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L'ÉNIGME DE TRÈVES
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Octobre 2007 1ère, 2ème et 3ème Partie
   
Dossier :"Guillaume de Roussillon"
Un Héros au service de la Chrétienté
    Ce Dossier, passionnant de significations à propos de tournants ou de confirmations de certaines de nos investigations, d'une longueur inhabituelle de Trois Dossiers patiemment rédigés depuis trois ans, réuni ici en un seul avec des éléments progressivement arrivés jusqu'à nous, aura bien valeur en de nombreux points interpellants, de véritables synthèses affinées sur les Recherches et Mises à jour pointues, d'enseignements et de renseignements inédits concernant "Le Vieux Secret", autant en tant que livre-document de travail, qu'en tant que réalité historique, que ce soit probante ou très souvent prouvée ou encore, prouvable avec des sources et arguments. Vous avez à disposition  <Archives, Trèves et son Énigme>, pour ceux qui nous suivent de manière récente ...

Il sera souvent cité, puisque c'est le point de départ contemporain de cette énigme, auprès du grand public, mais je préfère bien le préciser, je n'ai nullement vocation à vendre mon ouvrage "Le Vieux Secret", au travers de ce Dossier, déjà pour la simple et très bonne raison qu'il est épuisé de longue date et que je n'ai pas l'intention de le rééditer. Il fallait que ce soit dit pour que ce soit clair, pour éviter des commentaires "bien" intentionnés, en rassurer "certains" autres, encore une fois par respect aussi pour les centaines de nouveaux internautes qui nous font l'honneur de nous rejoindre avec régularité flatteuse chaque mois et qui vont lire tranquillement ces développements inédits.

Enfin pour clore cette introduction, je tenais à signaler que je me suis volontairement comme qui dirait censuré. Depuis toutes ces années, c'est la première fois. Les raisons restent personnelles et entraînent que j'ai à peu de choses près divisé par deux l'ensemble. Oui, quand vous aurez terminé cette lecture, certains en auront bien largement assez à digérer et d'autres se poseront peut-être la question en se demandant qu'est-ce qu'il y avait dans la version dite originale. Eh bien, qu'ils retiennent alors et je vous dois à tous bien ça, puisque vous nous faites l'honneur de nous suivre : "beaucoup trop de détails, qui mènent beaucoup trop loin". Vous serez rassasiés et dites vous bien que vous avez un beau voyage au Moyen Âge qui vous attend, puisque les couloirs du temps ne sont pas refermés, qu'il est opportun de les emprunter même si c'est parfois sur la pointe des pieds.
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   En septembre 2004, j'ai publié "Le Vieux Secret", après bien des enquêtes difficiles, compliquées, liées, proches, parallèles, prenantes, surprenantes ou besogneuses. J'ai écrit cette ligne avec lucidité. C'est en réalité modéré de le signaler ainsi. La chance sourit aux audacieux, aux marathoniens de la recherche qui s'efforcent d'en laisser le moins possible à l'incertitude frustrante. J'étais alors naïf ...

Bien sûr, Dieu merci, je ne le mentionnerai jamais assez, j'ai bénéficié d'aides précieuses, venues de multiples directions, une complicité indispensable, un travail de réflexions collectives, s'appuyant sur des tiers impliqués, d'autres discrets, les prémices d'un groupe très large, les Regards du Pilat ...

J'ai porté à la connaissance du public, certains événements oubliés depuis des lustres. Du moins, aurai-je pu logiquement alors le penser à ce moment-là ? La méritante mémoire collective portait tellement trop seule à mes yeux, les restes particulièrement dispersés de ces anciens événements ressortis à un moment donné, pas moins que virtuellement de sous-sols souterrain
s. Ce ne sont pas d'anciens, d'anciennes générations qui vont me contredire, à Trèves, ceux qui cherchaient dans leur enfance la galerie introuvable, sous la forme de jeux innocents évidemment. Des données étaient dissimulées. Pourquoi ? Quand ? Comment ? Qui ? Des questions, bien moins de réponses, alors ...
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  Au milieu du 19ème, à Trèves depuis 1831, l'abbé Chavannes, curieux, pointilleux, perfectionniste et pas peu fier de ses travaux (notez qu'il le pouvait), mais certes encore fort incomplet, nous a laissé des écrits des plus énigmatiques, mais suffisamment significatifs, et n'ayons pas peur des mots aussi parfois ésotériques, en publiant son ouvrage, avec des éléments que j'ai précisé comme étant "laissés à la postérité" dans un Dossier aujourd'hui aussi en <Archives, Trèves et son Énigme>.

Merci, Père Chavannes. Le religieux a édité son livre de 134 pages, amélioré, corrigé, perfectionné avec subtilité, à deux reprises, en 1862 et 1871. S'il ajouta, supprima des paragraphes, il se permit jusqu'à changer un mot dans une phrase, en laissant des questions pour ce qui pourrait passer pour des fantaisies.
Il n'en est rien, évidemment chers internautes, et nombreux d'entre vous en sont déjà informés. Pour ceux d'entre vous qui nous lisent depuis assez longtemps, "troubles" et "épreuves" restent bien sûr le symbole parlant de ces curieux mystères de langage ou de cryptage.

Son but restait de porter une trace de ses découvertes, certaines qui s'avèraient au tout premier abord, surprenantes, mais d'autres vite stupéfiantes lorsque l'on s'y penche et que l'on s'efforce de replacer bien des points dans plusieurs contextes. A partir de cette époque, la mémoire collective trivienne s'est forcément emparée de rumeurs, celles arrivées jusqu'à nous, puisque ces écrits furent portés sur la place publique, mais ces bribes popularisées s'avèrent imprécises, faisant justement donc essentiellement suite aux seuls écrits du religieux, eux mêmes ayant sans doute, au moins en partie été affinés à partir d'autres résidus de mémoires collectives, vraisemblablement post-révolutionnaires, mais là il n'existe pas d'écrit connu, en tous les cas pas par moi. J'ai tendance à penser qu'il existait avant le clash "Révolution", un silence, une méconnaissance locale du sujet.

1789, 1790, 1791, 1792, encore plus les années qui vont suivre, délieront des langues, engendreront des découvertes, des mises à jour, dans des domaines innombrables, à travers un territoire illimité. Ce constat s'impose dans beaucoup de régions françaises, car j'évoque la remise en cause profonde d'un ancien équilibre préétabli, celui d'autorités suprêmes alors contestées, royales et religieuses, avec la puissante monarchie, qui reposait sur des abus intolérables, une opulence criante des riches et puissants, sur le petit peuple acculé. Le contexte de notre époque moderne, avec ses progrès incomparables est très différent, vous constatez donc alors
que cela a beaucoup changé, non ? ...

Dans cette continuité, on spolia honteusement de nombreux biens à l'Eglise, entre autres méfaits parfois plus ignominieux. J'aime le préciser, le rappeler avec regret et mon point de vue s'avère assez arrêté. Il englobe une juste nécessité humaniste, inspirée spirituellement quelques décennies auparavant par Jean-Jacques Rousseau, de soulager un petit peuple qui crevait de faim et qui était asservi par les dominants avant la Révolution française. Ce point fondé s'avère parfaitement incontestable. Il n'en demeure pas moins limpide que ce sont les Bourgeois, avides de richesses et avant tout de pouvoirs, les plus importants possibles, qui ont vigoureusement manipulé les foules, avec des intérêts très partisans, intéressés et calculés. Dans une large mesure, les pauvres ont eu bon dos, pour justifier des actes répréhensibles, car l'action d'ensemble n'obéit point à un contrôle général objectif et toujours légitime. C'était la Révolution et on se révoltait tous azimuts.

Cette bourgeoisie méprisante, qu'Emile Zola dénoncera plus d'un siècle après avec justesse dans une continuité de profits abusifs et provocants, au travers de plusieurs de ses merveilleux livres référence. Combien de têtes sont tombées à la Révolution, à cause de revendications arbitraires, d'abus et de règlements de comptes injustes et infondés ? Facile de jouer au héros, quand on est en surnombre, déchaîné et soi-disant dans son bon droit moral, que l'on se sent fort et que l'on peut terroriser d'autres individus devenus impuissants et désignés comme mauvais par la nouvelle autorité "régnante". Je rends hommage une fois de plus au petit clergé, sans mépriser le grand, mais j'insiste sur le petit clergé, qui sans avoir abusé d'une position et de privilèges déraisonnables, a souffert, injustement dans sa chair, sa vocation sociale, charitable, louable, pacifiste, quand ces représentants modestes et dévoués, ne furent pas exterminés, parfois avec cruauté sous la Révolution française, libératrice dans toute sa "splendeur" et ses excès généralisés avec profusion ...

N'oublions pas tout, lorsqu'est porté en louange, bien sûr pour des tas de bons motifs, les 14 Juillet en France, ces vieilles actions massives, libératrices et dispersées, ces soulèvements dits populaires, éloignés de nous de plus de deux siècles, mais qui ont douloureusement emporté ou sanctionné durement des innocents, parfaitement respectables. A la Chartreuse de Ste Croix il y en avait ; en beaucoup d'autres lieux aussi évidemment. Les citoyens ont eu énormément de mal à s'entendre en ces moments-là, chargés d'animosité. Trèves n'a pas échappé à cette lourde instabilité. Visages de notre Pilat, avec Dan l'Tan, sa revue annuelle, a eu l'occasion de développer des événements, grâce à un spécialiste du sujet sur ce territoire, Michel Guironnet, au travers de plusieurs articles, rédigés au milieu des années 1990 : "Troubles politiques à Longes et à Trèves en l'an 2" ...
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   Eh bien, en se rapprochant concrètement de ce Dossier, nous allons mettre en avant un vrai héros, d'une époque bien plus ancienne, plutôt oubliée ou mal appréhendée par le profane, et surtout nous efforcer de faire ressortir son engagement, programmé, des risques qu'il a pris en connaissance de cause, si je peux me permettre. Nous y reviendrons avec des détails novateurs.

Le clergé en 1789, a effectivement été une cible officieusement désignée, dont certains acharnés voulaient purement la disparition. Je m'éloigne du sujet, pas du tout, j'ai aussi ici, une pensée pour Dom Livinhac, le dernier prieur de Ste Croix, pour la frustration qu'il put ressentir. Lui et les autres moines, qui un jour de cette sombre période de l'Histoire, durent se résoudre, blessés, par une grande peine, le sentiment d'abandonner le navire si je puis écrire, et de sinistres conséquences irréversibles, à quitter définitivement leur monastère choyé de Sainte-Croix-en-Jarez, réquisitionné, volé en réalité, à l'Ordre pacifiste et bienveillant, pris dans l'ouragan de la Révolution française. Les bâtiments seront vendus en lots à des laïcs, qui s'y installeront pour y vivre. De nos jours, il est écrit à l'entré du village "l'un des plus beaux villages de France". On pourrait ajouter un panneau, à mes yeux symbolique  "A ceux qui ont œuvré ici avec bonté, détermination, dans la paix et le silence" ...

C'est important de s'efforcer de bien retranscrire cette époque charnière, car le phénomène de radicalisation et de précipitation de ces mouvements fanatisés a eu un impact très très fort sur "Le Vieux Secret" : une perte de contrôle partielle, de lieux pluriels, d'une partie de la situation ... Les domaines chartreux de Trèves, au nombre de trois en 1789 et non de deux, comme retenus durant plus de 150 ans environ (on se demande pourquoi, mais pas tout à fait), avaient changé de propriétaires, une première fois dès 1280, au moins pour deux d'entre eux si on accepte les écrits en circulation de longue date et certainement comme nous le verrons, plutôt bien en réalité pour les trois, en passant des Roussillon aux moines contemplatifs qui eux arrivaient dans le Jarez ...

Béatrix de la Tour du Pin, veuve de Guillaume, rétrocède ses domaines de Trèves en 1280, jusqu'à présent retenus au nombre de deux par chacun et comme acquis en 1266 aux Lavieu, des vassaux des Roussillon. Pour moi, elle lègue aussi SA, maison forte de Ste Croix, en cette même année 1280, un Gros Château, réalité historique que gommeront implicitement, involontairement (mais pas toujours), ceux qui écrivent l'Histoire, avec l'aide, l'inspiration, là parfaitement volontaire des moines eux-mêmes, qui auront enraciné un songe irréel dans ses dires en première lecture, et pour notre regard moderne "inadapté", un songe pieusement divinatoire et accepté comme tel en ces autres temps, masquant, ou aidant à bien masquer, ne serait-ce que des constructions antérieures. Mais à quel titre, pour quels besoins, pour quelles raisons ? Là sont de bonnes questions soulevées. Pourquoi fallait-il, pourquoi était-il devenu préférable de nier un passé, au moins un avant 1280 et aussi des conditions de ce 1280 ? Notons-le pour remarque, puisqu'il en intéresse à présent beaucoup d'entre vous, Dom Polycarpe mentionna ce songe dans des écrits, sans s'arrêter sur sa véracité, lui qui officia ici comme Prieur de 1618 à 1627, par conséquent, il s'est inscrit dans la ligne suivie et qui visa à retrouver au travers du songe, une vérité historique. Mais ne nous focalisons pas sur cette marque au milieu d'une très dense forêt. La vérité est forcément erronnée au travers de ce songe, mais on se devait durant des siècles de l'accepter, déjà en justifiant une vision divine justifiant la fondation. La foi de Béatrix je la respecte immensément, mais elle est aussi garante d'un hermétisme au travers de ce songe. Mon hommage, va à ceux qui, il y a encore 25/30 ans, ce sont aventurés timidement, ce n'était pas simple de bouleverser les pensées, les idées figées, à envisager qu'il existait une vie ici avant 1280. Ils ne savent pas combien ils avaient raison ...

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Oui je viens, un peu avant, de soulever un point. Je sais, dans quelque temps, certains diront sans complexe qu'ils l'ont toujours su eux aussi. Super ! D'avance, à eux, qui savent toujours tout et qui ne disent jamais rien. Eh bien je ne vais pas tout dire dans ce Dossier, et on verra bien ce qu'ils disent, eux. Venons-en à cette donnée nouvelle, qui implique que Béatrix n'aura pas acquis les domaines de Trèves en 1266, mais en 1276. C'est dur pour moi que d'enlever des explications et ce n'est pas seulement pour la raison évoquée juste avant. Voilà un minimum d'explications inédites qui arrivent. Guillaume teste en 1275, ce qui est prouvé rigoureusement, et à cette date Béatrix, son épouse, n'a pas touché et j'ajoute, n'avait aucune raison de toucher les réserves financières des Roussillon. Sa dot n'était pas entamée. Mieux en 1266, Artaud IV de Roussillon, son beau-père, le père de Guillaume, était du monde et c'est lui qui aurait dû acheter à ce moment-là, si cela avait été le cas, les biens concernés. Guillaume était émancipé depuis 1258 très partiellement. Ce ne fut pas le cas et ni le père, ni le fils ne seront mentionnés sur les actes d'achats, donc 1266, demeure une grossière erreur. Si Béatrix achète seule, c'est qu'elle est seule à cette date-là, comme en 1276 et uniquement en 1276, car Guillaume est parti Outre mer, mais nous le verrons en 1276 il n'est pas mort, ni présumé mort. Son testament ne sera bien ouvert que le 3 janvier 1278, date formellement incontestable, avérée et vérifiée par maints Historiens, spécialistes, passionnés, dont ces dernières années notre ami J-C Ducouder qui nous fera chaleureusement bénéficier de ses recherches ...

