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PILAT et LIENS Mai 2017
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Michel
Barbot
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Deux Fontaines pour un Roy
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De la Fontaine de Barenton
à la Font-Ria Patrick Berlier dans un
courrier daté du 2 juin
2016, informé de mon projet d’article consacré à
la forêt de Brocéliande
(article, depuis rédigé et mis en ligne en janvier par
Thierry Rollat sur le
site La Grande Affaire) me faisait part d’une observation susceptible
d’être
exploitée, entre cette forêt (Brocéliande) et le
Pilat. J’avais déjà avancé un
premier rapprochement dans l’article consacré à
l’inscription de Mauron.
Patrick en pressentait un second, avec « la Fontaine de
Barenton, qui
semble avoir une sœur presque jumelle dans le Pilat avec la fameuse
Font-Ria ».
Ajoutant avec raison : « La comparaison des photos
est éloquente. » La
Fontaine de Barenton en Bretagne (photo Raphodon - Wikipedia) La
Font-Ria dans le Pilat (photo P. Berlier) La Royale Fontaine de Barenton Si la fontaine apparaît
au XIIe siècle
dans le Roman de Rou
de Wace, son prestige naît véritablement au
travers du légendaire arthurien chez Chrétien de Troyes
avec Le Chevalier au
Lion. Au XVe siècle le comte de Laval,
propriétaire de la forêt,
renouvelle le légendaire de la fontaine en l’associant au
Chevalier Ponthus. La Fontaine de Barenton se
dresse au-dessus du
village de Folle Pensée, à une altitude de 190
mètres sur le contrefort Nord de
la Butte de Ponthus, haute de ses 258 mètres, point culminant de
la forêt. Carte
schématique de la Forêt de Brocéliande Le nom de cette fontaine
oscille, ainsi que
démontré sur le site http://broceliande.brecilien.org/Fontaine-de-Barenton, dès le XIIe
siècle entre bel-(anton) et bar-(anton)
proposant ainsi des étymologies quelques peu divergentes. Jean Markale dans son livre Brocéliande
et
l’énigme du Graal (éditons Pygmalion) avance pour
Brocéliande une
étymologie celtique : la « Forteresse de l’Autre
Monde ». Le nom
celte de cet Autre Monde a donné, bien que n’ayant aucunement
à l’origine ce
sens, l’anglais Hell pour désigner l’Enfer. Par le jeu
des étymologies,
Brocéliande pourrait signifier : le « Marais de
l’Autre Monde »,
ce que ne contrediraient pas les zones marécageuses de ce lieu
sylvestre.
Jean-Louis Bernard dans son livre Les archives de l’insolite
(éditions
du Dauphin) présente Brocéliande comme « Le
Pont (BROC = l’allemand
Brüche, l’anglais Bridge) et Dieu (EL, ELI) ».
Cette partie de la
forêt de Brocéliande qui s’étendait jadis sur la
presque totalité de la
Petite-Bretagne, est nommée forêt de Paimpont (du breton
Penn Pont) que l’on
traduit par la « Tête du Pont » ou le
« Bout du Pont »,
soit suivant la tradition… la Tête de Ponthus. Pour J.-L.
Bernard, la fontaine
de Barenton porterait dans son nom celui de l’OURS : BAR, allusif
au
totémisme de l’ours et au culte de l’Étoile polaire (la
Petite Ourse). Au niveau des
étymologies romanesques basées sur
la phonétique, nous pouvons signaler un BAR-ATON ou FILS d’ATON
dieu solaire de
l’Égypte antique. Ce BAR araméen ou hébreu,
apparaît comme un synonyme de BEN
dont nous reparlerons avec le Roman de Ponthus où
l’Égypte au travers du Soudan
de Babylone apparaît assurément comme un
élément d’importance. Le
tableau du Saint-Graal (église de Tréhorenteuc) Ce magnifique tableau
apparaissant dans l’église
de Tréhorenteuc peut se lire à différents niveaux.
L’abbé Gillard fit
représenter la Fontaine de Barenton sous la forme du Saint-Graal
mais un Graal
géographique. En juin 2008 j’évoquais
déjà ce Graal
géographique représenté sur le tableau de
Tréhorenteuc, dans mon article
« Le Souterrain de Trèves ... Reflet du
Méridien Zéro » (Les Regards
du Pilat). Ainsi que je le rappelais, le Graal géographique
représente pour les
hermétistes côtoyés par l’abbé Gillard, la
France, Graal du monde. Jean Phaure
dans son livre La France mystique (éditions
Dervy-livres) écrit :
« L’hexagone français, Graal géographique
de la chrétienté, a pour
tracé régulateur l’Étoile de David ou Sceau de
Salomon dont les six angles
définissent nos frontières naturelles et magnifient le
Verbe créateur dont le
Nombre est Six. La Fleur de Lys, la Fleur de Lumière, à
la fois trinitaire et
hexagonale, s’y inscrit harmonieusement, à l’intérieur du
Sacré-Cœur,
spécialement demandé à la France comme
véhicule de Salut pour l’Humanité. » L’ordonnancement du tableau
tel que l’abbé
Gillard l’a conçu, reprend dans sa géométrie,
l’ordonnancement du volumineux
ouvrage de Félix Bellamy La Forêt de Brocéliande
dont les trois volumes
ont été publiés en 1896. Ce livre de
référence, réédité par les
éditions des
Régionalismes, apparaît d’une part dans le prolongement
des travaux d’un Baron
du Taya qui publia en 1839 le livre Brocéliande, ses
chevaliers et quelques
légendes (mis en ligne sur le Net) et apparaît d’autre
part, comme le
témoignage d’une longue enquête menée sur le
terrain mais aussi auprès des brocéliandais
encore pétris de ce passé mystérieux qui baigna
l’antique forêt des druides. Dans le tome I, le Rennais
Félix Bellamy,
chimiste de son état, présente au lecteur la
mystérieuse Forêt de Brocéliande.
Il consacre le final de ce 1er tome au sulfureux Seigneur de
l’Étoile, Éon, Père abbé au XIIe
siècle de l’abbaye de Moinet à
Barenton. Dans le tome II, est présenté Yvain le
Chevalier au Lion ainsi qu’une
longue étude consacrée au Chevalier Ponthus. Le tome III
apparaît
essentiellement axé autour du célèbre barde Merlin. L’abbé Gillard choisira
de représenter à droite
sur le tableau, Merlin enfermé dans une prison d’air. Il initie
Viviane, sa
belle geôlière, à la science des anciens druides.
Face au célèbre barde du roi
Arthur, apparaît celui, que F. Bellamy nomme le Seigneur de
l’Étoile. Le moine
Éon fut, dit-on, inspiré par le célèbre
Merlin et devient le dépositaire de ses
trésors. Les trésors de Merlin vont permettre
à ses héritiers de
prophétiser ou plus précisément de
décrypter ses hermétiques prophéties, thème
sur lequel Félix Bellamy s’attarde longuement. Ce fut Geoffroy
de Monmouth qui
vers 1130 / 1135 qui rédigea le Libellus Merlini (initiales
LM…
cf. LM SAR de mon article « PHELIPE ET MAVR – OU LA PROMESSE
D’UNE EAU
D’OR SUR LA SPIRALE DE LUMIÈRE » - site La Grande
Affaire), soit une
traduction du breton au latin des Prophéties de Merlin. Merlin
jeune et précoce lit ses prophéties à Vortigern Illumination
1: British Library MS
Cotton Claudius B VII f.224 - Robert Vermaat http://www.vortigernstudies.org.uk/artlit/image1.htm Les Prophéties de
Merlin ont permis aux Bretons,
de Grande et de Petite Bretagne, de rêver à la renaissance
de l’ancien royaume
du roi Arthur. Cette reconquête du pouvoir arthurien est
symbolisée par
l’affrontement opposant le Dragon Rouge (les Bretons) au Dragon Blanc
(les
Saxons). Les deux dragons sont figurés sur l’illustration
représentant Merlin
lisant ses prophéties au roi Vortigern. Revenons au tableau de
l'église de Tréhorenteuc.
Nous découvrons en haut Yvain le Chevalier au Lion, dont les
aventures à
Barenton, inspireront celles du Chevalier Ponthus en ce même
lieu. Ponthus,
fils du roi de Galice, est représenté au bas du tableau
affrontant l’un des de
52 chevaliers venus le provoquer en duel. Yvain, chevalier du roi Arthur
dont le nom
gallois était Owein, « Y vain »
à la Fontaine et « Y
vainc » – selon la formule consacrée – le
Chevalier Noir, titre
hautement convoité ainsi que nous le découvrirons avec le
Chevalier Ponthus. Le
Chevalier Noir entend le langage des oiseaux du Breuil de Barenton. Il
possède
en lui le don de prophétie. Représentations
du chevalier Ponthus, inspiré d'Yvain, Dans Le Roman de
Rou de
Wace, première mention écrite connue de la Fontaine de
Barenton, Wace relate la
conquête de l’Angleterre entreprise en 1066 par Guillaume (Rou),
duc de
Normandie assisté du duc de Bretagne Alain Fergent (en breton le
« brave parfait »). Bien qu’Alain Fergent
désigne
traditionnellement le duc de
Bretagne, le compagnon de Guillaume de Normandie cité par Wace
évoquerait,
suivant F. Bellamy, un autre personnage !? Parmi les compagnons
d’Alain IV
de Bretagne, apparaît Raoul de Gaël, maître de
« Brecheliant » avant
1066 : Alain Felgan
vint el passage, Quoiqu’il en soit, la paix
régnait dans le duché
de Bretagne, ce qui permit au duc Alain IV de répondre à l’appel
d’Urbain II. Accompagné de son contingent breton
dans lequel
figurait Raoul de Gaël, il part pour la première Croisade.
Absent de Bretagne
durant cinq ans il laisse le duché sous la ferme autorité
d’Ermengarde. (Livre
de Marcel Le Moal De la Cornouaille à Jérusalem –
L’épopée d’Alain Fergent
duc de Bretagne Coop Breiz éditions). D’après Orderic Vital,
en mars 1113 lors de
l’entrevue de l’Ormeteau-Ferré entre Louis VI le Gros et Henri Ier
Beauclerc, le roi de France « concède le Bretagne
» c’est-à-dire la
vassalité directe d’Alain à Henri Ier. Le duc
de Bretagne devient «
homme lige du roi des Anglais », c’est alors qu’il fiance son
fils Conan à la
fille naturelle du roi d’Angleterre, Mathilde. Malade, il
délègue alors le
gouvernement à son fils Conan III qui intervient pour la
première fois comme
duc de Bretagne en 1115. La présence de Merlin
sur le tableau, au-delà de
ses amours avec la fée Viviane sous les sylves de
Brocéliande, nous oriente
vers les hermétiques prophéties du célèbre
barde de la cour du roi Arthur.
L’abbé Gillard au travers des énigmatiques tableaux ou
des vitraux de son
église, nous apparaît – bien qu’il n’en aurait
assurément, par modestie, pas
accepté le titre – comme un maître du Brut. Il appartenait au Moyen
Âge, aux maîtres du
Brut, versés dans les prophéties de Merlin et
de Taliesin, ainsi que
dans l’Histoire de la Petite et de la Grande Bretagne, d’en
révéler
l’hermétique mystère. Le Brut, est le nom
donné à d'anciennes chroniques
bretonnes et anglaises, soit en souvenir d’un prétendu Brutus,
petit-fils du
héros troyen Énée,
regardé comme le premier roi de
l’île de
Bretagne, soit comme une
variante du mot gallois Brud,
bruit, rumeur, et par suite récit, annales. On connaît
surtout le Roman de Wace
et celui de Layamon
(publié à Londres
en 1847)
qui en est une paraphrase. Très en vogue au Moyen
Âge des deux côtés de la
Manche, les Prophéties de Merlin ont accompagné les
révoltes galloises. Elles
furent évoquées lors du procès de Jeanne d’Arc et
lors de sa réhabilitation,
ainsi que nous l’apprenons à la lecture du livre de Jean-Pierre
Le Mat Enquêtes
sur les prophéties de Merlin (éditions Yorann
embanner). Cet historien
Breton nous livre le fruit de ses enquêtes en utilisant un mode
proche de la
fiction. Dans ses enquêtes, il évoque le règne de
Raoul de Gaël fils de
Ralph de Gaël (premier du nom) ; règne annoncé
semble-t-il par Merlin,
bien que cette prophétie se prolonge dans le règne
d’Owain Glyndŵr : « Cadwallader
convoquera Conan et
s’alliera avec l’Écosse. Alors les étrangers seront
massacrés et les rivières
rouges de sang. « Les monts
d’Armorique entreront en
éruption et l’Armorique elle-même sera couronnée du
diadème de Brutus. La
Cambrie se réjouira et les chênes corniques fleuriront.
