Octobre 2008
Le Vieux Secret








Par
Thierry
Rollat




                    


Guillaume de Roussillon

de la Terre Sainte à Sainte-Croix





Depuis "Le Vieux Secret" paru en 2004,

Depuis les trois <Dossiers Annuels> lancés en 2005,

Voici aussi pour rappel Le Dossier proposé en octobre 2007 :





En arrivant à un contexte historique, en voici un d'authentique :

    "Roger de Saint-Sévérin, partit avec six galères et quelques navires, amenant à peine une suite de douze chevaliers.

     Il ne voulait rien obtenir par la violence, et, dès son débarquement à Saint-Jean d'Âcre, il alla paisiblement demeurer avec ses commensaux dans la maison des Templiers. Son arrivée jeta néanmoins les chevaliers du pays, revenus la plupart de Tyr, dans un extrême embarras.

   Le sire d'Arsur, Balian d'Ibelin, baile de Jérusalem, au nom du roi de Chypre, établi, en cette qualité, dans le château de Saint-Jean d'Âcre, qu'avait autrefois occupé saint Louis, ne savait quelle conduite tenir. Il appela auprès de lui quelques hommes prudents : Balian Antiaume, d'une influente famille bourgeoise; le comte Jacques Vidal : Jean de Fleury, maréchal de Tibériade ; Jean de Troyes.

    Il (Balian d'Ibelin) s'adressa au patriarche ; il demanda conseil à Guillaume de Roussillon, Capitaine des Français, et au grand maître de l'Hôpital. Il était prêt, si on promettait de le seconder, à garnir le château de troupes et à refuser l'entrée aux Napolitains ;  mais il ne dissimula pas que la résistance paraissait bien difficile, car on savait que les Templiers *** et les Vénitiens étaient décidés à faire prévaloir, même par les armes, le parti du roi de Sicile. Nul n'osa émettre un avis."

Archibald Cary Coolidge - Histoire de Chypre (1887)



      *** C'est là un But Officiel et déjà préalablement déclaré fermement par l'Ordre du Temple.

     Soutenir une Autorité jugée de meilleures circonstances pour le devenir obscurci de la chrétienté en Terre Sainte.

     Des Templiers remontés contre Hugues de Lusignan, son départ discutable et surtout le désintérêt de ce Roi de Chypre pour SA couronne de Jérusalem, après s'être retiré, ayant abandonné Saint-Jean d'Âcre depuis déjà Octobre 1276.

      Nous sommes ici très loin "d'un coup d'état", qui plus est, touchant la personne physique de Guillaume de Roussillon...

    Les Templiers sont ralliés à Charles d'Anjou, l'oncle de Philippe III le Hardi le Roi de France et dont Guillaume de Roussillon est officiellement son représentant, de plus cousin de Guillaume de Beaujeu le Grand Maître des Templiers.

       Guillaume de Roussillon, n'est absolument pas LE responsable de Saint-Jean d'Âcre, pas plus que le représentant du Roi de Chypre à Âcre. Il n'est pas non plus celui chargé d'accueillir le représentant de Charles d'Anjou.

    Nous sommes en Juin 1277. Guillaume est en pleine forme ; pas mort en 1276 et vous ne le retrouverez jamais, ni ici, ni ailleurs, en train de recevoir un coup d'épée comme il a été écrit ces dernières années, non jamais sérieusement ...














"Guillaume de Roussillon"



Dossier numéro DEUX
de la Terre Sainte à Sainte-Croix


Par Thierry Rollat


... Erreurs, Pseudos Données Historiques et Faits Indiscutables ...
 


     "Je tenais à signaler que je me suis volontairement censuré. Depuis toutes ces années, c'est la première fois. Les raisons restent personnelles et entraînent que j'ai, à peu de choses près, divisé par deux l'ensemble".

        Cette phrase provient de l'introduction du Dossier 1 d'octobre 2007. Pourquoi ai-je pris la décision d'enlever des freins fixés il y a un an en vous proposant ce Dossier 2 ? Parce qu'il n'était plus possible de lire (ou d'entendre), des énormités perpétuées à l'encontre de vérités démontrables et si respectables.

      Des temps arrivent où devra jaillir la lumière loin d'impostures, d'étalages de pacotille nés dans l'imaginaire de tiers en mal de travaux authentiques. Des coucous seront démasqués dans le texte ; ils le méritent, non ?

     Le Vieux Secret prend forme en 1277 à Trèves et à Sainte-Croix ; il correspond bien à deux sites au moins.

    On a accumulé des découvertes avec persévérance, des progrès acquis avec respect et honnêteté. Le Vieux Secret double des savoirs perdus par le temps qui efface ou des hommes qui font disparaître et parfois regretter.