Ces éléments il faut les mesurer et les apprécier, à hauteur de leur véritable valeur. Sous ce nouvel angle, on perçoit, que Ste Croix a toutes les chances d'être programmée en 1276. Ce prolongement de raisonnement implique et c'est important, que c'est peut-être sous la même gouverne de ces mêmes Lavieu que le futur monastère est devenu propriété de Béatrix et de Guillaume en 1276, lorsque Artaud de Lavieu, sûrement le vassal (*) insufflé dans le songe retranscrit par écrit, cède le Gros Château de Ste Croix aux Roussillon, par l'intermédiaire de Béatrix. C'est un vassal, le leur, alors rien n'empêche de suggérer que les Roussillon soient déjà les maîtres des lieux aussi. Oui, la vérité est bien quelque part, là, entre les deux. Le songe fantastique n'est absolument pas un récit historique, évidemment, puisque c'est un arrangement de l'Histoire, visant à enchanter et enrober religieusement un déroulement, sous une couche de rêveries poétiques, avec des raisons bien sûr. Qui l'a écrit et quand et pour justifier quoi ? Ce n'est pas ici que je vais répondre. En 1280 à la fondation du monastère, Guillaume n'est pas cité par Béatrix, ce valeureux seigneur est déjà formellement mort à cette date. Ce point doit être définitivement accepté comme tel. C'est une vérité historique incontestable. Il faut ajouter un élément, même si je ne pourrai trancher ici. Le Fay, à Trèves, a -t-il été acquis par Béatrix de la Tour du Pin en 1276 ou à une autre date, par exemple par les Roussillon auparavant ? Drôle de question finalement, y verra- t-on plus clair ?

(*) Cette étoile implique une nuance, une fausse commodité de langage. Cette reconnaissance des Lavieu sur les Roussillon se concrétise plus sous la forme d'une réelle dette d'honneur. Ce ne sont pas des vassaux, en prenant la définition à la lettre. Cette puissante famille du Forez, les Lavieu, presque des égaux à la base, avaient été sanctionnés lourdement, totalement chassés de leurs Terres fin 12ème, début 13ème pour un crime et un environnement politique incertain, dont les historiens ne parlent qu'à mots couverts. Lorsque l'on parle de la famille de Jarez, on soupçonne même beaucoup que des Lavieu se soient cachés sous ce nom. Il n'empêche que la Tour Varan sera critiqué sévèrement par ses pairs lorsqu'il prétend que le Château de Chateauneuf les aurait accueillis. Pouvait-il faire autrement, puisqu'il ne devait pas exister d'avant Chartreuse dans les textes à cette époque ? Les Roussillon ont aidé Les Lavieu, à partir d'une date inconnue, les prirent sous leur protection dans le Jarez. Pourquoi ? On ne le sait pas vraiment, c'est encore trop délicat de s'y aventurer, mais le Château à retenir pour cet accueil primitif ou ultérieur, peut avoir été le Grand Roussilla, celui qui ne correspond sans doute qu'à celui de Ste Croix et ce jusqu'en 1280 ...

En partant de la charte scellée à Taluyers en 1280 (n-s 24 février 1281), tous les auteurs sérieux, réputés ou reconnus, reprennent en chœur depuis toujours, que les deux domaines de Trèves officiellement chartreux en 1789, le sont depuis les donations de Béatrix en 1280, à savoir le Domaine du Gier et le Domaine du Mouillon. Oui, Le Fay n'est jamais mentionné dans ces descriptifs d'écrivains de toute tendance, écrits très postérieurs mesurés en siècles, à cette date de 1280 de la fondation de Ste Croix. En relisant les premiers Dossiers de cette rubrique <Archives,Trèves et son Énigme>, vous trouverez des débuts d'explications argumentés qui développent comment et pourquoi, Le Fay a été acheté, presque sous le manteau au moment de la Révolution, par la famille Guérin de Saint-Chamond, celle du futur premier Maire de cette ville. Nous avons certes fouillé plus depuis. Il a été assimilé au lot qui visa à vendre le Domaine du Gier, nommé aujourd'hui Les Pères, aux enchères publiques, mais sans apparaître dans les descriptifs qui énumèrent les surfaces précises et détails matériels acquis à ce moment-là. Sans les informations que m'ont donné ses descendants, accompagnées de sources fiables, on ne parlerait que de présomptions sérieuses sur le fait que Le Fay puisse avoir été chartreux. Le nettoyage avait presque été parfait, sans ce nouveau grain de sable ...


Oui, je dois effectivement ajouter un autre élément, plus parlant et plus encombrant, contre lequel on n'a rien pu faire et pour cause. Ce sont les Cassini, les célèbres et imminents cartographes qui ont immortalisé cette vérité, sans le savoir évidemment, révélatrice de ce simulacre trop imparfait, car lorsqu'ils rédigeaient leurs fameuses et rigoureuses cartes, il ne pouvait être nié une existence présente de ce Domaine du Fay comme chartreux, puisque c'était une réalité quotidienne avérée sans aucun intérêt pour le commun des mortels ; un fait banal, puisque l'on ne se doutait de rien et encore moins de la présence oubliée d'un Vieux Secret entre Trèves et Ste Croix. Chavannes n'écrira qu'en 1849 en donnant ses premiers écrits publics à Théodore Ogier. Les moines de Ste Croix y avaient des métayers, comme dans d'autres domaines. Les cartes de Cassini, ne pouvaient prévoir la Révolution qui allait tout bousculer, la nécessité de faire disparaître Le Fay du passé chartreux, mais prioritairement, au départ exclusivement, qu'il ne tombe pas dans les mains de n'importe qui, sans doute en raison de ce qui se trouvait peut-être encore quelque part à ce moment-là, oui, dans les proches environs souterrains, en sécurité et qui devenait à présent, en danger latent, puisque plus sous contrôle ...

Les cartes de Cassini, chers internautes, mentionnent "Le Fay ou Les Chartreux", à l'emplacement du très, très vieil hameau. Incroyable. Incroyable surtout de supprimer plus tard ce détail. Un domaine chartreux, et il y en avait des dizaines de rattachés à Ste Croix, ne pouvait certainement pas posséder un patronyme plus parlant pour désigner son pieux propriétaire, ici en l'occurrence monastique. Ce serait long de le développer, sachant que nous l'avons déjà évoqué dans "Le Vieux Secret", mais ce nom, "Le Fay", pourrait provenir de celui de Gabriel de Fay, puissant Seigneur de Virieu à Pélussin et autres châteaux significatifs environnants, ceci au début du 17ème siècle. L'abbé Chavannes l'avait suggéré dans sa première édition, avant de l'enlever dans la seconde, non sans que nous retrouvions un brouillon manuscrit écrit de sa main, dans lequel il retravaillait ce paragraphe. Il pesait une nouvelle fois ses mots. Oui, ce point reste intrigant, car objectivement Gabriel de Fay, n'a rien à faire au Fay ... normalement, j'entends bien. Il a en tous les cas connu Polycarpe de la Rivière. Maintenant, ces riches informations oublient de nous dire depuis quand Le Fay était chartreux, avec préalablement probablement un autre nom. Il l'était lorsque les Cassini œuvraient. C'est imprécis pour remonter le temps (1), mais il l'était en 1757, lorsque le prieur Dom Bruno Fuzeau concrétisa le besoin d'apposer le fronton ésotérique au-dessus d'une voûte ...

Mais ce n'est pas tout. Même si dans les textes de la charte de fondation de la Chartreuse et signée, notez-le bien,
notamment en présence d'Amédée, le frère de Guillaume, Béatrix reconnaît léguer tous ces biens possédés à Trèves, qu'elle tenait des Lavieu, donc on le retient ici à présent acquis en 1276 seulement. Il ne reste pas moins que les Roussillon possédaient des biens au moins depuis 1220 en ce même village. Antoine Vachez, nous apprenait précisément qu'à cette date, l'Eglise de Lyon, par l'intermédiaire de l'Archevêque Renaud de Forez, céda à Artaud III de Roussillon, le grand-père de Guillaume, diverses terres à Longes, Disimieu, Griffonet, Trèves, la Garde, etc... Il doit être ici retenu que les Roussillon ont donc jadis aussi possédé des propriétés sur Trèves, avant que Béatrix ne prenne possession "à la hâte" de ceux bien précises des Lavieu en 1276. Etait-ce Le Fay ? Je ne le sais pas, je ne le pense pas. Les deux domaines que je qualifie d'officiels symboliquement, ceux que l'Histoire avait retenus officiellement, auront rigoureuses positions pour efficacement l'encadrer géographiquement, puisqu'il se retrouve bien au milieu de ces deux propriétés jadis cartusiennes.

Je le cite plusieurs fois dans ce Dossier et j'ouvre ici une parenthèse que je refermerais aussitôt. Cet aparté m'interpelle. L'illustre Antoine Vachez, érudit prolixe qui laissa des quantités innombrables d'écrits rigoureux sur des sujets vastes et variés, dans son magistral ouvrage consacré à Ste Croix, publié en 1904, et toujours juste référence en 2007, à bien des titres, car inégalé à propos de bien des études, prendra un symbole intéressant dans celui-ci. Il y a eu des dizaines et des dizaines de prieurs sur 500 années de présence des Chartreux à Ste Croix. Ces mêmes moines ont eu des dizaines et des dizaines de propriétés, petites et grandes. Dans les deux paragraphes qui arrivent je vous laisse apprécier la probabilité visant à arrêter un ratio objectif en rapport au hasard. Cela ne restera qu'approximatif, mais retenez que j'ai arrêté de croire au hasard depuis longtemps ...

Antoine Vachez, prend l'initiative, particulièrement plaisante à lire, de décrire significativement un prieur du monastère. L'auteur reconnu, choisira Dom Polycarpe de la Rivière. C'est juste là une réflexion, mais Antoine Vachez, ne disait pas tout, il laissait lui aussi des messages. Il a écrit dans ce même livre qu'archéologiquement parlant, si je puis dire, il existait des têtes sculptées en pierre, dans la cuisine du monastère, toujours observables aujourd'hui du reste, que l'on prendrait volontiers pour antérieures à 1280, si l'on ne savait de manière bien certaine, qu'il n'y avait rien avant 1280, aucune construction, comme le songe le précisait. Il avait compris des choses et il reste probable que nous n'en n'ayons fait le tour. Il ne voulait franchir la ligne, ligne jaune, ou rouge vif.


Oui, avant de poursuivre, je n'oublie pas, et ils auront raison, que les passionnés ou plus curieux qui s'intéressent à cet environnement pourraient me rappeler, me rappeler que Jean Combe en 1959, va en quelque sorte doubler la mise, peut-être même enfoncer le clou. Cet autre grand monsieur, qui consacra une bonne partie de sa vie, de ses recherches et de son temps aux Pilat et aux environs, va publier à cette date un remarquable ouvrage, lui aussi sur l'ancienne Chartreuse. Jean Combe, vous allez le retrouver l'espace d'une ligne, pas anodine, un peu après dans ce Dossier. Mais sachez et le contraire serait une trahison de la mémoire de ce personnage, qu'il n'était pas un adepte qui copiait les autres, car c'était un grand chercheur ; aussi un auteur très intéressant bien sûr à lire et étudier. Eh bien lui aussi va choisir de rédiger un chapitre similaire à Antoine Vachez : Dom Polycarpe de la Rivière mais à Trèves, en promenade, une journée, et à dos de Mulet pour la gestion d'un des Domaines. Jean Combe avait loisir à choisir un autre prieur ou un autre Domaine.

Il faut replacer Dom Polycarpe de la Rivière dans un contexte temporel, car il n'était pas aussi célèbre qu'aujourd'hui en 1904 ou en 1959. Patrick Berlier me fera remarquer avec pertinence que les ouvrages en rapport a la Chartreuse de Bonpas consacrent aussi un chapitre à Polycarpe de la Rivière pour des raisons plus ou moins similaires à celles de Ste Croix, aussi notamment parce qu'il restera tôt dans l'Histoire comme le Prieur le plus important qu'ai connu Ste Croix.
Disons qu'aujourd'hui des moyens "techniques" permettent de diffuser 1000 fois plus largement qu'avant n'importe qu'elle information. Mais Vachez n'est pas le premier à dédier partiellement un livre à Polycarpe. Voir tous les livres qui lui ont été consacrés précédemment : Bayle, "Dom Polycarpe de la Rivière", Mémoires de l'Académie du Vaucluse 1888 - Barjavel, "Biographie vauclusienne" - Abbé Canron, "Valbonne, Sénanque et Bonpas", biographie Didot. Tous antérieurs à 1904.

Mais voilà, et je pèse mes mots : Polycarpe de la Rivère n'est pas le Prieur le plus important qui a œuvré pour Ste Croix et je conserve respectueusement toutes les proportions que je dois à ce très Grand qui a une autre échelle laissa un destin hors du commun. Oui, il y a au moins un autre Prieur qui a joué des rôles extrêmement déterminants pour le monastère cartusien du Jarez et qui présente une carte de visite très impressionnante, mais beaucoup moins connue ... Pour Polycarpe, dans les écrits de ces deux auteurs espacés d'une soixantaine d'années, Antoine Vachez et Jean Combe, on ne se retrouve pas dans un univers énigmatique, un quelconque point se rapprochant d'un début ou d'un micron d'hermétisme, de mystérieux, mais peut-être alors d'ésotérisme discret ? Tout est champêtre, on a l'impression de suivre les pas du Prieur, de l'accompagner, il ne manque que le chant des oiseaux, si vous acceptez cette image ou ce son. C'est une belle langue, non ?

L'abbé Chavannes parle du domaine de Mr Bret en 1862 (et même déjà en 1849), mais comme je l'ai développé dans Le Vieux Secret, il était aussi par son mariage le propriétaire du Fay, en ayant épousé l'unique héritière de cette magnifique propriété ancestrale, désignée aussi dans mon livre et par un tiers non nommé du pays sur lequel je reviendrai un peu après, comme le point d'arrivée du souterrain, précisément dans une ancienne cave. Mieux, en 1849, il nomme La Bouchardière et en 1862 inscrit seulement sans le nommer "le domaine de Mr Bret". En 1871, il fera comme en 1862 et n'apposera plus la mention Bouchardière ... On y reviendra plus en détails un peu plus loin.


Guillaume s'embarque formellement en octobre 1275. Son testament sera ouvert le 3 janvier 1278. Par conséquent, Béatrix achète, entre autres (2), les domaines de Trèves et "récupère" le Gros Château de Ste Croix qui deviendra tout petit monastère en 1280, sur ordre de Guillaume, ordre probant datant au moins de 1276. Cet ordre a pu être donné à distance, mais presque plutôt et beaucoup plus sérieusement avoir été validé par le puissant seigneur, dès Octobre 1275, en confiant la suite et l'aide pour ces événements, également à Amédée et à d'autres surtout. Oui, Amédée avait la grande confiance de Guillaume. Je ne viens pas un peu avant, de faire un tour de magie. Oui, j'ai bien dit un tout petit monastère, au milieu d'un Gros Château, avec des cellules modestes et entre parenthèse "deux" prieurs. Grâce à de la patience, beaucoup de visites, d'études, la rencontre avec des passionnés, des connaisseurs et au plus gros des oiseaux (ah, ces oiseaux), un symbole précis et usurpé, je peux envisager avoir compris quelques détails assez intéressants. Ma synthèse est forcément unique, ce qui n'empêche pas qu'il me manque encore bien à comprendre.

