitre Jules Verne
occultiste ?, il cite un auteur nommé… Heu ? Ah oui… Patrick
Berlier. Nous n’en doutons pas, il s’agit bien de vous ! »
Patrick Berlier tout en acquiesçant du visage, prit la parole :
« Effectivement ! Il me revient que notre ami Nantais,
Similien Bremis, passionné par les mystères angéliques ou templiers de
l’ancienne capitale bretonne, m’avait informé à l’époque de la parution de ce
livre. En effet, l’auteur reprenait certains de mes propos relatifs aux
bas-reliefs de la rue de la Juiverie à Nantes, ainsi que ceux relatifs à
l’énigmatique Passage Pommeraye nantais où Jules Verne rencontrait semble-t-il,
dès sa jeunesse, les membres du Grand Nord, une société secrète confondue à
tort avec l’Ordre des Polaires… Similien entretenait une correspondance avec
mon grand ami, feu Roger Corréard. Ce dernier me parlait souvent de ce Nantais
et c’est ainsi que j’éprouvai le désir de le contacter. Je luis envoyai un
premier courrier le 16 mai 2002 auquel il me répondit le 27 mai. J’avoue que
j’éprouvais un certain plaisir lorsque je découvrais dans ma boîte aux lettres
une enveloppe kraft portant son nom au dos. Aujourd’hui nos échanges
épistolaires, depuis plusieurs années, sont devenus électroniques, mais ils ont
perduré au fil des mois… Donc, notre ami Similien fut amené dans ses courriers
à évoquer les bas-reliefs nantais de la rue de la Juiverie. Il y reconnaissait
à juste titre une inspiration puisée dans l’intriguant ouvrage Le Songe de
Poliphile, la Bible de la Société Angélique. Il devenait pour moi important
d’évoquer ces bas-reliefs dans le tome
II de La Société Angélique publié en 2005 aux Éditions Arqa. Notre ami,
quant à lui, revint sur le sujet, développant quelque peu dans un article mis
en ligne par Thierry sur le site la Grande Affaire. Pour autant lorsque
Similien m’informa de la sortie du livre de Nicolas de la Casinière, je ne
jugeais pas opportun d’en faire l’acquisition. »
Le COS remercia Patrick et demanda à Thierry de parler de Similien
Bremis :
« Je connais effectivement Similien, nous sommes d’ailleurs
rencontrés à Pélussin en 2008 alors qu’il venait tout juste de perdre son père.
Il écrira d’ailleurs un article que je mis en ligne, à la mémoire de son père…
En 2003, il y a donc 20 ans cette année, les Regards du Pilat arrivaient sur la
Toile. Patrick le Druide du Pilat, nous rejoignait en 2005. Heureux jour
que jour-là ! Bien entendu il en informa son ami Similien Bremis et c’est
ainsi qu’un beau matin je reçus un courrier daté du 29 novembre 2004 glissé
précisément dans une enveloppe kraft… Et donc, dans ce courrier, il me faisait
part de l’intérêt qu’il avait ressenti en lisant mon livre Le Vieux Secret.
Je répondis à son courrier dès le 6 décembre. J’étais très admiratif de ce que
j’avais pu lire et je ne me privais pas de le lui dire. Il en résulta que je
lui proposai une mise en ligne pour février 2006 d’un premier article : L’inscription
de Trèves : Secret Royal. Tel fut le début d’une importante
collaboration. En ce qui concerne le livre que vous tenez dans les mains, je ne
connaissais pas. »
Le COS reprit à présent la parole :
« Je vous remercie Thierry et Patrick, pour ces quelques
informations qui nous permettent de mieux comprendre certaines choses. Ainsi
donc, dans cette page 104 où apparaissent vos prénom et nom, mon cher Patrick,
figurent également deux encarts. Celui de droite est titré Voyage au
centre de la terre vernienne, et celui de gauche, qui attira mon
attention L’énigme de la Vierge noire. Cette énigme est ainsi
narrée par l’auteur :
''En 1982, quatre ans après l’ouverture du musée Jules-Verne un
cambriolage sans le moindre vol dépose une statuette de plâtre, couverte de
sang, le visage maculé de noir. À son pied, un carton : ‘’Nous faisons de cette
Vierge noire ensanglantée, un souvenir du voyage de Jules Verne en 1981.
Étrange date. Pas de revendication. Aucun auteur identifié… L’énigme jamais
élucidée ferait une bonne intrigue pour un roman d’aventure.''
« Ces quelques lignes intéressent vivement la Société Angélique.
Peut-être pourriez-vous contacter votre ami Nantais ? Il serait étonnant
qu’il ne se soit pas intéressé à cette énigme ? »
Et Patrick de répondre :
« Vous avez raison, nous contacterons dès aujourd’hui Similien
Bremis. Nous étudierons ensuite ce que notre ami pourra nous apporter puis nous
jugerons si nous devons effectuer une enquête approfondie sur le sujet.
Thierry, je suppose que tu es d’accord avec moi ?
– Je suis bien d’accord avec toi, et le connaissant je pense que
Similien souhaitera vraiment s’associer à nous pour résoudre cette énigme, mais
je ne pense pas qu’il ait attendu pour le faire. »
Le COS reprit la parole :
« Bien que je ne le connaisse pas, je pense qu’il sera
effectivement très heureux d’œuvrer à vos côtés dans sa cité qu’il connaît, je
pense, plutôt bien ? Vous prendrez samedi prochain, 22 juillet, en gare de
Lyon Part-Dieu, le TGV de 6h30. C’est vrai, c’est tôt… mais rien ne vous
empêchera de dormir un peu dans le train. Vous arriverez à Nantes à 11h19, soit
4h49 plus tard. Vous serez immédiatement conduit dans notre antenne nantaise
rue de l’Arche-Sèche, à proximité de la place Royale et de l’église
Saint-Nicolas. Rendez-vous ici-même au Bercail, vendredi après-midi. Vous
pourrez ainsi dormir à Lyon avant de faire le Voyage à Nantes. »
Ce fut non sans surprise que Similien Bremis reçut
un coup de fil de ses amis Patrick et Thierry. Les contacts se faisant
essentiellement par mail, mais Thierry possédait toujours le n° dans son
iPhone. Et c’est d’ailleurs lui qui l’appela :
« Bonjour Similien, c’est Thierry Rollat… Je suis à côté de
Patrick Berlier. Je ne te dérange pas ? Non… Tant mieux… Il se trouve que
nous devons à la demande du COS de la Société Angélique lyonnaise, nous rendre
à Nantes samedi prochain. Il souhaite que nous enquêtions au sujet d’un encart
que tu connais bien d’après Patrick. Il apparaît dans le livre d’un certain
Nicolas de la Casinière. Cet auteur évoque L’énigme de la Vierge noire,
qui se serait déroulée dans le musée Jules-Verne de Nantes en 1982… Ah tu vois
de quoi il s’agit… Très bien ! Nous arriverons en gare de Nantes à 11h19.
