LE VIEUX SECRET
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Par Michel Barbot
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JUIN 2020 1ère Partie
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Un
souterrain pour les Jours d’Épreuves ● Première
partie L’abbé J. Chavannes en
1871 dans son livre Notice
sur la commune de Trèves, écrit : « Au
nord de la commune, dans
le domaine de M. Bret, maire, existe un souterrain long de 1 kilom.
dans lequel
on prétend que l’on cachait les objets précieux dans les
jours de troubles. » Il est certain que
l’abbé Chavannes ne se montre
guère loquace sur le sujet. Bien que cela puisse paraître
anodin, il convient
de noter que le mot kilomètre est écrit en
abrégé. L’idée que cette distance
d'un kilomètre doive être elle-même
abrégée, n’est peut-être pas à rejeter et
nous reviendrons sur ce point dans la seconde partie de cet article. Il
se peut
aussi que l’abbé joue ici sur les mots ou plus justement sur les
syllabes. Ce
sera le thème de la première partie. Trèves,
l'église et la cure : tout l'univers de l'abbé
Chavannes (carte
postale ancienne) En partant de Bret, nom du
premier maire de
Trèves et propriétaire du domaine où se trouve le
souterrain, l’abbé Chavannes
entraîne le lecteur vers ce « kilom. » qu’il
conviendrait
peut-être de lire comme un kil-om
ainsi que nous allons le voir… Il nous faut auparavant voir ce
qu'écrit
l'abbé à propos de la signification même du nom de
la commune. Dans le chapitre III Origine
de Trèves,
l’abbé Chavannes s’appuie pour l’origine étymologique sur
les informations
avancées par « Le
savant Ducange, dans son
Glossaire [qui] nous dit
que ce nom
signifie, église succursale, ecclesia succursalis. »
Et l’abbé de commenter : « Or, Trèves a
été anciennement succursale. »
J. Chavannes sait que cette
étymologie n’est pas la véritable mais elle cadre, selon
lui, parfaitement avec
le passé de cette récente commune ; aussi
insiste-t-il dans cette
direction en citant la totalité des propos de Du Cange qui
renvoyait lui-même à
Dom Lobineau : « Treb…
Trève, ecclesia
succursalis […] ». La véritable
étymologie de Trèves est autre
et l’abbé le reconnaît aisément : « Il est
vrai que cette expression était usitée
spécialement dans l’Armorique ». Il
n'y a en effet qu'en Bretagne que le toponyme
Trève désigne une
succursale, et pourtant l'abbé ne peut résister à
l’appel des sirènes : « il en
résulterait qu’elle est celtique. ». Il
la trouve d’ailleurs « assez
curieuse
pour être relatée,
puisqu’elle a le mérite de convenir fort bien à
Trèves. » S’ensuivent d’ailleurs dans le
texte, pas moins
de quatre paragraphes dans lesquels l’abbé, démontre, en
s’appuyant sur les pouillés,
le caractère trévial, au sens breton du terme, de l’Ecclesia
de Trevies.
Enfin, au paragraphe suivant, il consent à évoquer la
véritable étymologie sur
laquelle nous reviendrons plus loin. Intérieur
de l'église de Trèves (carte postale ancienne) Restons pour le moment sur la
trêve bretonne que
l’abbé apprécie particulièrement et voyons ce que
nous enseigne l’O.M.I. Yves
Guillerm au sujet de cette trève bretonne dans son livre Bretagne,
chapelles
et pardons – origine et signification (Graphic Union 1986) : « Une TREVE, c’est un
territoire dépendant
juridiquement d’un autre territoire. Ainsi, le diocèse de
Saint-Malo avait des
trêves, c’est-à-dire des enclaves dans d’autres
diocèses. […] Plusieurs
dénominations sont données en Bretagne aux trêves…
Le nom primitif est sans
doute le LOC : Lochrist, Locmaria. Le mot TRE, contraction de DREV
ou
DREO, revient constamment dans les noms de lieux comme nous l’avons
déjà
signalé. C’est le mot TREVE en breton. » Non la commune de
Trèves n’est pas une enclave
bretonne perdue dans le lointain diocèse de Lyon. C’eut
été trop
fantastique ! Mais il y aurait peut-être chez l’abbé
Chavannes, la volonté
d’orienter néanmoins le lointain passé de Trèves,
précisément vers la Bretagne
et surtout vers ses moines Scotti venus d’Écosse et
d’Irlande ? Hasard des
noms, le souterrain qui semble avoir été le principal
secret de Trèves, est
localisé dans « le domaine de M. Bret ».
Le nom du tout premier
édile de Trèves, pourrait avoir servi d’appui
à l’abbé Chavannes dans la
phrase allusive au souterrain, pour en orienter le futur lecteur vers
une
lecture plus secrète… Le nom de famille BRET est
diversement
interprété. Il peut indiquer une origine bretonne ou bien
encore évoquer un bègue, voir un
baragouineur,
parlant comme un breton... Autre étymologie : famille
venue du Dauphiné, dont le nom signifiait
« piège à
oiseaux » en vieux français et était le surnom
d’un oiseleur. Bien que M. Bret devait avoir
plus sûrement des
origines dauphinoises que bretonnes, ces trois étymologies
reconnues du nom
deviennent pouvons-nous le penser, très intéressantes
pour l’abbé Chavannes.
Retenons tout d’abord le sens « baragouineur » du
mot. Une fausse
étymologie toujours ressassée apparaît avec les
mots bretons « bara
- pain » et « gwin - vin ». Au
lendemain de la guerre de
1870, les parlers de France se rencontraient… Les Bretons bretonnants
ne
connaissant pas le français demandaient, lors des repas,
« bara gwin -
du pain et du vin ». Derrière cette prétendue
étymologie de belle
contenance, ce cache en fait une véritable ironie. Bien qu’il
dut assurément se
trouver des Bretons prononçant dans quelques cantines ces deux
mots, cette
expression n’est en rien étymologique du verbe baragouiner. Le terme est en fait plus
ancien, ainsi que nous
le découvrons sur le site http://www.leslyriades.fr/spip.php?article605 : « […]
en 1580, Montaigne
l’utilise dans Les Essais (Livre II), non sans dérision,
évoquant un ‘’livre
basty d’un espagnol baragouiné en terminaisons latines’’. Et
même avant lui
Rabelais faisait affirmer à Pantagruel au chapitre 9 de l’œuvre
éponyme ‘’Mon
amy, ie n’entens poinct ce barragouin’’. Remontons enfin le cours de
l’Histoire
de la langue de quelques siècles pour trouver la forme
attestée de
‘’barragouyn’’ chez Du Cange en 1391 (‘’Beaux seigneurs, je ne suis
point
Barragouyn : mais aussi bon chrestian’’) alors synonyme de
‘’sauvage’’,
‘’grossier’’ ou ‘’barbare’’. » Ces propos sont d’autant plus
intéressants que
nous y trouvons ceux avancés par Du Cange au sujet du Barragouyn.
