DOSSIER
NOVEMBRE 2019
|
Par
Notre Ami
Michel
BARBOT
|
Le
mystérieux Dorlay de Noël Gardon Noël Gardon dans son
livre Mon Pilat
Etymologies Rêves Légendes et… Réalités
consacre deux paragraphes, plutôt
énigmatiques, au Dorlay, rivière du Mont Pilat. Dans le second paragraphe, l’historien Forézien
indique : « C’est le ‘’Gier’’
qui, avant d’être capté,
était le ‘’Dorlay’’, nom qui veut dire ‘’près de la
porte’’, mais une fois
transformée par Rome la rivière allait à Lyon et
plus à la mer. » « Une fois
transformée par Rome »… le
Gier, primitivement le Dorlay, selon l'auteur, la rivière
« Près de la
Porte », coulait désormais dans l'aqueduc construit
par les Romains pour
alimenter en eau Lyon la capitale de Gaules. Auparavant, il coulait
jusqu'à
Givors où il se jetait dans le Rhône, et de là ses
eaux mêlées à celles du
fleuve allaient jusqu’à la mer. Cela dit, l'aqueduc ne captait
pas la totalité
des eaux, une bonne partie continuait à couler normalement. Ruines
de l'aqueduc du Gier à son arrivée à Lyon Cet événement
pourrait paraître anodin, mais il
possède sa part de mystère dont la clef surgit des
eaux plus loin dans
le texte... On comprend, en lisant l'auteur, que la rivière
nommée aujourd'hui
le Gier fut jadis le Dorlay, et fit l'objet d'un culte
particulier : des
souhaits, des demandes, étaient confiées à ses
eaux pour qu'elles les
conduisent jusqu'à la mer. Mais après le captage de la
rivière par les Romains,
les souhaits risquant d'aboutir à Lyon, le culte passa à
un cours d'eau
parallèle, qui prit et conserva le nom Dorlay. Doucement mais sûrement,
Noël Gardon entraîne le
lecteur au rythme des eaux du Dorlay vers la seconde partie de ce
paragraphe où
va se développer une symbolique aquifère venue du
passé mais jaillissant dans
un futur prophétique… Pour traduire Dorlay par
« près de la
porte », Noël Gardon sépare les deux syllabes du
nom : DOR et LAY. En
ancien français le mot dor désigne une porte. On
allait jadis « de
dor en dor », comme on va aujourd’hui « de porte
en porte » pour
délivrer quelques messages. Quant à lay, l'auteur choisit
de le traduire par
« près de », soit le Lès ou
Lez médiéval, mot que l’on
retrouve à la porte des cités, dans les anciens faubourgs
ou actuelles
banlieues, tel Villeneuve-lès-Avignon. Le Dorlay se situe
« près de la
porte ». De quelle porte s’agit-il ? Le mystère
inhérent au Dorlay et
donc à cette porte, jaillit subitement dans la seconde partie du
second
paragraphe : « Ce nom de Dorlay,
dont du Choul ne fait
pas mention, est le nom de la rivière qui en a été
dépossédée pour en prendre
un autre, quand elle a cessé d’être la rivière
descendant le Pilat de laquelle
il est dit : ‘’Il mesura mille coudées et il me fit
passer par l’eau,
il y avait de l’eau jusqu’aux chevilles, il en mesura encore mille et
me fit
passer par l’eau, il y avait de l’eau jusqu’aux genoux. Il en mesura
encore
mille il me fit passer par l’eau, il y en avait jusqu’aux reins. Il en
mesura
encor mille, c’était un torrent que je ne pouvais traverser, et
il me conduisit
le long du torrent et voici qu’il y avait sur les bords du
torrent des arbres en très grand nombre des
deux côtés. Et il me dit ; ces eaux s’en vont vers le
district oriental,
elles descendront dans la plaine et entreront dans la mer, dans les
eaux salées
et les eaux deviendront saines. » Jean du Choul, en effet, dans
sa Description
du Mont Pilat publiée en 1555, ne fait pas mention du
Dorlay, car en
réalité il lui donne un autre nom, la Doyse, qui
paraît donc être son nom
primitif. Comme par
ailleurs il cite le
Gier, il semblerait qu'à son époque le Gier ait perdu son
nom primitif alors que
la Doyse, futur Dorlay, le conservait encore. C’est en 1993 que les lecteurs
découvrirent dans
le livre de Noël Gardon cette étrange exégèse
appliquée au Dorlay. Les dix
lignes rédigées en italique ont dû
assurément intriguer les lecteurs. Ce texte
est intercalé dans le livre par l'auteur à la
façon d’un tailleur de pierre
glissant dans son mur une pierre de réemploi porteuse d’un
véritable message.
Notre tailleur de mots glisse cet étrange paragraphe avec une
certaine
discrétion. Il ne s’agit pas ici d’informer Paris et donc le monde
entier…,
mais cette insertion n’est pas sans évoquer
« L’AFFAIRE DES
PLACARDS » – qui intrigua fortement les Parisiens lorsqu’ils
découvrirent
en 1623 le texte intriguant des affiches étalées à
tous les carrefours, ainsi
que nous le rappelle Patrick Berlier dans la « 1e
partie :
fondements et origines » de son article « La
Rose-Croix » http://regardsdupilat.free.fr/rose.html À ceci près que
le texte ainsi placardé par Noël
Gardon ne soit pas précisément inconnu, si tant est que
le lecteur du livre ait
pu lire ou entendre ce passage ici adapté du Livre
d’Ézéchiel, récit biblique
de l’Ancien Testament. Cette adaptation du texte biblique pourrait
émaner, bien
que le texte ne l’indique point, d’une association pilatoise dont
Noël Gardon
se ferait l’ambassadeur. Dans cette hypothèse, cette association
– qui
contrairement à la Rose-Croix ne donne pas son nom – jugea
peut-être, en cette
ultime décennie du XXe siècle, que l’heure
était venue de révéler
son existence tout en restant, un temps encore, dans l’anonymat ? Quelle catégorie de
lecteurs était visée par ce
« placard » d’inspiration biblique ?
Assurément un lectorat
susceptible en bonne connaissance de cause, de comprendre et
reconnaître dans
un premier temps, ces phrases dans leur aspect biblico-eschatologique,
puis
dans un second temps, de les concevoir dans une paraphrase purement
pilatoise.
Ce lectorat ciblé se composerait-il de catholiques pratiquant
qui auraient pu entendre
le prêtre du haut de sa chaire, ainsi que cela ce faisait encore
il y a
quelques décennies, lire ce texte ? Ceci est loin
d’être certain, surtout
lorsque l’on sait que la liturgie de la Parole, constituée par
la lecture tirée
des Saintes Écritures reste invariable d’une année
liturgique à l’autre. Quelques lecteurs
possédant une Bible chez eux et
la lisant – elle reste le plus souvent au fond d’un placard – ont pu
reconnaître, pour certains, et ce, avec surprise, ces phrases
mystérieuses,
qu’ils savaient, pour l’origine, étrangères au Mont
Pilat. Le groupe qui
informa, par la plume de Noël Gardon, les lecteurs de ce
que nous
pourrions dès à présent nommer l’Énigme
Dorlay, ne le firent assurément pas
dans l’espoir d’obtenir des résultats immédiats. Si tel
eut été leur désir, ils
l’auraient fait à visage découvert ou presque. Le lecteur
ciblé aura tout le
temps, par la suite, si tel est son désir, d’approfondir le
sujet et de
découvrir le moment venu ce que cache véritablement cette
énigme. Ceux qui savent ou les
Gardiens de la Porte ? Le Dorlay aurait
été primitivement le nom sacré
ou secret du Gier, non pas pour l’ensemble de son cours, mais plus
spécifiquement pour « la rivière descendant
le Pilat »,
rivière « de laquelle il est dit »…
Cette formule
d’introduction au dit placard, que nous serions tentés de
ouïr, de cabaler :
« inédit(e) », l’est effectivement
en ce sens, que ce qui
« est dit », par tradition orale,
« est (à
présent) écrit »… Cette
différence notoire fait que le texte rédigé
en italique, jusqu’à présent transmis sub rosa
tout au long des générations,
apparaît à présent transmis par ceux qui savent,
au travers de l’écrit
au commun des mortels. Le
Gier près de sa source L’Énigme Dorlay prend
sa source dans cette
rivière biblique descendant, ou plus justement appelée,
suivant le Livre
d’Ézéchiel, à descendre aux Temps Messianiques, du
Mont du Temple... Ce texte
présenté en italique par Noël Gardon apparaît
comme une adaptation des versets
3 à 8 du chapitre 47. Le prophète biblique exilé
à Babylone est conduit par
Dieu à Jérusalem dans un temps futur où
doit-être bâti le 3e Temple. Près de
la Porte (Dor-lay…) Orientale du Temple, le
prophète Ézéchiel
découvre une source qui sortait de dessous le côté
droit du Temple, au sud de
l’autel. À l’invitation de « l’homme au
cordeau », le prophète va
traverser à différentes reprises le cours d’eau d’abord
chétif puis peu à peu
véritable torrent. Ce cours d’eau, tout au moins dans la vision
du prophète,
apparaît comme une création spontanée.