Te serait-il possible de nous retrouver quelques minutes plus tard dans
l’annexe de l’Angélique rue… Patrick, le nom de la rue s’il te plaît… merci… de l’Arche-Sèche. Ça t’est possible…
As-tu as déjà été contacté par Madame Nantes Biré ?... Tu la connais… Ah
d’accord ! Si tu as des infos sur le sujet, notamment des écrits,
amène-les… Tu en as ! Bon écoute, à samedi. Patrick te dit bonjour. »
Midi sonnait à Saint-Nicolas, nos
deux agents de l’Angélique, ce 22 juillet 2023, accompagnés d’un troisième
homme, Éric Charpentier – l’appelé de dernière minute – pénètrent dans
l’antenne nantaise de l’Angélique rue de l’Arche-Sèche. Ils y retrouvent
Similien Bremis arrivé depuis peu, aux côtés de Nantes Biré, Présidente de
l’antenne. Bien qu’ils soient déjà venus à Nantes dans le cadre d’une mission,
c’est la première fois que nos deux agents 003 et Pollux
rencontrent Similien dans la Cité des Ducs. Autour d’un frugal mais copieux
repas, les convives entament avec la Présidente Nantes Biré une intrigante
discussion.
« Messieurs, je me nomme, vous le savez, Nantes Biré. Je suis la
descendante en ligne directe de Pierre Biré, Président de l’Angélique Nantaise
au XVIe. Mon aïeul, compagnon de la première heure du duc de
Mercœur, lui succéda à la tête de la société nantaise, après une mise en
sommeil de quelques années. Similien Bremis, ici présent, a consacré, vous êtes
bien placé pour le savoir, mon cher Thierry, quelques articles ou contes sur le
sujet en Grande Affaire… Un mot tout de même sur mon prénom avant que vous me
posiez la question. Oui je me prénomme Nantes. Nombre
de petites filles, jusqu’au XIXe dans la cité ont hérité de ce beau
prénom, ainsi qu’aime à le répéter Stéphane Pajot, le célèbre écrivain et
journaliste Nantais. En ce qui concerne la présence parmi nous de Monsieur Éric
Charpentier, elle nous est apparue évidente après la discussion que nous avons
pu avoir Similien Bremis et moi il y a quelques jours. Similien nous a appris
que vous avez travaillé, à sa demande, mon Cher Éric sur l’orientation de certains
de nos édifices religieux nantais : la cathédrale
Saint-Pierre-et-Saint-Paul, l’église Saint-Nicolas, l’actuelle, et celle
que connut Jules Verne, l’ancienne chapelle Sainte-Catherine des Templiers
ainsi que l’église Notre-Dame du Bon-Port. Certaines de vos découvertes,
toujours inédites, vont enrichir notre lecture de l’encart de Nicolas de la
Casinière.
« La sortie du livre de cet auteur, n’avait pas échappé à
Similien et il était logique qu’il s’arrête sur cet encart évoquant le dépôt en
1982 dans une salle du musée Jules-Verne. Racontez-nous, Similien :
« Il est vrai Madame Biré que cet encart ne m’a pas échappé. J’ai
cherché en vain pendant quelques années des informations sur le sujet, ne
frappant pas à la bonne porte. C’est bien cette année
que l’idée m’est venue de contacter les Éditions Ouest-France qui éditèrent le
livre. Je savais que Nicolas de la Casinière avait été un temps
correspondant de Ouest-France. Les éditions transmirent le mail que je leur
avais envoyé à l’auteur du livre. Et c’est ainsi que je reçus le 12 juillet un
mail signé Nicolas de la Casinière. Il m’informait s’être inspiré pour l’encart
de son livre d’un article publié soit dans Presse-Océan, soit dans
Ouest-France, les deux quotidiens phares régionaux.
« Je répondis le jour même à son mail et reçus de suite un second mail
dans lequel il écrivait : ‘’Pour la date 1981, je ne vois pas trop de quel
voyage il peut s'agir. J'ai pensé une erreur, la vraie date pouvant être 1881,
mal retranscrite. Mais Jules Verne et 1881, quelle allusion, si ce n'est que
c'est l'année où la série des voyages extraordinaires de Hetzel voit la sortie
de La Jangada ? Mais quel lien avec le Brésil, la Vierge noire ? Le
roman évoque bien au détour du périple un village Fonteboa sur l'Amazone, et
son église dédiée à ND de Guadalupe, Vierge noire du Mexique. Mais
c'est un lien plus que mince, sans le moindre rebondissement dans le roman.
Beaucoup d'hypothèses, rien pour suivre une piste.’’ Gageons que ces quelques
réflexions s’avèrent, au contraire, bien intéressantes. J’en informais Patrick
à qui je passe la parole.
– Similien m’informa effectivement de ces précieux renseignements.
