Chers Amis Internautes,
Pilat, Terre de Grands Secrets,
demeure une réalité toujours contemporaine, depuis la
nuit des temps. Merveilleux héros qui ont écrit toutes
ces pages glorieuses.
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Considérations
sur le chiffre 17
Voici que se présente
une nouvelle année. Elle a
pour nom : deux mille dix sept. On peut décomposer ce
millésime en deux
mille et dix-sept. Deux mille, c'est un nombre de rondeur,
point
encore trop enflé cependant, un embonpoint raisonnable. Dix
sept, c'est un
nombre aussi impair et aigu que les chiffres qui le composent, un 1 et
un 7,
des chiffres qui se ressemblent tout en étant différents.
La juxtaposition des
deux nombres semble vouloir entraîner une catastrophe : ce 1
et ce 7 trop
pointus ne vont-il pas crever les ballons formés par les trois
zéros du
millésime 2000 ? Mais non... Le 17 a
pénétré tout en douceur dans les deux
derniers zéros, c'est une fécondation sensuelle qui a
donné naissance à 2017 Nous entrons donc en
« dix-sept ».
Dix-sept ! Ah, que de mystères qui se cachent
derrière ce chiffre ! À
commencer par ceux que l'on attribue à l'affaire de
Rennes-le-Château, que vous
connaissez bien, chers amis qui fréquentez assidûment
notre site La Grande
Affaire. Oui, les fameuses « pommes bleues »
du 17 janvier, qui
chaque année déplacent les foules vers ce petit village
de l'Aude. Un phénomène
bien naturel pourtant, la projection du disque solaire à travers
les vitraux de
l'église, formant des taches lumineuses rondes et bleues...
enfin... de toutes
les couleurs.
Faisons un peu
d'arithmétique. Si l'on ajoute
tous les chiffres de 1 à 17 on obtient le nombre 153. Les
mathématiciens disent
que 153 est le nombre triangulaire de 17, une valeur secrète en
quelque sorte,
qui s'obtient plus rapidement par la formule n (n +
1) 2 soit en l'occurrence : 17
x 18 / 2 = 153. Or 153 est un nombre biblique.
C'est le nombre de
jours de la navigation de l'arche de Noé, si l'on suit bien le
texte de la Genèse et à condition de prendre la
peine de compter les
jours entre les dates du
début et de la fin du déluge. C'est un nombre qui est
exprimé, comme le
dix-sept, par le prophète Ézéchiel, mais de
manière très alambiquée, à la façon
d'un prophète, quoi ! C'est enfin le nombre de poissons
péchés par les
disciples de Jésus lors de l'épisode de la pêche
miraculeuse tel que le raconte
l'Évangile selon saint Jean. Sauf que saint Jean a au
moins le mérite
d'écrire ce nombre en toutes lettres et noir sur blanc, ce que
n'ont pas fait
ses prédécesseurs. Il résulte de l'analyse de tous
ces textes – et ce serait
trop compliqué de vous l'expliquer ici – que dix-sept, comme son
nombre
triangulaire cent cinquante trois, symbolise le Salut de l'homme. 2017 sera donc l'année
du Salut ? Nous en
jugerons dans un an. Et comme je ne suis pas un prophète je ne
ferai pas
d'autres paris sur l'avenir, et donc j'arrêterai là mes
vaticinations.
Quoiqu'il en soit, je vous souhaite une merveilleuse année, avec
la santé si
précieuse, et la réalisation de tous vos souhaits.
Joyeuses fêtes à tous. |
SABIN ET SES FRÈRES
C'était il y a longtemps, bien
longtemps... Dans
la Gaule occupée par les Romains, des hommes venus d'Orient
avaient débarqué au
port de Massilia, puis remonté la vallée du Rhône
jusqu'à Vienna et Lugdunum.
Et tandis que des légionnaires romains tentaient d'implanter en
Gaule le culte
du dieu Mithra, ces prêcheurs-là parlaient d'un homme
nommé Jésus, qui avait
donné sa vie pour racheter les péchés du monde.
Mithra et Jésus étaient-ils si
différents ? Pas vraiment en réalité. L'un
comme l'autre était le fils
d'un dieu unique et tout puissant, l'un comme l'autre était
né dans une grotte
un 25 décembre. Sauf que six cents ans les séparaient. Si
l'histoire est un
éternel recommencement, les religions aussi. Finalement, c'est
la religion de
Jésus qui a prévalu, comme en témoignent les
multiples croix plantées au bord
des chemins. Une
croix dans le Pilat
Le plus saint et le plus sage de ces
ermites se
nommait Sabin. Il avait choisi de vivre sur une montagne du Pilat,
où les
Celtes vénéraient les grandes pierres qui avaient
été dressées là par l'une des
civilisations qui les avait précédés sur le sol de
la Gaule, par les hommes des
mégalithes, ceux que l'on nomme encore savamment les
Philolithes. Sabin avait
choisi ce lieu car l'une de ces roches, une pierre levée de la
taille d'un
homme, était marquée de trois croix que la nature avait
gravées. Les trois
croix du calvaire... Sans le savoir, les Gaulois, et les Philolithes
avant eux,
honoraient déjà des pierres prédestinées
pour la religion chrétienne. Sabin
acheva de christianiser cette roche en gravant à son sommet une
petite croix,
discrète mais très nettement marquée. Le
site choisi par Sabin Sabin
et Claude possédaient un don de Dieu : une voix tellement
forte, et une
ouïe tellement développée, qu'ils pouvaient se
parler et prier ensemble, malgré
la distance. Or chacun des deux frères trouvait que l'autre
était le plus mal
loti. Sabin pensait que Claude était bien à
l'étroit dans ses gorges
encaissées, que le soleil avait du mal à éclairer,
sans autre horizon que les
deux coteaux des vallées étroites, alors que son ermitage
était éclairé toute
la journée par le soleil, et qu'il y jouissait d'une vue
étendue portant à des
lieues et des lieues à la ronde. Et Claude de son
côté pensait que Sabin devait
bien avoir du mal à subsister, seul dans la nature hostile des
montagnes, avec
seulement quelques fruits sauvages ou des racines pour se nourrir,
l'eau des
sources pour se désaltérer, alors que lui avait une
femme, des enfants, des
domestiques, des moutons, une basse-cour, du pain et du vin à
profusion. Alors, tous les dimanches matin,
après avoir
célébré l'office du Seigneur, Sabin depuis son nid
d'aigle s'adressait à son
frère Claude dans sa vallée, et il lui criait :
« tu es bien mal,
là-bas ». Mais comme il s'exprimait en patois, cela
donnait : « tzesse
biou ma la vais ». L'écho répétait
« mal la vais... mal la
vais... », et les habitants de la vallée crurent que
Sabin par ces mots
désignait leur village, à qui ils donnèrent donc
le nom Malleval. Claude
répondait aussitôt en criant à son frère
Sabin sur sa montagne : « tu
es bien pis là-haut », soit en patois
« tzesse biou pi la mou ».
Et les mots pi et la, les seuls que le vent avait portés
jusqu'aux sommets,
formèrent le nom Pilat donné à la montagne. Malleval,
vue générale Elle était belle et
douce, la jeune Laurette, et
possédait de grandes qualités de cœur. Elle avait une
grande soif d'apprendre
et s'intéressait à tout. Elle pensait bien qu'un jour
elle se marierait et
fonderait une famille, mais elle se jura que ce ne serait qu'avec un
chrétien
comme elle. C'est en allant faire paître les moutons de Claude
sur le piémont
au-dessus de Malleval, pas très loin de la maison de son
père, que Laurette
rencontra un jour un petit groupe de Romains. Ceux-ci avaient
débroussaillé et
aplani un grand terrain rectangulaire, en pente douce et
régulière, qu'ils
avaient délimité par des chemins rectilignes se coupant
en angle droit. Un
cavalier, auquel les ouvriers donnaient le nom de Valérius,
surveillait les
travaux et paraissait en être le chef, donnant des ordres ou des
indications.
Voyant que Laurette s'était arrêtée pour observer
les Romains et tenter de
comprendre leur travail, Valérius descendit de cheval et
s'approcha d'elle. – Nous sommes des
géomètres, expliqua-t-il. Nous
sommes en train de créer un terre-plein, ce que nous nommons un
saltus. Ce
terrain est en forme de rectangle, large de douze acti et long de
vingt. Sans
être véritablement élevé, le lieu est
remarquablement dégagé, il offre une
vision sur tous les horizons. En nous plaçant alternativement
à chacun de ses coins,
et en visant des repères du paysage, nous pouvons par des
mesures d'angle
déterminer leur distance et ainsi dresser une carte de la
région. L'intelligente Laurette
comprenait. Elle savait
qu'un actus (acti au pluriel) était une
unité de mesure romaine,
l'équivalent de cent-vingts pieds, soit à peu près
trente-six de nos mètres
d'aujourd'hui. Le saltus créé par les Romains sur
ce plateau formait
donc un quadrilatère de 720 m par 430 m, orienté du
sud-ouest au nord-est. On
en voit toujours les traces aujourd'hui, de même que l'on voit
encore aussi
l'image d'une houlette, ce bâton de berger terminé par un
crochet recourbé, sur
la pierre gravée par les géomètres romains
près de l'un des angles. Valérius
expliqua à ce sujet : – Nous donnons un nom à chaque
saltus pour le
différencier, et ce nom est matérialisé sur le
terrain par un symbole gravé.
Celui-ci sera le saltus agni, le terre-plein de l'agneau, c'est
pourquoi nous
avons gravé sur la pierre l'image d'une houlette de berger,
plantée
verticalement dans le saltus plat symbolisé par un trait
horizontal. La
pierre gravée romaine Détail
de la gravure Claude, le jeune frère
de Sabin, taillait ses
vignes à proximité. Lorsqu'il aperçut Laurette se
jetant dans le gouffre, il
eut le temps de tracer un geste de bénédiction avant
qu'elle n'atteigne le torrent.
C'est lui qui tira de l'eau la dépouille mortelle de la pauvre
Laurette. Il
appela son aîné qui vint aussitôt. Sabin
résolut d'emporter le corps de la
jeune fille sur les sommets du Pilat, pour lui donner une
sépulture à l'écart
des agitations du monde. La petite Laurette lui parut
légère comme une plume.
Arrivé sur le Crêt de Bote, Sabin l'enterra au milieu des
bruyères qui
couvraient le sommet, en priant Dieu de lui signaler, par un signe
merveilleux,
qu'il avait bien accueilli Laurette en son Paradis. Il faut croire que
Dieu
l'entendit, car peu de temps après, lorsque les bruyères
se mirent à fleurir,
elles étaient mauves sur toute la montagne, mais blanches – la
couleur de la
pureté – à l'endroit de la sépulture de Laurette.