Ézéchiel découvre à mesure qu’il avance,
des arbres dont les fruits seront une nourriture perpétuelle et
dont les
feuilles seront un remède. Il n’est pas
inintéressant de rappeler que
certains exégètes, en marge de l’habituel commentaire
proposé, voient dans cette
vision prophétique du 3e Temple, une projection du
Temple juif de
l’île d’Éléphantine érigé en
Égypte... Viser dans le mille Le prophète
Ézéchiel fut invité par l’ange au
cordeau, à traverser par quatre fois, à distance de mille
coudées, le cours
d’eau. Noël Gardon dans sa paraphrase
pilatoise de la traversée du cours d’eau,
indique : « Notons
qu’une coudée valait approximativement quarante cinq
centimètres, en
conséquence, mille coudées, environ quatre
kilomètres et demi. » L'auteur
commet semble-t-il une petite erreur d'arithmétique, puisque
mille fois 45 cm
donne 450 m et non quatre kilomètres et demi. Retenons tout de
même cette
distance de 4,5 km donnée par Noël Gardon, non sans raison
sans doute.
Effectuée le long des rives du Gier, devenu le Dorlay, par
l’Ézéchiel Pilatois,
elle permet peut-être de localiser l’énigmatique
« Porte », ou pour
le moins, le lieu « Près de la Porte ».
Pour Patrick Berlier, cette
porte pourrait se situer au Saut du Gier, dont la cascade, selon la
légende,
masque l'entrée d'un monde souterrain où dormirait le
fabuleux trésor des Rois
du Pilat. Le
Saut du Gier Patrick, interrogé
à ce sujet, précise
encore : « Si nous suivons le cours du Gier à
partir de là, en
décomptant 4,5 km, on aboutit sous le village judicieusement
nommé la
Valla-en-Gier, précisément au niveau de la chapelle
Notre-Dame de Leytra. 4,5
km plus loin, nous sommes à la Martinière ». N. Gardon entraîne,
assurément en connaissance,
le lecteur en direction de cette Martinière (la Mar Tine ou
Grande Tine :
gaulois Mar- grand et Tine, grand réservoir,
grand
tonneau), lieu dit au-dessus de Saint-Chamond où le Gier
« était en
effet capté ». L’auteur rapporte à l’occasion le
simple jeu de mot
fait sur Saint-Jean-Porte-Latine, qu’il convient d’entendre Saint Jean
« porte la tine ». Lieu
de captage supposé des eaux du Gier pour l'aqueduc romain Patrick poursuit :
« Encore 4,5 km et
nous sommes à la sortie de Saint-Chamond, là où le
Gier grossi par plusieurs
affluents commence à prendre une plus grande largeur. Et
à la quatrième étape,
4,5 km plus loin, le Gier est encore plus gros. » Lors de la première
traversée, Ézéchiel avait de
l’eau jusqu’aux chevilles, la seconde jusqu’aux genoux, la
troisième jusqu’aux
reins mais il n’y eut pas de quatrième traversée, le
cours d’eau était devenu
un torrent très profond et assurément dangereux. Ces
données peuvent se
décalquer sur le Gier ; lorsqu'il est en crue, ce qui
arrive souvent en
hiver, à la quatrième étape il devient en effet un
torrent infranchissable. Le
Gier devenu un torrent infranchissable Le nombre 1000 des
coudées, nombre de la
multitude dans la tradition hébraïque, apparaît comme
un nombre cyclique
s’appliquant tout à la fois au temps et à l’homme qui
occupe le temps ainsi
qu’il occupe l’espace. Zaramtam, Shena, Yiyou Cette double signification
biblique du nombre
1000 apparaît dans le Livre des Psaumes, notamment dans
le Psaume 90
dont l’auteur ainsi qu’indiqué au verset 1, ne serait autre que
Moïse : « Tu réduis
le faible mortel en poussière,
et tu dis: ‘’Rentrez dans la terre, fils de l’homme.’’ Aussi bien,
mille ans
sont à tes yeux comme la journée d’hier quand elle est
passée, comme une veille
dans la nuit. Tu les fais s’écouler, [les hommes], comme un
torrent : ils
entrent dans le sommeil ; le matin, ils sont comme l’herbe qui pousse,
le
matin, ils fleurissent et poussent, le soir, ils sont fauchés et
desséchés. » « Tu les fais
s’écouler, [les hommes], comme
un torrent : ils entrent dans le sommeil ». Cette traduction
présentée
dans la Bible du Rabbinat français Zadoc Kahn, apparaît
comme l’interprétation
de trois mots hébreux : « Zaramtam, Shena et
Yiyou ». Le premier mot
« Zaramtam » est
majoritairement et approximativement traduit par « Tu les
emportes »,
une traduction qui amoindrit considérablement la signification
hébraïque du mot
Zaram (assyrien zarâmu, submerger) dont le sens en
hébreu biblique est
« inonder de pluie », « emporter comme
avec une inondation
(comme un déluge) » ou bien encore
« emporter comme un
torrent ». Le second mot,
« Shena » signifie
« sommeil » tandis que le troisième mot,
Yiyou (soit le verbe
« être » conjugué à la
troisième personne du pluriel) prend ici le
sens de « entrer ». Les mots utilisés par
le psalmiste dans ce
verset, traduisent son désespoir, les hommes finissent au soir
de leur vie
« fauchés et desséchés »,
pire, ils entrent dans le sommeil de la
mort, emportés comme dans un torrent. La vision
d’Ézéchiel démontre que cette
fatalité n’est pas de toute éternité. Le
prophète ne traversera pas le cours
d’eau lorsque celui-ci se fait torrent et ainsi il pourra
découvrir en aval,
les terres paradisiaques générées par le cours
d’eau devenu fleuve. L’homme
après sa vie sur la Terre, ne descendra plus au Shéol
mais pourra contempler
son créateur dans les hauteurs du Ciel. Les commentaires rabbiniques
relatifs à cet
enseignement de Moïse, se révèlent assez curieux,
pour que nous nous y
arrêtions dans un prochain dossier consacré au souterrain
de Trèves long de 1
km. (ou… 1000 m) suivant l’abbé Chavannes. Confluent
du Gier et du Rhône à Givors Projection dans le Mont Pilat
de la symbolique
des Quatre Royaumes… La tradition juive fait
état, au cours des six
premiers millénaires de l’Ère Adamique, de quatre
royaumes ou empires à durée
variable ayant contraint Israël à l’exil. Le rituel d’immersion
imposé par « l’homme
au cordeau » au prophète Ézéchiel,
prend appui sur la symbolique des
Quatre Royaumes ou Empires bibliques. Pour comprendre les
subtilités prophétiques de ce
texte biblique, il convient tout d’abord, de le rapprocher d’une autre
vision
prophétique, celle de Daniel, elle-même postérieure
à la déportation du peuple
juif en 597 av. J.-C. en Babylonie. Il s’agit de l’énigmatique
vision du roi
Nabuchodonosor dans laquelle apparaît une statue colossale dont
la tête désigne
l’Empire de Babylone, la poitrine d’argent l’Empire Médo-Perse,
les reins
d’airain l’Empire de la Grèce, tandis que les jambes de fer et
les pieds d’argile
désignent l’Empire d’Édom ou Rome. Les
quatre empires prophétisés par Daniel http--www.bibliquest.org-Prophetie-BRPI Le tableau
ci-dessous tente à
démontrer que des Quatre Empires prophétisés par
Daniel, seuls deux empires (le
3e et le 4e) émergent dans la
traversée des eaux
effectuée par Ézéchiel. Tableau
des empires prophétisés par Daniel et Ezéchiel Le voyage du prophète
Ézéchiel – dans, et le long
– du cours d’eau prenant source dans le Temple, apparaît comme un
voyage
linéaire. D’intéressantes études évoquent
la linéarité d’un fleuve, épine
dorsale, sur les rives duquel naissent les centres urbains. Cette
linéarité du
fleuve va symboliser la linéarité du temps. Bien que le
monde juif évoque plus
généralement un temps cyclique, le voyage temporel
d’Ézéchiel présente un temps
linéaire. Le Christianisme primitif a vu
dans le voyage