 
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     Comment durant ces derniers siècles, en est-on arrivé à passer aux oubliettes la véritable épopée de Guillaume Outre-Mer ? En région lyonnaise ou Rhône Alpes, je ferai d'abord le choix de montrer du doigt la responsabilité livresque de Nicolas Chorier (1). Ainsi ce séjour s'est évaporé, cette salutaire initiative s'est surtout coupée de ses réalités historiques bien plus que surprenantes. En 2004 avec la publication du Vieux Secret, j'ai sorti de l'éternel ce haut missionné sacré avec une part de hasard ; je l'ai rappelé en février 2008, avec la synthèse qui suit :

Au passage mon livre paru en 2004 (épuisé aujourd'hui)

 


   Les prémices de l'énigme de Trèves ont plus de 170 ans, en tant que réalité contemporaine perceptible pour des tiers. J'entends ici, lorsque des bribes furent sorties de l'oubli, puis portées sur la place publique, ensuite publiées avec cette présence du mystérieux souterrain du Versant Nord, mise en avant par l'abbé Chavannes dans trois livres au 19ème siècle.

     Depuis déjà maintenant plus de 25 ans, mon ami Lionel Chevallier s'est particulièrement interrogé, impliqué activement. Il m'a aussi initié progressivement à l'intrigue, à ses très nombreux questionnements ; il y a à présent 7 ans. En fin d'année 2004, j'ai sorti l'ouvrage ci-dessus (épuisé), et dans lequel je me suis efforcé de procéder à une synthèse des recherches alors significatives.

    Sans Lionel, qui nous a apporté le fruit de tant de labeurs et dans un second temps, d'autres amis spontanément venus à nos côtés (Patrice Mounier, Michel Lhortolat, Jean-Claude Ducouder...), je n'aurais jamais eu matière à envisager cette publication, pour laquelle j'ai même proposé au président de la future dynamique "Mémoire Trivienne"d'y être associé, en gage de reconnaissance (à Lionel donc).

   Au final un "outil de travail" ce livre, nous permettant d'aller beaucoup, beaucoup plus loin, grâce aux innombrables contacts ainsi multipliés. La communication, dès 2002 est devenue la base d'une approche efficace, qui a consolidé une équipe, faisant naître malgré nous, sans que l'on s'en aperçoive, les Regards du Pilat en tant que groupe de chercheurs associés et vous le savez bien, dans une convivialité qu'il convient de souligner.

    C'est moi, qui ai recoupé la piste qui mène à Guillaume de Roussillon. Je le mentionne là, au sens de l'assumer. Elle qui confond Le Vieux Secret, à un degré qu'il reste encore à mesurer "au micron près". Dans mon livre, en connaissance de cause, j'ai décidé de mettre l'accent dès cette publication en 2004, sur la mission impérieuse qui lui fut d'abord confiée en coulisse, puis néanmoins "officiellement" en Mai 1274 lors du concile de Lyon.

    Le Versant Nord fut la propriété des moines chartreux depuis le jour où ils s'installèrent dans leur humble monastère, "fraîchement aménagé" à 15 kilomètres d'ici à Sainte-Croix-en-Jarez et ceci au début des années 1280, préalablement grâce au songe fantastique et très intéressant de Béatrix de la Tour du Pin. La cible restait invisible, mais elle était trop grande pour être manquée ; l'intérêt marqué résidant alors "à localiser l'impact".

    Sur ce site nous proposons trois fois par an, grâce à notre équipe, quelques unes de nos investigations, nouvelles, souvent complémentaires, certaines de nos progressions. Le débat est source de richesses. C'est une notion importante, si ce n'est LA plus importante, celle qui permet de conserver une bonne trajectoire. L'échange nous a permis de fédérer un solide noyau, au-delà de ce que nous pouvions supposer d'ailleurs.

   Il est une donnée, une sorte de règle d'or, qui consiste à assimiler que la recherche n'est au bout du compte, la propriété de personne. Une certaine "déontologie" implique d'être respectueux devant les travaux d'autrui et cela commence où se résume à du bon sens. Personne ne détient toute la vérité, mais gratuitement et en toute conscience, on ne se laisse pas aller à des inventions, des interventions imaginaires et forcément préjudiciables.

   Nos travaux, régulièrement collectifs, représentent, et notamment sur ce sujet, au travers d'une somme globale, des milliers d'heures d'implication. Nous nous employons à faire toute la lumière, demain avec encore plus de détermination. "La Recherche, c'est Rechercher", aurait pu dire Monsieur De La Palisse. Je partage aussi la philosophie de Jean-Claude Ducouder, qui condamne le principe, imagé, de faire avec 4 livres un 5ème ouvrage.