Dans son Glossaire, nous pouvons comprendre que ce mot pouvait
s’appliquer à
quelque hérétique, un mauvais
chrétien, point qui sera évoqué dans la seconde
partie de cette étude. Non,
bien sûr, l’abbé Chavannes n’évoque pas le
souterrain du domaine de M.
Barragouyn… mais les significations connues du nom Bret,
permettent
une telle lecture. Le premier maire de Trèves n’eut
peut-être pas apprécié une
telle lecture de son patronyme, sauf si bien sûr il en
connaissait les origines
proposées et les implications qu’elles pouvaient avoir à
Trèves même si elles
n’expliquaient en rien sa propre ascendance. Nous pouvons nous
représenter l’abbé de Trèves
dans la tranquillité de son presbytère, reportant sur le papier (un premier jet appelé
à finir
dans le feu de la cheminée) les propos de Du Cange susceptibles
de nourrir ses
propres réflexions relatives au souterrain trévien. Des
réflexions qu’il lui
faudra, le moment venu, concentrer à l’extrême afin de
dire sans dire. Un mot,
un seul, une abréviation même, lui permettrait de
concentrer ses propos ô combien
importants. Et ce mot, pourrait-être le
« kilom. » ! On peut
d’ailleurs s’interroger sur cette abréviation. L’habituel km est
ici remplacé
par un kilom. Cette abréviation a
fait surgir de la mémoire de
notre ami Patrick Berlier une anecdote non dénuée
d’humour et remontant à
l’époque où il usait ses guêtres sur les bancs de
l’école : « Ensuite
ce
« kilom » de l'abbé Chavannes me rappelle
qu'un jour, alors que
j'étais encore à l'école primaire (ce devait
être en CM2) un élève avait
écrit ‘’kilog’’, et l'instituteur avait fait remarquer
à toute la classe
que l'on doit choisir entre ‘’kilogramme’’ et l'abréviation
‘’kg’’, mais en
aucun cas on ne peut écrire ‘’kilog’’ qui serait un
mélange des deux. Cela
serait pareil pour ‘’kilom’’, et l'abbé Chavannes aurait eu
droit aux
remontrances de mon instituteur ! Il n'empêche que si cet
élève avait
écrit ‘’kilog’’ c'est qu'il l'avait vu écrit ainsi, et je
me souviens que ce
mot était utilisé en effet dans certains commerces sur
les pancartes de prix. » L’abbé Chavannes,
à l’instar des commerçants,
jugea plus opportun de notifier ainsi son abréviation.
L’abréviation longue, deviendrait ainsi plus
compréhensible aux lecteurs susceptibles de pouvoir en
comprendre la
subtilité. Si Du Cange évoque dans
son Glossaire la
trève bretonne, si parlante pour la paroisse de l’abbé
Chavannes et le
Barragouyn, il évoque aussi, le mot Kil : « KIL,
Cella, Monasterium, Hibernis. Beda Hist. Eccl. l. 5.
cap. 9 : « Cui
erat composito vocabulo
a cella et columba, vocatus est Kolum-Killus. Vide Spelman. » L’exemple donné par Du
Cange se traduit ainsi en
français : « Il
est un mot composé de la
Cellule (ou de l’Église) et de Columba,
appelé Kolum-Kill (la
Colombe de l’Église). Voir Spelman. » Page
de titre du Glossaire de Du Cange Le mot Kil, latinisé en
Killus, ainsi qu’indiqué
dans le Glossaire nous vient d’Hibernis, c’est-à-dire de
l’Irlande le
pays d’origine des Moines Scotti, les moines blancs de
l’Église Celtique
qui essaimèrent d’abord en Écosse et au Pays de Galles,
puis sur le continent,
principalement en Bretagne. Saint Colomban l’Irlandais (ne pas
confondre avec
saint Colomba ou Kolum-Kill lui-même Irlandais) né vers
540 à Nobber dans le
royaume de Meath, fut le grand fondateur du monastère celte de
Luxeuil qui eut
un rayonnement européen conséquent. Le mot irlandais Kil(l)
possède en fait, deux
significations remontant l’une et l’autre au gaélique irlandais.
Il y a le mot choill,
prononcé « coill / koill » signifiant
« bois » et le mot chill,
prononcé
« cill / kill » (mot féminin) signifiant
« église ». Les
Kills étant très nombreux en Irlande,
il n’est pas toujours aisé de déterminer s’il s’agit d’un
bois ou d’une église.
Ils peuvent d’ailleurs, dans certains cas correspondre à l’un et
à l’autre. Lorsque l’abbé
Chavannes écrivit que le
souterrain de Trèves est long de 1 kilom., il se peut
qu’il pensa son
abréviation en s’appuyant sur le mot Kil tel qu’il
apparaît dans le Glossaire
de Du Cange, ainsi qu’il le fit pour la Trève bretonne. Voici que soudain, le lieu
où se trouve le
souterrain de Trèves, nous apparaît comme un Kil bien que
les moines Irlandais
qui évangélisèrent le Continent, n’aient pas eu
mission de consteller de Kil(l)s,
ainsi qu’ils le firent en Irlande, les lieux continentaux qu’ils
occupèrent. Ce Kil initial de
l’abréviation
« kilom » interroge soudain le lecteur du livre
de l’abbé Chavannes.
Si les trois premières lettres évoquent bien un Kil(l) de
type irlandais, que
pourraient bien évoquer les deux dernières lettres ?