Quant à Valérius, son corps
fut retrouvé dans le Rhône quelques jours plus tard. Il
eut droit, lui, à un
mausolée clinquant au bord de la grande route suivant la rive
droite du fleuve. Sabin et Claude s'unirent dans la
prière. Mais,
comme il a été dit au début de ce récit,
Sabin avait plusieurs frères, qui eux
aussi possédaient le don de communiquer à distance
grâce à la puissance de
leurs voix. Ces deux autres frères vivaient dans les Monts du
Lyonnais. Chacun
sur une montagne où l'on vénérait aussi ces
grandes pierres chères aux
Philolithes et aux Celtes. Il y avait Apollinaire, le solitaire du
Grand
Châtelard, et Pierre, le solitaire du Pizay, la colline d'en
face, de l'autre
côté de la petite combe formée par la belle
rivière de Coise près de sa source,
sur la paroisse de Larajasse. D'une seule voix, malgré la
distance formidable
qui les séparait les uns des autres, les quatre frères
prièrent pour l'âme de
Laurette. Puis Claude décida que la cascade de l'Éparvier
porterait désormais
le nom de Saut de Laurette. Le
Saut de Laurette – J'ai fait un drôle de
rêve, cette nuit, leur
dit-il. J'ai rêvé que j'allais voir Sabin sur sa montagne,
mais en réalité le
paysage que j'ai vu ne ressemblait pas du tout à celui de son
ermitage. Je vais
vous le décrire, je peux même le dessiner je crois, et
vous me direz si cela
vous dit quelque chose. Parce que j'ai la conviction que ce lieu existe
réellement, et il doit avoir un lien subtil avec vous. À l'aide d'un charbon de bois,
Claude entreprit
de réaliser un dessin sur une pierre blanche. Comme il avait un
talent certain
pour cet art, les trois frères purent bientôt admirer le
tracé d'un paysage de
colline, où une humble cabane voisinait des grosses roches,
qu'un géant
semblait avoir fait tomber là sans ordre apparent. Pierre prit
la parole. Le
site choisi par Pierre – C'est promis, j'irai te voir
bientôt, ainsi
qu'Apollinaire. Dans mon rêve il y avait aussi un cerisier,
précisa Claude, qui
aussitôt l'ajouta à son dessin. – Il n'y a pas de cerisier,
répondit Pierre, mais
je te promets que je vais en planter un sans tarder. C'est une vision
de
l'avenir, que tu as eue dans ton rêve, lequel établit en
effet un lien bien
curieux entre l'ermitage de Sabin et le mien. – Nous avons tous les quatre, plus ou
moins, la
faculté de voir l'avenir, ajouta Sabin. Après notre mort,
les populations à qui
nous apportons le soutien de notre religion nous considéreront
comme des saints.
Ils nous élèveront des chapelles, à l'endroit
où nous avons vécu. Chapelle
Saint-Pierre et chapelle Saint-Apollinaire, chapelle Saint-Claude et
chapelle
Saint-Sabin. Des petits édifices rustiques, tout simples, mais
chacun avec ses
caractéristiques et surtout des orientations différentes. Chapelle
Saint-Pierre – Et le plus étonnant
peut-être, reprit Sabin,
c'est que ces chapelles formeront un maillage précis sur le
terrain. Mais en
réalité, ce sont les pierres sacrées, qui les
voisinent, que les Philolithes
ont ainsi disposées, par une science qui nous échappe
aujourd'hui. Chapelle
Saint-Sabin Un peu au sud de la chapelle
Saint-Pierre, voici
le hameau de Saint-Apollinaire et sa chapelle du même nom,
laquelle est un peu
à l'écart de la ligne il est vrai, mais n'oublions pas
que ce sont le pierres
sacrées qui étaient alignées. La ligne parcourt
les collines du Jarez, avant de
franchir la vallée du Gier près de la Grand-Croix. Plus
au sud, la petite
chapelle du Moulin Payre se trouve sur la ligne, puis la Vierge du
Crêt Marcoux
qui regarde et protège la Terrasse-sur-Dorlay. Chapelle
du Moulin Payre – Chapelle de Nuzières Chapelle
Saint-Claude Le
tricarré des chapelles Implantation
du saltus agni sur le territoire communal de Bessey
Détail
de la carte IGN 1:10000 - Saltus et pierre gravée
Aux amis qui nous ont suivi
jusque là nous devons la vérité. Bien sûr,
tout
ce qui précède n'est que rêverie... Les
légendes ne sont que ce qu'elles
sont : des contes, des fables pour enfants. Le saltus des
Romains
est une idée qui nous a été soufflée par
notre ami Jacques Laversanne. La
pierre gravée, à l'un de ses angles, est bien là,
au bord du GR 65. Elle étonne
les randonneurs en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais
est-elle
romaine, ou médiévale, ou plus récente
encore ? Que représente vraiment sa
gravure ? Mystère... Le tricarré des chapelles est
lui aussi un beau rêve.
Sa réalité géométrique est loin
d'être aussi rigoureuse que le schéma
présenté
un peu plus haut. Joyeux Noël à tous. Faites de beaux rêves... |
Chers
Amis Internautes, L’année
2016 se termine et voici
que soudain se profile à l’horizon un nouveau port. Le voyage a
été, c’est
certain, perturbé par les éléments. La mer bien
souvent, menaçait de submerger
le frêle esquif sur laquelle nous faisons route.
Mais voici que soudain une terre se dessine
dans le lointain. Nous voulons penser que ce port qui ouvrira
l’année 2017 sera
un havre de paix. Cette
escale se veut pleine de
promesse car placée sous le sceau du nombre 17. Dans le langage
chiffré des Compagnons
le nombre 17 évoquait la Porte. Dans la chapelle
Sainte-Catherine de Lizio, à
l’orée de la forêt de Brocéliande, les Compagnons
sous la conduite des
Hospitaliers de Saint-Jean ont immortalisé dans la pierre les
arcanes
templières du nombre 17. Dans la chapelle ainsi que le
révèle l’abbé Auguste
Coudray, grand ami de l’abbé Gillard de
Tréhorenteuc : « le pèlerin
est invité à faire le tour du narthex avant de remonter
vers l’autel par
l’allée centrale. Or, le sentier qu’il doit suivre est
constitué de 63 dalles
de schiste disposées autour du
narthex ; et, à partir du seuil, il doit compter 17 pierres
de granit pour
arriver à une clef et une marelle : 17 et 63 le conduisent
donc à la clef
de la porte qui sera pour lui porte du ciel, porte de la
lumière. » Le
nombre 17 dans cette lecture toute
templière annonce le
Ciel symbolisé par le nombre 63 ou 36 en tenant compte d’une
lecture de droite
à gauche jadis utilisée par les Compagnons. 17, ne
l’oublions pas, a pour valeur
secrète le nombre 153, soit : 1+2+3…+17 ! Soit la
seconde pêche
miraculeuse de saint Pierre… Oui,
Pétrus, le Nautonier de la
Barque nous l’affirme, le Port placé sous le sceau du nombre 17
a pour nom ESPÉRANCE. Ici est la Porte du Ciel et
aujourd’hui… nous le
comprenons ! Je
souhaite ardemment, Chers
Amis, que cette année 2017 soit placée sous le sceau de
l’Espérance. Que cette
année vous apporte votre part de Paradis. Suivons ces pierres
qui jalonnent le
chemin. La lumière est au rendez-vous. Bonne et heureuse année
2017. Michel Barbot
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TROIS
POMMES D’OR
POUR ANSELME ROLLAT OU LE NOËL
NANTIFIQUE Anselme
Rollat avait tenu à faire
ses adieux à la maison du hameau de Soyère qu’il avait
tant aimée depuis sa
prime enfance. Les enfants et petits-enfants
sont venus. Il est heureux mais il se sait
parvenu au
bout du chemin, un chemin long de soixante-deux années. Ce
Noël de l’An de
grâce 1608 fut un beau Noël, bien que Soyère sans la
présence de sa tendre
Alix, son épouse, lui semble presque vide. Situation du hameau de Soyère
dans le panorama Le Grand
Eldil n’avait-il pas
affirmé à Anselme Rollat : « Quant
à cet autre coffre sur lequel son
gravées d’énigmatiques écritures, il contient, oui
vous avez raison Anselme
Rollat – je lis dans vos pensées – il contient le fameux Livre
Jaune si
important pour votre famille. Au commencement de l’humanité
adamique – l’homme
physiquement réalisé – sur cette Terre ou plus justement
dans le Jardin d’Éden,
assisté de mes fidèles Compagnons, j’ai remis au premier
homme, le Livre de la
Génération d’Adam. Il ne s’agit pas d’un livre ordinaire.
Je vous enseignerai
la façon de le lire… » Il lui semble encore entendre ces
dernières paroles : « Je vous enseignerai la
façon de le
lire… ». Anselme se souvient
des
paroles d’une autre nature prononcées par son médecin le
docte Zéphyrin Solis :
« Anselme, je vais te dire la vérité :
Tu ne verras pas le prochain
printemps… » Les paroles de Zéphyrin étaient
des paroles de vérité,
Anselme n’en doutait pas. Mais le Grand Raziel lui avait promis !
Vingt
années se sont passées et pourtant au fond de
lui-même il ne pouvait se
résoudre à l’idée que les paroles de Raziel ne
fussent des paroles également de
vérité ! Son corps lui disait que la fin
était proche mais son esprit ne
pouvait écouter son corps ! Sainct-Eftienne, perfonnage plein de
foi & du Saint
Efprit – Acte 1 Anselme et sa maisonnée s’en
retournèrent à Saint-Étienne. Lorsque la
malle-poste s’arrêta face à
l’imprimerie de l’Hostel AU ROLLAT D’OR, Anselme crut défaillir…
L’enseigne AU
ROLLAT D’OR avait été remplacée ! En lieu et
place du Rollat ou Rouleau d’Or
marqué des initiales A R, soit Anselme Rollat et du Chiffre de
Quatre très
apprécié dans les métiers du livre, figurait un
Livre Noir d’où émanaient les
flammes de l’Enfer ! Ce fut tout au moins l’impression
première de Maître
Anselme. Anselme n’en croyait pas ses yeux ! Quelle était
cette
diablerie ? L’enseigne AU ROLLAT D’OR Rapidement,
Gontran, le
typographe en chef sortit de l’imprimerie, la mine défaite, les
traits
tirés : « Maître Rollat, cette forfaiture
a été commise dans la nuit
qui a suivi votre départ pour le Mont Pilat. Au petit matin,
nous avons
découvert cet acte inqualifiable. Un ennemi invisible avait non
seulement
remplacé votre enseigne par cette… » Les mots
ne parvenaient à sortir
de la bouche de Gontran. Marc, le fils aîné et successeur
du Maître Rollat,
ordonne à l’un de ses employés de descendre l’enseigne
impie. Ce dernier
horrifié resta figé dans une posture qui dénotait
une indicible peur. Gontran parvint à retrouver
la
parole : « Oui, cet ennemi invisible, avait non
seulement remplacé
votre enseigne mais il avait, en plus, placardé une feuille
lourde de menace.
Rentrez, Maître, je vais vous montrer la feuille. »
Anselme Rollat prit en
mains cette feuille qu’il découvrait sans bien comprendre le contenu trop épuisé par les
événements. La feuille placardée sur
l'enseigne À
l’énoncé du nom de ces deux
amis, Anselme Rollat reprit courage. Bientôt, il n’en doutait pas
une aide
providentielle arriverait. Mais pour l’heure il lui fallait prendre du
repos.