prophétique d’Ézéchiel, une préfiguration
du baptême par immersion que
pratiquait Jean-Baptiste sur les bords du Jourdain. Le baptême
apparaît ici
celui de la Terre entière... Le prophète
Ézéchiel immergé d’abord jusqu’aux
chevilles, puis jusqu’aux genoux et enfin jusqu’aux reins,
expérimente sous la
conduite de l’ange une triple initiation lustrale qui se prolonge par
une
quatrième initiation, celle des mille mètres ou mille ans
suivants :
l’infranchissabilité du cours d’eau devenu torrent. À l’issue de ce
baptême, le prophète découvre
« sur les bords du torrent
des
arbres en très grand nombre des deux côtés. »
Ces arbres suivant le
prophète Ézéchiel dans l’Ancien Testament, puis
suivant l’apôtre Jean dans le
Livre de l’Apocalypse, seront à la fois remède et
nourriture pour l’homme, au
Temps Messianique. Ce final prophétique d’Ézéchiel
reformule, bien que
différemment, le final de la prophétie de la statue
colossale de Daniel. À ceci près, la
chronologie prophétique
d’Ézéchiel ne commence qu’avec le 3e Empire
(la Grèce : les
reins d’airain) puis se poursuit et se termine, comme il se doit, avec
le 4e
Empire (Édom ou Rome), empire qu’elle associe aux genoux et aux
chevilles. Si l’on se
réfère au tableau chronologique
proposée par le site Bibliquest, l’Empire de la Grèce
commence avec Alexandre
le grand en 336 av. J.-C. et prend fin avec Pompée qui envahit
l’ancien Israël
en 63 av. J.-C. À cette date, pour la tradition juive, commence
l’Empire d’Édom
ou de Rome. Aux Séleucides, successeurs d’Alexandre le grand
vont succéder les
Hasmonéens. La dynastie fortement
hellénisée naquit de la Révolte des
Macchabées ou Révolte Hasmonéenne. Suivant
Flavius Josèphe, Mattathias, l’instigateur de cette
révolte, descendait d’un
certain Hasmonée (Hashmonaï en hébreu)
d’où le nom donné à la dynastie. Durant la
période séleucide, en l’an
170 av. J.-C., eut lieu l’épisode aujourd’hui bien
célèbre : Héliodore
chassé du Temple. En 1861, Eugène Delacroix peint dans la
chapelle des
Saints-Anges de l’église Saint-Sulpice à Paris, la
fresque « Héliodore
terrassé et battu de verges ». Envoyé par le
roi grec Séleucus IV, afin de
dérober le trésor du Second Temple (et non du Temple de
Salomon détruit par
Nabuchodonosor II en -586…), Héliodore, ainsi que le relate le
second Livre
des Maccabées (chapitre III) est flagellé par deux
anges et piétiné par les
sabots d’un cheval monté par un terrible cavalier revêtu
d’une armure d’or. Héliodore
terrassé et battu de verges (détail) Fresque
d'Eugène Delacroix, église Saint-Sulpice, Paris La
célèbre fresque de Delacroix et
l’inscription bien connue « RETIRE MOI DE LA BOVE, QUE JE
N’Y RESTE PAS
ENFONCE », sur la station VII du
chemin de croix
proche de cette œuvre d’art, ont donné naissance à
l’opuscule Le Serpent
rouge, célèbre apocryphe dans lequel apparaît
le paragraphe suivant : « J’étais
comme les bergers du
célèbre peintre POUSSIN, perplexe devant
l’énigme : ‘’ET IN ARCADIA
EGO…’’ ! La voix du sang allait-elle me rendre l’image d’un
passé
ancestral. Oui, l’éclair du génie traversa ma
pensée. Je revoyais, je
comprenais ! Je savais maintenant ce secret fabuleux. Et
merveille, lors
des sauts des quatre cavaliers, les sabots d’un cheval avaient
laissées quatre
empreintes sur la pierre, voilà le signe que DELACROIX avait
donné dans l’un
des trois tableaux de la chapelle des Anges. Voilà la
septième sentence qu’une
main avait tracée : RETIRE MOI DE LA BOUE, QUE JE N’Y
RESTE PAS
ENFONCÉ. Deux fois IS, embaumeuse et embaumée, vase
miracle de l’éternelle Dame
Blanche des Légendes. » Station
VII du chemin de croix de l'église Saint-Sulpice à Paris Un sabot, un
saut vers le
futur Ces
énigmatiques phrases dont l’origine
est connue, comportent leur part de mystère. Il paraît
évident de penser que
les sabots du cheval céleste dont l’empreinte se retrouve
symboliquement sur la
pierre, ont martelé, non pas un, mais plusieurs lieux
uniques des plus
secrets. Les Monts du Pilat peuvent prétendre avoir été
martelés par
l’un des sabots de la céleste cabale. L’un des quatre cavaliers
surgit de
l’Apocalypse de Jean, remonte symboliquement, pouvons-nous le penser,
le cours
du Dorlay (du Gier) jusqu’à sa source. Son cheval, les
traditions l’affirment,
sait découvrir les sources, sources virginales qui donneront
naissance au
fleuve de Vie. La tradition hermétique donne à ces
sources le nom de
« Fontaine Indécente ». Nous en
découvrons une dans le Songe de
Poliphile : Fontaine
Indécente - Songe de Poliphile Un caisson du
plafond de l’Hôtel
Lallemant de Bourges nous offre une représentation de la
« Fontaine
Indécente » : un angelot féminin urine
dans un sabot. Il
convient de relire sur le Sujet Fulcanelli… Fontaine
Indécente - Hôtel Lallemant de Bourges Évoquer le
saut lorsque l’on
remonte le cours du Gier, c’est immanquablement rencontrer le Saut du
Gier et
ses mystérieuses légendes. Quant au sabot, il nous
renvoie, suivant Fulcanelli
à cette Cabale d’origine grecque, donc une Cabale native ou
tout au
moins, proche du 3e Empire : la Grèce… La Cabale
ou Cavale est
autre, mais assurément complémentaire, de la Kabbale
hébraïque. Le Cabalier,
maître de la Cabale phonétique (Cabalos : cheval)
chevauche les mots comme
le cavalier chevauche son cheval. Patrick Berlier dans son Guide du Pilat et du Jarez
N°
3 Entre Gier et Dorlay, entraîne le lecteur vers cet
hermétique SABOT du
Pilat situé non loin du « pittoresque hameau de
Luzernod, qui domine la
haute vallée du Gier » et dont l’étymologie
« dérive de l’ancien
français ‘’luiserne’’ qui signifie ‘’flambeau – lanterne’’ et
plus généralement
‘’lumière – lueur’’. » Patrick
poursuit : « Au sud
du hameau, près du lieu-dit ‘’Le Pissord’’ se dresse
la ‘’Croix
du Sabot’’. Il s’agit en fait d’un menhir, sur lequel a
été plantée une croix
de fer. » Bien que la
Sagesse populaire, qui
nomma ces deux lieux, n’ait pu s’inspirer de l’œuvre de Fulcanelli
l’hermétiste, elle le précède
assurément ! « Ce
mégalithe, poursuit
Patrick, est de petite taille, 1,50 m environ, et vu sous un
certain angle,
il ressemble à l’allure générale des statues de
l’île de Pâques, dont le visage
serait tourné vers le soleil couchant. » Le
menhir de la Croix du Sabot (dessin
de Patrick Berlier) Les derniers
commentaires de notre
ami approchent étrangement, mais faut-il s’en étonner,
les travaux de
Fulcanelli : « Le
nom de Sabot, en ancien
français, signifie ‘’toupie’’. Il y a peut-être ici un
rapport avec la légende
des pierres qui tournent, dont nous avons deux exemples dans le
Forez : la
‘’Pierre qui vire’’, près de Champdieu – et la ‘’Pierre à
trois tours’’ près de
Pouilly-les-Feurs. Mais aucune légende n’existe pour le menhir
de la ‘’croix du
Sabot’’, qui est d’ailleurs très peu connu. « Il
faut signaler aussi qu’une
tradition populaire assure que les fées du Pilat filent en
tenant sur leur tête
d’énormes rochers, ou en utilisant comme quenouilles des menhirs
effilés,
qu’elles font tourner à toute vitesse entre leurs
mains. » Ces phrases aux
propos hermétiques
ont été publiées en 1985. Le menhir est
pouvons-nous le penser, un peu plus
connu aujourd’hui, mais son histoire reste toujours une énigme.