Du Cange dans son
Glossaire n’évoque aucunement ces deux lettres. Il existe bien
en
vieux-français un mot Om, forme ancienne du mot
« Homme ». En
y réfléchissant bien, si l’on écrivait le
« kilom. » de l’abbé
Chavannes, dans son intégralité, on y retrouverait d’une
certaine façon cet
« Homme » avec l’ètre final. Mais cet
« ètre » ou
« être » peut aussi phonétiquement
évoquer le Hêtre, l’arbre que l’on
nomme aussi le Fay, nom d’une noble famille qui a donné son nom
au Fay à Trèves
où commence (où finit...) l’énigmatique
souterrain. Les Orientaux connaissent le
mantra OM ou AUM
qu’une tradition affirme être le nom d’un saint homme ayant
vécu il y a des
milliers d’années. Le monde occidental de religion
chrétienne ne connaît pas ce
mantra bien que René Guénon affirmait qu’on pouvait le
retrouver dans le
monogramme marial AVM (AVE MARIA) qui aurait été
primitivement symbole du
Christ. Il existe en toponymie
française un
« Om- » ou « Aum- » dont la
signification est
« Orme » (Eric Val, Les noms de villes et de
villages, Belin
Éditions). L’orme « arbre de justice » est
évoqué par l’abbé
Chavannes dans son livre. Il est évoqué aussi par Du
Cange dans sa forme
latine. Mais il n’existe pas en France
de Kil. Notre
Kilom ou Kil~Om serait-il à chercher hors de la France,
précisément en Irlande,
le Pays des Kils ? Bien entendu
le toponyme français Om ne peut exister sous cette forme en
Irlande. Une
première recherche me permit de découvrir en Irlande la
petite cité de Kill. La paroisse de Kill se trouve
dans le Comté de
Kildare, près de la frontière du comté avec
Dublin. Son nom est dérivé du
gaélique An Chill qui signifie
« l'Église ». Kill
primitivement Cill Corbáin, était le lieu de
sépulture des neuf rois Ui Faeláin
(qui deviendront plus tard les O'Byrnes). Cerball mac Muirecáin,
le dernier de
ces rois basés à Naas (Nás na Ríogh)
fut enterré à Kill en 909. La paroisse de Kill fut unie
à Lyon (aujourd’hui
Lyons) en 1693. Lyons Hill, la Colline de Lyons sise à
l'intérieur de la ville,
fut le site d'inauguration de l'un des trois segments de
la dynastie Uí
Dúnlainge qui a fait
tourner la royauté de Leinster entre 750 et 1050. Pendant
cette période, 10 rois
Uí Dúnchada de
Leinster ont établi leur base à Lyon. Cette dynastie
jouait un rôle
ecclésiastique important au sein des trois segments ou
triumvirat. Abbés de
l'abbaye de Kildare, ils furent simultanément abbés et
rois de Leinster. Cet
abbatiat fut depuis l’année 798 le monopole réel puis
virtuel du sept
Dúnchada. Un sept au
singulier est un mot anglais (anciennement sect)
utilisé en Irlande et en Écosse. Il désigne la
division d'une
famille, en particulier la division d'un clan. Lyons, Siège royal des
rois du Leinster, apparaît
sous la forme anglicisée de Lewan (Calendar of State Papers ad
1217). Voici les
formes que nous trouvons ensuite : Leuan (ib 1223, 1224, 1225,
1228, 1230
et 1260) et de Lyon (?) (Ib 1272) ; Lyon, (impôt
ecclésiastique 1322); Liones,
(Calendrier de Carew MSS, 1535 et 1537) ; Castlelions sur la carte
de
Petty. La ressemblance de Lewan, Leuan avec leo latin, leonis aurait
permis le
changement en Lyon. Les historiens reconnaissent
dans Lyon ou Lyons,
l’ancienne Liamhain, le dún de Liamhain, Siège royal des
10 rois Uí
Dúnchada. Le nom
gaélique irlandais Liamhain
signifie « Orme ». Bien entendu, lorsque j’ai
découvert la
signification du nom de ce townland (https://fr.wikipedia.org/wiki/Townland), j’ai
immédiatement pensé au final « Om »
de l’abréviation
« kilom. » de l’abbé Chavannes. La
signification était la même. Sachant que Liamhain s’est
ensuite transformée de
façon quelque peu énigmatique en Leuan (Lewan) et donc en
Lyon, il devenait
tentant de relier cette cité à notre cité de Lyon
dans le Rhône. Sachant que
cette cité de l’antique Irlande, la cité de l’Orme
(Siège royal), voisinait
celle de Kill (lieu de sépultures royales), primitivement Cill
Corbáin, il me
sembla que mon hypothèse suivant laquelle le
« kilom. » de l’abbé
Chavannes pouvait désigner un Kil(l) et un Orme, devait avoir
une certaine
réalité. Il devenait à
présent rationnel de penser qu’une
possible ligne Lyon / Lyons, ligne franco-irlandaise ou
irlando-française…
avait été tracée au temps
même des
rois du Leinster. Paysage
de Lyons Hill (image
Google street view) J’informais mon ami Patrick
Berlier de mon
hypothèse qui l’intrigua particulièrement. C’est ainsi
que je reçus le 14
janvier dernier le premier jet de son travail qui m’intrigua tout
particulièrement.
Patrick me disait : «
Pour ma part j'ai utilisé un
logiciel en ligne, à savoir Visorando, qui n'est cependant pas
aussi pointu que
Google Earth. Mais cela permet de bien dégrossir le sujet [...].
Le problème
est de déterminer les sommets à partir desquels il
convient de tracer la ligne.
J'ai choisi celui de la colline de Lyons Hill en Irlande, et
l'équivalent
lyonnais à savoir le sommet de la colline de Fourvière
à Lyon. Pour chacun des
deux sommets la carte donne un point précis. Un détail
à noter en annexe :
pour la France Visorando utilise les fonds de carte IGN, mais pour le
Royaume-Uni c'est Open Streetmap randonnée monde, qui est moins
claire et moins
précise. Ainsi si le sommet de Fourvière est noté
avec l'altitude 299 m sur la
carte IGN, l'altitude de Lyons Hill n'est pas portée avec
précision, tout au
plus sait-on que c'est un peu plus de 190 m, valeur de la courbe de
niveau
immédiatement inférieure. Il y aurait en
conséquence environ 100 m d'écart
entre les deux extrémités de la ligne. Voici ce que cela
donne dans le détail. « Ligne
de Lyons Hill (sommet de la
colline) à Lyon (sommet de la colline de
Fourvière) : la ligne quitte
rapidement l'Irlande sans passer par quoi que ce soit de notable. De
même, la
courte traversée du Pays de Galles et de l'Angleterre ne passe
par rien de
particulier, hormis peut-être la ville de Dorchester. Où
cela commence à
devenir intéressant, c'est que la ligne pénètre en
France par la commune de
Lion-sur-Mer, à l'ouest de Ouistreham. Points remarquables
notés ensuite :
l'abbaye Notre-Dame du Bois à Saint-Evroult (Orne, ouest de
l'Aigle) – dolmens
de Baignon (Eure-et-Loir, sud de Bonneval) – lieu-dit La Ville-de-Lyon
(Nièvre,
sud de Fleury-sur-Loire) – église de Lucenay-lès-Aix
(Nièvre) – église de la
Chapelle-aux-Chasses (Allier) – et enfin Lyon. « Si
l'on considère que
Lucenay-lès-Aix doit vraisemblablement son nom au latin lux,
on retrouve
l'une des étymologies de Lyon : lux dunum, la
colline des lumières.
En conséquence cela fait 5 Lyon ou dérivés sur
cette ligne, ce qui me paraît
beaucoup pour évoquer le hasard. » Ligne
Lyons - Lyon J’informais notre ami
Éric Charpentier très
intéressé par cette ligne, des découvertes
assurément d’importance faites par
Patrick. Éric en date du 29 janvier se montra quelque peu
réservé : « À
première vue, cet alignement de ‘’Lyon’’ est
très excitant ! mais en y regardant de plus près la
précision n'y est pas. La
ligne passe assez loin de Lion sur Mer ainsi que de La ville de Lyon
à
Fleury. » Les propos d’Éric
n’étaient guère engageants !
Je contactais une fois encore Patrick, l’informant des propos de notre
ami.
Voici ce que me répondit Patrick en date du 30 janvier : « Je
comprends les réserves
d'Éric, qui a dû vérifier la ligne avec une
très grande précision. Ce n'était
pas mon cas dans ma première approche avec un logiciel de
randonnée. Il
faudrait aussi, dans l'absolu, tenir compte de la rotondité de
la terre, sur de
telles distances. Cela dit, je confirme ce que je t'annonçais la
première fois.
