LES REGARDS DU PILAT
"L'ÉVOLUTION D'UN POINT DE VUE"



Notre grand Ami
J-C DUCOUDER
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   Comme beaucoup de lecteurs de ce site, j’ai une passion : La Chartreuse de Sainte-Croix en Jarez.
 
   Inutile de vous dire que pour moi, une flânerie dans ces murs qui invitent encore au calme, à la paix et à la piété est un vrai bonheur. 

   L’Histoire est là, à chaque pas, à chaque regard, elle est palpable, dense, moite, à fleur de peau. Il n’est pas un endroit, pas un recoin qui ne vous interpelle et vous invite à écouter ces voix d’un autre âge. Tout, même la senteur des lieux, vous prédispose à franchir la frontière du passé. 

   Beaucoup a été écrit sur ce lieu – un peu trop peut-être – mais peut-on empêcher le visiteur de tomber sous le charme envoûtant du lieu, et de vouloir communiquer à ses éventuels lecteurs l’émotion ressentie ?

   Aussi, croira-t-il libérer son imagination enthousiaste et fertile par des écrits qui, s’ils ne sont pas toujours académiques au sens de l’histoire, reflètent souvent leur amour du lieu !  Ces écrivains-là ont droit à toute ma sympathie et je salue bien volontiers leur enthousiasme. 

   Mais, il en est de la pratique de l’écriture comme de celle du ski, il faut être conscient qu’écrire en ‘hors piste’ peut vous donner des joies enivrantes, mais que cela peut aussi, si l’on se frotte à l’Histoire et que l’on prenne trop de liberté avec Elle, vous valoir certains désagréments, voire des désagréments certains ! 

   J’ignore encore, à travers l’anecdote que je vais vous conter laquelle des trajectoires évoquées correspondra au Nirvana ou laquelle m’exposera aux Gémonies. Je me livre à votre sagace jugement. 

   A Sainte-Croix, dans le couloir reliant les deux cours, à votre gauche est un encadrement de fenêtre où figurent – à droite du tableau - un certain nombre de signes, tous plus hermétiques les uns que les autres. En effet, quelle relation peut exister entre des points, des barres, une croix et un énigmatique signe en forme de demi cercle barré sur un côté?


Quel beau rebus n’est-ce pas ?

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   Lorsque j’ai découvert Sainte-Croix et les signes en question, ce fameux demi cercle barré, je le connaissais. Depuis plus de trente ans je l’avais photographié maintes et maintes fois, non pas celui de Sainte-Croix, mais son alter ego, situé dans le sentier des gravures de Saint-Martin-la-Plaine. Ce sentier que mon ami et Maître, je veux parler du Père Jean Granger, appelait avec ferveur ‘Sa chapelle Sixtine’.


Ne me dites pas que l’analogie n’est pas flagrante !

   Et puis, …la croix ne serait-elle pas en relation avec le calvaire qui se situe justement à l’entrée du couloir des gravures de Saint-Martin-la-Plaine ? Calvaire sur le socle duquel figure une étrange inscription : « Voici l’étendard de victoire qui nous annonce Jésus souffrant ».

   Cette inscription pour le moins inhabituelle, m’était tout de suite apparue comme un point de repère, comme un étendard claquant au vent et sur lequel nous aurions pu lire : « Par ce signe tu vaincras. »

   Instinctivement, j’établissais une connexion possible entre les éléments de Sainte-Croix et ceux de Saint-Martin pour la période révolutionnaire. 

  D’autant, qu’en lisant Jean Combe dans son livre sur Saint-Martin-la-Plaine, j’apprenais qu’un des derniers Chartreux qui avaient quitté Sainte-Croix dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1792, Dom Norbert Baumann s’était réfugié non loin de là, au domaine du Chapey à Pavezin pour échapper aux révolutionnaires. Il faut croire que la cachette était bonne et l’entourage discret car il ne fut jamais retrouvé. Il faisait vraisemblablement partie de ces prêtres qui, de nuit et au péril de leur vie, arpentaient la campagne et venaient apporter le réconfort de leur ministère à la population, y compris bien sûr, à celle de Saint-Martin-la-Plaine.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

   Je tenais là le lien possible que je cherchais et qui, ajouté à la similitude graphique entre les signes figurant sur le tableau de fenêtre de Sainte-Croix avec ceux de Saint-Martin-la-Plaine, me permettait à l’époque de conclure, avec beaucoup d’enthousiasme, à la validité de la piste suivie.