L’île prendra le nom de
Brutus et le titre qui lui avait été donné par les
étrangers sera rejeté. » Le roi Kadwallader de la
prophétie fut le dernier
descendant régnant du roi Arthur.
Il
symbolise dans la prophétie les Bretons insulaires. Conan
évoque Conan
Mériadec, premier roi de Petite-Bretagne et ainsi le royaume
continental de la
Petite-Bretagne. De ce royaume devenu duché,
précisément de la forêt de
Brocéliande, i vint
Raoul de
Gaël, proche de Guillaume de Normandie, qui, ainsi que le rappelle
J.-P. Le
Mat, le remercia de belle façon: « Il lui offrit
l’un des royaumes les
plus riches de l’île, celui de d’Est-Anglia. Raoul y retrouva son
père. » J.-P. Le Mat, se plaît
à nous présenter Ralph de
Gaël, le père de Raoul, le jour de son mariage, recevant du
duc de Bretagne
Alain III dit Rebrit ou Roebre
(Roi Breton en
vieux breton) et de Knut souverain d’Angleterre et du Danemark,
l’épée de
Kadwallader tranchante et noire. Le même jour, Ralph de
Gaël aurait reçu
d’une délégation de lettrés gallois, « un
livre damasquiné, orné de
riches enluminures ». Chaque nuit, Ralph étudiait
le livre gallois
(les Prophéties de Merlin), puis un jour il quitta
Brocéliande pour le Pays de
Galles où son fils Raoul le retrouvera arborant
l’épée de Kadwallader par son
père remise. « Les
prophéties de Merlin y annonçaient
la reconquête de l’île de Bretagne et la défaite des
Saxons. La guerre
victorieuse verrait apparaître le nouvel Arthur, un Breton et non
un bâtard de
Normand. A la lignée cornouaillaise du premier Arthur qui
s’achevait avec
Kadwallader succéderait une lignée armoricaine. » J.-P. Le Mat raconte de belle
façon ce qui a pu
susciter le destin de Ralph de Gaël dit Ralph l’Anglais ou Ralph
the Staller
(en anglais l’écuyer mais avec un sens quelque peu
différent), et de son fils
Raoul Gaël. Cette royauté marquée du sceau
de Conan Mériadec, bien que
de courte durée, va se prolonger où
réapparaître avec le roi Gallois Owain ap
Gwynedd (1100 ? – 1170) qui
régna
précisément à l’époque où Geoffroy
Monmouth rédigea son édition latine du Libellus
Merlini. Mais c’est le dernier souverain Gallois, Owain Glyndŵr qui
va
attirer notre attention. La Bruti coronabuntur ou
Couronne de Brutus Les Maîtres du Brut
ont reconnu dans les
figures des rois de Bretagne insulaire, Arthur, Kadwallader et Owain
Glyndŵr,
trois figures messianiques. Owain ! Owain (Owein,
Owen ou Yvain),
compagnon du roi Arthur, apparaît comme le Chevalier au Lion. Le
héros gallois,
présenté dans les anciennes chroniques comme un
demi-dieu, est accompagné dans
les combats par des corbeaux et assisté de son clan fort de
« trois
cents épées ». Pour les Gallois, les Quatre
Rois nommés Owain,
pérennisaient la fabuleuse épopée du Chevalier au
Lion. Le plus important,
dernier souverain Gallois, fut assurément Owain IV Glyn Dŵr ou
Glyndŵr (1359 –
1416 ?). Il apparaît dans Henri IV de Shakespeare sous la
forme anglicisée
d'Owen Glendower. Bannière
d’Owain Glyndŵr La bannière d’Owain
Glyndŵr reprend en écartelé,
le lion de gueules d’Ivain ou Owain le Chevalier au Lion. Ce lion de
gueules
sur fond d’or au 1 et 4 apparaît d’or sur fond de gueules au 2 et 3. Quatre Lions, tels les Quatre Rois
Owain. Mais suivant la symbolique territoriale celtique royale, les
Quatre
Royaumes et donc les Quatre Rois, annoncent un Cinquième Royaume
sur lequel
grènera le Haut-Roi ou Cinquième Roi… le Cinquième
Owein, soit le Retour
d’Arthur annoncé par les Prophètes Bretons. Owain Glyndŵr,
Quatrième Roi Owain et dernier « prince
de Galles » couronné de la Bruti coronabuntur ou
Couronne de Brutus,
apparaît comme le plus charismatique. Sa vie se présente
déjà comme la
préfiguration de la vie future du Cinquième Roi Owain
dont le Retour est
annoncé en anglais dans ces trois mots
prophétiques : « Glyndŵr shall
return », « Glyndŵr
reviendra ! ». Naissance
d'Owain http ://glyndwr660.blogspot.fr/2013_08_01_archive.html D’après la
légende, la nuit ou naquit le Prince
Owain, les chevaux de l’écurie de son père Gruffudd
Fychan II, revenus à l’état
sauvage, se sont déchainés. Ils tamponnèrent dans
leurs stalles their
fetlocks (en français leurs boulets – partie de la jambe du
cheval située
au-dessus du sabot) jusqu’à en saigner. Ceci a été
considéré comme un événement
prophétique annonçant la bataille de Bryn Owain ou plus
justement Bryn Glas (la
Colline Verte) le 22 juin 1402. Ce fut une grande victoire pour Owain
et sa
troupe de guerriers Gallois : le Plant Owain, les Fils d’Owain, contre l’envahisseur anglais.
Depuis le premier cri,
à sa naissance, Owain
n’aurait cessé de crier, jusqu’à ce que son père
permette aux petits enfants de
remettre au contact (à la touche), la poignée de son
épée. C’est bien sûr ce
qui se réalisera lorsque Owain et les Gallois de sa
génération - le Plant Owain – se rassembleront
pour chasser les Anglais. Les chroniques affirment qu’en
la nuit de la
naissance d’Owain, il y eut de grandes tempêtes. Le ciel
illuminé par des
éclairs, résonnait aux coups du tonnerre et les fleuves
débordèrent de leur
lit. Les Gallois ont affirmé
à mi-voix, avoir vu
durant cette nuit, dans les cieux à l’Est, une grande
comète ardente qui passa
comme un éclair dans le ciel. Au loin dans les halls des
rois
d’Angleterre à Westminster, quatre petites cloches (on notera le
nombre
symbolique des cloches…) sonnèrent de leur plein gré. Cette symbolique liée
à la naissance d’Owain
affirme la nature messianique du personnage, et de façon plus
secrète, le Retour
annoncé par les maîtres du Brut. À l’âge adulte,
Owain Glyndŵr avança aux côtés de
Crach Ffinant, un Maître du Brut, élève de
Iolo Goch, ou Iolo le Rouge,
célèbre Barde qui poétisa les exploits d’Owain.
Jean-Pierre Le Mat dans ses Enquêtes
sur les prophéties de Merlin, prête à un
chanoine de Saint-Asaph au sujet
de Crach Ffinant, les propos suivants : « Il sait
l’histoire de Brutus
et de son peuple. Il nous a montré que la venue d’Owain
était écrite dans les
anciens livres. Il a pointé du doigt les mots qui le
désignaient. Je
connaissais les évangiles et les anciennes prophéties qui
annonçaient la venue
du Messie. Nous avons appris par cœur les prophéties de Merlin,
ainsi que la
grande prophétie de Bretagne. Nous avons appris la signification
de chaque
phrase. » Crach Ffinant disparu,
peut-être lapidé par des
moines. Owain consulta alors Hopcyn ap Tomos ab Einion. « Comme
son
prédécesseur, Hopcyn est lui aussi un Maître du
Brut. Il connaît notre histoire
passée, présente et future. » Ainsi que l’écrit
Jean-Pierre Le Mat :
« Crach Ffinant attendait la venue d’un chef de guerre,
Hopcyn ap Tomos
prépare Owain a être un roi législateur, en paix
avec ses voisins. […] Owain est le roi
légitime de l’île de
Bretagne, depuis que la Vierge a offert au roi Arthur le saint
Chrême.
L’ampoule fut perdue jusqu’à ce que Saint Thomas Beckett la
retrouve. » Hopcyn, le guide d’Owain est
présenté par J.-P.
Le Mat comme un nouveau Merlin. « Il parle par
énigmes. […] Comme
Merlin, Hopcyn est un être de l’ombre et des forêts. Il est
l’homme noir et les
animaux lui obéissent. ». Les exilés Gallois
reviennent en nombre autour
d’Owain. Des Bretons sous la bannière de Jean II de Rieux
traversent la Mer
Bretonne en 1405, afin de venger une expédition anglaise. Parti
avec 2800
hommes, le seigneur Breton va soutenir Owain Glyndŵr. La
principauté de Galles
redevint indépendante pendant un temps… La bannière d’Owain
Glyndŵr revisitée par l’abbé
Gillard Il semblerait que
l’abbé Gillard se soit appuyé
sur la bannière du héros Gallois dans sa conception de la
mosaïque représentant
la Fontaine de Barenton : Mosaïque
de Tréhorenteuc reprenant la bannière d'Owain Photo
de Christian Le Lièvre Aux quatre lions de
l’écartelé du roi Gallois,
symbolique dans la mosaïque des quatre évangélistes,
est ajouté le Blanc Cerf
qui représente le Christ ou Messie. Certains commentateurs y ont
vu une
allusion aux ordres celtiques : les Fianna (les Blancs) et le
Rameau
Rouge. Le cerf de Brocéliande apparaît comme la
christianisation de Kernunos :
le Bel encorné, divinité celtique. In
1400, Owain Glyndŵr
led a revolt against King Henry IV of England http://ardal-wales.co.uk/english/local-history/the-kingdom-gwynedd/ Les quatre lions et ce cerf de
la mosaïque conçue
par l’abbé GIllard, s’ils évoquent effectivement deux
épisodes de la Quête du
Saint-Graal, renvoient également aux Quatre Empire de la
tradition hébraïque
qui précèdent l’Ère Messianique, le
cinquième
Empire, symbolisé par le Blanc Cerf. Violette
ancolie - Tréhorenteuc Entre les pattes du Blanc
Cerf, figure la
violette ancolie. L’abbé Gillard tenait à la
présence de cette fleur. L’ancolie
fut une des signatures de Léonard de Vinci. Paul Vulliaud,
auteur du livre La
pensée ésotérique de Léonard de Vinci
(éditions Dervy) va jusqu’à présenter
le célèbre artiste Italien comme le Maître à
l’ancolie. On découvre l’ancolie
dans son célèbre tableau Bacchus
où figure un cerf couché. Bacchus y figure sous les
traits de Jean-Baptiste.
Christophe Colomb aurait également utilisé l’ancolie
comme signature, lui
donnant, parait-il, la forme d’une lettre hébraïque.
Au-delà de la puissante
symbolique de l’ancolie, cette fleur apparaissait, assurément
pour le célèbre
navigateur, comme une arme parlante. En effet, l’ancolie,
associée à
l’Esprit-Saint, souvent présenté sous la forme d’une
colombe, est dite en
anglais columbine, de colomba en latin, la colombe).
Mieux
encore, en tenant compte des origines juives de Colomb, avancées
avec raison,
par différents auteurs, il devient intéressent de
mentionner le nom hébreu de
l’ancolie : Ioniah, variante de Ionah, la
Colombe ! En Brocéliande, le Lion
de Gueules, attribut
d’Yvain (Owain) fut celui de la noble famille des Plessis-Mauron, puis
devint
celui de la branche cadette, les Plessis-Mauron de Grenedan. Le
château
primitif des Plessis de Grenedan se trouvait dans la commune d’Illifaut
(en
breton l’Église du Hêtre – élément
d’importance pour la suite de cette étude).