Patrick choisit
assurément le bon chemin, lorsqu’il oriente le lecteur
vers le sabot /
toupie. Fulcanelli une fois encore nous présente la solution. Le
caisson
représentant l’angelot urinant (pissant… pissord)
dans un sabot
d’adulte, se voit associé dans les commentaires avec cet autre
caisson du même
plafond de Bourges : L’ange
fait tourner sa toupie ou tourniquet à noix Pierre Bruegel dans son
tableau « Le jeu des
enfants » daté de1560 (Kunsthistoriches
Museum,
Vienne) représente quelques 90 jeux parmi lesquels se
distingue cette
singulière toupie non pas sommée d’une, mais de trois
croix. (voir http://hermetism.free.fr/Hotel_Lallemant_enigme_du_plafond.htm) La toupie
du caisson de Bourges qui n’est pas sans rappeler le menhir de la Croix
du
Sabot, nous rappelle également dans les Monts du Pilat, la
présence de l’ordre
des Chartreux dont le blason attesté dès le XIIIe
siècle, présente
un globe surmonté d’une croix entourée de sept
étoiles. Ceux qui savent ou les Gardiens de la
Porte prolongeraient
au travers de la mission qui est la leur, une mission
précédemment portée par
les Chevaliers de l’Ordre du Temple du Pilat et par les Chartreux de
Sainte-Croix-en-Jarez. De la Grange à la chute
de la statue du roi
Nabuchodonosor : ou le Mystère Lai ? La mission de cet Ordre
Gardien de la Porte
apparaît comme le reflet, voire le prolongement, de la mission
dont fut chargé
le prophète Ézéchiel
sous la direction de
l’Ange au cordeau. Cette mission s’affirme tout au long des
siècles dans le
déroulement prophétique du Songe du roi Nabuchodonosor
commentée par le
prophète Daniel : « Tu regardais,
jusqu’à ce qu’une pierre fut
détachée, non par une main, et frappa la statue à
ses pieds de fer et d’argile,
et les brisa. Alors furent brisés en même temps le fer,
l’argile, l’airain,
l’argent et l’or, et ils devinrent comme la balle qui
s’élève de l’aire en été,
et le vent les emporta sans qu’on en trouve aucune trace ; et la
pierre
qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit
toute la
terre. » Livre de Daniel, chapitre 2, versets 34 et
35. « Dans le temps de
ces rois, le Dieu du ciel
suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et dont la
domination ne sera
point abandonnée à un autre peuple ; il brisera et
anéantira tous ces
royaumes-là, et lui-même subsistera à jamais, selon
que tu as vu qu'une pierre
a été détachée de la montagne, non par une
main, et qu'elle a brisé le fer,
l'airain, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait
connaître au roi ce
qui arrivera dans la suite; le songe est véritable et sa
signification
certaine. » Livre de Daniel, chapitre 2, versets 43
à 45.
Traduction Bible Chanoine Crampon. Au chapitre 3 nous apprenons
que le roi
Nabuchodonosor fit une statue d’or haute de 60 coudées et large
de 6 coudées.
Les commentateurs ont affirmé qu’il la fit à son effigie.
Il la dressa dans la
vallée de Dura (prononcer Doura) dans la province de Babylone.
Puis obligea ses
sujets à se prosterner devant la statue. Le nom araméen Doura
(de Dour : demeurer,
empiler) signifie « demeurant, circuit,
muraille ». Ce même mot
prononcé Dor, signifie « génération,
cycle ». Nous évoquerons dans le
dossier consacré au souterrain de Trèves, la symbolique
des 1000 générations… Le bénédictin
Augustin Calmet (1672/1757) dans
son Commentaire littéral sur tous les livres de l’Ancien et
du Nouveau
Testament, T. 6, après avoir mentionné les
différentes prononciations de ce
site babylonien, indiquait : « Les Septante traduisent
par un enclos,
un circuit, comme s’ils vouloient marquer la forme des anciens Temples
des
Perses, qui n’étoient que de grandes cours environnées de
murailles, au milieu
desquelles étoit un autel, où l’on entreposoit un feu
perpétuel. L’auteur de
l’Histoire Scolatique soutient que Dura est un nom de fleuve
dans la
Babylonie ; mais nous douterons jusqu’à ce qu’il produise
pour lui quelque
bon Géographe. » Au travers de la Doura
babylonienne où le roi
érigea sa statue, nous retrouvons un nom dont la
phonétique apparaît comme
précurseur de notre Dor-Lay. « DOR », la
Porte en ancien français, ne
fut-elle pas à sa façon, un temple ? Non pas un
temple païen mais un
temple chrétien, possiblement précédé par
un temple druidique. Dorlay, ancien nom du Gier,
signifie, suivant N.
Gardon : « Près de la Porte ». Ce
rapprochement établi entre
l’ancien-français Dor, la « Porte », et
l’araméen ou chaldéen Dura ou
Doura, désignant un temple circulaire, permet un rapprochement
entre le mot Lay
(lez, lès = « près de », latin Latus),
avec l’araméen
Levath : « près de », mot qui
s’appuie sur la racine Lavah
(hébreu Lévi) « s’attacher
à », « celui qui est attaché
à », soit le Lévite ou prêtre du Temple
dans la Jérusalem biblique… Mais le Dor-lay dans sa
lecture en ancien
français, comporte assurément quelque jeu de mots. La
toponymie et
l’anthroponymie conjuguent à elles seules une bonne dizaine de
types de Lais,
montagnard, maritime, aquifère, forestiers et autres. L’écriture Lay ou Lai, au travers de
l’araméen Lavah, n’est pas sans évoquer l’adjectif lai,
(laïque,
séculier) que l’on retrouve notamment dans la fonction
médiévale de Frère
lai, soit le Frère convers, ainsi que dans
l’expression Conseil des lais.
Apparus au début de
l’an 1000, les Frères lais travaillaient pour les moines
et vivaient
majoritairement dans les granges situées à une
journée de marche maximum. Présents dans les
grands ordres religieux, ils
œuvraient vêtus d’une pèlerine à capuchon et
portaient une longue barbe, d’où
leur surnom de Frères barbus. La Chartreuse de
Sainte-Croix-en-Jarez
devait utiliser, comme les autres Chartreuses, les services de ceux que
les
Cartusiens nommaient en français : les Barbons, soit les
Barbus et en
latin : les Cathusiani Laici Barbati. (Nuevo
diccionario de las lenguas española, francesa y Latina) – 1769 -
books.google Aux sources du Gier –
l’antique Dorlay – les
Barbons Cartusiens ou Barbons Lais, ne furent peut-être pas
étrangers à la Grange
du Pilat, connue de nos jours sous le nom de Jasserie. Patrick Berlier
dans le Guide
du Pilat et du Jarez N°9 (Action graphique éditions),
nous apprend :
« Une tradition assure que la ‘’Jasserie’’ doit son
existence aux
Chartreux. Vers l’an 1500, les moines de Sainte-Croix qui herborisaient
sur les
cimes du Pilat auraient construit en ce lieu une chapelle, puis une
grange pour
entasser leurs provisions de plantes médicinales. Aucun document
cependant ne
vient confirmer cette belle histoire. » Dans ses commentaires relatifs
à l’article de
Jean Combe Une journée à la chartreuse de
Sainte-Croix en 1621, publié
en 1934 dans La Région illustrée, Patrick Berlier
notait : « Pour engranger leurs récoltes,
les Chartreux
disposaient aussi, sans la posséder formellement, de la grange
de la Jasserie,
au pied du Crêt de la Perdrix. » https://www.forez-info.com/encyclopedie/histoire/173-a-propos-dune-journee-a-ste-croix-notes-de-mr-berlier.html Michel Achard dans Le
Bessat de A à Z : petit
dictionnaire géographique et historique du Bessat et de ses
environs
écrit : « On a prétendu, sans la moindre
preuve, qu'elle avait été
construite au 15e siècle par les Chartreux de
Sainte-Croix-en-Jarez.
En réalité, on la découvre à partir de 1676
comme la ‘’Grange de Pilat’’,
propriété des Marquis de Saint-Chamond. » La
Jasserie aujourd'hui Il apparaît tout de
même intéressant de découvrir
que cette Grange de Pilat, bien qu’appartenant aux seigneurs de
Saint-Chamond
suivant les actes de propriété de cette importante
famille, fut aussi –
peut-être par cette même famille – mise à
disposition des Chartreux de Sainte-Croix-en-Jarez. Mais les Chartreux, si l’on
accepte l’hypothèse
d’une présence Laye ou Laie à la Grange,
auraient eu d’autres
devanciers en ces lieux, eux-mêmes, détenteurs,
peut-être, d’une même mission…
Les Frères Lais qui géraient peut-être les
intérêts agricoles des Chartreux à
la Jasserie, occupaient pourrions-nous le penser, déjà
les lieux avant même la
présence de l’Ordre Cartusien à Sainte-Croix-en-Jarez. Il
se peut que cette
présence laie à la Grange du Pilat, fut d’une nature
autre que celle habituellement
reconnue aux Frères Barbons. La notion de lai ou Lay
existait déjà
antérieurement à l’an 1000 et
donc aux Frères Lais. Ce titre de Lai ou Lay semble s’être
pérennisé en
Bretagne dans le nom de famille Le Lay et ses variantes, assez
fréquent dans le
Finistère. Bien que les avis soient
partagés dans le
domaine, il est admis que ce mot apparaisse dans les noms propres de
vieux-breton : Killae (l’Église lai) ou Conlay (le saint
Guerrier lai).