   Nous sommes dans "Un Épisode Clef" de la Grande Affaire. Nous avons bien avancé. Nous procéderons à des mises à jour, rendues nécessaires et il sera temps de dénoncer, de corriger et de condamner des fantaisies ...

Thierry Rollat



    En revenant à Chorier, il a contribué à faire du Seigneur d'Annonay un héros, mais il l'a intronisé comme un tout autre héros, en en faisant un héros romanesque et exagérément intrépide. Quel destin !!! Pardon : quel destin ???

    Chorier, comme d'autres après lui, avait compris d'autres données qu'il ne mit jamais à la disposition du public auquel il s'adressait ! Il a aussi indépendamment croisé à sa manière, toujours en notre région, Ponce Pilate, Girart dit de Roussillon, le Château de Virieu à Pélussin ... Eh bien avec ces exemples, il est vrai pas anodins, on retrouve à l'oeuvre un Nicolas Chorier déconcertant, imaginatif, qui n'est pas inintéressant si l'on évite de suivre ses pistes à la lettre. Il se trompait ou trompait, là restent des doutes, secondaires au final. "Sur les Traces de la Vérité, le Pilat au coeur de grandes énigmes" développe ces thèmes passionnants, propose des conclusions rigoureuses nouvelles.

     Béatrix de la Tour du Pin, l'épouse parfaite de Guillaume de Roussillon, s'imposait des siècles durant, comme une attraction, une pieuse référence, une image pourtant ô combien erronée. Le récit chimérique accompagnant ses louables mérites, s'appuiera sur une invention portée par l'imaginaire collectif qui se satisfaisait sans broncher, ni lorgner en direction d'autres vérités, inimaginables, même en toute bonne foi.

    Il existe moins de 5 textes d'époque mentionnant Béatrix de la Tour du Pin. Ramener ce chiffre à ce qui sera écrit durant 7 siècles ! Ceci donne une échelle, un certain vertige, la proportion d'un fossé creusé, non pas dans le micaschiste ou le gneiss de Sainte-Croix, on n'y a jamais rien creusé, mais entre une discrète réalité embrumée et des auteurs prolixes qui vont égrainer une prose démagogique avec l'appui de torrents affabulateurs. La relève est remaquablement assurée de nos jours, oui, malheureusement et c'est très triste pour des respects bafoués.

    Nicolas Chorier qui résidait en Dauphiné, à la source même si je puis ajouter, a faussé l'Histoire, volontairement ou involontairement, mais des générations et des générations ont dû se contenter de ces écrits sérieux comme base. Il l'a réécrite, multipliant les événements et optimisant les interventions d'acteurs animés pour ces occasions.

    Il a, par exemple, suggéré voir Girart le comte historique, finir sa vie, dans la ville de Roussillon (38) ou encore prolongé en remontant le temps, la généalogie de Guillaume en arrivant jusqu'au milieu du 11ème siècle, mais avec beaucoup de fantaisies dans les deux cas. Combien l'ont plagié, sans jamais rien vérifier ? Beaucoup, beaucoup de spécialistes ou à l'opposé d'illuminés sans consistance. On peut pourtant continuer de lever ces voiles avec rigueur.








" Je ne suis né et je ne suis venu dans le monde
que pour rendre témoignage à la vérité ".

Jésus (Jean,18,37)


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    Guillaume de Roussillon était soi disant mort aux Croisades. Les auteurs anciens le véhiculaient sans jamais le détailler. Du reste comment auraient-ils pu le développer puisque c'est faux. Il n'est pas facile d'arrêter la diffusion de cette information. Un jour, s'éteindra pourtant le souvenir de cette farce et "attrape qui le veut bien encore", puisque en persistant cela devient une faute, ensuite un mensonge historique. Écoutez dans l'immédiat, autour de vous, le microcosme ambiant, surtout quelques illustres éminences grises chanter, avant qu'elles ne retournent un jour leur veste, qu'elles prétendent en toute décontraction qu'elles ont toujours su, ou que c'était du détail !

      Certains qui n'ont pas compris, préfèrent quand même continuer de diffuser des aberrations anachroniques qui arrangent leur esprit de synthèse dépassé, une analyse globale faiblissante dans le meilleur des cas. Lorsque l'on en n'a pas conscience, en ne possédant pas l'information argumentée, on peut admettre et comprendre. Maintenant, si malgré des explications criantes, certains continuent de diffuser ce discours, c'est sans doute que leurs motivations pourraient être cocasses ? Est-il si dérangeant que Guillaume de Roussillon ne soit pas mort aux Croisades ?