Dans l’église, ainsi qu’indiqué dans mes
précédents articles, se trouve un
vitrail représentant la colombe de l’Esprit-Saint fondante,
tenant dans
son bec, par le crochet, la Sainte Ampoule. La colombe aurait pu
apparaître
dans un vitrail représentant le baptême de Clovis. Mais le
baptême représenté
n’est pas celui du premier roi mérovingien du futur royaume de
France, mais
celui de Jésus baptisé par Jean-Baptiste…
La fleur ancolie dont le nom
scientifique Aquilegia, vient probablement du
terme latin aquila (aigle), est également nommée
Gants de Notre Dame,
Éperon de la Vierge ou Herbe de
lion. L’abbé Gillard à qui l’on pourrait, au même
titre que Léonard de Vinci,
décerner le titre de Maître à l’ancolie, a
conçu le tableau géographique du
Graal sur une trame de 4 épisodes appartenant au
légendaire de Barenton, 4
épisodes dans lesquels se reconnaissent les 4
éléments. L’abbé Gillard dans sa
conception du tableau
représentant la Légende du Graal sous la forme d’un Graal
géographique, associe
Éon de l’étoile à l’élément feu
caractérisé par la comète placée au-dessus
d’une église qui serait celle de Saint-Léry
édifiée en partie, avec des pierres
provenant du couvent de Moinet à Barenton dont Le Mage
Éon fut l’abbé. La
comète d’Éon couronne le Temple du Mage La comète qui initie le
ministère de l’abbé de
Barenton, apparaît identique à la comète qui aurait
traversé le ciel à la
naissance d’Owain le dernier souverain Gallois de la Principauté
galloise. Du Divin Enfant au Mangeur de
Miel Curieusement, dans
l’étude Vérité et Légendes
de Tréhorenteuc l’abbé Gillard nous présente
un tableau non pas composé de
4 scènes mais bien de 5 ! Cette lecture peut paraître
curieuse, sachant
que l’abbé l’a fait peindre en 4 scènes. Nous retrouvons
dans son commentaire
de ce tableau Graal géographique, le partage du
territoire celte en 4 +
1 royaumes, partage que l’abbé applique dans le grand vitrail,
à la Bretagne,
région française, traditionnellement connue pour ses 5
départements. Le retrait
de la Loire-Atlantique lui apparaît comme la mort de la Bretagne.
L’abbé titre
cette 5e scène : BUTOR DE LA MONTAGNE. Ce titre
permet d’accéder au
5e élément – la Quintessence des alchimistes –
en lui donnant le
visage de BRUN DE LA MONTAGNE fils de BUTOR. Félix Bellamy dans la
géométrie ordonnée de son
livre La Forêt de Brocéliande place Brun de la
Montagne dans le tome II.
Ainsi que le rappelle l’abbé Gillard dans son étude au
sujet de Butor :
« Il eut un fils. Depuis le roi Priam, nul homme plus
beau ne vécut. » Butor et son fils Brun
prennent ainsi place dans
la Priamide, caractérisant la descendance du roi Priam
de Troyes, Priamide
dans laquelle apparaît Brutus, petit-fils d’énée,
lui-même petit-fils de Priam. Le nom du père, Butor,
tout comme celui du fils,
Brun pourrait nous orienter vers la symbolique royale celtique du
taureau mais
c’est plus vraisemblablement vers la symbolique également royale
et celtique de
l’ours qu’il convient de se tourner. Butor par sa phonétique
rappelle le
gaulois Bitur(rig-) les Rois du Monde ou Rois Perpétuels. Nous
pénétrons ici
dans la géographie sacrée de la Gaule et ainsi dans la
géographie sacrée de la
France. Ainsi que le rappelait Gérard de Nerval, Bourges, la
cité des
Bituriges, est la capitale secrète de la France, le Graal
géographique, Graal
de Lumière (Or, Our en vieux breton, mot d’origine gauloise –
But-Or). Évoquer
Bourges et les Bituriges, c’est aussi évoquer l’Ours, de
même racine
étymologique que le mot Our (lumière). Certains auteurs,
tels Jean-Claude
Capelli, qui rédigea notamment le roman ésotérique
La Bête de Brocéliande
(éditions Lulu.com) ont écrit de très
intéressants commentaires sur le Pays de
l’Ours ou Pays des Bituriges. N’oublions pas cette
célèbre devise biturige bien
connue des hermétistes : « OURSINE LE TEMPS
VIENDRA »… La naissance de Brun est de
nature toute
messianique. Voici ce que rapporte l’abbé Gillard sur la
naissance de l’enfant
: « C’était
un joyau tel que jamais ni
Pape, ni Légat, Prélat, Archevêque ou Cardinal n’en
découvrit de pareil. « Sa couleur
était gracieuse et sanguine.
Son visage était tains de couleur rosine et fleurait plus souef
que ne fait
fleur d’espine. « A sa
naissance, il fut enveloppé de
drap de soie et d’or, et spécialement encortiné à
cause du froid de la vesprée. « Pour recevoir
sa destinée des fées de
Barenton, il devait être de nuit porté à la fontaine. » De cette chanson de geste
datée généralement de
la fin du XIIIe siècle, seul un fragment de 3926 vers
nous est
parvenu. Félix Bellamy indique, suivant l’avis de M.P. Meyer,
que l’auteur
inconnu du récit, appartenait au Nord de la France. Cette
hypothèse serait
motivée par des raisons philologiques mais aussi par le fait que
l’auteur
utilise « avec une certaine complaisance l’eau de la
Saine (vers 592,
951, 1551, 3192). Peut-être vivait-il sur ses bords. » On pourrait également
arguer que le mot Saine en
vieux-français désignait un Synode ou Concile, soit un
rassemblement d’évêques… Le nouveau-né est
porté à la Fontaine de
Bersillant. « … les rois et les princes autrefois
faisaient porter
leurs enfants, dans les forêts, les lieux déserts, les
prairies, sous un arbre,
ou près des fontaines, espérant, qu’ils y recevraient, de
la part des fées, les
destinées qui leur assureraient bonheur et gloire en leur vie. »
Le
père du nouveau-né est présenté dans le
récit comme « un puissant et
vaillant seigneur de race royale, nommé Butor, sire de la
Montagne, qui déjà
vieux avait épousé une jeune femme, venait d’en avoir un
fils. » Il est certain que le
récit de la naissance de
Brun de la Montagne à une proximité toute relative avec
celle
de Jésus. Cette
adaptation met en relief l’aspect messianique de Brun et ainsi son
aspect
prophétique. Jean Markale (Brocéliande
et l’énigme du Graal
– éditions Pygmalion) indique que le château de Butor se
trouvait sur les
landes de Lambrun. La vérité est que la Butte de Ponthus
où se trouve la
Fontaine de Barenton, pourrait plus que les landes de Lambrun
évoquer la
Montagne. Lambrun, en breton la « Lande de Brun »
dut acquérir son
nom après l’écriture du livre. Les Landes de Lambrun sont
très proches de
Brocéliande mais il convient à mon sens de chercher
ailleurs cette montagne. Le
nom de Brun est très intéressant. Le texte connu de BUTOR
DE LA MONTAGNE
parvenu jusqu’à nous, se termine en la quinzième
année de Brun. L’enfant
commence sa vie d’homme. Il choisit de s’en retourner pour la
première fois à
la Fontaine des Fées. Il y rencontre le Roi des Fées qui,
nous dit Jean Markale
« a toutes les caractéristiques de Merlin ».
Dans ce roman, la
fontaine de Barenton est présentée comme un lieu
faé : Il a des
lieux faés es marches de Champaigne, Brun de la Montagne
représente dans la symbolique
de l’abbé Gillard, le Cinquième Élément.
Mais où devons-nous situer la Montagne
où naît la Divine Quintessence faite homme ? Dans cette chanson de geste,
le lieu faé
nommé bois Bersillant (Brocéliande) qui
appartient, comme les autres lieux
faé au roi Artu (l’ours) de Bretagne, est
localisé par-dessous la
Montagne. Le lieu à découvrir, la Montagne,
ne peut en ce sens, se
situer à proximité de la forêt légendaire,
point culminant de ce territoire
breton. Brun – le Cinquième
Élément – nous rappelle et ce
n’est pas un hasard, le titre du film de Luc Besson. Le
célèbre cinéaste
français, auteur d’un Jeanne d’Arc ambitieux,
achevait ainsi avec Le Cinquième Élément,
tout un cycle
cinématographique consacré aux 4 + 1
éléments : la Terre (Subway), l’Eau (Le
Grand Bleu), l’Air (Léon)
et le Feu (Nikita). Le Cinquième Élément
parachevait ainsi de belle
façon cette pentalogie déjà
synthétisée dans le premier long métrage de
Besson : Le Dernier Combat. Dans la version roman du Cinquième
Élément
tirée du scénario de Besson, le thème du mangeur
de miel (l’ours),
apparaît avec Korben Dallas interprété par Bruce
Willis, celui qui protège le
Cinquième Élément tout en permettant son
accomplissement… Mais revenons à
présent à Brun de la Montagne
venu lui aussi en Brocéliande, lieu de son parrainage
par les fées,
depuis sa Montagne natale. Philippe Walter, professeur de
littérature française
du Moyen Âge, à l’Université de Grenoble-III,
spécialiste des romans arthuriens
(auteur du livre Arthur, l’Ours et le Roi), nous permet
d’envisager le
lieu où cette Montagne se dresse vers le ciel. Dans cet autre
livre Fêtes,
rîtes et mythes du Moyen Âge (éditions IMAGO),
page 192, l’auteur nous
entraîne dans les pas de « Saint Bruno, l’ours des
montagnes ».
Il évoque tout d’abord l’omniprésence dans la mythologie
chrétienne de
l’ours : « On ne compte pas les saints qui portent
le nom de
l’ours (saint Ours, saint Ursin, etc.) mais aussi saint Bernard
(Bär, nom
germanique, et –art, nom celtique de l’ours) et d’autres formes encore.
Mais
quel rapport le bon saint Bruno, fondateur de la Chartreuse au nord de
Grenoble, peut-il entretenir avec l’ours ? » Saint
Bruno dans une grotte On ne peut que constater que
saint Bruno est le
plus souvent représenté en prières dans une
grotte, ce qui est l'habitat
habituel de l'ours. Voici que se découvre la piste qui permettra
de découvrir
plus avant dans ce texte, la Montagne où naquit et vécut
jusqu’à ses 15 ans, Brun
de la Montage. Les propos de Philippe Walter deviennent ensuite plus
précis,
tout au moins dans le cadre de cette étude : « On
pense
immédiatement à la couleur des cheveux prise comme un
signe distinctif de la
personne. Mais le brun peut aussi être compris comme le velu,
l’être couvert de
poils bruns. On rejoint alors immédiatement la figure de l’ours
brun car on
sait que cet animal était désigné par toute une
série de périphrases que
rappelle le folkloriste *Claude
Gaignebet : le velu, l’oncle, l’Homme sauvage, l’homme à la
fourrure, le
plantigrade, le pied gonflé, le lécheur, le
miellé, le vieux de la Montagne, le
maître de la forêt. Brun est précisément le
nom de l’ours dans le Roman de
Renart. Mais cette explication étymologique du nom doit
être mise en relation
avec un épisode hagiographique rapporté dans la Vie
de saint Hugues,
évêque de Grenoble. » *Claude
Gaignebet : L’homme
qui a vu l’homme, qui a vu l’homme, qui a vu…, Poétique 45,
1981, pp.