Oui, elle est vraiment très curieuse cette histoire du musée Jules-Verne en
1982, des inconnus entrant par effraction pour y déposer une statue
ensanglantée de la Vierge noire. À chaud je reconnus que 1981 devait être une
erreur. Ce pourrait être 1881, année de La jangada en effet. C'est vrai
que dans ce roman il est question de la Vierge noire du Mexique à qui est
dédiée l'église de Fonteboa au Brésil. Je n'en parle pas dans mon livre, parce
que c'est juste une mention, sans incidence pour la suite de l'histoire. »
À ce moment précis, Similien sollicita la parole :
« Il me fallait à présent découvrir le contenu de l’article qui
inspira l’encart et c’est ainsi que me rendis un matin aux Archives
Départementales de Nantes où sont réunis la quasi-totalité des articles
régionaux jamais écrits. La chance était avec moi, je découvris le mystérieux
article. Il est paru le vendredi 6 août 1982 dans le journal Ouest-France sous
le titre Double mystère au musée Jules-Verne à Nantes. Dans l’article
non signé, le journaliste indique que le dépôt fut découvert par des visiteurs
le samedi matin dans l’une des salles du rez-de-chaussée. Une grande traînée de
sang encore fraîche conduisit le conservateur jusqu’à une statue de plâtre
haute d’une soixantaine de centimètres dissimulée derrière une tenture. ‘’La
figurine blanche représentant une Vierge debout, un enfant devant elle, le
visage peint en noir : elle était maculée de sang.’’ Sous la statue se
trouvait une lettre manuscrite portant cette inscription : ‘’Monsieur le conservateur, nous avons le plaisir de
vous faire don de cette Vierge noire ensanglantée, en souvenir d’un voyage que Jules
Verne a effectué en 1981.’’ »
Thierry Rollat qui jusque-là, écoutait avec le plus grand intérêt,
sollicita la parole :
« Je réside à Pélussin dans les monts du Pilat et il se trouve que
notre commune affirme avec fierté la présence de Notre-Dame-soubs-Terre, la Vierge
noire du Pilat ! La légende veut que des chrétiens fuyant les
persécutions à Lyon en l'an 177, soient venus se réfugier dans le Pilat,
creusant dans la roche une première chapelle pour abriter la statue de la
Vierge qu'ils avaient réussi à sauver. Au XIe siècle une église
s'éleva par-dessus, la chapelle primitive devenant la crypte de cette église.
Dans cette crypte se voit une inscription pour laquelle j’attache une grande
importance : il s’agit de la date de 881 écrite en chiffres romains. Ne
s’agit-il que d’une date ? Je ne l’affirmerai pas. Mais ceci peut nous
intéresser dans l’énigme vernienne sur laquelle nous réfléchissons ce jour. En
effet, 881, n’est pas sans évoquer 1881 l’année où Jules Verne
publie La jangada. »
Similien demanda la parole et s’adressa à Thierry :
« Il est intéressant, Thierry, que tu évoques ce nombre 881 lié à
l’énigme de la Vierge noire de Pélussin. Je voudrais évoquer ce nombre tel que
l’on peut le découvrir dans le Dictionnaire de Guimatria de Georges Lahy.
La guématrie hébraïque associe la lettre et le chiffre qu’elle est aussi. C’est ainsi que le nombre 881 apparaît avec les mots de Genèse
37-22 : ''Al-tishpek’ou-dam : Ne répandez-pas le sang’’. Ces
mots sont-ceux de Ruben, l’aîné des fils de Jacob. Joseph fait de l’ombre à ses
frères. Ses rêves prémonitoires annoncent qu’ils devront s’incliner devant leur
frère, aussi décident-ils de lui ôter la vie. Ruben est contre. Aussi lorsque
Joseph est descendu dans un puits sans eau, mais occupé par des serpents et des
scorpions, ainsi que le commentateur Rashi de Troyes l’écrivait. Joseph par sa force,
maîtrisa dans le puits, le dragon… Ses frères le dépouillèrent de
sa tunique bigarrée, la maculant de sang… le sang d’un chevreau. Jacob
découvrant la tunique, pensa que Joseph avait été dévoré par une bête féroce…
Oui Thierry, je termine juste mon propos et je te passe la parole… Le sang
maculant la tunique, rappelle quelque peu, le sang, apparemment animal, suivant
l’enquête policière, maculant la Vierge noire du musée Jules Verne. Vas-y
Thierry…
– Ce que tu viens de dire est intéressant et je suis une fois encore,
obligé d’évoquer la Vierge du Pilat, Notre-Dame-soubs-Terre… elle est
vêtue de blanc, tandis que l’Enfant est vêtu de rouge. Notre vierge
avait le pouvoir de faire revenir à la vie les enfants mort-nés, où morts avant
que l’on ait eu le temps de les baptiser. Dans ce ‘’sanctuaire de répit’’,
ainsi que l’on nomme ces lieux spécifiques, on peut découvrir –Patrick ne
pourrait que le confirmer – la plus curieuse figuration allégorique de la
Vierge, sous la forme d’une tour en marbre, haute de 1,50 m environ,
véritablement un tronc d’église. Sur son socle hémisphérique s’enroule un
serpent. En haut, se trouve une inscription en latin : TVRRIS
DAVIDICA. La Tour de David. Et ainsi qu’a pu l’écrire Patrick : ‘’Cette œuvre
étonnante a été donnée par la famille Julien de Pommerol au XIXe
siècle, à l’époque où elle faisait construire le château de Virieu en l’ornant
d’une tour néogothique assez semblable.’’ Voici la photo de ce tronc
d’église :
La Turris Davidica
de Pélussin - Photo de Patrick Berlier
L’hôtesse de lieux, Nantes Biré, tout en admirant la photo, commenta
:
« Merci Thierry, cette tour virginale est d’autant plus
intéressant qu’à Nantes même, nous pouvons admirer dans la cathédrale – bien
qu’en restauration pour l’heure – le fameux tombeau hermétique de François II,
le duc de Bretagne, père de notre duchesse Anne. L’une des quatre vertus
représentées aux quatre extrémités du tombeau – la Force – considérée comme la
plus belle représentation en Europe, maîtrise un dragon sortant de la tour… La
tour n’est que la représentation inversée du puits. Le puits où se reflète le
ciel étoilé lorsqu’il contient de l’eau, devient quand il est vide et sans
eau – pour reprendre les mots du Livre de la Genèse, le repaire des
serpents et autres scorpions, ainsi que le commentait Rashi de Troyes. Et
détail intéressant, dans La jangada, éditée en 1881, Jules Verne, ainsi
que le rappelait avec justesse, Nicolas de la Casinière, évoquait en préambule,
un village Fonteboa sur l'Amazone, ‘’et son église dédiée à ND de Guadalupe,
Vierge noire du Mexique’’. Fonteboa ou Fonte boa, en portugais, c’est la
‘’Bonne Fontaine’’, mais aussi : la ‘’Fontaine du Boa’’…
« En 1867, dans un ouvrage relatant des récits de voyages à
travers le monde, figure une gravure sur bois de l’artiste peintre et
illustrateur français, Édouard Riou (1833 – 1900), intitulée Vue du village
de Fonteboa. Voici la gravure :
Vue du village de
Fonteboa au Brésil dans l'État d'Amazonas – gravure sur bois de Riou, publié
sur Le tour du monde, Paris, 1867
« Je souhaiterais à présent que Similien Bremis revienne plus
précisément sur l’article du journal Ouest-France en évoquant notamment toute
l’importance de la date à laquelle la statue fut déposée au musée Jules-Verne..