        Quant à savoir s'il est mort en Terre Sainte, c'est un débat contemporain, une réflexion qu'un courageux a déjà mené sensiblement il y a plus d'un siècle. Quand il est mort, on a méprisé certains de ses écrits, des dires prudents, mais honnêtes. Oui honnête, l'abbé Filhol d'Annonay fut tellement honnête. Je pense qu'il est peut-être passé à côté de la vérité, mais pas très, très loin, en retrouvant une fausse plaque ancestrale, ou alors il aura voulu rétablir prudemment celle-ci, sachant qu'en conscience, il ne pouvait faire mieux. On y arrivera vénérable abbé Filhol !

    Honte à vous Nicod, honte à d'autres et en d'autres époques, d'avoir entre autres dénigré Filhol, mais la vérité rien ne l'arrêtera. Ceux qui l'auront masquée contre l'honnêteté d'autres tiers en auront tôt ou tard un retour amer. On peut préserver des secrets proprement si je puis dire. Je le conçois, je le respecte, mais on ne s'acharne pas avec mépris sur ceux qui recherchent la vérité, en pouvant aller à l'encontre d'un intérêt personnel, parfois plus douteux. Je ne parle pas de ceux qui font dans le superficiel ou l'égo morbide, là, c'est encore bien pire naturellement ... 








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    Nicolas Chorier décida avec son style d'agrémenter une fin pathétique à Guillaume, reprise à l'unisson par la suite par des auteurs dits de renoms, qui porteront haut et fort, la mémoire galvaudée du Seigneur d'Annonay. Si je pense avec ferveur, qu'ils ont eu raison sur le fait qu'il méritait amplement ce titre de héros, il le sera par des aberrations qui reposeront sur du vent, perdurant injustement. Guillaume n'a jamais croisé la destinée que Chorier lui donna, puisque on peut affirmer qu'il a, par exemple, inventé les héroïques combats contre le déclaré infidèle !

     Sur ce large sujet, la référence régionale du vingtième siècle sera l'érudit Antoine Vachez (2), qui à son tour plagia Chorier en écrivant que le Capitaine des Français aurait été un terrible combattant face aux infidèles devant lesquels il aurait trouvé une fin glorieuse. Aucun texte, aucune chronique des Croisades, n'a jamais mentionné le moindre combat mettant en présence Guillaume ! Tout est faux et arrangé, pour des raisons que je laisse à Chorier et d'autres, débiteurs de néants historiques. En ces époques, qui pouvait vérifier ces repères tous fabriqués ? 

    Lorsque Chorier ficelait ce scénario, qui sera retenu ; vivaient des Pères Chartreux dans la paisible Chartreuse du Jarez. Hier comme aujourd'hui à la Grande Chartreuse aussi ; elle n'est pas si éloignée géographiquement parlant de ce procureur du roi à Grenoble. Nul ne dénonça de quelque manière, ou ne cria à l'erreur ou au doute possible ?

     On peut admettre qu'un peu plus de 3 siècles après sa disparition, Guillaume de Roussillon ne portait pas à caution sur les péripéties qui ont amené son évaporation de la surface du globe. On ne se préoccupait pas, ou plus, apparemment au 17ème siècle, de savoir comment il était mort. On le déclarait tué au combat, qu'il aurait eu, comme à l'accoutumée, à livrer là-bas près d'Acre, ou de Tyr, en essayant d'y regarder infructueusement à la loupe.

     Aucun texte d'époque écrit par quiconque ne parle de sa sépulture, de son emplacement, d'un rapatriement de son corps ou pourquoi pas d'une mort survenue en un endroit plus précis. Curieux pour un héros historique, non ?

    La Chartreuse de Sainte-Croix demeurerait de l'extérieur, sans histoire archéologique plus ancienne que sa fondation. Le personnage important s'avérerait La Dame de Châteauneuf, Béatrix de la Tour du Pin, la courageuse veuve éplorée dont le mari aurait perdu la vie avant qu'elle même ne fondât ce monastère cartusien suite à des visions merveilleuses, répétées, proches du miracle. Cerise sur le gâteau ou le cadeau, elle vint y finir ses jours !



(1) Nicolas Chorier : Avocat, écrivain et historien français. Il est connu surtout pour ses ouvrages historiques sur le Dauphiné. Il était procureur du roi à Grenoble au 17ème siècle. Ses écrits restent encore aujourd'hui une référence importante pour les historiens, même s’il ne donnait pas toujours ses sources.