Béatrix, son vœu le plus cher, elle n'en a qu'un en ces moments d'inquiétude permanente, consiste à voir un jour revenir vivant son époux, son Guillaume. Elle n'aurait jamais pu concrétiser ce genre d'entreprise de son initiative personnelle, ces principes lourds et logiques d'interprétations alors plus limpides. Non, les domaines de Trèves ont été achetés avec un objectif. Ils seront remis aux Chartreux le jour de la fondation du monastère. Le Fay, peut tout-à-fait avoir fait partie de ce legs, beaucoup le laissent supposer, ce legs qui n'est pas détaillé et qui ne l'a jamais été en terme de désignation d'un territoire précis, ce sont les écrivains qui ont extrapolé, uniquement extrapolé et rien n'empêche de croire raisonnablement qu'il appartient bien à celui donc de 1280 et que les biens de 1220 sur Trèves devenus propriétés des Roussillon sous Artaud III, se trouvaient ailleurs sur le village, ou qu'ils fussent pourquoi pas aussi cédés à d'autres, entre temps, avant les acquisitions de 1276. Les Lavieu laissent définitivement
la place et la PLACE aux Roussillon et à leur protection, comme les Chartreux se soustrairont noir sur blanc à la protection de cette famille ...

Lorsque les moines furent chassés en cette fin de 18ème siècle, comme en d'innombrables autres lieux, ce fut par la force des choses ici la fin d'un paisible et réel hermétisme. Quels secrets étaient cachés à Ste-Croix ? Qu'avait découvert Polycarpe de la Rivière ? Pourquoi Dom Bruno Fuzeau a t-il fait graver le fronton ésotérique du Fay en 1757 ? Il fallut, pour reprendre la même expression que j'emploie souvent à propos de Guillaume de Roussillon, avec l'arrivée spontanée et brutale de la Révolution (dont notez-le bien, Grenoble, près de la Grande Chartreuse donnera les premiers signes avant coureurs), "sauver l'essentiel", bien sûr, pas sur les mêmes lieux que le seigneur d'Annonay dut l'entreprendre en Terre Sainte, mais peut-être avec des points matériels précieux communs, oui, les objets, via cinq longs siècles écoulés depuis la débâcle finale et définitive d'Acre ...

Est-ce que l'on peut aller à penser qu'il s'agissait du même "essentiel" préservé au moins cinq siècles durant, ici même à Ste Croix ou à Trèves, dans le souterrain, où la salle souterraine située quelque part sous le versant nord ? Est-ce que les Chartreux de Ste Croix ont vraiment évacué un Trésor de la Chartreuse et à la curieuse date de 1788, comme le parchemin
semblait l'indiquer dans la seconde moitié du 20ème siècle, parchemin rendu public depuis longtemps, sous forme de copie seulement, qui sera passé à l'origine dans les mains de Messieurs Boiron, Garat, Combe, Grau et à l'époque à la Diana, Société Archéologique du Forez ? De quel Trésor s'agit-il ? N'y en a t'il pas eu plusieurs, de plusieurs origines, de plusieurs époques, de plusieurs natures ? Quel est le mystère de l'Ampoule ? Vous voulez une réponse. Une seulement. Le parchemin, demeure anecdotique ...

(1) Il y a eu plusieurs générations de Cassini imminents détenteurs de cellules grises, mais celui qui se chargea des cartes célèbres, c'est César François Cassini de Thury (1714-1784), dit Cassini III, fils de Jacques, naquit à Thury. Membre de l'Académie des sciences en 1735, il publia, en 1744, un mémoire sur la mesure du méridien. Après la réalisation d'une carte de la Flandre qui impressionna Louis XV, il fut chargé de lever une carte géométrique du royaume à l'échelle d'une ligne pour 100 toises, soit au 1/86 400, ce qui représente 181 feuilles pour couvrir la France. Les levers commencèrent en 1760, mais la publication ne fut achevée qu'en 1815. Cette carte de Cassini servit de référence aux cartographies des principales nations européennes pendant la première moitié du XIXe siècle. Source Encarta, qui a simple intérêt ici à fixer un repère temporel.

(2) Le Château de la Chance, aujourd'hui ruiné totalement ou presque, situé sur la commune des Haies, à moins de 3 kilomètres de Trèves, a pu devenir un bien Roussillon à cette même date de 1276 et non en 1266, mais pour cela il faudrait retrouver les sources visant à accréditer ce passage de témoin à la Chance, point stratégique de la région, puisqu'il se trouvait là, un carrefour de voies importantes et un péage y prenait place. En 1377 (67) les De la Chance succéderont aux Roussillon.
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  Le souterrain du versant nord de Trèves, mystérieux, non encore confondu, localisé avec évidence et initialement répertorié comme tel par l'abbé Chavannes, sous le lieu dit toujours actuel de la Bouchardière et, même heureusement, dissimulé avec efficacité aux heures tristes et graves de la Révolution, en réalité peut-être plutôt même depuis des siècles inaccessibles pour le profane, "échappera" matériellement parlant, par la force des choses, devant l'impossibilité de stopper les inéluctables actions répressives de la Révolution, au contrôle, de ses paisibles anciens gardiens, monastiques d'abord, puis de leurs métayers, pas forcément initiés à un essentiel, sûrement au minimum du minimum, et ce au moins depuis un temps donné ? Il fallut préserver son impossible accès en 1789 : c'est une évidence que de l'accepter. J'ai toujours pensé que l'abbé Chavannes n'est jamais entré à l'intérieur, pas plus que son principal informateur, qui devait être à Trèves, le propriétaire de la Bouchardière, comme je viens de le redire, celui du Fay, futur Maire, M. Bret.

Je dis informateur, mais il faut comprendre interlocuteur privilégié, avec qui Jean-Claude-François Chavannes a échangé à ce propos sur son terrain, son territoire, où un passage du boyau dérobé était présumé passer. Le Vieux Secret a peut-être ressurgi en raison de la révélation, acceptez l'expression, "sur l'oreiller", d'un vieux secret de famille, d'une rumeur pas si lointaine. Oui, Melle Bonifat, a pu révéler à son mari, M. Bret, qu'au Fay, il y avait jadis eu la "garde", bien sur, implicite, d'un souterrain alors sans doute même déjà non identifié, grâce à la vigilance des anciens métayers des moines, que ses ancêtres connaissaient, car ils étaient peut-être les mêmes personnes, tout simplement. Et puis la Bouchardière peut toujours aussi appartenir au tracé, ne l'oublions pas non plus. Lorsque M. Guérin acquière le Fay, il ne le conserve pas, il le rétrocède à son fils, mais ni l'un, ni l'autre ne l'habiteront. Les anciens métayers peuvent être restés les occupants, et des Bonifat.

Le religieux semblait partagé, comme c'est souvent le cas avec des ecclésiastiques passionnés, engagés dans la recherche de la vérité historique et bigrement énigmatique. L'abbé Chavannes tergiversait, entre son devoir de réserve lié à sa vocation et la fierté du chercheur rigoureux qui a mis à jour du lourd, commencé de le déflorer, et ici de l'exceptionnel. Mais est-ce qu'il avait arrêté un avis ferme, construit et fiable sur les raisons d'être du souterrain de Trèves ? On ne saura peut-être jamais, mais que pouvait t'il penser par contre de l'identité des propriétaires des biens précieux entreposés à l'intérieur, sur leurs patronymes ? Est-ce que des seigneurs regroupés, des croisés, de riches chrétiens d'Outre mer, pourraient avoir entreposé leurs biens et fait construire cette galerie qui n'obéissait pas à des données cartésiennes ? Non, je pense, aujourd'hui que non ...

M. Bret sera un jour venu le trouver et lui aura révélé, à lui l'Historien local, arrivé dès 1831 à Trèves, comme curé, donc saint personnage de confiance, ce qui devait être quelque part sous son propre domaine. Mais voilà, Chavannes mentionne d'abord la Bouchardière via Théodore Ogier, comme hameau retenu, à cette époque habité, alors qu'il rapporte plutôt de l'énigmatique au Fay comme je le précise dans Le Vieux Secret, dans son livre de 1862 et de 1871. Il est important de lire les écrits de 1849, (1862) et 1871 pour confondre ces gesticulations de textes du religieux passionnés et donc des arguments affinés. 1862, n'est pas commercialisé de nos jours. Nous en connaissons exemplaire qui possède commentaires manuscrits de la main de l'abbé Chavannes, comme je l'ai révélé dans le Vieux Secret. Ici, il n'est utile de s'en servir, puisque 1849 et 1871 suffisent largement et eux en plus sont accessibles auprès de l'Association Visages de notre Pilat (1), avec la France par Cantons de Théodore Ogier (Canton Condrieu) et la notice sur Trèves par l'abbé Chavannes (1871).

Il fait des révélations, certes troublantes avec ce souterrain, mais pour peut-être aussi essayer de retrouver quelqu'un, qui pourra lui apporter LES éléments qui lui manquent, car il lui en manque manifestement. C'est dans sa propre commune qu'il pouvait sans doute attirer à lui un tiers mieux informé ou informé sur des détails autres. Son histoire secrète, la vie hermétique du souterrain, aura duré déjà quelque chose comme 500 ans, "décapitée" subitement par la Révolution française et ses conséquences jadis imprévisibles. Qui aurait pu croire en ces époques très reculées, que l'on déposséderait des religieux de la sorte en 1789 ? Personne. Avant Philippe IV Le Bel, l'Eglise a autorité incontestée et ascendant sur la Noblesse, même si ne soyons pas dupes, c'est la Noblesse qui fournit les dignitaires religieux. C'est pour cela, pour ce genre de raison, que le souterrain n'a pas été creusé sous un château, car dans ce dernier cas, les propriétaires changeaient sans qu'il s'exerce un contrôle implacable, avec motifs variés comme : mariages, alliances, ventes forcées par nécessité financière, par défaite dans une guerre régionale ... Néanmoins, il existe forcément une raison, que nous étudions, sur le fait que Trèves restait à priori pour certains aspects seulement, mieux choisi que Ste Croix,  puisqu'il fut décidé de construire un souterrain sous le versant nord ... 

Qu'y avait-il donc à l'intérieur de si précieux à préserver, pour prendre un jour la décision de le construire ? Guillaume de Roussillon savait beaucoup de choses lorsqu'il "se lança" dans la mission qui l'attendait là-bas, en Terre Sainte, aux côtés notamment de son proche cousin par alliance de par sa mère et allié solide, Guillaume de Beaujeu, pas moins que le Grand Maître Templier en personne. Il savait forcément lui aussi, ce qu'il devait y être mis à l'abri dans le Jarez et pourquoi cette entreprise. Dans l'état de notre développement, nous ne vous donnerons un point de vue argumenté sur le fait de savoir si le seigneur d'Annonay et autres Places Fortes du Pilat (massif qui ne portait pas ce nom à l'époque, en tous les cas dans aucun texte jamais retrouvé), termina en personne cette mission, ou s'il fut décédé "précipitamment" avant réussite du projet. Il n'y a pas eu échec. Chavannes parlait d'objets précieux en 1862 et 1871 ; en 1849 (environ) il y parlait de personnes, qu'il gomma définitivement. Ce point est parlant pour conserver uniquement les objets.

(1) <Visages de notre Pilat> : 1 rue du Professeur Voron, 42410 Pélussin.
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  Les sources et les bases, des minces et néanmoins précis, autant que précieux arguments de l'abbé Chavannes, restent partiellement inconnues, excepté qu'il a approfondi des informations données ou confirmées, par Monsieur Bret. Ces découvertes étaient incomplètes, inachevées :

- Par un manque de temps, je ne le pense pas du tout, car il était certes perfectionniste, mais
il commença très tôt ces investigations, puisque déjà 30 ans avant sa mort il faisait publier sur le sujet des informations quant à l'existence de ce souterrain. Il voulait savoir. Comme nous ...
 

- Il pêchera plutôt par un manque d'infos suffisamment fiables, notamment pour le localiser.

- Un manque
de moyens matériels aussi ou encore archivistes le bloquait significativement.

La fatigue devant un âge avancé aura raison à un moment ou à un autre de son enthousiasme qui le vit par trois fois publier sur ce souterrain dans un livre. Au final il partira avec la frustration de n'avoir trouvé. Si l'on s'en tient à ces derniers écrits sur le sujet. Il manquait d'indices recoupés. Indépendamment le religieux, qui faisait sans ambiguïté, œuvre d'Historien, en érudit en plus, et de fin chercheur avant tout, a peut-être jugé indélicat, voire tout bonnement encore impossible en cette seconde moitié du 19ème de révéler avec détails trop parlants l'étendue de ses trouvailles ?

Il aura partiellement localisé, cerné, une problématique globale, "inimaginée" et inimaginable à l'époque pour ses contemporains locaux, sauf peut-être le Maire (futur Maire au départ), en retrouvant ces traces effacées et toujours bien présentes, dans ce joli petit village de campagne, d'apparence pourtant si anodine ... Il y avait, à cette époque (1850/1880), une volonté presque 6 fois centenaire, de taire, de garder inviolé, donc de déléguer un minimum d'informations visant à la bienveillance du lieu, le domaine même, données très superficielles transmises aux résidants du lieu, sur ce vieux secret, captivant pour notre regard d'aujourd'hui, mais malgré tout stupéfiant à la base, pour le passionné qu'il était, lui l'abbé Chavannes, sans doute frustré de ne pouvoir aller plus loin, si tant est qu'il puisse aller plus loin, pour des raisons que nous laissons indéterminées ...

C'est peut-être ce minimum d'informations, un secret de famille à un moment donné, qui entraina la diffusion de la rumeur, de la présence d'un impassable secret. Ensuite, sans Chavannes qui a écrit, la mémoire collective, alimentée à partir de là, à cause de seuls discours du religieux, se serait estompée au fil des décennies. L'abbé a crédibilisé durablement la piste en écrivant une synthèse. 
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   Aujourd'hui, nous continuons d'assembler les pièces qui s'imbriquent les unes aux autres. Pas toujours simple c'est vrai, de mettre chacune à sa place, sachant qu'il faut en rechercher des encore inconnues. Aussi doit-on employer le conditionnel lorsque nécessaire ou construire des hypothèses, à défaut d'être indiscutables. Si certains, détiennent, des clefs que nous ne possédons, nous en détenons qui obéissent à des commentaires identiques et qui pourraient si je puis me permettre, être des plus éclairantes, si elles sont bien vissées dans la lampe. Nous poursuivons à notre rythme, nos vérifications, nous validons ou non des avancées, qui demeurent au final encourageantes ...

Ma conviction, qui repose sur un socle d'indices et de preuves solides, s'appuie sur un travail que nous allons vous détailler encore plus avant, justement à propos, du volet déterminant impliquant Guillaume de Roussillon. Il est celui qui remplit le rôle de maître d'œuvre implicite ici, au départ le donneur d'ordre territorial avec les Lavieu, celui qui attendait un résultat infaillible, d'une froide discrétion. Avec les siens, ses alliés, les initiés, Guillaume aurait été le protecteur, s'il était revenu, mais qui sait : il est peut-être bien en réalité revenu précisément dans le courant de l'année 1277 ?