Pour moi la ligne passe bien par Lion-sur-Mer, certes pas par le centre
de la
commune, ni par son église, mais plutôt par sa plage,
laquelle fut d'ailleurs
rebaptisée Sword Beach lors du débarquement. En fait ce
sont les noms des
localités, portés sur la carte, que traverse la ligne, et
c'est ce qui avait
attiré mon attention au premier abord. C'est ainsi que la ligne
croise par le
milieu le nom Lion de Lion-sur-Mer. Passage
de la ligne sur Lion-sur-Mer « Même
chose pour la Ville de
Lyon : il est vrai que le hameau proprement dit est un peu au NE par
rapport à
son nom porté sur la carte, donc effectivement seul ce nom est
sous la ligne,
pas le hameau lui-même. Passage
de la ligne sur la Ville-de-Lyon « Je
dirais que tout dépend de
l'échelle à laquelle on se place pour tirer des
conclusions. C'est clair qu'au
25000e le résultat est moins bluffant qu'au 100000e
ou au
200000e. C'est un peu comme si on observait les choses
à des
altitudes différentes, à plusieurs km ce n'est pas la
même chose qu'à quelques
centaines de m. » Il va de soi que les
conclusions que j’en tire ne
sont que positives. Une telle ligne mériterait d’être
commentée car elle
apparaît véritablement porteuse d’un message ; un
message royal,
assurément léonin et lumineux. Le passage de la ligne
à proximité de Fleury-sur-Loire
apparaît assurément d’importance, comme il apparaît
également d’importance à
l’Ouest de l’Aigle… soit le mystérieux Triangle des Domfront sur
lesquels nous
avons pu, Patrick et moi, travailler par le passé. Lyons
Estate ou l’énigme cinématographique Patrick concluait son travail
du 14 janvier
dernier par une découverte des plus intéressantes. Il
nota sur la carte, dans
la périphérie de Lyons Hill, un bien curieux Lyons Estate
qu’il associa de
suite à un souvenir cinématographique… : « Ce
nom de Lyons Estate
(Domaine de Lyon) qui voisine Lyons Hill, maison de campagne de 1797
dit
Wikipédia, il me semble qu'il apparaissait dans les
différents films de la
série de films Retour vers le futur. Si je me souviens
bien, Lyons
Estate était le nom du domaine dans lequel le héros
résidait dans son présent
de 1985. Il n'était qu'un projet immobilier lors de son voyage
temporel en
1955, et le domaine était devenu un lieu plutôt mal
famé lors de son voyage en
2015. » Mais oui, bien sûr,
Patrick se souvient très bien !
Effectivement Marty McFly, le héros de cette
célèbre série cinématographique,
résidait à Lyons Estate, quartier
périphérique de Hill Valley, une cité qu’il
serait difficile de localiser sur une carte !
Marty
McFly de retour du Far West Immuable symbole, la Porte des
Lions permettant
l’accès à Lyons Estate. Marty le voyageur du temps, au
gré des époques, passe
immanquablement cette porte qui, telle le Monolithe Noir du film 2001
Odyssée de l’Espace, traverse le temps. Cette Porte des Lions n’est
pas sans évoquer The
gates of Lyons, la porte d’entrée du Cliff at Lyons (Celbrige,
Irlande) sur
Lyons Road. https://i.pinimg.com/originals/3a/4f/03/3a4f0324f6b33280fa605ceb05b16613.jpg Le mensuel d’investigations
LYON CAPITALE a publié le 20 octobre 2015,
l’article « Pourquoi
Lyon est dans la trilogie Retour vers le futur ? ». https://www.lyoncapitale.fr/technologies/pourquoi-lyon-est-dans-la-trilogie-retour-vers-le-futur/ Le premier paragraphe
débute avec force : « Vous
ne l’aviez peut-être jamais remarqué, mais
Marty McFly, le héros de la trilogie Retour vers le futur,
est lyonnais.
Il habite “Lyon Estates” dans la ville de Hill Valley, pour être
plus précis.
Pourquoi ce “Lyon” est-il dans les films Retour vers le futur… » Il est certain que trente ans
après ses débuts,
la trilogie n’avait pas encore livré tous ses secrets. Les
a-t-elle levés cinq
ans plus tard ? La réponse est loin d’être
affirmative. Toujours est-il,
l’article en évoque un des plus importants assurément,
pour le moins dans le
cadre de cette présente étude : « Parmi
eux, le lotissement de
Marty McFly, qui porte le nom de “Lyon Estates”, situé au 9303
Lyon Drive (“rue
de Lyon”). Quelques indices ont néanmoins été
donnés sur ce “Lyon”
fictif. » L’article présente deux
pistes sérieuses. L’une
se réfère à la famille Lyon dont le plus
célèbre représentant serait Nathaniel
Lyon, général et héros de l’Union durant la guerre
de Sécession. Connu pour
avoir commandé l’arsenal de Saint Louis, il a laissé son
empreinte sur la
ville. « Les
Lyon ont un ancêtre
commun, sir Roger de Leonne ou Roger de Lyon, un Anglais né en
France au XIe
siècle. Selon les généalogistes, ce nom viendrait
des rois de Léon, royaume à
cheval entre le nord du Portugal et l’Espagne fondé en 910 (donc
sans lien
direct avec Lugdunum/Lyon si ce n’est que les Romains ont occupé
les deux
territoires). » L’autre hypothèse
présentée dans cet article
avance que « Bob
Gale, scénariste et
producteur de Retour vers le futur,
s’est inspiré du quartier de Delmar Loop à Saint Louis
(Missouri) pour créer
Lyon Estates. » Ce quartier est décoré
par deux statues : un
lion et un tigre. Information d’importance, la ville de Saint Louis est
jumelée
avec notre ville française de Lyon depuis 1975. La lecture de
l’article permet
d’affiner quelque peu les liens entre le « Lyon
Estates » du film et
la cité française de Lyon. Mais nous pouvons
assurément affirmer que le
« Lyon Estates » du film s’appuie, au moins pour
son nom, sur le
Lyons Estates d’Irlande. Mieux le Lyon Estates du film semble bien
lié à la
fois à la cité de Lyons (ancienne Lyon) d’Irlande et la
cité française de Lyon.