Son fils Marc fit venir Zéphyrin Solis le médecin qui ne
put que confirmer
l’état de santé déclinant de son patient. Seul le
repos était de mise. Ce fut le
lendemain que
Hiéronymus Berlier accompagné d’André Verne et de
Rabbi Shlomoh Olam, plus
communément appelé Rabbi Shlomoh, firent leur
entrée AU ROLLAT D’OR. La chambre
d’Anselme Rollat
devint le siège improvisé d’une réunion de crise,
car oui l’heure était bien à
la crise. Le maître des lieux craignait non pour sa vie, qu’il
savait proche de
la fin mais pour ses enfants et aussi pour son imprimerie. Ce fut par
sa
détermination, sa volonté, face aux rivaux peu
scrupuleux, qu’il avait réussi,
alors qu’il n’était qu’un jeune scribouillard, à
créer son imprimerie. Ce long
labeur ne pouvait s’arrêter ainsi ! Il fallait
à tout prix,
mais dans la droiture, combattre cet adversaire pour l’heure invisible.
Qui
était cet ennemi de l’ombre ? Hiéronymus Berlier
tenait dans sa main
l’affiche assassine qu’il relisait pour la troisième fois.
L’ennemi semblait
s’attaquer à la Corporation des Imprimeurs, à
l’escryveynrie mais s’agissait-il
d’une attaque lancée au mestier
d’escryveynrie
dans son ensemble ? Hiéronymus ne le pensait pas. Anselme
Rollat était
impatient de voir l’enseigne usurpatrice descendue mais
Hiéronymus relisant la
mise en garde inscrite sur la feuille, conseilla d’attendre encore un
peu car
il pensait que quelque substance mortelle avait été
apposée sur l’enseigne.
Pour l’heure l’important était ailleurs… « La
formule Gutemberg
appelle à la vengeance n’est qu’un effet de manche, de la
poudre aux
yeux ! L’expression Greffier de l’Enfer me parait beaucoup
plus
sérieuse. Le mot Greffier joue assurément sur le nom de
Sébastien Greyff dit
Gryphe, le célèbre imprimeur Lyonnais aujourd’hui
décédé, dont la marque
d’imprimerie était un griffon. Vers 1624 il épousa, ainsi
que vous le savez,
Françoise Maraillet, « Il
aura rapidement un
enfant illégitime de sa belle-sœur Marion Miraillet. Cette faute
qui
l’empêchera toute sa vie d'accéder à des charges
municipales, pourrait
expliquer le Greffier adultérin... de l’Enfer.
L’auteur ou les
auteurs inconnus – ce qui est plus probable – de cette page, jouent les
Dante
Alighieri ». Anselme Rollat prenant à son
tour
la parole développa les propos de son ami
Hiéronymus : « Et c’est
ainsi, que suivant ces auteurs inconnus, mon honorable imprimerie
où se
retrouvent les membres des sociétés discrètes
lyonnaises auxquelles appartenait
le vénérable Sébastien Gryphe, ne serait qu’une
Noire Taverne, antichambre de
l’Enfer… Mon Dieu, j’en frémis ! Quel avenir est promis
à mon honorable
imprimerie ? » Portrait et signature de
Sébastien Gryphe « Cette
page placardé sur le
mur de l’Hostel AU ROLLAT D’OR est signée N. D. Que signifient
ces deux lettres ? Faudrait-il
envisager une congrégation monastique placée sous le
vocable
Notre-Dame ? Personnellement je ne le pense pas mais il me
semble que
le nom propre Krampus soit un indice, une clef devrais-je même
dire !
Rabbi Shlomoh pourra, je pense nous éclairer sur ces deux
lettres et sur ce
Krampus ? – Bien que
n’étant pas de
confession chrétienne, il est tout à fait exact que ce
Krampus me parle,
répondit le Rabbi, comme il vous parle assurément
à tous, mais je voudrais tout
d’abord revenir sur ces deux lettres N. D. Nous pourrions envisager,
dans un
premier temps, la transcription des lettres hébraïques Noun
– Daleth, soit le
mot DaN qui signifie : Jugement. Et
c’est vrai que cette page apparaît comme
un véritable Jugement. Effectivement, ce jugement
nous accable. Il
apparaît sans appel. Ce Livre aux Noires aisselles d’où
sortent les flammes de
l’Enfer, vous semble tout particulièrement destiné,
Maître Hiéronymus. Vos
recherches dans le domaine de l’occulte vous placent d’emblée,
pour le ou la N.D., dans les feux de
l’Enfer. » « Quant au nom Krampus
présent chez les peuples de langue allemande ou de proche
dialecte, il apparaît
notamment dans le folklore alsacien. Je connais bien la cité de
Strasbourg
célèbre pour sa cathédrale et son joyau, l’horloge
astronomique. J’ai
participé, dans l’ombre, à sa construction apportant mes
connaissances aux
mathématiciens Christian
Herlin et Conrad
Dasypodius, aux frères horlogers Habrecht
et au peintre Tobias
Stimmer ami de
Rembrandt. Je pourrais des heures durant vous parler de cette horloge
astronomique planétaire mais ce sera peut-être pour une
autre fois. Horloge astronomique de Strasbourg
(Carte postale
ancienne) – La
journée déjà bien avancée,
nous pouvons je pense remettre cette conversation à demain qui
nous aura, j’en
suis certain, révélé l’identité de cet
énigmatique N. D. » Maitre
Hiéronymus Berlier ne
pouvait si bien dire. Au milieu de la nuit, Gontran assisté de
Rossal se vit
remettre par un jeune garçon, assurément un enfant des
bas-fonds de
Saint-Étienne, une boîte cartonnée dont le contenu
si l’on s’en tient au poids,
pouvait surprendre. L’enfant au naturel bien éveillé
indiqua à Gontran qu’un
homme et une femme, un moyne et une moynesse étrangement
vêtus de rouge, contre
quelques menues pièces de monnaie, demandèrent à
l’enfant d’apporter de suite
en cette nuit, la boîte cartonnée à l’Hostel AU
ROLLAT D’OR. Il est certain que
les deux religieux devaient suivre de près, tapis dans l’ombre,
la remise du
colis. Le jeune garçon ne put ajouter grand-chose au sujet des
deux religieux,
si ce n’est qu’ils étaient plutôt jeunes et portaient
à l’annulaire droit une
bague dont le chaton représentait une pomme de grenade d’or… Gontran se
saisit de la boîte
cartonnée et se dirigea à l’étage vers la chambre
de Maître Anselme Rollat.
Rapidement, les trois hôtes furent réunis au
côté du maître des lieux. Ce
dernier ouvrit la boîte cartonnée et découvrit un
petit coffre gravé de pommes
de grenade feuillées et tigées. Aux
extrémités du coffre étaient gravées les
lettres N. D. Le coffre fut ouvert avec la plus grande
précaution bien que
Maître Hiéronymus Berlier ne pensait pas que l’ouverture
du coffre dissimulait
quelque piège pouvant nuire à leur
intégrité physique. Il était évident pour
lui, que si Anselme Rollat et ses amis devaient être
assassinés par le
ou la N. D., ceci se ferait plus tard dans le temps... Pour
l’heure, Anselme Rollat
sortit du coffre, non sans surprise et inquiétude, un bas de
laine rouge dans
lequel il découvrit une œuvre d’art, si tant est qu’il convienne
dans le cas
présent d’employer cette expression. « Me
prendrait-on pour un
enfant, s’écria Anselme ? Le bon saint Nicolas a rempli mon
bas de
laine ! » Dans les mains d’Anselme se trouve un livre… noir, fermé
synonyme
d’une connaissance secrète et ce livre était le support
de trois pommes de
grenade d’or reconnaissables à la fente perpendiculaire, l’ouverture.
Du
fond du coffre Anselme retira un parchemin sur lequel figurait le texte
que
voici : Le parchemin et son texte « Selon
Irénée
de Lyon (IIe siècle),
le Père des Nicolaïtes serait Nicolas
le prosélyte d'Antioche,
cité dans les Actes
des Apôtres, l'un des sept premiers diacres
de l'Église de
Jérusalem. Pour Irénée, les Nicolaïtes sont
des gnostiques qu'il
considère comme les prédécesseurs de Cérinthe
et existent
toujours de son temps. Quelques Pères de l’Église, ont
affirmé qu’ils
pratiquaient la luxure. Au XIe et XIIe
siècle, le
Nicolaïsme s’applique aux prêtres mariés. Mais il ne
semble pas qu’il faille
confondre cette dernière acceptation du Nicolaïsme avec
l’affaire qui nous
préoccupe. « En
s’appuyant sur l’Apocalypse de Jean, certains auteurs affirment que les
Nicolaïtes ont connu ‘’ les profondeurs de Satan ‘’. Il y a
assurément dans
tout ceci du faux mais il y a n’en doutez pas pareillement du vrai. Le
Nicolaïsme pourrait avoir évolué au cours des
siècles en adoptant les mœurs
incertaines dont on a
voulu les accabler dès l’origine. Les auteurs contemporains ne
semblent pas
évoquer une quelconque survivance du mouvement Nicolaïte
mais ce parchemin
tenterait à nous prouver le contraire. Il semble certain que cet
Ordo Nicolaus
Diaconus reprend à son compte une symbolique appliquée
non pas au diacre
Nicolas mais à l’évêque Saint Nicolas de Myre. Il
faut reconnaître que ce saint
évêque ne semble pas avoir dans le légendaire, des
compagnons de bon augure. Jugeons-en
par ce Krampus peu chrétien, il est vrai ! Ceci est l’une
des raisons qui
fit que saint Nicolas soit reconnu par certains comme le fondateur du
mouvement
Nicolaïte mais ce serait une erreur d’affirmer ceci comme
vérité. Car il est
certain que l’évêque de Myre au fil des siècles
acquiert toute une symbolique
qu’il n’avait pas à l’origine, une symbolique dont l’origine
remonte aux
Vikings et autres Germains. « Saint
Nicolas est très souvent représenté portant un
livre fermé ou ouvert
(l’Évangile) sur lequel figurent trois pommes d’or. Les trois
Pommes d’Or de
saint Nicolas se retrouvent dans les trois pommes de grenades de cet
Ordo
Nicolaus Diaconus également posées sur un livre. Il
s’agirait de l’Évangile de
Nicolas, un évangile gnostique évoqué qu’a voix
basse. Aucune trace écrite n’en
subsiste. « L’heure
est venue pour nous de combattre l’O.N.D. Il nous faut commencer par le
commencement en nous intéressant à
l’Évangéliste Luc qui est l’auteur d’un
évangile mais aussi des Actes des Apôtres. Il connaissait
bien le Diacre
Nicolas. Au chapitre 6 verset 5 des Actes, Luc donne la liste des 7
justes élus
au Diaconat ». Dans la
chambre de Maître Anselme Rollat figuraient quelques ouvrages –
un éditeur tel
Anselme plaçait des livres dans toutes les pièces.
Hiéronymus se saisit d’une
édition protestante de la Bible : la Bible de Genève
publiée pour la
première fois par Jean Calvin en 1560. Il ouvrit le Saint Livre
dans les Actes
des Apôtres et lut : Verset des Actes des Apôtres « Mais
j’avoue ne pouvoir localiser le lieu, la Noire Moynerie de cet
ordre de
Moynes et Moynesses revêtus de rouge ; une couleur dont est
très souvent
revêtu Saint Nicolas lui-même. Il semble y avoir dans
l’Ordre du Diacre Nicolas
une usurpation où peut-être – qui sait –
le culte de saint Nicolas aurait-il lui-même
adopté quelques usages
appartenant aux Nicolaïtes ? Il n’en reste pas moins que les
Nicolaïtes
dont nous ne soupçonnions pas l’existence en notre
époque, veulent notre mort.