Les Chartreux furent-ils déjà désignés dès le départ comme gardiens du temps ? A cette dernière question, je suis tenté de répondre oui. Si les Chartreux devaient en être "les propriétaires", les dates le corroboreraient, déjà seulement
avec ces achats en 1276, la fondation dans la foulée en 1280 du monastère. Les exemples de religieux mis en place pour des missions "de gardiennage" existent, en des lieux où la surveillance s'imposait encore en apparence beaucoup "plus" dissuasive ; en tous les cas notoire. Je citerai concrètement celui argumenté par Christian Doumergue dans les travaux qu'il publie avec brio, avec des Dominicains à la Sainte-Baume et Saint-Maximin, dans l'environnement préservé des présumées reliques de la fabuleuse Sainte Marie-Madeleine ...
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   Ce n'est pas seul et isolé que ce seigneur prit cette décision, évidemment. Je ne parle pas là, bien sûr, de subordonnés quelconques ou de proches alliés de même rang, voire supérieurs, à qui il aurait demandé conseil, assistance bénigne, non j'évoque clairement des ordres solennels, des demandes empressées, salutaires et urgentes qui venaient d'en haut, de très, très haut ; oui, du plus haut. Guillaume servait les intérêts de la Chrétienté avec détermination. On peut le considérer logique en se replaçant dans le contexte de ses époques, mais prenez la peine et quelques instants pour imaginer ce en quoi il s'engageait en partant remplir cette mission. Il a dû dire adieu à sa femme et à ses enfants, car le billet retour hypothétique, n'était pas forcément du programme ...

L'heure devenue grave imposait de "sauver l'essentiel", ce qui pouvait et devait encore l'être. Là, il y a allusion à la mission proprement dite que Guillaume devra vaillamment assumer, mais le discret souterrain, cette construction "déplacée", permettez moi ce jeu de mot, anachronique aussi, sur un versant défavorable, escarpé, où jamais le moindre château ne vit le jour, allait devenir un refuge capable d'abriter des "objets" précieux durablement. Un coffre-fort défiant le temps.

Ce genre de construction titanesque était bien fait pour durer, oui, un coffre fort capable de défier le temps sur des siècles et des siècles. Si à la Révolution, Le Fay est passé à la discrète pour disparaître et s'évaporer dans la nature longtemps après en tant que domaine chartreux, gageons certainement qu'il y avait encore intérêt capital à le faire, car si non pourquoi l'avoir fait ? En réalité je pense qu'il ne fallait surtout pas en premier lieu que ce soit un inconnu incontrôlé ou incontrôlable qui puisse l'acquérir, voilà la raison. Cette dernière impliquait une notion au moins de court terme, celle de faire un nécessaire là-bas. Il ne pouvait être nié quoi que ce soit à ce sujet à cette époque, car qui aurait pu contredire que les moines en étaient les propriétaires en 1789 ; évidemment personne. Une vente aux enchères incontrôlée engageait une sorte de "roulette russe" sur le devenir du futur propriétaire et il ne fallait pas que ce soit le cas. Pour peu qu'il soit retrouvé traces du passé. Il n'était pas question, de gommer plus que "naïvement" à ce moment-là en 1789, des réalités connues de tous, mais d'éviter l'arrivée de n'importe quel propriétaire. Tous ceux qui écriront sur ces sujets et les biens des chartreux, ne rechercheront pas ensuite, en tous les cas, pour la majorité d'entre eux, à nier un passé à cet ancien domaine monastique, mais ils se sont basés sur les données à propos des ventes aux enchères publiques, or Le Fay, y a été comme soustrait ...

C'est Auguste Le Sourd, la source que m'ont donné les descendants de M. Guérin, premier Maire de St Chamond, acquéreur non seulement du Fay, mais du Domaine du Gier, lors de la vente officielle. Voilà la présentation qu'il est fait de lui dans ce livre. Auguste Le Sourd (1875-1934). Né à Vals le 30 Août 1875 appartenait à une vieille famille du Vivarais. Après de brillantes études, achevées au lycée Henri IV à Paris, il fait l'Ecole des Chartes. A la sortie de l'Ecole, diplômé archiviste paléographe, il collabore au Ministère des Affaires Etrangères à la division des archives. Il se marie en 1914 avec Marthe Guérin (1882-1934). Après quelques années il démissionne et se retire dans la propriété familiale de Saint Maurice. Grand érudit il consacrera une grande partie de son temps au Vivarais ; pendant plus de trente ans il fut un des principaux animateurs de la Revue du Vivarais ; il était également Président de l'Académie du Vivarais. A partir des archives de sa belle-famille, il écrivit cet ouvrage qu'il ne diffusa qu'à six exemplaires dans sa belle-famille. Auguste Le Sourd décédera à Saint-Maurice le 7 février 1934 ; sa disparition précoce fut ressentie avec peine bien au-delà du Vivarais, tant était devenue grande sa notoriété ; il avait publié de nombreux articles dans des revues historiques et s'était fait une réputation en héraldique.

Trois descendants contemporains, auront la bonne idée de rééditer ce livre, toujours en tirage limité, mais cette fois à plus de deux centaines, distribuées dans un cadre d'abord familial.
Bien connus à Saint-Chamond, cet ouvrage demeure une oeuvre exceptionnelle dont j'ai localisé trois exemplaires. Auguste Le Sourd, n'a pas cerné que Le Fay n'avait pas été acquis comme Le Domaine du Gier, apparemment. Il avait à sa disposition des documents, des écrits, sans doute des actes, peut-être ceux d'achats, car il mentionne, eh oui, en Page 291, Le Fay, mais il l'assimile aux superficies du Domaine du Gier, ce qui n'est pas logique. Au final, il croit que ces deux propriétés ont été  vendues ensemble et il n'en est rien, ce n'est pas aussi limpide que cela plus exactement, puisque les ventes officielles, celles-là même qui ont toujours été reprises, à juste titre, mentionnent seulement le Domaine du Gier et aussi indépendamment, celui du Mouillon toujours à Trèves, mais dans ce dernier cas avec un autre propriétaire, même deux, puisque là, la vente fut cassée pour des motifs secondaires ici sans intérêt. La grande bonne foi d'Auguste le Sourd respire l'impartialité, la totale neutralité et les conclusions n'en deviennent que plus crédibles dans leur authenticité ...

Allez, voici ce qu'il a écrit. Du premier de ces domaines nous savons seulement qu'il était en 1790 imposé pour 281 livres 16 sous, ce qui donne à penser qu'il était considérable. Le domaine de Gier ou du Fay, à Trèves, était un bien d'église. Si l'on ne savait pas que l'acquisition de biens d'église fut alors regardée comme l'action la plus correcte, on en aurait la preuve en voyant Joseph-Marie Guerin acheter des propriétés de ce genre. Le domaine du Fay dépendait des ci-devant Chartreux de Sainte-Croix (en Jarez). Il fut adjugé le 30 mars 1791 à M.Joseph-Isaïe de Courcy (probablement le chanoine, comte de Lyon de ce nom) pour son ami à élire qui fut M.Guerin maire de saint-Chamond. Le prix de l'adjucation fut de 26 000 livres. Hugues-Louis Guerin, successeur de son père, subrogea dans cette acquisition, le 1er floréal an XI (21 avril 1803), le sieur Joseph-Marie Vancy, moyennant le prix de 24 000 F. Chacun pourra donc maintenant creuser plus avant pistes et raisonnements, car je viens de vous donner l'intégralité des écrits sur le Fay par cet érudit ...
 
Dois-je rappeler, sans à nouveau l'argumenter, que l'on ne construit pas une galerie importante, pour du provisoire, qui ne consistait pas à protéger des personnes, pour évacuation comme certains passages souterrains médiévaux de châteaux-forts ... Chavannes a été très clair sur ce point, puisqu'il réajusta cet élément précis sans équivoque par rapport à ses premiers écrits, ceux là même qu'il confia à Théodore Ogier, que je ne présenterai pas par respect pour son renom, dans sa France par Cantons, aujourd'hui livre donc réédité et comprenant le canton de Condrieu.

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Trèves, n'obéit pas à un constat rationnel. Je ne le développerai pas dans ce Dossier, consacré à Guillaume de Roussillon, mais une analyse nouvelle et déjà dégrossie, nous a amené à remettre en cause la longueur du souterrain, à la minimiser considérablement, en conservant un rôle, non arrêté complètement pour l'heure et que je ne dévoilerai pas ici, un rôle à chacun des hameaux, de véritables "sentinelles", oui, des "témoins privilégiés" évoqués dans le Vieux Secret et même à un autre exclu à l'époque. Certains de nos travaux présents creusent cette piste, qui vise à ne plus accepter la longueur souterraine de l'abbé Chavannes, à savoir un kilomètre, longueur confirmée à 10 mètres près par un personnage, mentionné dans mon ouvrage, comme "celui qui ne veut en dire plus". Depuis ma publication il laisse libre cours à l'imagination, en ce qui concerne son identité, je ne le nommerai point, il s'avère être trivien. Je viens d'ajouter ces éléments pour mettre un frein aux hypothèses qui extrapolent sur des protagonistes extérieurs au village en rien concernés.

Pour revenir à notre secteur concerné par la discrétion de cet abri souterrain, il obéit semble t-il toujours résolument à cette longueur "ésotérique" du kilomètre, mais "en surface" terrestre et non souterraine, sur la totalité du secteur visé par ce fameux versant nord retenu par Chavannes qui crypte ses écrits, change un mot par là, un autre ici. Il ne veut être plus précis ... Une question a son importance. Pourquoi aurait-on dissimulé des biens, peut-être en deux endroits distincts : à Trèves et à Ste Croix, si ces dissimulations l'ont toutes été exactement aux mêmes dates ce qui est très, très loin d'être sûr ? A votre avis, c'est tout en même temps ? Ste Croix, à la différence de Trèves, à deux hermétismes, distingués par la date 1280, puisque l'un prend place avant et l'autre après ...
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  Un point majeur consiste à retenir et comprendre le choix de Guillaume de Roussillon en 1274 pour mener à bien une mission, des missions cumulées indiscutablement, respectivement officielles et officieuses. Il impose tout bonnement, que ce valeureux seigneur a été retenu, ardemment souhaité au plus haut niveau, officiellement par le loyal Pape Grégoire X, avec l'assentiment d'un protocole "minimum" sur lequel les Templiers, avec Guillaume de Beaujeu évidemment, et aussi l'Ordre des Hospitaliers, dont le premier représentant était aussi au Concile de Lyon, placé aussi tout proche du Pape. Ils ont dans les deux cas eu leur mot à dire. J'irais jusqu'à écrire, avec l'appui de principe, mais en vérité de réelle indifférence et impuissance face aux forces en présence, pour la cause devenue désespérée en Terre Sainte, et je vise ici vous l'aurez peut-être déjà deviné, le Roi de France, Philippe III le Hardi, le père du futur Philippe IV Le Bel. Ce roi, n'a pas assisté au Concile, il était déjà rentré en ses territoires avant ce dernier (A. Vachez s'est trompé en écrivant le contraire). Les dés étaient déjà jetés et pipés. C'est évident, sans les dynamiques initiatives de Grégoire X, il n'y aurait jamais eu de Chartreuse à Ste-Croix ... Eh oui, c'est là, certes une opinion, mais pour le monastère cartusien il y a bien un lien de cause à effet entre la mission et la fondation : un lien tellement direct, déjà "formalisé", au moins en 1276, mais probablement aussi en 1274, si l'idée ne germait pas déjà en des lieux initiés en 1271, lorsqu'elle arriva ensuite assez clairement dans l'esprit de Grégoire X. C'est parce que ce lieu existait, fait archéologique aujourd'hui rigoureusement avéré, mais non admis historiquement auparavant, que ce lieu fut choisi précisément pour y installer le monastère cartusien de Ste Croix. Les protagonistes décisifs de cette fondation sont pluriels. Notez qu'il y avait Amédée dans un rôle de bras droit, pas de décisionnaire de premier plan évidemment. Je laisserai les autres que nous connaissons dans l'ombre, mais il en est de rigoureusement cerné, avec détails inédits jamais publiés sur la place et on les garde ...

Le lieu, ce lieu était comme pré-indiqué pour des raisons, des motivations qui restent à respecter et avec réel discernement en plus. Il faut prendre le temps avec un esprit libre. Songez au Songe, qui va comme un gant à une incroyable douce et pieuse châtelaine, cela je le conçois bien lucidement. On pourra se demander si Béatrix de la Tour du Pin a vraiment écrit la fameuse lettre présumée avoir été envoyée à Jean de Louvoyes, à Paris, dans quelles conditions. Il est retenu comme ayant été son parent, et je ne sais comment ce lien généalogique reste vérifiable, car on a pu le dire, ou l'écrire ça et là, mais on ne l'a jamais malheureusement retrouvé en ce qui nous concerne ...

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   Pourquoi ce seigneur Pilatois, notre Guillaume, "ordinaire" en comparaison à des dizaines et des dizaines, des centaines d'autres seigneurs d'importance au moins similaire, même supérieure, et répartis sur le Territoire "national", a t-il été choisi pour cette mission, réfléchie à très haut niveau, et forcément devenue urgente en ce début des années 1270 ? Parce qu'il en fallait bien un, répondrai-je si je voulais plaisanter, mais le sujet ne porte pas à rigolade, non pas à rigolade.

Parce que Grégoire X connaissait les Roussillon ; parce que Guillaume de Beaujeu était le cousin ; parce que les Roussillon n'étaient pas n'importe quelle famille pour les décisionnaires du moment. La mission restait plurielle et avait des objectifs différents, complémentaires, à ceux déclarés au programme du Concile, alors qu'il avait déjà été arrêté des décisions décisives avant son ouverture.

Voilà des pistes avancées, à approfondir, mais les rôles que Guillaume devait assumer se sont avérés complexes à faire cohabiter les uns avec les autres, car là-bas ce n'était plus des objectifs virtuels, mais une triste réalité qu'il fallait aussi affronter, la morosité ambiante ne devait pas lui faire oublier détermination et pourquoi il était en place. Quels vrais alliés avait-il trouvés là-bas ?

Que se trouvait-il en ce lieu, et qui devint par volonté concertée la Chartreuse de Ste-Croix ? Un Gros Château, voilà la réponse. Elle s'impose comme significative ... Les Lavieu peuvent tout à fait en avoir été les garants, comme "propriétaires" antérieurs, de ce Gros Château, cette Place Forte, eux les dévoués vassaux des Roussillon. Pourquoi ensuite avoir progressivement et délibérément masqué durant des siècles la pré-Histoire de ce monastère devenu suranné, en évoquant un songe sincère pour la foi chrétienne portée par Béatrix à Jésus-Christ, mais fantaisiste autant que fantastique quant à son contenu aménagé, proche des descriptions de type science fiction comme l'a écrit un responsable du Parc Naturel Régional du Pilat, pour qui j'ai grande estime à propos d'un Dossier, sans rapport avec celui-ci pour 99,9999 % des points abordés, ceci dans les années 80.