Nous retrouvons dans les îles Britanniques une catégorie
de Lay : en
anglais le Lay Abbot ou l’Abbé Lay. En 1913, Johann
Peter Kirsch, docteur en
théologie et historien Luxembourgeois, publie
dans la Catholic Encyclopedia, volume 9, une étude faisant
autorité dans
le domaine : « Lay Abbot »,
sous-titré :
« (abbatocomes, abbas laicus, abbas miles). »
L’Abbé Lay est ainsi
décrit : « A name used to designate a layman
on whom a king or
someone in authority bestowed an abbey as a reward for services
rendered »,
soit si l’on s’en tient à la traduction française de
Google : « Un nom utilisé
pour désigner un laïque à qui un roi ou une personne
en autorité a accordé une
abbaye en récompense de services rendus ». L’auteur
de cette étude
considérait cette coutume comme funeste. De nombreux synodes dans
le futur royaume de
France, aux VIe et VIIe siècles ont
adopté des décrets
contre ces abus. Les Mérovingiens avaient octroyé des
terres d'église à des
laïcs. Bien qu’ils n’en fussent pas les propriétaires, il
leur était permis de les utiliser.
Les rois mérovingiens
avaient ainsi l'habitude de nommer des abbés aux
monastères qu'ils avaient
fondés ; de plus, de nombreux monastères, bien que
non fondés par le roi,
se sont placés sous le patronage royal afin de partager sa
protection et sont
ainsi devenus des biens de la Couronne. Mais c’est à partir de
Charles Martel
véritablement, que va se généraliser avec les
Carolingiens, l’attribution de
biens ecclésiastiques, ainsi que des abbayes, au régime
féodal. Au Moyen Âge se
développeront notamment dans le
Nord des Pyrénées, des abbayes laïques dont l’abbé
fondateur était un
seigneur, voir un gros paysan. Selon les thèses de l’historien
du Béarn, Pierre
Marca (1574-1662), ces fondations seraient consécutives de
l'empire
carolingien, lorsque l'islam se rapprochait des Pyrénées.
Il y eut un Abbé Lay
d’importance, il s’agit de
l’Écossais Cronan, Crinan ou Crínán Dunkeld
of Scotland, né vers 980 à
Atholl et mort à Perthshire en 1045. WikiTree -
Crinan (Dunkeld) d'Ecosse Cronan, ‘’Abbé de
Dunkeld’’. Bien que portant
cette désignation, il n'était pas un
ecclésiastique, mais en réalité un grand
chef séculier, occupant une position de pouvoir et d'influence
non inférieure à
celle des Mormaers natifs (souverains
régionaux ou
provinciaux dans le royaume des Scots médiévaux).
L’incidence des invasions
incessantes et des harcèlements proférés,
dirigés principalement contre les
établissements ecclésiastiques, avait eu pour effet de
désorganiser l’Église
chrétienne dans une large mesure et d’atténuer le pouvoir
et la sanction qui
avaient présidé à la constitution et à la
vie de son clergé. Ils sont
devenus laïcs dans leur vie et leurs habitudes, se sont
mariés et ont eu des
enfants qui ont hérité de leurs biens. »
WikiTree : Crinan
(Dunkeld) d'Ecosse (vers 980 - 1045) Crínán
était probablement le fils ou le
petit-fils de l'abbé laïc Duncan qui fut tué au
combat en 965, et à qui
l'abbatiale laïque de Dunkeld était devenue
héréditaire. Æthelred
le petit-fils de Crínán avait
encore le titre d’abbé héréditaire (coarb
en
gaélique). Crínán était l'un des
seigneurs temporaux les plus riches
et les plus puissants de l'Écosse. Les terres appartenant
à l'Abbatie de
Dunkeld étaient vastes et fertiles et leur valeur était
encore renforcée par
leur position au centre du royaume. Crínán
était le ‘’prince-abbé’’
d'Écosse, son grand prédécesseur, saint Columba,
ayant été le prêtre-abbé du
même pays. Le
site WikiTree présente ce
« prince-abbé » comme : « Ancêtre
des derniers rois et reines d’Écosse. « Chef de
l'Église celtique, formé à
l'Abbacy of Dull instituée par Adamnan, successeur de Saint
Columba à Iona. L’Abbaye de Dunkeld
était une abbaye de moines
Kuldées. Crínán est présenté comme
le Chef de l'Église celtique, ce qui
convenons-en n’est pas rien ! Le prénom
gaélique Crónan ou Crínán vient de
crón
qui désigne la couleur de l’épice du safran et s’applique
à un homme ayant la
peau sombre, comme pouvaient l’avoir les Pictes qui occupaient
l’Écosse avant
la venue des Scots depuis l’Irlande. Mais il convient de le rapprocher
également du gaélique Crón ou Corann : la
« couronne », mot
proche de cet autre mot gaélique Crom :
« courbe » que l’on
retrouve dans Cromlech tirant son origine du vieux gallois
« Crwm llech » :
« pierre plate courbée ». Ce mot celtique nous
mène aux Kuldées ou Kuldéens
qui se disaient disciples de saint Colomba et dont Crínán
est présenté comme le
successeur. Patrice Genty (Études sur le Celtisme –
éditions Traditionnelles)
indique : « Les premières abbayes galliques ne
ressemblaient en rien
aux monastères romains, il serait plus juste d’appeler ces
communautés
‘’villages monastiques’’. D’après la légende, ils
avaient un enseignement
secret basé sur un livre envoyé du
ciel.
Pour P. Genty, ce livre serait la « Parole vivante de Dieu
le Graduel
(Gradal) écrit par Jésus. » Cette
« Parole vivante de Dieu » ne
faisait qu’un avec le Saint Graal, la coupe… au sujet duquel l’auteur
indique
dans une note : « C’est le Crom-Leach, la pierre
courbe. » Autrement-dit, le Crom-Leach
des Kuldées – le
Graal – fait corps, dans la représentation kuldéenne,
avec le Graduel :
« … le Graal est aussi un (livre) : Graduale, liber
gradalis. C’est
le livre envoyé du ciel aux Kuldées, la ‘’Parole
retrouvée’’, livre écrit par
Jésus, lui-même et contenant tous les mystères
divins. La primitive église
celtique possédant cet écrit : Gradal, Graduel,
livre à chanter (Du
Ganges) et nous retrouvons encore les ‘’chanteurs’’. » L’auteur fait ici allusion aux
Neuf Bardes dont
le chant s’élevait devant les neuf chaînes auxquelles
était suspendu le
chaudron qui précéda chez les Celtes, le vase graalique. Les Kuldées, Druides
convertis suivant la
tradition par saint André missionné par saint Jean, puis
rapidement rejoint par
Joseph d’Arimathie et Nicodème. Ils « formaient la
tête de l’organisation
chez les Celtes. » et c’est à eux que fut
confié le Saint-Graal dont ils
furent les premiers gardiens. « Persécutés par
les moines saxons inféodés
à Rome, ils l‘emportèrent avec eux jusqu’à la
‘’Maison de Cristal’’ de Bardsey,
dans l’île du même nom. » « Mais le ‘’vase
mystique’’ qui pouvait
nourrir le monde entier, était en danger d’être
profané, ses gardiens allaient
être anéantis. Alors Merlin, entrât dans la ‘’Maison
de Cristal’’ et repartit
emportant avec lui le vase sacré : À nouveau la
parole était
perdue. » Image
d'un ensemble de 8 volumes extra-illustrés de A
tour in Wales de Thomas Pennant (1726-1798), relatant les trois
voyages
qu'il a effectués dans le pays de Galles entre 1773 et 1776.