Il apparaît important à présent de découvrir
où se cachent ces
Nicolaïtes ! André
Verne qui écoutait religieusement les propos de Maître
Hiéronymus Berlier prit
la parole : « En ce qui concerne le lieu où se
cachent ces oiseaux de
malheurs, je pense en avoir découvert la cité. Il y a un
peu plus de vingt
années, j’ai eu le plaisir de vous accompagner à Nantes
en qualité de Fermier
de la Commanderie de Marlhes. Il m’arrive régulièrement
depuis cette époque, de
me rendre à Nantes pour des affaires spéciales ayant
trait à l’Ordre de Malte.
Dans l’ancienne Commanderie Sainte-Catherine des Templiers je
possède un appartement
gracieusement offert par le Grand Maître de Nantes. De ma chambre
nantaise je
puis observer l’Église Saint-Nicolas… une bien étrange
église ou de bien
curieuses processions aux flambeaux pénètrent au plus
secret de la nuit. J’ai
pu observer certaines nuits des moynes et des moynesses vêtus de
rouge,
disparaître dans la petite église. « Plutôt
que d’attendre cette mort promise dans Saint-Étienne, je pense
que nous devons
nous rendre dans la cité des anciens Ducs de Bretagne et y
affronter la mort de
face. Étienne se doit d’aller combattre Nicolas ! Maître
Hiéronymus Berlier et Rabbi Shlomoh partageaient sans
réserve, l’avis d’André
Verne. Bien qu’Anselme Rollat adhérât pleinement à
cet avis, il fut obligé de
déclarer forfait : « Ma santé
déclinante ne me permettrait pas de me
rendre à Nantes. Il faudrait un miracle et l’heure, me
semble-t-il, n’est plus
aux miracles ». Maître
Hiéronymus Berlier avait semble-t-il un avis différent
sur la question :
« Vois-tu Mon Cher Anselme, l’heure est plus que jamais aux
miracles. Il
nous faudra le provoquer… ce miracle. Nous aurions pu nous rendre
à Doizieux…
si le voyage dans le temps est possible, un voyage de même
nature, dans le
présent, l’est aussi, à la seule condition, qu’il y ait
une Porte dans le lieu
même où nous devons nous rendre. Et
il
se trouve qu’à Nantes une telle Porte existe ! Nous
avons-eu, Rabbi
Shlomoh et moi l’occasion de la franchir… « Notre
problème, aujourd’hui, est double, le premier est que nous ne
pouvons retourner
à Doizieux. La route encore praticable il y deux jours, ne l’est
plus
aujourd’hui, il neige abondamment sur les sommets du Mont Pilat et,
second
problème très important, Anselme ne supporterait pas le
voyage, bien que le
repos forcé, prescrit par le docte Zéphyrin Solis, t’a
quelque peu
requinqué. Doizieux, une porte du Temps ? Appuyant
son regard sur Anselme
Rollat, Hiéronymus Berlier en appuyant pareillement sa voix
clama :
« Anselme ! crois-tu que tu pourrais quitter ta chambre
pour te
rendre dans la crypte ? – Bien
sûr que je le pourrais,
répondit Anselme. Le chemin est on ne peut plus court, puisque –
le hasard est
curieux – la crypte se trouve… sous l’Hostel AU ROLLAT D’OR ! Mais
après… ? » Hiéronymus
Berlier connaissant
les inquiétudes d’Anselme Rollat lui répondit :
« Après ? Et
bien après, Rabbi Shlomoh et moi nous provoquerons le miracle…
Et maintenant,
lève-toi Anselme nous allons partir ! » Nombres
de questions se bousculaient dans la tête de Maître Anselme
Rollat lorsque
Hiéronymus Berlier ouvrit la porte de la crypte
hermétiquement fermée. Déjà,
Rabbi Shlomoh sortait le Teraph des Teraphim, la Tête
ramenée par la Guilde des
Sept de la cité d’Our. Hiéronymus expliqua à ses
amis ce qu’était véritablement
les Teraphim : « Le
Teraph des anciens Babyloniens était si important de par sa
structure qu’il
était principalement dit au pluriel : Teraphim. Notre
Teraph des Teraphim
est le PREMIER des Teraphim, quelque chose d’inégalé
à ce jour. *On remarque
que ces statues animées, qui étaient emportées
à la guerre par les rois et les
prêtres, étaient façonnées et
réparées dans des ateliers spéciaux et
subissaient un rituel de consécration compliqué et
très secret qui les dotait
de ‘’ vie ‘’ et leur permettaient de parler. *
Cette phrase traduite de l’anglais fut écrite par
l’archéologue Joan Oates,
dans son livre Babylon. Les teraphim étaient des
talismans,
c’est-à-dire, des figures de métal, fondues et
gravées sous certains aspects
des planètes, auxquels on attribuait des effets extraordinaires,
mais
proportionnés à la nature du métal, aux
qualités des planètes et aux figures
représentées dans les talismans. *(http://456-bible.123-bible.com/calmet/T/theraphim.htm) « J’ajouterai
aussi que les
teraphim pouvaient guérir les malades. Oui Mon Cher
Anselme ! Et ils
permettaient aussi aux rois et aux prêtres qui les
possédaient, de se parler
entre eux, peu importe la distance qui les séparaient. Si Rabbi
Shlomoh peut
activer la seconde fonction, il ne peut, hélas, activer la
première. Mais de la
réussite de l’activation de la seconde fonction, dépendra
la réussite de la
première ». Rabbi
Shlomoh, s’activait sur le
Teraph des Teraphim. Ce Maître Kabbaliste est
spécialisé dans la thématique du
temps, non pas le temps qu’il fait ou qu’il fera mais le temps de
l’éternel
présent. (http://regardsdupilat.free.fr/seize.html
- Noel
Ourifique pour Maître Hiéronymus Berlier et Anselme
Rollat). « Rabbi
Shlomoh tente
d’établir une connexĭo, un lien
avec Raziel le Grand Eldil qui, souvenez-vous, nous avait promis qu’il
nous
retrouverait le moment venu dans la cité de
Saint-Étienne. Cet
être de lumière viendra n’en doutez pas, dès que
Rabbi Shlomoh aura établi le
lien invisible qui sépare le Grand Eldil de cette crypte de
Saint-Étienne où
souffle le Saint Efprit. » Soudain
l’un des murs de la
crypte sembla se dissoudre et voici qu’un étrange passage
lumineux apparut.
Anselme Rollat et André Verne furent un instant saisis
d’inquiétude mais bien
vite ils retrouvèrent la joie qu’ils avaient pu éprouver
dans la crypte secrète
de la ziggourat d’Our. Raziel le Grand Eldil, assisté de trois
êtres lumineux,
était présent. « Bonjour
mes Frères. Je
suis heureux de vous retrouver après tant et tant de
siècles… Bien qu’il me
semble que c’était hier. Je vois qu’il manque trois
Frères à l’appel. Mais
j’imagine que nous aurons le plaisir de les retrouver rapidement.
N’est-ce pas
Maître Hiéronymus ? « Effectivement Grand
Eldil,
je les ai contacté ce jour à l’aide de mon speculum, bien
utile par ailleurs…
Nos cousins d’Outre-Manche, Christopher FitzRolling l’Écossais
des Highlands et
Rob McBerling l’Irlandais, se trouvaient, j’en étais surpris,
dans la cité de
Nantes… Qui plus est, dans la maison nantaise de Noel de
Barbïa ! C’est
incroyable ! –
Incroyable ? »
répondit le Grand Eldid. En vérité, leur
présence à Nantes en ce jour,
tout comme votre présence dans cette crypte présentement,
était prévu depuis la
nuit des temps. Ceci est écris dans le Livre Jaune
placé dans le coffre
sur lequel notre Frère Anselme Rollat c’est assis pour se
reposer. Je vous sais
très affaibli Mon Ami, levez-vous et approchez-vous de
moi. » Anselme se
leva tremblant quelque
peu. Le Grand Eldid posa ses mains de lumière sur la tête
de l’imprimeur. Une
chaleur intense traversa son corps. Anselme était guéri.
Il voulu s’agenouiller
pour remercier Raziel le Grand Eldil. Mais Raziel le releva en lui
disant : « Remerciez plutôt le Dieu Suprême
car cette force qui vous
a guéri vient de lui. Votre vie terrestre que vous pensiez
terminée, se
prolongera, je vous l’affirme quelques années encore »
Anselme Rollat remercia
le Dieu Suprême, le Dieu de Melchisédek, ainsi que le
Grand Eldid le lui avait
demandé. Puis
l’être angélique invita les
quatre amis à le suivre dans le passage de lumière. Au
bout du chemin, ce
curieux équipage retrouva les trois compagnons du Grand Eldid
qui les avaient
précédés dans la Porte du Temps sise dans les
entrailles de la cité de Nantes.
Raziel leur appris que cette chambre-haute se trouvait sous la
cathédrale Saint-Pierre, au-dessous même de la crypte des
anciens Druides de
Condivicnon la cité des Namnètes. « Ce
sanctuaire souterrain
est le domaine du Clauiger cœli, le Porteur des Clefs du Ciel. Nos
chemins vont
se séparer ici pour aujourd’hui. Il me faut m’entretenir avec le
Clauiger cœli.
