Lionel Chevallier présente |
La Voie Ferrée
Saint-Etienne / Lyon |
AVANT LA VOIE : |
Jusqu’en 1780, on faisait appel à des mulets, pour
expédier le charbon de la vallée du Gier, plus gros bassin houiller français de
l’époque. Ce charbon
avait deux destinations principales. Une partie, filait vers le sud de la
France, transitant par Condrieu, via le centre du village de Trèves. L’autre,
affectée au nord et à Lyon, passait par la vallée du Gier, pour rejoindre
Givors. Le Rhône servait, après Condrieu et Givors, de moyen de portage. La
seule façon de rejoindre Givors depuis Rive-de-Gier, était de longer la rivière
du Gier, en passant de nombreuses fois son cours à gué. Les mulets
étaient conduits par groupes de dix, attachés les uns derrière les autres.
Chaque groupe était conduit par un muletier. 800 bêtes étaient constamment en
service. Leur nombre a avoisiné les 1200, et a pu atteindre parfois les 1800.
Chaque mulet transportait environ 100 kilos de charbon (plus pour certains). En 1780, le
canal de Givors (projet du lyonnais Zacharie) reliant cette ville à
Rive-de-Gier, ouvrait. Il mit quasi un terme aux convois de mulets. La
production de charbon évoluait au même rythme que les techniques
d’exploitation. Celle des mines de Rive-de-Gier passait de 96000 tonnes en 1785
à 195000 en 1820. La compagnie du canal engrangeait de beaux bénéfices. Une
sicelande (bateau qui naviguait sur le canal) transportait la charge de 400 à
700 mulets. Lors des grosses périodes, le canal pouvait voir passer quotidiennement
20 à 25 bateaux de 1000 hectolitres. Le doublement de ses tarifs en 1821,
poussa certains à trouver un autre moyen de transport pour le charbon. |
NAISSANCE D’UNE IDEE : |
Ce fut
dans les mines qu’apparaîtra ce qui deviendra plus tard, la voie ferrée. Pour
faciliter l’extraction des produits de mine, des planches étaient posées dans
les galeries pour circuler plus aisément. Plus tard, le bois sur lequel s’adapteront des pièces de fonte, supportera les chariots des mineurs. Les
rails d’abord de bois puis de fonte permettront ainsi aux bennes d’être
poussées par des hommes ou tirées par des chevaux. La machine à vapeur, servait
elle, a épuiser les eaux d’infiltration. Grâce à son emploi, on augmentait
ainsi la profondeur des mines. Les deux moyens précités, associés, donneront un
mode de transport prometteur.
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LES ANGLAIS : |
Ce fut en
Angleterre que verront le jour les premières voies ferrées. Georges Stephenson,
qui cherchait à utiliser la vapeur comme moyen de traction, fabriqua une
locomotive vers 1814. En 1823, avec d’autres, il monta une usine de fabrication
de locomotives. En 1825, fut inaugurée la première ligne ferroviaire pour le
charbon, Stockton-Darlington, de plus de
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EN FRANCE : |
Pierre-Michel Moisson-Desroches (1785-1865)
ingénieur des mines adressa en 1814, à Napoléon III, un courrier dans lequel il
projetait de faire 7 grandes voies ferrées sur le pays. En 1816,
Louis Georges de Gallois-La Chapelle se rendit en Angleterre, et à son retour
fit état des voies ferrées qu’il y vit. Il préconisa leur emploi chez nous. Louis
Antoine Beaunier, lui, eut pour projet de construire une voie ferrée entre
Saint-Etienne et Andrézieux. Les frères
Seguin suivront, avec pour ambition de rejoindre Lyon à Saint-Eteinne et
Andrézieux à Roanne. |
LES PREMIERES REALISATIONS
EN FRANCE : |
En 1827 l’ingénieur Beaunier fait ouvrir la première
ligne de France, Saint-Etienne-Andrézieux. Elle fut à voie unique. L’écartement
entre les bords intérieurs des rails ( En 1826,
les quatre frères Seguin, et leur aîné Marc, tous ingénieurs, et Edouard Biot
et Cie obtenaient l’adjudication de la concession d’une voie reliant
Saint-Etienne à Lyon, de Différentes sections du réseau Seguin seront ainsi
ouvertes : * juin
1830 Rive-de-Gier-Givors, * avril
1832 Givors-Lyon, * octobre