Cette édition a
été produite en 1781. Les volumes comprennent un certain
nombre de dessins
originaux de Moses Griffiths, Ingleby et d’autres artistes de renom de
la
période. Le barde Merlin, dans son
Palais de Verre ou
Maison de Cristal, s’y serait enfermé dans un sommeil profond
avec les treize
trésors de Grande Bretagne : un chaudron, une lance, une
charrue etc.,
pour les protéger du monde et les ressortir au moment opportun. L’ile de Bardsey (Bardicia ou
île des Bardes)
dite aussi île d’Enlli, ou bien encore, l’île des 20
000 Saints,
apparaît comme le royaume du Brenin Enlli (anglais :
King of
Enlli), ainsi que pouvaient le
découvrir
en 1910 les lecteurs de L’intermédiaire des chercheurs et
des curieux (ICC)
- volume 62 – N°1261 (Gallica) : « Le royaume de
l’Ile de Bardsey. « – Les rois
d’Angleterre ont paraît-il un
collègue dans la personne du roi de l’île de Bardsey,
situé à environ 3
kilomètres dans la péninsule Llion, conté de
Carnavon, pays de Galles. Ce petit
royaume serait absolument indépendant et ne reconnaît pas
l’autorité de roi de
la Grande-Bretagne. – Il n’a que 77 habitants, y compris le roi et la
reine,
dont les ancêtres ont régné sur cette petite
île depuis un temps immémorial. Le
langage est une sorte de patois tout à fait inintelligible aux
Anglais. « Le roi, en dehors
de ses attributs, est
docteur, maître d’école et officier de
l’État-civil ; il ne doit aucune
obéissance aux lois anglaises. « Les habitants ne
paient pas d’impôts. Et l’auteur, après
avoir donné les sources de ces
informations, pose la question dont il espérait obtenir quelque
réponse : De quelle
époque date cette « royauté de
Bardsey » ou
« royauté d’Enlli » ? Extrait
de L'intermédiaire
des chercheurs et des
curieux Nous découvrons sur le
Net l’article
« Bardsey Island » qui fit réagir les
internautes. L’un d’eux
s’arrête sur ceux qu’il nomme les monarques paysans. Ils régnaient
sur une île appartenant au Newborough, l’une des plus anciennes
familles du
Pays de Galles. L’unique village de Bardsey situé
côté mer d’Irlande, est donc
totalement invisible depuis la terre galloise, car caché par
Mynydd Enlli (la
Montagne d’Enlli), haute de ses 167 mètres. Cette
spécificité explique la
persistance tout au long des siècles du mystère… Un
mystère entretenu par
l’Église Celtique, installée dans l’île
jusqu’à sa dissolution au XIIIe
siècle. En 1752 l’île,
propriété de la famille Wynn,
entre en possession des Newboroug. Ces lords, par plaisanterie
peut-être, mais
surtout en tenant compte du fait que la communication avec le continent
était peu fréquente et incertaine, et que les insulaires
ne respectaient guère
la loi du pays, élaborèrent pour ces derniers, leur
propre code de règles
régissant la collectivité. Le
maître de
l’île présenta une couronne en laiton, un trésor en
forme de cercueil ou casket
d'argent et une armée afin de garder le
trésor figuré sous les
traits d'une effigie de soldat en bois peint. C’est ainsi que les
rois se
succédèrent jusqu’au moment où
les idées
démocratiques modernes changèrent le titre de roi en
président. http://www.mysteriousbritain.co.uk/ancient-sites/bardsey-island/ Lire aussi sur le sujet
l’article « King of
Enlli ». https://www.bardsey.org/kingofbardsey Le
roi John Williams II portant sa couronne en 1899 Cette monarchie que
l’on pourrait
qualifiée d’opérette s’affirmait en une
symbolique dont le romantisme à
souhait, se retrouvait dans les fêtes organisées dans
l’île par Lord Newborough
et son épouse. Sur cette île dont le pourtour vu du ciel,
n’est pas sans
rappeler une certaine île lupinienne, une grotte servirait d’abri au Pryten (la Bretagne…) navire du roi
Arthur. Nous découvrons sur le
Net l’ouvrage numérique de
W. Winwood Reade Le voile d’Isis ou Les mystères des druides,
dans
lequel l’auteur consacre quelques lignes aux bardes ainsi qu’à
leur tenue
vestimentaire : « Leurs vêtements étaient
d’ordinaire marron, mais
lors des cérémonies religieuses, ils portaient des
ornements ecclésiastiques
appelés bardd-gwewll, c’est-à-dire une robe bleu azur
avec un capuchon, costume
porté plus tard par les moines lais de l’île de Bardsey
(lieu où est enterré
Merlin) et qu’ils appelèrent Cyliau Duorn, capots noirs. Puis
les Gaulois l’empruntèrent
et les Capucins le portent toujours. Le bleu, symbole des cieux et de
l’océan,
était la couleur préférée des Britons, et
elle est encore utilisée comme
maquillage par les Égyptiennes et les Tartares… » Ainsi donc,
l’île de Bardsey était connue pour ses moines
lais porteurs de la robe
bleue azur avec capuchon. Cet élément va
assurément dans le sens de cette
présente étude. Il en va pareillement pour la mention des
Capucins qui ne sont
évoqués par l’auteur que pour affirmer l’utilisation au
cours des siècles du
capuchon, mais qui ont assurément leur place dans
l’énigme qui nous intéresse… Le grand Merlin aurait
édifié sa « Maison de
Cristal » afin dit-on, d’y finir ses jours. À la
vérité les lieux où il
finit ses jours, sont pluriels… En ce lieu il déposa, de
tradition, le
Saint-Graal, assisté de neuf compagnons bardes. Pour plusieurs chercheurs, le
Merlin qui finit
ses jours dans l’île de Bardsey serait Merlin II, soit
précisément Merlin le
Sauvage, celui qui hantait les forêts. Le célèbre
romancier Sir Walter Scott
rédigea outre ses romans aujourd’hui célèbres, ses
Œuvres poétiques dans
lesquelles figure la ballade de Thomas le Rimeur (Publication
française : Firmin Didot Frères 1835). Le romancier
Écossais évoque ainsi
Merlin le Sauvage : « Puisque je parle
de prophètes, je
demanderai la permission aux antiquaires d’attirer leur intention sur
Merdwynn-Wyllt ou Merlin le Sauvage, auteur des prophéties
écossaises, et qu’il
ne faut pas confondre avec Ambroise Merlin, l’ami d’Arthur. « Fordun nous
apprend que ce personnage
résidait à Drummelzier, et qu’il errait, comme un autre
Nabuchodonosor parmi
les bois de la Tweeddale, en pleurant le
meurtre de son neveu Waldhave, qui a publié un livre de
prophéties […]. Cet « autre
Nabuchodonosor », Merlin le
Sauvage que la symbolique merlinesque confond sans difficulté
avec le premier
Merlin, apparaît après les mystères de l’île
de Bardsey, comme un nouvel
élément permettant de nous en retourner dans les Monts du
Pilat où nous
retrouvons notamment la Pierre qui chante (pensons aux chants des
Bardes autour
du Cromlech…) aux Roches de Marlin ou de Merlin mais aussi, et
ce, de
manière assurément plus secrète, à la
Grange du Pilat où – peut-être – quelque
évêques
lai ou (et) moines lais devaient œuvrer pour un avenir que des
prophéties
chantées par les moines Kuldées annonçaient. L’entomologiste Étienne
Mulsant dans Souvenirs
du Mont Pilat et de ses environs s’attarde assez longuement
à la Grange du
Pilat. Il évoque la simplicité rustique de la Grange
ainsi que le « nombre
prodigieux de voyageurs qui y ont afflué, à voir les noms
charbonnés ou
crayonnés sur les murs ou sur les armoiries
des chambres de ce logis ». Lorsque
l’on vient de lire
les propos peu reluisants utilisés par l’auteur pour
décrire ce logis, il est
presque curieux de lire le contenu de cette phrase. L’entomologiste
poursuit : « mais en dehors des
visiteurs
obscurs qui ont voulu y laisser des
traces
de leur passage, quelques personnages plus ou moins
célèbres y ont cherché un
asile. » Étienne Mulsant
s’attarde aussi sur les sources
du Gier dont le nom ancien, rappelons-le, aurait-été
suivant Noël Gardon, le
Dorlay… : « La principale de celles-ci est peu
éloignée des
bâtiments. Elle constituait autrefois, à ce qui
paraît, une sorte de gouffre appelé puits de Pilate,
aujourd’hui comblé par les
débris de rochers et de
matériaux divers. » Le
Puits de Pilate aujourd'hui Une statue (?)
assurément colossale,
tombée, brisée au sol… peut-être aurions-nous ici
quelque allusion à la statue
du Songe du roi Nabuchodonosor, brisée par une pierre, la Pierre
du
Messie… ? Cette illustration placée par Étienne
Mulsant dans son livre, si
tant est qu’elle soit allusive au Songe de Nabuchodonosor, projetterait
la
Grange du Pilat dans un futur prophétique. Un temps où la
statue sera détruite.