Le combat dans lequel vous êtes impliqué, est un combat
qui prendra fin dans le
futur. Seul le Porteur des Clefs du Ciel peut ouvrir la Porte qui nous
mènera
dans ce futur. Je pourrai ouvrir cette Porte mais il ne m’appartient
pas de le
faire. Montez cet escalier il vous mènera dans l’ancien Temple
des Druides. Vos
cousins et amis ainsi que le Sieur Pierre Biré de la
Doucinière vous y
attendent. À bientôt, mes Chers Frères. » Après
une montée qui leur sembla
interminable, ils arrivèrent enfin dans le Temple où les
attendaient
effectivement Pierre Biré entouré de leurs amis ou
parents. Les retrouvailles
chaleureuses renforcées par le plaisir de retrouver un Anselme
Rollat au mieux
de sa forme, furent suivies d’une visite commentée de l’ancien
Temple des
Druides : la Basylique Voliane ainsi que le nommait Pierre
Biré. Quelques
marches furent encore
gravies et la petite troupe se retrouva au cœur même de la
cathédrale. Ils
sortirent respectueusement et se dirigèrent en direction de
l’Erdre dans la
Commanderie Saint-Jean des Hospitaliers de Malte où ils furent
reçus par le
Commandeur. Les voyageurs – le mot n’est peut-être guère
approprié – venus de
Saint-Étienne relatèrent dans le détail, au
Commandeur, aux deux cousins
d’Outre-Manche et à Noel Barbïa les
évènements récents dont l’Hostel AU ROLLAT
D’OR avait fait l’objet. Lorsque Pierre Biré de la
Doucinière entendit Anselme Rollat évoquer le Livre Noir
et principalement les
trois Pommes de grenade d’Or il ne put réprimer un profond
embarras. Anselme ne
releva pas et poursuivit son récit en évoquant le contenu
du coffret gravé des
lettres N. D. avant de s’attarder
sur le texte du parchemin. Alors qu’il énonçait la présence de l’Ordo Nicolaus
Diaconus dans la
Cité des Pommes de
grenade, il fut surpris, comme le furent ses amis de
découvrir Pierre Biré
comme pris d’un malaise. Son visage affichait une pâleur qui
dénotait un
mal-être certain. Pierre Biré avala un gobelet d’eau,
s’excusa puis ajouta :
« Continuez Maître Anselme je m’expliquerai lorsque
vous
aurez achevé votre narration. » La dite narration
achevée, Pierre Biré
prit la parole non sans vider un second gobelet d’eau : « Ce
Livre Noir et plus
encore les trois Pommes de grenade d’Or, vous l’aurez compris, me
parlent tout
particulièrement. Ces trois Pommes de grenade d’Or font partie
de ma lignée. Le
blason de notre Famille présente un Rameau de trois Pommes
de grenades
d’Or, ouvertes de Gueules, posé en fasce. Ces Pommes de grenades
d’Or sont
grénetées et couronnées de gueules (l’on dit aussi
ouvertes de Gueules), deux
en chef et une en, pointe. « Ma
famille remonte à
Antoine Biré, mari d'Anceline Bastard, vivant en 1240. Un Thomas
Biré, fils de
Jean, épousa vers 1495 Catherine Eder. Ce Thomas Biré est
l’auteur des deux
branches des Biré. La branche aînée, à
laquelle j’appartiens, possède, entre
autres biens, les seigneuries de la Doucinière et de la
Grenotière. Mes ancêtres
furent des proches de la Maison de Bretagne. Pour exemple, Jean
Biré fut maître
d'hostel du duc de Bretagne en 1424. Il me faut citer à
présent Jean Biré qui
obtint le 25 février 1485 des lettres d'abolition pour sa
participation au
meurtre de Landais, favori du Duc François II père d’Anne
de Bretagne. « *Pierre
Landais était fils
d’un tailleur de Vitré. Tailleur lui-même il fut
placé au service du tailleur
du Duc. Sa vivacité et son esprit firent qu’il fut
remarqué et retenu par le
Duc. Devenu valet, puis maître de sa garde-robe, il fut enfin
promus trésorier,
charge qui, comme en Angleterre, était la première du
Duché. Très vite son
accession à la tête du Duché créa de vives
convoitises. * Les
informations présentées dans ce conte concernant Pierre
Landais sont dues aux
historiens Bretons H. Etiennez et Arthur de La Borderie. http://www.infobretagne.com/landais.htm
« Le
chancelier Guillaume
Chauvin, surtout, ne pouvait plier sa dignité devant cette
arrogance roturière.
Landais l'accusa de complot, et, après avoir confisqué
tous ses biens, le fit
jeter successivement dans les prisons de Nantes, d'Auray et de Vannes,
où il
périt de misère et de chagrin (1482). « Indignés, les
nobles
Bretons résolurent de s’emparer de Landais. Les conjurés
se divisèrent en deux
bandes. L’une se rendit dans sa maison de la Papotière, sur
l’Erdre et l’autre
(au soir du 7 avril 1484) se rendit au château du Duc dont ils
s’étaient
procurés les clefs. Landais soupait à la
Popotière, il réussit à fuir jusqu’au
château de Pouancé. De là il écrivit au Duc
qui l’envoya chercher sous escorte.
Landais de retour à Nantes reprit son autorité. Tous les
conjurés furent
déclarés rebelles et criminels d'État ; leurs
biens furent confisqués. Mais,
dans la prévision des vengeances de Landais, ils
s'étaient retirés à Ancenis.
C'est alors que le favori, qui ne se sentait pas de force contre la
noblesse
bretonne insurgée, avait fait offrir au duc d'Orléans un
asile en Bretagne.
Louis d'Orléans vint en effet ; mais il fut obligé de
retourner à Paris pour le
sacre du Roi Charles VIII. « Landais
résolut donc
d'attaquer seul ses ennemis. L'armée ducale s'avança vers
Ancenis ; mais, une
fois en présence des conjurés, au lieu de les combattre,
elle se joignit à eux,
tant la haine contre Landais était grande et
générale. Les deux armées réunies
marchèrent alors sur Nantes. À leur approche, les Nantais
se soulevèrent avec
fureur et se portèrent sur le château. « Le
Duc François II cacha
Landais au fond d’un bahut qu’il ferma à clé. Enfin le
chancelier François
Chrétien, suivi du peuple, se présenta au Duc avec un
décret de prise de corps
qu'il avait dressé lui-même. François II, saisi de
terreur, fut obligé de lui
remettre son favori. Sans un mot, le chancelier amena Landais au milieu
des
insultes de la populace, à la tour de la Porte Saint-Nicolas.
Une commission
extraordinaire fut composée pour instruire son procès.
Landais fut condamné à
mort et pendu au gibet le 19 juillet 1485. Bien que tombé dans
une affliction
profonde, le Duc François II, le 13 août suivant, faible
prince, justifiait par
un édit tous les actes des meurtriers. « François
II consacra son
règne à défendre l’indépendance de la
Bretagne et à barrer la route aux
tentatives sans cesse renaissantes du pouvoir royal. Landais fut
pendant 25 ans
l’âme et presque le seul inspirateur de cette politique
. Il gouverna en essayant résolument de sauver une
dynastie chancelante. « Ce
qui a valu à Landais
l'aversion de ses contemporains et la haine des grands féodaux
bretons, c'est
l'autorité absolue dont il a joui si longtemps. Elle leur
paraissait d'autant
plus intolérable que beaucoup d'entre eux penchaient
secrètement vers
l'alliance française, mais ils ne pouvaient, ni n'osaient le
dire, alors les
ennemis de Landais ont imaginé d'autres griefs (humble
extraction, procédés
douteux pour capter la confiance du prince, malversation, gaspillages,
népotisme, grande fortune, sorcellerie
même), mais la plupart de ces accusations n'ont aucun fondement
sérieux ou ont
été très exagérées. « Oui
mon ancêtre Jean Biré
participa au jugement sommaire de Landais à la tour de la Porte
Saint-Nicolas,
puis à son exécution sommaire. Les Biré, comme
beaucoup de féodaux bretons,
pensaient que le Duché de Bretagne en tant que nation n’avait
plus sa place. Il
nous fallait, tout en gardant une certaine autonomie, intégrer
le giron de la
France. Je dis bien la France et non de la Grande-Bretagne
alliée de notre
Petite-Bretagne ducale. Le Duc François II était faible.
Les féodaux bretons
voulaient un souverain digne de ce nom capable de diriger
lui-même sa nation. Avec Landais, l’heure
était aux trésoriers d’état. Le souverain peut-il
se retrancher sa vie durant,
derrière son trésorier ? Sans Landais à la
tête du Duché qui fut dans le
passé un Royaume, la Bretagne aurait déjà
intégrée le giron du Royaume de
France. Le Roi Louis XI en rêvait. « Le
jugement sommaire de
Landais eut lieu à la tour de la Porte Saint-Nicolas. Tout un
symbole !
Par cette porte entrait les souverains de passage à Nantes et on
ne passait pas par hasard à Nantes ! Le tribunal
improvisé qui siégea à la Porte
Saint-Nicolas était composé de membres de l’Ordo Nicolaus
Diaconus. La sentence
fut sans appelle : la pendaison pour Landais ! Avait-il
mérité ses
crimes ? Assurément, cet homme gouvernait sans partage. Sa
police
personnelle remplissait ses basses besognes. Aussi sommaire, fut-il, le
jugement fut appliqué. « Si la peine capitale a
été
requise pour vous par le Tribunal Secret de l’O.N.D., il y a tout lieu
de
s’inquiéter, d’autant plus que cette condamnation est
datée du 6 décembre
dernier ! Et je ne vous cacherai pas que cette nouvelle me
bouleverse. En
relisant le parchemin que vous avez amené, je note avec une
certaine
satisfaction, malgré tout, que le Tribunal Secret à
condamné à mort non pas les
Sept membres de la Guilde mais bien la Guilde des Sept, ce qui je veux
le
penser est différent. « Je
n’appartiens pas à cet ordre
monastique, mais ma famille et quelques amis sont encore bien
impliqués en son
sein. Je vais donc enquêter auprès de mes proches afin de
savoir ce qu’il en
est. Je demanderai s’il le faut, et j’imagine qu’il le faudra, à
être reçu par
l’O.N.D. et je serai votre avocat, telle est d’ailleurs, vous le savez
ma
profession. « Les
trois Pommes de
grenade d’Or du blason de ma famille ne sont bien sûr pas
étrangères à celles
de l’O.N.D. À la différence, du Livre Noir aux trois
pommes de grenade, nos
armes présentent un rameau (ou branche) d’Or de trois
pommes de grenade.
Ce rameau ou branche désigne un arbre
généalogique. Il ne s’agit aucunement de
notre arbre. Ce rameau d’or révèle tout en le cachant, le
latin LIBER qui
désigne dans un premier temps cette pellicule de l’écorce
de l’arbre utilisée
pour l’écriture, puis le LIVRE lui-même. Oui Mon Cher
Anselme, notre Rameau
d’Or évoque le LIVRE D’OR ! Le Livre Noir que vous avez
reçu dans ce bas
rouge, l’étrenne de Nicolas, existe bel et bien, il est le
miroir déformé de
notre Livre d’Or. Je pense à
présent
qu’il serait bien que le Commandeur de Saint-Jean qui nous fait le
plaisir de
nous recevoir en ce jour, prolonge les informations que je viens de
vous
révéler. Je vais pour l’heure vous quitter et commencer
mon enquête, car le
temps nous est compté. Nous nous reverrons plus tard dans la
journée, dans
l’appartement d’André Verne en l’ancienne Commanderie des
Templiers. Le Commandeur remercia vivement
Pierre Biré et lui souhaita bonne chance dans sa mission. Puis
il s’adressa à
la Guilde des Sept : « Nous mettrons, je vous le
promets tout les
moyens dont nous disposons pour annuler l’injuste condamnation qui
pèse sur
vous. Il me faut revenir sur les trois pommes de grenade et sur cet
ordre du
Diacre Nicolas. Une tradition secrète dont le Sieur Pierre
Biré, se fait l’écho
dans son livre L’Epimasie ou la Relation d’Aletin le Martyr,
affirme que
Nantes porte aussi le nom de Cariat Sepher. Pierre Biré traduit
se nom
librement par Ville des Sciences, mais ainsi que nous l’affirme le
Rabbinat de
Nantes, ce nom qui fut celui d’une antique cité d’Israël
aux temps des Géants,
signifie plus justement Cité du Livre ! Ce nom
désignerait plus justement
la ‘’ cité souterraine ‘’ de Nantes où demeure le
Clauiger Cœli dont la
tradition nantaise affirme qu’il ne serait autre que Noé. Cette
tradition bien implantée,
se trouverait sa confirmation, ainsi que l’affirme le docte Pierre le Lohier dans la première
partie de
son livre EDON, dans le nom même de Nantes qui signifie
Temple, et plus
précisément dans la forme bas-breton Nauneff : le
Temple (ou le Ciel) ou
le Navire de Noé. C’est ce navire que l’on retrouve sur le
blason de Nantes. Page de titre du livre de Pierre
Biré « Nantes
est la cité d’un
Roy mais non des Roys ! Mais de quel Roy s’agit-il ? Avant
que la
Bretagne devienne un Duché, elle fut un Royaume mais le Roy en
question ne
peut-être l’un de ces Roys. Il s’agit d’un Roy François,
le dernier des
successeurs de Clovis, connu sous le terme prophétique de Grand
Monarque. Dans
ses quatrains Michel de Nostre-Dame le nomme Victor. Dans la
cité de Nantes il
apparaît sous les traits du demi-dieu grec Hercule. L’heure est
proche où le voile
pourra être levé sur la nature de ce nouvel Hercule. Ceci
n’est plus qu’une
question d’année. Si ce n’est moi, mon successeur verra ce grand
jour. Mais
plus grand encore sera le jour où le nouvel Hercule entrera dans
Nantes. Nous
ne serons plus là, hélas pour le voir. Je puis seulement
vous dire que ce
nouvel Hercule, digne successeur d’Henri IV se verra remettre un rameau
d’or
des Hespérides chargé de trois pommes. Oui les trois
pommes d’or de Saint
Nicolas sont aussi les trois pommes d’or d’Hercule*. *Ce
thème sera développé plus
avant. La
journée s’avançait, la Guilde
des Sept pris congé du Commandeur de Saint-Jean de Nantes et se
rendit dans
l’appartement occupé par André Verne durant ses
séjours à Nantes. Ils s’y
restaurèrent en attendant le retour de Pierre Biré. La
nuit était tombée
lorsque Pierre Biré se présenta dans l’aile Nord de
l’ancienne Commanderie
Sainte-Catherine des Templiers. L’inquiétude
qui se lisait sur son visage dans la
Maison des Hospitaliers
de Maltes quelques heures plus tôt, faisait place un à
sourire qui se voulait
rassurant. « Voilà !