(2) Antoine Vachez : < Remarquable Biographie réalisée par Éric Charpentier >


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     Je fais un clin d'œil nostalgique à une sainte période longue de cinq siècles, celle qui se termina par la lâche et injuste débâcle, le départ des moines contemplatifs de Sainte-Croix. Lorsque dans les sombres années qui suivirent 1789, Dom Livinhac le dernier Prieur, comprit qu'il en était fini du monastère dont il avait la charge, eut-il une pensée plus particulière ou toute particulière pour les actions de Guillaume et celles de Béatrix ? J'ai forcément envie de répondre oui, car le Chartreux reconnaissant, impose une bonté aussi importante que son humilité, ou que son érudition et possède un savoir d'une Haute sagesse. Les époux Roussillon furent des Grands et des Sages.

     Il venait de s'écouler une éternité de prières en ce site de paix tellement particulier. Les portes monumentales s'apprêtaient à s'ouvrir sur un passé sobre, une vie monacale exemplaire et silencieuse. Le plus vieux passé, celui lié aux fondateurs, pouvait-il prendre SA significative importance dans le coeur de cet ancien Profès, Dom Livinhac, devenu Prieur chez les Chartreux, qui s'apprêtait à prendre une fuite rendue obligatoire ? Puis-je répondre à sa place ? Je n'en ai pas la compétence, mais je suis certain qu'il connaissait beaucoup de choses qui ne filtreront pas de suite, sur ce passé tellement extraordinaire, un lieu unique et vraiment saint.

     Des laïcs, beaucoup de paysans de Pavezin, seront installés à la place des moines chassés, sous l'honteuse, car aveugle action généralisée à l'échelle du pays, souvent menée par de très courageux révolutionnaires manipulés, appréciant en passant à leur avantage la raison du plus fort. Dieu a dû leur pardonner. Respect immense à vous les Chartreux et à d'autres ordres qui ont oeuvré pour de saines motivations n'ayant pas encore épuisé leur bien fondé.

    Faut-il retrouver sur ces lieux en 1789, un quelconque courage marqué, à des années-lumière, de celui qu'avait dû arborer Guillaume de Roussillon, lorsqu'il dut se mettre en phase avec sa destinée au service d'une cause désespérée par des apparences, mais peut-être gagnée efficacement par des réalités alors insoupçonnées ?

     L'ère des transformations architecturales allait commencer à la fin du 18ème siècle. Le grand cloître avait disparu, lorsque l'on aurait retrouvé les restes de la fondatrice. On n'avait pas encore supposé que Guillaume pourrait avoir élu sépulture à Annonay, voire être décédé en son château d'Annonay le 21 décembre 1277. Ces brouillards ou brouilloirs de vérités apparus plus tard, n'intéressaient pas les nouveaux occupants du monument du Pilat, aménageant leurs providentiels chez eux, à moins qu'ils n'en fussent de préoccupés par bien d'autres choses ?








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       Le Moyen Âge quitté depuis longtemps, des auteurs, souvent sérieux, vont écrire l'Histoire, parfois comme nous l'avons entrevu, la réécrire. Pour autant, les deux siècles de Croisades possèdent des enseignements capitaux et Guillaume de Roussillon ne va jamais y occuper de place. Au fait, il n'en a peut-être jamais vraiment eu ?

      C'est peut-être surprenant pour certains d'entre vous de me lire écrire cela, m'interroger le plus sérieusement du monde pour marquer une sorte de synthèse ; surtout s'il en est qui se rendent sur le moteur de recherche Google ou s'y serait rendu, arrivant sur Wikipédia, encyclopédie en ligne nourrit par les internautes motivés à le faire.

      En se renseignant ainsi sur Guillaume de Roussillon, voici ce que l'on peut y lire / à la suite mes commentaires :

    "Guillaume de Roussillon, seigneur d'Annonay de 1271 à 1277 et de Roussillon, il fut l'époux de Béatrix de la Tour du Pin. Il est envoyé en 1275, à Saint-Jean  d'Âcre capitale du Royaume de Jérusalem, comme envoyé (1) du roi de France Philippe le Hardi et comme représentant des forces Françaises chargées de maintenir l'ordre entre les factions (2) qui s'entre-déchirent. La deuxième croisade de Louis IX est terminée à son arrivée depuis cinq ans déjà et il va connaître un coup d'état (3) en mai 1277 de la part de Charles d'Anjou (1227-1285), frère du roi Louis IX (1226-1270). Victime du complot (4) formenté par Charles d'Anjou et Guillaume de Beaujeu, le maître de l'Ordre du Temple, il n'en revint pas (5). La mission de Guillaume de Roussillon deviendra une affaire d'état (6) à partir de décembre 1277".

(1) : Guillaume de Roussillon était Capitaine des forces françaises seulement, à une date où le roi de France s'est définitivement désintéressé du devenir de La Terre Sainte, qui restait un enjeu impérieux pour d'autres déterminés. On y reviendra mais Philippe III Le Hardi ne fut pas impliqué dans LA VRAIE mission.