Le Lyon Estates du film valide, de belle façon, semble-t-il la
ligne Lyons /
Lyon. L’auteur de l’article
conclut : « Que
ce soit pour l’une ou l’autre raison,
l’histoire retiendra que Marty McFly était domicilié rue
de Lyon… et c’est tout
ce qui compte pour notre esprit chauvin ! » Un
voyage Trèves ↔ Kill au galop La
DeLorean de Retour vers le futur https://www.laboiteverte.fr/la-delorean-de-retour-vers-le-futur-vue-du-ciel/ Non le « flux
capacitor » (le
« capaciteur de flux » ou
« condensateur de flux ») de la
DeLorean permettant aux héros du film Retour vers le futur
de voyager
dans le temps, n’a pas été inspiré par le blason
de la commune de Trèves. Blason
de Trèves : De Sinople à un Pairle d’Or http://regardsdupilat.free.fr/meridien.html (année
2008) Mais visuellement ce flux
lumineux n’est pas sans
nous le rappeler. Il nous invite, bien que de façon totalement
fortuite, à nous
en retourner vers Trèves. Aussi récent soit-il, ce blason
est important. Le
pairle évoque en première lecture, le nom latin de
Trèves : Trivium
les « trois voies ». Cette figure
héraldique a pour étymologie, le
latin pergula qui désignait notamment un bois
fourché dont on se servait
autrefois pour suspendre les lampes, les habits sacrés dans les
sacristies ou
la vigne. Le bois utilisé pour les piquets de vigne était
l’orme, arbre
attribué à Bacchus, d’où sa présence dans
les rites bachiques. L’orme apparaît
comme le page de la vigne dans le Câd Goddeu ou Combat des
Arbres, long
poème du barde Taliesin. Vue
aérienne de Trèves – l'ancienne voie romaine montant de
la vallée du Gier coupe
les lacets de la route actuelle (carte postale années 50) En langage blasonné, le
pairle évoque la perle.
La lecture blasonnée des armoiries de Trèves sera
: « Si noble est la
perle (qui) dort ». Nous retrouvons en filigrane la
symbolique du conte de
Charles Perrault : « La Belle au Bois
Dormant »... L’orme, en vieux
français Olme, latin Ulmus
et dérivé du gaulois Lemos, est apparenté
au gaélique irlandais leamhán.
Cet arbre à fait l’objet d’un très intéressant
article de Stéphane GOUPIL sur
le Net : Dans les pas de l'orme – Petit essai sur les
mythologies de la
marche. L’auteur évoque les différents jeux de mots
ou calembours entourant
les formes médiévales du nom de l’orme. Ces formes
tournent autour de l’homme
mais aussi du pas, on peut y ajouter l’or pur qui se disait
« Orme » : « Chez Rabelais, et
bien d’autres écrivains, le choix d’un mot n’est pas le fruit du
hasard. Le
romancier utilise toutes les possibilités d’équivoque du
mot, comme nous allons
le manifester avec l’orme. » Ce qui est vrai chez Rabelais,
l’est aussi chez
le Rabbi médiéval Rashi de Troyes qui écrivait
dans ses commentaires le nom
français de l’orme en caractères hébraïques. S. Goupil écrit : « Orma,
en italien ‘’trace’’ , ‘’ marque ’’, ‘’ marche des
pas’’. Dante –
référence :
La divine Comédie –
désigne la façon dont il va poursuivre son trajet vers
l’Enfer, au Purgatoire et au Paradis : il suivra tout simplement
les
traces de pas de son guide, empreintes de pieds qu’il désigne
par ‘’orma’’, ou
au pluriel ‘’orme’’. » Il note entre l’orma et
l’orme, « un
échange sémantique par homophonie et
symbolique : le premier terme (orma comme trace,
vestige, pas, signe) joue le rôle d’une signalétique et
d’une géographie
symboliques que le second terme joue dans le texte rabelaisien et dans
le réel
(orme comme arbre frontalier, signal géographique, et arbre de
Virgile) – on
peut rappeler le célèbre épisode de l’abattage de
l’arbre de Gisors (aux
confins de la Normandie). » Cet auteur a pu remarquer le
jalonnement effectué
par le mot Orma, « un
trajet à travers les Marches de France […] la
Marche Limousine, nom que l’on retrouve dans les Marches
Séparantes d’Anjou, de
Bretagne et de Poitou, et de toutes zones aux rivages d’un pays. […]
elles
bornent la reconnaissance d’une géographie mythique. » La lecture du texte de S.
Goupil nous donne à
comprendre que le visionnaire et philologue Guillaume Postel, « cabaliste chrétien
de la Renaissance, était hantée
par la fonction messianique des lieux et des noms. Il aborde, de ce
fait, les
mythes frontaliers, et se rend compte que les traces de l’orme dans
l’œuvre
rabelaisienne endossent une fonction identique de délimitation
territoriale,
horizontale, puis verticale ; enfin il juxtapose sa
déambulation
terrestre, mentale et culturelle, en projetant ses regards au cœur de
la France
où un orme géant, au milieu de la Marche, indique,
à qui veut bien le
remarquer, la porte du monde des Enfers. » Guillaume Postel dans le cadre
d’une France
messianique, dans un contexte prophétique et alchimique, affirme
un
« trajet de l’Orme » ; trajet qui
révélerait une « Normandie
[…] terre finale de l’extrême Occident. » Ce
que j’écris au sujet des visions de Guillaume
Postel, visions
s’appuyant notamment sur les écrits de Rabelais, je
l’écris en m’appuyant
uniquement sur les intéressantes analyses de Stéphane
Goupil car je ne connais
aucunement le texte du cabaliste chrétien dont il aurait
néanmoins été
intéressant de connaître le contenu pour en
découvrir les éléments pouvant
éventuellement se rapporter à cet axe Lyon / Lyons, un
axe assurément lié à
l’Orme. Il apparaît ainsi que
l’indique S. Goupil que, « au
premier
chapitre de Gargantua, les vignerons découvrent la Généalogie Pantagruélique, ‘’non en
parchemin, non en cere, mais en
escorce d’ulmeau.’’ » Et l’auteur de l’article de
s’interroger
ainsi : « Pourquoi
donc
cette insistance de la matière ‘’ormique’’,
c’est-à-dire
‘’ulmique’’ (ulmus, en latin) de son parchemin, qui débite
des origines de
sa chronique ? » La réponse
formulée par l’auteur, apparaît
dans l’homonymie médiévale de l’orme et de l’homme. Le
kilom. de l’abbé
Chavannes apparaît comme le mot idéal
pour formulée cette homonymie. L’Om désignait à la
fois l’orme dans la
toponymie et l’homme dans l’ancien français. N’oublions pas cet
« ètre »
(« être » humain ou
« hêtre » végétal
qui ferme le mot Kilomètre lorsqu’il est écrit dans sa
totalité. S. Goupil poursuit : « l’ ‘’écorce
d’ulmeau’’ évoque la généalogie des hommes
‘’ulmiques’’, hommes tenaces, échappant aux noyades,
sauvés des eaux diluviennes.