J’ai mené mon
enquête. Les membres de ma famille présents dans la
cité et appartenant
toujours à l’O.N.D. ont été très surpris
lorsque j’ai évoqué la condamnation à
mort pesant sur votre tête. Il m’a donc fallut aller plus loin,
m’enfoncer dans
le nid même. Le lieu se situe dans une petite et sombre rue
proche de l’Église
Saint-Nicolas. J’ai toqué à la porte d’un vieil Hostel. Un vieux moine vêtu de rouge et portant
à
l’annulaire droit une bague dont le chaton représentait une
pomme de grenade
d’or, m’a ouvert la vieille porte de
chêne. J’ai demandé à rencontrer le Père
Liber, la ‘’ tête ‘’ dirigeante de
l’Ordre. Le membre de la Société Angélique que je
suis, n’était assurément pas
le bien venu mais mon appartenance à la famille Biré
arborant sur ses armes, le
rameau de trois pommes de grenade d’or, fut mon laissez-passer. Mes
yeux furent
recouverts d’un bandeau de couleur rouge. Deux moines me saisirent par
les
bras. « Nous allons, me dirent-il, descendre un
escalier. »
Rapidement je me trouvais dans un couloir souterrain et plus rapidement
encore
dan une salle souterraine où me fut retiré le bandeau
rouge. « Au
fond de la salle
décorée de tentures évoquant notamment l’histoire
du Diacre Nicolas, je
découvrais le Père Liber. Cet homme doit avoir
dépassé les quatre-vingts ans.
Il se dégage de sa personne une certaine froideur. Assis sur un
fauteuil de
velours rouge, il était assisté de deux hommes, les
Hauts-Moines, assis de
chaque côté du Père Liber sur deux autres fauteuils
de velours. Je me trouvais
assurément dans la salle où fut décidée
votre condamnation. « La
« tête »
supérieure de l’Ordre porte le titre de Père Liber. Ainsi
que vous le savez une
ancienne divinité assimilée à Bacchus le dieu
romain et à Dionysos, le dieu
grec, portait ce nom. Dans la paroisse Saint-Nicolas
l’évêque de Myre apparaît
comme le saint patron des vignerons. Les Templiers produisaient un
excellent
vin : le Clos du Bois Tortu, un nom qui dans la cité
nantaise est lourd de
symbolisme. D’aucuns affirment que cette divinité ne serait
autre que le Roy
Nemrod dont certaines des qualités se retrouveraient dans la
figure du Diacre
Nicolas mais aussi dans celle de Saint Nicolas dont le folklore a
récupéré,
vous le savez, une symbolique remontant au paganisme normand ou germain
mais
aussi, babylonien. « Le Père Liber ou
Liber
Pater était là, devant moi. Je n’en menais pas large,
mais pour vous, je devais
le faire. Une voix de stentor résonna dans la salle
souterraine : « Que
me veux-tu Pierre Biré
de la Doucinière ? Je connais bien ta famille… et je te
connais
bien ! C’est, égard à ta famille et à son
rôle qu’elle a joué tout au long
des siècles que j’ai accepté de te recevoir. Parle ! « Monseigneur,
Père Liber,
je viens plaider la cause de mes amis… « Tes
amis ne sont que des
imposteurs ! La mort pour ces Fils de Goulia ! Depuis vingt
années ils
n’ont cessé de nous mettre des bâtons dans les roues de
nos chariots !
Leurs Champion n’est pas le nôtre ! Viendra un jour
où notre Champion, le
nouveau Nemrod se lèvera ! Regarde cette tenture. Tu vois
cette
pyramide ? À l’intérieur, dans la crypte que tu peux
observer, se trouvent
tes amis. Ces chiens ont quitté ce Temple de Nemrod en emportant
des trésors
incomparables. Mort à ces chiens ! Regarde cette autre
tenture, Nemrod
reprend son bien. Le temps joue pour nous. «
Je sais Père Liber, je
connais vos secrètes traditions. Mais ne serait-il pas judicieux
de lever votre
sentence ? Ces hommes pensent combattre le bon combat mais je
sais, nous
savons que l’ultime combat ne sera pas un combat d’homme. Nous ne
faisons que
passer et des forces qui nous dépassent mènent le jeu.
Est-il sûr, d’ailleurs
que vous souhaitez leur mort ? Le parchemin semble indiquer que la
peine
capitale votée par le Tribunal Secret, serait plutôt celle
de la Guilde des
Sept et non de ses membres ? « Tes
amis sont arrivés ce
matin à Nantes. Depuis leur arrivée tout est allé
très vite. Ce qui était
encore d’actualité cette nuit ne l’est plus aujourd’hui. Dans la
matinée un
émissaire de Cariath Sepher m’a demandé audience. Ceci
est exceptionnel dans
l’histoire de notre Ordre ! L’émissaire était
porteur d’une lettre signée
du Clauiger Cœli, en personne, me demandant de suspendre la
condamnation
à mort de la Guilde des Sept. Je ne crains pas ce haut
dignitaire de l’Église
Nantoise mais je vais surseoir le jugement du procès. Je ne
tiens pas à avoir le
Gardien des Clefs du Ciel dans mes
pas... Une frontière existe entre lui et moi, il faut qu’elle
subsiste… À
présent va ! Je pris
congé du Père Liber tout
en le remerciant. Les deux moines me reconduisirent dans la sombre
ruelle de la
paroisse Saint-Nicolas. Les
membres de la Guilde des Sept
retrouvèrent cette joie de vivre qui les avaient quittés.
Les cousins
d’Outre-Manche retrouvèrent comme par enchantement leur
célèbre flegme. Pierre
Biré fut remercié pour le courage dont il avait fait
preuve. Puis l’heure fut
venue pour lui de quitter ses amis. Une bonne
nuit de repos fut
nécessaire pour les membres de la Guilde des Sept. L’heure
était à présent au
départ. Mais un départ dont il ne connaissait pas la
destination. Anselme
Rollat répétait les dernières paroles de Raziel le
Grand Eldil : « Nos
chemins vont se
séparer ici pour aujourd’hui. Il me faut m’entretenir avec le
Clauiger cœli. Le
combat dans lequel vous êtes impliqué, est un combat qui
prendra fin dans le
futur. Seul le Porteur des Clefs du Ciel peut ouvrir la Porte
qui nous
mènera dans ce futur. Je pourrais ouvrir cette Porte mais il ne
m’appartient
pas de le faire de mon propre chef. Soudain
une voix se fit
entendre : « Ce
que j’ai dit hier, est
vrai plus que jamais… » Les sept
amis restèrent sans
voix. Mais aucune crainte de les envahit. Devant eux dans la salle se
trouvait
Raziel le Grand Eldil. « J’ai
rencontré le Clauiger
Cœli. Les mesures qu’il convenait de prendre concernant
l’intégrité de votre
vie ont été prises. Le Père Liber n’a surement pas
dû révéler l’intégralité de
la lettre du Clauiger Cœli à Pierre
Biré
mais je puis vous affirmer que vous n’avez plus aucune crainte à
avoir dans le présent ni dans ce
futur où il
importe que nous nous rendions. « Le
combat que vous menez
depuis déjà vingt années a été
mené brillement. Dans un futur encore lointain
ce combat deviendra un combat surhumain. Les Eldils lutteront
contre
l’Eldil Noir et ses ténébreux mercenaires. Il en va de
l’avenir de la
Terre ! « Pour
l’heure le Clauiger
Cœli tient à vous remercier pour le courage dont vous avez fait
preuve durant
ces vingt années. Il ouvre pour vous une Porte qui vous
mènera non pas dans le
passé comme il y a vingt ans mais dans le futur. Vous y
rencontrerez le grand
Jules Verne. Votre descendant, Cher André Verne qui
lui-même… mais non, vous le
découvrirez par vous-même. Hiéronymus
Berlier sollicita la
parole : « Nous aimerions remercier le Clauiger Cœli. – Je comprends votre désir,
répondit Raziel, mais croyez que vous l’avez déjà
remercié au travers du combat
que vous menez. – L’heure
est venue pour vous de
franchir la Porte. Rabbi Shlomoh ne franchira pas la Porte avec nous
car une
mission l’attend… » Bientôt
les amis franchirent la
Porte mais qu’elle ne fut pas leur surprise ! Rabbi Shlomoh les y
attendait ! Mais il y avait quelque chose de changé… la
coiffure
peut-être !? Les
explications seraient pour
plus tard. Rabbi Shlomoh demanda à ses amis de le suivre. Raziel
le Grand Eldil
les quitta, affirmant qu’il allait retrouver le Clauiger Cœli... … Ailleurs dans la cité de
Saint-Étienne,
bien des années plus tard, deux hommes arpentaient le vieux
Sainté. L’aîné,
natif de Saint-Étienne venait de retrouver de vieux papiers
familiaux dont il
ne soupçonnait jusqu’à ce jour l’existence. Le Fonds
Berlier, tel était le nom
qu’il avait décidé de donner à ces consistantes archives remontant pour certaines au XIXe
siècle. Nous sommes
en 2017, l’homme, âgé de 68 ans se porte comme un charme.
Ce matin encore,
devant la glace de son armoire, il se regardait. Non ce n’était
pas dans le but
de découvrir son physique de Druide du Pilat. Il se connaissait
déjà depuis
bien des lustres ! Dans la main droite il tenait une photo.