– Oh oui, vous avez, ô combien raison Madame, la date est très
importante. L’article est paru le vendredi 6 août 1982. Le dépôt, ainsi que
l’indique le journaliste, a été découvert samedi matin dans l’une des salles du
rez-de- chaussée. Le dépôt a eu lieu, nous pouvons le penser, pendant la nuit
du vendredi au samedi, plutôt après minuit, soit le 31 juillet. Or, il apparaît
que le 31 juillet est le 212e jour de l'année du calendrier
grégorien (213e si année bissextile), il en reste donc ensuite 153. Et là où ça devient
intéressant, c’est qu’à Fatima les apparitions de la Vierge eurent lieu entre
le 13 mai au matin et le 13 octobre au soir, que l’on présente comme une
période de 153 jours + 1. Voici ce qu’écrit Raymond Terrasse dans son livre Amitié
Franco-mariale et Géométries ufologiques (lulu Éditions) : ‘’l’année
1917, non bissextile, est-il besoin de le dire ? Du 13 mai au matin au 12
octobre au soir, il y a 153 jours, soit 212 jours pour le reste de l’année.’’
Une année, bien sûr, qui commencerait le 13 mai. L’exemple se renouvelle avec
les apparitions mariales de Lourdes, ainsi que le rappellent plusieurs auteurs
tel Augustin Berger qui, dans la revue Atlantis mai-juin 1982 (retenons une
fois encore l’année, l’étude fut naturellement écrite en amont), présente son
étude Un cycle divin : les Apparitions mariales de Lourdes. Il y
met en relief, l’importance du nombre 153 dans les apparitions de Lourdes,
notamment dans le calendrier lourdais, entre la 2e Apparition le 14
février, et la dernière le 16 juillet. Il rappelle que le nombre 153 est la
valeur secrète du nombre 17, ‘’Or, il y eut précisément dix-sept Apparitions
pendant la période allant de la deuxième à la dernière !’’. N’oublions-pas
les apparitions de N.-D. de Guadalupe en 1531. J’ajouterai que Raymond
Terrasse reconnaît dans l’étrange portrait de cette Vierge, la présence du
nombre 153 avec une virgule mais il est bien présent. Pour lui, N.-D. de la
Guadalupe et les apparitions mariales de Fatima, sont bien reliées. Vous devez
penser : ‘’Jules Verne n’était plus là quand ces différentes études sont
parues, ce qui est vrai ! Mais nous savons que l’écrivain Nantais était un
visionnaire et rien ne nous dit que ces nombres n’étaient pas, avant même les
apparitions de Lourdes ou de Fatima, déjà reconnues comme étroitement liées aux
apparitions mariales ?! Il serait intéressant, à présent, que nous ayons
l’avis assurément pertinent de notre ami Éric sur ce jour du 31 juillet dans le
cadre historique et architectural nantais, au sein de la Bretagne et assurément
de la France. Éric, ainsi que Patrick, me permirent de prendre connaissance du
centre de l’Étoile de Nantes, énigme templière. Éric se pencha aussi,
vous l’avez rappelé Madame Biré, sur les églises nantaises. Les recherches très
pointues de notre ami, bousculent quelque peu ses lecteurs, ainsi que les
Nuréens… À toi Éric :
– Merci Similien et merci à vous Nantes Biré de m’avoir invité ici
dans la cité de la Duchesse Anne de Bretagne, deux fois reine de France, et de
Jules Verne, pionnier de la science-fiction française qui savait glisser dans
ses œuvres, des mystères qui nous intéressent aujourd’hui encore au plus
haut-chef. Le 31 juillet, oui c’est assurément une date d’importance, au-delà
de cet aspect marial, je voudrais rappeler que ce jour, associé au 1er
août correspondait dans le calendrier des Celtes, à la Lugnasad ou ‘’Assemblée
de Lug’’, le dieu de la ‘’Lumière’’, correspondance celtique de l’Archange
Michel, le chef de la Milice céleste. C’est après la victoire du roi Franc
Clovis que l’on invoqua durant le sacre des rois, saint Michel pour la
bénédiction de la bannière royale. Le Pape Anastase après la conversion de
Clovis, dans une lettre adressée aux deux souverains, Clovis et sainte
Clotilde, reconnaissait saint Michel, comme Prince du peuple Franc et demandait
à ce protecteur céleste de garder les Francs et de les secourir dans les
combats. Aux temps bibliques, saint Michel était présenté comme le Prince
d’Israël… Il fallait bien que la France, qui fut rapidement qualifiée de Nouvel
Israël, s’attribue le même Prince… À Nantes, Lug s’affirmait dans la
figure de saint Clair, son premier évêque. Historiquement ce saint n’est guère
localisable dans le temps. Dans le légendaire nantais, c’est en 96 qu’il arrive
à Nantes, missionné par le pape saint Lin et par l’apôtre saint Philippe. Ainsi
que j’ai pu l’apprendre de Madame Nantes Biré, l’un des membres de l’Angélique
Nantaise, proche de son ancêtre Pierre Biré, fut le Père Albert Le Grand,
auteur du fameux livre Vies des Saints de la Bretagne Armoricaine en
1636. L’hagiographe et dominicain Breton, indiquait dans son livre que l’évêque
saint Clair missionna son diacre Déodat en Cornouaille armoricaine. Depuis la
Grande-Bretagne ’‘Dieu leur envoya de l’ayde’’, en la personne de Drennalus,
‘’Disciple de Joseph d’Arimathie’’. Drennalus débarqua ‘’avec quelques siens
Condisciples’’, missionnés par le Porteur du Graal. Il aurait été, le premier
en Petite-Bretagne dans la cité de Morlaix, à poser, ‘’une Image de Nostre Dame
tenant son petit Jésus’’. Saint Clair travailla ‘’vingt-six années en la vigne
du Seigneur’’. Pour Pierre Biré, Nantes s’articule autour de sa Vigne. Cette
vigne chez les Templiers Nantais prit le nom de Bois Tortu et ce nom fut donné
à la chapelle Sainte-Catherine en la commanderie du même nom. L’actuelle petite
rue du Bois-Tortu garde le souvenir de cet énigmatique Clos du Bois Tortu. Des
fresques viticoles ont été réalisées dans le prolongement de cette ruelle. J’ai
pu, à la demande de Similien, travailler sur l’une d’elle. Mais il appartiendra
à Similien, lorsque l’occasion se présentera, d’évoquer mon travail. Je ne
citerai que la chapelle templière. Elle se trouvait dans une partie aujourd’hui
disparue de la rue du Bois-Tortu, là où l’actuelle rue d’Orléans rejoint le