399-425. Ph. Walter relate ensuite
l’énigmatique vision
dans laquelle l’évêque de Grenoble découvre Dieu
construisant une demeure pour
sa gloire, sur une montagne déserte. Sept étoiles
indiquent l’emplacement de
cet édifice. « Or, Bruno et ses compagnons sont
précisément sept, comme
les étoiles. Par ailleurs, ces étoiles indiquent la
destination du nord,
puisque le massif de Chartreuse où sera construit le
monastère se trouve au
nord de Grenoble. Il ne peut donc s’agir que de la Grande Ourse qui
symbolise
Bruno et ses six compagnons, Bruno étant, plus que les autres,
marqué par la
symbolique ursine de son nom. Une fois installés en Chartreuse,
les moines
vivront tels des ours, dans un milieu sauvage. » Ponthus ou le pourvoyeur des
insignes royaux L’un des derniers romans de
chevalerie ayant pour
cadre la forêt de Brocéliande est Le Roman de Ponthus
et de Sidoine. L’auteur
supposé, bien qu’anonyme du roman, aurait vécu du XIIIe
siècle au
XIVe siècle et serait, suivant l’hypothèse
avancée, un Gaël-Montfort
(descendant de Raoul de Gaël). Ce roman est mentionné dans
la charte des Usements
de Brécilien, rédigée en 1467 par O. Lorence
sur les ordres du comte de
Laval (un Gaël-Montfort) maître de Brécilien,
dont il était le
secrétaire et le chapelain. Les éditions les plus
anciennes connues à ce jour,
sont datées du XVIe siècle. Félix
Bellamy mentionne l’édition de
Jehan Trepperel à Paris ainsi que celle de Maistre Guillaume
Leroy à Lyon. Dans cette charte le
secrétaire du comte énumère
les merveilles de la forêt la Fontaine et le Perron de Bellanton,
puis ajoute
« ce fut auprès que le bon chevalier Ponthus fit
ses armes, ainsi qu’on
peut voir par le livre qui de ce fut composé. » Ponthus est le fils de Tibour,
roi de Galice au
IVe siècle. Le Soudan de Babylone envoie ses fils en
Occident. L’un
d’eux, Broadas débarque en Espagne et tue le roi Tibour. Ponthus
fuit la
Galice, faisant voile au Nord jusqu’en Petite-Bretagne où il fut
accueilli par
le roi Hoël de Vannes. Le prince galicien et la belle Sidoine,
fille du roi,
vont tomber amoureux mais l’heure n’est pas aux épousailles.
Contraint de
s’exiler en forêt de Brocéliande, Ponthus devient le
Chevalier Noyr. Ponthus
et Sidoine Une année durant, tous
les mardis (jour de Mars,
dieu de la guerre), pas moins de 52 Chevaliers – soit un chevalier par
semaine
– se présenteront à la Fontaines des Merveilles
(Barenton), pour affronter le Maître
secret de la forêt
au Champ du Tournoi. Ponthus préparait dans l’anonymat du
Chevalier Noyr,
Gardien de la Fontaine des Merveilles, son grand retour vers la
lumière. Lorsque les 52 semaines de
l’année furent
écoulées, le Chevalier Noyr, vainqueur
émérite, organisa pour la Pentecôte –
soit cinq jours plus tard – des festivités dignes d’un prince
près de la
Fontaine des Merveilles. L’heure de la reconnaissance avait
sonné. Le roi et sa
fille la belle Sidoine, allaient enfin découvrir ce
mystérieux Chevalier Noir,
l’Hermite de la forêt. Le Roman de Ponthus ne
s’attarde pas sur
l’identité des 52 Chevaliers qui joutèrent contre
l’Hermite de Brocéliande.
Bien que quelques noms apparaissent ici et là, seuls les 8
premiers chevaliers
sont nommés dans l’ordre de joute. Cette liste de 8 (ou plus
précisément 4x2)
chevaliers, initiée par Bernard de la Roche, Chevalier Breton,
et dans
laquelle figure Geoffroy de Lusignan
ainsi que Landry de la Tour, se clôt par un inconnu dont le nom
de famille n’en
est pas moins illustre ! Il s’agit de Robert de Roussillon… Les chevaliers (le nombre
n’est pas donné),
l’année écoulée, se voient remettre un insigne
leur conférant la royauté.
« Ces richesses, Ponthus les avaient gagnées en la
nef au fils du
Soudan, et il se disait que mieux ne pouvait les employer que devant
tant de
princes. » Le sire de Lusignan
reçoit une lance et un riche
gonfanon, ainsi qu’un riche cercle d’or, pour le mieux joutant.
Landri
de la Tour reçu une riche couronne qu’il refusa ne s’en trouvant
pas digne.
Mais Ponthus l’avait ainsi ordonné, car Geoffroy Landri de la
Tour avait le
plus dur jouté. Le texte ne dit mot sur
l’insigne royal acquis
par Robert de Roussillon mais il serait surprenant que ce preux
chevalier n’ait
reçu quelque récompense. Les Roussillon ne l’oublions pas
étaient les Rois du
Pilat… Certains chercheurs évoquent à demi-mots les lieux
ancestraux du Pilat,
liés à cette mystérieuse Royauté. Ces Rois
secrets primitivement sacrés sur le
Crêt de la Perdrix (la Pierre du Roi) l’auraient
été par la suite, dans la
Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez où officient les Fils de
l’Ours, le Mangeur
de Miel… saint Bruno. Patrick Berlier dans son livre
La Société
Angélique, tome I, (Arqa éditions) s’attarde
longuement sur ces
énigmatiques rois : « LES ROUSSILON, ROIS DE L’AXE DU
MONDE ». Il
fonde son enquête sur un vieux document publié en 1792 par
le Journal de la
société des amis de la littérature. « En
évoquant le mystérieux château
du Grand Roussilla, ce texte situe sur les terres de Pavezin une
fabuleuse
pierre censée révéler de futurs souverains. » Le vieux document
évoque des ruines connues sous
le nom de Grand Roussilla ou château du Prince.
Dans ce lieu
mystérieux du Pilat, se trouvaient suivant le document, la Liafail
parlante ou Pierre de Souveraineté, ainsi que les Pierres
consacrées aux
saintes Bloe (voir le tableau de la chapelle de la Madeleine sur la
commune de
Pélussin, avec sa Dame Bleue) et Margue (sainte Marthe et son
Dragon). Le Grand
Roussilla correspondrait à l’ancienne maison forte des
Roussillon où sera
édifiée la Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez. Le vieux
manuscrit
ajoute : « Ces deux pierres à peine
ébauchées ont profité pour
élever un monument connu sous le nom de tombeau du roi. » Il devient à
présent opportun de formuler
l’hypothèse suivant laquelle Butor de la Montagne aurait pour
résidence le
Grand Roussilla. Son fils, Brun de la Montagne, dont le nom rappelle
celui de
l’Ours Brun mais aussi – suivant Philippe Walter et Claude Gaignebet –
celui de
saint Bruno… nous ramène, me semble-t-il, dans la Chartreuse de
Pavezin élevée
par les Fils de saint Bruno. Dans ce roman, il est dit que
la Fontaine aux
Merveilles de la forêt de Bersillan, se trouve en un lieu
faé et que ces lieux
sont à Artu de Bretaigne. Le texte fait mention d’un
lieu faé nommé la
Roche Grifaigne ou Grifaine (sauvage, redoutable). Le barde Merlin
suivant la
tradition, avait installé sur la montagne de la Roche Grifaine,
un habitacle
appelé esplumeoir Mellin (Merlin), dans lequel il
rédigeait ses
prophéties. Il ne s’agit pas d’affirmer
que Merlin rédigea
ses prophéties sur les pentes du Pilat mais plutôt
d’avancer l’hypothèse
suivant laquelle une Roche Grifaigne, lieu faé se
trouvait dans le Mont
Pilat. Une telle hypothèse donnerait à penser que dans le
Pilat, des seigneurs
locaux, voire des moines, se seraient intéressés de
très près aux Prophéties de
Merlin. Ces prophéties, très prisées au
Moyen-Âge furent étudiées par les
souverains de différents royaumes. L’évocation de ce lieu
faé dans le Roman
de Butor de la Montagne, intéressant à la fois la
Bretagne et, semble-t-il
le Pilat, permet de pousser l’hypothèse plus loin encore.
À savoir, les Maîtres
du Brut, qui tant, dans la Grande que la Petite Bretagne,
décryptaient
encore et encore les Prophéties de Merlin… ces Maîtres
du Brut,
n’auraient-ils pas découvert dans les dites prophéties,
quelque référence,
aussi secrète soit-elle, aux Roussillon, les Rois du Pilat ? Le lieu faé du
Mont Pilat, à supposé qu’il
est eu quelque réalité dans ce massif forestier,
correspondrait aux Roches de
Merlin. Intrigué sur la possibilité d’un tel lieu
pilatois, j’interrogeais
Patrick Berlier. Voici sa réponse : « Pas de Roche
Grifaigne dans le Pilat à
ma connaissance. Cependant cela me fait penser aux griffes, les Griffes
du
Diable sur une roche en contrebas de la Pierre qui Chante des Roches de
Marlin.
La légende dit qu'un diable venu du Dauphiné (comme les
Roussillon) avec la
pierre sur son dos, la posa d'une main sur cette colline du Pilat, tout
en se
tenant de l'autre main à un rocher où il laissa la trace
de ses griffes. Ce
n'est peut-être pas tout à fait la même chose mais
il y a un rapport avec
Merlin/Marlin. » Les
Griffes du Diable sur le site des Roches de Marlin Robert de Roussillon ou
Tybault de Roussillon Le Huitième Chevalier
qui affronta Ponthus, le
Chevalier Noyr, se nomme Robert de Roussillon. L’Histoire a mise en
lumière des
Roussillon dont le nom nous parle assurément plus, mais l’auteur
du roman (un
Gaël-Montfort), devait avoir des raisons de haute importance pour
mettre en
avant un Robert de Roussillon. Le prénom Robert a pour origine
le germanique
Hrodberht : « Gloire (et) Brillant ». Cette
étymologie n’était
toujours pas reconnue au XIXe siècle. Paul
Hecquet-Boucrand en 1868,
dans son Dictionnaire étymologique des noms propres d'hommes,
proposait : « Robert : « Du teut.
rat ou rad, conseil,
bert, illustre, prop. Illustre dans les conseils, grand orateur. »
Une réflexion
centrée sur le Roman de Ponthus,
donne à penser que l’auteur privilégia une
étymologie celtique dans laquelle le
T de Robert serait muet (il en est ainsi de nos jours) : soit Rober ou
Ro-Ber.
Nous retrouvons la racine Ber- dans le nom de la forêt de
Bersillant
(Brocéliande) apparaissant dans le
roman Butor de
la Montagne. Cette racine apparaît aussi sous la forme Bar-
dans le nom de
la Fontaine de Barenton. Certains chercheurs, tels Jean-Louis Bernard (Les
Archives de l’Insolite – éditions Le Livre de Poche) ont
avancé pour
Barenton : « De ‘’bar’’ = l’ours, allusion au
totémisme de l’ours et au
culte de l’Étoile polaire (la
Petite
Ourse) pratiquée par les Gallo-Celtes. » Ro-Ber
pourrait dans cette optique se traduire Roi-Ours. Les chercheurs
favorables à
une royauté des Roussillon, avancent pour cette
énigmatique famille, cette
royauté oursine. En
1903, le
Vicomte de Galan, dans la Revue de Bretagne (Vannes Imprimerie
Lafolye
Frère), publie l’étude La Bretagne dans les romans
d’aventures.