Le songe demeure révélateur si l'on se rapproche pour exemple assez sympathique de la charte de fondation de la Chartreuse qui n'évoquait pas, bien sûr, bien évidemment, ces développements magiques, mais parlait juste pour exemple précis, d'un moulin juste à côté, donc d'une occupation humaine, de constructions, mais on ne parle pas d'un terrain vierge de construction, là où allait prendre corps le monastère cartusien ? Il nous est précisé également que Béatrix ne serait jamais venue en ce lieu, avant de l'acquérir. C'est peut-être vrai, mais à mes yeux cela ne peut être vrai que si on retient comme date 1276, et si Guillaume, lui a déjà demandé de l'acheter et là, il n'y a que deux choix en ce qui concerne le propriétaire antérieur les Lavieu ou les Roussillon eux-mêmes ... Mais est-ce si important, puisqu'ils étaient parents, les Lavieu entre dévoués et redevables aux Rousillon. Oui, ils ne faisaient qu'un pour dominer le Pilat.

Qui étaient les Roussillon ? Quelle était la mission officieuse confiée à Guillaume et formalisée en coulisse, alors que le prédécesseur, plutôt "célèbre", Olivier de Termes, qu'il devait remplacer en Terre Sainte, soi-disant poste pour poste, demeurait encore en fonction, en parfaite santé et le resta ainsi jusqu'à sa mort, naturelle, survenue l'année suivante à l'âge d'environ 75 ans, certes un bel âge pour l'époque ? Quand, qui, pourquoi, a-t-on décidé immédiatement, puis parallèlement dans le même temps, de mettre en place des préparatifs audacieux en construisant le souterrain de Trèves et le départ de Guillaume Outre-mer ? Le versant nord de Trèves sera confié dès la fondation de la Chartreuse, situé à treize kilomètres de Ste Croix, à la bienveillance des moines. Question subsidiaire et non moins importante : qu'a-t-on voulu cacher, mettre à l'abri, à l'intérieur de cette galerie, taillée dans le rocher micaschiste et possédant au moins une salle souterraine, si l'on en croit "celui qui ne veut en dire plus" ? Des biens précieux qu'on ne voulait pas reprendre de si tôt. Ils allaient durablement traverser le temps ici même dans "la nature" et l'hermétisme ...
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   Oui, il fallait que des initiés transmettent LE Vieux Secret. Il demeure impossible d'imaginer une seconde que ce sont les seuls moines et à leur tête un prieur, prieur qui changeait avec le temps et ses aléas, qui puissent avoir seuls assumé la transmission du secret. Ponce de la Sablière n'est pas le fruit du hasard et Jean de Louvoyes reste un protagoniste à prendre en compte mais dans une mesure bien sûr sans aucune comparaison avec le premier cité. Lorsque la Révolution dévaste le Jarez, suffisamment pour s'affranchir de prérogatives, à Trèves et à Ste Croix, s'exerça un temps non défini, une bienveillance à distance, plus attentive qu'à l'accoutumée, soit les cinq siècles précédents, toujours sous l'autorité qui aura traversé les siècles, puisqu'en 1789 Le Fay, disparaît comme des ventes et qu'il convient de confondre sous quelle impulsion. Ces responsabilités sont exécutées par des décisionnaires en charge de veiller où qu'ils se trouvent, au devenir de ce qui devait presque forcément se trouver dans le souterrain mais peut-être plus pour longtemps ?

Rien ne dit qu'aujourd'hui tout soit en place, j'ai comme peur du contraire, mais parfois seulement ... A Trèves, nos investigations visent à retrouver un fait "archéologique" "historique" et "capital", au travers de la construction médiévale qui elle, ne peut avoir complètement disparu. Ce qui a, ou qu'il y avait à l'intérieur, n'est pas notre objectif, bien qu'il y aura matière déterminante à avancer considérablement dans la recherche. Mais nous ne sommes pas des chasseurs de Trésor. Retrouver la connaissance, qui s'avère là hermétique, nous intéresse, ensuite, dans la mesure du possible la faire partager. Mais en 1789, il est évident que ce fut à mon avis le cas : le joyau dormait soigneusement dans l'écrin. Dans le cas contraire, on aurait condamné, rebouché définitivement la galerie. Mais là, on l'a peut-être bien Fay ? Le Domaine du Fay n'aura pas été vendu comme le Domaine du Gier et celui du Mouillon, c'est à dire normalement. Il fallait le contrôler encore un temps. C'est bien la mémoire collective qui s'essoufflera progressivement à se souvenir qu'il était propriété chartreux. Ce point m'est éclairé par un élément parlant sans aucun rapport avec là ...

Rémi Cuisinier, un paisible retraité humaniste et à la fois un remarquable écrivain du Lyonnais et du Forez a écrit une dizaine de beaux livres sur des sujets variés. Il en a publié un, en l'an 2000, consacré à des moines cisterciens qui ont occupé durant 611 années et ce jusqu'à la Révolution le prieuré de Torenche, sur la commune de Haute-Rivoire dans le département du Rhône. Il a mené de front et à ses frais une magnifique enquête pour ressortir de l'oubli pas moins que ce prieuré que la mémoire collective avait totalement oublié. Voici le site Internet de ce passionné que vous pouvez consulter, un passeur de mémoire <Rémi Cuisinier>. Pour revenir à nos moutons, Rémi met l'accent dans cet ouvrage et avec pertinence respectueuse, sur le fait que biens des gens ont eu comme mauvaise conscience en accaparant des biens religieux à la Révolution. Ainsi durant les décennies qui ont suivi ce n'était pas gloire que de dialoguer, d'échanger de ce genre de sujet. Il y a eu par ce phénomène inconscient, une accélération de la perte de la mémoire, là en l'occurrence collective. Les écrits restent et eux se retrouvent déjà plus facilement. La vente du Fay, n'a pas été publiquement écrite, il a disparu, mais pas de la carte de Cassini et pas du livre d'Auguste le Sourd.

Maintenant, est-ce que M. Guérin a expressément été dépêché en connaissance de cause au Fay ou malgré lui incité à cette acquisition sans être informé de la motivation qui allait de paire. Il manque d'éléments pour l'argumenter, il n'est certes pas hasard, et c'est précieux que de pouvoir le retrouver dans des écrits, un livre de famille très rare, puisque de six exemplaires au départ, celui du très sérieux Auguste Le Sourd. C'est un sacré parcours cette enquête, depuis toutes ces années. Voilà, on en est là, à présenter ces développements. Et alors ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? ...

Une autre remarque indissociable, qui interpelle devant cet échiquier complexe. Elle impose de s'interroger sur le véritable rôle tenu par l'Ordre du Temple, entre le Pilat et la Terre Sainte. La période à retenir s'étalant de 1273 (nomination de Guillaume de Beaujeu, alors que Grégoire X est en place depuis deux ans) à 1280 (fondation de la Chartreuse), même un peu plus, que ce soit à Sainte-Croix, ou en laissant une signature posthume à Trèves. En fait c'est le degré d'implication qu'il reste à mesurer, car l'ombre du Temple est plus qu'une signature.
Il faut établir un autre rappel. C'est difficile pour certains que de pouvoir admettre des éléments dont ils ne comprennent pas complètement le cheminement qui mène aux résultats. Leurs raisons ne sont pas toujours limpides, parfois douteuses. Lorsque j'ai sorti Le Vieux Secret en 2004, j'ai évoqué à l'intérieur des légendes, des rumeurs, se rapportant à Ste Croix et un argumentaire inédit, construit, en filigrane de l'énigme. Certains développements impliquaient des liens avec des Templiers, LES Templiers ...

Je persiste. Je signe à propos du Temple, notamment à partir des liens étroits, proches, entre Guillaume de Beaujeu et Guillaume de Roussillon, deux cousins engagés, au même moment, pour les mêmes missions. Le Grand Maître du Temple qui marqua de son empreinte son passage à ce poste était le cousin du chef des troupes françaises et tous les deux se sont retrouvés à Saint-Jean d'Acre ensemble en  fin 1275, en 1276 et une partie non définie de 1277. Après il faut replacer dans divers contextes ce que je viens de développer. Les Templiers sont liés à ce contexte historique ...

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J'écrivais en 2004 que rien n'empêchait peut-être de penser, que sur ce sujet, que ce que d'autres avaient suggérés avant moi puisse être vrai, en partie vrai, en tous les cas pas impossible du tout, toujours en rapport à Ste Croix et les Templiers. Je n'avais alors que des débuts de pistes. Deux prédécesseurs connus et engagés dans des textes sur ce sujet et avec d'autres arguments que les miens mis en avant, puisque j'en ai pris connaissance de certains, aussi depuis, étaient Raymond Grau et André Douzet. Je pense qu'un jour, l'Histoire peut leur rendre raison déjà sur ce point. Un résultat visera à établir un lien formel entre Ste Croix et les Templiers. Le Parc Naturel Régional du Pilat, les a interviewés dans leur journal en septembre 1991, lors d'un Spécial Chartreuse de Ste Croix et les deux spécialistes retenus étaient Raymond Grau et André Douzet. Ils ne sélectionnaient pas les farfelus ce respectable organisme d'État que je sache ? Oui, il mentionnait que ces textes n'engageaient que leurs auteurs. J'aime bien cette page 6, et le texte précédent l'intervention des deux pionniers. Seize ans après. Qu'est-ce que l'on pourrait dire sur celui-ci ? Je m'abstiendrai ...

C'est difficile d'être un pionnier, car d'une certaine manière on fait le boulot pour les autres, ceux qui arrivent après, beaucoup plus tranquillement. Dégrossir le passé, cela n'a jamais été aboutir. Celui qui dégrossit tâtonne, essuie des erreurs, aussi des critiques disproportionnées, à se demander des fois pourquoi, des fois seulement. Le puissant Internet change à présent considérablement la donne. Beaucoup l'ont compris ou doivent le comprendre. Pour conclure celui qui abouti récolte.  

On niait jadis l'avant 1280, un avant Chartreuse construit sur cet emplacement ; il est reconnu assez crânement aujourd'hui par des chercheurs, qui
comme moi étaient en culottes courtes quand d'autres étaient méprisés parce qu'ils commençaient à regrouper les indices de plus en plus solides et sérieux, qui plus tard allait l'accréditer définitivement. Cette vérité historique, c'est beaucoup l'archéologique qui a fait qu'elle ne peut plus être maintenant rejetée et par plus personne. Eh bien, indépendamment, on reconnaîtra je pense, un jour la "patte pattée" des Templiers ICI entre Ste Croix et Trèves. Guillaume de Beaujeu et l'Ordre du Temple dans son ensemble pour la période 1273/1291 doivent être regardés à la loupe. Ils sont les pistes, à approfondir considérablement. On a beaucoup d'indices forts et très intéressants encore discrets ; il reste à continuer à les comprendre avec le plus de justesse possible. Il faut bien noter que, le juste avant et le juste après 1280, ont grande importance dans l'analyse. Si des passionnés, des curieux ou de plus grands spécialistes des Templiers ou des Croisades peuvent nous apporter de nouveaux éléments, même sans lien avec le Pilat ou encore moins Ste Croix et Trèves, j'en serais très heureux, car il faut raisonner très large et les lumières avisées éclaires les chemins sombres qui mèneront aux diverses vérités recherchées.

La solution ne vient pas que de Terre Sainte. 1291/1314 peut présenter des intérêts décisifs. C'est vrai que depuis toutes ces années, j'ai eu tendance à m'attarder sur la période que délimite le règne de Guillaume de Beaujeu, 1273 à 1291. J'ai peut-être eu tort de ne pas avoir élargi mon raisonnement, fouillé dans ces directions jusqu'à 1314. Thibaud de Vassalieu, reste une trajectoire anachronique, le rattachement de Lyon à la couronne, les négociations avec Guillaume de Nogaret, on y viendra ...


Il reste, peut-être pas jusqu'à amusant, mais tout au moins curieux, que ne soit mis en avant qu'une seule commanderie ayant vu le jour dans le Pilat, en l'occurrence à Marlhes, et que cette dernière n'avait pas de lien avec Ste Croix, donc pas de lien avec les Templiers et le monastère cartusien. Ce même point, je le constatais déjà moi-même dans mon ouvrage en 2004, comme donnée de base aussi car Marlhes appartenait au Velay. Admettons, même à juste titre, que la toute petite commanderie de Marlhes n'ait jamais eu de rapport, même quelconque, sans parler d'intime, avec Ste Croix. Et alors ? Et alors ce fait indique-t-il qu'il n'y a jamais eu de lien entre Ste Croix et les Templiers ? Mais de quelle scène parle-t-on si on suit ce schéma naïf et simpliste, puisqu'en 1280 le Pilat n'existe même pas en tant que nom écrit de montagne, alors que penser ou envisager penser, d'un territoire délimitant une échelle géographique historique du même nom, apparentée plus ou moins au Pilat d'aujourd'hui. Cela tient de la plaisanterie amère et d'un manque de lucidité regrettable devant les vraies données. De plus, ces petits détracteurs, demeurent bien mal informé une fois de plus.
Oui, curieuses leurs piquantes affirmations, car il y a pourtant un rapport plus qu'étroit entre les deux, entre Marlhes et Ste Croix. Le 13 octobre 1307 la commanderie est retrouvée vide de tout occupant. La tradition affirme bien que les Templiers ont trouvé refuge à la chartreuse de Ste Croix. La légende dérive complètement et ajoute qu'ils étaient lourdement chargés, et le fantasme lorgne lui du côté du Trésor. Ce ne sont pas André Douzet, Patrick Berlier ou Thierry Rollat, qui ont lancé cette tradition, non, aucun ne tenaient encore un stylo dans les mains, les claviers n'existaient pas en ces époques, probablement plus respectueuses.

Maintenant, pour vous préciser ma pensée et l'orientation de certaines de nos recherches, un lien semble particulièrement probant et je ne m'y étendrai pas dans ce Dossier, il devance l'arrivée des moines de quelques années seulement. Je suis assez précis, vous en conviendrez. Je vais reprendre une expression, oui, celle de joyeux adversaires, eux qui ne se posent déjà pas les bonnes questions de frontières, celles de limites, ou d'alliances ... en cette fin de 13ème siècle. D'ailleurs, plus le temps passe, plus j'aimerais connaître, leurs réelles connaissances sur les Templiers, même sur un aspect global déjà, sans parler de détails car ce serait croustillant, encore, on pourrait sans doute constater de jolies "petites" surprises. Oui, quand on se contente d'assimiler ésotérisme à farfelu, c'est tellement facile, commode devant ce manque d'arguments tellement flagrants, de rechercher à convaincre autrui par ce biais là, pour démonter les travaux qui dérangent. Je n'ai pas prétention à maîtriser parfaitement ces sujets, mais j'ai redoublé de vigilance. Mes écrits, au départ, ils étaient sans doute trop naïfs, mais j'ai compris et je ne savais pas. Ils mènent sur terrains glissants et attaqués par des tiers limités qui ne sont pas tous là pour la vérité ou l'objectivité nécessaire à une saine recherche. Il faut que certains fassent attention, car il y a des lignes rouges, mais de partout.

Le débat constructif est ouvert. On ne le ferme jamais, car de la discussion jaillit la lumière, lorsque l'on souhaite qu'elle jaillisse, c'est bien connu. Vous avez quand même pas mal d'éléments portés à votre connaissance depuis quelques années et dans des directions prenantes. Vous ne pensez pas ?