(2) : Là, n'a même jamais été une mission. Il fut envoyé par l'impulsion du Pape Grégoire X avant tout.

(3) : Charles d'Anjou resta un troublion de poids c'est parfaitement exact, mais Guillaume n'en avait que faire, d'autant plus qu'il représentait son neveu, étant en visite (voir testament), un peu prolongée, en Terre Sainte.

(4) : Guillaume de Roussillon n'a été la victime d'aucun complot et certainement pas formenté par son cousin Grand Maître de l'Ordre du Temple Guillaume de Beaujeu, lui qui savait pertinemment pourquoi il y avait encore des buts à atteindre en cette situation finale. L'avoir écrit est une atteinte à la mémoire de Guillaume de Beaujeu.

(5) : Eh bien moi je dis qu'il est revenu finir ses jours dans le Pilat

(6) : Non, il disparut et on le déclara mort, Béatrix veuve, point à la ligne et sans jamais aucun détail explicatif.

 


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     Guillaume servait à la demande du Pape, d'alliés et de personnages qui se connaissaient pour la plupart de très, très longue date, de très grandes familles alliées, plus que ça, même s'il représentait le roi de France en Terre Sainte. Guillaume a donné sa vie, mais pas mortellement, ils ont réorienté ensemble sa fin de vie, dès qu'il accepta le rôle confié, en le sachant tout de suite. Un honneur, un devoir, mais non une affaire, ça c'est plus que certain ...

    Certains écrivent qu'il est mort là-bas, multiplient les scénarios totalement fictifs, avec des blessures graves ou mortelles, confus de revenir, expédiant jusqu'à des présents exotiques à sa femme... D'autres font encore de lui un combattant hors pair qui exerça mortellement ses talents contre l'infidèle. Il n'y a pas un brin de vérité, pas un embryon de preuve. Rien ne laisse supputer qu'il soit mort et encore moins en Terre Sainte. Béatrix est déclarée veuve lorsqu'elle fonde Sainte-Croix. Guillaume ne va plus réapparaître. Il faudra accepter qu'il est mort. Et alors ?



      Avec le recul que l'on doit prendre en 2008, sur les 500 ans de présence cartusienne, sur les deux siècles qui vont suivre, dans la région et pour le commun des mortels, le nom Guillaume de Roussillon n'appartient plus qu'à un conte de fées. On a durant tout ce temps, oui sûrement progressivement, mais bien renversé non pas la vapeur, mais l'Histoire et sans scrupule. Ce personnage engagé au service d'une cause religieuse, sera intégré durant cette très longue période, au songe jadis très bien huilé,  mais aujourd'hui usé et dépassé et cela tout le monde le sait !









       Des données changent ! Pourtant pour parler de changements et comme beaucoup le savent, il faut remonter plus d'une vingtaine d'années encore avant, lorsque des brèches qui soutenaient que le monastère avait été construit sur un terrain vierge commencèrent à se fissurer ; c'est une image. Qu'est-ce qui a changé ces dernières années ?

    Il faut préciser. Il fut jadis une majorité implicitement inconsciente, à la fois silencieuse ou indépendamment dans une mesure marginale parfois méprisante, ne voulant pas entendre parler de l'avant 1281. Je ne reviens pas sur les motivations, mais l'archéologie a mis tout le monde d'accord, faisant triompher que des constructions avaient existé bien avant l'arrivée des Chartreux. J'y ai consacré deux chapitres dans "Sur les Traces de la Vérité, le Pilat au coeur de grandes énigmes", en m'attardant sur les sous-sols et les souterrains de Sainte-Croix notamment.

   Ce fait acquis et même conquis devant l'opinion publique, il n'en reste pas moins que des nuances demeurent, des hypothèses, des versions, plus ou moins partisanes ou impérieusement accompagnées de certitudes continuent de s'affronter sur la virtuelle scène qui tranche l'Histoire. 









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    La mission de Guillaume de Roussillon, officielle comme officieuse, puisque dans l'espace temps confondues, prend forme en "post" fin des Croisades. On écrira un jour que c'était logique ou normal, puisque les Croisades étaient justement finies et les buts de cette mission s'y concentraient par ce fait très précis ...

   Il est resté une référence bibliographique sur Sainte-Croix et commercialisé il y a encore peu ; le Livre d'Antoine Vachez publié en 1904. Il nous arrive d'ajuster certaines approches de cet illustre auteur. Néanmoins, je le considère comme une base très solide, toujours une référence magistrale sur des quantités de détails, autant liés au patrimoine qu'à l'histoire du monastère. En 2008, chacun peut se documenter en fonction de ses motivations, de besoins propres à éveiller des connaissances plus ou moins pointues, mais en son temps, c'était bien plus difficile.
    