Autrement-dit, les Quatre Royaumes – de la tête, à la
bouche déformée en un
rictus de douleur (?) : Babylone, et du (ou des)
pied(s) : Édom
ou Rome – font place au Royaume du Messie. La
Grange de Pilat Gravure
illustrant le livre d'Étienne Mulsant Une telle statue
ne fut et ne sera
jamais érigée au-dessus de la Grange du Pilat. Mais la
destruction de la statue
apparaît, pourrions-nous le penser, comme le principal combat, l’Énigme
Dorlay,
poursuivi par ceux que nous nommions plus
haut les Gardiens de la Porte. Carte
ancienne : le Saut du Gier à Saint-Chamond et
cantique inspiré par la Vision d’Ézéchiel |
|
1/
Les Regards du Pilat : Bonjour Maurice. A votre contact on se rend
vite compte, que l’on se trouve en présence d’un homme pour qui
les nobles
causes ne sont pas des vains mots. Quand est né chez vous ce
goût pour la lutte
au service des biens communs de l’humanité ? Maurice Declerck : Les
causes que je défends m’ont, en fait, toujours paru
évidentes, naturelles. Petit, je me suis toujours senti proche
de la nature. Je
résidais à Montfaucon (43) et mon père, de par son
métier s’est retrouvé à
devoir amener l’eau dans cette ville. Je me revois, en sa compagnie, en
train
d’arpenter les forêts à la recherche d’eau, de sources.
C’était l’époque de la
construction des adductions d’eau et de châteaux d’eau. A
l’époque la ressource
était abondante et de qualité il fallait seulement aller
la chercher. 2/
Les
Regards du Pilat : L’Eau,
sa préservation, sa pérennité et son
coût, sont chers à votre cœur. Membre actif de
l’Association Vayrana (http://www.vayrana.info/),
pouvez-vous nous
résumer les intérêts en
jeu pour que l’Eau
de la Communauté de Communes du Pilat Rhodanien soit
gérée par une régie
publique ? Maurice Declerck : Vayrana a deux axes
essentiels dans sa raison d’être. Tout
d’abord, il s’agit de préserver un patrimoine, une notion donc
de nature,
d’environnement. On a créé une commission patrimoine. On
vient par exemple avec
un petit groupe de cinq à sept personnes, de réhabiliter
un ancien bassin qui a
dû servir au rouissage du chanvre. Bassin situé sur une
résurgence de sources
ceci sur la commune de Véranne. Durant une année,
à raison d’une moyenne d’une
fois par semaine, nous sommes intervenus sur le terrain pour
récurer ce bassin
et reconstruire les murs écroulés par le temps qui passe
et l’abandon de
l’Homme. La source en péril auparavant est maintenant
sauvée. Nous espérons que
par ces gestes, le citoyen comprenne l’intérêt de la
protection de cette
ressource : l’eau. La notion d’énergie présente dans
l’eau, retient mon
attention et fait partie également de ma motivation. Je parle de
la mémoire de
l’eau dont pas grand monde souhaite approfondir la notion et
pourtant !
Une seconde vocation, plus
politique (au sens noble et
premier du terme, la gestion de la cité), anime Vayrana bien que
notre
collectif soit complètement apolitique (au sens politicien..)
j’insiste bien
sur ce point. Il s’agit en l’occurrence de militer, pour permettre
à notre
communauté de communes de basculer en régie publique
c’est-à-dire une gestion
réalisée par la communauté de communes et non
déléguée aux sociétés
privées. Le
consommateur, 8000 compteurs d’eau sur le territoire ici
concerné, a tout à y
gagner. Il verra alors sa facture baisser de 20 % environ. Tous les
exemples de
collectivités ayant fait ce choix le démontrent. Nos élus ont demandé à un
bureau d’étude de
faire une étude de comparaison entre les deux modes de gestions
pour le
territoire de la ComCom du Pilat Rhodanien. Le rapport de cette
étude montrait
des coûts sensiblement identiques avec un léger avantage
pour la gestion en
régie. Vayrana a démontré que cette étude
contrairement à la demande ne partait
pas des chiffres officiels de l’existant et par conséquent,
était
contestable ce que
Vayrana a fait. Il suffit de consulter le site http://www.vayrana.info pour avoir tous les
détails des écarts montrés du
doigt par Vayrana chiffres à l’appui. Les élus continuent
de ne pas vouloir
écouter Vayrana et choisissent la délégation de
services aux sociétés privées. 3/
Les
Regards du Pilat : A
l’échelle de la planète, il semble
malheureusement probable que l’Eau tende de plus en plus à
manquer. Ici, en
Pilat elle paraît couler encore abondamment. Alors justement en
quoi les
consommateurs d’Eau de la Communauté de Commune du Pilat
Rhodanien et plus
largement encore ceux du Parc Naturel Régional du Pilat ont-ils
besoin d’être
défendus ? Maurice Declerck : L’eau étant une
ressource naturelle et un bien commun à tous
il nous parait évident de : Garder la
compétence de la ressource ainsi que de sa gestion
au niveau local et contrôlé par le citoyen. D’éviter que des
sociétés privées puissent enrichir leurs
actionnaires comme c’est le cas aujourd’hui en utilisant un bien
commun. L’eau
doit payer l’eau (le service) et rien de plus. De plus, nous pensons que
le coût du service de l’eau doit
être supporté de façon équitable par chacun
des citoyens ou industriel etc... C’est
une question de justice sociale. Actuellement, le système de
prix
réparti entre
une partie abonnement et un prix au M3 fait que le petit consommateur
paye de
six à sept fois plus cher le m3 moyen que le gros consommateur
ou consommateur
professionnel.. Il y a des
disparités notables
dans le prix de l’eau qui ne reposent pas sur des raisons valables,
selon moi.
Nous recherchons au travers de cette régie publique, à
apporter une meilleure
gestion, une meilleure rentabilité, une meilleure justice
sociale. Nos concitoyens doivent
commencer à prendre conscience que de
manière générale l’eau s’épuise
progressivement. Par exemple sur le Pilat, les
ruisseaux ne peuvent plus donner ce qu’ils donnaient jadis. L’ancien
Moulinage
Baroux à St Jacques d’Atticieux pouvait jadis fonctionner neuf
mois par an avec
l’eau de la Limonne ; si on devait l’utiliser à
présent ce
serait seulement
trois mois ! Il y a deux raisons à cela. D’abord et surtout, on
utilise
beaucoup plus d’eau qu’avant, on pioche toujours plus dans la
réserve. Enfin et
il faut le prendre au sérieux, les changements climatiques
(réchauffements)
portent atteinte aux réserves d’eau disponibles toujours de
moins en moins
importantes. Il faut également
se sortir de l’idée que le fait de notre
proximité du Rhône sa nappe phréatique est
inépuisable. Nombre d’exemples dans
le monde ont démontré que nous pouvons anéantir de
grands fleuves juste par
utilisation de son eau pour le public, l’agriculture, l’industrie etc. ?? 4/
Les
Regards du Pilat : Chez
vous, la Nature s’avère une passion.
Vous œuvrez au sein de l’Association du Colibri (http://www.cpnlecolibri.fr/)
pour une meilleure connaissance de la Nature
et pour sa protection. Cette Association dynamique rencontre une forte
adhésion
auprès de la population pilatoise. Comment faites-vous pour
rassembler de plus
en plus de personnes sur ces chemins de la connaissance et de la
protection de la Nature ? Maurice Declerck : Je ne suis pas un
naturaliste mais j’ai des sensibilités
fortes, certaines, pour la nature. J’éprouve un grand respect
pour le monde du
vivant que ce soit les végétaux, les insectes, les
oiseaux, les poissons ou les
mammifères etc. .. . Je n’ai pas
peur de
dire que quelques part ce sont les égaux des Hommes et ils
paient
un lourd
tribut du fait de nos activités. Je pense bien évidemment
à la perte des
oiseaux, des insectes, récemment mis en évidence dans les
médias. Le succès
de l’Association Colibri provient peut-être de vouloir parler de
la nature proche
de nous. Nous l’avons fait en théorie par des conférences
et en pratique par
des actions sur le terrain avec les citoyens ou les professionnels
comme les
agriculteurs. Nous avons toujours sélectionné les
conférenciers en fonction de
nos motivations et de leurs compétences ; nous avons
également réussi à
inviter des têtes d’affiche si je
puis dire, comme : Francis Halé, Marc Dufumier, Benoit Reeves
etc.