S’appuyant sur les différentes éditions du Roman de
Ponthus, il nous apprend
que ce Huitième Chevalier : Roussillon, Resillon,
Rossillon, voir Rosylyon
(nous ne sommes pas loin des Rosslyn…) ou Resyllyon, est
prénommé Robert mais
aussi Tybault… Dans un premier temps, après avoir
envisagé une lecture bretonne
pour Robert, j’envisageais une même lecture pour le prénom
Tybault. Nous
trouvons en breton le mot Ti ou Ty signifiant
« Maison » ainsi qu’un
mot Bau (Bo) signifiant également
« Maison » mais aussi
« Victoire ». Le quartier général
d’Éon de l’Étoile au Camps des
Rouets (des Rois) se nommait Bodieu : « Maison de
Dieu » ou
« Victoire de Dieu ». Cette « Maison
royale » n’est pas
sans évoquer Pharaon d’Égypte dont le nom
signifie la « Grande
Maison ». Dans
ma
réflexion portant sur cette alternance des prénoms Robert
et Tybault, il m’est
venu à l’idée que la clef de cette énigme pouvait
peut-être, en partie, se
trouver dans un livre que je possède depuis déjà
pas mal d’années. Il s’agit
d’un livre de Marie-Madeleine Martin : Le Secret des premiers
chrétiens
(O.E.I.L. Paris 1983). L’historienne s’attarde avec
intérêt sur l’ancêtre des
Robertiens dont Hugues Capet sera le dernier roi tout en étant
le premier roi
Capétien. Cet ancêtre apparaît dans l’Histoire sous
le nom de Robert le Fort ou
Robert de Saxeau. Proche de Charles II le Chauve au IXe
siècle,
Robert, marquis de Neustrie et duc des Francs, fut un homme puissant
possédant
pas moins de 1700 fiefs et arrière-fiefs. Le nom de Saxeau que
l’on peut
notamment traduire par la Pierre, provient de l’ancien nom de la
colline de
Sancerre dont il était l’heureux possesseur. L’historienne
différencie avec
détails, les deux Saxeau du Berry. La confusion s’avère
aisée. En effet, si
Robert possédait la « forteresse
oubliée » (pour reprendre les mots
de l’auteur) de Sancerre (le Saciacum vicum) , il était aussi
détenteur de
cette autre Saxeau (le Saxiacum locum) où il établit
l’Ermite, saint
Jacques… Marie-Madeleine
Martin se fait l’écho d’une querelle d’historiens quant à
la localisation de
l’antique cité de Gordon ou Château-Gordon, nommé
dans un acte de Pépin le
Bref. La cité désigne-t-elle « Sancerre ou
le village bâti à ses pieds,
et portant le nom de St. Satur. » Pour l’auteur
« le nom de
Gordon a pu désigner, suivant les époques, l’une ou
l’autre agglomération. »
L’historienne ajoute : « Donc, Gordon aurait
été sur la hauteur au
temps de la Gaule, puis à l’emplacement de St Thibault
et de St Satur, à
l’époque romaine et du Haut Moyen Age. » Dans
l’appendice de son livre, l’historienne s’attarde Sur les origines
du
Sancerre. Cette oppida gaulois se nommait Gortona ou Gorgobina.
M.-M.
Martin écrit : « […] Les Romains ont fort
bien pu installer un
village, au pied de la colline (le futur St Thibaut, puis St Satur,
quand St
Tibault aura été détruit au IVe
siècle). » L’auteur écrit
indifféremment Thibaut et Thibault… Siège de
Sancerre (1572-1573) La
colline
de Sancerre où se dressait au Moyen-Âge, un magnifique
château, fort de ses
neuf tours (nous retrouvons une fois encore cette symbolique
importante de
la castellologie liée à saint Philippe…) apparaît
fortement liée à Robert et à Thibaut…
Saint Thibaut (il y en eu plusieurs – dont le saint patron des
Charbonniers) ne
donna sans doute pas son nom à la petite cité dès
le IIIe ou IVe
siècle… mais plutôt à l’époque
médiévale où la cité devint faubourg de
Saint-Satur. Au sujet de ce saint Satur, les hypothèses se
fondent et se
confondent les unes aux autres. Les anciens auteurs évoquent en
ce lieu une
divinité satirique christianisée en saint Satur
dont le nom rappelle la
mystérieuse Pierre ou Carré SATOR (hébreu SATOUR)
la Pierre du Vainqueur. Il
semble
que la transposition littéraire de Robert de Roussillon en
Tybault de
Roussillon et inversement, au fil des éditions, répondait
à une volonté visant
à mettre en avant une clef affirmant et légitimant, la
royauté des Roussillon
au sommet du Mont Pilat. L’auteur
druidisant Jean-Claude Cappelli, sous le pseudonyme « Celui
du Pays de
l’Ours », est l’auteur du livre Entre le Cygne et l’Ours
– Le Centre
sacré des Gaules (éditions Soleil natal). Dans cet
ouvrage, il met en avant
les mystères de la Royauté de l’Ours telle qu’elle
apparaît depuis la tribu
celte des Bituriges (les Rois du Monde ou les Rois Perpétuels),
« sur
cette Terre Sacrée du Berry (Ber- l’Ours) et de son omphalos
celtique
Avaricon-Bourges ». La colline sacrée de Sancerre
trouve également sa
place dans l’ouvrage. Cet auteur insiste sur le rôle de Royaume
central du Pays
de l’Ours des Bituriges. Le thème de la Royauté Centrale
se retrouve, suivant
les chercheurs avec le « Royaume des
Roussillon »… Dans
la cité
de Bourges, à l’angle de la place Gordaine (ce nom n’est pas
sans évoquer celui
de la cité de Gordon/Sancerre) se trouvait la Pierre de la Crie
qui apparaît
pour certains auteurs comme une Pierre de la Destinée semblable
à la Lia Fal
irlandaise… et à la Lia Fal de Pavezin. Jean-Claude
Cappelli s’attarde sur le thème de la double royauté
observée dans certains
territoires celtiques, avec semble-t-il un roi exerçant le
pouvoir civil et un
roi exerçant le pouvoir militaire.
Nous
retrouverions dans une certaine mesure cette double polarité
royale entre le
Royaume des Ours du Berry et le Royaume des Ours du Pilat des
Roussillon. Le Roman de
Ponthus et de Sidoine et la
Royauté des Roussillon L’auteur
du
vieux document publié en 1792 dans lequel est
évoqué le mystérieux château du
Grand Roussila, révèle : « Nous
ajoutons qu’une tête couronnée de
douze globes a été retrouvée sur ces terres de
Pavezin en 1752… » Enluminure
montrant des personnages Cette
tête
couronnée de douze globes nous donne à penser que le
trophée royal offert par
Ponthus à Robert (ou Tybault) de Roussillon ressemblerait
à cette tête ou à une
couronne à douze globes. Ces douze globes symbolisent les douze
constellations
du zodiaque traversées par le soleil. Ponthus joute contre les
meilleurs
chevaliers une année durant. Ces joutes prennent fin le mardi
précédent la
Pentecôte. Cette fête fut (et reste) avant d’être
chrétienne une fête juive
qui, par sa symbolique a été rapprochée de
l’année du Jubilée, les sept semaines
d’années, soit 49 ans plus un an, la 50e année
qui correspondait au
Shabbat ou repos de la terre. La terre cultivée durant les 49
années pouvait
ainsi se reposer la 50e.
Robert de Roussillon en tant que Huitième Chevalier participe
à ce
renouvellement de la terre. Il est le 8e chevalier mais il
ferme un
cycle de 7 semaines. La
Pentecôte
est célébrée 50 jours après Pâques,
d’où son nom grec. La fête des
Semaines, ou fête du ‘’Cinquantième’’ jour était
appelée ainsi parce qu’elle
était célébrée par les Israélites
sept semaines après l’offrande des prémices
de la moisson. La Royauté des
Roussillon ou Rous-sillon
apparaît associée au Jubilé biblique et à la
Pentecôte. Les Rabbins s’appuyant
sur le calendrier juif dont l’année zéro est fixée
sur la naissance d’Adam,
se sont évertués à déterminer les
différents Jubilés de l’Histoire. Ces Jubilés
marquent des événements importants de leur Histoire
à travers l’Histoire des
Cinq Empires. Les différents Jubilés préparent le
Grand Jubilé : la Venue
du Messie. Ce Grand Jubilé va marquer pareillement dans le
Christianisme le
Retour du Messie. Les Roussillon ou Rois de
l’Axe apparaîtraient
ainsi comme des jalons, des guides jalonnant l’Axe symbolique du Retour
?! Ponthus : un Pont entre
Bretagne et Pilat La Butte de Ponthus, la
montagne brocéliandaise,
doit son nom au Roi Ponthus, roi de Petite-Bretagne et de Galice. Jean
Markale
voyait dans ce double royaume la transposition du double royaume de
Petite et
de Grande Bretagne. Nous pourrions avancer pareillement les deux
Royaumes du
Centre : le Royaume des Bituriges et le Royaume des Roussillon. Pour Jean-Claude Cappelli (La
Bête de
Brocéliande – Lulu.com éditions), le Roman de Ponthus
« n’est qu’une belle
légende de plus » mais dont
la réalité est de mettre en relation la Galice avec la
Bretagne. Cette réalité ponthusienne
prend racine dans le vieux pèlerinage gaulois, voire même
ligure, dont l’un des
axes majeurs reliait le Finistère de l’actuelle Bretagne au
Finistère de la
Galice. Voici que dans cette même Légende de Ponthus
après christianisation, se
révèle le pèlerinage de
Saint-Jacques-de-Compostelle. J.-C. Cappelli place des
mots édifiants dans la bouche du héros de son roman qui
se prévaut d’être allé
jusqu’à Compostelle : « Je suis parti de
Vézelay. Et très curieusement,
tout au long du chemin qui m’a conduit jusqu’à Bourges, j’ai
rencontré
plusieurs lieux-dits dénommés le Pontot. D’ailleurs,
lorsque l’on sort de la
basilique de la Madeleine, à Vézelay, et que l’on descend
la rue principale
pour emprunter le chemin des étoiles, on est obligé de
passer sous un immense porche, celui de la
maison
dit du Pontot… » Le
même
personnage de ce roman initiatique, s’appuyant sur la présence
non loin de
Barenton, sur la Butte de Ponthus, du célèbre
« hêtre de Pontus »
poursuit : « Pour moi, le hêtre de Ponthus a
été un lieu de
rendez-vous des pèlerins qui partaient en
groupe pour Saint-Jacques-de-Compostelle. » Le
Hêtre de
Ponthus, situé
à proximité de la Fontaine de Barenton dans cette partie
de la
Haute-Forêt que quelques-uns, nous dit Félix Bellamy,
appellent les Jardins de
Ponthus, se dresse au milieu de pierres dispersées que la
tradition locale
validée par le célèbre compilateur du XIXe
siècle, présente comme
les vestiges du Château de Ponthus, dit aussi Tour de Ponthus
ainsi que Château
de Bellanton. Cet auteur nous apprends que : « […]
d’après le
Registre Guillotin les débris du château de Bellanton, qui
n’est autre que
celui de Ponthus ou monastère de Bellanton suivant M.
l’abbé Piéderrière,
aurait permis à construire des maisons au village de
Folle-Pensée. » Le
hêtre de Ponthus en forêt de Brocéliande Ce haut-lieu druidique
où de tradition, les
Druides observaient le ciel, cédera sa place au Moyen-Âge
à la Forteresse de
Ponthus qu’il convient de confondre avec le Monastère de Moinet
(dit aussi de
Bellanton) dirigé par le mystérieux Éon de
l’Étoile. F. Bellamy se fait l’écho
de ce vieux récit du pays qu’il range parmi « les
incohérences d’un
conteur qui passe pour être le répertoire des vieilles
histoires du pays » :
« Jules Ponthus était d’origine italienne et de la
capitale de la
Romanie. Il vint dans le pays et se maria à dix-sept-ans avec…
Joséphine Rauloy
qui en avait vingt-trois. Le château de Ponthus a
été détruit en douze cent seize
par Alexis Brions qui était sorcier. Éon, sorcier aussi,
n’était pas du parti
de Brions et protégeait Ponthus. Éon était
administrateur des seigneurs de
Beuvres, auxquels appartenaient Barenton, etc. » Ce récit, aussi
incohérent soit-il, n’en semble
néanmoins pas moins porteur d’un certain message. Ponthus est
présenté comme un
italien venu de Rome. Il se prénomme Jules… comme Jules
César !? Sa venue
en Gaule pourrait lui avoir été imposée par ce
Jules ou plus justement par le
César dont il aurait été contemporain. Nous savons
que le moine Éon de l’Étoile
fut le dernier (peut-être même l’unique) abbé de
Ponthus. Le Hêtre de Ponthus
apparaît pour différents
auteurs, comme le signe pérenne affirmant la présence en
ces lieux du Château
ou Tour de Ponthus occupé par l’énigmatique Éon de
l’Étoile. Les anciens
auteurs évoquent à la Fontaine de Barenton une croix
ainsi qu’une chapelle
placée sous le vocable de saint Mathurin. Le nom de ce saint
devient
intéressant, bien que présenté comme issu du latin
« maturus » :
« mûr », il parait intéressant de
lui donner une étymologie
celtique : Math (gaulois Matu-), « ours » et
Uros (Ouros),
« homme ». Mathurin devient ainsi synonyme
d’Arthur, de même
étymologie et dont le symbolisme royal a été mis
en relief. Le Mabinogi (récit
médiéval gallois) évoque Math, roi mythique de
Gwynedd (Françoise Le Roux et
Christian-J. Guyonvarc’h : Les Druides – éditions
Ouest-France). Dans la margelle de la
Fontaine de Barenton se
trouvait une « grotte » dans laquelle
était placée une statue
représentant un saint. Les avis sur l’identité de ce
saint divergent suivant F.