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     Faire mourir Louis IX, même si on se doit d'être indulgent, oui, indulgent sur le fait de baptiser le rude Louis IX en Saint Louis, on ne peut pas, en revanche, accepter de lire qu'il mourut en 1272 (il est mort en 1270).

    Nous ne sommes bien sûr pas devant un détail. Je ne doute pas que ce soit une erreur, mais elle dénote au-delà d'une méconnaissance d'un contexte ou de sources fiables, surtout un décalage chronologique plein et entier en ce qui concerne LA mission de Guillaume de Roussillon. Oui, en 1272, beaucoup est en marche. Face à une adversité redoutable, Grégoire X est actif pour mettre en place une logistique, tenir un concile oecuménique d'ampleur.

    En 1271, des décisions impérieuses sont prises au plus haut niveau par les hauts représentants de la chrétienté en ce qui concerne le devenir de la Terre Sainte. Comme pour tout grand projet, il est des lignes directrices arrêtées, des objectifs fixés. Il n'empêche que si le scénario se dessine, au milieu de luttes internes virulentes, l'action se jouera sur une dizaine d'années et une douzaine pour le volet Razès avec au final, en 1283, Aymar de Roussillon en déplacement à Arques. On touche sur toute cette période, le coeur intime de La Grande Affaire, mais comme je l'ai longuement développé, Rennes-le-Château demeure un arbre que masque le forêt.






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     Que Béatrix de la Tour du Pin soit décédée en 1306 ou en 1307, n'a jusqu'à preuve du contraire qu'un intérêt secondaire devant l'Histoire qui s'est jouée ici ? En revanche il n'en est pas de même pour la date du décès de son mari, vu par certains en 1276, date à laquelle Guillaume de Roussillon est en pleine forme, puisqu'il est encore présent au printemps 1277 à Âcre (au moins en juin). Oui, il faut parler rigoureusement d'une date de disparition et non d'une mort constatée ou encore moins détaillée. Sacré Guillaume ! Non, plutôt un Guillaume sacré ...

  Son testament est ouvert le 3 janvier 1278. En 1276, il se passe beaucoup de choses dans les sphères dirigeantes de la chrétienté, comme il se passe beaucoup de choses en Terre Sainte proprement dite. Guillaume de Roussillon aura conscience de toute l'importance de sa mission. Il devait en être très fier ...



    Les Papes eux, vont se succéder à une cadence qui mérite d'être soulevée : des décès rapprochés jamais encore égalés comme je l'écrivais déjà il y a un an dans le Dossier N°1 ! Ils ne suivaient pas tous la même ligne ou tout simplement autorité, si je puis dire, mais la série décisive en ce qui concerne LA mission Guillaume, s'arrête à la mort de Jean XXI le 20 mai 1277, qui en plein travail dans son palais de Viterbe, reçut une poutre du plafond sur le crâne et le lui brisa. Ce savant portugais, homme de grande confiance, ancien médecin de Grégoire X, laisse de vraies interrogations. S'il n'en était qu'une, alors ce n'est pas les conditions de son décès qu'il faudrait montrer, mais justement la date où il survint. Guillaume eut connaissance de la nouvelle, mais il n'avait pas de téléphone portable. Si tôt connue, il savait ce qu'il lui restait à faire et ses alliés aussi, alors ils firent ... à partir de là exactement ...

    Je n'ai jamais pensé qu'il puisse avoir eu des impératifs suicidaires notre Seigneur d'Annonay. Depuis que vous avez commencé la lecture de ce Dossier N°2, vous constaterez que j'ai levé des censures appliquées en 2007 dans le Dossier 1. Guillaume de Roussillon n'est aucunement parti pour ne pas revenir et tout l'intérêt de ce départ est paradoxalement lié au retour, à ce qui se passera tout de suite en Pilat et en Dauphiné, et non en Terre Sainte.








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       Il faut apprendre ou rappeler à notre lecteur que le testament de Guillaume dûment rédigé en août 1275, au moins trois mois avant de partir, pour ne pas revenir au final, précise exactement :

       Au nom de notre seigneur Jésus Christ amen. Moi Guillaume de Roussillon, seigneur d'Annonay, par la grâce de Dieu sain d'esprit et de corps, souhaitant visiter la Terre Sainte, considérant qu'il n'est rien de plus certain que la mort, ni rien de si incertain que son heure, je dispose et ordonne de mes biens, choses et droits en la manière qui ensuit ...