cours des Cinquante Otages. La chapelle était orientée à 25,74°
et c’est d’ailleurs l’orientation de la rue d’Orléans. Cette orientation
correspond à celle d’un lever du soleil le 8 août de notre calendrier. En 1200,
il s’agissait de la date du 1er août du calendrier Julien. Fête du
Dieu Lug ! Le « brillant », la lumière ! Lug est le personnage qui incarne le
christ pour l’Église chrétienne, il est la lumière christique mais on peut le
retrouver dans la figure de certains saints, à l’instar de saint Clair. Cette
orientation de la chapelle de 25,74° correspondant au 1er août du
calendrier Julien, se retrouve de belle façon dans l’une des fresques
viticoles, mais elle réunissait aussi d’étonnantes façons la chapelle
Sainte-Catherine des Templiers et sa voisine l’église Saint-Nicolas que connut
le jeune Jules Verne. La longueur de la chapelle
templière estimée à 11,42 m correspond alors à 25,74 coudées de 44,361
cm. Voici la partie de mon travail réalisé à partir d’un plan ancien
représentant les deux monuments ; un plan que j’ai pu intégrer ensuite sur
le plan actuel :
Superposition des
deux plans
Éric
Charpentier : 21/05/2023
Similien demanda une nouvelle fois la parole :
« Oui c’est certain Éric, ton travail, plus important encore,
démontre que cette date vernienne du 31 juillet était très importante à Nantes,
mais aussi dans un contexte français, assurément. Le chercheur Nantais
Jean-Paul Lelu a pu le démontrer, les Templiers Nantais ont mis en relief une
quête du mystérieux Graal, dans le Pays Nantais et tout particulièrement au
Bois Tortu, ainsi que le confirment différents romans du cycle arthurien.
Fernand Guériff, un proche de ce chercheur, écrivit avec justesse, dans sa
monographie Saint Clair et la ‘’Ville de Saillé'', au sujet des
différents saints Clair : ‘’'Tous ces saints CLAIR finissent par ne
former, dans l’hagiographie populaire, qu’un être mythique qui doit recouvrir
un mythe antérieur, mais lequel ?’’ La réponse nous le savons est Lug mais
ne soyons pas surpris de découvrir que les tous premiers évêques de Nantes
venaient de Bourges, de Toulouse et possiblement d’Alet dans l’Aude pour l’un
d’eux… Une partie du cœur du vieux Nantes, par le nom
de ses rues ou places, pérennise ce passé. Dans cette monographie Fernand
Guériff démontre la présence dans le Pays Nantais d’un Triangle de Saint-Clair
dont le centre, Patrick ici présent, a pu le démontrer, fut celui d’une Maison
de l’Ordre du Temple. Ce fut cet historien de la Presqu’île de Guérande qui me permit
dans une autre monographie de découvrir l’Étoile de Nantes, l’un des mystères
du Bois Tortu, dont le centre fut aussi une commanderie templière.
Reprenez la parole Madame Nantes
Biré. »
– Eh bien merci à tous, pour vos pertinentes informations. Nous avons
à présent une mission à remplir. Il nous faut nous
rendre au musée Jules-Verne ce 31 juillet 1981. Patrick, votre rôle sera
dans un premier temps, de neutraliser le système d’alarme. Ce qui sera pour
vous un jeu d’enfant. Vous emporterez votre matériel habituel… Il faudra
ensuite que vous preniez en photo la grande traînée de sang, la statue,
l’inscription. Mais interdiction de toucher à quoi que ce soit… C’est bien
clair… quoi que ce soit ! De toute façon vous mettrez ces gants de couleur
verte. Nous pensons que le dépôt évoqué dans l’article de Ouest-France, est
incomplet, ce qui veut dire que nous avons, ou que nous allons récupérer ce
qu’il y aura en plus. Le ou les intrus, seraient rentrés en cassant le carreau
d’une fenêtre du premier étage. Il nous faudra donc casser le carreau, mais de
l’extérieur… c’est important, d’autant plus que nous rentrerons dans le musée
par l’intérieur. Rassurez-vous Patrick je ne vous demanderai pas d’enjamber la
fenêtre pour casser le carreau. L’un des nôtres nous précède déjà à proximité
du musée afin d’y préparer notre transfert. Enjamber la fenêtre ne lui causera
aucun problème. Enfilez votre chasuble. Patrick n’oubliez pas votre matériel.
On est partis !
Musée Jules-Verne
côté Loire
l’Escalier des 100 marches – Statue de sainte
Anne
« Nous descendrons directement dans les souterrains nantais. Il
est plus facile d’y descendre ici même que tout à côté du musée, et puis nous
pourrons ainsi avancer dans le secret. Les égoutiers n’empruntent que très
rarement les souterrains que nous allons suivre. »
Dire que le périple dans le ventre de Nantes fut un plaisir, peut-être
pas, mais il se passa sans encombre. Bientôt, Nantes Biré annonça :
« Derrière cette porte blindée nous rentrerons dans les souterrains de
l’ancien monastère des Petits Capucins chers au roi Louis XIV. » Elle
martela à l’aide de sa lampe-torche, trois coups contre la porte afin que le technicien
du temps, leur permette d’entrer. Il salua les nouveaux arrivants et les
conduisit dans une pièce coagulée, œuvre d’un puissant alchimiste
Nantais. D’étranges machines allaient leur permettre d’effectuer un saut vers
le passé. Les invités ne posèrent aucune question, lorsque le technicien leur
indiqua qu’ils se trouvaient à présent dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31
juillet 1982 à 6 heures du matin. De la même façon qu’ils avaient été
téléportés en cette nuit, de la même façon les objets découverts, avaient été
téléportés durant cette nuit, mais assurément plus tôt dans la nuit. Il
semblerait, bien que Nantes Biré n’en avait fait aucune mention, que certains
membres occultes de l’Angélique Nantaise connaissaient l’heure précise du
transfert des objets et avaient jugé préférables que les invités ne soient pas
présents, rapport, peut-être à leur intégrité physique…
Patrick se mit aussitôt au travail, le système d’alarme fut coupé. Le
technicien, ainsi que l’avait annoncé l’hôtesse de la rue de l’Arche-Sèche,
enjamba la fenêtre et cassa le carreau. Il fallait être raccord avec l’article
de Ouest-France.