Étrange
photo ! Deux personnages avaient posé pour le portrait et
l’un d’eux
n’était autre que lui-même ! Il en avait
momentanément perdu le sommeil,
non pas parce qu’il apparaissait sur une photo. Des photos le
représentant, ce
n’est pas ce qui manquait ! Mais cette photo était bien
particulière. Elle
semblait émaner d’outre-tombe. Pensez-donc, se retrouver sur une
photo en noir
et blanc aux côtés de Jules Verne en personne !
C’était à en perdre la
tête ! N’était-ce pas plutôt son
arrière-grand-père, à qui il ressemblait
tant ? C’eut été plausible s’il n’y avait eu les
lunettes ! Au siècle
de Jules Verne les lunettes garnissaient déjà les tables
des oculistes mais des
lunettes comme en portait le personnage de la photo… seul un homme du
XXIe
siècle pouvait en chausser de telles. Et cet homme du XXIe
siècle
présent sur la photo au côté de Jules Verne, il
devait en accepter l’évidence,
ne pouvait être que lui ! Pas de doute il reconnaissait bien
sa chemise à
carreaux qu’il portait encore il y a deux jours. Jules Verne et Patrick Berlier Photo du Fonds Berlier « Comment,
moi le Stéphanois
né au XXe siècle, quelques 44 ans après
le décès de Jules Verne, ai
pu rencontrer le Maître et poser à ses côtés
pour une photo ?! Tient, oui,
44, je n’y avais pas songé, ce nombre est celui de la
Loire-Atlantique, la
Loire-Inférieure du grand Jules. Mais le nombre 44 était
aussi le nombre de
cette étrange société secrète nantaise dont
Jules Verne aurait été
membre !!! « Il
est étrange que mon
père ne parla jamais de cette photo qu’il devait pourtant
connaître. En même
temps il n’a pas eu le temps de connaître l’homme que je suis
aujourd’hui… J’ai
fait analyser la photo. La sanction est nette et sans bavure. Il ne
s’agit pas
d’un montage ». Au verso
de la photo apparaît une
dédicace on ne peut plus hermétique : La dédicace *Cette
anagramme est mentionnée sur le site Internet du Club Nantais du
Suspense. http://www.bonnesnouvelles.net/clubnantaisdususpense.htm
Portrait posthume de Thomas
Dobrée de Paul-Emile Chabas - Nantes 1898 - huile sur toile Le Fonds
Berlier était conservé
dans une élégante boîte en bois ouvragé, qui
dormait depuis des décennies dans
le tiroir secret d'une armoire familiale. Patrick Berlier, car il
s’agit bien
de lui, y découvrit des documents qui lui ont permis de
localiser l’ancien
Hostel du ROLLAT D’OR où œuvrait Maître Anselme Rollat
l’imprimeur, l’ancêtre
de Thierry Rollat qui vécut – non pas Thiery – mais… Anselme aux
XVIème
et XVIIème siècles. Une maison située
à l'angle de la rue Mercière
et de la Place Grenette, dans le vieux Saint-Étienne, non loin
de la Place du
Peuple et de sa vieille tour, vestige des remparts qui au XVe
siècle
ceinturaient la ville. Patrick découvrit aussi des documents
localisant les
souterrains partant du vieil édifice. Dans l’un de ces
souterrains, il remarqua
l’inscription CRYPTA FERRATA. Il en conclut, à juste titre, que
cette crypte
était celle d’où Anselme Rollat et Hiéronymus
avaient accédé à la cité de
Nantes. Il n’avait que peu d’informations sur le sujet. Thierry Rollat
n’en
possédait guère plus mais ils voulaient penser qu’il leur
serait pareillement
possible d’utiliser cette Porte. La boîte contenant les documents
du « Fonds
Berlier » Patrick
Berlier se regardait
encore dans la glace mais la raison n’était plus celle qu’il
affichait
précédemment dans sa main droite. Il se demandait qu’elle
chemise il devait
prendre ? Il ne put soudain s’empêcher de rire.
« Mais ma chemine à
carreaux bien sûr ! » L'hostel AU ROLLAT D'OR dans le vieux
Saint-Étienne (gravure ancienne) « Paix sur vous, Enfants
des
Maîtres Anselme Rollat et Hiéronymus Berlier mes amis. Je
suis Rabbi Shlomoh et
j’ai pour mission de vous conduire à Nantes le 24
décembre au soir de l’année
1894. Suivez-moi ! Nous entrons dans la CRYPTA FERRATA et
empruntons de
suite ce tunnel lumineux qui nous mènera sous la
cathédrale Saint-Pierre de
Nantes. » Cathédrale Saint-Pierre de
Nantes (lithographie ancienne) « J’ai ordre, indiqua
Rabbi
Shlomoh, de vous conduire directement au Passage Pommeraye. Les deux
amis
étaient impressionnés. Ils avaient fait un bon de
près de 123 ans dans le
passé ! Ils descendirent la Grand-Rue jusqu’à
l’Erdre. Rabbi Shlomoh ne
leur laissait guère le temps d’observer l’animation de la
cité. Ils
traversèrent le pont sur l’Erdre
puis
descendirent vers la Loire jusqu’au Passage Pommeraye où de
belles dames
richement vêtues, accompagnés de leurs maris pareillement
vêtus, montaient et
descendaient le grand escalier permettant d’accéder de la rue de
la Fosse à la
rue Crébillon. De magnifiques boutiques donnaient à ce
passage une idée de
Paradis mais peut-être aussi… d’Enfer ! Le Passage Pommeraye en 1843– le grand
escalier ©
Archives et
Bilbliothèque municipales
de Nantes Un homme
mystérieux, d’allure
raffinée et vêtu à la dernière mode, vint
à leur rencontre : « Bienvenue
parmi nous. Je
suis DaD le Maître de l’Ordre du Grand Nord. Je vais vous
présenter tout
d’abord trois de nos membres les plus anciens. Voici Jules Verne qui
est des
nôtres depuis ses dix-huit ans, son nom je veux le penser, ne
vous est pas
inconnu ?! Voici l’hermétiste Pierre-Aristide
Monnier : le Maître
Anonyme de Nantes et dont le nom d’Adepte est Alcyon ! Et voici
Thomas
Dobrée, peut-être le plus étrange
d’entre-nous ! Enfin voici le
grand Nadar, écrivain mais aussi célèbre
photographe de Paris qui nous fait,
tout comme vous nous le faites, en ce soir de Noël,
l’amitié de sa présence. La
particularité de Nadar photographe est d’introduire dans la
photographie la
fantaisie, n’hésitant pas lorsque nécessaire à
utiliser quelque trucage dont il
a le secret. « Je
vous prie de bien
vouloir m’excuser j’ai un travail à terminer avant d’accueillir
de nouveaux
invités. Les deux
amis se retrouvèrent,
seuls – bien que le mot ne convienne guère – avec les illustres
Nadar, Thomas
Dobrée, Pierre-Aristide Monnier et Jules Verne. Quelle fut la
teneur de leurs
discussions ? Un jour peut-être, Patrick Berlier ou Thierry
Rollat,
révèleront la teneur de leurs entretiens. Mais nous ne
pouvons pour des raisons
qu’il ne nous appartient de révéler, d’en informer
nous-mêmes le lecteur. L’appartement
du Passage
Pommeraye sembla soudain s’animer, voici que pénétrait au
grand complet la
Guilde des Sept. Dad qui semblait connaître tout le monde, fit
les
présentations. La soirée fut longue, bien que pourtant
bien courte. Jamais Noël
n’avait été si mystérieux. Mystérieux non
pas dans le fantastique mais dans les
secrets qui furent révélés cette nuit. Nadar
voulu immortaliser cette soirée
inoubliable. Et c’est ainsi que Patrick Berlier dans une mise en
scène de Nadar
posa pour la photo au côté du grand Jules Verne.
L’émotion fut au comble
lorsque le grand Jules découvrit son lointain ancêtre
André Verne. Si Jules
était né à Nantes, c’est en grande partie
grâce à André… Patrick
Berlier et Hiéronymus
Berlier écoutaient avec admiration ce que l’un pouvait apprendre
à l’autre
tandis que Thierry Rollat interrogeait son ancêtre Anselme Rollat
enfiévré
qu’il était par l’idée qu’il allait enfin savoir ce que
représentait
précisément ce trophée auquel il tenait, bien
qu’il n’en était pas encore le
dépositaire, comme à la prunelle de ses yeux. Anselme Rollat se trouva quelque
peu embarrassé lorsque Thierry évoqua le trophée.
En effet, le seul trophée
qu’il eut reçu et qui ressemblait – bien qu’il en
différait considérablement –
était le cadeau empoisonné de l’Ordo Nicolaus Diaconus…
Sculptures du Passage Pommeraye Dad
s’arrêta devant ce qui
n’était qu’un mur. Il prononça ces simples paroles :
« Je suis Dad,
me voici ! » Soudain le mur s’effaça faisant
place à une porte dorée.