    Retenez le terme "visiter". On ne connaît pratiquement rien du séjour prolongé du Seigneur d'Annonay là-bas. On peut cependant prendre le recul suivant. Sans la disparition de Guillaume, pas de Chartreuse à Sainte-Croix. On rassemble en mai 1274, le plus grand concile oeucuménique de tous les temps, en mandatant notre Guillaume du Pilat, ceci dans le contexte du recul chrétien en Terre Sainte, qui ne verra pas de 9ème Croisade de prêchée.

    De plus et surtout, Guillaume de Roussillon ne partira qu'au plus tôt un an et demi plus tard, à savoir peut-être et au mieux en octobre 1275. On ne peut que tirer une conclusion simple : il n'y avait pas "d'urgence urgente". C'est important de l'assimiler. C'est important de regarder sous cet angle fiable et significatif. Il n'y a plus aucune chance de renverser les forces en présence, mais on envoie quand même cette relève anachronique, d'apparence insensée, avec l'Héritier du nom à sa tête, non pas l'un de ses frères ou cousins, un cadet qui aurait été logique ou plus logique médiévalement parlant. On ne connaît aucun fait d'armes avéré où il aurait dû ou pu prendre part.

    Son rôle décisif, celui qui aura sans commune mesure le plus de conséquences, sera celui de sa disparition, mentionnée dans le texte comme mort en fin d'année 1277, en une date, un lieu et des conditions jamais précisés. Il y a là une conséquence, une conclusion simple à tirer : ce n'est absolument pas normal. Personne n'écrira jamais sur le sujet, comme aurait pu le faire Aymar son frère, lui archevêque de Lyon, Primat des Gaules ou Amédée évêque de Valence et de Die, l'un des hommes prudents du songe de la fondation fantasmagorique de Sainte-Croix. Oui, devant l'Histoire officielle, le rôle le plus impliquant de Guillaume sera de disparaître et d'être déclaré mort.

     Sa mission est rendue surprenante. Sa mort déclarée verra dans une continuité rapprochée, très rapprochée, les rêves divins et miraculeux de Béatrix, qui n'auraient pas eu de conséquences sans la mort de son époux. Un fin complément sera traité dans notre Dossier de Novembre avec Éric Charpentier et LA LETTRE DE BEATRIX.









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    Le Vieux Secret est quadrillé par nos soins et j'insiste collectivement, délimité sur des aspects primordiaux, l'époque précise étudiée dans le respect, une analyse scrupuleuse, des lieux inventoriés, grâce à beaucoup d'amis que je remercie de nouveau ici ; il en est de très surprenants qui un jour pourraient se manifester, patience alors. Les commanditaires connus, d'autres acteurs sortiront de l'ombre ... l'heure approche ... 
  "Sur les Traces de la Vérité, le Pilat au coeur de Grandes Énigmes", outre les développements consacrés à Ponce Pilate et Marie-Madeleine, dans les deux cas en étroits rapports avec le Pilat, cet ouvrage apporte d'autres éléments clefs et inédits se rapportant à des sujets annexes ou connexes de Grandes Vérités.

   Leur véracité permet de beaucoup mieux comprendre le fond et la forme de deux voies bien distinctes.

   Pourquoi avoir choisi Sainte-Croix ? Pourquoi Trèves ? Pourquoi Guillaume ? Le Graal aurait transité ou même durablement séjourné en France ; l'Histoire le laisse transpirer et ce depuis des lustres. Un croisé aurait amené le Suaire en France ! Ce déclaré croisé était-il Guillaume ? Qui voudrait répondre non ?

   Où est le Graal en 2008 ? Pourrait-il y avoir eu plusieurs Graal(s) au sens christianisés du terme ? 



   Il demeure exact que je retiens que Sainte-Croix pourrait avoir jadis abrité le Graal. En ce qui concerne Guillaume de Roussillon, je n'envisage plus une seconde qu'il soit mort en Terre Sainte.

     Mon intime conviction me fait écrire, qu'il est revenu ; finir pieusement ses jours ... à Sainte-Croix, après un détour... pour effectivement arriver ensuite proche de Béatrix, cloîtrée dans le monastère cartusien ...



     Comme plus tard son beau frère, pour sa part officiellement, lui le puissant Dauphin du Viennois alors en exercice. Rappelons-le à ceux qui refuseraient de l'entendre ..... et qui un jour ..... le revendiquerons ?

    Lui précisément le frère de Béatrix, le La Tour du Pin, et par sa mère un Colligny, alors que sa propre femme était toujours du monde, en se retirant un beau jour en conscience spirituelle et très religieuse ...

    Chez les bons et vénérables Pères Chartreux également ... mais pas à Sainte-Croix ... une longue Histoire dans La Grande Affaire ... avec de grands oiseaux ... pour probablement de grandes vérités ...



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Thierry Rollat











En Février 2009, on vous présentera le sujet :

"Le Poisson, Nourriture de Vérité ..."