   J’étais donc plein d’espoir, mais je faisais (peut-être) du hors piste sans le savoir !
 
   En 2003, je quittais Saint-Chamond pour venir goûter à la quiétude du Haut Forez.

   Si cette nouvelle implantation n’a en rien altéré de ma passion pour Sainte-Croix, ni de celle pour le Pilat, elle m’a cependant amené à faire, sur ce nouveau terrain, d’autres découvertes. 

   Parmi ces dernières, je me suis intéressé en particulier aux signes de protection, très nombreux par ici dans le Haut Forez. 

   Au Hit Parade de ces signes vient sans conteste la Croix, symbole parmi les symboles.

   Quand cette dernière est isolée, qu’elle se trouve au croisement de chemins ou au centre d’un  carrefour, sur le haut d’une colline dominant des terres cultivées, à l’angle d’une propriété, sur le faîte d’une toiture ou insérée dans une maçonnerie, il n’y a pas de doute, le caractère protecteur du symbole ne peut être mis en doute.

   Par contre, il existe une foule d’endroits, où ce symbole de la croix, sous toutes ses formes, coexiste avec d’autres signes dont l’interprétation n’est pas évidente (toujours comme à Sainte-Croix).

   Très souvent, ces signes se situent dans l’environnement immédiat d’une ouverture de maison, - bien souvent un encadrement de porte, - ne pas confondre avec un linteau - un tableau de fenêtre (comme à Sainte-Croix), voire même sur la marche de l’entrée.

   Ils sont là pour être vus. 

   Vouloir en établir une liste exhaustive me semble une tâche bien ardue pour ne pas dire impossible. 

   Fréquemment, j’entends parler de ces signes comme étant ceux des tailleurs de pierre. Le simple bon sens suffit à invalider cette hypothèse car lorsqu’un seul signe existe sur une pierre, cela est certainement vrai, mais lorsque sur la même pierre figurent plusieurs signes, vous n’allez tout de même pas me dire qu’ils se sont mis à cinq ou à dix pour tailler la dite pierre !


Un exemple parmi beaucoup d’autres

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   Dans l’état actuel de mes recherches, - dire de ma connaissance serait moins pompeux - je pencherais volontiers pour une histoire de compagnonnage.

   Mais resterait dans ce cas à déterminer quel a été le rôle du lieu où figurent ces signes pour qu’une succession de compagnons éprouve le besoin de signaler leur passage.

   Etait-ce là – l’endroit où sont regroupés ces signes – un lieu de réunion, voire un centre d’apprentissage et dans ce cas, nous dirions pourrions parler de loge. Alors …

   J’avoue ne pas avoir d’éléments qui me permettraient de trancher, mais cela est possible. 

   N’affublez surtout pas – comme je l’ai déjà lu - ces signes du doux nom de pétroglyphes (littéralement Signes gravés dans la pierre) car si effectivement nos signes correspondent bien à cette définition, le terme de pétroglyphes est généralement utilisé pour désigner les gravures réalisées par nos ancêtres, il y a entre 10000 et 5000 ans avant notre ère, avant les pictogrammes considérés eux, comme les premiers alphabets. C’est dire si nous ne sommes pas dans la même époque. 

   A ce point de mon récit, la vraie question que je me pose est la suivante :

   L’explication concernant le regroupement des signes dont je viens de parler, peut-elle être transposée au cas Sainte-Croix ou doit-on considérer ce dernier comme… un message codé ? ‘Par ce signe tu vaincras’ ! (Ça y est, voilà mon côté Club des Cinq qui reprend le dessus !)

   Pour être franc, j’hésite quand même aux tréfonds de moi-même à abandonner ma première version, conforté en cela par la petite voix dont je vous ai souvent parlée, qui taraude mon subconscient, et me susurre que j’ai peut-être tord d’abandonner ma première version.

  Bien cordialement.
 
Jean-Claude DUCOUDER

 PS : Il est évident que toute explication de votre part sera la bienvenue.






   Vous pouvez egalement retrouver notre grand ami jean-Claude sur son site personnel pour lui faire d'eventuelles remarques complémentaires. Comme a son habitude, il ne manquera pas evidemment de vous repondre avec entrain et pour cela, rendez-vous donc à l'adresse suivante :




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