La grande traînée de sang fut vite repérée dans la salle du
rez-de-chaussée. Elle les conduisit à la tenture derrière laquelle se trouvait
comme indiqué dans l’article, la Vierge à l’Enfant, la tête peinte en noir,
haute d’une soixantaine de centimètres. Sous la Vierge se trouvait la lettre
manuscrite (peut-être un carton ainsi que l’indiquait Nicolas de la Casinière
dans son livre). Patrick Berlier prit des photos ô combien importantes, bien
qu’ils ne le réalisèrent pas encore. Thierry, Éric et Similien étaient très
impressionnés, partagés entre le désir de s’attarder dans le musée et le désir
de d’avancer car ils avaient conscience que l’aventure ne s’arrêtait pas
là !
Nantes Biré récupéra une autre lettre manuscrite. L’article ne
l’évoquait pas, ce qui impliquait qu’ils la récupérèrent. La tenture fut remise
en place et nos visiteurs regagnèrent sans encombre la chambre coagulée.
Il ne s’agissait pas d’être encore-là quand les premiers visiteurs
arriveraient. Patrick remit en marche le système d’alarme… L’heure était à la
réflexion. Les photos confirmaient totalement l’article du journal. La lettre
manuscrite était dans son texte conforme à ce que le journaliste indiquait dans
son article. Mais voici que Patrick étudiant la lettre,
commença à avoir chaud !
Lettre rédigée par
Patrick Berlier
Il lui semblait, mais il ne pouvait l’accepter !, reconnaître sa
propre écriture. Mais ce ne pouvait-être possible ! Il ne devait pas être
le seul à posséder en France, voire dans le monde, cette écriture !
L’écriture ne devait pas être aussi unique que l’étaient les empreintes
digitales ! Nantes Biré tempéra son émotion en lui disant qu’une analyse
graphologique serait faite mais qu’il leur fallait à présent lire la seconde
lettre – la lettre manquante dans l’article de Ouest-France. Ce fut Thierry qui
lut à haute voix le courrier. La lecture plutôt solennelle, laissait transpirer
une surprise mêlée d’émotion. La lettre était signée Jules Verne ! :
Signature de Jules
Verne
Dans la pièce coagulée, d’une voix solennelle, Thierry,
commença la lecture :
« Nantes, le 15 août 1981, 3 heures de relevée, dans la pièce
coagulée sous le musée qui porte mon nom – merci à la municipalité qui
n’oublie pas ses enfants. Le musée est superbe ! La Vierge que vous avez
pu admirer a été projetée le 31 juillet 1981 dans le musée, par un
membre de l’Ordre du Manteau Vert, actuellement présent à mes côtés. Je vous
attends. Éric Charpentier, l’architecte dont on me parle tant, car oui dans
certains cercles du XIXe siècle on parle de toi. Une légende venue
du futur ! Similien Bremis, dont j’ai bien connu l’aïeul, enfants nous
courions ensemble dans les rues du Vieux Nantes. Patrick, mon fils, je te
devine troublé depuis que tu as découvert que tu es l’auteur de la lettre, car
oui, c’est bien toi qui l’as écrite. Tu ne t’en souviens pas et c’est normal.
Aussi faut-il que nous nous retrouvions en ce 15 août dans la pièce coagulée.
Et toi Thierry, tes ancêtres et les miens ont pérégriné ensemble dans Notre
Pilat Mystérieux. Nous nous sommes rencontrés à Nantes en ce *Noël 1864. Je
sais que vous ne l’avez pas oublié. Je vous attends… disons dans le second
quart d’heure de la 3e heure de relevée. À tout de suite. Jules
Verne »
*http://regardsdupilat.free.fr/voeuxdixsept.html
Jules Verne enfant
terrible de Nantes (caricature début XXe siècle)
Similien Bremis à la demande générale évoqua l’organisation secrète
nommée l’Ordre du Manteau Vert :
« En juin 1981, les Éditions Alain Lefeuvre, publiaient le livre L’énigme
des lieux magiques et sacrés ; livre qu’il convient de lire avec
réserve. L’auteur Carl Dorsan évoque dans la première partie l’Étoile de Nantes
liée, nous le savons, depuis l’époque templière, à l’Arche de l’Alliance. Le
centre de cette étoile géographique nous est aujourd’hui connu, principalement
grâce aux travaux communs de Patrick Berlier et d’Éric Charpentier ici
présents. L’Étoile de Nantes, dans sa partie nord, vient pénétrer ce que
d’aucuns nomment le Triangle Rose+Croix. Ce triangle délimité par Stonehenge,
Paris et Carnac, possède son centre magnétique dans la forêt de Cerisy, entre
Bayeux et Saint-Lô, là-même où croisent les bissectrices des angles du
triangle… un centre également templier Dans cette forêt auraient eu lieu les
premières expériences de téléportations. L’Ordre du Manteau Vert aurait gagné
en importance après avoir récupéré en 1932 le dossier téléportation,
détenu depuis le XIXe siècle par une société occulte dont le nom
n’est pas mentionné. Mais il se pourrait, bien que l’auteur du livre ne le dise
pas, que ces deux associations ne fassent qu’une. Carl Dorsan évoque les
téléportations effectuées par les Officiers du Manteau Vert : ‘’A deux
reprises, une statuette de bronze se dématérialisa à proximité de
Waterloo en Belgique, puis réapparut quelques instants plus tard, intacte, dans
la forêt de Cerisy.’’ L’expérience fut arrêtée, car dangereuse. L’Officier
chargé de diriger le second transfert, meurt à la suite d’une attaque cardiaque
à l’instant précis de la tentative de téléportation de la seconde statuette.