Dad frappa et un prêtre de type oriental vint lui ouvrir et lui
dit :
« Suivez-moi Maître Dad, ils vous
attendent. » Les
hôtes du Clauiger Cœli
pénétrèrent dans la grande salle de
réception. Le Clauiger Cœli, que d’aucuns
affirment avoir été Noé, ceux-là même
qui affirment que le Grand Sem son fils,
serait Melchisédek. Nous n’affirmerons, personnellement, rien
dans le domaine…
Le Porteur des Clefs du Ciel, Maître de l’Église
Secrète, siège sur la haute
cathèdre marquée de la nef héraldique
nantaise. À ses côtés, la Guilde des Sept reconnait
Raziel le Grand Eldil et
ses trois Compagnons. Le Clauiger Cœli se lève et s’avance
devant eux : « Soyez
les biens venus dans
ce Temple Secret de cette Église dont je ne suis que le
Serviteur. Je suis fier
de recevoir la Guilde des Sept. Le Grand Eldil, Raziel, ici
présent m’a raconté
le combat qui a été le vôtre contre les forces du
Mal. Les forces noires de
Nemrod, sont toujours présentes au sein de l’Ordre du Diacre
Nicolas. Mais ce
pouvoir est à présent mis en échec. L’heure n’est
aucunement à la victoire mais
une trêve est instaurée. » Se
tournant vers Anselme Rollat,
le Grand Pontife lui dit : « Avancez
Maître Anselme
Rollat. L’Ordre du Diacre Nicolas vous a offert un cadeau
empoisonné : Un
Livre Noir chargé de trois pommes de grenade d’or. Ce cadeau
était indigne de
vous. Ce Livre aux noires aisselles enflammées n’est pas celui
qui vous est
destiné ! » D’un signe
de main, il fait
entrer l’un de ses sujets portant un Livre d’Or chargé non pas
de trois pommes
de grenade d’or mais de trois pommes d’or. « Les pommes de grenade
sont
un symbole de nature positive. La grenade est le fruit des Rois. Le nom
secret
de Nantes, vous le savez est Armon, de l’hébreu Rimon :
‘’ pomme de
grenade ‘’. Le Passage Pommeraye « Louis
Pommeraye mort en
1850 était tout comme ses cinq sœurs et son frère, ‘’ de
père inconnu ‘’. On
évoque à ce sujet : ‘’ un
épais
mystère ‘’ que je ne souhaite pas révéler. La
mère de Louis Pommeraye qui
signait toujours ‘’ Sophie Pommeraye ‘’
descendait d’une noble famille bretonne : les Pommeraye de
Kerambart dont
les armes étaient : De Gueules à 3 grenades d'or
(alias pommes de grenade) « Il
était de mon devoir de
réparer cette injustice. Aussi recevez, Maître Anselme
Rollat ce trophée digne
de votre fonction : Un Livre d’Or (le ROLLAT D’OR) dont vous
connaissez
l’importance symbolique et même réelle, sur lequel sont
posées trois pommes
d’Or. « Les
pommes d’or nantaises
que vous recevez en cette Nuit de Noël, sont les pommes d’Or de
Saint Nicolas,
le saint évêque de Myre. Bien que ce symbole arboré
par Saint Nicolas ait été
associé au Chemin de Saint-Jacques, il possède
essentiellement une symbolique
hermétique. Nous apprenons en lisant L’HISTOIRE DE NANTES du
docteur Ange
Guépin dont le nom – soit dit en passant – rime avec celui du
docteur Turpin
n’est-ce pas Monsieur Jules Verne ? Donc nous apprenons… Mais
dites-nous,
s’il-vous-plait un mot sur ce docteur Turpin et je reprendrai ensuite
la
parole. « Bien
volontiers, répondit
Jules Verne, le docteur Ange Guépin, médecin
philanthrope, homme politique et
écrivain, décédé en 1873, fut un grand ami
de ma famille. Pierre Verne, mon
père, le docteur Ange Guépin et moi avons eu de longues
discutions sur des
sujets méconnus de la cité de Nantes. En 1847, à
l’âge de 19 ans, tout en
étudiant le droit, mais sans conviction, je pense
déjà à faire carrière dans
les lettres, j’avais entrepris un premier roman de mystère et de
suspens : Un Prêtre en 1839. Malgré mon jeune
âge
je venais à l’époque d’intégrer,
à la demande de DaD, l’Ordre du Grand Nord. J’étais
décidé à révéler dans ce
premier livre quelques mystères cachés de Nantes,
mystères sur lesquels nous
avions pu échanger lors de belles soirées, Ange
Guépin, mon père et moi. Ce
roman aurait pu s’intituler De Saint-Nicolas à la
Vraye-Croix Ou le Voyage
entre les drapeaux. Mais je pris la décision, après
concertation notamment
avec Ange Guépin, de fondre ce titre dans le roman. Ce roman
s’est avéré
difficile à écrire. Lorsque je quittais Nantes pour
Paris, je le glissais dans
ma valise espérant un jour le remanier. Je dirai qu’au final
j’ai fait plus que
le remanier en le fondant dans l’ensemble de mon œuvre
littéraire. Dans ce
premier roman, je pris la décision de reconsidérer la
ville de Nantes dans sa
géographie. J’y ajoutais une paroisse d’importance, la paroisse
Saint-Michel…
J’y supprimais la rivière Erdre qui sépare la paroisse
Saint-Nicolas de la
paroisse Sainte-Croix. On passe dans le roman, allègrement d’un
lieu à l’autre
sans avoir vraiment quitté l’un et sans avoir vraiment
pénétré l’autre.
Comprenne qui pourra ! André Verne ici présent, mon
lointain aïeul est à
même de comprendre…. Dans le roman apparaît la belle Anne
Deltour, dont les
initiales AD, d’importance dans le roman, sont aussi mais pas
uniquement,
allusives à D AD… Une tentative
d’enlèvement de la belle AD, a lieu entre l’Église
Saint-Nicolas et l’Église
Sainte-Croix. Un prêtre défroqué et sa bande,
identifiée dans le roman comme un
groupe satanique, a organisé mais raté cet
enlèvement. AD est sauvée et soignée
par le docteur Turpin. Ce nom rend hommage au docteur Guépin
mais il faut aussi
en considérer son origine. Turpin est un nom d’origine normande.
Les Vikings
occupaient la paroisse Saint-Nicolas. Turpin vient de Tor (Thor) dieu
scandinave et de Finnr (nom de peuple ou Fils). Il convient de se
rappeler du Bois Tortu (l’essart du dieu Thor) dans la paroisse
Saint-Nicolas
où fut édifiée la chapelle Sainte-Catherine des
Templiers, devenus ici les
successeurs ou les Fils de Thor… divinité qui
précéda à Nantes, Saint Nicolas… Le Clauiger Cœli remercia Jules
Verne puis poursuivit son discours : « Le docteur Ange
Guépin dans
son Histoire de Nantes, prend le temps de s’arrêter sur
l’année 1614, et
principalement sur la nouvelle de la venue prochaine du roi Louis XIII
pour
présider à Nantes les États de Bretagne. Le bureau
de la ville s’occupa de lui
faire une magnifique réception. Deux tableaux furent
commandés au peintre
Diard ; l’un de 8 pieds de haut et l’autre de 9 pieds. Le premier
représentait le roi à cheval et l’autre Henri IV en
Hercule, habillé à la
française, ayant sous ses pieds un dragon, gardien du jardin des
Hespérides,
qui lui présente un rameau d’or chargé de trois pommes.
Un théâtre
fut construit à la porte Saint-Nicolas, et l’on y plaça
les tableaux du peintre
Diard et d’autres ornements. Ange Guépin rapporte les autres
folies qui furent
dépensées ce jour-là. La Chambre des Comptes
demanda au bureau de la ville
d’être à l’avenir plus économe des deniers publics.
Tournant
son regard vers P.A.
Monnier, le Clauiger Cœli lui demanda : « Aristide
Monnier, vous le
M.A. de Nantes, soit le Maître Artiste ou la Maître
Anonyme, pouvez-vous nous
apporter quelques précisions sur cet Henri IV vêtu en
Hercule ? – Bien
entendu Monseigneur,
répondit l’Alcyon. Ainsi que j’ai pu l’écrire dans mon
livre Clefs des
Œuvres de Saint Jean et de Michel de Nostredame, … les Nantais
ne
peuvent manquer de recevoir bientôt celui en qui doivent revire
le caractère et
les vertus d’Henri IV et de saint Louis… car oui, ainsi que l’a
écrit le
Mage de Salon : de nuict par Nantes l’iris
apparaîtra… (II,
44). Ce nouvel Henri IV ou nouvel
Hercule apparaît comme le Grand Monarque des prophéties.
Le dernier des Rois de
France. Pour les uns, il s’agira d’un Valois pour les autres – ainsi
que
l’évoque entre les lignes dans ses romans – notre ami Jules,
véritable Maître
de Nantes, un ‘’ Mérovingien ‘’ le nouveau Pharamond. Car oui,
il sera, au-là
de la lignée, un Phare, une Lumière pour la France et
même pour le Monde !
La France disent les hermétistes est le Graal du Monde. Nantes
doit accueillir
ce Grand Monarque. « Je
pense avoir, dit-il en
s’adressant au Clauiger Cœli, répondu, rapidement c’est certain,
mais répondu
tout de même à votre question. –
Effectivement, Maître Alcyon,
vous avez répondu à notre question et nous vous en
remercions vivement. La
Sainte Nuit de Noël est déjà bien avancée. Je
voudrais vous remercier tous
d’avoir accepté notre invitation. Je remercie également
Raziel le Grand Eldil qui
par son lumineux travail a pu organiser une telle rencontre qui
relève de
l’impossible. Cette rencontre de
l’impossible, ce Noël de l’Impossible restera pour chacun
de vous, gravé
au plus profond de votre mémoire. Certains d’entre vous, au soir
de votre vie,
pourraient douter de cette nuit : ‘’ N’ai-je pas rêvé
cette Nuit de
Noël ? ‘’ Notre photographe Nadar, n’aurait qu’un
désir, celui de prendre
quelques photos pour immortaliser l’instant présent et je le
comprends !
Mais nous ne pouvons hélas, accorder ce privilège.
L’heure n’est pas venue pour
nous de sortir de notre souterraineté. « En
ce qui vous concerne
Anselme et Thierry Rollat, le Livre d’Or aux trois pommes d’or vous
rappellera
à jamais votre voyage de l’Impossible. Raziel le Grand Eldil
vous a promis, Mon
Cher Anselme de vous initier au Livre d’Or. Je sais qu’il le fera.
Quant à vous
Patrick Berlier, une photo signée Nadar vous a permis d’arriver
jusqu’à nous.
Étudiez bien ce que vous avez nommé dans ce futur qui
vous appartient, le Fonds
Berlier. Vous pourrez ainsi découvrir de belles surprises… « En
ce qui vous concerne,
Maître Hiéronymus Berlier, vous le savez, votre mission
est loin d’être
terminée. Cette mission est placée sous le sceau de Notre
Prêtrise et nous
sommes appelé à nous revoir, toujours accompagné
de Rabbi Shlomoh Olam. « J’ai
fait préparer pour
nos Amis d’Outre-Manche Christopher FitzRolling et Rob McBerling, de
précieux
documents relatifs à la mission de Saint Martin de Vertou en
Écosse. Je pense
qu’ils répondront à certaines de vos questions. Je
n’oublie pas, Noel Barbïa,
l’Enfant des Marais. Le cadeau de Noël que vous recevez cette
nuit, permettra à
l’un de vos enfants de l’avenir, de rencontrer Patrick Berlier et
Thierry
Rollat. Ceci relève du futur mais un futur que, me semble-t-il,
le Stéphanois
et le Pélussinois connaissent déjà. N’est-ce pas
Messieurs « Nos
Amis Alcyon, Jules
Verne, Nadar et DaD connaissent déjà depuis bien des
années notre existence.
Pour eux, le doute de cette existence a fait place depuis
déjà bien longtemps à
une certitude. « Je
ne voudrais pas oublier
André Verne. Votre proximité avec l’Ordre des Chevaliers
Hospitaliers de Malte
vous permet à votre époque d’effectuer de précieux
séjours dans la cité de
Nantes. Ces précieux séjours vont se poursuivre pour vous
et vos
descendants. Votre famille
appréciera
tant et tant la cité de Nantes qu’elle finira par s’y installer… « Il
me reste à présent à
vous souhaiter le meilleur pour votre vie. Certains d’entre vous
pourront se
vanter d’avoir vécu un Noël de plus dans leur vie. Mais
quel Noël ! « Que le Dieu
Suprême vous
bénisse. L’heure
des adieux arriva. Chacun
regagna son époque, d’autres se contentèrent d’aller se
coucher ; l’époque
présente était la leur. Thierry
Rollat et Patrick Berlier
retrouvaient en sortant du vieil Hostel du ROLLAT D’OR leur XXIe
siècle. Le premier encore assommé par ce Noël
Impossible, se contenta de dire
au second : « Faut que je retire mon blouson. Durant
cette nuit de
Noël à Nantes, il faisait plutôt frisquet, ce mois de
mai à Sainté nous invite
à suivre le vieil adage ‘’ en mai fait ce qu’il te plait ‘’ et
bien pour
l’heure, il me plait d’aller dormir. » Le second ne put que
confirmer : « Nous avons du sommeil à rattraper.
Je ne serai pas
surpris si mon sommeil devait se perdre dans des rêves de
Noël où les lumières
visibles seraient ces êtres d’exceptions que nous avons
rencontrés… Regarde
Thierry, la voiture de police est toujours garée devant le
bar-restaurant… –
Effectivement, reprit Thierry,
et les deux mêmes policiers continuent à discuter avec le
patron… Allez,
rentrons chez nous ». |