1832 Saint-Etienne-Rive-de-Gier, 22 km. Pour beaucoup la ligne Saint-Etienne-Lyon, restera comme la première voie ferrée de France, car la section Saint-Etienne-Andrézieux n’était pas réalisée dans les mêmes conditions. |
LA LIGNE DES SEGUIN : |
Durant les premiers mois d’exploitation de cette
ligne, la traction animale fut quasiment exclusivement utilisée. A la descente
(depuis Rive-de-Gier) les chevaux étaient placées dans les wagons où ils
pouvaient se reposer et manger. La distance entre les deux villes était
parcourue en 1 heure à La section
Rive-de-Gier-Givors comprenait 11 tunnels dont 2 à voie unique (pour certains,
ils étaient tous à voie unique). Des gardes, aux extrémités, communiquaient
avec des cordons armés de sonnettes, pour arranger le trafic. Du 1°
janvier au 31 octobre 1831, on transportera 120 000 tonnes à la descente, 10
000 tonnes à la montée, et 10 000 voyageurs. Le transport des voyageurs
commença en 1831. Les gens étaient, au départ, installés dans les wagons à
charbon. En 1844, on arrêta la traction par chevaux. En 1855-56,
la ligne fut reprise, notamment les tunnels. En 1958,
électrification de la ligne. |
MAIS AUSSI : |
Le premier février 1833 : ouverture de la ligne
Saint-Etienne-Roanne, Le prolongement du canal de Givors, en 1838, jusqu’à la Grand-Croix, ne parviendra pas à freiner sa chute. Il ne rejoindra jamais le Rhône à la Loire comme il devait le faire. La concurrence de la voie ferrée lui sera fatal. |
LE TEMPS DES
TRANSPORTS : |
Pour aller de Lyon à Saint-Etienne, il fallait : En
1760, 1 jour et demi. Vers
1820, 16 heures. En
1834, 5 heures. Les bateaux
du canal mettaient environ 17 heures pour aller de Rive-de-Gier à Givors. Pour
la même distance le train mettra, à ses débuts, moins d’une heure. |
LES COMPAGNIES DE CHEMINS DE
FER : |
En 1853,
les 3 compagnies des lignes de chemins de fer, de Saint-Etienne à la Loire, de
Saint-Etienne à Lyon, et d’Andrézieux à Roanne, fusionnèrent pour donner la
compagnie des chemins de fer de jonction du Rhône à la Loire. A la même époque,
cette compagnie fusionnait avec le Grand Central de Morny. Ce fut sans doute
vers 1855, que le Syndicat du Bourbonnais fut créé, puis en 1857 le
Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). La SNCF verra le jour un peu avant la 2°guerre mondiale.
Lionel
Chevallier
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BIBLIOGRAPHIE : Ces lignes
sont essentiellement tirées de : * La Loire, Berceau du Rail français de JC Faure et G
Vachez. * Rail passion. * 150° année des chemins de fer à voyageurs. * La vie du rail. * SNCF bulletin numéro 32. * Les cahiers de l’académie du Souillat numéro 5 de JM
Duhart. * 170° anniversaire de la locomotive Seguin, CERPI. * Histoire de Givors par Etienne Abeille. |
Annexe : extraits du plan exceptionnel de la
ligne Saint-Etienne-Lyon, aimablement prêtés par un particulier. On remarque sur ce plan ; le parcours du canal
de Givors ; l’embranchement de Tartaras servant à amené des wagonnets des
mines de ce village, à la station de Trèves ; et aussi à la hauteur de
Couzon, l’ancien tunnel ferroviaire avant la rectification de la ligne. |
Si, informatiquement parlant, vous nous lisez grâce à Patrick Mercier, sans Lionel Chevallier, il n'y aurait jamais eu d'équipe des Regards du Pilat. Pourquoi ? Parce que nous en sommes les deux premiers membres à l'origine, oui, lui et moi. L'énigme de Trèves, vous connaissez ? Pour beaucoup d'entre vous, forcément. Eh bien, pour la toute petite histoire, tout a commencé à partir d'une visite chez lui, totalement secondaire et connue depuis 2004 des lecteurs du Vieux Secret. Ce grand mystère, on en reparle le 1er Février et pour ce qui est de ce reportage, réalisé avec des sources et de la matière par un passionné du sujet local, Lionel, il sera apprécié. Par tous je l'espère, mais déjà par beaucoup d'amateurs du chemin de fer et j'en connais plusieurs précisément. Thierry Rollat
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