« En 1976, Serge Hutin publie Des Mondes souterrains au Roi du
Monde. Il s’intéressait aux travaux du professeur Rameau de Saint-Sauveur,
ancien collaborateur de Mme Curie et ami personnel d’Einstein. Pour
le professeur, ‘’le labyrinthe de Chartres présenterait dans son tracé une
torsion attestant que les initiés qui l’avaient installé se seraient trouvés
capables de prendre support magique sur cette figure pour pénétrer dans un
univers parallèles au notre !’’ Le professeur pensait que l’Ordre Vert
(société ultra-secrète de type druidique œuvrant derrière l’Ordre du Temple)
connaissait les secrets du voyage dans le temps. Le Cercle intérieur de l’Ordre
du Temple aurait possédé pas moins de 40 ‘’relais temporels’’ en France même,
tels Guingamp, le Mont-Saint-Michel, Lyon ou Clermont-Ferrand… des lieux où se
trouve une Vierge noire, élément d’importance dans les téléportations
médiévales. Cet Ordre Vert (l’Ordre du Manteau Vert n’est pas loin…) cher au
discuté Jimmy Guieu, apparaît comme un autre nom de la Vallée ou Ordre des Fils
de la Vallée, notamment évoquée par le célèbre orientaliste Henri Corbin et
plus avant par Zacharias Werner. Les vieux historiens Nantais présentaient la
ville de Nantes comme la Ville de la Vallée…
« L’ésotériste Roger Facon dans son livre Fulcanelli & les
Alchimistes Rouges (Éditions OdS) évoque les énigmatiques ‘’plombs de
Seine’’… ‘’très prisées des collectionneurs, ce sont des figurines de dix à
quinze centimètres qui étaient jadis vendus aux pèlerins aux abords de la
cathédrale Notre-Dame.’’ En 1965 aux Éditions Fleuve Noir, B.-R. BRUSS, de son
vrai nom René Bonnefoy, personnage très ambigu, publie l’intriguant thriller
fantastique La figurine de plomb. L’ambiance alchimique du roman,
s’articulant sur les années 60 et le XVe siècle de Nicolas Flamel,
présente ces mêmes figurines, mi-parties de plomb et d’or, un objet permettant
d’effectuer des voyages dans le temps. Il est possible que tous ces auteurs,
évoquant l’importance de la statue dans le voyage dans le temps, ne fassent
qu’approcher, sans la révéler, son utilisation dans la pratique.
Couverture du roman
de B.R. BRUSS
L’intriguant exposé fait par Similien Bremis, donna le temps
nécessaire au technicien du temps, de téléporter six personnes, lui
compris, le 15 août 1981 dans le second quart d’heure de la 3e heure
de relevée. L’heure de relevée, ainsi que l’expliqua le technicien du temps,
indiquait celle de l’après-midi, à l’époque où l’on comptait les heures sur une
échelle de 1 à 12.
Et miracle, sans que personne ne se rende compte de quoique ce soit,
voici qu’à présent, les six personnes se trouvaient associées au membre de
l’Ordre du Manteau Vert et à… Jules Verne ! Le natif de Nantes fut le
premier à parler :
« Bonjour à tous. Heureux de vous retrouver Patrick et Thierry et
tout autant de vous découvrir Éric et Similien. Nantes, nous nous connaissons,
quant à toi, tu es bien sûr Similien Bremis, le portrait craché de ton aïeul,
la coiffure exceptée.
« Mon cher Patrick, l’heure est venue pour toi de te souvenir.
Lors de notre rencontre ce Noël 1864, avec ton consentement, je t’avais
hypnotisé. Il ne fallait surtout pas que tu te souviennes du courrier que je
t’avais dicté ; courrier que tu ne devais redécouvrir que ce jour du 31
juillet 1982. Une date ô combien importante qui se doublait d’ailleurs avec le
1er août, la Lugnasad. Les Templiers Nantais en connaissaient toute
l’importance. Ce ne fut pas un hasard s’ils érigèrent leur commanderie
Sainte-Catherine dans la Prée d’Anian, là-même où les Vikings avaient dressé le
Namsborg. C’est en ce lieu même dans cette grande prairie puis sur la ‘’sommité
de la montagne’’, le Coteau Saint-Nicolas, que le premier duc de Bretagne,
descendant des rois Bretons, vainquit Incon, roi Viking de la Bretagne. Cette
victoire fut obtenue suivant la Chronique de Nantes, en 937 grâce à
l’intervention de ‘’la benoiste Vierge Marie, Mère de Nostre-Seigneur’’. Elle ouvrit
la ‘’Fontaine de la Vierge’’ qui désaltéra Alain Barbetorte et ses hommes. Cette
eau miraculeuse leur permit d’obtenir la victoire face aux Normands dans le Pré
Nian ou Prée d’Anian. Fort de cette victoire, le premier duc de Bretagne, allié
à Hugues le Grand, duc des Francs et père d’Hugues Capet, vainquit les derniers
hommes d’Incon à Trans aux environs du 1er août 939. Ce jour fut
reconnu comme important, il rappelait aux Bretons du Xe siècle, la
Lugnasad ou ‘’Assemblée de Lug’’. Ce jour fut proclamé par le duc Alain, fête
nationale. Le 1er août serait célébré ‘’par la gent de Bretagne par
toutes les générations, parce que de là en après commença derechef la Bretagne
à être habitée par ses natifs et Bretons user des lois de leurs ayeux’’.
Comprenez mes chers amis, toute l’importance de cette date que j’ai pu mettre
en relief dans certains de mes livres. Ne perdez pas de vision le Méridien Ø ou
Méridien de Paris…
« Il est temps à présent, d’effectuer sur toi, Patrick, si bien
entendu, tu es d’accord, une séance d’hypnose qui te permettra de te souvenir.
Oui… je n’en doutais pas moins ! La méthode d’hypnose que je pratique est
celle de mon ami le Docteur Ambroise-Auguste Liébeault, fondateur de l’École
de Nancy où il travaille avec succès, loin de Paris, sa passion pour le
magnétisme animal.
