Le Pilat préhistorique






Décembre
2008









Par notre ami
Philippe Monteil





Intro “lien entre préhistoire et le site”

    Notre représentation linéaire et orientée du temps est trompeuse. Rappelons nous que certaines tribus indiennes considéraient le passé devant eux et l'avenir derrière. En effet c'est en portant notre regard vers le passé que nous pouvons construire durablement notre futur. Cet article, comme l'ensemble des sujets traités sur le site des Regards du Pilat, va dans ce sens.










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    Le massif du Pilat est un des vestiges géologiques de l'une des premières chaînes de montagne : la chaîne Hercynienne. Ce massif, formé de très vieilles roches, se dressait au milieu d'un vaste continent : « la Pangée ». Cette époque remonte à la fin du paléozoïque il y a 200 millions d'années. A l'époque, les dinosaures ont contemplé notre Pilat.

  Avec l'érosion du temps et les mouvements tectoniques, les paysages changent. Le Pilat voit son altitude diminuer et les conditions climatiques s'améliorer, devenant plus propices à la vie végétale et animale.

   A la différence des massifs calcaires (roche sédimentaire) dans lesquels les nombreuses grottes peuvent protéger des vestiges de lointaines périodes de l'histoire de l'humanité, dans le Pilat les traces d'occupation ont dans la plupart des cas disparu. D'une part, il n'existe pas de grandes cavités naturelles et d'autre part le sol acide (roche magmatique) désagrège « rapidement » les vestiges organiques (os, bois, ...) et céramiques.

   Toutefois d'importants sites archéologiques de toutes les époques de la préhistoire, les plus anciens remontant au Moustérien (homme de Néandertal de 120000 à 30000 ans), ont été étudiés dans des régions proches : dans la vallée du Rhône (au sud de Tournon) et dans celle de la Loire (région de Roanne). Le climat glaciaire de cette époque ne favorisait pas le Pilat comme lieu de vie. Donc il est très improbable de retrouver des vestiges de ces époques.

   Mais ce massif a certainement été fréquenté par nos ancêtres du paléolithique supérieur, de -120000 à -9000 ans. Ainsi, une découverte fortuite de vestiges de ces époques n'est pas impossible ...




    En ce qui concerne les périodes plus récentes, le climat se réchauffant, le massif du Pilat devient plus accueillant. L'occupation du Pilat au Néolithique est évidente.

    De nombreux auteurs se sont intéressés à la préhistoire dans le Pilat mais les études officielles sont rares.

    Récemment plusieurs foyers, trous de poteaux, céramiques, silex, ... vestiges divers d'une habitation importante, ont été mis à jour lors d'une fouille préventive officielle avant la réalisation d'une route à Peaugres (07), proche de notre secteur. Ces vestiges remontant très certainement à l'âge du Bronze, il y a 6000 ans (études et datations en cours), ont été découverts à quelques mètres de la surface, certains sous la semelle de labours.

    Pour ce qui est du Pilat, de nombreux vestiges ont été retrouvés et publiés, notamment par G. Pétillon (voir photos). Certains ont été « officiellement » étudiés (mémoire de maîtrise de Nathalie Corompt- Université de Lyon II - juin 1994) et de nombreux articles parus récemment dans la revue Danl'tan et dans le Cep d'Or de Pyla nous rappellent que de nombreux sites existent.


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    A ce jour la découverte la plus remarquée est celle d'un « trésor » de l'âge du Bronze trouvé fortuitement en janvier 1913 à Chezenas (Saint Pierre de Boeuf). De nombreuses pièces de bronze : hache, pointes de lance, boutons, pendeloques, ...étaient cachés dans une potiche d'argile.

    Il reste quelques uns de ces éléments (malheureusement pas les plus remarquables) visibles aujourd'hui à la Mairie de Saint Pierre de Boeuf (voir photos) et dans les archives du musée de Vienne.

   Bien sûr en plus du mobilier, de nombreux sites mégalithiques (menhirs, bassins, cupules, ...).ont été mis à jour (voir photos). Par comparaison on peut les associer à l'essor du mégalithisme languedocien de la fin du Néolithique. Mais ces sites mégalithiques sont difficilement datables.

   L'association de tels sites avec du mobilier (pierres polies, silex,...) permettrait une datation plus rigoureuse et éveillerait le regard des archéologues.



   Aujourd'hui il semble urgent de montrer l'importance de l'occupation préhistorique du Pilat. L'idéal serait qu'un groupe d'initiés réalise un inventaire des différents vestiges et sites retrouvés dans le Pilat. Ce premier travail pourrait faire l'objet d'une publication ce qui devrait favoriser les échanges, éveiller la curiosité, et permettre de rassembler des informations aujourd'hui trop dispersées.

   De plus cela pourrait servir de support pour inciter nos institutions à budgétiser des études archéologiques de quelques sites remarquables qui risquent de disparaître trop rapidement.

   En attendant aiguisons notre curiosité et continuons à nous enrichir de nos regards vers le Pilat préhistorique.



Philippe Monteil