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   Il est un fait bien établi qui consiste à retenir sans hésitation aucune, que la famille de Roussillon demeure prestigieuse au Moyen Âge et l'une des plus puissantes et influentes de nos régions. Elle rayonne par ses décisions, ses arbitrages, ses alliances, ses héritages toujours plus nombreux les uns que les autres ... Aux alentours de l'an 1270, lorsqu'Artaud IV de Roussillon décède et quand Guillaume lui succède, les Dauphins du Viennois et l'illustre famille de Forez, peuvent seuls, rivaliser de puissance, d'influence et de gloire avec nos Roussillon, en parfaite osmose avec ces derniers en 1270. Il faut en réalité ajouter une autre famille lyonnaise et un temps forezienne à celles-là : les Beaujeu, oui, celle de Guillaume, notre brillant Grand Maître Templier, nous l'avons suffisamment mentionné depuis le début de ce Dossier, le cousin de Guillaume de Roussillon par sa mère ...

L'Histoire reste compliquée ou surprenante, puisqu'elle a longtemps retenu que Guillaume de Beaujeu était originaire de Franche Comté, de Gray exactement, avant de se rétracter et de le rétablir, en son origine lyonnaise. On ne pourra que dire ou redire, qu'à propos des Templiers, le premier Grand Maître, Hugues de Pagan, fut lui aussi en ce qui le concerne, retenu comme champenois durant des siècles et que de nos jours on en est moins sur. Ce n'est pas Patrick Berlier qui va me contredire, lui qui a argumenté avec des sources dans un livre, le Tome 2 de la Société Angélique et dans un chapitre, une origine vivaroise, précisément de Mahun, à côté d'Annonay, comme des passionnés et férus d'Histoire le font remonter depuis des décennies. Un jour, je lâcherai un élément. J'ai pris mes précautions, pour pérenniser ces informations. Dans ces deux exemples, notre région, on l'oublie d'abord, puis le temps qui passe nous y ramène. Doit-on s'en étonner ?

Il existe, indépendamment, un lien familial notable, le scellement d'une alliance forte de haut rang, entre les familles De Roussillon et De Forez. La mère de Guillaume de Roussillon, s'avère issue de cette dernière. C'est la seconde épouse d'Artaud IV de Roussillon, elle lui donna ses enfants, à l'exception peut-être d'une fille issue du premier mariage, dont on ne sait que peu de choses.
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   Rectifions au passage, une erreur. Je ne critique pas, sachant en plus que je n'ai jamais effectué de vérification personnellement dans cette direction. J'ajoute que je ne suis en rien à l'origine de cette correction que nous devons à l'historien et généalogiste professionnel, Éric Moulin-Zinutti, que je remercie de sa confiance pour ce sujet et sa diffusion. Nous reparlerons le moment venu de ce spécialiste et de ses écrits, car nous lui ouvrirons nos colonnes lorsqu'il le souhaitera. Il faut que nous retenions de ne pas se fier aux écrits antérieurs, quels qu'ils soient et les yeux fermés. Un grand débat finalement : une source demeure t-elle toujours fiable pour être définitivement acceptée ?

Mais à l'inverse, en s'efforçant de rester humble, il serait bon que certains, balayent devant leur porte lorsqu'ils deviennent donneurs de leçons, qu'ils cautionnent des erreurs évitables en 2007. Indépendamment, tout le monde ne se passionne pas pour la généalogie des grandes familles médiévales de nos comtés ou d'ailleurs, heureusement car il y a tant à faire aussi, mais il est parfois nécessaire, utile, juste et logique de mentionner une réalité et là, nous sommes en plein milieu de l'Histoire de France, au beau milieu, à une grande échelle, de la très riche Histoire de la Chrétienté. Chacun pourra réajuster un détail en aucun cas impérieux, de cette généalogie imminente, en cliquant sur <Artaude>, la mère de Guillaume. C'était donc la soeur de Guy IV de Forez, non sa fille.
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   Nous ne traitons pas ici les origines des Roussillon, ces ficelles complexes. Le rigoureux Antoine Vachez qui a une biographie en <Archives Reportages>, écrivait sur les Roussillon : "C’étaient de hauts et puissants barons que les seigneurs de Roussillon et d’Annonay, et peu de famille chevaleresques pouvaient revendiquer une origine plus ancienne et plus illustre. En effet, s’il faut en croire une origine plus ancienne presque légendaire, ils descendaient du sang royal de France, par Sigebert, roi d’Austrasie, troisième fils de Clotaire 1er, et Gérard de Roussillon, ce fameux paladin des romans de chevalerie, était au nombre de leurs aïeux".

Cette phrase appartient à la Revue du Lyonnais, année 1865. Pierre Plantard n'était pas né, si je puis éclairer ironiquement ceux qui voudraient déjà sourire. Alors gaiement ridiculisés mais ces écrits consultables par qui veut le vérifier par acquis de conscience, doute ou vérification de principe, interpelleront les vrais chercheurs sérieux, ceux qui possèdent la connaissance et d'abord l'ouverture d'esprit pour se permettre de progresser significativement dans biens des recherches.
Néanmoins nous rejetons jusqu'à preuve du contraire le lien sanguin entre ces Roussillon et Gérard (écrit souvent Girart) parce qu'il ne fut un Roussillon, ce patronyme n'a jamais été le sien, comme Éric Charpentier l'a brillamment démontré dans son Dossier que vous retrouvez en <Archives Dossiers>. Il n'empêche pas que Girart, qualifié de Comte historique par Éric, joua des rôles majeurs dans notre région et il n'y a pas de doute là-dessus ; on viendra plus tard à une diffusion mûrie ...
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   Notez pour les plus impatients invétérés, que le Pilat, avec les Lupé (ou jadis Luppé), le nom également d'un petit village, bien connu surtout par son château, nous permettra de recouper avec plus de certitude concrète des descendants directs de Mérovée, par les mâles. Vous pouvez retrouver, si ce n'est fait, des explications succinctes dans notre Dossier <Lupé>, de Mars 2007, qui éclaire ce dernier commentaire. Notez que Les Falatier, au moins dès 1066, en se référant pour stricte source, notamment au Cartulaire de Saint-Sauveur, possédaient déjà la seigneurie de Lupé. J'ai brièvement évoqué cette famille dans ce Dossier Lupé, mais j'ajoute à présent, qu'un Guigue de Falatier croisa, pardonnez-moi ce jeu de mot maladroit, mêla, son destin à celui de Guillaume.

Guigue de Falatier s'apprêtait déjà à partir pour Tunis, lorsque saint Louis décéda précipitamment, mettant ainsi un terme définitif à cette huitième Croisade, Croisade une nouvelle fois désastreuse pour les troupes chrétiennes. A croire que Guigue de Falatier devait se rendre là-bas ? Mais où ? Dois-je aussi ajouter pourquoi ? Il sera du voyage qui vit partir, à l'automne 1275, Guillaume de Roussillon, commandant en chef des troupes françaises, de renforts dérisoires, anachroniques devant les besoins qu'il aurait fallu pour espérer un changement du rapport de force là-bas ...

L'Histoire retient que Guigue de Falatier serait revenu de Terre Sainte, qu'il n'aurait pas succombé aux soi-disant courageux combats auxquels aurait pris part Guillaume de Roussillon contre les Sarrazins, qu'il "effrayait par sa bravoure". Quelle belle image ! Guillaume s'avère bien un héros, mais pas celui digne d'un conte de fées. Cette réputation a été semé, par Chorier au 17ème siècle, avant que d'autres ne le reprennent sans modération. C'est une usurpation, une fantaisie prise à la lettre, mais par combien de grands et plus petits auteurs ? Si quelqu'un a un début de preuve, du moindre combat en ces années 1275/1277, dans les environs de Saint-Jean d'Acre, avec Guillaume contre l'ennemi historique, qu'il n'hésite pas à me le faire parvenir à
Thierry.Rollat@wanadoo.fr ...
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   Je vous l'écris immédiatement, sans retenue, Guillaume n'a jamais combattu contre l'ennemi désigné et officiel, l'infidèle, qu'il côtoya certes en Terre Sainte, mais en parfaite période d'accalmie, de paix relative, mais concrète et avérée, ceci entre 1275 (toute fin d'année) et 1277 (sans doute bien première moitié). Ce sont là des faits militaires officiels que je mentionne, pour autant, c'est en militaire qu'il se déplaça bien là-bas, avec des forces limitées en nombre. L'enjeu dépassait tout protocole, l'ennemi restait moins ciblé qu'il n'y paraît puisque c'était une opération qui l'attendait avec risque d'y laisser sa propre vie face à des tiers férocement résolus, redoutablement parés à une vive défense et aussi des attaques, des "embuscades". Les pronostics restent très ouverts ...

Mais quelle réalité ? On l'a choisi pour ce qu'il représentait, lui et pas un autre. Guigue de Falatier n'aurait pas disparu de la circulation, à la différence de Guillaume ? Personnellement, je veux bien accepter ce fait que Guigue de Falatier soit réellement revenu, néanmoins les arguments qui accréditent cet état de fait s'avèrent légers, puisqu'ils reposent sur une prétendue descendance, j'ajoute réelle en terme de personnages portant le patronyme de Falatier, qui peuvent de plus bien être ses fils, mais bien autant ses petits fils né de fils déjà au monde au départ en Terre Sainte en l'année 1275. Les généalogies restent parfois approximatives, les décalages dans les générations fréquents, les erreurs nombreuses. On se mariait à seize ans, comme à soixante-dix, en troisième ou quatrième noce. Rien n'empêche que si c'étaient ses fils, ils puissent être nés au départ du convoi qui allait l'emmener Outre mer. Mais pourquoi Guillaume de Roussillon et Guigue de Falatier ne seraient-ils pas revenus ensemble, hein ? Il est question d'une embuscade dans laquelle Guillaume serait tombée, un texte latin parle d'un "Guillaume". Il faut approfondir avec des pas mesurés.
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   Restons un instant à Lupé, avec les Falatier, Guillaume et une réunion au sommet présumée, si tant est qu'il n'en ait eu plusieurs. Je l'ai évoqué dans le Dossier Lupé. En fin d'année 1274, à la maison forte, ou plus tard prit place le château, se réunirent le Roi de France Philippe III le Hardi, le Pape Grégoire X, l'Archevêque de Lyon Aymar de Roussillon frère de Guillaume, l'Archevêque de Vienne Guy d'Auvergne de Clermont et j'ai ajouté, au risque de m'être trompé, Guillaume de Roussillon. Comment penser que ce dernier ne puisse pas avoir assisté à cette réunion, si elle a vraiment eu lieu, alors qu'il allait être le prochain commandant en chef officiellement déjà nommé au Concile, pour partir comme il est rigoureusement écrit sur son testament, visiter la Terre Sainte.
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   Le Concile de Lyon, le 14ème Oecuménique réuni en l'occurrence en la Cathédrale Saint-Jean avait des motifs multiples pour être convoqué, mais officiellement trois que l'on peut qualifier de principaux et en tous les cas d'indiscutables. 1/ Envoyer des secours aux chrétiens de Terre Sainte. 2/ Réunir l'Église grecque à l'Église romaine. 3/ Réformer les mœurs et la discipline, et fixer un terme pour les élections de Papes, dont le délai était toujours funeste. Là, nous trouvons ce que je qualifie de menu protocolaire ou "d'ordre du jour" symbolique. Comme je le précisais dans mon ouvrage, le Concile rassemblé à Lyon en 1274, sera le plus grand que la Chrétienté n'ait jamais convoqué. Il s'y trouva 1570 personnes titrées comme nous l'ont rapporté tous les Historiens. Personne ne conteste l'importance de ce rassemblement, mais il ne fut pas prêchée de Croisade à ce Concile de 1274 ...

Ce fait est important, capital. C'est juste avant l'ouverture du Concile, les semaines précédentes, que Grégoire X a compris, puis décidé. J'ai indépendamment surpris avec plaisir, des écrits d'autres auteurs, qui reprennent le terme "9ème Croisade", alors qu'il a longtemps été retenu jusqu'à il y a peu, seulement huit Croisades par les Encyclopédies, les Historiens. Tant mieux, c'est encourageant si on ne nie cette vérité lourde d'interprétation, que l'on nuance aussi par avortée, ce qui a son importance et bien évidemment dans notre cas présent à savoir le rôle, le devenir de Guillaume, celui qu'il trouva au bout de sa destinée, avec la mort au terminal, mais peut-être pas en des lieux volontairement orientés par l'Histoire. S'il accepta cette mission, c'est sur initiative brûlante du Pape, de motivations pressantes. Grégoire X, l'élu d'un consensus notoire, n'a pu convaincre de la possibilité de prêcher cette neuvième Croisade, finalement comme je la qualifie d'avortée. Il a sorti un Joker, SON  Joker, Guillaume de  Roussillon et prit bien d'autres dispositions avec d'autres ...

S'il fut choisi, lui, il faut s'interroger, ne jamais retenir le hasard comme motivation à ce choix ...
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   La huitième Croisade s'est terminée à Tunis et le dispositif géographique qui va être mis en place à Lyon en 1274 en la Cathédrale, visera Saint-Jean d'Acre. Vérifier sur une carte la distance de ces deux points et vérifier dans une Encyclopédie, mes dires. Je suis serein et on peut facilement être interrogatif sur l'illogisme qui visa à perpétuer la présence de Guillaume dans la huitième, la dernière en somme, qui correspondit à un prêche en tant que tel. Il faut encore une fois replacer dans un contexte ce bricolage de l'Histoire. Quel pourcentage de la population s'intéressait à ce genre de détails lorsque ces informations erronées étaient progressivement, écrites, puis diffusées et enfin acceptées en faisant "confiance" aux auteurs regardés des siècles en arrière en levant le regard vers le haut et en s'inclinant avec respect devant "ces puits de science incontestés" ? De nos jours, l'information demeure fouillée, et elle le nécessite, et surtout dans une mesure suffisamment vérifiable et sérieuse. Qui peut alors ici contester ces faits troublants évoqués avant avec détails ?

Pourquoi, certains se permettent, de moins en moins
heureusement, de nous titiller, lorsque sur ce sujet très précis, on corrige non pas l'Histoire avec fantaisie, mais déjà avec humilité, cette erreur caractéristique qui se rapporte à Guillaume de Roussillon ? Amusant lorsque l'on suggère à voix basse que c'est un détail. Oui, un détail, mais encore un de trop. Qui d'un Chorier, d'un Vachez, ou d'autres auteurs plus récents, parfois moins compétents, que j'aurais la délicatesse de ne pas citer, auront vérifié ce constat historique évident. Dans le Pilat, on s'était longtemps toujours plus intéressé à la douce et tendre Béatrix et à son songe merveilleux. C'était tellement commode, en d'autres temps plus romantiques, de détourner les regards, qui pouvaient le cas échéant s'attarder sur son héros de mari, le véritable détonateur de la fondation de cette Chartreuse du Jarez. Lui, il était dit être mort aux Croisades, or il n'a jamais été aux Croisades, encore moins aux combats s'y rapportant et même peut-être même pas mort là-bas en Outre mer. Pas banal ce constat déclaré historique jusque là par des ténors incorrigibles ... Pourtant, l'heure est venue de corriger, de rendre à la vérité sa place et de la diffuser auprès du public, non, on ne doit pas le faire ? Là, si, on le doit.