Bellamy. Certains parlaient de saint Joseph, d’autres de saint
Mathurin, voir
d’un saint Belenton (autrement dit, le saint de la fontaine) ou bien
encore de
saint Brendan à la présence assez mystérieuse et
sur laquelle F. Bellamy
s’attarde quelque peu. Mais plus étrange encore, suivant cet
auteur, cette
grotte, auraient été occupée par la statue d’une
fée : Viviane qui fut
initiée en ces lieux par Merlin. D’aucuns donnaient à
cette fée minérale qui
aurait été visible dans la grotte, le nom de Demoiselle
de Ponthus. Plus énigmatique,
encore, tout près de cette même
fontaine, ainsi que le rapportent F. Bellamy (bien qu’il soit
modéré sur le
sujet) et son prédécesseur dans le domaine, Baron du
Taya, se trouvait la
CAIÈRE, mot qui s’écrit aussi CHAIÈRE et
désigne une Chaire… Cette énigmatique
Cathèdre fut évoquée par Huon de Méry qui,
séjournant en Bretagne, s’en vint à
la Fontaine de Barenton en 1228, ainsi qu’il le rapporte dans son Tournoiement
de l’Antechrist : Le bachin,
le perron de marbre, F. Bellamy tout en confirmant
le sens
« chaire, siège, trône » du mot
CAIÈRE préfère retenir son second
sens : « prison, captivité, cachot
souterrain », pourtant moins
évident que le premier, reconnu par les différents
commentateurs. L’idée d’une Chaire
près de la Fontaine de
Barenton et donc à proximité du monastère de
Barenton (Moinet) interroge. Le
Hêtre de Ponthus qui pérennise le monastère du
célèbre Éon de l’Étoile
pourrait, par sa proximité géographique, être
rapproché du nom breton de la
commune d’Illifaut dont la traduction « L’Église du
Hêtre » fut
pointée non sans intérêt par quelques chercheurs et
nobles familles locales.
Nous pourrions entrevoir dans ce nom celtique, quelque survivance
celto-druidique d’un christianisme primitif. Dans cette
hypothèse, il se
pourrait même que certains lieux, aussi minoritaires soient-ils, soient marqués de ce mystérieux
sceau
du Hêtre ou sceau du Fau(t) (Fou, Fai, Fay,
etc…). Le très
intéressant site http://broceliande.brecilien.org/Ponthus-aux-origines-de-l-abbaye-de-Paimpont, consacre
un chapitre au chanoine Vincent
Barleuf, prieur
de Saint-Jacques de Montfort (Montfort-sur-Meu)
de 1647 à 1656. Nommé par la congrégation de Sainte-Geneviève comme
réformateur des abbayes bretonnes, dont celles de Montfort et de
Paimpont, il
s’appuie sur la charte des Usemens et coustumes de la
forest de Brécelien,
rédigée au château de Comper (dont l’une des tours
était nommée Tour de
Ponthus), pour affirmer que le fondateur de l’abbaye de Paimpont fut le légendaire Roi Ponthus. Le nom
de Paimpont, qui
nomme également la forêt de Brocéliande, est
traduit du breton, « Tête de
Pont » et ce « Pont », de tradition,
viendrait de
Pen-Ponthus : « Tête de Ponthus ». Le
chanoine Barleuf avançait
quant à lui une lecture latine relevant de la liturgie
chrétienne des Saintes
Espèces : Panis-Ponthus : le « Pain de
Ponthus »… Dans les Ussements, il
est fait mention du
Breil au Seigneur. C’est dans ce breil (ce bois) que se dressait le
Château de
Ponthus. Dans ce breil mystérieux, nul bête sauvage ne
pouvait pénétrer… Nous
pouvons
à juste titre, nous interroger sur l’identité de ce
Ponthus omniprésent en
forêt de Brocéliande depuis le Moyen Âge, bien que
sa venue dans les lieux
semble relever de la fiction, tout au moins au IVe siècle. Sidoine, l’épouse de Ponthus, dont
l’existence bretonne
apparaît tout aussi fictive à cette époque,
pourrait s’avérer être une clef
permettant de découvrir le vrai visage de Ponthus. L’Histoire
de la Chrétienté en Gaule nous révèle
l’existence d’un saint Sidoine débarqué
en Provence avec Marie-Madeleine, Marthe, Lazare et leurs amis en 42 /
43. La
tradition reconnaît en Sidoine, l’aveugle-né guéri
par Jésus (Évangile de
Jean – chapitre IX). D’abord, évêque
de Saint-Paul-Trois-Châteaux sous
le nom de Restitut, il devint à la mort de Maximin qu’il avait
secondé dans son
ministère évangélique, évêque d’Aix.
Il a sa sépulture dans la crypte de Saint
Maximin. C’est dans son sarcophage qu’avaient été
cachées les reliques de Marie
Madeleine pour les soustraire aux Sarrasins. Crâne
de saint Sidoine exposé devant le retable du crucifix La proximité de saint
Sidoine avec saint Maximin
s’avère très importante ! La légende fait de
Maximin l’intendant de la
famille de Béthanie et l’un des soixante-douze disciples de
Jésus. Il
connaissait donc bien Lazare, Marthe et Marie qu’il accompagna lors de
leur
traversée vers l’an 42 / 43. Il commença dit-on à
évangéliser Aix-en-Provence
aidé de Marie-Madeleine. Il se rendit ensuite dans la Corne de
la Gaule, en
Bretagne ainsi que nous le découvrons dans le Pouillé de
Rennes : « Nous devons
relater, nous aussi, une
tradition de ce genre que possède le diocèse de Rennes.
En 1625, le Père
Augustin Du Paz, religieux dominicain du couvent de Bonne-Nouvelle et
auteur
d'une Histoire généalogique de plusieurs maisons de
Bretagne justement estimée,
remit au Père Albert Le Grand, religieux du même
monastère et auteur lui-même
d'une Vie des Saints de Bretagne qui ne manque point de charmes, la
copie d'un
‘’ancien livre manuscrit de la librairie de Saint-Pierre de Rennes’’,
c'est-à-dire d'un livre tiré des archives de notre
cathédrale. Cette copie,
dont le Père Albert Le Grand vérifia l'exactitude,
renfermait une liste des
premiers évêques de Rennes, en tête desquels
figurait saint Maximin, disciple
de Notre-Seigneur et compagnon de saint Lazare et de sainte Madeleine
en
Provence. » Voici la traduction
du texte latin que rédigea l’historien
Breton Albert Legrand
relative à la présence de saint Maximin dans la
cité de Rennes : « Maximin,
accompagné de Synchronius, par
un effet de la miséricorde divine, visita et instruisit en
Armorique la Ville
Rouge, qui est la Cité des Redons, et gouverna l’Église
de Rennes, fondée dans
cette ville située sur une éminence au confluent de deux
rivières ; en sa qualité
d'évêque il consacra près de cette ville, sous
l'invocation de la bienheureuse
Marie Vierge-Mère de Dieu, un oratoire qui porte encore le nom
de la chapelle
de la Cité, après avoir enlevé, pour cette
consécration, une statue de Téthis
érigée vers l'Occident ; il purifia aussi la Tour de la
Vision des anciens
dieux et renversa l'idole d'Isis qu'on voyait à l'Orient ; puis
s'avançant plus
loin dans les Gaules, il laissa pour successeur l'évêque
Synchronius, remplacé
plus tard par Rambert, qui s'adjoignit de nombreux disciples. » Albert Legrand dans son Catalogue
des Evêques
de Rennes, écrit : « I — MAXIMINUS,
disciple de l'apostre
sainct Philippes et de l'Evangéliste sainct Luc, ayant
esté envoyé ès Gaules,
vint en Bretaigne, et s'arresta à Rennes, qu'alors on appelloit
Civitas Rubra,
Ville Rouge (nota : on prétend que ce nom avait
été donné à Rennes à cause de
ses murailles bâties en briques), laquelle estoit située
entre les rivières de
Vilaine et de l'Isle, et en peu de jours convertit ce peuple ». Élément
d’intérêt dans cette réflexion Ponthus /
Sidoine / Maxime, les érudits Bretons qui par le passé,
commentèrent le Roman
de Ponthus et de Sidoine, ont curieusement orienté leur
réflexion Rennes
Ville Rouge apparaissant dans le roman, vers la référence
Maximinus d’Albert
Legrand, mais sans pour autant évoquer la mission apostolique de
l’intendant de
la Maison de Lazare, Marie-Madeleine et Marthe. Cette
référence soulignée par
les exégètes du Roman de Ponthus apparaît
assurément comme un signe de piste. Maximin, suivant une vielle
tradition rapportée
par le Pouillé de Rennes, fut missionné en Bretagne par
saint Philippe et par
saint Luc. Cette information est d’importance, elle se double
d’ailleurs de
cette tradition qui indique pareillement que Luc serait venu à
Rennes. Autre
information d’importance, elle concerne Drennalus
évangélisateur de
l’Armorique, évoqué déjà en décembre
2008 dans mon article UN TRÔNE POUR UN
ROI, LE RÊVE DES FILS DE MEROVÉE http://regardsdupilat.free.fr/trone.html Saint Clair, premier
évêque de Nantes, missionné
par le pape saint Lin, sitôt après avoir
édifié la première église de la cité
des Namnètes, envoie son diacre Déodat à Port
Saliocan afin d’y rencontrer
Drennalus (Drennualus) missionné depuis la Grande-Bretagne par
Joseph
d’Arimathie, le Porteur du Graal. Cette rencontre sera le point
de
départ d’un long périple en Bretagne au cours duquel ils
vont œuvrer à la
vigne du Seigneur. Cette mission de Drennalus
dans la Corne de la
Gaule développée plus encore dans cet ancien article, fut
de tradition initiée
par le pape saint Lin, mais peaufinée par Joseph d’Arimathie et
par l’apôtre
Philippe… Il est certain que la
Grande-Bretagne (à l’époque
la Bretagne) et l’Armorique, appelée à devenir la
Petite-Bretagne, ont été dans
la seconde partie du premier siècle, le théâtre de
rencontres secrètes entre
les disciples de Joseph d’Arimathie et de l’apôtre Philippe. Une
vielle légende
reprise par plusieurs auteurs, évoque la venue de ces deux
personnages en
Provence. Saint Philippe a-t-il ensuite accompagné un temps,
ainsi qu’aimaient
à l’écrire quelques vieux auteurs, le Porteur du Graal en
Grande-Bretagne ? Il semble plus probable de penser que saint
Philippe
planifia avec Joseph l’importante mission appelée à se
dérouler des deux côtés
de la Manche. L’abbé Gillard de Tréhorenteuc indiquait
dans ses brochures, la
venue de Joseph d’Arimathie en Brocéliande. Le grand vitrail de
Tréhorenteuc
affirme pareillement la présence de ce disciple secret de
Jésus dans la forêt
druidique. Quant à saint Philippe
(Bouche de Lampe…)
n’oublions pas qu’il apparaît dans l’énigmatique
inscription de Mauron, Porte
Nord de la forêt de Brocéliande, dont le décryptage
figure dans la première
partie du triptyque que j’ai pu écrire pour la Grande
Affaire PHELIPE
ET MAVR OU LA PROMESSE D’UNE EAU D’OR SUR LA SPIRALE DE LUMIÈRE
http://regardsdupilat.free.fr/mauron.html Le Roman de Ponthus et de
Sidoine place
(ou
déplace) la venue du Roi Ponthus dans la mythique forêt au
IVe
siècle. En partant de l’hypothèse suivant laquelle
Sidoine improvisée
« épouse » du Roi, ne serait qu’une
transposition littéraire de saint
Sidoine, nous pourrions envisager avec Ponthus (variante de Pontius),
une
seconde transposition celle d’un célèbre Pontius
contemporain de saint
Sidoine : Pontius Pilatus, soit Ponce Pilate le
célèbre préfet de Judée
qui statua sur le cas Jésus, « ROI DES