Nous savons que les géants bibliques, fruit d’une
bâtardise entre les ‘’fils
des Élohim’’ et les femmes terrestres, ne doivent leur
subsistance, raconte la
tradition orale, qu’à un des leurs qui chevauchait l’arche de
Noé. Or l’orme
est le bois le plus résistant et le plus
étanche pour toutes les parties
du bateau touchant l’eau, utilisé pour les outils des tonneaux,
les charpentes,
les joints de roues, vis de pressoir, arbres de roues de moulins,
conduites
d’eau. La matière du manuscrit généalogique
atteste de ce prodige narré en
filigrane de l’histoire biblique.’’ Nous retrouvons ici les
thèmes évoqués par Claude
Gaignebet, spécialiste de l’œuvre de François Rabelais. La symbolique des
« hommes
‘’ulmiques’’ » évoquée par S. Goupil se voit,
me semble-t-il, confirmée
par cet autre extrait de l’œuvre de Rabelais, tiré du
Tiers-Livre (Chapitre LI
– Pourquoy est dicte Pantagruelion, & des admirables vertus
d'icelle : « le
dernier eut nom Ulmeau et
feut grand chirurgien en son Ulpian. » Le nom Ulpian est présent dans le 3e vers du fameux quatrain VIII-66 de Nostradamus où est évoquée la fameuse « escriture D.M. ». Voici pour rappel ce fameux quatrain « Quand
l’escriture D.M. trouvee, Et
cave antique à lampe descouverte, Loy,
Roy, & Prince Ulpian esprouvee, Pavillon
Royne & Duc sous la couverte » Ulpian au-delà de la
famille romaine du même nom
ou de la cité de Vulpian ou Volpano, a été compris
par Patrick Ferté (Arsène
Lupin Supérieur Inconnu – Guy Trédaniel
Éditeur) comme l’anagramme d’A.
LUPIN le célèbre gentleman-cambrioleur créé
par Arsène Lupin. Ceci impliquerait
que le romancier populaire se serait appuyé sur cet Ulpian tel
qu’il apparaît
dans le quatrain de Nostradamus pour nommer son héros et pour le
prénommer
ainsi. Rabelais connaissait bien
Nostradamus mais leur
utilisation du nom Ulpian diffère peut-être quelque peu.
P. Ferté rappelle que
pour J.-P. Monteils : « QUAND
LES
INITIALES D.M. SERONT TROUVÉES, elles permettront de remettre
à jour l’antique
tombeau du prince ULPIAN qui possède les éléments
de la loi et de la
légitimité. Il est caché sous les emblèmes
du roi et duc. » Si pour Nostradamus, Ulpian
apparaît
principalement comme une personne (prince… Grand Monarque), pour
Rabelais, il
apparaît semble-t-il comme un lieu, l’officine d’Ulmeau grand chirurgien. Ulmeau et Ulpian, partagent cet
« Ul assurément
énigmatique. Peut-être faut-il ici utiliser le
« passage entre les
langues ». Le premier « Ul » ouvre un
mot français mais il se
peut que pour le second mot, Rabelais ait pensé à une
lecture hébraïque, une
langue qu’il utilise régulièrement dans ses écrits. Le mot UL prononcé OUL
apparaît bien en hébreu
biblique. Il désigne un noble, un homme
riche, un grand mais il peut désigner aussi
un vestibule, un portique, une
voûte, une galerie (une couverte…),
forme courte de l’Oulam, le Vestibule du Temple. PIAN pourrait
être dans cette
hypothèse : PI : la « Bouche »,
l’ « Entrée »,
PIAN : la « Petite Entrée ». OULPIAN
se lirait ainsi, comme
« Le Portique de la Petite Entrée ». Particularité du mot
Oul ou Oulam, il a pour
racine le mot ‘Alam, « Muet ». Si l’on associe ce
mutisme à la
bouche, nous découvrons ici une des particularités des
Anaqim ou Rephaïm, les
mots de gorges et le mutisme que Claude Gaignebet relève au
travers des mythes
de Gargantua et de Pantagruel (Gordon et Gargantua – postface du livre
de
Pierre Gordon, Le Géant Gargantua aux Éditions
Arma Artis). Les hommes
« ulmiques » enfants
d’Ulmeau, l’Orme, correspondraient
aux Géants bibliques nés suivant le Livre de la
Genèse (6-4), le Livre d’Énoch
ou le Livre des Géants, de l’union des Fils de Dieu avec les
Filles de l’Adam.
Dans ce verset de la Genèse, ils sont nommés Nephilim
(Nephilim). La fin du
verset est ainsi traduite par André Chouraqui : « Ce
sont les héros de la pérennité, les hommes du
Nom. » Fabre d’Olivet
traduisait ainsi ce même passage : « c'étaient
ces illustres Ghiboréens, ces héros, ces
hyperboréens fameux, dont les noms ont
été célèbres dans la profondeur des
temps. » Le Rabbi
médiéval Champenois Rashi dans son commentaire
des Nombres 13-33, où sont évoqués une nouvelle
fois les Nephilim, écrit : « Les
Nefilim – Les ‘Anaqim, parmi les enfants
de Cham‘hazaï (voir Nidda 61a) et de ‘Azael (voir Yoma 67b), qui
« sont
tombés » (naflou) du ciel à l’époque de
la génération d’Enoch (Targoum
Yonathan sur Beréchith 6, 4). » Les Nephilim dits aussi
‘Anaquim (les Porteurs de Colliers… thème
important
chez Rabelais) ou Fils d’Anaq, sont tombés
ou descendus (Nfl) du ciel. Dès le verset 2 du
chapitre 6 de la Genèse, Rashi
commente : « Les
fils d’Élohim étaient
des êtres célestes accomplissant une mission
divine. » Ces êtres « tombés
du ciel », auraient
outrepassés leur mission, en s’accouplant avec les filles de
l’Adam. Suivant
le Zohar III-160b (grand livre de la tradition hébraïque),
les géants nés de
ces unions, avaient trois noms : Nefilim, Anaqim et Refaïm
(Rephaïm). La
Bible fait mention des Fils de Rapha. Le nom de cet être
« tombé du
ciel » signifie « Guérisseur »,
« Médecin ». Les
géants nés d’un croisement peu favorable pour leur
existence, se trouvèrent
dans l’obligation de trouver quelques remèdes susceptibles de
leur permettre de
vivre normalement, d’où ce troisième nom qui leur fut
donné. Claude Gaignebet dans
l’étude précitée,
écrit : « nous
ne saurions que
grappiller en cette mystique gallique après Guillaume Postel et
François
Secret. » Nous aimerions pouvoir en faire autant
mais il nous est
impossible de le faire… Pour C. Gaingnebet, le S A C (dont il serait
trop
long
d’exposer la symbolique), ne serait-ce que par le son de ce mot
d’origine
hébraïque (et ses liens avec le nom Anaq,
« gorge »,
« collier »)
« n’est pas indigne,
nous semble-t-il, du babélien de Joyce ou des traités
védiques sur la mystique
du Om. » Encore une fois, au travers du
kilom. ou Kil~Om
de l’abbé Chavannes, il nous semble retrouver une route, celle
des lointains ‘’hommes’’
« ulmiques », enfants d’Ulmeau,
l’Orme. Nous
découvrons dans l'article Nephilim (volume 3 The
International Standard Bible Encyclopedia) que le nom de Nephilim (vestige inexplicable d’une langue antique,
maintenant oubliée, suivant l’article) donné aux
anges missionnés sur la
terre, le plus souvent interprété comme issu du verbe Napal,
« tomber », est aussi interprété
comme issus du verbe Niphal
(de Pala), « être extraordinaire ».