Oui, on commence à se réveiller. Le réveil est rude ... Les biens dont Béatrix disposaient, étaient ceux des Roussillon, ici à Ste-Croix et dans tous les environs. Pas les siens. Et c'est son fils qui en était l'héritier en titre, Artaud V de Roussillon, le fils aîné de Guillaume. Pourquoi la Chartreuse ne porte t'elle pas les armes de ses fondateurs ? Qui veut répondre à cette question avec justesse ? Nos colonnes lui seront ouvertes car la réponse vaut son pesant ... d'objets précieux bien sûr ... Que l'on discute sur la date exacte de fin des Croisades, je peux le comprendre, admettre complètement ce débat, même s'il est en partie faussé, car en restant dans un contexte géographique plus que limité, les postes croisés n'étaient plus que des peaux de chagrin en voie de disparaître. Oui, il y en avait d'irréductibles qui pensaient revoir un jour le grand Territoire chrétien. Illusion, ce n'était que nostalgie illusoire. Ils n'étaient nombreux et la noblesse dans son ensemble, comme la royauté, avaient stoppé définitivement d'encourager un possible renversement du rapport de force. La présence croisée avait sonné ; il fallait se résoudre à une évidence cuisante. La défaite consommée, n'était plus que question de temps. On n'allait plus envoyer mourir des troupes difficilement rassemblées, puisqu'on payait à présent des mercenaires au prix fort, des turcopoles, qui se faisaient rares, car on ne se bousculait plus pour le rachat de son âme ou de ses pêchés comme aux temps des premières Croisades euphoriques. Dans la triste débâcle, on devait rapatrier l'essentiel ...
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   Guillaume de Roussillon savait tout cela, je ne suis pas certain qu'il aurait apprécié les rôles qu'on allait lui prêter, d'avoir fait frémir de terreur les infidèles, voilà ce qu'il fut écrit et accepté durant très, très longtemps, en allant mourir lors de traditionnelles batailles des Croisades, qu'il ne connut jamais. C'est totalement faux que d'écrire le contraire et continuer à le faire n'est plus une erreur mais une faute, volontaire si l'on prend connaissance des données surs et fiables, que nous avons tous à disposition. Au Concile de Lyon, la montagne allait accoucher d'une souris en nommant le valeureux Guillaume à la tête des troupes françaises (qui parti avec 400 hommes, excusez du trop), seulement dès qu'il y aurait la nécessité de remplacer Olivier de Termes, personnage qui aura marqué son temps, au départ en rapport aux Cathares, respectueusement nommés par eux-mêmes les Bonshommes. Jeune, il en était proche en raison de ses parents, qui soutenaient ces croyances. Son père est mort sous les assauts du cruel Simon IV de Montfort. Curieuse l'Histoire ...

Guillaume de Roussillon succède au célèbre Olivier de Termes et ce sera pour votre information Miles de Cayphas qui remplacera Guillaume à une date précise inconnue, mais en l'année 1277. Courant de l'année ce dernier était en poste. La raison de la disparition de Guillaume demeure une question pertinente car les investigations s'avèrent infructueuses, et cette raison motivée. En 1274, au Concile de Lyon, on officialise un départ prochain, souhaitable, formalisé autant que nécessaire, mais l'urgence première devient conditionnée par le retrait naturel, comprenez la mort ou encore la maladie du prédécesseur toujours en place ? Guillaume apparaît dans les textes contemporains, comme un "remplaçant prévu" et non comme un "cadre" de haut rang, qui allait renforcer de manière salutaire ou suffisante, en s'inscrivant dans la mission apparemment ciblée ...

Il devait se tenir prêt et l'était depuis un temps certain, qu'on se le dise. Ce dernier personnage en place, Olivier de Termes, n'était pas un inconnu de la Grande Histoire, puisqu'il s'opposa à la Croisade contre les Albigeois, avant plus tard, et après s'être donc fait "remarquer", de rejoindre "beaucoup plus sagement" saint Louis en s'engageant contre les musulmans avec une résolution ardue en Terre Sainte. A son retour d'Orient, Il alla même jusqu'à obtenir la reddition du château cathare de Quéribus en l'an 1255, avant de monter à la cour pas moins que comme conseiller du Roi. La Chrétienté avait fort à faire en ces époques troublées, à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières, puisque les Cathares, notamment en Languedoc, devenus des indésirables, faisaient des émules, étaient un problème en voie d'être réglé sauvagement, qui s'ajoutait au recul territorial en Terre Sainte, aux prérogatives empressées des Templiers, autonomes financièrement et déterminés politiquement. On connaît la suite dans les deux cas. Elle est humainement triste à accepter. Ayons une pensée pour leurs mémoires, n'oublions pas ce qu'il advint de beaucoup de ces braves ...
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   Les Croisades prêchées en tant que telles et en direction de l'Outre mer, il y en a eu huit. La dernière se termine en 1270, aux portes de Tunis à la mort de ce saint Louis. Néanmoins, il persiste une ambiguïté historique que j'ai laissé entendre un peu avant, puisque la présence chrétienne en Terre Sainte s'étale jusqu'en 1291 et la chute de St Jean d'Acre. Les historiens demeurent en désaccord et certains font terminer les <Croisades> en 1270, d'autres en 1291 et même en 1298, lors de derniers assauts désespérés. A cette dernière date, on peut signaler des échecs de dépit sous l'impulsion du dernier Grand Maître du Temple, Jacques de Molay, que l'on déclare souvent ne jamais avoir combattu en Terre Sainte, lorsqu'il régnait sur les Templiers et leur devenir obscurci. Et pourtant, obtu, il croyait presque à l'impossible, ne possédant pas apparemment le réalisme et la clairvoyance avisée, de Guillaume de Beaujeu, son prédécesseur, que le moine Gaudin, intercalé de manière courte précéda seulement moins de 2 ans, mais vraiment juste pour la forme.

J'écris cela, mais Guillaume de Beaujeu rendit son dernier soupir dans un combat, la prise (la perte) finale de Saint-Jean d'Acre en 1291, alors qu'il ne souhaitait pas ce combat de trop, non par lâcheté, comme les Teutoniques et les Hospitaliers le sous entendaient en laissant supposer qu'il souhaitait pactiser anormalement avec l'ennemi, mais parce qu'il ne croyait plus aux motivations, aux biens fondés, à la justification de ces horreurs. Il voulait La Vraie Paix devant une situation globale que l'on ne pouvait plus renverser. C'est en Templier, l'âme sûrement pas en paix, qu'il s'est battu une dernière fois, avec le côté fanatique que cela comprenait, par le simple fait de refuser de reculer lorsque l'ordre était donné, même si c'était lui le Grand Maître, car Saint-Jean d'Âcre s'est joué et perdu, comme perdu d'avance, mais en collégialité, j'entends avec les autres, les Teutoniques et les Hospitaliers. Il a été solidaire d'une décision, pas de sa légitimité. Un Templier était obligé, pour exemple marquant, d'accepter le combat, même à un contre trois ; une aveugle détermination ...

Jacques de Molay, je ne peux salir, ni même égratigner sa mémoire, je me dois de saluer vivement ce dignitaire Templier, car c'était un brave, mais il reste quand même curieux de le retrouver à ce poste auparavant d'envergure, lorsque le magistral Guillaume de Beaujeu l'occupait par exemple. Les vrais Templiers "décisionnaires", les têtes pensantes discrètes, ne se faisaient déjà plus d'illusion, ils avaient eux aussi compris que leurs rôles changeaient et qu'ils étaient, peut-être pas encore jusqu'en péril, mais au moins en devenir compromis, eux les banquiers chevaliers moines soldats qui tuaient jadis avec l'aval du Pape au nom de Jésus-Christ et qui financèrent tellement de constructions, de prêts et de rançons, officiellement ou officieusement. Ils auraient fait une Europe ...

Guillaume de Roussillon, dès 1275 et suite au décès d'Olivier de Termes dut se mettre en devoir d'accomplir sa destinée, qu'il avait minutieusement préparée, sans doute avec un courage moral et psychologique délicat, à savoir réussir une mission officieuse de premier plan, très dangereuse, sans moyens humains ostentatoires, ni un "mandat" légitime, tout au moins officiel pour la mener. Oui, officiellement il devait expédier comme les affaires courantes dans une situation sans espoir d'un retournement des forces en présence. Incroyable à accepter. Il savait où il allait et ce qu'il devait y faire. Là nous entrons non pas dans une légende pathétique, mais dans une mission historique, d'apparence, de réalité suicidaire, impérieuse, autant qu'héroïque, car difficile en terme militaire, et aussi diplomatique, car là-bas, on se préoccupait stupidement de luttes intestines dans le camp même des croisés. La bassesse du pouvoir ne devait faire oublier aux plus rigoureux des mandatés, qu'il fallait vite et délibérément, en cette fragile période de paix, rapatrier "l'essentiel".

Le souterrain à Trèves était en construction ou terminé, oui, déjà l'écrin aménagé pour recevoir le joyau ?
La discrétion était de mise. Nous pouvons avoir une pensée pour ceux qui l'ont construit, car je ne pense toujours pas qu'il puisse y avoir eu de survivant. Ce risque d'indiscrétion ne pouvait être encouru, je l'ai développé en 2004 dans Le Vieux Secret et n'ai pas changé de point de vue ...
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   Guillaume était donc le fils aîné d'Artaud IV de Roussillon et d'Artaude de Forez. Il avait au moins deux frères, Aymar et Amédée, une soeur Béatrice, mariée à Gaudemar de Jarez, deuxième du nom, seigneur de Saint-Chamond et sans doute une autre soeur Alix, mariée à Ponce Bastet, seigneur de Crusol. Ses deux frères sont devenus "au départ" des religieux des plus anodins, puis du jour au lendemain, très importants et influents, et ce à partir du moment où l'on confia LA mission à Guillaume. Aymar devint Archevêque de Lyon immédiatement en 1274 et Amédée un peu plus tard en 1275, mais avant l'embarquement en Octobre, Évêque de Valence et 4 mois après de Die. Ce ne furent pas là, les premiers postes, ni les derniers, d'envergure, occupés dans l'Eglise par des membres de cette famille. En revanche, là, tout c'est fait dans la même dynamique déterminée ...

Guillaume serait né dans les années 1235/1240 et formellement disparu, sans doute bien décédé en 1277 ? Son père l'avait émancipé en 1258 et ce dernier mourut aux alentours de 1270. Guillaume épousa Béatrix de la Tour du Pin, la soeur d'un futur puissant Dauphin du Viennois. Elle lui donna 8 enfants, dont Artaud l'aîné, devint l'héritier et cinquième du nom, Artaud V. Guillaume de Roussillon, puissant seigneur "pilatois", régnait sur le Dauphiné, le Forez, le Lyonnais et le Vivarais, dans ce dernier cas à partir de 1271 et le décès de son "cousin" Aymar d'Annonay, dont nous ne trancherons s'il était un Roussillon ou un Lavieu. Deux bons amis s'y intéressent. Courageux, fin diplomate, on dirait aujourd'hui leader redoutable. Guillaume était estimé et respecté de tous ...

Les Roussillon, ne sont pas n'importe quelle famille, leurs origines se perdent en réalité dans la nuit des temps, sachant que beaucoup porte à croire, qu'elle usa primitivement d'un nom que nous laisserons ici encore dans l'ombre. Nombreux d'entre vous, ne sont pas sans ignorer qu'il existe des ramifications de branches cousines réparties peut-être aux quatre coins de notre territoire national. J'écris peut-être, car il est un fait que des Roussillon de race noble et de haute noblesse, il y en avait en de nombreux lieux. Il ne reste simple d'établir de liens indiscutables. Ce sujet est très intéressant.

Guillaume, n'aurait pas dû être celui désigné pour prendre ce commandement délicat et emmener avec lui ces renforts symboliques. On a pu pour commencer, déjà se demander pourquoi avoir choisi un Roussillon ? Non, nous n'avons pas répondu par le hasard ... Mais, il était néanmoins l'héritier régnant des Roussillon et avait des frères cadets, qui en ces époques médiévales, auraient dû ou pu se souscrire aux principes seigneuriaux. Ce n'est ni Aymar, ni Amédée, ni un quelconque cousin qui allait accepter la mission spéciale qui attendait. La mission faisait appel à ce qu'il représentait lui, par son intelligence, son charisme, ses compétences, ses connaissances supérieures.
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   Guillaume dut faire preuve d'un lucide courage, car il se savait en grand danger en se rendant sur des territoires très hostiles. Son testament solennel, dûment rédigé avant son départ, qui sera "apparemment" sans retour, demeure intéressant à consulter. Nous vous le proposons donc intégralement grâce à notre grand ami Jean-Claude Ducouder. <Testament Guillaume>. Il y a des enseignements à prendre en compte dans ce document. Vous aurez noté, je le signale souvent, à cause des erreurs répétées préjudiciables, qu'Amédée, n'était pas Évêque de Valence et de Die, lorsque Guillaume rédigea son testament le 3 Août 1275. Je mets en principe en avant les Regestes Dauphinois comme source, qui s'avère indiscutable et là, vous avez encore eu un élément plus que crédible avec le testament qui ne mentionne pas Amédée en Août 1275 comme un Evêque. Oui, la masse d'écrits aura raison de cette vérité. Je conteste les écrits d'Antoine Vachez sur ce point-là et ceux de certains qui les prennent pour argent comptant, en les plagiant lamentablement depuis.
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   J'ajoute, que lorsque Guillaume de Roussillon, va embarquer à Aigues Mortes en Octobre 1275, eh bien Amédée sera bien cette fois devenu, Evêque d'une des villes précédemment citées et non depuis 1270 et 1272, comme on le diffuse toujours en 2007. Là encore, ce n'est pas un détail ; la raison était motivée, une reconnaissance pour l'engagement des Roussillon à la cause, doublée d'un contrôle stratégique et géographique placé sous la gouverne de cette même famille. Guillaume a tenu, lui, le plus célèbre des Roussillon de par ses responsabilités, qui allait entrer dans l'Histoire de France et de la Chrétienté, à ce que ses deux frères occupent des postes d'envergure. Il n'était pas le seul à souhaiter ces nominations complémentaires à un ensemble précautionneux ...

L'un, Aymar, devint, du jour au lendemain, prestigieux Archevêque de Lyon, en 1274, suite au Concile, qu'il protégea d'abord militairement alors qu'il n'était auparavant que simple moine de Cluny et l'autre, Amédée, devient Evêque de Valence et de Die, exerçant bien modestement juste avant, la charge d'abbé de Savigny. C'est Grégoire X, en personne, Pape, qui viendra le couronner, ce bon Amédée qui n'était pas n'importe qui. Personne, bien trop peu de curieux, ne demeurent véritablement surpris d'une telle progression instantanée, de tels honneurs, rendus et appliqués successivement aux deux frères du grand missionné, Guillaume de Roussillon ? Si, bien sûr, ceux qui savent toujours et depuis toujours, mais même en étant attentif, je ne les ai pas lus ou entendus ...