Jules Verne assied Patrick Berlier en lui posant la main sur le front,
et sans même le regarder, lui dit : ‘’Mon cher Patrick, tu vas dormir.’’ Il
ferme les paupières de Patrick, et lui dit avec assurance : ‘Tu
dors !’’. Il lui lève le bras, et lui dit : ‘’Tu ne peux plus baisser le
bras.’’ Patrick le baisse, Jules Verne ne semble pas le remarquer. Il lui fait
ensuite tourner les bras, tournant lui-même ses propres bras avec
vivacité : ‘’*Le mouvement ne pourra être arrêté…’’
*La séance d’hypnose ici évoquée prend appui sur https://www.expert-hypnose.com/post/hypnose-en-heritage
Jules Verne parle sans cesse d’une voix forte et vibrante, Patrick
garde les yeux fermés. Puis les suggestions mémorielles commencent :
« Tu es seul avec moi dans une pièce du Passage Pommeraye de
Nantes là où se réunissent les membres du Grand Nord. Je t’entretiens.. tu
te souviens… de ce voyage que je dois effectuer à Nantes en 1981. Je
t’explique que ce voyage marquera le centenaire de l’édition Hetzel de mon
livre La jangada. Il n’est pas fêté ce livre. Ce centenaire va bien
au-delà… J’évoque bien que rapidement dans ce livre, la Vierge noire de
Guadalupe vénérée notamment dans la cité de Fonteboa au Brésil. Mon Voyage à
Nantes en 1981 annonce le dépôt fait, à ma demande, par l’Officier de l’Ordre
du Manteau Vert le 30 juillet 1982 dans le musée qui porte mon nom. Je te
demande… tu t’en souviens… dans le Passage Pommeraye, de rédiger un
courrier manuscrit que l’Officier déposera ce jour dans le musée. Tout
te revient… Je vais compter jusqu’à trois. Tu vas te réveiller en te
souvenant de cette première séance d’hypnose … Un, deux, trois… Tu es
réveillé et tu te souviens de tout, n’est-ce pas ? »
Patrick se réveille, et oui… « Je me souviens, c’est incroyable !
Dire que j’avais tout oublié durant ces années. Il valait mieux, je comprends,
que je ne me souvienne pas. C’est étrange, grisant même ! Ce qui est
étonnant, c’est que je me sens apaisé, léger, presque angélique… »
« Angélique, reprit Jules Verne, ce mot n’est pas toujours
le bienvenu. Certains patients guéris sous hypnose, ont évoqué la diaphanéité
qui semblait les avoir pénétrés. Les détracteurs y ont vu un péché d’angélisme.
L’obscurantisme peut être destructeur. »
Le temps passait… encore que dans cette pièce
coagulée… mais Jules Verne s’adressant aux invités présents autour
de lui, leur dit : « Madame et Messieurs, il se trouve que j’ai
entrepris ce voyage vers 1981, le jour du 24 décembre 1881. Le hasard
n’est pour rien dans cette date. Je réveillonne ce soir avec mon épouse
Honorine à Amiens. Mon fils Michel effectue actuellement son service militaire,
il sera absent, rien ne prouve d’ailleurs qu’il aurait été des nôtres… et les
deux filles de mon épouse ne viendront pas cette année embrasser leur mère à
Noël. J’ai informé avant mon départ ma femme et notre cuisinière, qu’il y avait
de grandes chances que je revienne avec quelques amis ce soir. Ma femme est habituée et elle apprécie, ne soyez pas
inquiets et puis, quelque part, c’est écrit… »
Jules Verne et ses amis sortirent discrètement de la cathédrale
d’Amiens connue pour son labyrinthe… Le voyage vers le passé s’était passé on
ne peut mieux ! Ils arrivèrent rapidement dans la demeure du romancier.
Honorine fut ravie de rencontrer ces personnages dont elles ne comprenait guère
la façon de se vêtir. Les casquettes posées sur la tête de Thierry, Éric et
Patrick, surprirent quelque peu Madame Verne, elle aurait été des plus
surprises si son Jules avait été coiffé d'un tel couvre-chef, mais elle se
garda bien de les interroger.
Jules Verne et son
épouse Honorine
Similien n’avait pas mis sa casquette de marche. « Quand même, se
dit-elle, par le temps qu’il fait, il aurait pu se couvrir la tête. Je
pourrais lui passer un des chapeaux de Jules. Bon il a aussi une bonne
épaisseur de cheveux qui le protège du froid et puis chez nous un bon feu
crépite dans la cheminée. »
Ce Noël 1881 restera marqué à jamais pour les invités de Jules et
d’Honorine. Jules Verne leur montra les représentations des œuvres de son ami
le peintre et illustrateur Édouard Riou. Le paysage nommé Le Nid d’aigle,
intéressa tout particulièrement Patrick Berlier. Cette œuvre avait été
présentée par le peintre en 1866 au Salon de l’Académie des beaux-arts.
Gravure Le Nid de
l’aigle d’Édouard Riou
Les discussions, autour de la dinde de Noël amoureusement
confectionnée par la cuisinière des Verne, qui eut droit à sa minute de gloire,
tournèrent autour du Pilat, région de cœur des invités. Jules Verne évoqua ses
ancêtres qui avaient vécu dans le Haut-Pilat. Éric Charpentier évoqua quant à
lui ses travaux sur les mégalithes du Pilat et sur la Chartreuse
Sainte-Croix-en-Jarez. Madame Nantes Biré semblait bien connaître Jules Verne.
Quelle pouvait-être l’année de sa naissance ? Similien Bremis tout en
slalomant entre Nantes et le Pilat, trouva intéressant de signaler que ce Noël
1881 avait été vécu dans la même journée où ils avaient effectué un saut le 31
juillet 1981, or le 31 juillet dans la commune de Piriac près de Guérande, le
Père Noël s’en vient de l’île Dumet à bord du vieux gréement ‘’Le Grand
Norven’’. Il débarque au port de Piriac, vers 12h30, la route ouverte par un grand
oiseau de 5 m.
La décision de fêter le Père Noël le 31 juillet, s’est fondu avec un conte qui raconte que le
Père Noël possède une usine souterraine secrète sur l’île Dumet, à 3,5 milles
des côtes de Piriac où il fabrique une
grande partie de ses jouets assisté de ses lutins. Le 31 juillet 1988, le Père
Noël devait partir avec son traîneau…
Ainsi que le clamait Bernadette, une humoriste inconnue du grand Jules Verne… ‘’On ne nous dit pas tout !’’
Michel Barbot
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