De ce verbe Niphal
ou Pala dérive le nom hébreu de
l’éléphant : Pil / Pila,
nom qui a également été avancé quant
à l’origine du nom du Mont Pila… Guillaume Postel dont le
travail prophétique fut mis en lumière
par
François Secret, s’entourait de ses disciples Normands. Le plus
important fut
Guy le Fèvre de la Boderie, un FEVRE-FABER, le Charpentier.
Stéphane Goupil
dans l’article précité indique au sujet du disciple
préféré : « Ce dernier a par ailleurs
également donné à la Normandie un nom
araméen, Nourman-Iah, « feu du
vaisseau de Dieu ». C’est donner beaucoup
d’importance et d’honneur à
la Normandie, ce « feu du vaisseau de Dieu » se
réfère au feu de la
Merkaba (racine RKB : aller à cheval ou à char), le
Char céleste du Livre
d’Ézéchiel. N’oublions pas,
néanmoins que la Normandie est
traversée par la ligne léonine : Lyons / Lyon dont
les extrémités
supportent deux lieux clefs : la paroisse irlandaise de Kill et la
paroisse française de Trèves, la
« trève-église de l’abbé
Chavannes ». Kill
et Trèves, positions par rapport à Lyon Données
cartographiques Google 2020 Bien que les distances Lyons
Hill / Kill et Lyon
/ Trèves ne soient en rien identiques, il y a assurément
un dénominateur commun
entre ces couples géographiques ainsi créés. Le nom primitif de Kill fut
Cill Corbáin : l’Église de (du) Corbáin. Le
second terme aurait pu être
celui d’un saint Irlandais. Il existe bien un saint Corban de Cluana,
mort vers
732 et fondateur de l'église de Kilcorban dans la ville de
Ballycorban,
paroisse de Ballinakill, comté de Galway. Sa fête
était le 19 juillet. Mais il
faut chercher ailleurs la signification de ce mot Corbáin que
l’on retrouve
comme prénom ou nom de famille. Deux étymologies sont
présentées. Il y a le
Corban ou Korban hébraïque et araméen. Il s’agit
d’une offrande rituelle
apportée par le peuple aux prêtres dans le Temple. Elle
était déposée au
Trésor. L’autre étymologie, peut-être
complémentaire de la précédente, remonte
au gaélique irlandais Corb
« Char ». Il s’agit d’un nom royal.
Des rois Irlandais ont porté le nom de :
« Serviteur de Char »
ou « Fils du Char ». Cette notion de Char
Royal, nous rappelle
certains chars royaux retrouvés dans les tumili
funéraires royaux. L’abbé Chavannes dans
son « kilom. »
semble avoir synthétisé ce que Sthépane Goupil,
inspiré par l’œuvre prophétique
de Guillaume Postel, nomme « Le trajet de
l’orme »… trajet hanté par les
« hommes
‘’ulmiques ». Cet Orme qui est aussi Om- en
toponymie française
et consonne avec le vieux mot français Om, l’Homme,
apparaît dans plusieurs traductions bibliques et qui comme la
traduction du mot « Thidar » ou
« Thidhar » ainsi que nous
le découvrons dans Isaïe 41-19, passage se prolongeant avec
le verset 20 : « Je
mettrai dans le désert le
cèdre, l'acacia, Le myrte et l'olivier; Je mettrai dans les
lieux stériles le
cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble ; Afin
qu'ils voient,
qu'ils sachent, Qu'ils observent et considèrent Que la main de
l'Eternel a fait
ces choses, Que le Saint d'Israël en est l'auteur. » Cet arbre, ainsi que les deux
autres auxquels il
est associé, sont appelés, suivant Isaïe 60-13,
à « orner
le lieu de mon sanctuaire, Et je glorifierai la place où
reposent mes
pieds. » La séquence de ces
trois arbres (Brosh, Tidhar et
Ta’hassur) telle qu’elle apparaît dans Isaïe 41-19, a
donné lieu à la création
de trois Moshavim (colonies, villages
– coopérative agricole) en 1953
par des juifs Marocains, dans le Néguev au Sud d’Israël.
Ces trois moshavim
géographiquement proches sont connus sous le nom de
Moshavei Yahdav (littéralement
‘’Ensemble Moshavim’’). https://en.wikipedia.org/wiki/Tidhar Si Tidhar se traduit
généralement par
« Orme », il l’est aussi par
« Platane » ou
« Pin » mais il apparaît bien probable
qu’au temps biblique il
désignait un orme. C’est cette traduction que présente le
Grand Rabbinat de
France et c’est aussi la traduction première avancée par
le célèbre Dictionnaire
Hébreu-Français de Sander et Trenel (Slatkine
Reprints Genève). Le mot Tidhar devient
très intéressant de par sa
racine reconnue dans le mot Dahar dont la signification est
« galop » ! A-t-on vu beaucoup d’orme au
galop ? Dans les
combats antiques des arbres, telle que nous en présentent les
traditions
celtiques, l’orme apparaît précisément comme un
combattant mais le galop
spécifique de l’orme est surtout lié au galop des chevaux
sur les chemins
balisés par cet arbre. Le mot Dahar n’apparaît dans la
Bible que dans une
occurrence : « On
entend le bruit du fouet,
Le bruit des roues, Le galop (dahar) des chevaux, Le roulement des
chars. » Nahum
3-2 Ce verset devient très
intéressant, on y retrouve
le thème du char (hébreu Merkava), thème royal
suivant la tradition juive
propre à ce verset. Les mots bibliques de ce verset ont un sens
bien
particuliers. Le bruit du fouet, puis des roues, évoqué
ici est Kol, soit la
« Voix ». Le roulement du char est
évoqué par le mot Raqad signifiant
« Sauter », « Danser ». Le Rabbin philosophe,
grammairien et exgégète
provençal Joseph ibn Caspi (1279 – 1340) indiquait pour ce
verset : « ‘’Et un
cheval au
galop’’ – le cheval qui tirait la voiture sautait et sautait et la
voiture
dansait… » Il ajoutait : « Simple
voix – c’est-à-dire :
Maintenant, il y aura une voix continue, parce que
l’héroïne des royaumes
passera. « Fouet
- c'est-à-dire qu'il
va maintenant entendre un murmure, car il sera renforcé par la
royauté. » La Ligne Lyons – Lyon mise en relief par Patrick Berlier se veut à la
fois Ligne des
Lions et Ligne des Ormes. Cette ligne, ainsi que l’indique Patrick,
couvre une
longueur de 1170 Km. Ce nombre devient intéressant par le nombre 24 de ses diviseurs : 1, 2, 3, 5,
6, 9, 10, 13, 15, 18, 26, 30, 39, 45, 65, 78, 90, 117, 130, 195, 234,
390, 585,
1170. Un souterrain pour les Jours d’Épreuves ● ou l’énigme
triviennne du nombre 24 Lorsque l’abbé Chavannes annonce sans coup
férir : « Il
est permis de croire à l’antiquité de Trèves,
puisque plusieurs familles encore existantes font remonter leur origine
à
928. », il interroge assurément le lecteur. Il
y a de quoi rester
circonspect ! En cette année (ce,
depuis l’année 917 et jusqu’à
l’année 942), le roi Faelan mac Muiredach du Leinster
résidait à Lyons Hill, la
cité royale de l’Orme. L’histoire du roi Faelan ou Faolan
(gaélique irlandais
Faol, « Loup ») ne semble pas
véritablement connue. Mais il se peut
néanmoins que sous sa royauté, des contacts aient eu lieu
entre le Leinster et
le Pilat. Ces contacts auraient pu être des contacts
essentiellement royaux…
royaux irlandais et royaux pilatois… !? Nous trouvons dans le Pilat
une Route des Loups,
cette route passe par Lupé qui fut peut-être vers les VIe
et VIIe
siècles une petite principauté mérovingienne. Dans
le livre Les Trésors du
Pilat, Patrick Berlier s’interroge sur cette mystérieuse
principauté et sur
les personnages possiblement passés en ces lieux. Honorius,
évêque de Cantia en
Angleterre, envoya auprès d’Ennemond évêque de
Lyon, deux jeunes Anglais de
noble famille, Wilfrid et Benoît Biscop. Ce dernier poursuivit sa
route jusqu’à
Rome, puis au retour, fut reçu moine dans l’abbaye de
Saint-Honorat des îles
Lérins, au large Toulon. Wilfrid poursuit pareillement
son pèlerinage puis
s’en revint auprès d’Ennemond dont il devint trois ans durant,
le disciple. Ainsi que l’écrit
Patrick Berlier : « Ce
nom de Wilfrid est intrigant, car il apparaît
également dans le récit de la vie du roi Dagobert II.