Aymar aura aussi un rôle politique de premier plan, par la suite, lorsque Guillaume sera mort, car oui, au 3 Janvier 1278, date d'ouverture de son testament il était mort. La mission d'Aymar sera confiée par le Roi de France, quand même, Philippe III le Hardi encore, là où très jeune Philippe IV le Bel se rendra aussi, à 14 ans, oui, dans le merveilleux Razès, où à Rennes-le-Château un arbre masque la forêt en concentrant beaucoup trop de cellules grises qui pourraient être bien utiles dans un beaucoup plus vaste environnement ... Aymar sera "abrité" au château d'Arques en 1283, cher au prédécesseur de Guillaume en Terre Sainte, Olivier de Termes. Toujours un hasard bien sûr. On constatera que les Roussillon continuaient d'occuper le devant de la scène à cette date, mais les décès précipités d'Amédée en 1281 et d'Aymar cette même année 1283, vont faire qu'ils passent la main à d'autres. Changement d'acteurs seulement et évidemment pas de détermination ... 

Amédée, assumera un rôle stratégique et militaire, toujours en conflits très marqués avec des tiers, lui permettant un contrôle de la Vallée du Rhône, des convois transitant par cette dernière. Un vrai guerrier Amédée, toujours l'épée à la main et l'hermétisme juste derrière ... Nous y reviendrons peut-être dans le futur, mais il n'y a pas bien sûr une place importante pour le hasard dans tout ceci, jugez en vous-mêmes ... Amédée s'avère important en rapport aux débuts de Ste Croix ...
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   Le Pape Grégoire X, fut nommé à ce poste suprême le 1er décembre 1271. Il séjournait en Terre Sainte lorsqu'il fut appelé à Rome pour aller y exercer ces lourdes responsabilités pontificales, dans ce contexte particulièrement morose, désastreux pour la cause chrétienne. Savez vous quelle fonction il occupait avant d'être propulsé pas moins qu'au poste suprême, celui de Pape ? Savez vous surtout où il avait jadis assez longuement séjourné ? Les réponses demeurent intéressantes et il n'est pas temps de s'y attarder. En tous les cas il avait promis d'oeuvrer pour soulager les fidèles de Terre Sainte, aider cette dernière lorsqu'il s'en alla pour Rome, une partie de son coeur restée encore là-bas, vers ces fidèles d'Outre mer laissés dans l'espoir peut-être pas d'un revirement, tellement compromis, mais d'une amélioration significative. Avec le Pape, on ne sait jamais, se sont-ils peut-être dit ? Ce dernier connaissait mieux que personne cette situation désespérée des chrétiens, des croisés sur place, là-bas dans cette Terre Sainte lointaine. Il s'engagea sincèrement en faveur de cette situation désespérée, à envoyer des renforts significatifs qui ne viendront pourtant jamais. C'était la fin, une triste fin. Le Concile rassemblé dans la difficulté et l'abnégation ambiante, prouve par le nombre de participants et leur importance, la volonté sincère de ce vénérable Pape Grégoire X pour la Cause,  mais il ne pouvait fédérer l'impossible ...

C'est lui qui restera proche des trois Roussillon, Guillaume, Aymar et Amédée, puisqu'il est celui qui nomma les deux religieux à leurs postes élevés et qui s'assura du dévouement de Guillaume, sous la gouverne distante et seulement secondaire de Philippe III le Hardi et le soutien loyal, actif et fiable de la Noblesse locale pilatoise et des environs. Les Roussillon étaient respectés aux temps de Guillaume. A sa mort, des temps après, des belligérants sans scrupules ennuieront sensiblement Béatrix et Artaud V, les croyants trop affaiblis sans doute, mais ce dernier était bien le fils de son père et il aura rapidement raison de leurs initiatives déplacées. Ses ennemis deviendront ses amis, puisqu'il épousa jusqu'à la fille de son principal adversaire notoire déclaré. L'Héritier laissa traces de bravoures et d'estimes grandes portées à son égard. Ce ne sera pas exactement le cas du petit fils de Guillaume, Aymar, ce "serait" plutôt le contraire, mais c'est une autre histoire qui n'a aucun rapport direct avec le sujet, si ce n'est la couronne de France, qui au final lui fera entendre raison ...

A l'époque et malheureusement pour Guillaume, sur une année, le nombre de Papes successifs en exercice va prendre une bien sinistre tournure, puisque les décès vont appeler les décès et que la mission initiale confiée à Guillaume par Grégoire X, aura subi des appréciations "logistiques" transitoires liées aux points de vue, forcément plus ou moins fluctuants, fonction de décisionnaires qui changeaient par la force des choses, là-bas au Vatican : quatre souverains pontifes en une année, un record ! Grégoire X, décède en 1276 et cette même année il défilera par la fatalité, pas moins de trois nouveaux Papes, avec successivement Innocent V, Adrien V, Jean XXI (1276/1277) et encore dans la foulée Nicolas III (1277/1280). Les trajectoires ont forcément bougé à ces dates, mais tout avait déjà été décidé et était déjà en marche, chacun à son poste, avec son rôle donné ...

Ce sera Martin IV (1281/1285), qui sera Pape en exercice lorsque Ste Croix aura vu les premiers moines arrivés, mais c'est bien Grégoire X, qui accompagna l'environnement de cette fondation, implicitement ou de ses voeux, là est la fourchette à affiner. Sur cette période d'instabilité, la Terre Sainte sera regardée de plus loin par les souverains pontifes dont Grégoire X, sera resté un fervent défenseur dont l'Histoire ne doit surtout pas oublier le dévouement et la loyauté. Mais ne nous y trompons pas, Guillaume est allé là-bas pour réussir, mourir ou revenir, mais pas les mains vides ...
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   Guillaume s'est sacrifié, mais il ne s'est pas suicidé. Il prenait des risques pouvant s'avérer mortels, en se rendant là-bas ; c'est une nuance de poids que je vous laisse méditer. Béatrix l'a toujours su. Je n'ai pas d'avis complet sur le fait de savoir, si elle a été informée de toute la trame qui se jouait en coulisse. C'était une femme et les femmes, même de son rang, ne pouvaient que difficilement influer sur des enjeux tels, aussi, il reste probable, que l'on voulu l'informer que de ce que l'on voulait bien ... Elle termina ses jours au monastère de Ste Croix, d'après la tradition. Elle resta sous la dépendance par ses pieuses pensées, en ayant le droit et vraisemblablement réellement la très grande volonté de prier, mais de se taire sur ce qu'elle ne devait dire, qui ne transpira jamais dans un texte, à propos de la fin de vie, des conditions de fin de vie de son Guillaume. Je ne peux vous décrire le sentiment qui m'habite à propos de ce personnage, de ce héros, et moi, je sais pourquoi je parle de lui depuis plus de 5 ans avec constance et insistance ... d'autres aussi d'ailleurs ...Notez, que depuis 730 ans, il y eu tout loisir à faire disparaître, un cri du coeur, une sorte d'explication en provenance de cette châtelaine. S'il ressortait un texte de Béatrix, avec le Seing de Béatrix, avouez que ceci ne serait pas banal. Impossible ? Certains vont crier des gentillesses ? Qu'ils restent sages ...

Trèves fut immédiatement remis aux Chartreux en 1280. On avait forcément prévu de substituer quelqu'un à Guillaume s'il venait à disparaître avant la réussite. Mais il n'y en a sans doute pas eu besoin, car il est peut-être réellement revenu, mort ou "presque déjà mort", pour être enterré ensuite à Annonay, comme l'a préconisé le bon et sérieux abbé Filhol dans son oeuvre magistrale qu'il a mis 40 ans à sortir en plusieurs volumes, sur Annonay, sa ville, ceci à la fin du 19ème siècle. On lui a après reproché son manque de source, donc de preuve à cette affirmation, qui précisait que Guillaume serait mort le 21 décembre 1277. Il aurait pu vivre quelques temps, des mois, "malade", "atteint", mais atteint de quel mal, avant ce décès survenu à cette date. Un point me gêne beaucoup, énormément. Pourquoi ne pas avoir alors enterré 30 ans plus tard, en 1307, Béatrix avec son Guillaume ? Je ne puis répondre. Il m'est impossible de dire pour quelle raison. Notez-bien que ce serait Béatrix qui n'aurait pas été ensevelie avec Guillaume, non le contraire ...

C'est intéressant de noter cette date du 21 décembre 1277, car son successeur était déjà en place, oui, avant cette date, je parle de Miles de Cayphas. Par ce raisonnement, il se pourrait que notre seigneur de Roussillon puisse avoir déjà rempli sa mission, mais rentré "discrètement", malade ou encore blessé ? ... L'abbé Filhol avait peut-être simplement retrouvé une vieille plaque mortuaire, ou commémorative, de Guillaume en quelques endroits de sa vieille église, vieille église forcément de multiples fois remaniée, peut-être en un autre lieu, puisqu'il est aussi par exemple question d'une chapelle interne fondée par Guillaume dans les écrits du religieux vivarois, chapelle Saint-Paul, bien sûr disparue sous le poids du temps et initialement en une autre église antérieure.

Antoine Vachez, ne s'est pas déplacé, en tous les cas pas au bon moment, s'il l'a fait, pour porter critique justement du vivant du religieux, critiques aux écrits de Filhol qui était alors décédé quand Vachez incitait à prendre avec réserves ce résultat, mais difficile à inventer avec autant de précisions pourtant. Serait-ce si gênant que Guillaume soit revenu de Terre Sainte et finalement mort en son château d'Annonay comme Filhol l'a écrit ? Oui, peut-être bien, car il pourra être reconnu alors qu'il n'avait pas vocation à rester la-bas, que son action risquée, était limitée dans le temps. C'est toujours plus glorieux pour l'Histoire de France elle même, que de faire mourir un vrai héros dans l'héroïsme, aux Croisades, que dans la clandestinité d'une mission qui n'a jamais été reconnue et qui n'a donc jamais existée. J'ajoute un élément si l'on veut être plus complet ...

Vachez, n'a pas poussé très loin pour porter mince crédit à Filhol, mais il se couvre, puisqu'il cite la Revue du Vivarais, 1901, Page 252, qui contredit Filhol par rapport à des sources "manquantes". Auguste Le Sourd, notre érudit, était en 1901, l'un des principaux animateurs de la Revue du Vivarais. Il était comme nous l'avons déjà écrit, Président de l'Académie du Vivarais. L'abbé Filhol a marqué la ville d'Annonay par des écrits extraordinaires. Le contredire, presque le discréditer, il fallait oser seulement 20 ans après sa mort et forcément avoir le poids suffisant pour le faire si je puis-dire. Oui, vous avez compris mon raisonnement, mais Auguste Le Sourd a très probablement, et là, à tors ou à raison, participé, certes bien sûr avec d'autres que l'on connaît parfaitement, mais bien directement, à prendre cette responsabilité, lui qui ne pouvait être indifférent aux Roussillon, à ce pan de l'Histoire, qu'il connaissait d'autant plus par l'histoire de sa belle-famille dans le Jarez. C'est E.Nicod qui porta l'estocade déterminée contre Filhol, lui qui s'était penché sur les Roussillon ...

Pour revenir à Guillaume, les données avaient changé, non pas à Saint Jean-d'Âcre sur le terrain, mais à cause des décès des décisionnaires, des autorités papales régnantes, avec 4 Papes, pour la seule année 1276. Oui, 1276-1277, c'est la que c'est joué l'essentiel et que ce même essentiel a été pris en charge d'une manière ou d'une autre. Croyez-vous que les Papes ont interféré dans cette dynamique, alors que les pauvres ont respectivement à peine eu le temps de s'installer avant de décéder ? C'est peut-être Guillaume de Roussillon, lui même, et de dévoués mercenaires triés, qui ont rapatrié ce qui devait être mis en lieux sûrs, à Trèves, à Ste-Croix dans le Gros Château qui plus tard disparaîtra de l'Histoire ? Le Château des Chances, Châteauneuf, Dargoire, Riverie ou Le Grand Roussilla, tous propriétés des Roussillon, c'est là, que quelque part, dans l'un d'entre eux ou même plusieurs, que furent entreposés les biens rapatriés d'Outre mer, et ce au moins en transit. Oui, il fallait ensuite, dans un second temps, discrètement, mener à Trèves, "une partie de l'essentiel". Là encore, il mérite de subsister la logique question du devenir des membres de l'escorte "commando" qui auront été missionnés pour entreposer le joyau. Guillaume de Beaujeu, son proche cousin et Grand Maître du Temple, finalisa forcément ce stratagème d'ampleur à un degré inconnu, car il défendait la même cause. La région pilatoise, plus largement lyonnaise et forézienne étaient aussi les siennes. Il fut Grand Maître de l'Ordre à la Croix Rouge Pattée de l'an 1273 à 1291.

Avec insistance, on prête à un Beaujeu, pas Guillaume, mort en 1291, mais à Guichard VI, d'avoir rapatrié le Trésor légendaire de l'Ordre du Temple, de Paris jusqu'en leur territoire du Beaujolais, à Arginy. Je précise, sur la toute fin de vie de Jacques de Molay brûlé vif en 1314 sous l'action ignoble du minable Philippe IV le Bel, juste avant qu'il ne soit définitivement abandonné à son horrible sort. Si un jour, j'en ai la rigoureuse permission, que je demanderai précautionneusement là où je sais qu'il faut la demander, on vous fera la démonstration que c'était impossible qu'Arginy accueil le présumé fabuleux Trésor des Templiers ; "un peu" celui qu'aurait retrouvé notre bon bougre de Roger Lhomoy, mais lui à Gisors, en Normandie, au sortir de la seconde guerre mondiale. Ce Dossier, nous y viendrons, même si Gérard de Sède, avait ne l'oublions pas, juste dans l'ombre derrière lui, à nouveau le controversé Plantard. A Arginy, est un autre monde, un autre temps. Des fantômes inquiétants planent ; un essaim de frelons garde même jalousement la Tour des huit Béatitudes. Il ne faut pas jouer et tricher avec les Maîtres du Temps, non, surtout pas là-bas, c'est risqué. Y-a-t'il vraiment quelque chose au Château d'Arginy ? C'est un lieu vraiment particulier ...

Mon père mentionne l'arrivée de Pierre Flote à Taluyers, dans l'environnement resserré de cette fondation. L'Histoire montrera toute son importance et incite à se questionner. A Ste-Croix, plus tard, ce sera l'entrée en scène d'un certain Thibaud de Vassalieu, puis bien plus tard de Dom Polycarpe de la Rivière, avant que Dom Bruneau Fuzeau assure sa part. Des repères chronologiques plus marqués, en aucun cas un inventaire exhaustif, représentatif, ou complet. Le Vieux Secret est une continuité, tout comme la Grande Affaire, qui elle a commencé bien avant, les deux sont ici un Croixsement ... Comme l'a écrit Patrick Berlier en 2006, l'Histoire de Ste Croix demeure à réécrire. Est-ce que ce sera
réellement fait un jour avec la nécessité que cela justifie ?

Thierry ROLLAT



  LE COULOIR

 AUGUSTE LE SOURD

LA COUR DES PÈRES


Maintenant disponbile ; afin de rétablir des vérités

LA SECONDE PARTIE - OCTOBRE 2008

< Guillaume de Roussillon >
de la Terre Sainte à Sainte-Croix


En FEVRIER 2008, on vous présentera le sujet :
... On va le retrouver ...

 "Cap sur la Technologie, à Trèves,
il faut s'engager dans cette direction
"