JUIFS » ! Entre ces deux
personnages, n’en doutons pas, s’intercale Claudia Procula,
l'épouse de Pilate
dont nous connaissons les liens établis avec la famille de
Béthanie. Font-Ria ou quand Hercule
rencontre Pontius Des familles Ponthus
localisées en Forez et en
Lyonnais semblent pareillement avoir été
intéressées par ce Roi Ponthus dont
ils découvrirent les aventures dans la célèbre
édition lyonnaise de Maistre
Guillaume Leroy. Il convient sur ce point, de visiter le site internet
de l’Association
des amis du Chevalier Ponthus (http://www.acp-ponthus.fr/Genealogie.php). Nous retrouvons, de vieux
récits l’affirment, la
présence de Ponce Pilate sur les bords du Rhône ainsi que
dans le Mont Pilat
qui de tradition, tiendrait son nom du célèbre
préfet romain en poste à
Jérusalem. Ponce Pilate est né à Lyon et a donc
sans doute, ainsi, que me
l’indique Patrick Berlier dans un récent mail, passé son
enfance en Gaule. L’affaire Jésus,
« ROI DES JUIFS »,
ainsi que le massacre des Samaritains du Mont Garizim, précipita
la chute de
préfet. Mais cette chute ne fut assurément pas le fait de
la mise à mort d’un
homme, fusse-t-il le Messie. Ponce Pilate semble avoir eu des rapports
plus
prononcés avec Jésus, que les évangiles semblent
nous le rapporter. Rappelé à Rome
devant l’empereur, le préfet de
Judée fut dit-on exilé en Gaule dans la cité de
Vienne. Il semble que la vie du
préfet autoritaire changea du tout au tout. Ponce Pilate, ainsi
que son épouse
Claudia Procula, furent sanctifiés par les Églises
grecque, copte et
éthiopienne. Suivant un texte apocryphe copte, Ponce Pilate
aurait été un
proche de Jésus. Mieux, il aurait été
présent lors du dernier repas. Il aurait
voulu remplacer Jésus par son fils unique… Ponce Pilate devient
ainsi
comparable à Abraham montant sur le Mont Moryah pour y sacrifier
Isaac, son
propre fils. Ce texte écrit il y a près de 1200 ans et
récemment déchiffré, fut
trouvé en Égypte en 1910 avant d’être
acheté, avec d’autres manuscrits, par
J.-P. Morgan en 1911. Il est mentionné le 12 mars 2013 dans
LiveScience avant
d’être traduit et publié par Roelof van den Broek, de
l'université d'Utrecht
aux Pays-Bas, dans son livre le Pseudo-Cyril of Jerusalem on the
life and
the passion of Christ. Parmi
les nombreux sites évoquant ce récit apocryphe,
apparaît : http://www.neotrouve.com/?p=3998#LudlgisTJzGVmogZ.99 Pour Roelof van den
Broek : « La
découverte de ce texte ne signifie pas que ces
évènements se soient produits,
mais plutôt que certaines personnes vivant à
l’époque semblent avoir cru en ces
choses. » Nous devons imaginer que de louables raisons
aient pu ainsi
agir sur la vision recomposée des Chrétiens
d’Égypte et d’Ethiopie. Thierry Rollat, en avril 2008,
signe et met en
ligne un article dont le titre ne peut que nous interpeller : Le
Grand
Romain, Ponthius Pilatus. Cette hypothèse vient s’ajouter
à d’autres
hypothèses toutes aussi séduisantes visant à
démontrer l’identité du Grand
Romain, mais cette dernière ne peut que nous interpeller. Pour
Nostradamus, le
Grand Romain apparaît comme une préfiguration d’un
personnage mythique, annoncé
par les prophètes sous le titre de Grand Monarque. Dans la tombe
du Grand
Romain auraient été entreposés de
mystérieux secrets… Parmi les premiers Pères
de l’Église, il en est qui ont présenté Ponce
Pilate comme un Prophète !
Si Prophète il fut vraiment, il fut Prophète dans les
Gaules. Le Grand Romain
Prophète si l’on suit le schéma proposé par
Nostradamus, pourrait avoir prophétisé
le venue du Grand Monarque, voir le Retour du Messie. Ponce
Pilate (église de Limoux, Aude) Nous découvrons sur
Wikipédia la théorie suivante
quant aux origines de Ponce Pilate : « Son nomen renvoie à
la gens* à laquelle
il appartient, peut-être le clan samnite assez connu des Pontii. Cette
tribu sabellienne belliqueuse
occupant un vaste territoire montagneux des Abruzzes a notamment pour
ancêtre Caius Pontius qui s'est
illustré lors des guerres samnites ». *M. J.
Ollivier, « Ponce Pilate et les Pontii »,
Revue biblique, no 5, avril 1896,
p. 594-596. L’origine
Samnite supposée de Ponce Pilate ne peut qu’intéresser le
Nantais que je suis.
En effet, à l’époque gauloise une partie du territoire
des Namnètes en bordure
de mer : les îles de Batz-sur-Mer ou de Saillé
où plane l’ombre du grand
saint Clair, ainsi que Trénonant, la Ville aux Neuf Tours dont
j’ai pu
démontrer dans quelques articles toute l’importance royale
apparaissant dans la
symbolique philippine, née de saint Philippe… (Voir sur
le sujet http://regardsdupilat.free.fr/mauron.html).
Le souvenir de ces Samnites d’Armorique évoque en moi quelques
mots
du romancier Bernard Tabary qui fait dire à ce jeune Samnite
venant d’assister
depuis son rivage à la célèbre bataille maritime
opposant les Vénètes aux
Romains : « Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous
allons perdre
notre indépendance dont nous sommes si fiers ! Même
les Namnètes nous
laissent tranquilles. Samnites nous sommes, Samnites nous
resterons ! »
(Bernard Tabary : L’insolite grotte des Korrigan – Roman
historique et
fantastique aux éditions du Petit Pavé) Lorsque le barde Taliesin prophétise sur
« La Ville Sacrée », du bord de
l’Océan, il clame avec
puissance : « et puisse la
postérité d’Owein venir en
ce pays. » Nous retrouvons une fois encore la
postérité d’Owein, le
plan d’Owein (le Retour d’Owein…) dont nous avons, plus haut dans le
texte,
découvert l’aspect prophétique et eschatologique. Pour Thierry Rollat
l’énigme Ponce Pilate, pourrait
s’enraciner dans « ce passé plus ancien »
du préfet de Judée : « Ce puissant
Romain, pourrait avoir
connu Joseph d'Arimathie, lui à qui il accordera le Corps du
Christ défunt.
Ponce Pilate aurait un passé militaire supposé glorieux,
et il pourrait avoir
eu jadis sous ses ordres Joseph d'Armathie, un protagoniste notoire,
difficilement cerné ou cernable, sur le fond comme sur la forme,
ses rôles et
ses actes... » Joseph d’Arimathie, que ce
puissant Romain
pourrait effectivement avoir connu, se rendait, ne l’oublions
pas,
régulièrement en Grande-Bretagne à bord de bateaux
affrétés pour le commerce de
l’étain. Il aurait même emmené au cours d’un
voyage, Jésus encore enfant, ainsi
qu’évoqué dans un précédent article. Thierry Rollat poursuit : « Ce serait en
Gaule que Ponce Pilate
aurait terminé ses jours, soi disant exilé, puis arrive
dans cette continuité,
l'inévitable scénario sordide, avec sa mort très
rapide. Aux temps modernes, la
mémoire collective, lui verra avoir rendu la justice à
Vienne, par conséquent avoir
occupé une fonction dans un organigramme ? » Pour de plus amples
informations sur le sujet, il
convient de lire le livre autoédité de Thierry Sur
les Traces de la Vérité. L’archevêque de Vienne,
Adon (860/875) fixe pour
la première fois dans l’Histoire du Christianisme le lieu
où Ponce Pilate finit
ses jours. Il s’agit du Mont Pilat…
Thierry Rollat, s’appuyant notamment sur les recherches de Patrick
Berlier,
indique les différents points du Pilat où le Grand Romain
aurait vécu ou serait
mort… Les anciens auteurs
évoquant cette mort,
balancent entre une mise à mort et un suicide. Thierry pense
quant à lui que
l’ancien préfet de Judée finit paisiblement ses jours
dans le Pilat. Nous
avancerons même l’hypothèse suivant laquelle il aurait pu
voyager dans cette
Gaule où il naquit. Il se peut que ses pas le portèrent
jusqu’en Brocéliande où
le Château de Ponthus répond curieusement au Château
de Ponce au pied du Mont
Pilat ? Thierry Rollat écrit : « L’Église
depuis le 4ème
siècle avait souhaité faire de Ponce Pilate un
damné… » En situant les
aventures romanesques du Roi Ponthus en Brocéliande, au 4ème
siècle,
l’auteur (un Gaël-Montfort) voulut peut-être rétablir
la vérité. De damné,
Ponce Pilate devenait l’Ermite de Brocéliande, celui qui jouta
contre les 52
Chevaliers. Ce nombre 52, au-delà des 52 semaines d’une
année, est reconnu dans
la Kabbale hébraïque comme étant la guématrie
ou valeur numérique de BEN (Beth
= 2 – Noun = 50) : le FILS qui désigne pour les Chrétiens
versés dans cette
science, le Messie… Ces 52 semaines révolues, nous entrons dans
la Pentecôte,
voici qu’apparaît le Grand Jubilé, le Jubilé
messianique. Le FILS, BEN est de
Retour ! Dans l’Église des
Hêtres aux essences celtiques
unies à des essences hébraïques, nous ne serions pas
surpris d’apprendre que
Ponce Pilate fut pareillement vénéré comme un
saint. Cette Église Celtique enracinée
dans le terreau druidique se compose à l’origine de druides
ayant reconnu le
message christique de Jésus qu’ils reconnaîtront comme
leur Druide. Les
édifices de cette Église étaient faits de
bois, matière noble, raison
pour laquelle les Kuldées derniers Moines Celtes entretenaient
cette tradition
pour l’habitacle divin. Contrairement à
l’Église Romaine, l’Église des
Hêtres n’eut pas ou peu à verser son sang. Il
parait intéressant de
reconnaître avec Thierry Rollat, que Ponce Pilate ne subit le
martyr, pas plus
qu’il ne se jeta dans quelques eaux ténébreuses. Mais
nous devons néanmoins
retenir l’un de ces lieux sombres où l’ancien préfet
aurait pu trouver la mort
et ce lieu qu’il nous faut assurément évoquer est la
commune de
Saint-Genest-Malifaux. Patrick Berlier dans l’article Le combat de
Malifaut
(Les Regards du Pilat – septembre 2011) devient précis quant
à l’origine du nom
de Malifaux : « On sait
aujourd’hui que Malifaux est
probablement dérivé de ‘’mille faux’’ – mille fayards,
nom local du hêtre. Mais
ce nom merveilleux a vu naître bien des versions, comme celle –
toujours au
XVIIe siècle – du chanoine Jean-Marie de la Mure, qui
y voyait le
latin « malis falcibus » - la faux de la mort. Il
imaginait le ravin
de la Semène comme le lieu du suicide de Ponce Pilate. » Nous découvrons dans
cette paroisse, au XVIIe
siècle, un personnage clef quant à l’énigme que
nous tentons d’approcher, il
s’agit de Louis Jacquemin. Ce prêtre doublé d’un
poète est l’auteur d’un texte,
daté de 1623, intitulé Antiquitez du lieu de
Saint-Genez de Mallifaut et
environs. Nous pouvons noter dans la forme Mallifaut (Millifaut)
une
certaine résonance avec le nom de la paroisse d’Illifaut,
voisine de Mauron en
proximité de Brocéliande. Ce Mallifaut pourrait affirmer
une paroisse primitive
placée sous le sceau de l’Église du ou des
Hêtre(s)… des Mille Hêtres ?