Âgé de sept ans, l’enfant
royal déshérité, fut confié à Didon,
évêque de Poitiers, qui l’abandonna à son
sort en Irlande. […] Mais pendant ce temps Dagobert II était
accueilli par un
Anglais, saint Wilfrid, lequel avait reconnu à certains signes
son ascendance
Mérovingienne. Il l’emmena en Angleterre, où il resta
pendant quinze ans.
Wilfrid ne cessa de s’activer pour faciliter le retour du roi en
France. » Patrick s’interroge : « Comme
l’Église ne connaît qu’un seul saint Wilfrid, on peut se
demander si le saint Wilfrid sauveur du roi perdu, et le Wilfrid compagnon de
saint Ennemond, ne seraient pas un seul et même
personnage ? » En partant de
l’hypothèse, suivant laquelle Wilfrid
serait venu informer l’évêque Ennemond du sauvetage de
Dagobert II, Patrick
Berlier avance que le saint évêque de Lyon aurait pu
informer Valdebert de Lupé
de la survie du roi légitime. « Valdebert
n’avait plus qu’à préparer dans l’ombre, depuis son
château de Lupé, le
prochain retour sue le trône du roi Dagobert. » Dagobert II fut instruit
dès l’année 656 (l’année
651 a été également avancée) dans l’abbaye
irlandaise de Slane ainsi que le
rapporte une ancienne tradition courante au
XVIIIe siècle, consignée
à l’époque par l’antiquaire
Irlandais Mervyn Archdall. Le roi perdu est présenté
comme l’un des conseillers à Tara du Haut Roi d’Irlande. Slane
et Lyons Hill Non le VIIe
siècle n’est en rien le Xe
siècle du roi du Leinster, Faelan mac Muiredach et des premières familles de Trèves, mais il se
peut qu’il y ait quelque
lien à établir entre ces deux époques. Patrick
Berlier dans le livre précité,
après avoir rédigé son chapitre consacré
à la petite principauté mérovingienne
de Lupé, en rédige un autre qu’il titre Le
Trésor des Rois du Pilat. Et
c’est possiblement vers cette royauté qu’il nous faut nous
orienter. La principauté de
Lupé existe à l’époque même de
la royauté du Pilat. Pouvons-nous parler de Royaume du
Pilat ? La
principauté mérovingienne de Lupé,
apparaîtrait enclavée, en partie, dans le
Royaume du Pilat ? Ce royaume est celui des
Roussillon, famille des
plus nobles, que l’abbé Chavannes présente comme les plus
anciens habitants de
la région… bien que les Roussillon dont il évoque la
présence ne soient pas
peut-être pas ceux de la première famille. Lorsque l'abbé
Chavannes évoque dans son livre
les mystères étymologiques du mot Trèves, il
n'oublie pas d'évoquer la jonction
des quatre communes.... le nom de ces quatre communes semble
arbitraire. L’abbé
pourrait orienter le lecteur vers une autre jonction, celle des quatre
royaumes
dont la symbolique se retrouve dans les traditions celtique et
hébraïque...
avec le royaume du centre : la jonction, le 5e royaume, le royaume du
Haut Roi.
La symbolique des 4 royaumes donnant naissance au 5e est un
sujet
souvent évoqué au fil de mes articles notamment pour le
royaume du Pilat. Éric Charpentier
informé de cette hypothèse, me
répondit : « Je
t’adresse en complément
de mon précédent mail ce document que nous a transmis
Pierre-Bernard Teyssier
suite à sa conférence de la semaine dernière. Il
s’agit d’un carré qui pourrait
délimiter le territoire des Atesui … Les gardiens … Borné
sur 3 angles par un
toponyme en « ath » et le 4ème
angle à Trèves. 4 angles….
4 royaumes et le cinquième au centre … » Probable
localisation des Atesui Document
de Pierre-Bernard Teyssier Merci
à Pierre-Bernard pour l’autorisation accordée
d’utiliser le document Pierre-Bernard insiste sur le
fait que ce
document reste le fruit d’une hypothèse. C’est bien ainsi qu’il
convient de
concevoir le document mais ce document mérite assurément
attention, ainsi que
le fit Éric Charpentier dans un mail qu’il titra
« (V)Atesui...Nantes...et
nautes ». Il ne m’appartient pas de révéler
les propos de ce mail, ils
s’adressent en priorité à Pierre-Bernard pour qui les
Nautes ont assurément une
importance certaine dans cette énigme. Je me contenterai dans
mon évocation du
mail d’Éric, de citer cet extrait assurément d’importance
pour cette étude : « St
Jacques d'Atticieux selon
une orientation presque Nord/Sud (elle indique la direction qui remonte
vers
Trèves). Les distances sont approximativement 22 km. Les
diagonales du carré se
rencontrent sensiblement sur Paraqueue au sud de St-Chamond et Izieux,
site
intéressant avec sa colline ‘’rabotée’’ qui pourrait
être le témoin d'un ancien
oppidum. » Le nombre 22 est
assurément un nombre clé :
les 22 chapitres de l’Apocalypse de Jean, les 22 lettres de l’alphabet
hébraïque, etc… La tradition hébraïque ne
semble en rien étrangère à l’énigme
du souterrain de Trèves ainsi que nous allons le
découvrir dans la deuxième
partie de cette étude. À suivre... |