Ainsi, lorsque
nous avons pris pour thème, la maladie de Lyme, nous avons
accueilli quelques
400 personnes à cette conférence réalisée
par le professeur Péronne, le premier
spécialiste de cette maladie en France. Il n’est pas rare que
plus de 100
personnes se déplacent pour venir écouter nos
conférenciers. C’est une activité
forte du CPN le Colibri mais l’Association c’est aussi des actions plus
ponctuelles et ambitieuses. Par exemple, nous avons réussi
à rassembler des
budgets conséquents (+ de 2 x10K€) pour les tours à
Hirondelles de Roisey et de
Saint-Pierre de Bœuf, une nouvelle fois en nous donnant les moyens, par une implication forte des adhérents
et la
capacité de trouver les sponsors qui ont bien voulu soutenir nos
projets. 5/
Les
Regards du Pilat : Les
travaux mégalithiques d’Éric Charpentier
et de Thomas de Charentenay autour de la Pierre des Trois Evêques
dans le Haut
Pilat ne vous ont pas laissé indifférent. Etes-vous comme
à la recherche de
savoirs perdus des Anciens et ce toujours en lien avec la
Nature ? Maurice Declerck : Oui, je suis convaincu que
des savoirs perdus des anciens
existent. La nature tourne autour du temps. On a beaucoup à
apprendre à mon
sens de ce passé. Même si on ne sait pas tout expliquer
cela m’intéresse. Ces
gens d’avant étaient indéniablement proches de la nature.
Il y a encore avec
cette nature régulièrement une notion d’eau, avec les
énergies. Je pense, que
les mégalithiques ont un lien avec la nature et même les
astres. Éric met en
évidence des règles de construction. De notre
côté, avec une petite équipe on
se rend sur des sites. J’apprécie ces petits débats sur
les lieux mêmes des
découvertes mégalithiques. Là, on se rend
chroniquement compte que les astres
et le cosmos semblent inhérents aux constructions
mégalithiques. Je citerai
pour exemple le menhir du Flat sur la commune de Colombier (42). Le
viseur,
bien connu, qui passe entre autres, par le sommet du menhir pointe
précisément
le 21 mars, à l’équinoxe, directement sur la
constellation d’Orion. Cette
constellation se retrouve, en outre, sur d’autres constructions,
à Doizieux en
l’occurrence et peut-être même aux Roches de Marlin en
englobant la Pierre qui
Chante. 6/
Les
Regards du Pilat : L’époque
mégalithique et les nombreux
mégalithes du Massif du Pilat retiennent toute votre attention.
Pouvez-vous
nous parler de ce projet d’inventorier puis de répertorier sur
une carte tous
les sites connus à ce jour ? Maurice Declerck : Oui, je répertorie
patiemment tous les sites mégalithiques
que je connais et visite sur des cartes conservées sur PC. Je
prends
régulièrement des mesures précises sur place. Ces
cartes, en réalité doublées
de photos et de commentaires, permettent d’humbles analyses. Il est,
par
exemple, intéressant de se retrouver avec plusieurs Tumulus dans
un secteur au
périmètre restreint. Les interprétations demeurent
hasardeuses c’est pourquoi
souvent on se garde d’en faire, mais inventorier c’est aussi
préserver. Cette
préservation systématique n’existe pas au sein du Parc
Naturel Régional du
Pilat et malheureusement des sites mégalithiques disparaissent
sous des
constructions ou des coupes de bois avec engins modernes. 7/
Les
Regards du Pilat : Nos
lointains ancêtres ont depuis des
lustres été intéressés par ce qui se
passait dans le ciel. C’est donc aussi
votre cas ; l’Astronomie demeure l’un de vos centres
d’intérêt. Qu’est-ce
qui vous attire spécialement dans cette science plutôt
élitiste ? Maurice Declerck : Je ne reviens pas sur les
liens que j’ai évoqués envisageant
que les Hommes des temps passés établissaient des
observations du ciel qui se
retrouvaient dans diverses constructions mégalithiques. Certes
c’est une
hypothèse mais c’est aussi la mienne. Par contre, il est vrai
que je fais
partie d’un petit club qui observe les Astres ; ce sont là
mes occupations
de la nuit. Nous sommes particulièrement actifs sur Annonay avec
quatre
télescopes traditionnels. Et nous sommes, dans l’attente d’un
tout nouveau matériel
permettant de voir les galaxies en couleur. En ce qui concerne
l’Astronomie je
suis particulièrement sensible dans le partage que l’on peut en
faire avec les
enfants. J’y reviendrai plus loin. 8/
Les
Regards du Pilat : Membre
ou sympathisant auprès de nombreuses
associations, vous prêtez volontiers vos compétences
informatiques pour créer
voire gérer leur site Internet respectif. Au-delà de
prédispositions pour la
convivialité, l’informatique est-elle aussi une passion ? Maurice Declerck : Lorsque j’avais 18 ans
l’informatique commençait à germer,
c’était les prémices. J’ai eu la chance de pouvoir
à l’âge de 18 ans entrer
dans une école d’un constructeur américain de gros
calculateurs scientifiques.
On peut dire que je suis tombé dedans petit et n’en suis pas
ressorti.
Aujourd’hui, je peux donc continuer au sein des associations à
côtoyer mon
ancien métier. 9/
Les
Regards du Pilat : On
aurait pu s’arrêter là quant à vos
nombreuses implications citoyennes et pourtant l’inventaire aurait
été
incomplet. Est-il exact que vous encouragez le tri sélectif du
plastique auprès
des écoles et si c’est bien le cas pouvez-vous nous en parler un
peu ? Maurice Declerck : C’est une autre de mes
activités bénévoles, bénévole comme
toutes les autres évidemment. Ce projet me tient aussi beaucoup
à cœur. Je le
fais dans le cadre du CPN le Colibri puisque c’est également un
petit geste de
plus de protection de l’environnement. Nous collectons dans
200 points divers objets. Afin d’être plus précis, en
voici la liste :
Capsules de café de la marque Tassimo « T
Disc » et leur emballage
aluminium, Outils d’écriture (Stylo, Feutre, marqueur,
correcteur, etc ..)
toutes marques, Bâtons de colle toutes marques, Sachets de
viennoiseries, pain
de mie, pain spéciaux.. toutes marques, bouchons en plastique,
tous types et
enfin bouchons de lièges vin, champagne etc. C’est
également promouvoir un
comportement éco responsable, éco solidaire. Ces
matières premières sont
ensuite recyclées. Le plastique récolté, permet de
fabriquer d’autres objets en
plastique comme par exemple du mobilier d’extérieur, des
arrosoirs etc .. . Le
fruit de ces ventes est reversé directement au profit de deux
Associations, La Myopathie
à Tout Cœur (Accompagnement des malades Myopathes de la Loire)
et Coeur2Bouchons
(Participation financière à l’achat de fauteuil pour
personne à mobilité
réduite) Si nous voulons faire
changer nos habitudes et nos
comportements vis-à-vis de la nature et de la personne en
situation de handicap
il me semble important et un devoir de sensibiliser, là encore,
les enfants. Nous
avons donc mis en place un programme d’animation à destination
des écoles
élémentaires et collèges qui permet, de
présenter l’impact du plastique sur la
biodiversité et nos océans et d’aborder le sens de la
solidarité entre nous
tous. Cette activité représente beaucoup de travail mais
j’aime m’y consacrer
et cela donne du sens à ma vie. 10/
Les
Regards du Pilat : Nous
allons terminer cet entretien riche avec
un sujet qui a divisé les Pilatois : les éoliennes
industrielles.
Finalement, le Préfet a tranché, il y aura bien des
éoliennes industrielles
dans le Parc Naturel Régional du Pilat. Effectivement, pour
commencer, il a été
donné l’autorisation d’implanter 10 éoliennes
réparties sur les deux communes
de Burdignes et Saint Sauveur en Rue, précisément sur les
Crêts de la Forêt de
Taillard. Est-ce selon vous une bonne décision ? Maurice Declerck : Voilà un sujet
où je n’ai pas un point de vue arrêté. Il est
évident que l’homme moderne a besoin d’énergie
électrique. Toutes les solutions
en notre pouvoir apportent leur réponse, mais avec leur
inconvénient et leur
pollution. Ce qui m’énerve c’est que l’on met toujours en avant
les avantages
et l’on présente moins les inconvénients, les pollutions
et les coûts de
démantèlement par exemple. J’aurais envie de dire de ne
pas se laisser diriger
par le pouvoir et l’argent, mais que la
sagesse et la conscience collective doivent prendre le dessus (si ces
mots
ont encore
du sens). Que souhaitons-nous pour le futur de nos enfants ? C’est
un
problème complexe et une décision collective s’impose…. |