Louis Jacquemin avait-il connaissance, au-delà des calembours
qu’il nous
propose, de l’étymologie « Mille Fau(t) »
qui préluda au nom de sa
paroisse ? Les quatre derniers vers de son poème pourraient
le donner à
penser : Je veux
encor chanter mil autres raretez Le poète veux graver de
« mille
façons » que l’on peut entendre en vieux ou moyen
français, « mille
constructions » ou bien encore « mille
visages », « en
l’escorce des arbres »… dans lesquels nous pourrions
reconnaître les
faux ! L’abbé Jacquemin, va
pareillement « graver
aux marbres », établissant ainsi de façon
durable, les mille
visages de la Font-Roy dite en patois : Font-Ria. Cette fontaine
habitée
par une nymphe, telle Barenton habitée par la fée, attend
son Roy, son Hercule
de Roy dont le prêtre évoque les combats dans la campagne
des Mille Faux. Lorsque Louis Jacquemin
rédige son poème, il
s’appuie, semble-t-il, sur le Roman de Pontus et de Sidoine.
A-t-il
connaissance du rapprochement qu’il convient de faire entre le Roi
Ponthus et
Ponce Pilate ? La réponse nous semble affirmative. Le
prêtre jouant avec
les mots, évoque un Mont-Bouffict dans lequel il faut
reconnaître les terres de
Monsbolferius ou Monteboferius où vécut un
mystérieux Pontius Monetarius. Voici
ce que Patrick Berlier m’indique sur le sujet dans un récent
mail : « Pontius
Monetarius – soit en français
Ponce Monnoyer – est cité par le Cartulaire du prieuré de
Saint-Sauveur-en-Rue
comme le propriétaire des terres de Monsbolferius ou
Montebolferius, qu'il
donna audit prieuré en l'an 1095. C'est probablement le lieu que
le poète et
prêtre Louis Jacquemin transforma en Mont-Bouffict, et qui doit
être
Montboissier, actuel lotissement au sud de Saint-Genest-Malifaux.
Pontius est
un nom romain répandu : le même Cartulaire ne recense
pas moins de 32
Pontius parmi les personnes avec qui il eut à faire (donateurs,
vendeurs,
acquéreurs, etc.). Son équivalent Ponce ou Pons est tout
aussi commun. On se
souvient entre autres de Ponce de la Sablière, premier prieur de
la chartreuse
de Sainte-Croix-en-Jarez. Pour certains historiens du Vivarais, il faut
voir
dans Montebolferius le nom Montgolfier (par transformation du B en G),
mais
c'est peut-être une tentative d'étendre à ces
terres de Saint-Genest-Malifaux
le nom prestigieux des Montgolfier. Si les Montgolfier ont eu des
possessions
dans le Pilat, c'est plutôt sur le secteur de
Saint-Julien-Molin-Molette qui
est frontalier avec leur fief ardéchois d'Annonay. » Je ne puis bien entendu, que
remercier Patrick
pour sa pertinente réponse. Ce Ponce Monnoyer pourrait-il
pérenniser l’illustre
présence dans le Mont Pilat, de Pontius Pilatus ? Dans son long poème,
l’abbé Jacquemin s’attarde
sur le hameau Montravel, qu’il transforme en Mont-Reveil. Il
conviendrait de
revenir sur ce calembour dans un prochain article dans lequel serait
évoqués le
calvaire et la fontaine codés de la chapelle Sainte-Catherine de
Lizio dont les
mystères ont été en partie évoqués
dans mon article ET L'ABBÉ GILLARD AU
COEUR DU GRAAL RALLUMA LA FLAMME (La Grande Affaire). Ce jeu de
mots
présenté par le prêtre Louis Jacquemin se retrouve
précisément dans le texte
codé du calvaire… en termes
élogieux De l’Égypte à la
Font-Ria C’est en mai 2006, que fut mis
en ligne sur le
site LES REGARDS DU PILAT, l’article de Patrick Berlier QUAND LES
SOURCES
PARLENT, OU L'ENIGME DE LA FONT-RIA. Patrick rappelle au lecteur
que :
« Le premier texte parlant de la Font-Ria date de 1623.
C’est un poème
intitulé Antiquitez du lieu de Saint-Genez de Malifaut,
écrit par un certain
Louis Jacquemin. » Il est certain que ce prêtre
devient la
« voix » de Font-Roy. Il ira jusqu’à
ceindre la source d’étranges
inscriptions dont la signification est à la fois simple et
obscure. Patrick en révèle
le texte sibyllin, voir nymphéen… Situation
de la Font-Ria Dans
son poème Louis Jacquemin a osé pendre place près
Font-Roy et se voit
ainsi interpellé par une nymphalle voix. La nymphe lui
ordonne de
chanter un savoir « caché, jusqu’icy, aux peuples
de la France. »
Devenu « scavant de ses antiquitez » -
celles de la
France – Louis Jacquemin se fait l’historien d’une guerre antique
dont le
champ de bataille eut pour cadre la commune de Saint-Genest-Malifaux
(voir
l'article de P. Berlier Le combat de Malifaux sur le site des
Regards du
Pilat). Il raconte en termes élogieux, la victoire des Gaulois
d’Hercule sur
les larrons de la Tesbaide d’Egipte dirigés par Farao (le
Pharaon). Et c’est
ainsi que pour ce prêtre poète, le Bois Farost devient le
Bois Farao. Au terme
de cette guerre, « les dieux mêmes descendirent des
cieux – Pour rendre
ce pais plain de félicité » : Puis
Jupiter jura qu’il en aurait le soin, La Tesbaide ici
mentionnée évoque
l’Égypte et sa capitale Thèbes. Il se pourrait que les
larrons du poème
évoquent les Romains et leur arrivée dans le Haut Pilat.
La Thébaïde I (appelée
aussi « Arcadie d'Égypte ») est une
province romaine du Bas-Empire en
Égypte (capitale Memphis). Les larrons
composant la Tesbaide
d’Egipte ne purent s’imposer dans le pays : On
tient que quelques uns s’encainèrent en terre La Tesbaide
d’Egipte apparaît
dès lors « esprit pur », vagabondant,
auprès de leurs
trésors. Les larrons ne seraient donc pas venus seuls. Ils
auraient apporté
dans leurs bagages les trésors de la Tesbaide… les
trésors de Thèbes. Il
convient de rappeler que Thèbes est homonyme de Téba, nom
donné dans le Livre
de la Genèse (6-14) à l’Arche de Noé. Dans la
Bible annotée de Neuchâtel,
figure la note suivante : « Une arche (théba).
Ce mot ne se trouve que dans ce passage et dans Exode 2.3,
où il désigne le coffret où était
couché, l’enfant Moïse. Il est probablement
d’origine égyptienne et signifie une caisse. C’est sans
doute de ce mot qu’est
venu le nom de la ville de Thèbes, dans la Haute-Égypte,
qui était désignée par
là comme la ville des tombeaux ou des caisses sépulcrales
dans lesquelles on enfermait
les momies. » Louis Jacquemin opposant les
Gaulois d’Hercule à la Tesbaide
d’Egipte, prend semble-t-il modèle sur Le
Roman de Ponthus et de Sidoine ayant pour cadre la Bretagne et sa
forêt de
Brocéliande. Le héros, Ponthus, affronte les
armées des fils du soudan
de Babylone. Les commentateurs de
l’œuvre du maître
de Bercilien, ont disserté sur la localisation
géographique de ce sultanat.
S’agissait-il de la Soudanerie (du sultanat) de Babylone
d’Égypte (Le Caire) ou
de la Soudanerie de Babylone de Perse (Bagdad). Bien
que la réponse ne soit pas
véritablement tranchée, il semble qu’il
s’agisse de la Babylone d’Égypte. Cette petite
ville de Basse-Égypte,
située sur la rive orientale du Nil un peu au Nord de Memphis,
d’après la
légende grecque la plus répandue, aurait
été fondée par des
prisonniers babyloniens, ramenés par Sésostris
(Ramsès II) au cours de ses
campagnes asiatiques. Ces prisonniers, employés à la
construction des nombreux
temples dont Sésostris orna les villes égyptiennes, se
révoltèrent, contre
leurs maîtres et s'emparèrent d'un château-fort
situé au sommet d'une colline
escarpée. De là, ils faisaient des incursions
fréquentes dans le nome memphite
et ravageaient les campagnes environnantes. On les assiégea
longtemps sans
succès, et ils ne capitulèrent qu'après avoir
obtenu le pardon du passé et la
permission de s'établir dans l'endroit qu'ils occupaient Ils
construisirent
alors une ville qu'en souvenir de leur pays ils nommèrent
Babylone. (Imago
Mundi) http://www.cosmovisions.com/monuBabyloneEgypte.htm#w5Bsu8WR6ZqDWc2p.99 Intéressant
également les informations trouvées sur cet
autre site : « Il s'agit en
fait d'une déformation
d'un nom arabe donné après la conquête de l'Egypte
par les Arabes (après 642). « Le nom arabe
de cette partie du Caire
est Bab el On ou encore babalyûn ce qui a donné Babylone.
Bab signifie Porte.
On / yun fait référence au nom égyptien de la
grande ville pharaonique situé
dans le quartier actuel d'Héliopolis, la ville du culte solaire
dont le nom
était On ! Bab el On est "la porte de On"... http://www.pharaon-magazine.fr/actualites/actualit/pourquoi-la-forteresse-de-babylone-du-caire-sappelle-babylone Il y a de cela
déjà quelques années, mes
échanges épistolaires avec Patrick Berlier, nous
avaient permis, mais de
façon différente, de découvrir pour le Pilat, un
lien kabbaliste avec la cité
d’On, la cité biblique où régnait selon le Livre
de la Genèse, le pharaon qui élargit
Joseph à la tête de son royaume…
Nous avons
évoqué pour le double royaume du Roi
Ponthus, correspondant dans sa symbolique au double royaume de Grande
et Petite
Bretagne, nous avons ensuite évoqué le double royaume ou
la double royauté du
Royaume du Centre et nous découvrons à présent le
double Royaume de l’Égypte
ancienne. Le Roman de Ponthus et de Sidoine avec le Soudan de
Babylone,
évoquerait la cité d’On de Basse-Égypte, tandis
que Louis Jacquemin dans ses Antiquitez
du lieu de Saint-Genez de Mallifaut et environs, évoquerait
quant à lui, la
cité de Thèbes en Haute-Égypte. Le prestre indigne de
Saint-Genez de
Mallifaut ajoute qu’après la victoire « On dressa
un autel au milieu de
ces lieux. » Dans ce 78e vers, il s’appuie,
pouvons-nous le
penser, sur l’oracle prophétique d’Isaïe (19-19) :
« En ce
jour-là, l’Éternel aura un autel au milieu de la terre
d'Egypte, et près de
la frontière « un obélisque sera
consacré à l’Éternel. » Assurément le
poème de Louis Jacquemin, ainsi que Le Roman de Ponthus et
de Sidoine, semblent plus complexes
qu’il n’y
paraît. C’est en 1623 que l’abbé sort de ses cartons ce
poème qu’il écrivit
semble-t-il entre 1613 et 1616. Cet ecclésiastique qui se
qualifiait de prestre
indigne, était plus certainement un digne prestre !
La Font-Ria ou Fontaine du Roy
ainsi que la
Fontaine de Barenton nous apparaissent comme les garants de hauts
mystères
enseignés par les Maîtres du Brut ainsi que par
les passagers de la
Sainte Barque Royale venue de Judée et dans laquelle se
trouvaient outre la
famille de Lazare, saint Sidoine, saint Maximin sans oublier Joseph
d’Arimathie
et saint Philippe. N’oublions pas, même s’ils ne firent
peut-être pas le voyage
ensemble, Ponce Pilate (le Faiseur de Rois) et son
épouse Procula… |
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